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JULY FRASER
STRUCTURE FACTORIELLE D’UNE VERSION
FRANÇAISE DU NURSING HOME BEHAVIOR
PROBLEM SCALE
Mémoire doctoral présenté à la Faculté des études supérieures et postdoctorales de l’Université Laval
dans le cadre du programme de doctorat en psychologie
pour l’obtention du grade de Docteur en psychologie (D.Psy)
ÉCOLE DE PSYCHOLOGIE FACULTÉ DES SCIENCES SOCIALES
Symptômes comportementaux et psychologiques de la démence .................................................. 4 Variables associées aux symptômes comportementaux de la démence .......................................... 6 Mesures des troubles de comportement .......................................................................................... 8
Limites de l’étude .......................................................................................................................... 55 Implications et pistes de recherche................................................................................................ 55
Tableau 1: Instruments de mesure des troubles de comportement en milieu d’hébergement traduits en français.
Tableau 2: Études sur la structure factorielle du Nursing Home Behavior Problem Scale.
Chapitre 2
Tableau 1: Études sur la structure factorielle du Nursing Home Behavior Problem Scale.
Tableau 2: Caractéristiques des participants.
Tableau 3: Indices de saturations et communalités de la structure factorielle de la version française du NHBPS.
Tableau 4: Résultats des analyses de comparaison entre les variables associées aux symptômes comportementaux de la démence.
Tableau 5 : Corrélations (r de Pearson) entre les caractéristiques des usagers et de l’environnement et les symptômes comportementaux de la démence.
CHAPITRE 1 - INTRODUCTION GÉNÉRALE
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Introduction
Le vieillissement de la population constitue une réalité incontournable et plusieurs
chercheurs, cliniciens et décideurs publics s’intéressent au déclin cognitif associé à l’âge et, plus
particulièrement, aux démences (Bondi, Salmon, & Kaszniak, 2009). Celles-ci sont caractérisées
par une altération de la mémoire combinée à l’apparition d’au moins un déficit cognitif parmi
l’aphasie, l’apraxie, l’agnosie ou une dégradation des fonctions exécutives. Les déficits constituent
une détérioration par rapport au niveau de fonctionnement antérieur et altèrent les activités
professionnelles et sociales. La démence peut être causée par une affectation médicale générale,
par l’utilisation de substances ou une combinaison de ces facteurs. Le diagnostic ne peut être
posé si les déficits apparaissent lors d’un délirium (American Psychiatric Association, 2003). Des
changements au niveau des émotions et de la personnalité sont également fréquents mais ces
modifications ne sont pas une condition nécessaire au diagnostic d’une démence (Bondi et al.,
2009).1
Selon une recension systématique d’études publiées sur les taux mondiaux de prévalence
des démences, environ 3.90 % des personnes âgées de 60 ans et plus en sont atteintes (Ferri et al.,
2005). Si aucune stratégie préventive efficace n’est développée dans les prochaines années, il est
estimé que le nombre de cas de démence doublera tous les 20 ans, atteignant 42 millions de
personnes en 2020 et 81 millions en 2040. Puisque le facteur de risque le plus important est le
vieillissement, la prévalence augmente considérablement avec l’avancement en âge. En
Amérique du Nord, 6.40 % des personnes âgées de 60 ans et plus sont atteintes d’une démence et
la prévalence double tous les 5 ans après l’âge de 65 ans (Bondi et al., 2009; Ferri et al., 2005).
En ce qui concerne l’incidence, environ 4.6 millions de nouveaux cas de démence sont déclarés
par année mondialement (Ferri et al., 2005). Au Canada, ce sont environ 60 150 personnes qui
reçoivent un diagnostic de démence chaque année (The Canadian Study of Health and Aging
Working Group, 2000).
1 À noter que plusieurs changements sont prévus à la prochaine édition du Manuel Diagnostique et Statistique des Troubles Mentaux (DSM-V) dont le remplacement du terme « démences » par l’appellation
« troubles neurocognitifs majeurs ».
