DIRECTION DE LA NATURE ET DES PAYSAGES SOUS-DIRECTION DE LA CHASSE, DE LA FAUNE ET DE LA FLORE SAUVAGES Illustrations : Willy DABIN LES ECHOUAGES DE MAMMIFERES MARINS SUR LE LITTORAL FRANÇAIS EN 2003 Olivier VAN CANNEYT, Caroline KOSTECKI & Ghislain DOREMUS septembre 2004 Observatoire du Patrimoine Naturel Plan d’actions pour les Mammifères Marins CENTRE DE RECHERCHE SUR LES MAMMIFERES MARINS 0 10 20 30 40 50 60 70 80 Janv1 Janv3 Fév2 Mar1 Mar3 Avr2 Mai1 Mai3 Juin2 Juil1 Juil3 Aou2 Sept1 Sept3 Oct2 Nov1 Nov3 Déc2 J.R. Meslin
This document is posted to help you gain knowledge. Please leave a comment to let me know what you think about it! Share it to your friends and learn new things together.
Transcript
DIRECTION DE LA NATURE ET DES PAYSAGESSOUS-DIRECTION DE LA CHASSE, DE LA FAUNE ET DE LA FLORE SAUVAGES
Illustrations : Willy DABIN
LES ECHOUAGES DE MAMMIFERES MARINS
SUR LE LITTORAL FRANÇAIS EN 2003
Olivier VAN CANNEYT, Caroline KOSTECKI & Ghislain DOREMUS
septembre 2004
Observatoire du Patrimoine NaturelPlan d’actions pour les Mammifères Marins
CENTRE DE RECHERCHE S U RL E S M A M M I F E R E S M A R I N S
0
10
20
30
40
50
60
70
80
Janv
1
Janv
3
Fé
v2
Mar
1
Mar
3
Avr
2
Mai
1
Mai
3
Juin
2
Juil1
Juil3
Aou
2
Sep
t1
Sep
t3
Oct
2
No
v1
No
v3
Dé
c2
J.R. Meslin
CRMM – septembre 2004 1
Observatoire du Patrimoine NaturelPlan d’actions pour les Mammifères Marins
LES ECHOUAGES DE MAMMIFERES MARINS SUR LE LITTORAL FRANÇAIS EN 2003
Nombre de pages : 39 Date du rapport : septembre 2004
Annexes : þ oui o non Bibliographie : þ oui o non
Illustrations : þ oui o non Glossaire : o oui þ non
Ce rapport fait état de la répartition des échouages de mammifères marins pour l’année 2003 sur l’ensemble dulittoral français. Ces informations sont collectées par les correspondants du Réseau National d’Echouages(RNE) coordonné par le Centre de Recherche sur les Mammifères Marins (CRMM). La distribution spatiale ettemporelle des échouages est décrite et comparée à la série de données disponibles sur la période 1990-2002.
Pour les cétacés, l’année 2003 est caractérisée par une nouvelle série d’échouages multiples survenue en hiversur la côte atlantique avec un pic fin janvier - début février. Le niveau des effectifs est moins élevé que ceuxobservés les années précédentes, néanmoins 172 petits cétacés ont été recensés de fin janvier à début marsdu Finistère aux Pyrénées Atlantiques. De même, avec 140 cétacés retrouvés sur les côtes de Méditerranée,la mortalité observée à travers ces échouages y est inhabituelle. Un autre évènement a marqué l’année 2003 :l’observation de 2 péponocéphales (Peponocephala electra) échoués vivants sur la côte atlantique en août. Ils’agit de la première observation en France pour cette espèce fréquentant habituellement les latitudes plusbasses et la seconde mention pour les côtes européennes.
Un total de 493 cétacés a été recensés sur le littoral français, parmi lesquels : 4 rorquals communs,Balaenoptera physalus, 1 petit rorqual, Balaenoptera acutorostrata, 151 dauphins communs, Delphinus delphis,111 dauphins bleu et blanc, Stenella coeruleoalba, 48 grands dauphins, Tursiops truncatus, 16 globicéphalesnoirs, Globicephala melas, 5 dauphins de Risso, Grampus griseus, 1 lagenorhynque à bec blanc,Lagenorhynchus albirostris, 1 orque, Orcinus orca, 2 péponocéphales, Peponocephala electra, 65 marsouinscommuns, Phocoena phocoena, 3 cachalots pygmées, Kogia breviceps, 4 grands cachalots, Physetermacrocephalus, 2 baleines à bec de Cuvier, Ziphius cavirostris ; 1 cétacé indéterminé, 69 delphinidésindéterminés, 8 odontocètes indéterminés et 1 baleinoptéridé indéterminé.
Pour les pinnipèdes, l’année 2003 est relativement typique en terme de distribution et d’abondance deséchouages de phoques, 3 espèces ont été observées dont une espèce polaire. On retiendra toutefoisl’apparition rarissime d’un phoque veau-marin au sud de la côte atlantique.
Au total 65 phoques ont été répertoriés sur les côtes du Nord de la France, de la Bretagne et sur la façadeatlantique entre novembre 2002 et octobre 2003. Ces 64 observations se composaient de 31 phoques gris,Halichoerus grypus, 24 phoques veau-marin, Phoca vitulina, 2 phoques à crête, Cystophora cristata et 8phocidés indéterminés.
Mots clés : cétacés, pinnipèdes, répartition, échouages, mortalité, littoral français.
CRMM – septembre 2004 2
AVEC LA PARTICIPATION DE :Le CRMM tient à citer tous les correspondants du Réseau National d’Echouages ayant participé à la collecte desinformations sur les échouages en 2003 :
Manche : Sylvain ATINAULT, Alain BEAUFILS, Karine BLANCHARD, Michel BUET, Gaël CABASSUT, Emmanuel CAILLOT, Pierre-YvesCHARPENTIER, Jean-Michel CHARPENTIER, Yannick CHEREL, Valérie DUFILS, Laetitia DUPUIS, Guillaume DUPUY, Jean-FrançoisELDER, Olivier GALANT, Gérard GAUTIER, Christelle HOLLEY, Jean-Pierre JACQUES, Thierry JAUNIAUX, Jacky KARPOUZOPOULOS,Fabrice KERLEAU, Jeremy KISZKA, André LASTAVEL, Christophe LEFEVRE, Sébastien LEGRAND, Brigitte LIOTTIER, Marie MABIT,Gérard MAUGER, Nathalie MAYTAS, Christophe NICOLE, Perrine PRINZIVALLI, Patrice TRECHE, Jean-Jacques TURBIN, PhilippeVIGNAUD.Atlantique : Christiane et Gilbert ANSELME, Jean-Louis BARANGER, Vickie BEDUNEAU, Marie-Luce BERTET, Nicolas BOILEAU,Jean-Jacques BOUBERT, Didier CADIOU, Patrick CAMUS, Michel CLAISE, Thomas CLAVERIE, Philippe CLAVIER, Matthieu COSSON,Frédéric CORRE, Willy DABIN, Sébastien DAUBRIAC, Marie-Noëlle DE CASAMAJOR, Cécile DELCROIX, Isabelle DEVAL, AlexandreDEWEZ, Olivier DIAN, Stéphane DIXNEUF, Ghislain DOREMUS, Perrine DULAC, Christine DUMAS, David DURINGUES, Jean-MichelERRAUD, Jacques FARRE, Christophe GAIGEARD, Jacques GARREAU, Daniel GERARD, Julien GERNIGON, Stéphane GIRAUDET,Sami HASSANI, Claude HAUTEFEUILLE, Yannick HUCHET, Gaëlle JAFFRE, Bernard KERLIDOU, Sophie LABRUT, Jean-Pierre LAFOND,Philippe LAMY, Léon Le BERRE, Emmanuel Le BRETON, Jean-Yves Le CLE'H, Frédéric Le CORNOUX, Arnaud Le CRAS, Jean-YvesLe GALL, Jean-Claude Le GARS, Patrick Le MENEC, Pierre-Jean Le MORVAN, Yann Le NOZER’H, Céline LIRET, Patrick MADEC,Jacques MARQUIS, Jean-Marc MENEGAZ, Jean-Roch MESLIN, Roland MIRTAIN, Christophe NICOLE, Jacques NISSER, Alain NOUAUX,Yves PATUREL, Daniel PILVIN, Joël POURREAU, Catherine ROBERT, Armand SEMBEILLE, Frédéric SIGNORET, Laurent SOULIER,Jérôme SPITZ, Isabelle TARDIEU, Mathieu VASLIN, Damien VEDRENNE, Jean VIMPERE.Méditerranée : Cécile ALBERT, Guilhelm ASTRUC, Patricia BAMAS, Pierre-Christian BEAUBRUN, André BLASCO, Jean-MichelBOMPAR, David BOURLES, Marie-Ange BUTTAFOCO, Marc CARLES, Cathy CESARINI, Philippe CHABANNE, Isabelle CLEMENCEAU,Laetitia CORNIL, Frank DHERMAIN, Jessica DIJOUX, Jean-Marie DOMINICI, Laurent DUPONT, Renaud DUPUY DE LA GRANDRIVE, M.EYME, Jean-Louis FABRE, Carole FORTUNE, Yvelise GAUFFREAU, Dominique GOULESQUE, Bruno GOUT, Sylvie HEINZELMEIER,Pascal JASEK, Nicolas KECK, Jonathan KERSHAW, Matthias MACE, Laurence MICOUT, Franck MICHOU, Bernard MUNOZ, MonicaMULLER, Guy OLIVER, Françoise PASSELAIGUE, Eric PONCELET, Jean-Pierre SIDOIS, Didier SITTE, Olivier TRESSENS, VéroniqueVIENET.
