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Mousaios XVIII, Buzu, 2013, p. 279-304.
TOMBEFEMININEETTOMBEMASCULINEDANSLACULTUREDEPRZEWORSK:CASTYPIQUESETPARTICULARITES
Katarzyna BUJARSKA, Tomasz BOCHNAK (Rzeszw - Pologne)
Mots-cl: ge du Fer, culture de Przeworsk, archologie funraire,
tombe fminine, tombe masculine, mobilier. Rsum: La culture de
Przeworsk, qui sest forme sous linfluence celtique, a adopt le rite
funraire latnien. Lincinration avec la mutilation volontaire du
mobilier funraire constitue lun des traits les plus caractristiques
de cette culture qui sest dveloppe en Pologne entre le III/IIe
sicle av. J.-C. et le dbut du Ve sicle aprs J.-C. Dans le rite
funraire, on peut observer des diffrences entre le mobilier
masculin et fminin. Le plus souvent, les marqueurs archologiques du
sexe corroborent des donnes anthropologiques, mais parfois on
observe une discordance entre ces analyses. Le mobilier funraire
est constitu de la proprit prive du dfunt, des dons offerts par les
membres de la communaut et probablement des objets utiliss pendant
la crmonie funbre. Dans tous ces cas, leur choix reste en relation
avec des rgles symboliques, actuellement inconnues. Cet article
prsente des lments caractristiques pour le mobilier des tombes de
la culture de Przeworsk, ainsi que des cas atypiques: des
inventaires mixtes, contenant des marqueurs masculins et fminins ou
des tombes o les indices archologiques et anthropologiques sont en
dsaccord.
Somebody has said that in order to know a community, one must
observe the style of its funerals and know what manner of men they
bury with most ceremony.
Mark Twain, Roughing It
Cette phrase de Mark Twain se rapporte parfaitement aux
cultures
archologiques. Cest le vrai mot cl de larchologie funraire! Le
mobilier funraire et le rite spulcral constituaient parfois une
base permettant de distinguer les cultures archologiques et de
formuler les hypothses propos de la structure sociale. Le groupe
Padea Panagjurski Kolonii de la priode de La Tne qui occupait la
zone limitrophe entre la Roumanie, la Bulgarie et la Serbie ou
encore la culture de Wielbark de la priode des influences romaines
en Pologne peuvent servir dexemple pour lillustration de cette
question. Dans le cas des autres cultures nous disposons de
labondant matriel provenant des
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Katarzyna BUJARSKA, Tomasz BOCHNAK 280
habitats, mais les ncropoles constituent toujours la source
incontournable pour les tudes sur la structure sociale.
Notre article sappuie sur les dcouvertes de la culture de
Przeworsk qui sest dveloppe sur la plupart du territoire de la
Pologne actuelle entre la fin du IIIe sicle avant J.-C. et le dbut
du Ve sicle aprs J.-C. (Fig. 1). Elle sest forme sur le substrat
local, sous linfluence celtique et avec la participation de la
culture de Jastorf. La formation a t trs rapide, elle sest
accomplie pendant la dure de la vie dune gnration (20-25 ans). La
culture de Przeworsk a adopt de la culture de La Tne plusieurs
types de fibules, darmement et doutils. Les importations directes
sont aussi trs rpandues. De manire trs importante, les
transformations culturelles ont touch aussi la vie spirituelle,
leschatologie, et les tombes sont le tmoin visible de ces
changements (Dbrowska, Woniak 2005, o la bibliographie antrieure).
Il est impossible de dire ce qui tait si attractif pour la
population du bassin de la Vistule vers la fin du IIIe sicle avant
J-C., que pendant un temps relativement court elle ait abandonn son
ancien rite funraire, selon lequel les restes incinrs taient mis
dans un rcipient qui tait ensuite dpos dans la tombe. Celle-ci tait
faite de dalles en pierre, et accueillait plusieurs urnes, qui
pouvaient aussi tre enterres sparment. Le mobilier mtallique tait
modeste et le plus souvent il sagitait seulement dlments de
costume, comme des pingles. part les urnes, on dcouvre parfois
dautres cramiques, qui pouvaient contenir de la nourriture.
Le rite funraire dans la culture de Przeworsk est diffrent.
