Séquence 3 : SANS TITRE Citation à trouver Objet d’étude : la littérature d’idées et la presse du XIXe siècle au XXIe siècle Problématique : Comment la littérature et la presse luttent-elles contre la discrimination ? 1. Victor Schoelcher Abolition immédiate de l’esclavage (1842) GH 2. Pierre André Taguieff Pourquoi être anti raciste, 1997 GH 3. Henri Marrou, France ma patrie, 1956 Lecture cursive : Speed booking HDA : - Campagne de pub Benetton « Ange et démon » (1991) - Hergé, Tintin au Congo, 1946 - Man Ray Noire et blanche - Ousmane Sow, Guerrier massaï , Victor Hugo - Documents complémentaires : Nelson Mandela, discours de Stockholm, 1993 - Roland Barthes Mythologies, « Bichon chez les Nègres » (1957) Étude de la langue : - les outils de cohésion textuelle Méthode : - contraction de texte - paragraphe argumenté - Lecture linéaire : les procédés spécifiques à la prose. Activité proposée à la classe : Proposer un titre pour la séquence
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Séquence 3 : SANS TITRE Citation à trouver
Objet d’étude : la littérature d’idées et la presse du XIXe siècle au XXIe siècle
Problématique : Comment la littérature et la presse luttent-elles contre la
discrimination ?
1. Victor Schoelcher Abolition immédiate de l’esclavage (1842) GH
2. Pierre André Taguieff Pourquoi être anti raciste, 1997 GH
3. Henri Marrou, France ma patrie, 1956
Lecture cursive :
Speed booking
HDA :
- Campagne de pub Benetton « Ange et démon » (1991)
- Hergé, Tintin au Congo, 1946
- Man Ray Noire et blanche
- Ousmane Sow, Guerrier massaï , Victor Hugo
- Documents complémentaires : Nelson Mandela, discours de Stockholm, 1993
- Roland Barthes Mythologies, « Bichon chez les Nègres » (1957)
Étude de la langue :
- les outils de cohésion textuelle
Méthode :
- contraction de texte - paragraphe argumenté
- Lecture linéaire : les procédés spécifiques à la prose.
Activité proposée à la classe :
Proposer un titre pour la séquence
Speed booking des LC
Je ne sais pas où mettre :
- Illustration extraite d’un livre de lecture de 1877, Le Tour de la France par deux enfants, de Georges Bruno
- Dossier sur l’affaire Dreyfus, avec mention de « J’accuse »
Programme de la séquence :
✓ Séance 1 : Entrée dans le thème : trois textes à résumer (par ilôts,
retrouver les différentes idées) :
✓ Tzvetan Todorov, Nous et les autres – La réflexion française sur la diversité humaine, 1989
✓ Albert Memmi, Ce que je crois, 1985
✓ Claude Levi-Strauss, Race et Histoire, Unesco, 1961
Séance 5 : Proposition d’outils pour les différents arguments (demi
groupe) : outils procédés
Pierre-André Taguieff Pourquoi être antiraciste ? (1997)
Pierre-André Taguieff a écrit de nombreuses études sur les formes contemporaines du racisme. Dans un petit livre destiné au grand public, il pose cette question simple en apparence : « Pourquoi être antiraciste ? » Dans ce passage, il montre que la réponse ne peut pas, et surtout ne doit pas, être tributaire d'une « vérité scientifique » qui prétendrait régler le problème.
Deuxième réponse, au nom de la vérité, voire de la vérité scientifique et du progrès de la
connaissance : pour lutter contre la puissance du faux et du mensonge. L'antiracisme se
définit, et par là s'autofonde, comme un discours de vérité, porté par le devoir de
combattre les idées fausses, les jugements erronés, les raisonnements incorrects, les
théories pseudo-explicatives ou les pseudo-théories scientifiques. Ce faisant,
l'antiracisme lie son destin à celui des vérités scientifiques, inséparables de théories qui
évoluent, varient, ou disparaissent pour faire face à d'autres théories. Cependant, s'il est
vrai qu'aujourd'hui rien ne permet, du point de vue de la génétique des populations, de
découper l'espèce humaine en races distinctes définies de façon typologique, rien ne nous
assure qu'il en sera de même demain.
Face à ceux qui croient pouvoir se contenter de lutter contre le racisme en expliquant aux
ignorants que les races humaines sont des fictions en ce qu'elles paraissent actuellement
dénuées de fondement génétique, le généticien Pierre-Henri Gouyon pose le vrai problème,
c'est-à-dire le reformule : « Et si elles en avaient un? Faudrait-il être raciste pour autant?