Remerciements à tous les organismes du RNE qui assurent la fonction d’observatoire des mammifères marins descôtes françaises :
1-Coordination Mammalogique du Nord de la France (CMNF), 59 - Hemmes de Marck2-Groupe Ornithologique et Naturaliste (GON), 59 - Dunkerque3-Société Protectrice des Animaux (SPA), 59 - Dunkerque4-Ligue Protectrice des Animaux (LPA), 62 - Calais5-Picardie Nature, 80 - Amiens6-Centre d’Hébergement et d’Etude sur la Nature et l’Environnement (CHENE), 76 - Allouville Bellefosse7-Groupe Mammalogique Normand (GMN), 27 - Epaignes8-Réserve Naturelle du Domaine de Beauguillot, 50 - Ste Marie du Mont9-Groupe d’Etude des Cétacés du Cotentin (GECC), 50 - Octeville10-Maison de la Baie du Mont St Michel, 35 - Le Vivier sur Mer11-Grand Aquarium de St Malo, 35 - St Malo12-Maison de la Baie de St Brieuc, 22 - Hillion13-Ligue Protectrice des Oiseaux (LPO), Réserve Naturelle des Sept Iles, 22- Pleumeur Bodou14-Océanopolis, 29 - Brest15-Centre d'Etude du Milieu d'Ouessant, 29 - Ile d’Ouessant16-Bretagne Vivante SEPNB, Réserve Naturelle d’Iroise, 29 - Ile de Molène17-Bretagne Vivante SEPNB, Réserve Naturelle du Cap Sizun, 29 - Goulien18-Station de Biologie Marine du Muséum National d’Histoire Naturelle, 29 - Concarneau19-Bretagne Vivante SEPNB, Réserve Naturelle des Glénans, 29 - Tregunc20-Bretagne Vivante SEPNB, Réserve Naturelle de Groix, 56 - Ile de Groix21-Bretagne Vivante SEPNB, Réserve Naturelle des Marais de Séné, 56 - Séné22-IFREMER, 56 - La Trinité sur Mer23-Océarium, 44 - Le Croisic24-Association Hirondelle, 44 - Les Moutiers en Retz25-LPO, Le Marais Breton, 44 - Beauvoir sur Mer26-LPO, Réserve Naturelle des Marais de Müllembourg, 85 - Noirmoutier en L’Ile27-Centre de Recherche sur les Mammifères Marins (CRMM), 17 - La Rochelle28-LPO, Réserve Naturelle de Moëze Oléron, 17 - St Froult29-SEPANSO, Réserve Naturelle du Banc d’Arguin, 33 - La Teste de Buch30-Groupe d’Etude de la Faune Marine Atlantique (GEFMA), 40 - Capbreton31-Musée de la Mer, 64 - Biarritz32-Groupe d’Etude des Cétacés de Méditerranée (GECEM), 13 – Marseille33-Ecole Pratique des Hautes Etudes (EPHE), 34 - Montpellier34-Marineland, 06 - Antibes35-GECEM Corse, 2B – Corte36-Direction Régionale de l’Environnement (DIREN), 2B - Bastia37-Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage (ONCFS), Services Départementaux et Brigades Mobiles d’Interventions.38-Marine Animals Research & Intervention Network (MARIN), Université de Liège - Belgique
1. Les cétacés......................................................................................................................................6
1.1 Bilan général .................................................................................................................................7
1.2 Bilan par façade maritime ............................................................................................................7
1.2.1 Ensemble du littoral .........................................................................................................................81.2.2 Manche – Mer du Nord .....................................................................................................................91.2.3 Atlantique......................................................................................................................................101.2.4 Méditerranée .................................................................................................................................11
1.3 Bilan par espèce ..........................................................................................................................12
1.3.1 Dauphin commun..........................................................................................................................131.3.2 Dauphin bleu et blanc ....................................................................................................................141.3.3 Grand dauphin ..............................................................................................................................151.3.4 Globicéphale noir ..........................................................................................................................161.3.5 Dauphin de Risso..........................................................................................................................171.3.6 Autres delphinidés ........................................................................................................................181.3.7 Marsouin commun ........................................................................................................................191.3.8 Physétéridés et ziphiidés...............................................................................................................201.3.9 Baleinoptéridés .............................................................................................................................21
2. Les pinnipèdes...............................................................................................................................22
2.1 Bilan général ...............................................................................................................................23
2.2 Bilan par espèce ..........................................................................................................................24
2.3.1 Phoque veau-marin........................................................................................................................252.3.2 Phoque gris..................................................................................................................................262.3.2 Phoque à crête.............................................................................................................................27
ANNEXE - Liste des mammifères marins échoués sur les côtes françaises en 2003 .............................31
CRMM – septembre 2004 4
PREAMBULE
Contexte
Les populations de mammifères marins des côtes françaises sont suivies, en terme d’abondance relative, deparamètres démographiques et écologiques et de causes de mortalité au moyen du Réseau Nationald’Echouages (RNE). Ce réseau couvre toutes les côtes de France Métropolitaine, dont les différentes façadesmaritimes avoisinent les 5000 km. Il est composé de plus de 200 volontaires qui interviennent sur 300 à 1000échouages par an.
Ce rassemblement de personnes et d’organismes compétents a pour objectif principal de collecter lesinformations relatives aux échouages de cétacés et de pinnipèdes. Cette approche conserve aujourd'hui unetrès grande valeur d'observatoire environnemental, car elle fournit en direct une image des populationsde mammifères marins vivant le long des côtes françaises.
Le RNE est aujourd’hui coordonné par le Centre de Recherche sur les Mammifères Marins (CRMM) deLa Rochelle. En mai 2004, le CRMM a connu une mutation de statut. Associatif depuis le début des années90, l’Université de La Rochelle a intégré cette activité dans l’une de ses structures, l’Institut du Littoral et del’Environnement.
Le CRMM, quelle que soit sa forme statutaire, propose depuis plus de 30 ans un cadre auquel adhèrent lespersonnes morales ou physiques qui souhaitent s’impliquer dans un observatoire à l’échelle nationale. L’objectifde ce réseau rassemblant moyens et compétences est de constituer un observatoire à long terme despopulations de mammifères marins, d’évaluer au mieux les menaces qui pèsent sur ces espèces et d’apporterdes propositions de gestion aux administrations concernées. Le CRMM coordonne cet ensemble pour lecompte de l’Etat selon les termes de référence définis par le Ministère de l’Ecologie et duDéveloppement Durable (MEDD). L’étendue temporelle (+30 ans) et géographique (toutes les côtes) de cetobservatoire correspond au mieux à ces espèces longévives et mobiles qui subissent des variations à grandeséchelles. Les volontaires du RNE disposent d’un cadre juridique (carte verte délivrée par le CRMM pour lecompte du MEDD), d’un cadre scientifique (formation et protocole de collecte de données) et d’un retourd’information (synthèse annuelle, séminaires annuels, lettre d’information, site web et mailing sur l’étatd’avancement des travaux).
Une restitution annuelle
Chaque année, les données collectées par le RNE sont rassemblées et restituées sous la forme d’unesynthèse avec des descriptions spécifiques, temporelles et géographiques. Le bilan de ces données annuellescomparées aux années antérieures permet de mettre en évidence les variations et les tendances,éventuellement des anomalies qui nécessiteraient une analyse plus fine des phénomènes.
Une fiche est remplie pour chaque observation de mammifère marin échoué sur le littoral ou capturéaccidentellement dans les eaux territoriales. Les informations relatives aux commémoratifs de l’échouage(date, lieu, circonstance de l’observation, observateur) et les informations concernant l’animal (espèce, sexe,biométrie, blessure, état de décomposition, indice de condition…) sont relevées. Toutes ces données sontstockées dans une base de données de référence gérée par le CRMM.
Le tableau 1 résume les circonstances d’observation des animaux traités dans ce rapport ainsi que ledécoupage temporel et régional utilisé pour la description de chacun des deux groupes considérés : lescétacés et les pinnipèdes.
CRMM – septembre 2004 5
Tab. 1 : Circonstances d’observation des animaux traités dans ce rapport et découpement temporel etgéographique pour chacun des groupes (Cétacés/Pinnipèdes)
Circonstances desobservations
Périodes Zones géographiques
Cétacés -échoué mort ou vivant surle littoral-cadavre dérivant àproximité des côtes-capturé accidentellementdans les eaux littorales
année civile, du1er janvier au 31décembre.
- la Manche-Mer du Nord (dpt du Nord aux Côtes-d’Armor)- l'Atlantique (du Finistère aux Pyrénées-Atlantiques)-la Méditerranée (des Pyrénées-Orientales auxAlpes-Maritimes, et la Corse)
Pinnipèdes -échoué mort ou vivant1 surle littoral -cadavre dérivant àproximité des côtes-capturé accidentellementdans les eaux littorales
1er novembre au31 octobre 2
- le nord de la France (dpt du Nord à celui de laManche)- la Bretagne (de l’Ille-et-Vilaine au Morbihan)- la façade atlantique (de la Loire-Atlantique auxPyrénées-Atlantiques)
(1) les pinnipèdes sont des animaux amphibies utilisant le littoral pour se reposer, muer et se reproduire. Leur présence à terre estdonc souvent un phénomène naturel. Pour les 2 espèces présentes en France (phoque gris et phoque veau-marin), nousconsidérons qu’il y a "échouage" lorsque l’animal est en difficulté. Son état nécessite alors une intervention : capture et prise encharge par un centre de soin (animal épuisé, dénutri, blessé, malade).(2) 2002-2003 dans le cas présent. Cette période correspond mieux aux cycles d’apparition des jeunes phoques gris sur nos côtesdont la saison d’échouage s’étale principalement de novembre à février.
Cette synthèse annuelle est structurée en 2 parties distinctes (cétacés/pinnipèdes). Chaque partie décrit lesdonnées à travers un bilan général, un bilan détaillé par espèce et pour les cétacés un bilan détaillé par façademaritime. Ainsi, ce document permet aisément de trouver l’information recherchée sur une région ou uneespèce en particulier, et de mettre en évidence des tendances ou des évènements grâce à une présentationcomparative à la série historique des échouages depuis 1990.
CRMM – septembre 2004 6
I. LES CETACES
1.1 BILAN GENERAL
Sur l’ensemble du littoral, 493 cétacés ont été recensés en 2003 parmi lesquels :- 471 cétacés trouvés échoués morts à la côte- 17 cétacés trouvés échoués vivants à la côte- 3 grands cétacés signalés morts à la dérive (2 cachalots en Méditerranée et 1 orque dans le golfe de
Gascogne).- 2 captures accidentelles dans des filets (1 marsouin commun dans le Pas-de-Calais et 1 petit Rorqual
dans les Bouches-du-Rhône).
Le tableau 2 détaille toutes les espèces rencontrées, avec leurs effectifs respectifs par zone. Cette année, 14espèces ont été identifiées (12 en 2002) : 7 sur le littoral de la Manche et Mer du Nord (7 en 2002), 10 sur lacôte atlantique (12 en 2002), et 8 sur les côtes méditerranéennes (5 en 2002). L’ensemble des animauxrépertoriés en 2003 sont listés en annexe de ce rapport.
Dans certains cas, l’espèce ne peut être identifiée avec certitude, soit en raison de l’état de décomposition tropavancée (absence de parties du crâne), soit en raison de l’élimination du cadavre échoué avant son examen.C’est le cas ici pour 79 spécimens (16 % du recensement total), dont 69 ont été attribués à la famille desdelphinidés, 1 à la famille des baleinoptéridés, 8 au sous-ordre des odontocètes et 1 à l’ordre des cétacés. Laproportion d’animaux non identifiés est stable depuis quelques années, entre 15 % et 20 % depuis 1998. Tab. 2 : Récapitulatif des effectifs par département et par espèce des cétacés échoués ou capturés surl’ensemble du littoral français en 2003 (n = 493)
Le littoral de la Manche-Mer du Nord totalise 74 relevés d’échouages (15 % de l’effectif total contre 12 % en2002), la côte atlantique 279 (57 % contre 82 % en 2002) et le pourtour méditerranéen 140 (28 % contre 6 %en 2002).
