1 Module : Sylviculture générale. Licence (L3) : Production végétale. Pr BENIA. F Chapitre 3 : Les opérations d’amélioration de la futaie I- Définition de l’écosystème forestier : L’origine du mot « forêt » vient du latin forestis, lui-même dérivé de foris qui signifie « hors de ». La forêt désigne donc ces vastes territoires situés hors de l’influence humaine, de l’habitat ou des cultures. Les écosystèmes forestiers sont des zones du paysage dominées par des arbres et constituées de communautés biologiquement intégrées de végétaux, d'animaux et de microbes, ainsi que des sols locaux (substrats) et des atmosphères (climat) avec lesquels elles interagissent. Les forêts sont bien autre chose que la population ou la communauté actuelle d'arbres. Les forêts qui ont récemment été détruites ou endommagées par des feux, des insectes, des maladies, le vent ou l'exploitation restent des forêts en raison des éléments biologiques et physiques hérités de la forêt préexistante - c'est-à-dire le sol forestier, la matière organique, les microbes, la végétation secondaire et les animaux. Dans le cadre d'un régime de gestion forestière durable, pratiquement tous ces éléments hérités subsistent dans l'intervalle entre la perturbation subie par la forêt et le rétablissement du couvert d'arbres. Les écosystèmes forestiers se forment à l'échelle d'un peuplement et à l'échelle d'un paysage Un écosystème forestier se découpe verticalement suivant des étages ou « strates » : strate sous-terraine (sous-sol, mycéliums des champignons, racines...), strate herbacée (plantes de sous-bois, champignons...), strate arbustive (taillis constitué d'arbustes comme les noisetiers et de jeunes arbres), strate arborescente (arbres de haute taille : chênes, pins...). L'écosystème forestier réunit des milliers de plantes et d'animaux, les forêts pluviales d'Amazonie sont les plus riches du monde, on estime a environ 100 000 le nombre d'espèces qui y vivent. On en a recensé environ 11 000 dans les hêtraies d'Europe. Les animaux forment avec les plantes une communauté dont les membres dépendent les uns des autres. C'est
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Module : Sylviculture générale.
Licence (L3) : Production végétale.
Pr BENIA. F
Chapitre 3 : Les opérations d’amélioration de la futaie
I- Définition de l’écosystème forestier :
L’origine du mot « forêt » vient du latin forestis, lui-même dérivé de foris qui signifie « hors
de ». La forêt désigne donc ces vastes territoires situés hors de l’influence humaine, de
l’habitat ou des cultures.
Les écosystèmes forestiers sont des zones du paysage dominées par des arbres et constituées
de communautés biologiquement intégrées de végétaux, d'animaux et de microbes, ainsi que
des sols locaux (substrats) et des atmosphères (climat) avec lesquels elles interagissent. Les
forêts sont bien autre chose que la population ou la communauté actuelle d'arbres. Les forêts
qui ont récemment été détruites ou endommagées par des feux, des insectes, des maladies, le
vent ou l'exploitation restent des forêts en raison des éléments biologiques et physiques
hérités de la forêt préexistante - c'est-à-dire le sol forestier, la matière organique, les microbes,
la végétation secondaire et les animaux. Dans le cadre d'un régime de gestion forestière
durable, pratiquement tous ces éléments hérités subsistent dans l'intervalle entre la
perturbation subie par la forêt et le rétablissement du couvert d'arbres.
Les écosystèmes forestiers se forment à l'échelle d'un peuplement et à l'échelle d'un paysage
Un écosystème forestier se découpe verticalement suivant des étages ou « strates » : strate
sous-terraine (sous-sol, mycéliums des champignons, racines...), strate herbacée (plantes de
sous-bois, champignons...), strate arbustive (taillis constitué d'arbustes comme les noisetiers
et de jeunes arbres), strate arborescente (arbres de haute taille : chênes, pins...).
L'écosystème forestier réunit des milliers de plantes et d'animaux, les forêts pluviales
d'Amazonie sont les plus riches du monde, on estime a environ 100 000 le nombre d'espèces
qui y vivent. On en a recensé environ 11 000 dans les hêtraies d'Europe. Les animaux forment
avec les plantes une communauté dont les membres dépendent les uns des autres. C'est
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pourquoi la disparition d'une espèce a toujours des conséquences sur les autres, sans
perturbations l'écosystème forestier parait égal à lui-même d'années en années, on y trouve les
mêmes insectes, les mêmes mammifères, les mêmes oiseaux, les mêmes plantes. Milieu
équilibré.
