Sonya Yoncheva | Orfeo 55 | Nathalie Stutzmann | Haendel | Mardi 28 janvier 2014 MARDI 28 JANVIER 2014 – 20H Georg Friedrich Haendel (1685-1759) Ouverture de Giulio Cesare Concerto grosso en mi mineur op. 6 n° 3, HWV 321 1. Larghetto « Non disperar, chi sa? » extrait de Giulio Cesare Concerto grosso en mi mineur op 6 n° 3, HWV 321 3. Allegro « Care selve » extrait d’Atalanta Concerto grosso en ré mineur op. 3 n° 5, HWV 316 1. Allegro 4. Allegro ma non troppo 5. Allegro Concerto grosso en la mineur op. 6 n° 4, HWV 322 1. Larghetto affetuoso « Se pietà di me non senti » extrait de Giulio Cesare entracte
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Sonya Yoncheva | Orfeo 55 | Nathalie Stutzmann | …content.citedelamusique.fr/pdf/note_programme/np_13539.pdfHaendel, quoique né saxon en 1685 et naturalisé citoyen britannique
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MARDI 28 JANVIER 2014 – 20H
Georg Friedrich Haendel (1685-1759)
Ouverture de Giulio Cesare
Concerto grosso en mi mineur op. 6 n° 3, HWV 321 1. Larghetto
« Non disperar, chi sa? » extrait de Giulio Cesare
Concerto grosso en mi mineur op 6 n° 3, HWV 321 3. Allegro
Coproduction Céleste Productions - Les Grandes Voix, Salle Pleyel.
Fin du concert vers 21h45.
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mardi 28 janvier
L’alliance de la science et de la séduction
Haendel, quoique né saxon en 1685 et naturalisé citoyen britannique en 1727, a voué l’essentiel de sa production à trois genres d’origine italienne : l’opéra, l’oratorio et le concerto. Il s’était familiarisé avec leur écriture lors d’un véritable « voyage initiatique » qui l’a mené, entre 1707 et 1710, dans les principales cités ultramontaines. Ainsi, après des séjours à Rome et Florence, c’est à Venise qu’il connaît en 1709 son premier triomphe théâtral avec Agrippina, créé sur la scène du Teatro San Giovanni Grisostomo. C’est un opéra d’une étonnante variété, où se manifestent de nombreuses influences : celles des maîtres italiens qu’il a côtoyés à Rome, tels Corelli, Lotti et Scarlatti, mais aussi celle des auteurs allemands qu’il a joués lorsqu’il tenait le clavecin à l’Opéra de Hambourg. A l’instar de la plupart des œuvres ultérieures, la partition d’Agrippina comprend de nombreuses parodies. Ainsi, l’air de Poppée, Ho un foco quel d’amore (I,17) est textuellement emprunté à une précédente cantate : Arresta il passo. Cette aria, pleine d’hésitations et de questions, dépeint à merveille l’indécision de Poppée, personnage futile et opportuniste ; le ritornello, tout en notes répétées et en saut d’octaves, semble trépigner d’impatience, les phrases de la chanteuse restent suspendues tandis que les cadences attendent en vain leurs résolutions.
De Venise à Londres
En juin 1710, Georg Friedrich Haendel (1685-1759) accepte la charge de Kapellmeister du Prince électeur de Hanovre. Celui-ci a été désigné comme prochain successeur de la Reine Anne Stuart d’Angleterre. En 1711, le compositeur précède son protecteur à Londres pour y créer, le 24 février, un nouvel opéra italien, Rinaldo, qui est mis en scène au Queen’s Theater avec des fastes inconnus jusqu’alors du public anglais. En 1719, le compositeur fonde la Royal Academy of Music, dont les productions d’opéras sont d’abord couronnées de succès. Le plus brillant fut certainement celui qui salua la création, en 1724, de Giulio Cesare. Pour sa création, le compositeur avait réuni une troupe impressionnante de virtuoses, parmi lesquels le castrat Senesino, la soprano Durastante et, pour Prima Donna, la fameuse Francesca Cuzzoni. À celle-ci est destiné le rôle central de l’industrieuse Cléopâtre, rôle émaillé d’arie fameuses à l’écriture étonnamment variée. Ainsi, Non disperar chi sa (I, 5), revêt une légèreté facétieuse, de style presque buffa. Par ailleurs, Se pietà di me non senti (II,8), un lamento tout en chromatismes douloureux, révèle un nouveau visage du personnage plus dramatique, plus profond et plus émouvant.
Le Saxon connaît ses derniers succès théâtraux en 1735, avec Ariodante et surtout Alcina, pour laquelle il compose son rôle féminin sans doute le plus exigeant et le plus éblouissant de sa carrière. Ce fut Anna Maria Strada del Pò, prima donna au physique disgracieux (l’historien Burney la surnommait « the Pig »), mais aux moyens vocaux exceptionnels, qui incarna la magicienne aux emportements pyrotechniques. Son aria Ah, mio cor, schernito sei est pourtant une page méditative et tragique, où le chant s’ouvre par un impressionnant messa di voce entonné a cappella, avant de se muer en une ample mélodie entrecoupée de grands intervalles poignants et d’interjections aux allures d’imprécations. Son récitatif accompagné Ah Ruggiero crudel est une des scènes les plus dramatiques que Haendel ait composées.