CRMM – septembre 2004 7
Dans la majorité des cas les cétacés sont retrouvés morts. Parfois, il arrive qu’un animal s’échoue vivant ; sasurvie dépend alors de l’intervention de l’homme. Pour les cétacés, il n’existe pas en France de structureéquipée pour les accueillir en soin et les réhabiliter. L’intervention consiste alors à emmener l’animal vers lelarge et nécessite souvent l’aide des services de secours locaux et de leurs moyens nautiques. L’animal estaccompagné à une distance suffisante de la côte afin de limiter les risques de ré-échouage. Ainsi en 2003, 17 cétacés vivants ont été signalés, soit un peu moins de 3,5 % des échouages (tab. 3). Autotal, 6 espèces sont concernées : le dauphin bleu et blanc (n= 6), le dauphin commun (n= 3), le marsouincommun (n=3), le péponocéphale (n=2), le grand dauphin (n=1) et un grand cétacé, le cachalot (n=1). Sur ces17 cas, seul 7 individus ont été remis à l’eau soit un peu plus de 40 %. La fraction de cétacés trouvés vivants àla côte reste très mineure sur les côtes françaises. Une fois remis en mer les animaux ne sont pas marquéspour un éventuel suivi, néanmoins la majorité portent des marques naturelles qui permettent de les identifier encas de nouvel échouage. En 2003, seul un péponocéphale a été observé mort 2 jours après son renflouage. Enfévrier, un marsouin trouvé échoué vivant dans le Pas de Calais a été pris en charge par l’Aquarium« Nausicàa » (Boulogne sur Mer) avant d’être transféré au Delphinarium d’Harderwijk aux Pays Bas. Ce typed’opération reste rare, car elle nécessite une logistisque de transport adaptée et une infrastruture équipée telleque le Delphinarium d’Harderwijk à proximité pour l’envisager.
Tab. 3 : Détails des cétacés échoués vivants en 2003
Date Dpt Espèce Nb Sexe L (cm) Devenir Observateurs
13/06/03 29 Delphinidae sp. 1 - - Renfloué Particuliers24/02/03 13 S. coeruleoalba 1 F - Renfloué Marins Pompiers - GECEM20/05/03 83 S. coeruleoalba 1 F 210 Mort pendant tentative de renflouage GECEM - ONCFS24/06/03 17 S. coeruleoalba 1 M 160 Renfloué RNE Anselme02/10/03 11 S. coeruleoalba 1 - - Mort pendant tentative de soins GECEM11/11/03 06 S. coeruleoalba 1 M - Renfloué GECEM01/12/03 33 S. coeruleoalba 1 M 144 Mort pendant tentative de renflouage CRMM - ONCFS29/04/03 22 D. delphis 1 F 178 Mort pendant tentative de renflouage LPO Ile Grande29/04/03 22 D. delphis 2 - - Renfloués LPO Ile Grande13/02/03 62 P. phocoena 1 M 110 Mis en soins à NAUSICAA puis
HARDERWIJK (NL)LPA - CMNF
15/05/03 14 P. phocoena 1 F 127 Mort avant intervention RNE Gautier20/05/03 14 P. phocoena 1 M 150 Mort pendant tentative de renflouage RNE Gautier - ONCFS27/08/03 17 P. electra 1 M 243 Mort après renflouage RNE Anselme - CRMM27/08/03 17 P. electra 1 - - Renfloué RNE Anselme09/07/03 33 T. truncatus 1 F 122 Mort pendant tentative de renflouage CRMM - ONCFS27/03/03 62 P. macrocephalus 1 M 1480 Mort sur la grève LPA - CMNF - MARIN
CRMM – septembre 2004 8
1.2 BILAN PAR FACADE MARITIME
1.2.1 Ensemble du littoral
Fig. 3 : Répartition par département deséchouages de cétacés en 2003 (n=493)
Fig. 4 : Fréquence d’apparition des espèces de cétacés surl’ensemble du littoral en 2003 (n=414 ; 79 indéterminés exclus)
Fig. 2 : Distribution intra-annuelle des échouagesde cétacés sur l’ensemble du littoral en 2003(n=493)
0
10
20
30
40
50
60
70
80
Janv
1
Janv
3
Fév
2
Mar
1
Mar
3
Avr
2
Mai
1
Mai
3
Juin
2
Juil1
Juil3
Aou
2
Sep
t1
Sep
t3
Oct
2
Nov
1
Nov
3
Déc
2
Décades
N in
divi
dus
Fig. 1 : Effectifs annuels des échouages de cétacés sur lelittoral français de 1990 à 2003 (n=7467)
Sur l’ensemble du littoral, 493 cétacés ont été répertoriés pour l’année 2003 (fig. 1). Cet nombre est proche dela moyenne calculée sur la période 1990-2002 de 540 échouages par an. Néanmoins, les effectifs subissentdes fluctuations importantes sur cette période avec des valeurs maximales de 800 à 900 individus et minimalesde 200 à 300. Le nombre d’échouages répertoriés en 2003 se rapproche de ceux observés au début desannées 90.
La distribution inter-annuelle (fig. 2) est donnée avec une résolution temporelle de 10 jours (décade). Celle-cimet en évidence des périodes d’échouages plus importantes, avec un pic majeur en hiver (fin janvier-débutfévrier) qui représente le ¼ des échouages de l’année. Des pics d’amplitude moyenne sont observés auprintemps et à l’automne. Ce profil est relativement conforme à ce qui est habituellement observé.
La carte, figure 3, donne la répartition par département et fait apparaître les secteurs les plus concernés. Sur lafaçade atlantique, les échouages ont été plus nombreux en Bretagne (Finistère) et en Aquitaine. En Manche,le Cotentin et le nord de la Bretagne sont les zones les plus touchées. Pour la Méditerranée, la partie estprésente des valeurs conformes à celles observées habituellement, alors que la partie ouest révèle des effectifsbien plus importants. En Corse, les données collectées au cours de l’année 2003 confirme l’augmentation déjàobservée en 2002.
En 2003, 14 espèces sont apparues (fig.4) : la composition spécifique et les abondances relatives pour chaqueespèce sont typiques du littoral français. On note toutefois les observations exceptionnelles de l’orque(Orcinus orca) et du péponocéphale (Péponocephala electra).
Sur la zone Manche-Mer du Nord, l’effectif observé en 2003 confirme la tendance à l’augmentation observéedepuis le milieu des années 90 (fig.5). L’année 2002 a été marquée par un évènement exceptionnel, l’échouageen masse d’un groupe de plus de cinquante dauphins communs dans les Côtes d’Armor. En faisantabstraction de cet échouage massif, la valeur affichée est de 50 individus. Avec 74 individus recensés en 2003,le littoral de la Manche connaît donc un effectif record des échouages « chroniques ».
La distribution par décade pour la Manche suit globalement le même profil que la distribution sur l’ensemble dulittoral (fig. 6). On observe un pic à 12 individus fin janvier, et la majorité des échouages est observé entrejanvier et mai.
Parmi les 7 espèces rencontrées en 2003 en Manche-Mer du Nord, le marsouin commun (Phocoenaphocoena) prédomine et y représente la moitié des échouages. Le dauphin commun révèle aussi un nombreimportant d’échouages, avec 24 individus (35 %). On remarquera aussi la présence d’espèces plusoccasionnelles telle que le cachalot et le lagénorhynque à bec blanc (fig. 7).
CRMM – septembre 2004 10
1.2.3 Atlantique
Fig. 8 : Effectifs annuels des échouages decétacés en Atlantique de 1990 à 2003 (n=6076)
Fig. 10 : Fréquenced’apparition des espècesde cétacés en Atlantiqueen 2003 (n=217 ; 62indéterminés exclus)
Fig. 9 : Distribution intra-annuelle des échouagesde cétacés en Atlantique en 2003 (n=279)
0
10
20
30
40
50
60
70
Janv
1
Janv
3
Fév
2
Mar
1
Mar
3
Avr
2
Mai
1
Mai
3
Juin
2
Juil1
Juil3
Aou
2
Sep
t1
Sep
t3
Oct
2
Nov
1
Nov
3
Déc
2
Décades
N in
divi
dus
Il est difficile de parler tendance franche quant aux observations faites sur la côte atlantique. Les effectifsfluctuent avec des années présentant de très fortes valeurs comme en 97 (843) et de 99 à 2002 (582 à 734) etd’autres des valeurs plus faibles comme la période 93-96 et l’année 98 (fig.8). Ces variations sont le reflet depics d’échouages multiples hivernaux. Bien que l’année 2003 montre un effecfrif annuel assez bas, elleprésente tout de même un pic, fin janvier - début février, dont l’amplitude est plutôt moyenne comparativementaux 4 années précédentes. La distribution par décade, fig. 9, montre une saisonnalité marquée sur les moisd’hiver (janvier à mars).
En Atlantique, on observe la diversité la plus élevée avec 10 espèces rencontrées (fig. 10). Le dauphin commundomine largement, il représente 60 % de l’effectif total. En 2003, les abondances relatives du dauphin bleu etblanc, du marsouin commun et du grand dauphin sont inhabituelles. En effet, les delphinidés sontgénéralement plus abondants. Le marsouin commun avec 15 % de l’effectif devient la seconde espècerencontrée en Atlantique. On remarque aussi l’apparition d’espèce plus occasionnelle comme l’orque, voireexceptionnelle comme le péponocéphale.
La série temporelle de 1991 à 2002 ne révèle que peu de variations. La valeur anormalement élevée de 1990s’explique par l’épizootie qui toucha la population de dauphins bleu et blanc de Méditerranée. En faisantabstraction de cette année atypique, la moyenne des échouages est de 45 individus par an. En 2003, lenombre d’échouages est donc anormalement élevé, avec 140 individus recensés soit le triple de la valeurmoyenne annuelle (fig.11).
La distribution par décade montre un profil saisonnier avec de fortes valeurs pour l’automne, dont 2 picsmajeurs début octobre et fin novembre (fig. 12). Au total 60 % des échouages ont eu lieu entre septembre etdécembre.
En 2003, 8 espèces ont été rencontrées (fig. 13). Le dauphin bleu et blanc représente 75 % des échouagessuivi du grand dauphin avec 18 % des échouages. On remarque l’apparition d’un dauphin commun, de deuxbaleines à bec de Cuvier et d’un petit rorqual, espèces plutôt occasionnelles en échouage pour laMéditerranée.
CRMM – septembre 2004 12
1.3 BILAN PAR ESPECE
1.3.1 Dauphin commun 13
1.3.2 Dauphin bleu et blanc 14
1.3.3 Grand dauphin 15
1.3.4 Globicéphale noir 16
1.3.5 Dauphin de Risso 17
1.3.6 Autres delphinidés 18
1.3.7 Marsouin commun 19
1.3.8 Physétéridés et Ziphiidés 20
1.3.9 Baleinoptéridés 21
CRMM – septembre 2004 13
1.3.1 Dauphin commun (Delphinus delphis)
Fig. 14 : Distribution inter-annuelleEn Manche, l’augmentation des effectifs depuis 2000 tend à se confirmer avec l’année 2003. Le pic de 2002comprend l‘apparition d’un échouage massif de 53 individus. En faisant l’abstraction de cet évènement, la valeurserait de 19 individus pour 2002. Dans tous les cas, les valeurs observées depuis l’année 2000 sont nettementplus élevées que sur la période antérieure.En Atlantique, on observe des fluctuations importantes avec des effectifs très élevés en général (min : 60 ; max :508). En 2003, on recouvre un niveau plus faible, avec 126 cas, se rapprochant de ceux observés entre 92 et 96,et en 98 (année sans pics d’échouages multiples hivernaux)En Méditerranée, les apparitions restent très occasionnelles et irrégulières avec 8 cas depuis 1990 et seulement17 depuis le recensement des échouages en Méditerranée (Dhermain, 2003).