II-Les opérations d’amélioration de la futaie
Les opérations d’amélioration permettent d’améliorer une forêt en appliquant diverses
méthodes.
1- Les dégagements de semis
Opération culturale ayant pour but de supprimer ou d’affaiblir toute végétation susceptible de gêner le développement de semis ou jeunes plants
2-Les dépressages
En ce qui concerne les espèces autochtones, la sélection de rejets, un à deux ans après
la coupe (c'est-à-dire lorsque la mortalité naturelle ou l'abroutissement ne sont plus à craindre)
n'a fait l'objet que de rares études. Les gains résultant d'un dépressage artificiel (sur le volume
produit par souche, sur la vitesse de croissance permettant d'écourter la mise en défens) n'ont
pratiquement pas été analysés. Donc c’est une éclaircie de jeunes semis ou rejets en densité trop forte, sans récupération d’aucun produit vendable.
3- Les nettoiements
Qu’est-ce que le nettoiement du parterre de coupe?
Après l’exécution d’une coupe, il reste en forêt des parties d’arbres non valorisables telles que
souches, billes de pied atteintes de pourriture du tronc, branches, cimes ou écorce. Pour des
raisons à la fois économiques et écologiques, le service forestier laisse ces résidus en forêt. La
nature les décompose et ils sont ainsi recyclés dans la chaîne trophique. Mais il est parfois
nécessaire, après une intervention sylvicole ou une exploitation forcée, d’amasser, d’évacuer ,
de brûler ou de déchiqueter le bois non commercialisable ou attaqué par des champignons ou
des insectes indésirables.
De tels résidus de bois sont des rémanents; leur évacuation s’appelle le nettoiement du
parterre de coupe.
4- Les éclaircies L'éclaircie peut être réalisée, soit sur des arbres de franc pied, soit sur les brins âgés
(baliveaux) d'une cépée pour accroître la production. Le terme de dépressage sera réservé à
des opérations moins différenciées, comme celles qui portent sur de jeunes rejets (ou de
jeunes semis) en vue d'améliorer leur croissance individuelle.
Le principe d'une éclaircie consiste à favoriser le développement de certains arbres qui
présentent un intérêt, le plus souvent économique par élimination d'arbres proches. Cette
technique ne peut s'employer que dans les peuplements denses. De plus, il faut être sûr que
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l'investissement en temps et en hommes permette un gain économique appréciable en qualité
et en quantité des volumes récoltés. L'enseignement apporté par les plantations conduit à
penser que si l'éclaircie est tardive, les arbres conservés ne réagissent que faiblement et que,
par contre, les éclaircies précoces donnent de meilleurs résultats.
5- Les élagages
Les différentes possibilités de taille des arbres (dont certaines sont extrêmes) varient en
fonction de l'objectif assigné à la récolte prioritaire. Le recépage permet la conduite en taillis
simple, alors que l'étêtage (ou écimage ou éhouppage ou taille en tétard) vise l'exploitation à
une certaine hauteur du bois de cime.
L'élagage consiste en la coupe au ras du tronc de branches latérales de façon à améliorer la
forme, la qualité du fût et du bois.. C'est une méthode employée pour la fourniture de fourrage
et/ou de bois de feu et pour réduire l'ombrage des cultures;
L'émondage, quant à lui, correspond à une coupe des extrémités des branches ou des jeunes
pousses adventives sur le tronc
L'étêtage, qui revient souvent dans ces régions à un élagage presque total: des branches, est
aussi une pratique commune qui vise plusieurs objectifs:
- la production de fourrage (en fin de saison sèche, cette technique peu recommandable donne
à l'arbre une forme de parapluie à moitié ouvert);
- la production de fruits (en contrôlant la hauteur des arbres et en facilitant la récolte de
fruits);
- le positionnement des rejets (suffisamment hauts pour éviter d'être broutés par le bétail ou
détruits par les feux-courants).