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La maladie d’Alzheimer est la forme de démence la plus répandue, représentant
approximativement la moitié des cas (Bondi et al., 2009). La nature des déficits de la maladie ainsi
que l’évolution des symptômes varient considérablement d’une personne à l’autre. Reisberg, Ferris et
Franssen (1985) ont proposé une description des phases évolutives de la maladie. Le premier stade est
l’absence de déclin cognitif, signifiant que la personne ne rapporte aucune plainte ni trouble apparent.
Par la suite, un déclin cognitif très léger se manifeste par des oublis mineurs et une difficulté à trouver
les mots justes. Lorsqu’un déclin cognitif léger est présent, l’entourage de la personne remarque des
déficits de la mémoire, lesquels se confirment lors d’évaluations neuropsychologiques. Suivent les
stades du déclin cognitif moyen et moyennement grave caractérisés respectivement par un besoin
d’assistance pour accomplir les tâches de la vie quotidienne et une incapacité à vivre seul. L’individu
a de la difficulté à reconnaître les personnes qu’il voit moins régulièrement. Les stades de déclin
cognitif grave et très grave sont caractérisés par une perte d’autonomie totale, une rigidité motrice,
des comportements incohérents et une reconnaissance sporadique des proches.
La démence à corps de Lewy est la deuxième forme de démence la plus répandue après la
maladie d’Alzheimer, affectant jusqu’à 30.50 % des personnes souffrant de démence selon certaines
estimations (Zaccai, McCracken, & Brayne, 2005). Elle est caractérisée par une fluctuation des
capacités attentionnelles ainsi que des hallucinations visuelles récurrentes. Des symptômes
parkinsoniens, tels que des tremblements, de la rigidité et une perte d’expression faciale, sont
manifestés par près de 75% des personnes atteintes (Sreenath & Barber, 2009). Les troubles de
mémoire apparaissent plus tardivement dans l’évolution de la maladie. D’autres caractéristiques
comprennent des chutes répétées, des pertes de conscience fréquentes, une sensibilité aux
antipsychotiques et des symptômes dépressifs (McKeith & O'Brien, 1999).
La démence vasculaire représente en moyenne 8 à 15 % des cas de personnes souffrant de
déficits cognitifs (Jellinger, 2008). Elle résulte d’un blocage ou d’une maladie du système
vasculaire qui empêche le sang d'atteindre une partie du cerveau, entraînant ainsi la mort de
cellules et provoquant des symptômes de démence. Le diagnostic de démence vasculaire se pose
lorsqu’il y a présence d’un déclin cognitif significatif manifesté par des difficultés mnésiques,
juxtaposées à au moins un déficit cognitif tel que l’apraxie, l’agnosie, l’aphasie ou des difficultés au
niveau des fonctions exécutives. Les caractéristiques cliniques consistent en des troubles de la
marche, une exagération des réflexes ostéo-tendineux, une paralysie pseudo-bulbaire et une faiblesse
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au niveau des extrémités (American Psychiatric Association, 2003). Par ailleurs, la maladie présente
une évolution variable, dépendamment de la localisation et de l’étendue de la lésion (focale, diffuse,
petits ou larges vaisseaux etc.) (Jellinger, 2008).
La démence fronto-temporale affecte environ .015 % des personnes âgées de moins de 65 ans
et se développe assez tôt, soit avant l’âge de 60 ans (Ratnavalli, Brayne, Dawson, & Hodges, 2002).
Deux profils de la maladie sont reconnus : (a) la variante comportementale, constituée d’une
détérioration progressive dans le fonctionnement social et la personnalité (par exemple, une
désinhibition ou un manque d’introspection), de l’apathie, un manque d’empathie, des
comportements stéréotypés et des déficits exécutifs avec préservation partielle de la mémoire et des
fonctions visuo-spatiales et (b) l’aphasie primaire progressive, décrite comme des difficultés au
niveau des facultés langagières. Selon la nature des déficits, elle peut être divisée en aphasie
Note. † p < .10, *p < .05, **p < .01. NHBPS=Nursing Home Behavior Problem Scale, CA-NC=comportements agressifs/non-coopératifs,
DI=déplacements inappropriés, TS=troubles du sommeil, CI=comportements irrationnels, CA=comportements agités
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CHAPITRE 3 - CONCLUSION GÉNÉRALE
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Conclusion
Le premier objectif de ce mémoire était de vérifier la structure factorielle de la version
française du NHBPS auprès de personnes atteintes de démence. Un deuxième objectif était de
documenter les variables associées aux dimensions sous-jacentes de cet instrument. Les données
ont été obtenues auprès de personnes âgées atteintes de démence résidant en centre
d’hébergement (N=155). Ce chapitre discute des principaux résultats de l’étude, de ses limites et
propose des pistes de réflexion et des implications pour des recherches futures.