Pendant la crmation, sur le bcher on incinrait non seulement le
corps du dfunt vtu, mais aussi dautres objets qui lui appartenaient
ou qui indiquaient sa position sociale, ainsi que les dons
funraires, y compris le viatique. Aprs la crmation, une bonne
partie de ces objets tait intentionnellement mutile: on pliait les
pes et leurs fourreaux, des forces, des pointes des lances, dont on
crasait aussi les douilles. Une partie des vases tait aussi
dtruite. Ce mobilier avec les os incinrs, mlang encore avec le
charbon de bois, tait dpos dans une fosse et recouvert de terre. Ce
rite funraire rappelle fortement les ncropoles celtiques du type de
Pontovice-Holiare en Rpublique Tchque et en Slovaquie (Meduna 1962,
p. 88-96, 115; im 1970; 1975). Ces sites, datant des phases LT C1b
et LT C2 constituent lhorizon rcent des ncropoles celtiques au sud
des Carpates. En effet, partir de la phase LT C2 on ne retrouve
plus de tombes celtiques sur ce territoire. Cependant, la
disparition des ncropoles du type de Pontovice-Holiare marque le
terminus ante quem pour ladaptation du rite funraire de type
celtique sur les terres polonaises. Au cours des sicles suivants,
ce rite a subi certaines modifications. Les os taient parfois lavs
aprs la crmation, des urnes apparaissent. Le pourcentage des tombes
dans les urnes et dans les fosses varie dans le temps. Dans la
phase
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Tombe fminine et tombe masculine dans la culture de Przeworsk
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rcente de la priode des influences romaines, le mobilier devient
plus modeste, mais les traits basiques de ce rite, dont
lincinration et la mutilation du mobilier, restent toujours une
caractristique dominante jusquau crpuscule de la culture de
Przeworsk, au dbut du Ve sicle aprs J.-C. Les inhumations dans la
culture de Przeworsk sont trs rares, bien quelles soient prsentes
pendant toute sa dure.
Le rite funraire de la culture de Przeworsk au sens large et
certains de ces aspects ont fait lobjet dtudes de plusieurs
chercheurs (Kietliska 1953; 1959; Godowski 1974; Bykowski 1976;
Niewgowski 1981; Gedl 1984; 1985; Czarnecka 1990; Baejewski 1998;
Madyda-Legutko, Rodziska-Nowak, Zagrska-Telega 2003; 2004; 2005;
2006; Bochnak 2006; Maysa 2007). Depuis 15 ans, dans la srie
Monumenta Archaeologica Barbarica, sont publis les monographies de
grandes ncropoles de la culture de Przeworsk (entre autres Dbrowska
1997; Andrzejowski 1998; Czarnecka 2007b; Madyda-Legutko,
Rodziska-Nowak, Zagrska Telega 2011). Les volumes de Funeralia
Lednickie, qui suivent les colloques organiss par le Muzeum
Pierwszych Piastw na Lednicy, contiennent des donnes importantes,
bien que les sujets prsents dpassent largement la problmatique de
lge du Fer (Dzieduszycki, Wrzesiski [eds.] 2011, o la bibliographie
antrieure).
Ce texte a pour but de prsenter en bref les tombes fminines et
masculines de la culture de Przeworsk, aussi bien les plus typiques
que des cas loigns du modle considr par les archologues comme
standard. Dans son ouvrage publi en 1990, K. Czarnecka, sappuyant
sur le mobilier issu de ncropoles, a mis en vidence lanalyse des
structures sociales de la culture de Przeworsk (Czarnecka 1990). En
confrontant les donnes archologiques et anthropologiques, elle a
prsent la diversification des spultures selon la chronologie, le
type (urne ou fosse) ainsi que selon lge et le sexe du dfunt. Malgr
le temps qui sest coul et plusieurs nouvelles mises au jour, les
constatations de K. Czarnecka restent toujours valables.
Parmi les tombes de la culture de Przeworsk, on connat des
spultures dindividus de toutes les classes dge, de nouveau-ns et
Infans I Senilis. Il y a bien sr dans toutes ces classes des
spultures riches, moyennes et pauvres, ce qui reflte la position
sociale ; mme les enfants en bas ge pouvaient avoir un mobilier
riche, sils appartenaient des familles importantes. Cependant, la
part des tombes riches, moyennes et pauvres dans les diffrentes
classes est varie et dmontre vraisemblablement la position et
limportance de chaque classe dans la socit. Dans toutes les
classes, la cramique constitue le mobilier le plus rpandu. Bien que
nous connaissions plusieurs tombes de tout-petits, leur quota
semble trop bas et il est trs possible quune grande partie des
corps des enfants ait subi un autre traitement que lincinration et
lenterrement
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Katarzyna BUJARSKA, Tomasz BOCHNAK 282
dans les ncropoles (Czarnecka 1990, p. 87). Le mobilier dans les
tombes dInfans I est avant tout de la cramique, puis des fibules,
parfois un couteau ou des perles. On connat des exemples
particuliers, comme la tombe 1186 dOpatw, o une bouterolle importe,
labore en tle dargent nielle (Fig. 2), a t mise au jour (Godowski
1978; Madyda-Legutko, Rodziska-Nowak, Zagrska-Telega 2011, p. 237,
238; Taf. CCCLXVI: Bef. 1186, 2). De mme, la ncropole de Ciecierzyn
en Haute Silsie a fourni quelques tombes denfants avec des
panoplies militaires. Dans le mobilier de la tombe 30, qui abritait
les ossements dun nourrisson de quelques mois, il y avait entre
autres une pe dans son fourreau, une pointe de lance, un couteau,
de la cramique ainsi que des os de bovin, de porc et doie (Fig. 3,
4) (Martyniak, Pastwiski, Pazda 1997, p. 15; Tabl. XXXII: 8, 9,
XXXIII; XXXIV: 1-3).