Non. Une part gigantesque de l'activité humaine consiste à se battre depuis toujours
contre ce que son environnement veut lui imposer. Quoi que l'on puisse démontrer, la
Nature n'a pas à dicter ma morale. » La récusation morale du racisme paraît plus solide,
indépendamment de toute référence à la scientificité actuelle ou future de telle ou telle
thèse « raciste ». L'impératif moral est inconditionnel1, et son message antiraciste d'une
grande clarté : en ce qu'il abolit ou nie la dignité humaine, le racisme doit être absolument
condamné. Encore faut-il préciser en quoi la dignité humaine est affectée par les diverses
Voici un extrait de Tintin au Congo, bande dessinée parue en 1946.
Tintin au Congo
Objectifs : passer d’une observation à une analyse
Percevoir les connotations que peut porter une image.
Consigne : Montrez que ce document présente des connotations
racistes.
→ Une telle consigne implique que l’on produise une réponse
argumentée. Il faudra donc discerner quelle est la thèse à défendre et
quels arguments on peut utiliser.
Thèse : Ce document a des connotations racistes.
→ Il faudra donc commencer par observer le texte et les images pour avoir
des éléments de réponse. On les classera ensuite du moins important au
plus important.
On pourra choisir un plan en deux parties :
I. La représentation de l’Afrique s’appuie sur des clichés
II. Les vignettes tendent à dévaloriser les Noirs
Étapes du travail :
- Après l’analyse du sujet, une fois que l’on a repéré la thèse à défendre,
il faut commencer par construire le plan, i.e. choisir les arguments que l’on
va utiliser.
- C’est seulement après avoir fait le plan au brouillon que l’on écrira
l’introduction et la conclusion.
Construction du plan :
I. La représentation de l’Afrique s’appuie sur des clichés
1. Un décor « typique »
Le dessin a recours à l’imagerie traditionnelle des empires coloniaux
lorsqu’ils représentent l’Afrique.
Ex : on trouve une case en arrière plan.
Voie de chemin de fer → idée que la métropole apporte la civilisation dans
les colonies. D’ailleurs, une opposition nature/culture marquée par le
contraste entre la voiture et la maison (la voiture est plus grande que la
case, ce qui insiste sur son importance, et, de façon implicite, sur sa
supériorité).
2. Représentation caricaturale des Noirs
Bouche énorme. Cheveux crépus.
Dans la deuxième vignette : presque tous identiques.
➔ L’Autre n’est pas représenté fidèlement mais se réduit à des
stéréotypes ; une représentation simpliste.
Transition : Ces clichés véhiculent des connotations racistes
II. Les vignettes tendent à dévaloriser les Noirs
1. Les personnages noirs sont ridiculisés
Texte : nom du peuple (« les Babaoro’m ») = référence explicite à une
pâtisserie. → aucune crédibilité, ridicule
Image : les personnages noirs se sont vêtus de vêtements européens
mais ils semblent déguisés, comme si les vêtements « civilisés » n’étaient
pas faits pour eux. Ex : cravate sur torse nu, bottes trop grandes, homme
féminisé, plume qui évoque une animalisation…
2. Les personnages noirs sont placés en situation d’infériorité
Texte : langage déstructuré → connote un manque d’intelligence.
Les personnages noirs portent le personnage blanc ; ils sont littéralement
à ses pieds. Composition de l’image : Tintin (blanc) dans partie
supérieure/ Noirs dans partie inférieure → semble indiquer une infériorité
de ces derniers. De plus, ils sont au même niveau que le chien : de façon
inconsciente, l’animalisation apparaît encore une fois.
Rédaction de l’introduction :
Il faut présenter le document puis évoquer la thèse à défendre et rappeler
les définitions des notions clés.
Rédaction de la conclusion :
Il faut rappeler les idées importantes que l’on a trouvées dans le cours du
devoir.
Séquence 3 - L’autre e(s)t moi
Henri Marrou, « France, ma patrie », Le Monde, 5 avril 1956
Libres opinions
FRANCE, MA PATRIE…
Par Henri MARROU, professeur à la Sorbonne
Le gouvernement se montre très soucieux de parer à toute manœuvre malfaisante
de démoralisation de l’armée ; […] est-il aussi attentif à ce qui porte atteinte au moral de
la nation ?
Je ne suis ni journaliste professionnel ni homme politique : je témoigne ici en simple
citoyen que sa conscience tourmente et qui constate n’être pas le seul à éprouver cette 5 lourde gêne, cette inquiétude, cette angoisse.
Le moral du pays est atteint
En deux ou trois semaines une étrange torpeur s’est emparée de l’opinion ou de
ceux qui la manifestent. À la menace de voir exercer « un certain contrôle » sur la presse
et la radio, celles-ci ont réagi on s’imposant, semble-t-il, une sévère autodiscipline. Le 10 résultat c’est qu’à nouveau nous prenons l’écoute de la radio suisse et nous comptons
pour être informés sur la presse étrangère […].