6- Les semis directs
De très nombreux essais de semis direct ont eu lieu dans les zones tropicales sèches depuis
un demi-siècle. Ils montrent que leur réussite passe par:
- un approvisionnement en graines, de bonne qualité physiologique et génétique;
- la maîtrise de leur prétraitement suivant des méthodes simples et peu coûteuses;
- un semis en début de la saison des pluies;
- une mise en place soignée des graines (scarification de la couche de sol superficielle et
indurée) et une simplification des techniques;
- le contrôle de l'enherbement ou si possible la sélection d'espèces à enracinement juvénile
pivotant, car les dégagements nécessitent une main d'œuvre importante, qui à la même époque
est accaparée par les travaux agricoles;
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- une faible pression anthropique et un environnement humain favorable (agriculture en voie
de sédentarisation);
- une sélection judicieuse d'espèces à croissance aérienne juvénile vigoureuse pour être
rapidement à l'abri de la dent du bétail ou de la faune sauvage;
- une bonne adéquation entre le choix des espèces (forestières, fourragères, fruitières) et
l'objectif des agriculteurs, des éleveurs et autres utilisateurs.
Techniquement, les agriculteurs peuvent facilement maîtriser cette méthode, car il n'y a pas
de différences majeures par rapport aux autres cultures agricoles et son coût est faible. Mais
l'on constate que les résultats en milieu paysan sont très variables.
Conclusion/
Le semis direct est, par son faible prix et sa relative simplicité qui le met à là portée des
paysans, une technique sylvicole simple et efficace, lorsque les pluies sont régulières. Encore
faut- il choisir une espèce à croissance rapide ou non appétée afin de réduire les mises en
défens. La multiplication végétative naturelle permet cependant des mises en défens beaucoup
moins longues.
Pare-feu
Le but des pare-feu est de créer une discontinuité dans le peuplement forestier afin de
stopper ou ralentir la progression d'un feu. Ils doivent être installés perpendiculairement aux
vents dominants pour ne pas au contraire devenir des couloirs de propagation du feu. Un pare-
feu mal conçu risque aussi d'être un facteur d'érosion, voire de fragmentation éco-paysagère.
Ceux qui sont enherbés et entretenus par des herbivores (moutons en général) semblent les
plus efficaces. Ils jouent généralement aussi un rôle de cloisonnement et de layons de chasse
(les chasseurs y attendent le gibier, plus facile à tirer, éventuellement poussé par les chiens et
rabatteurs).
NB : Les étudiants sont tenus de se référer au polycopié portant sur les définitions de tous les
termes en relation avec le cours de sylviculture, déjà distribué en cours.
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Chapitre 4 :
Licence (L3) : Module : Sylviculture générale
Pr BENIA .F
Traitement sylvicole et modes de régénération
A- Les concepts en sylviculture
1-Sylviculture intensive : expression désignant l'ensemble des traitements sylvicoles
appliqués dans des peuplements afin d'en maintenir ou d'en améliorer la valeur ou le
rendement. Elle comprend la préparation de terrain, le dégagement de conifères, l'espacement,
l'élagage et la fertilisation. Elle est également désignée sous le nom de ligniculture.. En
régime intensif, les parcelles opérationnelles de production devraient en principe avoir plus de
1 à 2 ha.
2-Sylviculture extensive
La sylviculture énergétique extensive exploite même les taillis de qualité inférieure à
croissance rapide. Il arrive même que ces taillis ne soient cultivés que pour la production
d'énergie. La révolution peut aller de 10 à 30 ans selon les essences et les conditions de la
station. Les techniques d'exploitation se rapprocheraient davantage de celles de la sylviculture
classique.
En régime extensif, les parcelles opérationnelles de production peuvent se limiter à la
dimension d'un simple fourré ou groupe d'arbres
3-Objectifs de la sylviculture :
Apparaissant comme le moyen de faire évoluer la forêt vers des objectifs à long terme, la
sylviculture « souhaitable » en un lieu donné dépend schématiquement de trois principaux
facteurs :
3-1- Les conditions « stationnelles » : elles déterminent les possibilités de croissance et
d’utilisation des diverses espèces végétales ; elles limitent le choix des essences qui pourront être utilisées. Elles peuvent imposer des précautions sylvicoles, ou certains types de
sylvicultures ;
3-2-L’état de l’écosystème forestier : il est lié notamment aux essences, aux structures, aux
densités des peuplements en présence. Cet état peut apporter de fortes contraintes au
sylviculteur. Il ne sera jamais possible, par exemple, d’appliquer un traitement de futaie jardinée à un vieux peuplement.