On voit nettement que les tombes dInfans II sont plus modestes
que celles dInfans I. Cette pauvret suggre que les enfants ayant
plus de 7 ans ont dj perdu les privilges des plus petits et nont
pas encore gagn le statut dun membre de la socit. On connat
quelques tombes avec un mobilier plus riche, comme celle de
Modzikowo, tombe 14, avec la clef dune cassette (Fig. 5: 5), ou
bien celle de Weski, tombe 53, avec une panoplie complte (Fig. 6,
7), mais ce sont toujours des exemples trs rares (Dymaczewski 1958,
p. 190-192; Ryc. 25, 26; Dbrowscy 1967, p. 59, 60; Ryc. 60). Selon
K. Czarnecka, ce phnomne peut rester en relation avec la mention de
Tacite: Aucun raffinement dans lducation ne diffrencie matre et
esclave. Ils vivent auprs des mmes btes, sur la mme terre battue,
jusqu ce que lge spare ceux qui sont libres et que leur bravoure
les distingue (Tacite, Germania, 20). En gnral, le statut des
enfants de 7 14/15 ans environ tait trs bas, peut-tre comparable
celui des esclaves. La classe suivante, celle de Juvenis, est
marque par lenrichissement du mobilier. Une partie des tombes de
cette classe reste pauvre, mais le nombre des tombes plus riches
augmente, avec des parures, parfois des outils ou larmement, le
plus souvent limit aux pointes de lance. Ce nest qu partir de lge
du Juvenis, quoique toujours sans certitude, quon peut tenter de
distinguer le sexe du dfunt. On peut donc estimer que le dfunt g de
16-20 ans de Weski, tombe 36, enterr avec plusieurs outils de
forgeron, tait plutt un homme (Dbrowscy 1976, p. 44-46; Ryc. 43).
Il est plus difficile de distinguer les lments typiques pour les
tombes de jeunes femmes, qui sont gnralement plus pauvres que
celles des femmes plus ges. Mme les tombes des femmes Juvenis avec
un enfant nont pas de mobilier remarquable. Les tombes des
individus de classe Adultus et Maturus sont gnralement les plus
riches. En ce qui concerne les tombes fminines, les spultures des
individus matures sont un peu plus riches, tandis que parmi les
tombes masculines, les panoplies compltes sont plus rpandues dans
la classe Maturus, mais les pices de vtement sont plus abondantes
dans la classe
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Tombe fminine et tombe masculine dans la culture de Przeworsk
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Adultus. videmment, on dcouvre des spultures pauvres et on
distingue aussi des ncropoles plus ou moins riches, mais
globalement, ces deux classes dge sont les mieux quipes. Dans les
tombes fminines, on retrouve deux ou trois fibules, souvent en
bronze, des pices de casettes avec leurs cls, des perles, parfois
des pendentifs. Parmi les outils, il y a des couteaux, souvent
courbs en forme de faucille, des fusaoles et des pingles courbes
qui servaient pour le tissage, des aiguilles, etc. On retrouve
parfois des objets en bronze, bien quils ne soient pas
abondants.
Dans les tombes masculines, il y a de larmement, le plus souvent
complet: une pe, une pointe de lance, une pointe de javelot, un
umbo avec manipule, parfois des perons, selon la priode un seul ou
par paires. On trouve aussi des outils de forgeron ou autres. De
manire inattendue, les fusaoles sont tellement rpandues dans les
tombes masculines quon ne peut pas les considrer comme des
marqueurs fminins. Il y a aussi des forces, le plus souvent de
taille moyenne, des rasoirs et des couteaux. On retrouve souvent
des boucles de ceinture et des simples fibules en fer, mais la
parure sensu stricto est trs rare. Il y a trs peu dobjets en
bronze.