Fig. 15 : Distribution géographique Quelques cas sont recensés en Manche est. Pour la Manche ouest, les côtes nord de la Bretagne et la partienord-ouest de la péninsule du Cotentin sont les plus concernées. Sur la façade atlantique, l’espèce est apparue sur l’ensemble du littoral, du Finistère au Pays basque. Larépartition n’est pas totalement uniforme car au sud de l’estuaire de la Gironde, les échouages ont été plusnombreux, tout comme sur l’extrémité ouest de la Bretagne. En Méditerranée, l’unique observation a été réalisée sur la côte varoise. La majorité des échouages connus enMéditerranée pour cette espèce concerne le littoral du Var et celui de la Corse. Fig. 16 : Distribution mensuelle comparéeLa distribution mensuelle est donnée pour l’ensemble du littoral. Elle présente toujours une saisonnalité marquéeen hiver principalement lors des mois de janvier, février et mars. L’année 2003 ne déroge pas à cette règle.
0
50
100
150
200
250
Janv
Fév
Ma
rs
Avr
il
Mai
Juin
Juil
Aoû
t
Sep
t
Oct
Nov
Déc
mois
n in
divi
dus
2003
Moyenne 90-2002
Fig. 16 : Distribution mensuelle
Fig. 14 : Distribution inter-annuelle 90-2003 Fig. 15 : Distribution géographique 2003 (n=151)
Atlantique + Manche
144
278
81 76 60 76 85
418
92
357
508
368
445
126
0
100
200
300
400
500
600
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
n in
divi
dus
14b : Atlantique (n= 3114)
92
1410
6 4 5 3 49
32
9
72
24
0
10
20
30
40
50
60
70
80
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
n in
divi
dus
14a : Manche (n=203)
21 1 1 1 1
0123456789
10
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
n in
divi
dus
14c : Méditerranée (n= 7)
CRMM – septembre 2004 14
1.3.2 Dauphin bleu et blanc (Stenella coeruleoalba)
0
5
10
15
20
Janv
Févr
Mar
s
Avr
Mai
Juin
Juil
Aoû
t
Sep
t
Oct
Nov
Déc
mois
n in
divi
dus
2003
Moyenne 90-2002
0
10
20
30
40
Janv
Fév
r
Mar
s
Avr
Mai
Juin
Juil
Aoû
t
Sep
t
Oct
Nov
Déc
mois
n in
idvi
dus
Fig. 19 : Distribution mensuelle
Fig. 17 : Distribution inter-annuelle 90-2003
Fig. 18 : Distribution géographique 2003 (n=111)
Fig. 17 : Distribution inter-annuelleEn Atlantique, la tendance à l’augmentation des échouages de dauphins bleu et blanc observée entre 1999 et2002 n’est pas confirmée avec l’année 2003 avec un effectif proche de ceux observé au début de la série.En Méditerranée, sauf pendant l’épizootie de 1990, les effectifs de dauphins bleu et blanc étaient relativementstables sur la période. L’effectif de 2003 a pratiquement été multiplié par un facteur 4 comparativement à lamoyenne de 25 cas par an observée sur la période 91-2002. Le nombre d’échouages de dauphin bleu et blancobservé en 2003 sur les côtes de Méditerranée est donc inhabituel.
Fig. 18 : Distribution géographique Sur la côte atlantique, les échouages ont été observés du sud de la Bretagne au Pays basque. La répartitionn’est pas uniforme et les échouages sont plus fréquents dans la partie sud du littoral atlantique. En Méditerranée, l’ensemble du littoral a été touché par les échouages de dauphin bleu et blanc. Habituellementla distribution est moins homogène avec 1/3 des cas observés sur la partie ouest (golfe du Lion) contre 2/3 sur lapartie est (Corse et PACA). En 2003, les échouages ont été plus nombreux sur les côtes du Languedoc-Roussillon pour atteindre 50 % de l’effectif total. Le nombre anormalement élevé concerne donc en grande partiecette région. Fig. 19 : Distribution mensuelle comparéeLa saisonnalité est aussi bien marquée en Atlantique qu’en Méditerranée. Même si les échouages apparaissenttout au long de l’année c’est de janvier à avril qu’ils sont les plus nombreux sur la côte atlantique. EnMéditerranée, la saisonnalité est plutôt centrée sur l’automne, de septembre à novembre, cette tendance seconfirme en 2003 avec 55 % des échouages pour cette période. Sur la partie ouest du littoral méditerranéen, 75% des échouages se sont produits en octobre et novembre.
19b : Méditerranée19a : Atlantique + Manche
1118 18 19
38
1522 24
43 4535
44
15
0
20
40
60
80
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
n in
divi
dus
150
3219 20 26
1631
41 48
621 24
33
96
0
40
80
120
160
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
n in
divi
dus
17a : Atlantique + Manche (n=360)
17b : Méditerranée (n=563)
CRMM – septembre 2004 15
1.3.3 Grand dauphin (Tursiops truncatus)
0
2
4
6
8
10
Janv
Févr
Mar
s
Avr
Mai
Juin
Juil
Aoû
t
Sep
t
Oct
Nov
Déc
mois
n in
divi
dus
Fig. 22 : Distribution mensuelle
Fig. 20 : Distribution inter-annuelle 90-2003
Fig. 21 : Distribution géographique 2003 (n=47)
Fig. 20 : Distribution inter-annuelleEn Atlantique et en Manche, la tendance à l’augmentation est flagrante depuis 1994 et l’année 2003 confirme cerésultat. Cette augmentation s’observe principalement sur la façade atlantique et notamment en Bretagne etdans le sud du golfe de Gascogne.En Méditerranée, comme pour le dauphin bleu et blanc, l’effectif de 2003 a été multiplié par un facteur 4 parrapport à la moyenne de 5 cas par an observée sur la période 1990-2002.
Fig. 21 : Distribution géographique En Manche, le grand dauphin est apparu à 3 reprises sur la péninsule du Cotentin. En Atlantique, l’ouest de la pointe de Bretagne et l’Aquitaine enregistrent la majorité des cas (88 %). Sur les côtes de Méditerranée, la partie ouest (golfe du Lion) totalise plus de 50 % des cas, alorsqu’habituellement on y observe à peine 1/4 des grands dauphins échoués sur l’enesemble du littoralméditerranéen. La seconde zone concernée est la Corse avec 8 individus soit 1/3 des échouages de cetteannée. Fig. 22 : Distribution mensuelle comparéeSur la période 90-2002, on ne dégage pas de saisonnalité marquée pour cette espèce. En Atlantique, leséchouages de 2003 ont été observés quasiment toute l’année avec toutefois une prédominance hivernale.En Méditerranée, l’année 2003 présente une distribution mensuelle inhabituelle. En effet, 70 % des échouagesont eu lieu entre avril et juillet.
75
2 2
1315
1013
17 1720
23
2825
0
5
10
15
20
25
30
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
n in
divi
dus
3 2 26 5
7
2
10
46
26 5
22
0
5
10
15
20
25
30
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
n in
divi
dus
20a : Atlantique + Manche (n=197)
20b : Méditerranée (n= 82)
0
2
4
6
8
10
Janv
Févr
Mar
s
Avr
Mai
Juin
Juil
Aoû
t
Sep
t
Oct
Nov
Déc
mois
n in
divi
dus
2003
Moyenne 90-2002
22b : Méditerranée22a : Atlantique + Manche
CRMM – septembre 2004 16
1.3.4 Globicéphale noir (Globicephala melas)
0
2
4
6
8
10
Janv
Fév
r
Mar
s
Avr
Mai
Juin
Juil
Aoû
t
Sep
t
Oct
Nov
Déc
mois
n in
divi
dus
2003
Moyenne 90-2002
Fig. 25 : Distribution mensuelle
Fig. 23 : Distribution inter-annuelle 90-2003
Fig. 24 : Distribution géographique 2003 (n=16)
Fig. 23 : Distribution inter-annuelleSur l’ensemble du littoral, il ne semble pas se dégager de tendance générale. En Manche et en Atlantique, leseffectifs annuels présentent de légères variations d’effectifs. Ceux observés en 2003 sont conformes aux valeursmoyennes annuelles observées entre 1990 et 2002. En Méditerranée, les apparitions semblent de moins enmoins fréquentes. Depuis ces 5 dernières années, un seul cas a été recensé en 2001.
Fig. 24 : Distribution géographiqueLa distribution ne dégage pas de zones particulières d’échouages. De la Baie de Seine au Pays basque, leséchouages de globicéphale se produisent quasiment dans tous les départements. Sur la façade atlantique, 4 casont été recensés dans le sud de la Bretagne, 1 en Vendée, 2 en Gironde et 5 autres dans le sud des Landes. Fig. 25 : Distribution mensuelle comparéeEn 2003, 11 cas sur 15 ont été retrouvé à la côte entre mai et juillet La distribution mensuelle en 2003 estdifférente du profil saisonnier habituellement observé avec une fréquence d’échouages plus élevés en fin d’hiver(février à avril).
45
1
3
12
1 1 1 1
0
2
4
6
8
10
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
n in
divi
dus
23c : Méditerranée(n=20)
4 4
7
32
10
1
5
1
4
12
4
0
2
4
6
8
10
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
n in
divi
dus
23a : Manche (n= 39)
4
14
711
9 8 9
1512
24
9
1915
12
0
5
10
15
20
25
30
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
n in
divi
dus
23b : Atlantique (n=168)
Atlantique + Manche
CRMM – septembre 2004 17
1.3.5 Dauphin de Risso (Grampus griseus)
Fig. 28 : Distribution mensuelle
Fig. 26 : Distribution inter-annuelle 90-2003
Fig. 27 : Distribution géographique 2003 (n=5)
1
32
32 2
32 2
12 2
0
2
4
6
8
10
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
n in
divi
dus
1
4
1
3
1 12
5
1 12
3
0
2
4
6
8
10
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
n in
divi
dus
26a : Atlantique + Manche (n=25)
26b : Méditerranée (n=25)
0
1
2
3
4
5
Janv
Fév
r
Mar
s
Avr
Mai
Juin
Juil
Aoû
t
Sep
t
Oct
Nov
Déc
mois
n in
divi
dus
2003
Valeurs cumulées 90-2002
28b : Méditerranée
0
1
2
3
4
5
Janv
Fév
r
Mar
s
Avr
Mai
Juin
Juil
Aoû
t
Sep
t
Oct
Nov
Déc
mois
n in
divi
dus
28a : Atlantique + Manche
Fig.26 : Distribution inter-annuelleSur l’ensemble du littoral, les échouages de dauphins de Risso restent occasionnels. En Atlantique lesapparitions sont irrégulières d’une année sur l’autre (min : 0 ; max : 5).En Méditerranée, les effectifs ne sont guère plus élevés qu’en Atlantique mais montrent plus de régularité depuis1992.