3-3--Les objectifs fixés : pour le moyen et le long terme, ils contribuent d’une manière décisive aux choix sylvicoles:
a-Objectif de conservation de toutes les potentialités au profit des générations futures, ce qui
fait dire que la gestion est « durable » ; cet objectif interdit toute transformation irréversible. Il
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impose le maintien, à titre de précaution, de toutes les ressources biologiques, espèces
animales et végétales, écotypes, gènes ; cet objectif répond à un haut niveau d’ambition pour une « gestion durable » ;
b-Objectif de maintien des types de paysages caractéristiques et appréciés ou d’atténuation des modifications paysagères.
c- En plus de ces objectifs généraux, d’autres objectifs sont affectés spécifiquement à telle ou telle zone ; ce sera, par exemple, la production de bois d’œuvre, l’accueil du public, la protection d’un paysage remarquable, la rétention de la neige, la préservation d’une espèce ou d’un milieu rare, la conservation des processus naturels d’évolution.
B-Régime et mode de traitement
Selon le traitement utilisé, et selon les essences, le temps de « révolution », c'est-à-dire le
délai écoulé entre le semis et la coupe, est variable mais généralement long, de 60 à 100 ans
pour les résineux (le grandis peut être coupé à partir de 40 ans), de 150 ans et plus pour les
feuillus (80-100 ans pour le chêne rouge d'Amérique). La sylviculture est une affaire de
plusieurs générations ; seule la populiculture (peupliers) avec une durée de révolution
d'environ 20 ans se rapproche de l'agriculture.
Les forestiers ont développé des techniques pour adapter les forêts à leurs attentes et
"conduire" les arbres jusqu'au stade que le sylviculteur considère être leur stade de maturité.
On peut distinguer en zone tempérée 6 classes de régime et mode de traitement sylvicoles
g- Les trois régimes de base sont : taillis, taillis-sous-futaie et futaie.
1-La Futaie
On désigne par le terme de futaie, la surface d’une forêt où un nombre significatif d’arbres ont atteint l’âge adulte, qu’ils sont en mesure de se reproduire et/ou qu’ils sont exploitables.
Normalement, dans une futaie jardinée, toutes les classes d’âge d’arbres sont représentées.car l’abattage sélectif des arbres porte sur quelques sujets mûrs seulement.
La "futaie" est issue d'un peuplement forestier composé d'arbres provenant directement de
semis sur place. Son but est de produire des arbres qui donneront un maximum de bois
d'œuvre.
1-1-Les stades de futaie régulière.
On trouve généralement pour définir les stades de la futaie régulière des descriptions voisines
de celles qui suivent :
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• Semis : les arbres ont de 0 à 1 m ;
• Fourré : les arbres ont de 1 à 3 m ;
• Gaulis : les arbres ont de 3 à 8 m et un diamètre dominant inférieur à 10 cm, les tiges y sont
encore flexibles ;
• Bas-perchis : les arbres ont de 8 à 15 m de hauteur et un diamètre dominant compris entre
10 et 20 centimètres ;
Régime de la futaie
Les arbres sont issus de graines
(reproduction sexuée). L'élagage
naturel provient de l'état serré. Les
arbres y atteignent de fortes
dimensions car leur cycle est long
(jusqu'à 200 ans).
Régime du taillis
Les brins sont issus de rejets de
souche ou de drageons
(reproduction végétative). Les brins
n'atteignent que de faibles
dimensions car ils sont exploités
précocement (de 5 à 30 ans).
Régime du taillis-sous-futaie
Association des deux régimes
précédents. La hauteur atteinte par
le taillis détermine la hauteur du fût
des arbres de la futaie (réserves)
car l'élagage naturel est causé par le
taillis.
1-2- La futaie jardinée par pieds d'arbres
Les peuplements forestiers, partout semblables, sont constitués d'un mélange équilibré
d'arbres de toutes dimensions et de tous âges, intimement mélangés. La coupe s'efforce de
maintenir ou d'approcher de cet équilibre en éclairant au niveau souhaitable les semis et les
jeunes, en favorisant la croissance des plus beaux arbres par des éclaircies convenables et en
récoltant les arbres parvenus aux dimensions d'exploitabilité (variables selon espèces et
stations forestières ) Ce traitement implique une régénération naturelle facile des essences
recherchées.
1-3-La futaie jardinée par bouquets
La parcelle est constituée par une juxtaposition de petits peuplements (bouquets) de quelques
dizaines d'ares, d'âges différents, de sorte que toutes les classes d'âges sont présentes Arbres
remarquables, arbres sénescents et arbres morts sont maintenus.
1-4-La futaie régulière en régénération lente
L'obtention de ce type de peuplement procède par des coupes de régénération progressive
lente au sein d'un peuplement mélangé.