La vieillesse constituait une tape importante dans la socit de
la culture de Przeworsk. La plupart des tombes de la classe Senilis
sont des spultures modestes. On connat certaines tombes
relativement riches, comme celles de Korze, tombe 25 (Fig. 8, 9) ou
Kamieczyk, tombe 152, mais il sagit dexceptions (Kempisty 1968, p.
336, 337; Ryc. 19; Tabl. XVIII: 6-9; XIX; Dbrowska 1997, p. 39,
212; Taf. LXXXII: 152). Katarzyna Czarnecka suppose que la position
dun individu restait en relation avec son tat physique et que les
personnes relativement saines et habiles pouvaient maintenir leur
autorit devant leurs contemporains (Czarnecka 1990, p. 110). Dans
les tombes des personnes ges, le nombre de marqueurs archologiques
du sexe devient peu lev.
Howard Williams a remarqu que les spultures mdivales nenferment
pas des individus qui juste au moment de leur dcs sont descendus
dans la tombe avec tous les objets quils avaient sur eux. (Williams
2006, p. 38). Cette constatation est valable aussi pour le IIe ge
du Fer. Trop souvent on oublie que le mobilier funraire contient
des informations non seulement propos du dfunt lui-mme, mais
surtout propos de ses contemporains. Ce sont eux qui donnent les
informations sur le statut familial, social, et conomique. laide
des manipulations, de la forme de la tombe et du caractre du
mobilier qui y est dpos, ils crent une image de leur anctre, image
lisible videmment, pour eux. Le rite funraire reste en relation
avec cette activit, qui lui associait des gestes et des
comportements pour construire un message idologique. Par consquent,
le mobilier funraire reflte plutt limage construite par les
confrres du dfunt, filtre ensuite par le biais du
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Katarzyna BUJARSKA, Tomasz BOCHNAK 284
systme symbolique. On peut remarquer que certains types du
mobilier taient considrs
comme dignes dans le rite funraire, tandis que les autres taient
ignors. Par exemple, parmi larmement on retrouve des pointes de
lances et des pices mtalliques de bouclier; les pes,
vraisemblablement cause de leur grande valeur, sont plus rares,
mais on ne connat pratiquement pas de pointes de flches ou de
balles de fronde qui devaient tre communment connues, au moins
comme arme de chasse. Dans les tombes de la culture de Przeworsk,
on ne retrouve des haches que trs rarement et ces dcouvertes ont
plutt une fonction militaire. Lide que le dfunt doit tre quip de
certains types de mobilier (mme sil ne sen servait pas durant sa
vie) est particulirement reprable dans le cas des spultures des
enfants. On peut estimer que les couteaux, qui sont parfois prsents
dans les tombes de petits enfants, jouaient plutt un rle magique
(symbolique?) et ne constituaient pas un lment typique de leur
quipement. videmment, il est impossible de dterminer le sexe des
individus qualifis dInfans I et Infans II, mais parfois le mobilier
qui les accompagne est typique du modle masculin ou fminin. Les
spultures du type masculin sont un peut plus nombreuses et plus
faciles distinguer, parce que le mobilier des tombes denfants du
type fminin ne contient pas le marqueur vident que sont les pices
mtalliques des cassettes. La tombe 14 de Modzikowo, avec une cl de
cassette, mentionne plut haut, reste la seule exception. Les pices
de cassettes napparaissent que dans les tombes dindividus Adultus
et Maturus. Selon K. Czarnecka ce fait peut rester en relation avec
ltat civil de la dfunte; les cls et la cassette pourraient tre lies
la dot, la proprit prive dune femme marie ou dune veuve (Czarnecka
2010, p. 21, 26). Ce contexte symbolique parat plausible, vu la
composition du mobilier de la tombe de lan 1927 de Goska
(Gloschkau) qui comportait entre autres cinq cls (Fig. 10)
(Pescheck 1939, 292-294 ; Abb. 169 : 13, 15-18). Malheureusement,
pour cette tombe nous ne disposons pas danalyse
anthropologique.
Dans la culture de Przeworsk, il y a galement des PAGE : 284
tombes de llite (Eggers 1953; Kietliska 1960; Czarnecka 2004;
Leiber 2004; Schuster 2010). La plupart dentre elles ont t mises au
jour accidentellement au XIXe et dans la premire moiti du XXe
sicle. La dcouverte la plus rcente date de lan 2000, quand on a
repr deux tombes dlites (malheureusement pilles) Szarbia en Petite
Pologne (Naglik 2001). Il sagit de tombes typiques de deux horizons
caractristiques pour le territoire entier du Barbaricum europen.