Résultats
L’objectif principal de cette étude était de déterminer la structure factorielle de la version
française du NHBPS auprès de personnes atteintes de démence résidant en centre d’hébergement.
L’analyse factorielle confirmatoire démontre que le modèle à six dimensions proposé par Ray et
al. (1992) et celui à cinq dimensions de Crotty et al. (2004) n’offrent pas d’adéquation
satisfaisante avec les données obtenues à partir de la version française du NHBPS. Les résultats
de l’analyse en composantes principales suggèrent une solution comprenant cinq dimensions.
Celles-ci sont respectivement les comportements agressifs ou non-coopératifs, les troubles du
sommeil, les déplacements inappropriés, les comportements irrationnels et les comportements
agités. Ces cinq dimensions expliquent 58 % de la variance totale.
Quelques différences sont notées entre nos résultats et les travaux antérieurs. Par exemple,
la dimension « comportements inappropriés » suggérée par Ray et al. (1992) est modifiée dans
nos résultats par des « déplacements inappropriés ». De plus, la dimension « comportements
irrationnels ou agités » identifiée par ces chercheurs émerge comme deux dimensions uniques de
trois items chacun dans nos résultats. Les divergences de résultats peuvent être expliquées par les
différentes méthodes d’analyse des données utilisées ainsi que par des différences sur le plan de
l’échantillonnage, entre autres la présence de delirium chez nos participants. Malgré le manque
d’adéquation de nos données à d’autres solutions factorielles du NHBPS, on peut observer
certaines similitudes pour ce qui est de notre solution en cinq facteurs. En effet, celle-ci se
rapproche de celle à six facteurs obtenus par Ray et al. et les dimensions « comportements
agressifs ou non-coopératifs » et « troubles du sommeil » sont similaires à ceux proposés dans
leur modèle.
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On retrouve d’autres exemples de variabilité de structures factorielles dans la littérature.
L’analyse confirmatoire de l’IACM dans l’étude de Landreville et al. (2007) a démontré que le
modèle à trois facteurs de Cohen-Mansfield, Marx et Rosenthal (1989) ne concorde pas avec les
données de la version française de l’instrument. Les indices de saturation obtenus étaient faibles
pour deux des trois facteurs. À la suite d’une analyse exploratoire, les auteurs ont obtenu une
solution à six composantes. Une extraction des facteurs a été utilisée afin de faciliter
l’interprétation des résultats, celle-ci proposant une structure à trois facteurs: l’agitation physique
avec agressivité, l’agitation verbale et l’agitation physique sans agressivité. Les trois facteurs
expliquent 43.80 % de la variance totale, ce qui est moins élevé que celle de 58 % obtenue dans
ce mémoire. Également, l’étude de Cabassa, Lagomasino, Dwight-Johnson, Hansen et Xie (2008)
axée sur l’analyse confirmatoire du Revised Illness Perception Questionnaire chez une
population latino-américaine, indique un manque d’adéquation aux données. Les indices de
saturation sont inférieurs à .40 pour trois items du questionnaire. À la suite du retrait de ces items,
le modèle est devenu plus adéquat malgré de faibles indices de saturation. Le modèle final
comprend 24 items sur les 27 originaux. Dans le même ordre d’idées, Chachamovich, Fleck,
Trentini, Laidlaw et Power (2008) n’ont pas trouvé une bonne adéquation aux données de la
version brésilienne de l’Attitude to Aging Questionnaire. Le questionnaire final comprend 24
questions sur les 38 originales. Ces différentes études suggèrent la possibilité que la structure
factorielle d’un questionnaire varie selon le contexte culturel dans lequel il est utilisé. Des
différences méthodologiques, telles que la provenance et la taille des échantillons de même que le
type d’analyses réalisées, peuvent également contribuer à cette variabilité.
