1 / 12 Recrutement de consultants chargés de l’évaluation du Projet de Lutte contre la Tuberculose dans 7 pays francophones d’Afrique L’Union recherche une équipe de consultants pour mener à bien l’évaluation de son programme d’appui à la lutte contre la tuberculose en Afrique francophone financé par l’Agence Française de Développement (AFD). Cette équipe composée au minimum de 2 experts est désignée dans le document ci-après par le terme « Le consultant ». 1. Description du projet à évaluer 1.1.1 Contexte Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la tuberculose a causé en 2016 la survenue de 10,4 millions de cas et de 1,3 million de décès, dont la vaste majorité dans les pays à faibles revenus. La tuberculose est la 9 ème cause de mortalité dans le monde, alors même qu’il existe des stratégies de lutte contre cette maladie qui ont fait la preuve de leur bon rapport coût/efficacité. En 2014, l’Assemblée Mondiale de la Santé a adopté la stratégie « Mettre fin à la tuberculose » qui formule des objectifs de réduction drastique de la mortalité et de la morbidité tuberculeuse d’ici à 2035. La prise de conscience internationale de cette priorité de santé publique est de plus en plus forte, comme en témoigne la récente déclaration de Moscou faite lors de la Première Conférence ministérielle mondiale de l’OMS sur la tuberculose qui a réuni les délégués de 114 pays le 17 novembre 2017. Le regain d’intérêt pour cette maladie dans les deux dernières décennies s’est traduit notamment par de nouvelles initiatives mondiales de financement, telles que le Fonds Mondial (FM) de lutte contre le SIDA, la Tuberculose et le Paludisme et UNITAID. L’Afrique supporte une part disproportionnée du fardeau de la tuberculose dans le monde, avec 25% du nombre estimé de cas et 44% des décès. Près de trois quarts des patients tuberculeux infectés par le VIH vivent en Afrique. Une proportion élevée des cas survenant chez les enfants échappe au diagnostic et au traitement. Les tuberculoses multi-résistantes (TBMR), même si elles sont relativement moins fréquentes que dans d’autres continents, sont présentes : leur nombre reste encore sous-estimé et elles représentent un défi pour le contrôle de la maladie. Malgré quelques avancées scientifiques récentes (dans les méthodes moléculaires de diagnostic et le traitement de la TBMR notamment) et la contribution financière importante du FM et d’autres bailleurs internationaux, les difficultés de la lutte antituberculeuse en Afrique restent majeures. Tous les pays africains se sont dotés depuis plus de 20 ans de Programmes Nationaux de lutte contre la Tuberculose (PNT), rattachés aux Ministères de la Santé. Ces PNT sont opérationnels et budgétisés, mais sont plus ou moins efficients. Les faiblesses en gestion de nombreux PNT se traduisent notamment par des performances médiocres en termes de dépistage et de prise en charge des malades. Ces faiblesses se traduisent également par une mise en œuvre insuffisante des financements disponibles. Les pays africains francophones se trouvent par
12
Embed
Termes de référence pour le recrutement d’un consultant ... · échappe au diagnostic et au traitement. Les tuberculoses multi-résistantes (TBMR), même si ... et la contribution
This document is posted to help you gain knowledge. Please leave a comment to let me know what you think about it! Share it to your friends and learn new things together.
Transcript
1 / 12
Recrutement de consultants chargés de l’évaluation du Projet de Lutte contre la Tuberculose
dans 7 pays francophones d’Afrique
L’Union recherche une équipe de consultants pour mener à bien l’évaluation de son
programme d’appui à la lutte contre la tuberculose en Afrique francophone financé par
l’Agence Française de Développement (AFD). Cette équipe composée au minimum de 2
experts est désignée dans le document ci-après par le terme « Le consultant ».
1. Description du projet à évaluer
1.1.1 Contexte
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la tuberculose a causé en 2016 la survenue
de 10,4 millions de cas et de 1,3 million de décès, dont la vaste majorité dans les pays à faibles
revenus. La tuberculose est la 9ème cause de mortalité dans le monde, alors même qu’il existe des
stratégies de lutte contre cette maladie qui ont fait la preuve de leur bon rapport coût/efficacité.
En 2014, l’Assemblée Mondiale de la Santé a adopté la stratégie « Mettre fin à la tuberculose »
qui formule des objectifs de réduction drastique de la mortalité et de la morbidité tuberculeuse
d’ici à 2035. La prise de conscience internationale de cette priorité de santé publique est de plus
en plus forte, comme en témoigne la récente déclaration de Moscou faite lors de la Première
Conférence ministérielle mondiale de l’OMS sur la tuberculose qui a réuni les délégués de 114
pays le 17 novembre 2017. Le regain d’intérêt pour cette maladie dans les deux dernières
décennies s’est traduit notamment par de nouvelles initiatives mondiales de financement, telles
que le Fonds Mondial (FM) de lutte contre le SIDA, la Tuberculose et le Paludisme et UNITAID.
