Top Banner
Témoignage Il était une fois le design de jardins à Londres Ç a y est, je viens tout juste de mettre la main sur mon diplôme de la prestigieuse école de design de jardins de Londres, en Angleterre, la Inchbald School of Design. L’année qui vient de se termi- ner peut être comparée à des montagnes russes excessivement excitantes, mais dont les émotions et défis qu’elles ont posés n’ont pas toujours été des plus faciles à gérer. D’où l’expression «vivre des hauts et des bas»! L’aventure a commencé en janvier 2011. Finissant à l’ITA de St-Hyacinthe en Paysage et commercialisation de l’hor- ticulture ornementale, j’adorais ce que je faisais, je réus- sissais bien, mais j’avais besoin de plus! Ayant toujours eu une passion pour le design et un grand souci du détail, j’ai commencé à penser poursuivre mes études après ma graduation. Mes recherches ont débuté. Je me suis penché sur les formations offertes à l’Université de Montréal et l’Université de Buenos Aires en Argentine. Finalement, après une entrevue plutôt convaincante avec Récit d’une année d’étude à la Inchbald School of Design de Londres Par Dave Jean Life Story By Dave Jean I n my hand I hold the diploma I just obtained from the prestigious school of garden design in London, the Inchbald School of Design. The year that just ended was like an extremely ex- citing roller coaster ride, complete with emotions and challenges that were not always easy to control. It had its ups and downs, all right! My adventure began in January 2011. Graduating from the ITA’s St-Hyacinthe campus in Ornamental Horticulture Landscaping and Marketing, I loved what I did, and I did well in my studies, but I needed more! Having always had a passion for design and a love of detail, I began to consider further education after graduating. I started my research by poring over ca- lendars from Université de Montréal and the Univer- sity of Buenos Aires in Argentina. Finally, after a ra- ther convincing Internet meeting with Andrew Duff, my program director, my choice rested rather by ins- Photo: ©Louise Beauregard My year at the Inchbald School of Design of London Garden design in London Québec Vert National 2012 17
8

Témoignage Life Story - reflexpaysage.com · de sandwichs et de riz pour économiser. Rien à voir avec le côté très chic et gla - ... des bras de plastique blanc et le fameux

Sep 15, 2018

Download

Documents

dangkiet
Welcome message from author
This document is posted to help you gain knowledge. Please leave a comment to let me know what you think about it! Share it to your friends and learn new things together.
Transcript
Page 1: Témoignage Life Story - reflexpaysage.com · de sandwichs et de riz pour économiser. Rien à voir avec le côté très chic et gla - ... des bras de plastique blanc et le fameux

QV

Témoignage

Il était une fois le design de jardins à Londres

Ça y est, je viens tout juste de mettre la main sur mon diplôme de la prestigieuse école de design de jardins de Londres, en Angleterre, la Inchbald School of Design. L’année qui vient de se termi-ner peut être comparée à des montagnes russes

excessivement excitantes, mais dont les émotions et défis qu’elles ont posés n’ont pas toujours été des plus faciles à gérer. D’où l’expression «vivre des hauts et des bas»!

L’aventure a commencé en janvier 2011. Finissant à l’ITA de St-Hyacinthe en Paysage et commercialisation de l’hor-ticulture ornementale, j’adorais ce que je faisais, je réus-sissais bien, mais j’avais besoin de plus!

Ayant toujours eu une passion pour le design et un grand souci du détail, j’ai commencé à penser poursuivre mes études après ma graduation. Mes recherches ont débuté. Je me suis penché sur les formations offertes à l’Université de Montréal et l’Université de Buenos Aires en Argentine. Finalement, après une entrevue plutôt convaincante avec ➜

Récit d’une année d’étude

à la Inchbald School of

Design de Londres

Par Dave Jean

Life Story

By Dave Jean

In my hand I hold the diploma I just obtained from the prestigious school of garden design in London, the Inchbald School of Design. The year that just ended was like an extremely ex-

citing roller coaster ride, complete with emotions and challenges that were not always easy to control. It had its ups and downs, all right!

My adventure began in January 2011. Graduating from the ITA’s St-Hyacinthe campus in Ornamental Horticulture Landscaping and Marketing, I loved what I did, and I did well in my studies, but I needed more!

