Sous-titrage et compréhension de films Jean-Marc LAVAUR Jean-Marc LAVAUR Université Montpellier 3 Symposium SFP, 4 Septembre 2012 Cognition et Médias : La diversification des supports, un atout à l’étude de la cognition
Sous-titrage et
compréhension de films
Jean-Marc LAVAURJean-Marc LAVAUR
Université Montpellier 3
Symposium SFP, 4 Septembre 2012
Cognition et Médias : La diversification des supports,
un atout à l’étude de la cognition
Psychologie et cinéma
Quels sont les facteurs psychologiques qui entrent
en jeu lorsque nous voyons les évènements qui se
produisent sur un écran (de cinéma) ? (Hugo Munsterberg ; Psychologie du cinématographe, 1916)
Les films
Films : format audiovisuel
complexe
Codes bien précis et cadrés
(genre cinématographique)
Au-delà d’une simple présentation
de signaux audiovisuels.
sources d’information différentes,
en constant changement.
Les films
Nombreuses connexions
référentielles entre ces
différentes sources
Cinéma : coordonner les
rythmes sonores et visuels
(Bordwell et Thompson, 2009)
Parenté entre les processus psychologiques et
les formes cinématographiques ( Cutting, 2005 ;
Smith et al., 2012).Environnement dynamique
(informations en flot continu)
Les films et les spectateurs
Induction du déplacement
de l'attention du spectateur
vers un élément (Bordwell
et Thompson 2009 ; Smith,
Levin et Cutting, 2012)
Analogie Visionnage à l’écran /
scène de la vie réelle ( processus
attentionnels légèrement différents ;
Smith, Levin et Cutting, 2012).
Informations du film mises en
relation avec les connaissances
préalables du spectateur
Engage l’intérêt de l’individu,
capte son attention l’incite
à faire des prédictions, des
inférences quant à la
situation (Ben-haul, 2003 ;
Neuman et Koskinen, 1992)
Les films et les spectateursEvènements à part entière
vécus par procuration par
le spectateur. (Zacks et
Magliano, 2011)
Certaines informations sont en relief et
prennent le pas sur les autres
informations présentées simultanément
(notion de saillance, Schmidt, 2001)
Assimiler, classer, hiérarchiser et
segmenter le flux audiovisuel (extraction
les unités d'information pertinentes
(Zacks, Speer, Swallow et Maley, 2010).
le traitement simultané de
ces informations permet
d’aboutir à la compréhension
et à la mémorisation du film
Informations présentes
dans un film
Nature des informations
verbal Non verbal
Films images, sons et paroles et textes.
dans un film verbal Non verbal
Mode deprésentation
Visuel Sous-titresSuite d’images
auditif dialoguesBruits, musique
7
Les sous-titresles textes écrits au centre du
processus de compréhension de film
dès le début du cinéma (intertitres)
Ils occupent une place
disponible sur l’écran sans
envahir outre-mesure l’image
Source d’information visuelle
supplémentaire
Apparition à l'écran : saillance physique
du message (Bordwell et Thompson,
2009 ; Smith, Levin et Cutting, 2012).
Perception des sous-titres
Sous-titres (nécessaires ou non) automatiquement
lus dès apparition à l'écran( Travaux de D’ydewalle
années 90; Van Lommel & al., 2006).
Capteurs de l'attention (Koolstra,
Peeters et Spinhof, 2002)
susceptibles de créer une surcharge cognitive
(redondance partielle : même information
(verbale) deux modalités différentes
(auditive et visuelle), dans deux langues.
Intègrent de nombreux éléments
en interactivité présents dans un
film (dialogues, sons divers,
musique, images en mouvement)
Rôle des sous-titres
Adapter le film au spectateur
(difficultés éventuelles dans la
compréhension des dialogues).
Rôle des sous-titres : aider à
la compréhension d’un film.
temps de présentation des
sous-titres adapté au temps
de lecture d'un lecteur
« moyen » (Cornu, 2008 ;
Koolstra et al., 1999)
Connaissance des langues à
l’écran (degré de nécessité
des sous-titres très variable)
Effet des sous-titres
Attention portée aux sous-titres très
variable ( indispensables ou superflus)
Effets positifs ou négatifs de la
présence de sous-titres à l’écran
dépendant de leur nécessité
Les sous-titres :
mal nécessaire
Présence de sous-titres à l'écran : effet de
partage de l'attention entre les sous-titres et
les images, charge cognitive élevée ( Lavaur
et Nava, 2008 ; d’Ydewalle et al., 2000).