Parlant, une fois encore en tant que simple citoyen, je dis que cela n’est pas très
bon pour le moral du pays. Aussi bien commence-t-on à entendre ici ou là d’étranges
voix chuchoter. Il y a les prétendus réalistes : l’Indochine perdue, il faut tenir l’Afrique du 15 Nord1 ; la Tunisie et le Maroc abandonnés à la légère, l’Algérie est notre dernière
tranchée, ou c’en est fait de la puissance française… Même les milieux religieux sont
atteints : je m’entends partout rappeler au devoir chrétien de dévouement à la patrie ;
d’autres s’avisant que l’islam implique la notion de guerre sainte, s’en vont dénicher dans
les greniers théologiques le thème poussiéreux de la croisade… […] 20
Double solidarité
Certes je me sais et me sens profondément solidaire de ceux qu’on appelle assez
étrangement « les Français d’Algérie », de la population algérienne d’origine et de
mœurs européennes, sans distinguer ceux dont les pères sont venus de France même,
d’Espagne, de Malte ou d’ailleurs. Ils sont mes frères français, et que leur caractère 25 m’inspire sympathie ou réserve c’est là un fait (quand mon frère ou mon fils seraient pour
moi un objet de honte ils n’en seraient pas moins mon fils ou mon frère). […]
Cela dit, comment ne me sentirais-je pas également solidaire de ceux que
l’ordonnance du 7 mars 19442 a appelés « les Français musulmans » ? Les ayant
1 Référence aux guerres de « décolonisation » : la guerre d’Indochine (1945-1954) aboutit à la séparation du Vietnam en deux états indépendants ; la Tunisie et le Maroc accèdent à l’indépendance en 1956. 2 L’ordonnance du 7 mars 1944 proclame « l’égalité des droits et devoirs entre Français musulmans et Français non musulmans » et confère l’électorat aux Algériens musulmans.
conquis autrefois, nous les avons pris en charge ; aussi bien n’avons-nous jamais hésité 30 à les intégrer à notre nation, aussi longtemps qu’il s’agissait de travailler pour elle dans
nos usines et nos chantiers, de combattre ou de mourir ; hier encore, traversant la
Beauce, je me suis arrêté devant un cimetière militaire à dénombrer les tombes
marquées du croissant de l’Islam de soldats tombées pour la France, sacrifiés pour
retarder la retraite de l’été 1940… 35
Le fait que notre association ait pour origine la conquête n’est à mes yeux ni une
justification suffisante, comme le pensent les réalistes, ni une tare ineffaçable, comme
l’estiment les idéalistes, bien naïfs à mes yeux d’historien. Car enfin bien des provinces
françaises ont été à l’origine annexées par le fer et par le feu : pour ne pas remonter à la
croisade albigeoise, les Franc-Comtois n’ont pas oublié de quelles horreurs s’est 40 accompagnée la conquête de 1668-16741. Ce qui seul importe c’est que Toulouse et
Dôle sont aujourd’hui fières d’être françaises et que Chaouïas2, Kabyles et Arabes sont
en ce moment en révolte ouverte contre nous.
A qui fera-t-on croire que les fellagas3 ne sont qu’un ramassis hétéroclite de repris
de justice, de fanatiques religieux et d’agents de l’impérialisme égyptien ? Ce n’est pas 45 à nous en tout cas, les anciens résistants, qui savons ce qu’est un maquis et qu’il ne
peut tenir qu’avec la complicité profonde d’au moins une grande masse de la population.
[…]
On me demande de contribuer à maintenir la « présence française » en Afrique du
Nord : j’ai le droit, j’ai l’impérieux devoir de me demander si cette présence est 50 authentiquement française. Je redis que pour nous Français la France n’est pas la
France si elle se montre infidèle à l’image idéale qu’elle s’est proposé d’incarner.
Pas de moyens infects
[…] Historien, je me refuse à toute classification manichéenne4, comme s’il y avait
jamais eu un parti ou un peuple de Purs, affrontant les Puissances des Ténèbres. 55 Théologien5, j’ai appris de mon maître Saint Augustin, ce Berbère, que toutes les nations
qui se manifestent dans l’histoire sont nécessairement un mélange, pour nous
inextricable, de Cité du Bien et de Cité du Mal. Mais ce que la théologie, l’histoire et le
bon sens m’ont aussi appris, c’est que les civilisations qui laissent le fossé s’élargir entre
l’idéal dont elles se réclament et les réalisations qu’elles en proposent, ces civilisations-60 là meurent de leur hypocrisie.