Fig. 27 : Distribution géographique Sur la façade ouest, 2 cas ont été observés dans le Finistère et 1 en Vendée. Ceci confirme la distributionhabituellement observée sur la façade Atlantique, en effet sur la période 1990-2002, 72 % des échouages ont eulieu sur les côtes bretonnes. En Méditerranée, 1 cas a été observé dans l’Hérault, l’autre dans les Alpes Maritimes. On notera que leséchouages de dauphin de Risso sont habituellement plus fréquents sur la partie est (région PACA), avec 85 %des cas sur la période 90-2002. Fig. 28 : Distribution mensuelle comparéeEtant donné les faibles effectifs, il est difficile de mettre en évidence une saisonnalité marquée dans leséchouages de dauphin de Risso. Néanmoins sur la côte atlantique, ils semblent plus fréquents en hiver(décembre à avril) et on remarque la quasi absence de données à l’automne. En 2003, 2 des 3 casconfirmeraient cette saisonnalité. En Méditerranée, les échouages ont lieu tout au long de l’année. En 2003, ilssont apparus en fin d’année
CRMM – septembre 2004 18
1.3.6 Autres delphinidés Durant l’année 2003, 3 autres espèces de delphinidés ont été observées, il s’agit du lagénorhynque à becblanc (Lagenorhynchus albirostris), de l’orque (Orcinus orca) et du péponocéphale (Peponocephala electra).Cette dernière espèce est signalée pour la première fois en France.
Fig. 29 : Distribution inter-annuelle 90-2003
Fig. 30 : Distribution géographique 2003
2
1 1
2
1
2
11 1 1
0
1
2
3
4
5
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
n in
divi
dus
Lagenorhynchus albirostris
Orcinus orca
- Lagénorhynque à bec blanc (Lagenorhynchus albirostris) Un individu, mâle adulte, a été retrouvé à Honfleur (Seine-Maritime) en mai 2003. Les échouages sontoccasionnels et se cantonnent principalement au littoral Manche-Mer du Nord. Depuis 1990, il s’agit du dixièmecas d’échouage répertorié en France dont 9 pour la Manche. - Orque (Orcinus orca) Cette espèce cosmopolite est néanmoins peu fréquente sur nos côtes. Depuis 1990 seulement 2 cas étaientrépertoriés en 93 et 94 (Vendée et Charente-Maritime). De mémoire du réseau, aucun autre cas confirmé n’a étéobservé en échouage. L’observation de 2003 concerne un animal observé mort à la dérive au large de la Girondepar un avion des Douanes Françaises, l’identifictaion a pu être confirmée par des photos prises en vol. - Péponocéphale (Peponocephala electra)Le 27 août 2003, 2 péponocéphales ont été retrouvés échoués vivants sur l’Ile d’Oléron. Les 2 animaux ont étérenfloués à quelques milles au large de l’île. Le 29 août l’un des deux était retrouvé mort.
Cette espèce vit dans les eaux tropicales ou subtropicales (40° N à 35°S) et n’avait jamais été observée enFrance. D’ailleurs une seule observation est mentionnée pour les côtes européennes. Elle remonte à 1949 etconcernait la découverte d’un crâne dans le sud de l’Angleterre. En Atlantique, elle serait plus commune dans sapartie sud-est. Quelques échouages sont répertoriés sur les côtes de Mauritanie et du Sénégal.
L’animal retrouvé mort mesurait 2m43 pour un poids de 123 kg (l’autre individu approchait la même taille). Ils’agissait d’un mâle adulte. Cette espèce est observée hors de son aire de répartition, les causes de l’échouagede ces animaux erratiques n’ont pu être clairement identifiées.
CRMM – septembre 2004 19
1.3.7 Marsouin commun (Phocoena phocoena)
2 4 2 3 2 3 0
94
18
9
20 19
33
0
10
20
30
40
50
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
n in
divi
dus
31a : Manche (n=128)
Fig. 33 : Distribution mensuelle
Fig. 31 : Distribution inter-annuelle 90-2003
Fig. 32 : Distribution géographique 2003 (n=65)
Fig. 31 : Distribution inter-annuelleLa tendance à l’augmentation touche l’ensemble du littoral et se confirme avec les observations de l’année 2003.En Manche-Mer du Nord, on observe un nouvel effectif record avec 33 individus contre 19 en 2002, soit 40 %d’animaux de plus. Les échouages de marsouin sont de plus en plus fréquent depuis 1997.En Atlantique, le profil est identique et le nombre de marsouins observé en 2003 confirme aussi l’accroissementdes échouages relevés depuis 1997.
Fig. 32 : Distribution géographique Dans le nord, les marsouins ont été rencontrés majoritairement sur le littoral de la Baie sud de la Mer du Nord,sur la côte picarde et la côte est du Cotentin. Les apparitions ont été moins fréquentes en Manche ouest. Sur la façade Atlantique, les échouages de 2003 ont eu lieu sur l’ensemble de la côte. Toutefois, 2 secteurs sedémarque dans la répartition des échouages, la Bretagne et l’Aquitaine. Fig. 33 : Distribution mensuelle comparéeEn Manche-Mer du Nord, les échouages de 2003 montrent une saisonnalité marquée en hiver et au printemps,75 % des échouages ont eu lieu entre les mois de février et de mai. On observe nettement qu’il disparaîtpratiquement des échouages en été. Cette distribution confirme la saisonnalité habituellement mise en évidence.En Atlantique, la saisonnalité est aussi marquée en 2003 sur une période plus étalée de janvier à juin. D’ordinairela distribution montre le même profil en Manche qu’en Atlantique et les observations réalisées en 2003confirment ce résultat.
0
2
4
6
8
10
Janv
Fév
r
Mar
s
Avr
Mai
Juin
Juil
Aoû
t
Sep
t
Oct
Nov
Déc
mois
n in
divi
dus
2003
Moyenne 90-2002
33a : Manche
0
2
4
6
8
10
Janv
Fév
r
Mar
s
Avr
Mai
Juin
Juil
Aoû
t
Sep
t
Oct
Nov
Déc
mois
n in
idvi
dus
33b : Atlantique
36 7
15 4 2
17
9
26
3741
32 32
0
10
20
30
40
50
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
n in
divi
dus
31b : Atlantique (n=222)
CRMM – septembre 2004 20
1.3.8 Physétéridés et Ziphiidés
35b : Z. cavirostris35a : Physeteridae sp.
Fig. 34 : Distribution inter-annuelle 90-2003
Fig. 35 : Distribution géographique 2003
Les échouages de cachalot en Atlantique et en Méditerranée sont occasionnels et irréguliers (fig. 34). En 2003,un mâle de 14m80 s’est échoué au mois de mars à la limite des départements du Pas de Calais et du Nord(fig.35). Observé dans un premier temps vivant sur la grève, il succomba dans la nuit pour être autopsié lelendemain par une équipe composée de la CMNF, de la LPA, du GON et de l’Université de Liège.Pour la Méditerranée 3 cas sont rapportés en 2003, 2 d’entre eux étaient des animaux observés morts à la dériveau large des côtes provençales dont l’un présentait un filet enroulé autour de la caudale. Le troisième, un mâle de11m40, s’est échoué sur une plage d’Ajaccio (Corse du Sud) en octobre.
Depuis 1998, il ne se passe plus une année sans observation de cachalot pygmée sur la côte Atlantique, avecles 3 nouveaux cas découverts dans les Landes et en Charente-Maritime, la série totalise 13 individus depuis1990 et 18 depuis 1970. Toutes les observations sont réalisées sur la côte atlantique. Ces échouages de plus enplus réguliers confirmeraient la présence de l’espèce dans le golfe de Gascogne.
Les échouages de baleine à bec de Cuvier montrent depuis quelques années plus de régularité en Atlantiquequ’en Méditerranée. Mais en 2003, une seule observation est rapportée pour la Corse, avec l’échouage de 2individus, une femelle adulte et un jeune en avril près de Cargèse.
3
2
1
2
3 3 3
2
1 1
2
0
1
2
3
4
5
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
n in
divi
dus
Atlantique (n=19)
Méditerranée (n=4)
34c : Z. cavirostris
1
2 2
1
3
11
2
0
1
2
3
4
5
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
n in
idvi
dus
Atlantique (n=13)34b : K. breviceps
Pour les physétéridés, 2 espèces ont étérencontrées en 2003 : le grand cachalot(Physeter macrocephalus) à 5 reprises et lecachalot pygmée (Kogia breviceps) à 3 reprises.Pour la famille des ziphiidés, une seule espèce,la baleine à bec de Cuvier (Ziphius cavirostris) aété observée à 2 reprises en Méditerranée.
1
2
3
1 1
3
1 1
3
1 1
3
0
1
2
3
4
5
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
n in
idvi
dus
Atlantique + Manche (n=26)Méditerranée (n=8)
34a : P. macrocephalus
CRMM – septembre 2004 21
1.3.9 Baleinoptéridés
12
1 1 1 12
3
1 1
0
2
4
6
8
10
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
n in
divi
dus
Atlantique + Manche (n=12)Méditerranée (n=2)
1 1 1
4
1
3 32 2
1
5
33 3
7
23
21
54
1
3
5
1
0
2
4
6
8
10
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
n in
divi
dus
Atlantique + Manche (n=27)Méditerranée (n=40)
36a : B. physalus
36b : B. acutorostrata
0
2
4
6
8
10
Janv
Fév
r
Mar
s
Avr
Mai
Juin
Juil
Aoû
t
Sep
t
Oct
Nov
Déc
mois
n in
divi
dus
2003
Valeurs cumulées 90-2002
0
2
4
6
8
10
Janv
Fév
r
Mar
s
Avr
Mai
Juin
Juil
Aoû
t
Sep
t
Oct
Nov
Déc
mois
n in
divi
dus
2003Valeurs cumulées 90-2002
Fig. 36 : Distribution inter-annuelle 90-2003
Fig. 38 : Distribution mensuelle pour B. physalus
Fig. 37 : Distribution géographique 2003
- Rorqual commun (Balaenoptera physalus) :En 2003, 2 échouages de rorqual commun ont eu lieu en Manche, tous 2 en Seine-Maritime et à 2 semainesd’intervalle. Un jeune de 7m30 en janvier et une femelle de 17m50 en février. Le troisième individu, une femelle de19m30, s’est échoué dans le Finistère au mois de décembre. Ces 3 rorquals ont fait l’objet de prélèvements aumoment du découpage. Pour l’Atlantique, les échouages de rorquals communs sont dans l’ensemble assezoccasionnels. Sur la période 1990-2003, 27 cas y sont maintenant répertoriés, 11 en Manche et 17 enAtlantique.-En Méditerranée, l’espèce est plus fréquente avec 40 échouages depuis 1990. En 2003, il y a eu un seul cas,en février dans les Pyrénées Orientales.La distribution mensuelle montre que les échouages de rorqual commun semblent plus fréquents à l’automne eten hiver (octobre à février) en Manche-Atlantique et sur une période s’étalant en été et en automne pour laMéditerranée.