Les arbres dont on connaît bien l'âge sont récoltés progressivement (le délai peut atteindre
plusieurs années) en fonction de leur vigueur, du diamètre qu'ils ont atteint et du besoin en
semenciers. L'éclairement progressif du sol, à la faveur de petites trouées, permet de tirer
profit de tous les ensemencements naturels. Le dosage de la lumière en fonction des besoins
des semis des diverses espèces permet de doser le mélange des essences dans les
régénérations.
1-5-La futaie régulière en régénération rapide
L'obtention de ce type de peuplement procède par des coupes de régénération progressives
rapides. Ces coupes peuvent être nécessaires dans certains cas soit en présence de
peuplements instables du fait de la sylviculture passée ou déstabilisés par des accidents
climatiques ou historiques
elles sont favorables aux espèces végétales de pleine lumière et aux espèces animales de
milieux ouverts ; elles jouent aussi un rôle dans la conservation dynamique de certaines
espèces ; elles apportent de la diversité dans les paysages.
1-6-Taillis sous futaie
Le taillis sous futaie est composé d'un taillis en sous étage et d'une futaie peu dense à l'étage
dominant. Le taillis est toujours feuillu et la futaie peut être feuillue ou résineuse.
La conduite de ces peuplements est assez simple. Il s'agit de procéder à une coupe presque
rase du taillis tous les 20 à 30 ans. Cette durée, appelée rotation, varie principalement en
fonction des essences composant le peuplement, de la station, et du diamètre des arbres que
l'on veut exploiter. Lors de cette coupe, il sera marqué en réserve (arbre non coupés) 60
baliveaux, 30 modernes 15 anciens par hectare. Tous les autres arbres seront coupés et
commercialisés.
A chaque rotation, la coupe de taillis-sous-futaie regroupe trois opérations :
– Recépage des brins (rejets) du taillis, à l’exception de certains sélectionnés comme «
baliveaux » pour compléter les baliveaux conservés parmi les jeunes tiges issues de semences
– Opérations d’éclaircie et d’hygiène parmi les « futaies » des divers âges ; – Récolte des « futaies » ayant atteint les dimensions d’exploitabilité
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1-7-Taillis
Traitement simple encore utilisé parfois, soit sur des stations très médiocres où une
sylviculture en futaie n’est pas envisageable, soit pour certaines essences pour lesquelles le traitement peut conserver des avantages (chêne vert, chêne pubescent, châtaignier).
A chaque rotation, la coupe de taillis recèpe l’ensemble des brins de taillis qui se renouvelle à
partir des rejets des souches.
C-La régénération
1. Régénération naturelle ou artificielle ?
La régénération sera naturelle si l’essence :
- Est bien adaptée à la station,
- Fructifie régulièrement,
- Qui compose le peuplement a une bonne origine.
La régénération sera artificielle :
- Si l’essence qui constitue le peuplement n’est plus apte à donner de bonnes graines,
- En cas d’échec ou d’impossibilité de régénération naturelle, - En cas de changement d’essence, - Pour le reboisement de terrains nus.
2. La régénération par coupe unique. Tous les arbres du peuplement mûrs sont récoltés en une seule coupe, les graines étant
déjà au sol, ou étant fournies par un peuplement voisins. Ce mode de régénération
concerne :
Des essences ayant : des fructifications régulières et abondantes - des graines légères
en général- un tempérament d’essence de lumière et ne craignant pas les gelées tardives,- une croissance rapide dans le jeune âge pour lutter contre la végétation
adventice.
Des stations où :- la végétation adventice est peu vigoureuse - les risques
d’engorgement en eau sont faibles.
3-Régénération par coupe rase.
Les graines doivent être présentes soit au sol, soit sur les arbres d’où la nécessité de
fructification annuelle (cas des conifères).
4-Régénération par bandes. La coupe des bandes peut se faire de proche en proche (coupe par bandes successives),
ou pour accélérer la régénération, on peut ouvrir des bandes dans le peuplement (coupe
par bandes alternes).
4-1- Coupes par bandes successives.
Les graines sont fournies par le peuplement voisin, la largeur de la coupe dépendra donc
de leur poids mais aussi du tempérament de l’essence (pour le pin sylvestre, largeur de 1,5 à 2 fois la hauteur des peuplements).
Les coupes se feront :
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- à l’encontre des vents dominants afin de bénéficier au mieux des graines et de
diminuer les risques de chablis,
- de façon à ne pas traverser les semis avec les engins de débardage lors des coupes
suivantes (en montagne, commencer par le haut des parcelles).
4-2- Coupes par bandes alternes.