Having always had a passion for design and a love of detail, I began to consider further education after graduating. I started my research by poring over ca-lendars from Université de Montréal and the Univer-sity of Buenos Aires in Argentina. Finally, after a ra-ther convincing Internet meeting with Andrew Duff, my program director, my choice rested rather by ins- ➜Ph

oto:

©Lo

uise

Bea

ureg

ard

My year at the Inchbald

School of Design of London

Garden design in London

Québec Vert • National 2012 17

Page 2: Témoignage Life Story - reflexpaysage.com · de sandwichs et de riz pour économiser. Rien à voir avec le côté très chic et gla - ... des bras de plastique blanc et le fameux

18 Québec Vert • National 2012

Témoignage Life Storytinct on this small, private London school of internatio-nal renown.

And then I was accepted! With great relief, I took my diploma from St-Hyacinthe and headed back to my na-tive Saguenay to work on landscape architecture pro-jects at Réflex. The summer whizzed by.

Caught up in a garden project in Tadoussac, I sud-denly realized that it might be a good idea to reserve an airplane ticket, since classes were to begin in only four days!

Unfortunately, I couldn’t arrive a few days before the session began to get acquainted with my new city: the airplane tickets were far too expensive! My only choice was to touch down at the London airport on the morning

of September 5, hop in a cab to my room and then… get lost. And then get lost again before arriving late, sleep-deprived and jet-lagged, for my first day of classes.

What have I gotten myself into, I asked myself a thou-sand times over the next few months. My English was much weaker than I thought. My life was chan-ging. The cost of living in London was incredibly high, and I was always terrified of running short of money. So I subsisted on pasta, sand-wiches and rice to save mo-ney. London’s chic and gla-morous side was not to be enjoyed by the likes of me!

At school, the year was or-ganized around seven vastly different design projects, ran- ging from small rooftop gar-dens in the middle of the city, to public parks to vast resi-dential gardens in Oxford-shire.

The first project is always very important. Fortunately, mine went well. I had to land-scape a small backyard 60 metres square in the city’s east end. But I was always second guessing myself.

Andrew Duff, mon directeur de programme, via Internet, mon choix s’est arrêté de façon plutôt instinctive sur cette petite école privée londonienne de renommée mondiale.

Et j’y ai été accepté! Soulagé, j’ai obtenu mon diplôme à St-Hyacinthe puis je suis rentré dans mon Saguenay natal pour travailler sur des projets d’aménagement paysager chez Réflex. Mon été a passé à une vitesse ahurissante!

Pris dans la réalisation d’un jardin à Tadoussac, je me suis soudain rendu compte qu’il pourrait être intéres-sant de penser à mon billet d’avion! Mes cours commen-çaient 4 jours plus tard…

À la dernière minute, je n’ai pas pu arriver deux jours avant la rentrée scolaire pour prendre connaissance de ma nouvelle ville. Les billets d’avion étaient beaucoup trop chers! Mon seul choix a été d’atterrir le matin du 5 septembre à l’aéroport de Londres, de sauter dans un taxi pour arriver à ma chambre et ensuite… de me perdre. Et de me perdre encore avant d’arriver en retard, beaucoup de som-meil en moins et décalage horaire en sus, à ma pre-mière journée d’école!

Dans quoi me suis-je em-barqué? C’est ce que je me suis demandé mille et une fois pendant plusieurs mois. Mon anglais était beaucoup moins fort que je ne le croyais. Ma vie venait de changer. Le coût de la vie à Londres est hyper élevé et j’avais une peur énorme de manquer d’argent… Je me suis donc nourri de pâtes, de sandwichs et de riz pour économiser. Rien à voir avec le côté très chic et gla-mour de la capitale!

À l’école, l’année s’orches-trait autour de sept projets de design très différents, allant de petits jardins sur toit-terrasse au centre de Londres, aux parcs publics jusqu’à d’immenses jardins résidentiels dans le Oxford-shire. ➜➜Ill

ustra

tion:

© D

ave

Jean

Sketch of a rooftop terrace in South Kensington, London, based on the famous fabric pattern by fashion designer Jean Paul Gaultier. The idea of working with diagonal lines was to maximize the visual effect of the space. Paving was composed of grey silica in alternat-ing bands 150 mm x 450 mm wide. Not having permis-sion to attach the structure to the roof, I extended two sections of strips made of western red cedar to create a perdola. I designed the furniture by combining a base of wood, white plastic arms and the famous white-and-blue fabric à la Gaultier. Ambient lighting will be subtly integrated into the structures to liven up the deck come nightfall.