L’Afrique supporte une part disproportionnée du fardeau de la tuberculose dans le monde, avec
25% du nombre estimé de cas et 44% des décès. Près de trois quarts des patients tuberculeux
infectés par le VIH vivent en Afrique. Une proportion élevée des cas survenant chez les enfants
échappe au diagnostic et au traitement. Les tuberculoses multi-résistantes (TBMR), même si
elles sont relativement moins fréquentes que dans d’autres continents, sont présentes : leur
nombre reste encore sous-estimé et elles représentent un défi pour le contrôle de la maladie.
Malgré quelques avancées scientifiques récentes (dans les méthodes moléculaires de diagnostic
et le traitement de la TBMR notamment) et la contribution financière importante du FM et
d’autres bailleurs internationaux, les difficultés de la lutte antituberculeuse en Afrique restent
majeures. Tous les pays africains se sont dotés depuis plus de 20 ans de Programmes Nationaux
de lutte contre la Tuberculose (PNT), rattachés aux Ministères de la Santé. Ces PNT sont
opérationnels et budgétisés, mais sont plus ou moins efficients. Les faiblesses en gestion de
nombreux PNT se traduisent notamment par des performances médiocres en termes de dépistage
et de prise en charge des malades. Ces faiblesses se traduisent également par une mise en œuvre
insuffisante des financements disponibles. Les pays africains francophones se trouvent par
2 / 12
ailleurs défavorisés du fait d’une moindre connaissance de la langue anglaise, qui constitue un
obstacle aux échanges avec les partenaires techniques et financiers principalement anglophones
et aux documents de référence.
L’Union internationale contre la tuberculose et les maladies respiratoires (L’Union), ONG
internationale de droit français, est un pôle d’excellence reconnu internationalement dans le
domaine de la tuberculose, tant en appui aux programmes nationaux qu’en terme de génération
d’idées et de veille technologique. Présente dans 71 pays en 2016, l’Union mène des activités de
formation, de recherche et de lutte en matière de tuberculose, et anime un réseau unique
d’experts, notamment du Sud. Elle reçoit des subventions, fléchées sur des activités et des pays,
provenant principalement des coopérations bilatérales (USA, Royaume-Uni, Suisse, Norvège,..)
et de fondations philanthropiques. La France, elle aussi, s’appuie sur l’Union pour soutenir la
lutte antituberculeuse, notamment dans les pays francophones d’Afrique subsaharienne, d’abord
par le Ministère des Affaires Etrangères puis, depuis 2007, par l’Agence Française de
Développement (AFD). Les différentes évaluations ont montré la pertinence des appuis à cet
organisme performant et fiable et la dernière subvention de l’AFD signée en janvier 2013 s’est
élevée à 3,5 millions d’euros.
La France a fait le choix d’investir massivement dans la lutte contre les maladies transmissibles,
dont la tuberculose, essentiellement au travers des initiatives mondiales et des instruments de
financement innovants : Fonds Mondial et UNITAID. Avec une participation de 360 M € par an
depuis 2011, la France est le deuxième contributeur au Fonds Mondial (qui alloue 17 % de ses
fonds à la tuberculose), et elle est le premier contributeur à UNITAID. Eu égard à l’engagement
important de la France au niveau multilatéral, l’AFD appuie sur le plan bilatéral les pays dans
leur mise en œuvre des financements disponibles et met donc l’accent sur le renforcement des
capacités, tant techniques que gestionnaires.
1.1.2 Projet financé par l’AFD
Le projet a pour objectif d’améliorer l’efficacité et l’efficience de la lutte contre la tuberculose
en Afrique francophone subsaharienne, en particulier dans 7 pays ciblés (Bénin, Cameroun, Côte
d’Ivoire, Madagascar, Niger, République Centrafricaine et République Démocratique du Congo)
en contribuant à :
Améliorer la performance des programmes nationaux de lutte contre la tuberculose
(PNLT) à travers des accompagnements techniques perlés et des actions de formation ;
Développer un espace francophone d’échange et de production de connaissances en
matière de lutte de contre la tuberculose et de consolider un réseau d’experts d’Afrique
francophone ;
Améliorer l’efficience des financements extérieurs en soutien aux programmes nationaux
de lutte contre la tuberculose, et en particuliers ceux du Fonds Mondial.
Ces pays ont été sélectionnés parce que leurs PNT sont opérationnels et en mesure de maximiser
les bénéfices d’un appui technique régulier de L’Union. Chacun de ces pays a accès à des
financements du Fonds Mondial. Chacun de ces pays a exprimé formellement son intérêt à
bénéficier de l’appui de L’Union grâce au concours de l’AFD.