Il n’est pas nécessaire d’aller chercher bien loin des raisons de s’indigner […]. Je
ne prononcerai que trois mots, assez chargés de sens : camps de concentration, torture
et répression collective. […] Si les hommes du vingtième siècle doivent revenir à la
barbarie, nous attendons du moins de la France qu’elle soit la dernière à y résister. […] 65
Oui, la grandeur de la France est en péril. […] Oui, avant qu’on soit engagé plus
avant dans le cycle infernal du terrorisme et des représailles, il faut que chacun de nous
1 La croisade contre les Albigeois, appelés aussi cathares, aboutit au rattachement du Languedoc au royaume de France (1209-1229). La Franche-Comté n’est définitivement rattachée à la France qu’en 1678. 2 Les Chaouïas habitent la plaine du Maroc atlantique, les Kabyles vivent à l’est de l’Algérie. 3 Combattant algérien ou tunisien soulevé contre l’autorité française pour obtenir l’indépendance de son pays. 4 Qui apprécie les choses en termes de bien et de mal, sans aucune nuance intermédiaire. 5 Un théologien est une personne qui étudie la foi chrétienne. Saint Augustin : théologien du IVème siècle, auteur de La Cité de Dieu.
entende au plus profond, au plus sincère de son cœur, le cri de nos pères : « la patrie
est en danger ! »
Séquence 3 - L’autre e(s)t moi
Henri Marrou, « France, ma patrie », Le Monde, 5 avril 1956
Questions sur l’ensemble du document
I. Quel est le contexte de rédaction de ce texte ?
→ trois questions : quand, où, qui ?
1. Où ? → France/Algérie
2. Qui ? → Français métropolitains (« nous »)/ Français d’Algérie/ Français musulmans
(Chaouïas, Kabyles, Arabes)
3. Quand ? → 1954, pendant la guerre d’Algérie (1954-1962)
→ Autres époques évoquées :
• actualité immédiate (Vietnam, Tunisie, Maroc) ➔ la décolonisation
Quel est l’effet du rappel de ce contexte ? ➔ inscrit la guerre d’Algérie
dans un processus de décolonisation : pas seulement un événement
singulier
• 7 mars 1944 ➔ histoire de l’Algérie et de sa colonisation
• 2ème guerre mondiale ➔ dernière guerre sur le territoire français, relativement récente, donc qui est très marquante pour les lecteurs de l’époque
• Croisade des Albigeois, conquête de la France-Comté ➔ colonisation par le passé
➔ Convocation de plusieurs périodes historiques, qui se rattachent au
thème principal et serviront d’exemples dans l’argumentation.
II. Le genre et l’auteur du texte
1. Étude du paratexte
Pour déterminer la date, on a vu l’importance des informations notées au bas du texte : le
paratexte.
PARATEXTE : ensemble des éléments extérieurs au texte : titre, nom de l’auteur,
notes, préface, post-face…
Quelle information le paratexte nous donne-t-il sur la provenance de ce texte ? (= D’où ce texte
est-il tiré ?)
→ Le Monde
→ De quel genre de texte s’agit-il donc ? ➔ article de journal
2. L’auteur
À votre avis, l’auteur est-il un journaliste du Monde ?
→ C’est un professeur d’université, qui prend la parole en son nom.
Quels sont les éléments qui justifient cette idée ?
→ l’énonciation : forte présence de la 1ère personne ➔ implication de l’auteur
→ 2ème § : Henri Marrou se définit en tant qu’auteur de ce texte : c’est ce qu’on appelle
l’ethos
Rhétorique = ensemble des règles de l’art de la parole et des techniques de
l’argumentation (remonte à l’Antiquité gréco-romaine, dans le domaine politique et judiciaire).
À l’origine, un art oratoire.
ETHOS : la personnalité que se compose l’émetteur au cours du texte, afin de mieux
convaincre son public.
→ Quel ethos est créé ici ? Dans quel but ?
• « ni homme politique » → permet de prouver sa bonne foi, de montrer qu’il n’est pas partisan, qu’il n’est subordonné à aucun parti
• Simple citoyen → rapprochement avec le lecteur
• l 53-55 : historien (donc on peut faire confiance aux exemples qu’il donne) ; théologien (donc homme qui a l’habitude de penser, de réfléchir)
➔ Ce n’est pas un article comme les autres mais un témoignage : l’auteur prend la parole en
son nom, dans la rubrique « Libres opinions » du Monde. Il se présente comme un simple
citoyen afin de créer une proximité avec les lecteurs qu’il veut convaincre d’adopter son point
de vue au sujet de la guerre d’Algérie.
III. La thèse de l’article
Série de questions, à l’écrit :
1. Quelle thèse s’attend-on à voir développée à la lecture de ce titre ? (Pour répondre,
tenir compte du contexte de rédaction.)
→ « Il faut préserver la grandeur de la France et faire en sorte qu’elle reste une puissance
coloniale » ou « Il faut défendre la grandeur de la France contre les terroristes qui réclament
l’indépendance. »
2. Quelle est, en réalité, la thèse d’Henri Marrou ? (Cette thèse est implicite, mais où
apparaît-elle le plus nettement ?)
→ La France doit accorder son indépendance à l’Algérie afin de ne pas perdre sa dignité.
L 51-52 : « Je redis que pour nous Français la France n’est pas la France si elle se montre
infidèle à l’image idéale qu’elle s’est proposée d’incarner. »
3. Quelle est la signification de l’expression qui clôt le texte, « la patrie est en
danger » ?
→ Même jeu sur « patrie » que pour le titre. Un détournement par rapport à une expression
courante, utilisée souvent dans un contexte de guerre.