Un objectif secondaire de l’étude était de documenter les variables associées au score
global de même qu’aux dimensions sous-jacentes du NHBPS. Nos résultats présentent des
similitudes avec ceux obtenus par Ray et al. (1992), car ils montrent également des associations
avec l’utilisation de médication sédative et la sévérité des troubles cognitifs. Nous avons
également examiné les liens entre les troubles de comportement et différentes caractéristiques des
participants et de leur environnement. Les résultats montrent que la dépression est corrélée avec
tous les facteurs du NHBPS. De plus, la détérioration cognitive, les difficultés de sommeil, la
consommation d’antipsychotiques et de benzodiazépines, la contention physique et demeurer
dans un environnement non-adéquat sont toutes des variables qui sont associées à un score plus
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élevé au NHBPS et à ses différentes dimensions sous-jacentes. Algase et al. (1996) et Cohen-
Mansfield (2000) ont tous discuté du lien entre les SCD et ces caractéristiques.
On note également quelques différences entre nos résultats et ceux de travaux antérieurs.
Dans notre étude, la participation à des activités physiques est associée à davantage de
déplacements inappropriés, tandis que le sexe de la personne ne semble pas influencer la
manifestation des comportements agressifs. Toutefois, Cohen-Mansfield (2000) suggère que les
comportements physiques non agressifs surviennent lorsque la personne ne participe à aucune
activité et que les hommes manifestent davantage de comportements agressifs que les femmes.
Limites de l’étude
Cette étude comporte certes quelques limites. Il est généralement recommandé d’identifier
la structure factorielle d’un instrument à partir d’un nombre minimum d’observations, soit
environ cinq par variable. Puisque le questionnaire est composé de 29 variables et que la taille de
l’échantillon est de 155, ce ratio est respecté mais il serait souhaitable de vérifier nos résultats
avec un échantillon plus grand (Schumacker & Lomax, 2004). De plus, la solution factorielle
suggérée n’a pas été confirmée auprès d’un second échantillon indépendant. Également, lors de la
passation du questionnaire, la fidélité inter-juges n’a pas été vérifiée. Les réponses données par
l’infirmière de recherche peuvent être influencées par sa perception. Enfin, malgré une variance
totale de 58 %, une portion substantielle des SCD n’est pas expliquée par le NHBPS. Malgré ces
limites, nous concluons que la structure factorielle de la version française du NHBPS est
adéquate pour les personnes atteintes de démence bien qu’elle diffère sensiblement d’autres
solutions identifiées pour la version originale anglaise de cet outil.
Implications et pistes de recherche
Les résultats de ce mémoire ont plusieurs implications pratiques. Les troubles de
comportement chez les personnes atteintes de démence sont une problématique majeure pour le
milieu de la santé. L’intérêt grandissant envers ces troubles dans les dernières années démontre
l’importance de disposer d’échelles d’évaluation fiables et valides. Seulement quatre instruments
de mesure ont été traduits en français pour mesurer spécifiquement les troubles de comportement
dans les centres d’hébergement. Certains de ces instruments ciblent des comportements plus
spécifiques et d’autres mesurent des manifestations plus générales.
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Il est important que les chercheurs et les cliniciens prennent en considération quelques
particularités des instruments de mesure afin de faire un choix éclairé. L’IACM est l’instrument à
privilégier si l’on désire couvrir l’ensemble des manifestations d’agitation et documenter les
variables qui y sont associées. D’autre part, si la préoccupation est d’évaluer des comportements
plus généraux et avoir un portrait global de l’usager (par exemple, sa propreté personnelle, son
irritabilité et ses aptitudes sociales), le NOSIE-30 est l’outil à préconiser. Le NPI-ES est le
meilleur instrument à utiliser lorsqu’on veut mesurer à la fois des symptômes psychologiques et
comportementaux. De plus, cet outil évalue la fréquence, la gravité et la perturbation du
comportement sur les occupations professionnelles du soignant. Enfin, le NHBPS est l’outil le
plus approprié si l’on veut mesurer des troubles de comportement habituellement traités avec des
médicaments antipsychotiques et des contentions physiques. La sensibilité de cet instrument aux
effets de programmes visant à réduire l’utilisation des antipsychotiques a déjà été démontrée
(Monette et al., 2008; Ray et al., 1993). Également, le NHBPS et le NPI-ES sont les seuls
instruments mesurant les troubles du sommeil. Puisque cette dimension est ressortie comme un
facteur principal dans nos résultats ainsi que dans l’étude de Ray et al., il pourrait s’avérer
pertinent d’utiliser ces outils afin de mesurer ce type de comportement.