- Petit rorqual (Balaenoptera acutorostrata) :Les échouages de petit rorqual sont occasionnels en Atlantique et rares en Méditerranée. Pour l’année 2003, uneseule observation réalisée en Méditerranée fait état d’une jeune femelle adulte prise dans un filet à proximité deMarseille (Bouches-du-Rhône). Un morceau de chalut était entortillé dans les fanons et l’a probablementempêché de se nourrir. C’est secondairement que la baleine se serait prise dans le filet (GECEM). Il s’agit dusecond cas depuis 1990 et du 4ème depuis 1970. Les 3 autres cas connus (1977, 1982 et 1998) ont étérépertoriés dans le département du Var.
38b : Méditerranée38a : Atlantique-Manche
CRMM – septembre 2004 22
II. LES PINNIPEDES
2.1 BILAN GENERAL Sur la période s’étalant de novembre 2002 à octobre 2003, 65 phoques ont été trouvés échoués sur les côtesde France. Les 2 espèces communes du littoral français sont naturellement représentées avec uneprédominance pour le phoque gris, Halichoerus grypus, (n=31 ; 54 %). Le phoque veau marin, Phoca vitulina,est représenté à 42 % (n=24). Une espèce polaire est également apparue, le phoque à crête, Cystophoracristata, à 2 reprises. Pour 8 individus, l’état de dégradation des cadavres trop avancé a empêché la détermination de l’espèce, celareprésente 12,5 % du nombre total d’animaux examinés. Le tableau 4 détaille les effectifs des espècesrencontrées par département. Nous retrouvons 2 espèces dans le nord de la France, 1 en Bretagne et 3 enAtlantique.
Tab. 4 : Effectifs, par département et par espèce, des pinnipèdes trouvés échoués sur le littoral français denovembre 2002 à octobre 2003 (n= 64)
Du département du Nord à la Baie du Mont St Michel 28 phoques ont été recensés (43 % de l’effectif total), 29sur les côtes de Bretagne (45 %) et 8 individus (12 %) de la Loire Atlantique aux Landes.
Un phoque sur 2 est trouvé vivant à la côte. Les individus concernés sont généralement de jeunes animauxâgés de quelques semaines dont l’état de santé ne leur permet pas de rester en mer. Pour ces individus, il estnécessaire d’intervenir pour les soigner, les réhabiliter et les relâcher dans leur milieu naturel.
Entre novembre 2002 et octobre 2003, 28 individus sur 64 ont été retrouvés échoués vivants, soit 44 % del’effectif total (tab.5). Parmi ces individus, nous dénombrons, 16 phoques gris (57 %), 11 phoques veau- marin(39 %) et 1 phoque à crête. Tab. 5 : Effectifs des pinnipèdes échoués (morts et vivants) sur le littoral français du 1er novembre 2002 au 31octobre 2003.
Fig. 41 : Répartition des échouages dephoques par département (n=65)
Fig. 39 : Distribution inter-annuelle des échouagesde phoques de novembre 1989 à octobre 2003 (n= 739)
Fig. 40 : Distribution mensuelle des échouages dephoques de novembre 2002 à octobre 2003 (n=65)
Fig. 42 : Répartition des espèces par région(n=57 et 8 indéterminés)
La distribution inter-annuelle révèle une tendance à l’augmentation des échouages de phoques observée depuisle début des années 90 avec une stabilisation des effectifs depuis 97-98, avec une exception pour la saison2000-2001 (fig. 39). Le nombre d’échouages observé lords de la saison 2002-2003 tend à confirmer cettestabilisation.
Les phénomènes saisonniers observés à travers les échouages sur les différents secteurs du littoral sont enpartie le reflet des cycles de reproduction pour les deux espèces communes de notre littoral, le phoque gris àl’automne et le phoque veau-marin en été. La distribution mensuelle établie sur les données de la saison 2002-2003 fait apparaître deux saisons d’échouages, l’une en hiver de décembre à février et l’autre en été avec unmaxima à 12 individus pour le mois de juillet 2003 (fig. 40).
La répartition géographique des phoques trouvés échoués sur les côtes françaises est présentée par la figure 41.Les échouages sont observés sur l’ensemble de la façade ouest. Cependant, 3 départements se démarquent dureste du littoral. Il s’agit des départements du Nord, de la Manche et du Finistère. Dans ce dernier estenregistrée la densité la plus importante avec 21 individus. Cette répartition des échouages semble logique quantà la distribution connue du phoque gris et du phoque veau-marin sur les côtes françaises. La façade atlantiqueest concernée, néanmoins les échouages sont en faible nombre.
La répartition des espèces par région met en évidence les spécificités de chacune d’elle (fig. 42). On retrouve lephoque veau-marin quasi exclusivement sur les côtes de la Manche et de la Mer du Nord où il est apparu à 23reprises (75 % des échouages dans cette région). Le phoque gris est plus largement réparti, il est observé dansles 3 grandes régions. En Bretagne il représente 100 % des échouages. En Atlantique, bien que les effectifssoient faibles nous y retrouvons 3 espèces dont 2 sont occasionnelles pour cette partie du littoral le phoque àcrête et le phoque veau-marin.
32
58
2429 27
3644
48
7669 66
93
7265
0
10
20
3040
5060
70
80
90100
89-9
0
90-9
1
91-9
2
92-9
3
93-9
4
94-9
5
95-9
6
96-9
7
97-9
8
98-9
9
99-2
000
2000
-200
1
2001
-200
2
2002
-200
3
n in
divi
dus
5
9 98
43 3
2
12
6
1
3
0
3
6
9
12
15
nov-
02
déc-
02
janv
-03
févr
-03
mar
s-03
avr-
03
mai
-03
juin
-03
juil-
03
août
-03
sept
-03
oct-0
3
mois
n in
divi
dus
4
20
7 1
23
2
0
5
10
15
20
25
30
35
40
Nord Bretagne Atlantique
n in
divi
dus
H. grypus P. vitulina C. cristata
CRMM – septembre 2004 24
PRISE EN CHARGE DES PHOQUES VIVANTS :
La proportion d'animaux retrouvés vivants représente pour le phoque gris 52 % des échouages de l'espèce, et48 % pour le phoque veau marin. En fonction du lieu d’échouage, les phoques vont intégrer l’une des quatrestructures françaises équipées pour accueillir ces espèces (Océanopolis, CRMM, Musée de la Mer et CHENE)ou être transférés vers la Belgique (Sea Life - Blankenberge), tableau 6. Parmi les 23 phoques répartis dans lescentres français seuls 4 n’ont pu être sauvés, cela représente un taux de réussite globale de 83 %.
Tab. 6 : Répartition des phoques dans les différents centres de soins pour la saison 2002-2003.
H. grypus P. vitulina C. cristata
Océanopolis 11 - -CRMM 4 1 1Musée de la Mer - - -CHENE - 5 -Sea Life (B) 1 5 -
Total 16 11 1
2.2 BILAN PAR ESPECE
2.2.1 Phoque veau-marin 25
2.2.2 Phoque gris 26
2.2.3 Phoque à crête 27
CRMM – septembre 2004 25
2.2.1 Phoque veau-marin (Phoca vitulina)
52
6 5 6
11
15
19 19 1821 21
24
0
5
10
15
20
25
30
90/9
1
91/9
3
92/9
3
93/9
4
94/9
5
95/9
6
96/9
7
97/9
8
98/9
9
99/0
0
2000
/01
2001
/02
2002
/03
n in
idvi
dus
Fig. 43 : Distribution inter-annuelle 90-2003La tendance à l’augmentation des échouages de phoque veau-marin se confirme une nouvelle fois avec la saison2002-2003. Depuis une dizaine d’année les effectifs ont été multipliés par un facteur 5.
Fig. 44 : Distribution géographique 2002-2003Le phoque veau-marin est quasi exclusivement retrouvé sur les côtes de la Manche et de la Mer du Nord. Eneffet, la répartition géographique met en évidence une fréquentation très nettement marquée des côtes du Nord-Pas-de-Calais, de la Somme et des environs de la Baie du Mont St Michel.Un seul cas est apparu sur la côte atlantique, il s’agissait d’une femelle échouée vivante en Gironde au mois defévrier 2003. Les apparitions de phoque veau-marin sont rares sur la côte atlantique. Depuis 1970 seuls 3 casconfirmés sont répertoriés ; en Gironde en 1978, dans les Pyrénées Atlantique en 1980 et en Vendée en 1984.
Fig. 45 : Distribution mensuelle comparéeLes échouages ont eu lieu tout au long de l’année mais la distribution n’est pas uniforme. Les observationsréalisées en 2003 suivent le profil saisonnier spécifique à cette espèce avec une majorité d’échouages durantl’été, période des naissances. La moitié des cas a été enregistrée en juillet et août 2003.
Comme chaque année, près de la moitié des échouages concerne des animaux vivants dont l’état nécessitaitune prise en charge par un centre de soins. Ces animaux sont principalement des jeunes de l’année (7 sur 11)séparés prématurément de leur mère, d’une taille moyenne de 96 cm pour un poids moyen de 8.5 kg. Lesanimaux retrouvés morts ont une taille moyenne de 125 cm pour un poids moyen de 52 kg. Ceci révèle qu’il nes’agit pas des mêmes catégories d’individus concernés. Le sexe ratio est relativement équilibré dans l’ensemble.
Fig. 45 : Distribution mensuelle
Fig. 43 : Distribution inter-annuelle de 90 à 2003 (n=172)
Fig. 44 : Distribution géographique 2002-03 (n=24)
0
2
4
6
8
10
Nov
Déc
Janv
Fév
r
Mar
s
Avr
Mai
Juin
Juil
Aoû
t
Sep
t
Oct
mois
n in
divi
dus
2002-2003
Moyenne 90-2002
CRMM – septembre 2004 26
2.2.2 Phoque gris (Halichoerus grypus)
0
5
10
15
20
Nov
Déc
Janv
Févr
Mar
s
Avr
Mai
Juin
Juil
Aoû
t
Sep
t
Oct
mois
n in
divi
dus
2002-2003
Moyenne 90-2002
Fig. 48 : Distribution mensuelle
Fig. 46 : Distribution inter-annuelle 90-2003Le phoque gris présente une répartition plus large le long de nos côtes que le phoque veau-marin. La distributioninter-annuelle est donnée par grande région. Avec 31 individus recensés durant la saison 2002-2003, on recouvreun niveau moins élevé que la moyenne observée sur les 5 années précédentes, soit 46 individus par an. L’effectifest proche de ceux observés durant la première moitié des années 1990. Les fluctuations que montre cetteespèce sont visibles sur les 3 régions.