Lhorizon ancien, nomm par H. J. Eggers type de Lbsow (Lubieszewo),
date de la phase ancienne (B) de la priode des influences
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Tombe fminine et tombe masculine dans la culture de Przeworsk
285
romaines, tandis que le rcent, nomm Leuna-Hassleben-Sackrau1,
correspond au stade C2 de la priode des influences romaines. Il
semble que dans les deux cas il sagit de spultures familiales de
llite royale et religieuse, et non pas de celles de chefs de
guerre. Le lien entre les fonctions royale et religieuse chez les
Germains est attest surtout dans les sources crites mdivales, mais
dj Tacite souligne la diffrence entre les rois (reges) et les chefs
de guerre (duces) (Germania, 7). On ne peut pas exclure que dans
certaines tombes on ait enterr des voyantes ou des prtresses, dont
la position leve dans la socit germanique est atteste dans les
sources crites. Tacite mentionne voyante Veleda qui a prsage la
prise dun camp romain pendant le soulvement des Bataves (Tacite,
Histoires, IV, 61; Germania, 8). Casius Dion mentionne aussi la
voyante Ganna de tribu des Semnones qui avec un roi Masyos est
venue auprs lempereur Domitien (Dion Cassius, Roman History, LXVII,
5). Participation la mission diplomatique preuve le pouvoir et
lautorit de ces femmes (Kolendo 2007). Les tombes du type Lbsow
(Lubieszewo) sont grosso modo contemporaines aux vnements dcrits
par Tacite ou Casius Dion. Se sont le plus souvent les spultures
linhumation (mme dans la culture de Przeworsk, ou la crmation tait
un rite fortement dominant), avec la chambre. Dans le mobilier il a
plusieurs importations romaines, des garnitures lies avec la
consommation du vin etc.. Dans les tombes en question il ny a pas
darmement ni dautres objets en mtal; les forces, sil on le trouve,
taient labore en bronze, comme g Piekarski tombes I, II, III, et la
tombe A, Opole-Gosawice (Goslawitz-Wichulla) et Szarbia (Jahn 1919,
p. 83-86; Jadewski, Rycel 1981, p. 35-37; Naglik 2001, p. 22;
Czarnecka 2004, p. 111-113).
La tombe riche de Giebutw, de quelques kilomtres au nord de
Cracovie, mrite ici la description plus dtaille. Cette spulture
dmontre quelques traits atypiques par rapport aux autres tombes
princires. Premirement, contrairement la plupart des tombes de type
Lbsow (Lubieszewo), ctait la tombe lincinration2. Les particularits
sont-elles visibles aussi dans la composition du mobilier. part des
importations romaines (deux cruches en bronze, deux jattes, un
chaudron et un vase en verre ainsi que deux cassettes) un type du
sigill mconnu sur es terres polonaises: Eastern Sigillata B 1/2,
type 70 selon J. W. Hayes, provenant dAsie Mineure (Domalski 1997,
1998), ainsi que six vases caractristiques pour le milieu dace:
deux gobelets sur les pieds leves et la cruche fait la tour. Selon
H. Dobrzaska i J. Wielowiejski ces vases attesteraient plutt les
contacts avec les
1 Sackrau cest le site de la culture de Przeworsk, actuellement
Wrocaw-Zakrzw. 2 Parmi les spultures dlites, les tombes
dincinration a t enregistre aussi Dbe et
peut tre g Piekarski, tombe III.
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Katarzyna BUJARSKA, Tomasz BOCHNAK 286
Sarmates (Dobrzaska 1999, p. 79-81; 2001; Dobrzaska,
Wielowiejski 1997, p. 88-94). Ensuite, contrairement aux typiques
tombes du type Lbsow (Lubieszewo), dans le mobilier il y a des
objets en fer: forces et deux couteaux. Le peigne en os (ou en
corne) compltait le mobilier. Tous ces lments dcident une position
particulire de la tombe de Giebutw.
Parmi les tombes de la culture de Przeworsk, on connat aussi des
tombes communes. A. Winiewska qui tudiait ce type des spultures,
numre 365 cas o dans la tombe il y avait des restes de plus qune
personne (Winiewska 1999, p. 58). Dans la plupart des cas, il sagit
de la spulture dune personne adulte, le plus souvent celle dune
femme avec un enfant de lge Infans I, mais on a observ aussi
dautres combinaisons. Il y a 31 tombes communes avec des restes dun
homme et dune femme. Dans 30 cas, la femme avait lge de lhomme ou
tait plus jeune. Cette observation correspond la mention de Tacite
qui souligne que les fiances ont le mme ge que leurs fiancs et leur
taille est tout aussi haute (Tacite, Germania, 20). La tombe 352 de
Kamieczyk, avec les ossements dun homme de 25-35 ans et dune femme
plus ge reste ici la seule exception (Dbrowska 1997, p. 70, 110).