Croquis d’un toit-terrasse situé à South Kensington à Londres basé sur le fameux motif des tissus du designer de mode Jean Paul Gaultier. L’idée de travailler avec les lignes diagonales était de maximiser l’effet visuel de l’espace. Le pavage sera réalisé en bandes de pierre de silice grise posées en alternance: 150 mm x 450 mm de largeur. N’ayant pas la permis-sion de fixer de structure au toit, j’ai allongé deux sections de rampes en lattage de cèdre rouge de l’ouest pour créer une pergola. J’ai conçu les meubles en associant une base de bois, des bras de plastique blanc et le fameux tissu blanc et bleu à la Gaultier. Un éclairage d’ambiance sera subtilement intégré dans les structures afin d’animer la terrasse à la tombée de la nuit.

Page 3: Témoignage Life Story - reflexpaysage.com · de sandwichs et de riz pour économiser. Rien à voir avec le côté très chic et gla - ... des bras de plastique blanc et le fameux

20 Québec Vert • National 2012

TémoignageUn premier projet est toujours très important. Heureuse-

ment, le mien s’est très bien déroulé. C’était l’aménagement d’une petite arrière-cour de 60 mètres carrés à l’est de la ville. Cependant, je me posais sans cesse des questions.

En fait, tout ce que je souhaitais était de dessiner de beaux aménagements!

Je crois que je ne comprenais pas tout. Durant les pre-mières semaines, nous étions presque toujours dans les musées et les expositions d’art. Je trouvais que je m’éloi-gnais de mon but.

Il m’a fallu briser le moule dans lequel j’étais bien, élar-gir mes idées et me nourrir d’une nouvelle façon de pen-ser et de «designer». Je n’ai rien contre ce qui se fait au Québec, je respecte le style et les visions de tous, mais disons que l’image un peu simple d’un jardin québécois classique était fortement présente dans mes pensées. Il y a des concepteurs très talentueux et de magnifiques jar-dins ici, mais je crois qu’il est temps de pousser, tous en-semble, notre créativité au maximum. Nous avons sou-vent trop peur d’oser et de réinventer. Les Québécois sont très créatifs, alors pourquoi ne pas y aller à fond dans les jardins? On trouve des idées novatrices partout. Je crois que c’est ce que j’ai fini par comprendre… La majorité de mes projets sont inspirés de la mode, de la photographie et de la peinture. La photographie est une grande forme d’expression pour moi. J’ai toujours vu un jardin comme une photographie planifiée par la nature ou par un savant créateur. Pour moi, un jardin «vaut mille mots».

Il faut bien entendu respecter le client, ses demandes et son budget, mais lorsqu’il nous choisit, c’est notre travail de lui montrer où se trouve le plus haut niveau! On est souvent trop gêné. Je l’étais et cela me bloquait dans mon apprentissage. J’avais peur d’oser…

Et dans quoi est-ce que je m’étais embarqué? Oui, j’aime les paysages, les plantes et le design. Mais aussi, j’en ba-vais avec mon anglais, je visitais des musées à n’en plus finir, je partageais une maison avec parfois neuf per-sonnes pour qui le ménage était une notion inconnue. Je passais quotidiennement 2 heures en métro, je me bâtis-sais à partir de zéro un cercle d’amis... J’y suis parvenu moins vite que je ne l’aurais cru.

Dans la vie, du haut de mes 25 ans, j’affirme que la façon et l’attitude avec lesquelles on approche les choses y sont pour beaucoup. Et si on y ajoute la passion, le tour est joué. Ce ne sera pas facile, mais on y arrivera!

Pris dans une montagne russe d’émotions, à chaque tournant, je montais un cran plus haut et plus fort. Même déboussolé, mon niveau de confiance s’est stabilisé. Tout s’améliorait, devenait plus beau et plus naturel. Je suis graduellement tombé profondément amoureux du design. Ma vie a pris un sens. ➜

Page 4: Témoignage Life Story - reflexpaysage.com · de sandwichs et de riz pour économiser. Rien à voir avec le côté très chic et gla - ... des bras de plastique blanc et le fameux

Québec Vert • National 2012 21

Life Story

All I wanted was to design beautiful landscapes!I don’t think I was getting it. During my first few

weeks, we were almost always going to museums and art exhibits. I felt I my goal was so far away.