Une sorte de jeu sur les mots, qui se fonde sur une redéfinition du mot « patrie ».
→ Comment cette redéfinition est-elle construite au cours du texte ?
§1 : « moral de l’armée »/ « moral de la nation »
+ l 14 : « moral du pays »
+ l 48-51 : « On me demande de contribuer à maintenir la « présence française » en
Afrique du Nord : j’ai le droit, j’ai l’impérieux devoir de me demander si cette présence est
authentiquement française. »
+ 2 derniers §
➔ Henri Marrou met en place une nouvelle idée de la grandeur de la France, non plus fondée
sur la puissance politique et coloniale, mais sur la force morale. Implicitement, évocation de la
France de la Révolution (liberté et tolérance).
4. Le texte se fonde sur d’autres renversements, plus provocateurs. Lesquels ? (des
comparaisons surprenantes pour le public de l’époque)
→ Le texte a une forte dimension polémique, fondée sur une comparaison provocatrice qui se
construit tout au long du texte : comparaison des fellagas aux résistants français et,
parallèlement, l’attitude des Français en Algérie à celle des Nazis.
• l 44-48 : « À qui fera-t-on croire… population. »
• l 62 : énumération « camps de concentration, torture et répression collective »
→ Pour justifier une prise de position si audacieuse, Marrou crée un double ethos d’historien
(donc apte à parler des événements historiques) et d’ancien résistant (héroïsme, lutte contre
l’oppression).
→ Parallèlement : valorisation des Français musulmans, sur le plan militaire (héroïsme des
combattants algériens pendant la 2ème guerre mondiale) et culturel (« Saint Augustin, ce
Berbère »).
→ Condamnation du colonialisme français :
• exploitation des peuples colonisés (l 30-32 : gradation)
• critique morale des colons (l 24-25)
• réfutation des arguments adverses à l’aide d’adjectifs péjoratifs (l 19-20)
• censure volontaire (l 9-10) → on ment au pays
Bilan (à faire rédiger par les élèves) :
Proposition : Un texte dans lequel Henri Marrou expose sa conception du rôle idéal de la
France. Cette définition lui permet de s’opposer à l’attitude de la France en Algérie. Il prend
parti contre l’opinion commune, dans un journal. Il s’agit d’un manifeste.
MANIFESTE : le manifeste expose un projet et défend sa cause auprès d’un lecteur
dont il recherche l’adhésion. C’est une déclaration écrite, publique et solennelle. Le signataire
est le plus souvent un groupe, mais il peut s’agir d’un individu.
Séquence 3 - L’autre e(s)t moi
Henri Marrou, « France, ma patrie », Le Monde, 5 avril 1956
Lecture linéaire des lignes 53 à 76
Dans les années 1950, alors que l’Algérie est une colonie française, plusieurs partis en
réclament l’indépendance. La métropole s’y oppose. En 1954 débute une guerre qui ne se
terminera qu’en 1962. Plusieurs intellectuels français, comme Jean-Paul Sartre ou Robert
Antelme, apportent leur soutien aux indépendantistes et dénoncent cette guerre. Le 5 avril
1956, le professeur d’université Henri Marrou les rejoint dans une tribune du Monde. Se
fondant sur ses connaissances d’historien, s’appuyant sur la morale chrétienne, il affirme que
cette colonisation n’est pas légitime et qu’elle nuit à l’identité même de la France. Dans les
dernières lignes de l’article, il rappelle sa thèse tout en s’efforçant d’emporter l’adhésion du
public. Comment blâme-t-il cette guerre ?
Citations Procédés Interprétations
« On me demande de
contribuer à maintenir la
« présence française » en
Afrique du Nord : j’ai le droit,
j’ai l’impérieux devoir de me
demander si cette présence
est authentiquement
française. »
Opposition des pronoms
« on » et « je »
Met en évidence la liberté
de pensée de l’individu, qui
choisit de s’opposer à
l’opinion commune, au poids
de la propagande
Emploi des guillemets Met à distance l’expression
présence française, pour
préparer le retournement de
la fin de la phrase
Ajout de l’adverbe
« authentiquement » à
l’expression « présence
française »
Emploi d’une interrogation
(indirecte)
Remise en question du bien-
fondé de la colonisation.
Pour Marrou, la France ne
correspond pas à un
territoire, mais à des
valeurs.
Antithèse entre « droit » et
« devoir »
Emploi de l’adjectif
hyperbolique « impérieux »
Mise en relief de la
nécessité de morale de
refuser la colonisation
« Je redis que pour nous
Français la France n’est pas
la France si elle se montre
infidèle à l’image idéale
Répétition et dérivation
(d’autant plus marquante
que l’on avait déjà deux
occurrences de l’adjectif
Insiste sur le patriotisme de
l’auteur (qui pourrait être
accusé, comme il l’indique
au début de l’article, de
porter atteinte au moral de
qu’elle s’est proposé
d’incarner. »
« française » dans la phrase
précédente)
l’armée en remettant en
cause la guerre)
Personnification de la
France
Révèle l’importance que
l’auteur de l’article accorde à
son pays
Paradoxe Souligne la thèse de
l’auteur, selon laquelle la
France s’avilit au cours de la
guerre d’Algérie car elle
trahit ses valeurs
La longue périphrase… … donne de l’importance
aux valeurs de la
république.