Fig. 47 : Distribution géographique 2002-2003La répartition géographique des échouages met en évidence une fréquentation dominante sur les côtes bretonnes(65 % des cas) et majoritairement dans le Finistère. En Manche, les quelques cas observés, l’ont étéprincipalement sur l’extrême nord. En Atlantique 2 cas d’échouages ont été relevés en Vendée ainsi que 2 enGironde.
Fig. 48 : Distribution mensuelle comparéeComme pour le phoque veau-marin la distribution mensuelle des échouages révèle un profil saisonnier marquéavec un maximum hivernal. Durant la saison 2002-2003, le maxima fut observé en décembre. On observe unléger décalage dans la saison, puisque habituellement le mode de la distribution mensuelle se situe plutôt aumois de janvier.
Les proportions de phoques gris échoués vivants sur nos côtes sont sensiblement les mêmes que pour lephoque veau-marin. Le sexe ratio est cependant déséquilibré avec 65 % de mâles. L’ensemble des phoques griséchoués vivants sont des juvéniles d’une longueur moyenne de 101 cm et un poids moyen de 16.5 kg alors queles animaux retrouvés mort ont une taille moyenne de 155 cm.
Fig. 46 : Distribution inter-annuelle 90-2003 (n=444)
Fig. 47 : Distribution géographique 2002-03 (n=31)
12
3 2 4 25
811 10
12
643 1 2
02
5 52 3
15
37
31
16 1513
17 18 18
3330
20
3432
20
1010
0
10
20
30
40
90/9
1
91/9
3
92/9
3
93/9
4
94/9
5
95/9
6
96/9
7
97/9
8
98/9
9
99/0
0
2000
/01
2001
/02
2002
/03
n in
divi
dus
AtlantiqueNordBretagne
CRMM – septembre 2004 27
2.2.3 Phoque à crête (Cystophora cristata)
En 2003, une troisième espèce de phocidés a été rencontrée sur le littoral français. Il s’agit d’un phoquepolaire, le phoque à crête ou phoque à capuchon (Cystophora cristata) apparu à 2 reprises sur la côteatlantique.
1 1 1
3
1 1
9
2 2
0
2
4
6
8
10
90/9
1
91/9
3
92/9
3
93/9
4
94/9
5
95/9
6
96/9
7
97/9
8
98/9
9
99/0
0
2000
/01
2001
/02
2002
/03
n in
divi
dus
Fig. 51 : Distribution mensuelle
Fig. 49 : Distribution inter-annuelle 90-2003 (C. cristata, n=21)
Fig. 50 : Distribution géographique 2003 (n=2)
Fig. 49 : Distribution inter-annuelle 90-2003La distribution inter-annuelle montre que les apparitions de phoque à crête sont irrégulières sur notre littoral, maisrestent néanmoins fréquentes pour une espèce polaire sous nos latitudes. Dans les années 70 et 80 seuls 5 casconfirmés étaient répertoriés. Depuis le début des années 90, 21 cas sont recensés dont 9 en 2001. Annéedurant laquelle un phénomène d’invasion a été constaté sur l'ensemble de l'Atlantique nord au cours de l'été(Mignucci-Giannoni &Haddow, 2002).
Fig. 50 : Distribution géographique 2003Les deux découvertes de 2003 ont été réalisées sur la côte Atlantique. L’une dans les Landes, il s’agissait d’unjuvénile retrouvé mort. Et l’autre en Charente-Maritime dans le Marais Poitevin. Ce jeune mâle de 107 cm s’y estprobablement introduit par la Baie de l’Aiguillon et en remontant la Sèvre niortaise jusqu’à la commune dePuyravault.
Fig. 51 : Distribution mensuelle comparéeLes 2 animaux de 2003 ont été découverts en juillet, la distribution mensuelle montre que la majorité deséchouages a lieu habituellement en période estivale et au début de l’automne.
0
2
4
6
8
10
Nov
Déc
Janv
Fév
r
Mar
s
Avr
Mai
Juin
Juil
Aoû
t
Sep
t
Oct
mois
n in
divi
dus
2002-2003
Valeurs cumulées 90-2002
CRMM – septembre 2004 28
3. DISCUSSION GENERALE Les échouages sont des événements variables et imprévisibles. Néanmoins, les données collectées restenttrès précieuses car à l'heure actuelle elles ne peuvent être obtenues par d'autre moyen. Elles constituent laseule série historique concernant ces espèces en France et une des plus longues d'Europe. Cette approcheconserve aujourd'hui une très grande valeur d'observatoire environnemental, car elle fournit en direct une imagedes populations de mammifères marins qui vivent le long des côtes françaises. Les informations qu’offrent le suivi échouages sont complémentaires de celles collectées lors de campagnesdédiées à l’étude de la distribution en mer ou à l’étude des interactions avec les pêches. Pour le moment, cesdernières n’en sont qu’à leurs balbutiements en France. Le suivi des échouages permet donc, à faible coût,d'obtenir des informations sur le long terme et la possibilité de détecter des changements dans les séries enterme d’abondances relatives, de distributions géographique et temporelle, de composition spécifique, decauses de mortalité, etc. De 1990 à 2003, 7466 cas d’échouages pour les cétacés et 738 pour les phoques ont été recensés surl’ensemble du littoral par les correspondants du RNE. Les données collectées en 2003 sur 493 cétacés et 64pinnipèdes ont permis de confirmer ou d’infirmer certaines tendances, de mettre en évidence des anomaliesd’effectifs et l’apparition d’espèces peu communes sur nos côtes ou sous nos latitudes. Nous décrirons danscette dernière partie les principaux évènements de l’année 2003. Les cétacés : Comparativement aux 4 dernières années, l’année 2003 enregistre un nombre plus faible d’échouages. Lesannées présentant des effectifs anormalement élevés sont la plupart du temps le reflet de pics d’échouagesmultiples hivernaux sur la façade atlantique. Néanmoins, l’Atlantique n’a pas été épargnée par ce typed’évènement avec 172 petits cétacés retrouvés échoués entre fin janvier et mi-mars 2003. Ce chiffre est moinsimportant que ceux observés les hivers précédents : plus de 300 delphinidés lors des hivers de 1999, 2001 et2002 et près de 500 pour l’hiver 2000. Les zones les plus touchées par les échouages multiples de 2003 sontle Finistère et l’Aquitaine. Le dauphin commun reste l’espèce majoritairement représentée pendant l’hiver avec70 % des échouages. Les autopsies réalisées en hiver sur des animaux frais ne révèlent que très rarement desétats pathologiques sévères pour cette espèce. Mais les examens ont montré une fois de plus qu’une largeproportion d’individus présentaient des traces évidentes de captures accidentelles (48 % de la totalité desdauphins communs échoués sur la côte atlantique). Les collaborations entreprises depuis cette année avec lesprofessionnels de la pêche en Atlantique, ceux pratiquant la pêche au chalut pélagique en bœuf, devraientfournir d’ici quelques mois les premiers éléments de réponse à ces mortalités massives et proposer dessolutions pour limiter ces interactions. Si l’Atlantique a connu une légère diminution dans ses effectifs d’échouages, ce n’est pas le cas pour laManche et de la Méditerranée. L’augmentation observée depuis quelques années en Manche se confirme cette année avec 74 découvertes.Cette augmentation peut être expliquée par la recrudescence en échouage du marsouin communprincipalement en Manche et les apparitions de plus en plus fréquentes du dauphin commun en Manche ouest.Pour le marsouin commun les causes de mortalité correspondraient aussi bien à des pathologies, notammentfortes parasitoses et pneumonies courantes chez cette espèce en Mer du Nord, qu’à des capturesaccidentelles dans des engins de pêche (Kiszka, 2003 et T. Jauniaux comm. pers.). La recrudescence du marsouin commun est tout aussi visible en Atlantique depuis la même période, fin desannées 90. En 2003, sur les 32 marsouins communs examinés en Atlantique 1/3 d’entre eux présentaient destraces évidentes de captures accidentelles. Il apparaît clairement que nous devons nous interroger sur cephénomène : recrudescence de la fréquentation du marsouin le long de nos côtes, changement de pratiques depêche, dispersion par manque de disponibilité des ressources, état de santé critique des animaux, enfin ils’agit peut être de plusieurs facteurs combinés ? De même en Méditerranée, l’effectif de 2003 est anormalement élevé comparativement à la série historique,avec 140 cas contre une moyenne annuelle de 45 pour les 12 dernières années. C'est de loin l'année où il y aeu le plus d'échouages enregistrés, si l'on excepte l'année 1990 marquée par l'épidémie de morbillivirose (201
CRMM – septembre 2004 29
cadavres recensés). La situation observée en 2003 est d'autant plus préoccupante que près de 60 % de ceséchouages est survenue entre la mi-septembre et fin novembre, et pour moitié dans le Languedoc-Roussillon,principalement sur le dauphin bleu et blanc. Certaines autopsies montrent des lésions compatibles avec lemorbillivirus (F.Dhermain - GECEM, comm. pers.). Un autre chiffre préoccupant concerne le grand dauphin,dont 22 cadavres ont été découverts contre une moyenne annuelle de 5 environ ces dernières années.Plusieurs individus portaient des signes d'une capture accidentelle dans un engin de pêche (environ 40 %). Lataille des populations connues de cette espèce ne permettrait sans doute pas de supporter une telle mortalitésans conséquence démographique (F.Dhermain - GECEM, comm. pers.). Pour terminer sur les cétacés, nous nous arrêterons sur le caractère exceptionnel de l’échouage de 2péponocéphales (Peponocephala electra) vivants sur l’Ile d’Oléron au mois d’août 2003 (Van Canneyt et al.2004). Cette espèce vit habituellement dans les eaux tropicales ou subtropicales (40° N à 35°S) et n’avaitjamais été observée en France. D’ailleurs une seule observation est mentionnée pour les côtes européennes.Elle remonte à 1949 et concernait la découverte d’un crâne dans le sud de l’Angleterre (Mikkelsen et Sheldrick,1992). En Atlantique, elle serait plus commune dans sa partie sud-est et quelques échouages sont répertoriéssur les côtes de Mauritanie et du Sénégal (Perryman et al. 1994).
Cette espèce est observée hors de son aire de répartition, les causes de l’échouage de ces animaux erratiquesn’ont pu être clairement identifiées : accident ou affaiblissement lié à un long séjour d’errance et d’isolementsocial ? Nous pouvons aussi nous interroger sur le lien entre l’apparition de cette espèce et l’étéexceptionnellement chaud.
Nos collègues anglais (ORCA, BDRP, Company of Whales) ont aussi été témoins d’observations peucommunes dans le golfe de Gascogne. Pendant la même période, un mésoplodon de True (Mesoplodon mirus)était observé du pont supérieur du Pride of Bilbao (ferry reliant Portsmouth à Bilbao). En septembre un foumasqué (Sula dactylatra), oiseau marin tropical, a traversé le golfe posé sur ce même ferry. Et pour terminer,un groupe de cachalots composé de femelles et de juvéniles, fréquentant habituellement des latitudes plusbasses, a été observé pour la première fois dans le golfe de Gascogne (D. Walker – ORCA, comm. pers).