Les tombes fminines doubles sont rares. A. Winiewska a document
seulement quatre spultures de ce type (Winiewska 1999, p. 62). Le
plus souvent, dans une tombe il y avait des ossements de femme
Adultus et Maturus. La plus inhabituelle reste la spulture 15 de
Korze, o dans la tombe fminine double une pe a t mise au jour
(Kempisty 1968, p. 320; Ryc. 12 ; Tabl. X). Il y a aussi des tombes
doubles masculines. Certaines contiennent des panoplies doubles :
deux pes dans leurs fourreaux, quatre pointes de lances, deux
umbos, jusqu quatre perons, ainsi que des couteaux, des fibules,
etc. La tombe 4 de Korytnica, date de la fin de la priode prromaine
(stade A3) peut servir dexemple (Garbacz 2002, p.113-114, 116; Abb.
8). Parfois, on observe quelques diffrences dans le mobilier, par
exemple dans une tombe avec incinration double il y a 3 ou 4
pointes de lance et deux umbos, mais seulement une pe. Ce modle de
tombe, nomm parfois spulture des frres darmes (Waffenbruder,
Brothers-in-arms) est prsent aussi dans les autres cultures
(Czarnecka 2007a, 49, 50). On les connat de la culture de La Tne,
comme la tombe de Ripotek-Plavinacki Potok en Serbie (Todorovi
1973, p. 74). Peut-tre, la tombe riche de Verna (dp. Isre) en
France (Perrin, Schnfelder 2002) tait-elle aussi une spulture
double, mais nous ne disposons pas danalyses anthropologiques pour
cette dcouverte provenant de lan 1818. Des tombes doubles avec un
mobilier jumeau, dates de la priode prromaine, proviennent aussi de
la Pologne septentrionale et de Scandinavie (Czarnecka 2007a,
53-55). Il existe plusieurs interprtations de ce phnomne. On y voit
des relations familiales: des frres, des demi-frres ou des frres
adoptifs. Peut-tre les dfunts avaient-ils des liens daffection ; le
motif de
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Tombe fminine et tombe masculine dans la culture de Przeworsk
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deux guerriers entretenant un rapport sentimental est assez
souvent reprsent dans la tradition et la mythologie grecque:
Achille et Patrocle (qui taient cependant cousins), Oreste et
Pylade ou Thse et Pirithoos (Czarnecka 2007a, p. 50). On souligne
aussi laspect pratique: une paire de guerriers qui pouvaient se
protger rciproquement, habitus cooprer, tait plus efficace que deux
combattants qui luttaient sparment. La coopration tait
particulirement importante lors des combats de char. Certaines
tombes celtiques avec des panoplies doubles sont interprtes comme
la spulture dun guerrier et de son conducteur de char (Gutin 1984,
p. 122). On peut rappeler ici la paire clbre des mythes irlandais:
le hros Cchilainn et Loeg, qui tait le conducteur de son char. Le
cas particulier de la spulture masculine double provient de
Ciebowice, tombe 106. Dans la tombe en question, date du stade
intermdiaire B2/C1 de la priode des influences romaines, les restes
dun individu (un homme, selon les analyses anthropologiques) se
trouvaient dans une urne, tandis que les cendres du deuxime homme
taient disperses directement dans la fosse (Dzigielewska, Kulczyska
2008, p. 33, 34; Taf. LXVIII). Cependant, le mobilier tait typique
du modle fminin: des pices mtalliques de cassette, une aiguille,
une pingle courbe, qui est un outil de tissage, une fusaole, des
fragments indtermins de fer et de bronze, de la cramique ainsi que
des os de brebis ou de chvre.
Cette tombe appartient au groupe particulier des spultures de la
culture de Przeworsk, o les indices archologiques du sexe ne
correspondent pas aux marqueurs anthropologiques (Maysa 2007). Une
variante de ce phnomne, que constituent les tombes fminines avec un
armement, a dj t prsente dans un autre texte (Bochnak 2010). Le
phnomne dincohrence entre les marqueurs archologiques et
anthropologiques peut rsulter de ltat de conservation des restes
incinrs, mais cette explication nest pas valable pour tous les cas,
dautant quon lobserve plutt dans les stades anciens de la culture
de Przeworsk, avec la culmination dans le stade B2/C1 selon H. J.