I had to break out of my comfortable shell, expand my horizons and adopt a new way of thinking and desi-gning. I have nothing against what’s done in Quebec. I respect everyone’s style and vision, but let’s say that the somewhat simple image of a classic Quebec garden loomed large in my thoughts. There are some very ta-lented designers and magnificent gardens here, but I think it’s time we all pushed our creativity to the maxi-mum. We’re often too afraid to dare and to reinvent. Quebecers are very creative, so why not go the limit when it comes to gardens? Innovative ideas abound all around us. I think that’s what I was finally getting. Most of my projects were inspired by fashion, photography and painting. Photography is a major form of self ex-pression for me. I have always seen a garden as a pho-tograph planned by nature or a clever creator. To me, a garden is “worth a thousand words.”

Of course, it goes without saying that we must respect our clients, their requests and their budgets, but when they choose us, it’s our job to show them the very best their gardens can be! Often, we’re simply too timid. I was, and that blocked me in my apprenticeship. I was afraid to dare.

Presentation plan for my final project located in Quebec, which earned the highest mark at the design level. If accepted, this very dynamic garden with powerful lines will accommodate over 15,000 lavender plants and an imposing water pool cascading from one terrace to the next.

Voici le plan de mon projet final de fin d’études, qui m’a valu la plus haute note en design: un jardin situé en Estrie au Québec et qui accueillera, s’il est accepté, plus de 15 000 plants de lavande et un imposant bassin d'eau «cascadant» d’une terrasse à l’autre.

Illus

tratio

n:©

Dav

e Je

an

Page 5: Témoignage Life Story - reflexpaysage.com · de sandwichs et de riz pour économiser. Rien à voir avec le côté très chic et gla - ... des bras de plastique blanc et le fameux

Témoignage

Life Story

22 Québec Vert • National 2012

Après trois projets, mes résultats scolaires étaient bons, sans plus. Dès ma première conception, j’avais demandé à mes enseignants de me mener la vie dure, leur expli-quant que je n’avais pas traversé l’Atlantique pour me tourner les pouces. Ils avaient bien compris le message...

Mon quatrième projet a été le plus difficile: un très grand aménagement paysager conçu à partir du nombre d’or: 1,618. Le Golden ratio est basé sur la suite algébrique de Fibonacci. L’histoire de cette proportion remonte à l’antiquité grecque. On décrit souvent ce nombre comme la perfection esthétique. Plusieurs architectes et artistes l’utilisent. Par exemple, la cité inca Machu Picchu, la Cha-pelle Sixtine, le Parthénon ont été conçus avec ce ratio.

On le retrouve souvent dans la nature, aussi, comme dans le capitule d’une fleur de tournesol ou sur les écailles des pommes de pin. Et au jardin? On peut diviser la longueur d’une terrasse par 1,618 et obtenir une terrasse rectangu-laire proportionnellement balancée, multiplier la largeur d’une tonnelle de bois par le ratio et en trouver la hauteur.

Mon défi était de créer un système équilibré où tout fonctionnerait sur cette base. C’était à en devenir fou! Devant ma table à dessin, je me sentais enfermé dans un tourbillon négatif, j’avais besoin d’en parler! J’ai écrit à deux collègues afin de recevoir du support et du réconfort. Je vous assure, ça m’a fait un grand bien et surtout, cela m’a rapproché de certains camarades. ➜

So, what had I gotten myself into? Sure, I love landscapes, plants and design. But also, I stumbled over my English, visited endless museums, and sometimes shared a house with nine people for whom housekeeping was a foreign notion. I spent two hours riding the tube every day, and I managed to make a few friends. Things took me longer than I expec-ted.

At the ripe age of 25, I can attest that the way and attitude with which you approach life counts for a lot. Add pas-sion to the mix, and you’ve got it made. It won’t be easy, but you’ll get there!

Caught up in a roller coaster of em-otions, at every bend I surmounted a higher, stronger step. Even though I felt a bit lost, my level of confidence evened out. Everything was getting better, more beautiful and more natu-ral. I gradually fell deeply in love with design. My life had meaning.