Organisation, coût et financement du projet
Le projet, d’une durée de 5 ans, a un coût total de 3,5 M € . Le projet soutenu par l’AFD finance
les activités suivantes:
1. Un appui technique régulier des PNT des 7 pays ciblés à travers des missions itératives (2
fois/an) par des experts internationaux et un soutien à distance. Cet appui est destiné à opérer un
3 / 12
diagnostic sur la performance des programmes et à proposer des recommandations spécifiques
qui sont suivies dans le temps. Des missions d’expertise ponctuelles en dehors des 7 pays ciblés
sont également prévues.
2. Un renforcement des capacités des cadres des PNT à travers i) l’organisation de cours
internationaux spécialisés (Cours international sur la maîtrise de la tuberculose organisé au Bénin
depuis plusieurs années, cours de mycobactériologie, cours de management, cours sur la TB
infantile), ii) l’organisation de formations techniques nationales plus ciblées dans chacun des 7
pays ciblés (maintenance de microscopes, interprétation de radiographies ou autre selon les
besoins spécifiques des pays), et iii) la participation des responsables nationaux de programme
à des formations pointues de courte durée. Les formations sont cofinancées par les pays et
systématiquement évaluées.
3. L’animation d’un réseau francophone d’expertise à travers i) l’organisation de réunions
annuelles des chefs de programme, permettant de croiser les expériences et de réaliser une
identification conjointe et approfondie des problèmes, contraintes et solutions ; ii) la
participation de chefs de programmes à la Conférence Mondiale organisée chaque année par
l’Union afin de partager et faire connaître les travaux réalisés dans leurs pays, et iii) le
développement de la production de connaissances en langue française s’appuyant sur la diffusion
d’une newsletter , le site internet de l’Union qui est le principal pourvoyeur d’informations sur
la lutte contre la tuberculose, la traduction d’articles scientifiques et de guides très utiles à la
réflexion et à l’organisation pratique des programmes dans les pays ;
Un comité de pilotage se réunit annuellement. Il comprend les responsables de L’Union, des
représentants du Ministère de l’Europe et des Affaires Etrangères (MEAE), du Ministère de la
Santé, de l’AFD, de l’OMS et du Fonds Mondial, ainsi que des personnalités expertes dans le
domaine de la lutte contre la tuberculose.
2. Contenu du travail d’évaluation
Le travail d’évaluation comprendra les volets ci-dessous.
2.1 Etablissement d’un bilan global du projet évalué
Le consultant devra établir un bilan descriptif synthétique des activités du projet depuis son
démarrage. Afin d’établir ce bilan descriptif précis du projet, de son évolution et de son contexte,
le consultant pourra notamment :
1. Rassembler et consulter toutes les informations et tous les documents relatifs au projet
évalué, et étudier le cadre logique de l’intervention (finalité, objectifs spécifiques,
réalisations, indicateurs de suivi et hypothèses critiques) de manière à en acquérir une
bonne connaissance. Les documents à consulter seront disponibles auprès de L’Union.
2. Conduire des entretiens avec les personnes impliquées ou ayant été impliquées dans la
conception, la gestion et la supervision du projet.
2.2 Conduite de l’analyse évaluative
A partir des constats et des informations disponibles, le consultant devra évaluer la performance
du projet à partir des cinq critères suivants préconisés par le CAD de l’OCDE : pertinence,
efficacité, efficience, impact, viabilité/durabilité. Pour chacun de ces critères, des pistes
4 / 12
d’évaluation sont préconisées ci-dessous. Il reviendra au consultant de les préciser et de les
compléter.
2.2.1. Pertinence
La pertinence examine le bien-fondé de l’action conduite au regard des objectifs et des enjeux
déterminés au départ (glossaire du CAD1).
A ce titre, le consultant examinera la correspondance du projet avec :
Les besoins et attentes des bénéficiaires (programmes des pays)
Les orientations nationales
Les stratégies de l’AFD
Les stratégies et interventions des autres parties prenantes
Cette analyse sera complétée par une appréciation de la cohérence interne du projet (concordance
des divers moyens et instruments mobilisés pour concourir à la réalisation des objectifs).
2.2.2. Efficacité
L’efficacité apprécie le degré de réalisation des objectifs du projet (essentiellement techniques
et institutionnels) ainsi que ses éventuels effets non attendus (effets positifs ou négatifs).
Elle comprend :
Une comparaison des résultats attendus et des résultats effectifs du projet,
Une analyse des écarts constatés.
L’analyse sera conduite pour les 3 volets du programme : appui technique régulier des 7 pays
ciblés, renforcement des capacités et animation du réseau d’expertise, et globalement sur
l’organisation générale de la maîtrise d’ouvrage.
2.2.3. Efficience
L’efficience étudie la relation entre les moyens mis en œuvre et leurs coûts, d’une part, et les
réalisations financées, d’autre part.
L’évaluation conduite par le consultant doit permettre :
D’apprécier si les ressources nécessaires ont bien été mises en place, en temps voulu et
au moindre coût,
D’analyser les éventuels retards et dépassements constatés.