L’évaluation des troubles de comportement à l’aide d’un questionnaire comporte
plusieurs avantages. En effet, la passation est d’une durée très courte (entre 5 et 10 minutes), est
peu coûteuse et nous donne des informations sur plusieurs SCD en peu de temps. On peut
également administrer un questionnaire à plusieurs personnes dans un court délai, ce qui est
favorable à la fois pour les praticiens et les chercheurs. Toutefois, cette méthode comporte
également des limites. D’une part, les questionnaires requièrent une évaluation rétrospective sur
quelques jours. Cet aspect peut influencer les résultats puisqu’on doit se fier uniquement sur le
souvenir de la personne qui utilise l’outil. De plus, les membres du personnel travaillant de nuit
n’observent pas les mêmes manifestations comportementales que le personnel sur le quart de
travail de jour. Par exemple, les items concernant les troubles du sommeil ne peuvent être
observés par un infirmier travaillant le jour. Il faut donc souvent prévoir faire compléter l’outil
par des membres du personnel de différents quarts de travail.
L’observation in vivo peut être envisagée comme une alternative aux questionnaires. En
effet, cette méthode permet de mesurer directement la fréquence ainsi que la durée des
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comportements manifestés par l’usager. Cette mesure est également plus objective qu’un
questionnaire puisque les comportements sont observés en temps réel. En effet, l’observation
diminue les biais mnésiques rencontrés lors de la passation d’un questionnaire. Par contre,
quelques contraintes peuvent être rencontrées lors de l’utilisation d’une telle méthode. Sur le plan
des ressources, les techniques et outils d’observation sont coûteux et moins faciles d’accès qu’un
questionnaire. De plus, le temps de travail du personnel soignant peut être perturbé si un
employé doit observer un usager durant une longue période de temps. Il faut donc prévoir
suppléer au temps consacré à l’observation (par exemple, en embauchant un autre employé).
L’observation d’enregistrements sur vidéo est une autre option à envisager, mais ne résout pas la
difficulté puisqu’il est nécessaire de bénéficier d’une longue période de temps afin de visionner
l’enregistrement. D’un point de vue éthique, il peut aussi s’avérer perturbant pour une personne
de se sentir observée pendant une longue période de temps, ceci pouvant même influencer son
comportement. Également, la famille de l’usager peut hésiter ou refuser de donner son
consentement à l’observation d’un proche pendant plusieurs heures.
La combinaison du questionnaire et de l’observation in vivo peut être une option
intéressante afin d’optimiser l’objectivité des résultats tout en contrant les différents problèmes
rencontrés avec les deux méthodes. En effet, on peut observer un usager durant des périodes
brèves mais bien sélectionnées afin de quantifier le temps moyen de la manifestation du
comportement et administrer un questionnaire tel que le NHBPS. Cette solution nous semble
optimale pour dépister et comprendre les troubles de comportement manifestés par l’usager.
Notre étude est la première à déterminer la structure factorielle du NHBPS depuis sa
traduction en français. La traduction et la validation du NHBPS est utile tant pour les chercheurs
que les cliniciens travaillant auprès de francophones. Ainsi, il est possible de disposer non
seulement d’un score global mais également de scores correspondant à différents sous-types de
troubles du comportement. La traduction de questionnaires dans une autre langue s’avère
beaucoup plus efficient que de développer une nouvelle échelle. Le NHBPS s’avère être un outil
de choix afin d’évaluer les comportements perturbateurs chez les personnes âgées atteintes de
démence et résidant en centre d’hébergement. En effet, il est simple, peu coûteux et sa passation
est rapide. Des études avec un échantillon plus grand s’avèrent nécessaires afin de confirmer la
structure factorielle que nous avons identifiée.
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