After three projects, my marks were good, nothing more. From the start, I asked my profs not to go easy on me, explaining that I hadn’t cros-sed the Atlantic just to twiddle my thumbs. They certainly got the mes-sage!➜

Page 6: Témoignage Life Story - reflexpaysage.com · de sandwichs et de riz pour économiser. Rien à voir avec le côté très chic et gla - ... des bras de plastique blanc et le fameux

QV

Life StoryTémoignageÀ la suite de ce blocage, j’ai décidé de foncer, d’explo-

rer et de créer. De laisser danser mon crayon sans me poser de question. Mes projets ayant obtenu le plus de succès sont ceux que j’ai dessinés avec passion et amour, quand j’avais mis la pression de côté.

Ma dernière session (de mai à juillet) a été fantas-tique! Mieux adapté, je me suis fait des amis et je me suis investi à fond dans mes projets scolaires. J’ai dé-veloppé des amitiés très fortes avec certains collègues de design de jardin et de design d’intérieur. Étudier dans une école ayant une clientèle internationale est formidable. Je connais des gens de partout dans le monde avec qui je resterai en contact toute ma vie. Je prévois même conceptualiser un show garden avec ma très bonne amie égyptienne Alaa El Huni.

Alaa et moi avons une superbe relation. Elle est hy-per relaxe et très déterminée. C’est une excellente conceptrice tellement que parfois, ça me fait un peu peur! Au cours de l’année, nous avons souvent partagé nos idées de design et nos propres projets.

L’idée du show garden est venue lorsque nous visitions le magnifique jardin de Anthony Paul dans le Surrey. Alaa m’a proposé de faire équipe, un jour, pour «desi-gner» un jardin d’exposition. J’ai accepté avec plaisir! Peut-être que ça n’arrivera jamais, mais ça pourrait être cool!

My fourth project was the hardest: a very large land-scaping design based on the golden number, 1.618. The Golden Ratio is based on the Fibonacci algebraic series, which dates back to Ancient Greece. This proportion is often described as aesthetic perfection. Many architects and artists use it. For example, the Inca city of Machu Picchu, the Sistine Chapel and the Parthenon were desi-gned using this ratio. It’s often found in nature, too, such as in the sunflower’s capitulum and on pinecone bracts. And in the garden? The length of a terrace can be divided by 1.618 to get a rectangular terrace that is proportio-nally balanced, and the width of a wood arbour can be multiplied by this ratio to find the height.

My challenge was to create a balanced system in which everything worked together on this basis. I thought I was going crazy! Hunkered over my design table, I felt I was shut up in a whirlpool of negativity. I needed to talk about it! I wrote to two colleagues for support and reassurance. That did me a world of good, and better still, I formed a bond with some of them.

Following this block, I decided to forge ahead, explore and create – let my pencil dance and not question myself. Once I decided not to fall prey to pressure, my best projects were those I designed with passion and for the love of it.

My final session (May to July) was fantastic! I was much more used to it by then, I made friends and became fully invested in my school projects. I developed very strong friendships with some of my fellow garden- and interior-design students. Studying in a school with an internatio-nal clientele is wonderful. I got to know people from all over the world with whom I’ve stayed in contact ever

Design d’un parc public à Londres. Sur cette image 3D, des chutes d'eau se déversant d'une structure métallique suspendue au-dessus de la route. Ce jardin est très fragmenté. Derrière mon concept d’abstraction du mouvement humain, j’ai utilisé des bâtons à café pour en arriver à mon plan final. On peut sentir l’idée en observant la structure métal-lique.

Designing a public park in London. In this 3D image, water falls from a metal structure suspended over the road. This garden is very fragmented. Behind my abstract concept of human movement, I used coffee sticks to finalize my plan. The sense of this idea is conveyed by the metal structure.

Illus

tratio

n:©

Dav

e Je

an

Québec Vert • National 2012 23

Page 7: Témoignage Life Story - reflexpaysage.com · de sandwichs et de riz pour économiser. Rien à voir avec le côté très chic et gla - ... des bras de plastique blanc et le fameux

24 Québec Vert • National 2012

Internationalement, le Chelsea Flower Show est la crème de la crème, mais il est aussi très coûteux et très politique… Ça demeure un rêve pour Alaa et moi, mais il y en a aussi beaucoup d’autres! Nous aimons beaucoup la créativité du Hampton Court Flower Show en Angleterre. Je trouve aussi que les jardins de Métis sont exception-nels. Ça pourrait bien faire partie de nos défis de concep-tion! À suivre…

La Inchbald School of Design est une école unique. Toute petite, elle est très axée sur le cheminement des étudiants. Dans notre programme de design de jardin, nous n’étions que onze étudiants à temps plein. Les liens tissés sont très serrés et très personnels. Chose certaine, le rapport ensei-gnant/étudiant y a été pour beaucoup dans mon année scolaire. Me connaissant très bien, mes professeurs et tu-teurs ont su m’accompagner pour améliorer mon niveau de design en fonction de mon style et de ma personnalité.