Eggers. De plus, il y a un groupe de tombes o cette incohrence nest
que partielle, cest--dire que leur mobilier contient des lments
typiques des tombes masculines et fminines.
Le plus souvent il sagit de tombes fminines contenant avec une
pointe de lance ou un autre lment du mobilier typique des spultures
masculines. Les tombes masculines avec des lments fminins sont
beaucoup plus rares. Peut-tre ce fait est-il en relation avec la
diffrence entre les fonctions publiques accordes traditionnellement
aux hommes et aux femmes. La plupart de ces fonctions appartenait
aux hommes (et les rites dinitiation pour les garons taient plus
dvelopps que pour les filles), et il arrivait plus souvent quune
femme soit amene remplacer un homme que linverse. Ces tendances
existaient galement Rome et elles taient dsapprouves par Tacite qui
dans
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Katarzyna BUJARSKA, Tomasz BOCHNAK 288
ses oeuvres fait plusieurs fois des allusions des femmes voulant
gagner une importance selon lui inapproprie. Peut tre y avait-il
parfois une autre situation, conforme au droit coutumier et aux
circonstances pratiques. En Albanie, jusqu la deuxime moiti du XXe
sicle (et partiellement jusque-l nos jours) fonctionnait le phnomne
des virgijneshe3 vierges sur serment des femmes qui devant labsence
dhommes dans la famille taient obliges de jouer leur rle social
(Duda 2012). Dans une socit o les domaines masculins et fminins
sont strictement spars, ces femmes portaient des vtements dhomme,
obtenaient le droit de signer des documents, de conduire des
voitures, de boire du caf dans les cafs, de porter des armes, mais
elles taient obliges dabandonner tous les domaines dactivit
fminins. Puisque les virgijneshe taient considres comme des hommes,
elles taient aussi obliges dassurer le service militaire (Duda
2012, p. 276).
On connat aussi des exemples o les hommes jouaient des rles
fminins ou portaient des vtements rappelant ceux des femmes. Il
faut citer une mention de Tacite concernant les prtres des
Nahanarvales une des tribus peuplant les terres polonaises au Ier
sicle aprs J.-C.: On montre chez les Naharvales un bois sacr, sige
d'un antique rituel auquel est prpos un prtre aux atours fminins.
Toutefois, selon l'interprtation romaine, il s'agit de dieux
identifiables Castor et Pollux (Tacite, Germania, 43).
Linterprtation de ces mots nest pas facile. Il sagit sans doute
dhabillements crmoniaux. Cependant, nous ne savons pas si ces
vtements rappelaient les costumes des femmes romaines ou
germaniques. Nous ne savons pas non plus si les prtres avaient
aussi une parure fminine, ce qui serait une information importante.
Soulignons que les prtres chrtiens aussi portent souvent des
vtements qui rappellent des habits fminins, mais pour les fidles la
diffrence entre une soutane et une robe de femme reste vidente.
Dautre part, on connat des rites anciens o les hommes portaient des
vtements fminins. Rome, le 24 mars, on clbrait les Dies sanguinis
la fte de Cyble, pendant laquelle les prtres eunuques vtus comme
des femmes se flagellaient (Frazer, 1978, p. 288-291; Meyer 1987,
p. 114). Hirapolis en Asie Mineure, pendant une fte semblable, les
hommes, immdiatement aprs avoir accompli lautocastration,
parcouraient la ville, les parties gnitales ensanglantes la main,
pour les jeter ensuite, au passage, lintrieur des maisons. Les
habitants honors de cette faon taient obligs de leur offrir les
vtements et les parures fminines, quils portaient ensuite jusqu la
fin de leur vie (Lucien de Samosate, On the Syrian Goddess 51).
Tacite raconte aussi les rites dinitiation pour les garons, o il
mentionne quIl n'est toutefois pas question que quiconque porte les
armes 3 Ce phnomne, sous le nom tobelija fonctionnait aussi
Montngro, mais lchelle plus
modeste. Aujourdhui, Montngro seulement une tobelija reste en
vie.
-
Tombe fminine et tombe masculine dans la culture de Przeworsk
289
avant que l'tat ne l'en ait jug capable (Tacite, Germania 13).