Coïncidence ou effet de la température ? Tout le monde s’accorde pour dire que la saison 2003 a étéexceptionnellement chaude, la température de surface dans le golfe de Gascogne a atteint les 23-24 °c aularge. Un tel niveau de température a déjà été observé mais rarement à une telle échelle et aussi longtemps(source IFREMER).
Ceci rappelle également que la surveillance à long terme d’espèces marines, par des organismes tels que ceuxconstituant le RNE, fournit un outil essentiel capable d’identifier les changements de distribution liés auxvariations environnementales.
Les pinnipèdes :
La saison 2002-2003 est typique en terme de distribution et d’abondance des échouages de phoques sur lelittoral français. Nous retiendrons que la progression des échouages de phoques veau-marin est confirmée parles observations réalisées en 2003 et que l’effectif de phoque gris est moins élevé que ceux observés cesdernières années.
L’année 2003 a été marqué par l’apparition d’un phoque veau-marin sur la façade atlantique. De mémoire duRNE seul 3 cas étaient formellement connus et le dernier remontant à 1984. Autant dire que la fréquentation duveau-marin est extrêmement rare au sud de la Bretagne.
Une grande partie de ces échouages a une origine principalement naturelle, notamment pour les phoquesretrouvés vivants qui représentent 44 % des cas dont 100 % de jeunes animaux. Le suivi des animaux mortsn’a permis d’apporter que très peu d’informations sur les causes de mortalité. Il s’agit soit de juvéniles n’ayantsurvécu à leur isolement, soit d’adultes mais le plus souvent en décomposition trop avancée pour réaliser desinvestigations poussées. Sur les 36 carcasses examinées, 4 portaient des traces évidentes de capturesaccidentelles, un phoque indéterminé, deux phoques gris en Bretagne et un phoque veau-marin à proximité dela Baie de Somme.
CRMM – septembre 2004 30
REFERENCES
Précédents rapports annuels
DUGUY, R. 1972. Rapport annuel sur les cétacés et les pinnipèdes trouvés sur les côtes de France, I Année 1971. Mammalia 36(3):517-520.DUGUY, R. 1973. Rapport annuel sur les cétacés et les pinnipèdes trouvés sur les côtes de France, II Année 1972. Mammalia 37(4):669-677.DUGUY, R. 1974. Rapport annuel sur les cétacés et les pinnipèdes trouvés sur les côtes de France, III Année 1974. Mammalia 38(3):545-555.DUGUY, R. 1975. Rapport annuel sur les cétacés et les pinnipèdes trouvés sur les côtes de France, IV Année 1974. Mammalia 39(4):689-701.DUGUY, R. 1976. Rapport annuel sur les cétacés et les pinnipèdes trouvés sur les côtes de France, V Année 1975. Mammalia 40(4):671-681.DUGUY, R. 1977. Rapport annuel sur les cétacés et les pinnipèdes trouvés sur les côtes de France, VI Année 1976. Ann. Soc. Sci. nat. Charente-
Maritime 6(4):308-317.DUGUY, R. 1978. Rapport annuel sur les cétacés et les pinnipèdes trouvés sur les côtes de France, VII Année 1977. Ann. Soc. Sci. nat. Charente-
Maritime 6(5):333-344.DUGUY, R. 1979. Rapport annuel sur les cétacés et les pinnipèdes trouvés sur les côtes de France, VIII Année 1978. Ann. Soc. Sci. nat. Charente-
Maritime 6(6):463-474.DUGUY, R. 1980. Rapport annuel sur les cétacés et les pinnipèdes trouvés sur les côtes de France, IX Année 1979. Ann. Soc. Sci. nat. Charente-
Maritime 6(7):615-632.DUGUY, R. 1981. Rapport annuel sur les cétacés et les pinnipèdes trouvés sur les côtes de France, X Année 1980. Ann. Soc. Sci. nat. Charente-
Maritime 6(8):803-818.DUGUY, R. 1982. Rapport annuel sur les cétacés et les pinnipèdes trouvés sur les côtes de France, XI Année 1981. Ann. Soc. Sci. nat. Charente-
Maritime 6(9):969-984.DUGUY, R. 1983. Rapport annuel sur les cétacés et les pinnipèdes trouvés sur les côtes de France, XII Année 1982. Ann. Soc. Sci. nat. Charente-
Maritime 7(1):121-135.DUGUY, R. 1984. Rapport annuel sur les cétacés et les pinnipèdes trouvés sur les côtes de France, XIII Année 1983. Ann. Soc. Sci. nat. Charente-
Maritime 7(2):189-205.DUGUY, R. 1985. Rapport annuel sur les cétacés et les pinnipèdes trouvés sur les côtes de France, XIV Année 1984. Ann. Soc. Sci. nat. Charente-
Maritime 7(3):349-364.DUGUY, R. 1986. Rapport annuel sur les cétacés et les pinnipèdes trouvés sur les côtes de France, XV Année 1985. Ann. Soc. Sci. nat. Charente-
Maritime 7(4):507-522.DUGUY, R. 1987. Rapport annuel sur les cétacés et les pinnipèdes trouvés sur les côtes de France, XVI Année 1986. Ann. Soc. Sci. nat. Charente-
Maritime 7(5):617-639.DUGUY, R. 1988. Rapport annuel sur les cétacés et les pinnipèdes trouvés sur les côtes de France, XVII Année 1987. Ann. Soc. Sci. nat. Charente-
Maritime 7(6):753-769.DUGUY, R. 1989. Rapport annuel sur les cétacés et les pinnipèdes trouvés sur les côtes de France, XVIII Année 1988. Ann. Soc. Sci. nat. Charente-
Maritime 7(7):781-808.DUGUY, R. 1990. Rapport annuel sur les cétacés et les pinnipèdes trouvés sur les côtes de France, XIX Année 1989. Ann. Soc. Sci. nat. Charente-
Maritime 7(8):929-960.DUGUY, R. 1991. Rapport annuel sur les cétacés et les pinnipèdes trouvés sur les côtes de France, XX Année 1990. Ann. Soc. Sci. nat. Charente-
Maritime 7(9):1017-1048.DUGUY, R. 1992. Rapport annuel sur les cétacés et les pinnipèdes trouvés sur les côtes de France XXI Année 1991. Ann. Soc. Sci. nat. Charente-
Maritime 8(1):9-34.VAN CANNEYT, O., DABIN, W. & COLLET, A. 1998. Synthèse sur les mammifères marins échoués sur le littoral français de 1992 à 1996. Rapport
CRMM pour le Ministère de l’Aménagement du Territoire et de l’Environnement, Direction de la Nature et des Paysages, Programme Observatoire duPatrimoine Naturel : 18p.
VAN CANNEYT, O. COLLET, A., LE COQ, K. & DABIN, W. 1998. Les échouages de mammifères marins sur le littoral français en 1997. Rapport CRMMpour le Ministère de l’Aménagement du Territoire et de l’Environnement, Direction de la Nature et des Paysages, Programme Observatoire duPatrimoine Naturel : 30p.
VAN CANNEYT, O., LENIERE, A. & COLLET, A. 1999. Les échouages de mammifères marins sur le littoral français en 1998. Rapport CRMM pour leMinistère de l’Aménagement du Territoire et de l’Environnement, Direction de la Nature et des Paysages, Programme Observatoire du PatrimoineNaturel : 25p.
VAN CANNEYT, O. HEINTZ, M. & PONCELET, E. 2000. Les échouages de mammifères marins sur le littoral français en 1999. Rapport CRMM pour leMinistère de l’Aménagement du Territoire et de l’Environnement, Direction de la Nature et des Paysages, Programme Observatoire du PatrimoineNaturel : 24p.
VAN CANNEYT, O. 2001. Les échouages de mammifères marins sur le littoral français en 2000. Rapport CRMM pour le Ministère de l’Aménagement duTerritoire et de l’Environnement, Direction de la Nature et des Paysages, Programme Observatoire du Patrimoine Naturel : 26p.
VAN CANNEYT, O. 2002. Les échouages de mammifères marins sur le littoral français en 2001. Rapport CRMM pour le Ministère de l’Ecologie et duDéveloppement Durable, Direction de la Nature et des Paysages, Programme Observatoire du Patrimoine Naturel : 24p.
VAN CANNEYT, O & DOREMUS G. 2003. Les échouages de mammifères marins sur le littoral français en 2002. Rapport CRMM pour le Ministère del’Ecologie et du Développement Durable, Direction de la Nature et des Paysages, Programme Observatoire du Patrimoine Naturel : 28p.
Littérature citée
DHERMAIN, F. 2003. Les échouages de cétacés en Méditerranée, années 1999 à 2002. Rapport Parc National de Port-Cros, contrat 02*12 : 83p.KISZKA, J. 2003. Statut préliminaire et conservation du marsouin commun, Phocoena phocoena dan sle nor de la France. Le Héron 36(1) : 15-27.MIGNUCCI-GIANNONI, A.A. & HADDOW, P. 2002. Wandering hooded seals. Science 295 (5555) : 627-628.MIKKELSEN A.M. & SHELDRICK M. 1992. The first recorded stranding of a melon-headed whale (Peponocephala electra) on the European coast. J. Zool.
(Lond.) 227 : 326-329.VAN CANNEYT, O., SPITZ, J., DOREMUS, G., DABIN, W., ANSELME, G., MESLIN, J.R., BRENEZ, C. and RIDOUX, V. 2004. First report on Melon-
headed whales (Peponocephala électra) stranded alive on the European coast. 18th Conference of the European Cetacean Society, Kolmarden, 29-31March.
PERRYMAN W.L., AU D.W., LEATHERWOOD S. & JEFFERSON T.A. 1994. Melon-headed Whale – Peponocephala electra (Gray, 1846). In : S.H.Ridgway and Sir R. Harrison (Eds). Handbook of Marine Mammals. Vol.5. The first book of dolphins . Academic Press. 363-386.
CRMM – septembre 2004 31
ANNEXE - Liste des mammifères marins échoués
sur le littoral français en 2003
Cétacés
Delphinus delphis (Linnaeus, 1758) Dauphin communStenella coeruleoalba (Meyen, 1833) Dauphin bleu et blancTursiops truncatus (Montagu, 18221) Grand dauphinGlobicephala melas (Traill, 1809) Globicéphale noirGrampus griseus (Cuvier, 1812) Dauphin de RissoLagenorhynchus albirostris (Gray, 1846) Lagénorhynque à bec blancOrcinus orca (Linnaeus, 1758) Orque (ou épaulard)Peponocephala electra (Gray, 1846) Péponocéphale (ou dauphin d’électre)Phocoena phocoena (Linnaeus, 1758) Marsouin communKogia breviceps (de Blainville, 1838) Cachalot pygméePhyseter macrocephalus (Linnaeus, 1758) CachalotZiphius cavirostris (Cuvier, 1823) Ziphius (ou baleine à bec de Cuvier)Balaenoptera physalus (Linné, 1758) Rorqual communBalaenoptera acutorostrata (Lacépède, 1804) Petit rorqual (ou rorqual à museau pointu)