En dehors de l’école, j’ai connu la vie à Londres avec mes amis. J’ai essayé de voyager le plus possible dans mes temps libres. À ma grande surprise, je me retrouvais tou-jours dans les musées en quête d’architecture, de pein-ture, de sculpture et dans les jardins.

QV

TémoignageJ’ai tout essayé, et à moindre coût! Londres-Paris à l’arrière

d’une camionnette (très mauvaise idée!), le réveillon de Noël dans une famille française étrangère, dormir sur des bancs de parc ou même dormir dans des auberges de jeunesse misérables... Je n’ai aucun regret. Ces aventures m’ont per-mis de découvrir les beautés de l’Europe à tous les niveaux.

Maintenant que les études sont terminées, il est temps de réaliser mes rêves professionnels. Le retour au Québec est prévu en août. Je reviens à la maison avec fierté, mon diplôme en main, ainsi qu’un mérite étudiant et un méri-tas très important offert par le jury du Gardens Illustra-ted magazine remporté lors de mon exposition finale.

Quoi qu’il advienne, mon année aura été un tournant dans ma vie. Je vous encourage à vivre des expériences similaires et de «vivre vos passions».

Pour tout commentaire ou question, je vous invite à communiquer avec moi. Enjoy your life!

[email protected] Jean

4000 photos de Dave Jean au travail. www.vimeo.com/45734441

Page 8: Témoignage Life Story - reflexpaysage.com · de sandwichs et de riz pour économiser. Rien à voir avec le côté très chic et gla - ... des bras de plastique blanc et le fameux

Life Story

since. I even plan to design a show garden with a very good friend from Egypt, Alaa El Huni.

Alaa and I get along famously. She is super relaxed and supremely determined. She is such an excellent designer that sometimes I feel a bit afraid! Throughout the year, we often shared our design ideas as well as our own projects.

The idea of the show garden came to us when we visited Anthony Paul’s magnificent garden in Surrey. Alaa asked me to team up with her to one day design a show garden. I was quick to accept! It may never come to pass, but if it did it would be very cool!

Internationally, the Chelsea Flower Show is the crème de la crème, but it is also very expensive and highly political. It remains a dream for Alaa and me, but there are still many others. We really like the creativity at the Hampton Court Flower Show in England. I also find that the Jardins de Métis are exceptional. It could very well be part of our design challenges! Time will tell…

The Inchbald School of Design is a unique institution. Very small, it is highly focused on the students’ development. In our garden-design program, we were only 11 full-time students. The bonds that formed are very strong and very personal. One thing is certain, the teacher-student ratio was high in my year. As they got to know me very well, my professors and tutors were by my side helping me improve my level of design as a function of my style and persona-lity.

Outside of class, I saw London with my friends. I tried to travel as much as possible in my free time. Much to my surprise, I conti-nually found myself in museums in a quest for architecture, painting and sculpture, as well as in gardens.

I tried everything, while spending as little as possible. London to Paris in the back of a van (very bad idea!), Christmas Réveillon with a foreign French family, sleeping on park benches or even in mise-rable youth hostels. Yet I don’t regret a thing. These adventures enabled me to discover Europe’s beauties at every level.

Now that my studies have ended, it’s time to pursue my professio-nal dreams. I expect to return to Quebec in August. I’ll come back to my home with pride, a new diploma in hand, as well as a student award and a major prize from the Gardens Illustrated magazine jury that I won during my final exhibit.

Whatever happens, my year will be the turning point of my life. I urge you to make the most of live similar experiences and to “live your dream.”

For any comments or questions, please feel free to write me.Enjoy your life!

[email protected] Dave Jean

QV

Québec Vert • National 2012 25

4000 pictures of Dave Jean in action: www.vimeo.com/45734441