Insistance sur la répétition
par l’emploi du préfixe
Manifeste l’engagement de
l’auteur
« Pas de moyens infects » Le sous-titre,
vraisemblablement choisi
par la rédaction, est une
négation et comporte un
adjectif péjoratif.
Il met en relief l’opposition
de l’auteur à ce qui se
produit en Algérie, pour des
raisons morales.
« Historien, je me refuse à
toute classification
manichéenne, comme s’il y
avait jamais eu un parti ou
un peuple de Purs,
affrontant les Puissances
des Ténèbres. Théologien,
j’ai appris de mon maître
Saint Augustin, ce Berbère,
que toutes les nations qui se
manifestent dans l’histoire
sont nécessairement un
mélange, pour nous
inextricable, de Cité du Bien
et de Cité du Mal. »
Parallélisme avec mise en
relief, en début de phrase,
d’une périphrase désignant
l’auteur
Forte présence de la
première personne du
singulier dans la phrase
Marque l’implication de
l’auteur de l’article
Passage du « je » au
« nous »
Certes, il s’agit d’un
« nous » à valeur de
singulier (tel que celui que
l’on utilise dans les
dissertations, par exemple).
Toutefois, le glissement d’un
pronom à l’autre permet
d’englober le lecteur dans le
propos, afin de le persuader.
Les deux phrases expriment
la même idée.
Cela permet de mettre en
relief l’argument.
Chaque phrase débute par
un nom précisant l’ethos de
l’auteur…
… pour montrer que
l’argument est doublement
valable, à la fois du point de
vue historique (argument
d’expérience) et du point de
vue religieux (argument de
valeur).
Argument d’autorité,
s’appuyant sur l’un des
pères de l’Église
Justifie le propos
argumentatif
Antithèses Permettent de contester
l’idée selon laquelle les
fellagas représenteraient un
mal à combattre. Elles
appellent à reconnaître
l’humanité de ceux que l’on
croit différents, à refuser
toute opposition qui
empêcheraient de voir en
l’autre un frère.
Périphrase pour désigner
Saint Augustin par son
origine
Joue sur les clichés pour
souligner la grande
proximité entre les Algériens
et les Français
métropolitains
« Mais ce que la théologie,
l’histoire et le bon sens
m’ont aussi appris, c’est que
les civilisations qui laissent
le fossé s’élargir entre
l’idéal dont elles se
réclament et les réalisations
qu’elles en proposent, ces
civilisations-là meurent de
leur hypocrisie. »
Connecteur logique Marque une étape du
raisonnement, pour ajouter
un nouvel argument.
(Le premier argument est
qu’il est faux de considérer
que Français et Algériens
s’opposent
fondamentalement. Le
deuxième argument est que
la France sera détruite si
elle continue la guerre
coloniale puisque cela est
contraire à ses valeurs.)
Énumération
Reprise de deux catégories
précédemment citées
Insiste sur la validité de
l’argument
Métaphore Cette métaphore met à la
fois l’accent sur la rupture et
sur le danger. Elle sert donc
le propos de l’auteur, qui
affirme que la France à tout
à perdre à se couper de ses
valeurs.
Parallélisme Accentue l’opposition entre
les prétendues valeurs
françaises et la réalité de la
colonisation
Personnification et
hyperbole
Condamnent l’attitude du
gouvernement français qui
mène une guerre coloniale
et prétend contrôler l’opinion
publique
« Il n’est pas nécessaire
d’aller chercher bien loin
des raisons de s’indigner »
Litote Met en évidence les
scandales de cette guerre
d’Algérie, contraire à la
morale d’après l’auteur
Emploi du présent de vérité
générale
Permet de donner une plus
grande portée au propos, de
présenter l’opinion de
l’auteur comme
incontestable
« Je ne prononcerai que
trois mots, assez chargés
de sens : camps de
concentration, torture et
répression collective. »
Emploi de la première
personne
Retour à l’implication forte
de l’auteur
Énumération de crimes, qui
rappellent ceux des nazis
Établit une analogie entre
les crimes de guerre en
Algérie et les crimes nazis
→ blâme fortement marqué
des exactions de l’armée
française
Henri Marrou reprend ici,
implicitement, l’analogie qu’il
a établie plus haut entre les
fellagas et les résistants, si
bien qu’il légitime leur action
et condamne la position
française.