Les contraintes sont similaires à celles des bandes successives, avec de plus, la nécessité
d’avoir des inter-bandes suffisamment grandes pour permettre à la régénération de
s’installer et de se développer.
5-Régénération par trouées
Le diamètre des trouées sera fonction du tempérament de l’essence. Dans les peuplements mélangés, ce diamètre pourra favoriser l’une ou l’autre des essences en influant sur la qualité de lumière arrivant au sol.
Conclusion.
Les avantages d’une régénération par coupe rase sont :
La mise sur le marché d’un volume de bois important sur des surfaces faibles avec peu de
contraintes d’exploitation.
Les inconvénients sont :
- L e risque de voir, si la régénération se fait attendre, une explosion de la végétation
adventice qui peut même conduire à une régénération artificielle,- des risques
de chablis ou de remontée du plan d’eau,- la transformation brutale d’un paysage
auquel les gens sont habitués
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Chapitre 5 : Quelques notions sur la forêt algérienne
Module : Sylviculture générale
Licence (L 3) : Production végétale
Introduction
La superficie forestière estimative en Afrique atteint près de 675millions d’hectares et compte ainsi 17% environ de la superficie forestière mondiale et 23% de la superficie totale
des terres de la région. L’Algérie occupe la 101eme place dans le monde et la38
eme au niveau
de l’Afrique. Sa superficie forestière est de 2,277 millions d’hectares, soit 0,95%de la superficie des terres en Algérie.
La forêt Algérienne appartient à l’ensemble méditerranéen et présente un élément essentiel de
l’équilibre écologique, climatique et socio-économique des régions du pays.
I-Les grands traits caractérisant la forêt algérienne
- Une forêt essentiellement de lumière, irrégulière avec des peuplements de feuillus ou
de résineux, le plus souvent ouverts, formés d’arbres de toute taille et de tout age en
mélanges parfois désordonnés.
- Présence d’un épais sous bois composé d’un grand nombre d’espèces secondaires limitant la visibilité et l’accessibilité et favorisant la propagation des feux.
- Existence d’un surpâturage important (surtout dans les subéraies) et empiètement sur
les surfaces forestières par les populations riveraines.
-
II- Critères bioclimatiques
Les forêts présentent tous les bioclimats méditerranéens en allant de l’humide au saharien, en passant par le sub-humide, le semi-aride et l’aride. Aussi l’Algérie avec une superficie de
2,5millions de Km2
peut se subdiviser en 2 parties :
- Les régions sylvatiques, qui occupent 25,235000 hectares, dans la partie nord du pays,
soit un peu plus de 10% de la superficie totale.
- Les régions sahariennes arides qui couvrent près de 90% du territoire Selon le bureau
national des études forestières la surface primitive forestière s’élève à 7318 000 hectares par rapport à l’heure actuelle qui est de 2910 000 hectares. Ce qui montre que le boisement est passé de 27,17% à11% .
- La répartition des surfaces forestières en 2010 est de :
1329400 hectares pur les forêts naturelles, 1844 400 ha pour les maquis,1494 800 ha
pour les reboisements et 2800
ha pour les pelouses.
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III-Les ressources sylvogénétiques
Le patrimoine forestier est constitué de plusieurs écosystèmes à base d’essences principales réparties entre 70% de résineux et 30% de feuillus.
Les principaux types de regroupement.
Les principales essences forestières sont : Le pin d’Alep (Pinus halepensis) pur ou mélangé
à d’autres essences occupe une superficie de 792 000 ha en Algérie et 54282 ha dans la
wilaya de Setif. Le chêne liège (Quercus suber), 463 000 ha dont 2639 ha à Djemila
(Setif).Puis vient le chêne vert (Quercus ilex), le Thuya, Le genévrier de Phénicie, le chêne
zeen, le chêne afarès, le cèdre de l’atlas, le pin maritime. Les essences génétiques menacées d’extinction à terme sont surtout : Le cyprès de Tassili, le sapin de Numidie, le pin noir du
Djurdjura, certains acacias du Sahara et l’arganier
Conclusion
Les produits de la forêt algérienne sont essentiellement : le bois, le liège et divers sous
produits (fruits, plantes médicinales ..) De plus la forêt non seulement contribue à la beauté
du paysage et à l’expansion du tourisme et au bien être des personnes mais aussi elle abrite
une diversité biologique importante de la faune et la flore ce qui fait d’elle un lieu de conservation important à protéger et à entretenir et à améliorer.