mal nécessaire
mais bénéfice pour la compréhension
Expertise : niveau de maitrise
de la ou les langues, degré
d’habituation aux sous-titres,
compétences de lecture
Objectifs des recherches
Courtes séquences filmées ( Lavaur & Bairstow, 2011 ; Bairstow & Lavaur, 2012; Bairstow, 2012)
- Présence (ou l’absence) de sous-titres influence le traitement des dialogues et des éléments visuels d’un traitement des dialogues et des éléments visuels d’un
film ( compréhension, mémorisation, rappel de vocabulaire)
- Effet du type de sous-titrage (standard, intralangue, inversé) selon les niveaux de compétence des participants dans les différentes langues présentées à l’écran
- Comparer à situations contrôles (sous-titres absents)
Langues des dialogues
et des sous-titres• Version originale ou doublée : pas de sous-titres, pas de
redondance
Dialogues L1 Dialogues L2
Sous-titres L1 Intralangue standard
• Version sous-titrée standard : Dialogues dans la L2 (non
dominante), sous-titres dans la L1(dominante), redondance partielle
• Version sous-titrée inversée : Dialogues dans la L1 et sous-titres
dans la L2 redondance partielle
• Versions sous-titrées intralangues (dialogues et sous-titres dans
une même langue) forte redondance
Sous-titres L2 inversé intralangue
L1 français
L1 anglais
Film présenté en L2 (anglais) avec ou sans sous-titres (L1) Bairsow & Lavaur (2012)
Effet négatifs des sous-titres parce que superflus
Effets positifs
Score de compréhension globale de la séquence : Effet positif ou négatif
des sous-titres en fonction du degré de nécessité des participants
(connaissances de la langue des dialogues )
L1 anglaisEffets positifs des sous-titres parce que nécessaires
Double effet des sous-titres
• Effets positifs : meilleure compréhension des
dialogues et de la situation en général
• Effets négatifs : détérioration du traitement
des éléments dus à la lecture inutile des sous-
titres (guidage de l’attention)
Evolution de la compréhension globale
en fonction du niveau des participants (Lavaur & Bairstow, 2011)
25
30
35
Glo
bal c
ompr
ehen
sion
sco
re
Beginners
Effet du niveau de langue
Disparition de l’effet en présence de sous-titres interlangues
10
15
20
25
Original Version Intralingual Interlingual
Version of the film
Glo
bal c
ompr
ehen
sion
sco
re
Beginners
Intermediary
Advanced
Evolution de la compréhension des dialogues en fonction du niveau des
participants (Lavaur & Bairstow 2011)
1214161820
Mea
n sc
ore
for
dial
ogue
in
form
atio
n Beginners
L’évolution de la compréhension concerne principalement les dialogues
02468
10
Original Version IntralingualVersion
InterlingualVersion
Version of the film
Mea
n sc
ore
for
dial
ogue
in
form
atio
n
Intermediary
Advanced
Compréhension et acquisition de vocabulaire par films
(Bairstow & Lavaur, 2011)
6
8
10
12
Mea
n sc
ores
Comprehension
Effet du sous-titrage pour l’acquisition de mots de la L2
Effet du sous-titrage sur la compréhension
0
2
4
6
Original Dubbed Standard Reversed
Versions
Mea
n sc
ores
Vocabulary
Résultats
• Le sous-titrage favorise l’acquisition de mots
de la L2
• Le sous-titrage inversé (mots entendus dans
la L1 et écrits dans la L2) permet le meilleur la L1 et écrits dans la L2) permet le meilleur
gain d’apprentissage
• Le sous-titrage crée des liens entre les
équivalents de traduction dans les deux
langues
Effet du sous-titrage présent
pour tous types de mots
2,5
3
3,5
Mea
n sc
ores Easy
Effet différentiel en fonction du type de mots pour les 2 modes de sous-titrage
0
0,5
1
1,5
2
Original Dubbed Standard Reversed
Versions
Mea
n sc
ores Easy
Equivocal
Outdated
Les connexions entre équivalents de traduction sont faciles à établir à partir de la L1
Liens images / sous-titres
• Effets obtenus de plusieurs types de sous-
titres en fonction des liens avec les dialogues
mais également avec les images qui leur
correspondent.correspondent.
• Effet facilitateur du lien fort entre les sous-
titres et les images qui leur correspondent
Liens avec les modèles existants
• Nos résultats sont interprétés en fonction des
différents modèles de traitement des documents
multimédia (Mayer, 2005) et de la mémoire bilingue
(Kroll & Stewart, 1994)
Modèle hiérarchique révisé (Kroll & Stewart, 1994)
L1L1 L2L2
Dialogues / sous-titres
23
ConceptsConcepts