« Si les hommes du
vingtième siècle doivent
revenir à la barbarie, nous
attendons du moins de la
France qu’elle soit la
dernière à y résister. »
Terme fortement péjoratif
qui renvoie à l’énumération
précédente
Condamne les actes
commis par l’armée
française en Algérie
Emploi du verbe « résister »,
qui fait de la résistance une
valeur essentielle. Or cette
valeur a été présentée
comme celle des fellagas.
Légitime le mouvement
indépendantiste algérien
Emploi de connecteurs
logiques exprimant la
concession
Structure le raisonnement
pour mettre en évidence la
foi dans les valeurs
républicaines
À nouveau personnification
de la France
Marque l’attachement de
l’auteur à la France comme
symbole de valeurs morales
« Oui, la grandeur de la
France est en péril. […] Oui,
avant qu’on soit engagé
plus avant dans le cycle
infernal du terrorisme et des
représailles, il faut que
chacun de nous entende au
plus profond, au plus
sincère de son cœur, le cri
de nos pères : « la patrie est
en danger ! » »
Anaphore de « oui »,
tournure orale
Marque l’implication de
l’auteur, permet de
persuader
Emploi à deux reprises de la
première personne du pluriel
Emploi du pronom indéfini
« on » qui désigne ici un
collectif (tous les Français et
les Algériens)
Implique le lecteur pour
mieux le persuader
Périphrase péjorative
hyperbolique
Condamne la barbarie de la
guerre, qui se nourrit elle-
même
Verbe au présent de vérité
générale exprimant
l’obligation
Affirmation forte de la thèse
pour conclure l’article
Rythme binaire présentant
deux superlatifs
Accentue la volonté de
persuader, c’est-à-dire de
s’adresser aux sentiments
du public
Reprise d’expressions
convenues utilisées en
temps de guerre pour leur
donner un sens nouveau :
pour Henri Marrou, la
grandeur de la France ne se
mesure pas à l’aune de son
territoire mais de ses valeurs
Par ce renversement, Henri
Marrou provoque les
lecteurs pour leur faire
prendre conscience de la
gravité de cette guerre, qui
lui paraît illégitime.
Henri Marrou s’implique personnellement pour condamner la guerre d’Algérie, qui lui
paraît contraire aux valeurs républicaines, à la morale et au sens de l’histoire. Il montre qu’il
est illusoire de faire des combattants algériens les représentants du mal et, au contraire, établit
leur proximité avec les résistants français pendant la seconde guerre mondiale. Cette posture
est provocatrice à certains égards, puisqu’elle fait de l’armée française un équivalent des
nazis. Elle permet en réalité à Henri Marrou de proposer une nouvelle définition du patriotisme,
non plus fondée sur la défense d’un territoire mais sur la défense de valeurs communes à
toute l’humanité.
Séance 10 : PUB sur l’autre et paragraphes argumentatif
Campagne de pub Benetton « Ange et démon » (1991)
Man RAY, Noire et blanche, 1926
Man Ray, né Emmanuel Rudzitsky (ou Rudnitsky ou Radnitzky), le 27 août 1890, à
Philadelphie, États-Unis, mort le 18 novembre 1976, à Paris, France, est un peintre,
photographe et réalisateur de films, acteur du dadaïsme à New York,puis du surréalisme
à Paris.
Déclaration de Picasso
« L'art nègre ? Connais pas ». Il précise : « Il n'y a pas d'art nègre, mais une
manifestation du génie humain qui, à la suite des circonstances, s'est exprimée et
développée en Afrique ».
OUSMANE SOW
Déclaration d’OUSMANE SOW, sculpteur sénégalais
"Je représente l’Homme, c’est tout. Il y en a qui m’assimilent à tel ou tel sculpteur
européen, ce qui est inexact.
Sculpture africaine ? Mais quelle sculpture africaine ? Je sais que beaucoup de gens
comprennent ce qui m’anime. A partir de là, elles ne sont pas plus africaines
qu’européennes".
Question
En quoi la comparaison des deux oeuvres d’Ousmane Sow illustrent ses propos : « Je
représente l’Homme, c’est tout. [Mes sculptures] ne sont pas plus africaines
qu’européennes » ?
Afin de repérer les différences mais aussi (et surtout) les points communs entre ces deux
statues et ce qui les relie, vous pouvez vous servir au brouillon du tableau suivant :
Guerrier debout Victor Hugo
Société
d’appartenance
Vêtements, objets
Physique, gestes
Traits du visage,
attitude
Impression
générale
Document 2 : Ousmane Sow, Guerrier debout, série de statues Masaï (ethnie
africaine), 1988, exposée sur le pont des arts à Paris en 1999
Document 3 : Ousmane Sow, statue de Victor Hugo sur l'Esplanade des Droits de
l'Homme à Besançon
REGARDS D’ARTISTES
Objectif :
- Identifier à travers les œuvres présentées ce qui relie les cultures et ce qu’elles
donnent à voir de l’universalité de chacune
- Analyser et comparer/confronter des œuvres d’art
Support :
- Photo de Man RAY, Noire et blanche, 1926, accompagné d’une déclaration de PICASSO
- Photos de deux sculptures d’Ousmane Sow, accompagnées de déclarations du sculpteur
Activités :
Document 1 :
- Projeter la photo de Man Ray, Noire et blanche. Inviter les élèves à faire le lien entre
cette photo et le thème de la séquence : une femme blanche (le modèle Alice Prin, dite «
Kiki de Montparnasse ») et un masque de femme africain
(masque baoulé de Côte d’Ivoire), la ressemblance étroite entre ces deux figures, le lien
entre deux cultures.