Le fragment concernant les sautes entre les pes et les lances peut
aussi suggrer lexistence de certains tests ou essais de lhabilet
physique (Tacite, Germania 24). Nous ne connaissons pas le sort des
garons qui y ont chou. Chez les Indiens Dakota, ceux qui nont pas
pass les tests de la crmonie dinitiation, devenaient winkte (connu
aussi sous le nom de berdache), hommes vtus entirement ou
partiellement comme des femmes et qui jouaient aussi les rles
fminins4. Dans certaines circonstances et pendant certaines ftes
leur participation tait trs recherche ou mme indispensable, souvent
ils taient aussi des gurisseurs ou chamans (Benedict 1999, p. 321,
322; Whitehead 2007). Pourtant, sous linfluence de la culture
judo-chrtienne, ce statut parfois tait considre comme honteux se et
devait servir davertissement pour les jeunes. Contrairement aux
murs des Dakota, le status de Faafafine troisime genre dans les les
Samoa nest pas considr comme infrieur et les Faafafine sont
acceptes et respectes (Arcimowicz 2006, p. 90, 91, 96). Cependant,
ces analogies proviennent dautres milieux culturels et il ne faut
pas les transposer automatiquement la ralit antique; elles servent
juste dexemple pour prsenter lventail des pistes dinterprtation.
Nos possibilits dans le domaine de la reconstitution du systme
social des socits pr- et protohistoriques, de la notion de genre
dans ces populations restent trs limites. Malheureusement, il y a
trop de facteurs qui peuvent crer un effet de filtre dformant. La
fiabilit et la prcision des analyses anthropologiques peut
samliorer avec le temps et les progrs scientifiques, mais dautres
lments, comme la richesse et la varit des coutumes funraires, les
cultures spirituelles dantan resteront toujours un domaine
impntrable pour les chercheurs. Nous resterons donc un peu
pessimistes et conscients de limites de notre connaissance du sens
des gestes et des ides du rite funraire de la culture de Przeworsk.
On peut accumuler des donnes archologiques, des observations, mais,
notre avis, il est impossible de dcouvrir le sens, la symbolique,
le contexte social attach au pass aux objets qui pour nous ne
reprsentent que le mobilier funraire5.
4 Il y avait plusieurs faons de devenir winkte, non seulement
suite lchec aux preuves
dhabilet. 5 Nous tenons remercier Mathilde Koskas pour son aide
amicale dans la relecture du
prsent article.
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Katarzyna BUJARSKA, Tomasz BOCHNAK 290
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Katarzyna Bujarska E-mail: [email protected]
Tomasz Bochnak
E-mail: [email protected] Instytut Archeologii,
Uniwersytet Rzeszowski
Ul. Hoffmanowej 8 35-016 Rzeszw, Polotne
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Fig. 1. Culture de Przeworsk sur les terres polonaises.
Tombe feminine et tombe masculine dans la culture de rzeworskP
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Fig
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2011.
Katarzyna BUJARSKA, Tomasz BOCHNAK296
-
Fig. 3. Ciecierzyn, tombe 30. 1-6 fer; 7-9 cramique. D'aprs
Martyniak,Pastwiski, Pazda 1997.
Tombe feminine et tombe masculine dans la culture de rzeworskP
297
-
Fig. 4. Ciecierzyn, tombe 30, suite. 1-5 cramique. D'aprs
Martyniak,Pastwiski, Pazda 1997.
Katarzyna BUJARSKA, Tomasz BOCHNAK298
-
Fig. 5. , tomie 14. 1, 2, 5, 6 fer; 3, 8-11 cramique; 4 bronze;
7verre. D'aprs Dymaczewski 1958.
Modzikowo
Tombe feminine et tombe masculine dans la culture de rzeworskP
299
-
Fig. 6. , tombe 53. 1-21 fer. D'aprsWeski Dbrowscy 1967.
Katarzyna BUJARSKA, Tomasz BOCHNAK300
-
Fig. 7. . 1 cramique. D'aprsWeski, tombe 53, suite Dbrowscy
1967.
Tombe feminine et tombe masculine dans la culture de rzeworskP
301
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Fig. 8. . 1-4 fer. D'aprs rs Kempisty 1968.Korze, tombe 25
Katarzyna BUJARSKA, Tomasz BOCHNAK302
-
Fig. 9. , tombe 25. 1 fer; 2, 3 cramique.D'aprsKempisty
1968.Korze
Tombe feminine et tombe masculine dans la culture de rzeworskP
303
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Fig. 10. (Gloschkau), tombe de 1927. 1-5, 8, 9 fer; 6, 7 fer
avecgouttes d'argent; 10-12 verre ; 13-30 cramique. D'aprs Pescheck
1939.
Goska
Katarzyna BUJARSKA, Tomasz BOCHNAK304
art_15
Bujarska_Bochnak_279_294.pdfart_15_Bujarska_Bochnak_295_3...pdf