- Formulation de la problématique : En quoi l’art peut-il nous faire voir que l’un est
l’autre ?
- Passer à l’analyse du tableau. Demander aux élèves de proposer un plan pour organiser
cette analyse
I – Noire et blanche, de Man Ray
A – L’un et l’autre
- Faire remarquer comment ces deux figures sont mises en valeur : cadrage resserré, on
ne voit ni les bords du support ni l’extrémité du coude ni le reste du corps d’Alice, et la
valeur de gris est quasiment identique et ininterrompue entre le support et l’arrière-
plan de la photographie.
- Faire relever par les élèves ce qui distingue ces deux figures : d’un côté, visage d’une
femme réelle, blanche, qui repose sur un support, allongé ; de l’autre, masque de bois
entièrement noir, « debout »
B – De l’un à l’autre
- Faire relever par les élèves les similitudes entre les deux figures : l’ovale des visages
et de leurs ombres portées, l’allongement des paupières, des cils et des sourcils, les
bouches petites, les chevelures peignées, l’aspect lisse des
peaux.
C – L’un est l’autre
- Le propos de Man Ray est-il de montrer simplement une ressemblance ? Qu’est-ce qui,
dans la photo, fait « passer » d’une figure à l’autre et suggère l’interversion des deux
figures, leur secrète identité ?
Faire observer les jeux de contraste entre le noir et le blanc générés par l’éclairage
: le volume du visage d’Alice est rendu visible par les ombres et les tracés noirs qui le
composent, alors que ce sont les éclats lumineux sur le masque qui en révèlent les
formes.
Les sillons très fins qui constituent la chevelure du masque accrochent la lumière au
point de lui conférer une valeur plus proche du blanc que celle de la chevelure du modèle.
De plus, le masque est comme « animé », mis en scène alors que le visage donne
l’impression d’une femme endormie, en retrait.
- Revenir au titre.
La photo a été publiée pour la première fois dans Vogue sous le titre « Visage de nacre
et masque d’ébène ». Pourquoi ce changement de titre ? « Noire et blanche » ne suggère
pas seulement une « addition » de deux figures, mais le fait que chacune d’elles est à la
fois noire et blanche, que leur identité est « plurielle » pourrait-on dire. A noter que
l’ordre des adjectifs dans le titre est l’inverse de celui des figures sur la photo (de
gauche à droite). C’est finalement la notion d’identités séparées qui est subvertie ici.
- Lien avec la déclaration de Picasso : la beauté, comme celle des deux figures,
n’appartient à aucun peuple, elle est universelle
Documents 2 et 3
II – Les statues d’Ousmane Sow
- Distribution d’un corpus composé des documents 2 et 3 et d’une citation d’Ousmane
Sow. Les élèves sont invités à réutiliser la démarche employée précédemment pour
analyser « Noire et blanche » afin de répondre à la question
suivante :
En quoi la comparaison des deux œuvres d’Ousmane Sow illustrent ses propos : « Je
représente l’Homme, c’est tout. [Mes sculptures] ne sont pas plus africaines
qu’européennes » ?
Une aide peut être proposée : un tableau vide à compléter qui servira aux élèves à
repérer les différences mais surtout les similitudes entre les deux œuvres : par-delà les
différences dans l’apparence, dans la culture d’appartenance, ce sont deux modèles
exemplaires d’humanité, deux hommes universels, que nous donne à voir Ousmane Sow.
Guerrier debout Victor Hugo
Société
d’appartenance
Tribu Masaï France du 19e siècle
Vêtements, objets Pagne, lance et bouclier,
guerrier presque nu
Redingote, montre
Physique, gestes Debout, très droit, torse puissant, épaules très
larges, bras le long du corps et avant-bras
avancé, tête penchée, chevelure abondante, un peu
désordonnée pour le guerrier Masaï, qui
est immobile, Victor Hugo regarde sa montre
Traits du visage,
attitude
Lèvres fermées, yeux mi-clos, dirigés vers le bas,
mais comme tournés vers l’intérieur,
impression de concentration
Impression
générale
Impression de puissance et de calme (pas de
violence), de solennité, de dignité. Deux êtres
dont émane une grande force et qui suscitent
l’admiration et le respect
- Réponse à la problématique : L’art, en nous faisant accéder à l’universel, peut
permettre de nous faire voir la beauté et l’humanité propres à chaque peuple et