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L’aria qui lui succède, Ombre pallide, oppose deux sections violemment contrastées : la première, de caractère introspectif, use encore de messa di voce éminemment expressifs, tandis que la section centrale, d’une grande véhémence, est emplie de vocalises et d’ornements furibonds.
Du théâtre au concert
Atalanta a été créée le 12 mai 1736, pour les festivités accompagnant le mariage du prince de Galles. L’aria de Meleagro, Care Selve (chanté à l’origine par le castrat soprano Gioacchino Conti), de caractère méditatif et intérieur, est sans doute la page plus célèbre et la plus poétique de cette œuvre de circonstance. Mais Atalanta, comme la plupart des derniers opéras de Haendel, ne parvient pas à gagner les faveurs du public londonien. Haendel ne renoue avec le succès qu’avec ses oratorios en langue anglaise. Vingt nouveaux chefs-d’œuvre se succèdent entre 1732 et 1752.
Parmi ceux-ci, Salomon, créé en 1749 à Covent Garden, recèle un mouvement orchestral à la vivacité festive : L’arrivée de la Reine de Saba. Cette « symphonie descriptive » adopte une écriture concertante brillante, valorisant les hautbois solos et les violons, très proche des concerti grossi de l’opus 3, publiés à Londres en 1734. Leur éditeur, John Walsh avait intitulé ces derniers : Concerti grossi [..] generally called his Oboe Concerto (Opera Terza). Cette appellation de « concertos pour hautbois » est cependant trompeuse, car ils ne sont en rien des concertos de solistes, mais bel et bien des concerti grossi, voire plus précisément des « concerti grandi con molti stromenti » à l’orchestration variée et changeante, ainsi que d’autres compositeurs saxons contemporains aimaient à en composer (Heinichen, Zelenka et même Johann Sebastian Bach avec ses Concertos Brandebourgeois).
Haendel n’a vraisemblablement pas supervisé cette édition : Walsh avait réalisé plusieurs publications « pirates » des plus grands auteurs de son temps, comme celle des Concerti grossi op 6 de Corelli. Six ans plus tard, en 1740, John Walsh publie les douze Grands Concertos op.6. Cette fois, Haendel a de toute évidence supervisé leur impression : un soin extrême a été apporté à leur gravure, le compositeur précise les dates d’achèvement de chacun des concertos, mentionne avec une minutie peu conventionnelle pour l’époque l’orchestration et l’ornementation. La comparaison entre les deux éditions, et surtout la précision de la seconde publication démontrent combien Haendel considérait ces dernières compositions orchestrales comme ses créations les plus abouties. D’aspect plus sévère que l’opus 3, les concertos de l’opus 6 sont écrits pour cordes seules, un trio de deux violons et basse formant par endroit le concertino de solistes. Leur forme générale s’apparente à celle du concerto d’église, les différents mouvements adoptant des procédés d’écriture contrastés, alternant contrepoint sévère, fugues monumentales, épisodes harmoniques et homorythmiques, danses figurées et mélodies accompagnées éminemment lyriques. Tout l’art du Saxon, mêlant intimement science et séduction, transparaît dans ces compositions magistrales. Denis Morrier
mardi 28 janvier
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Giulio Cesare
Air de Cleopatra (I, 5) : « Non disperar, chi sa? »
Non disperar, chi sa?
se al regno non l’avrai,
avrai sorte in amor.
Mirando una beltà
in essa troverai
a consolar un cor.
Non disperar, chi sa?
se al regno non l’avrai,
avrai sorte in amor.
Atalanta
Air de Meleagro (I, 1) : « Care selve »
Care selve, ombre beate,
vengo in traccia del mio cor!
Giulio Cesare
Air de Cleopatra (II, 8) : « Se pietà di me non senti »
Se pietà di me non senti,
giusto ciel io morirò.
Tu da’ pace a’ miei tormenti,
o quest’alma spirerò.
Se pietà di me non senti,
giusto ciel io morirò.
Agrippina
Air de Poppea (I, 17) : « È un fuoco quel d’amore »
È un fuoco quel d’amore
che penetra nel core,
ma come? Non si sa.
S’accende a poco a poco,
ma poi non trova loco
e consumar ti fa.
Ne perds pas espoir, qui sait ?
si la chance ne te sourit pas pour régner,
tu en auras en amour.
En contemplant ta beauté,
tu trouveras en elle le moyen
de consoler ton cœur.
Ne perds pas espoir, qui sait ?
si la chance ne te sourit pas pour régner,
tu en auras en amour.
Chères forêts, ombres bienheureuses,
je suis les traces de celle que j’aime !
Si tu n’as pas pitié de moi,
ô juste ciel, je vais mourir.
Apaise mes tourments,
ou sinon je rendrai l’âme.
Si tu n’as pas pitié de moi,
ô juste ciel, je vais mourir.
Un feu d’amour
pénètre dans mon cœur,
mais comment ? On ne le sait pas.
Il s’allume peu à peu,
mais il ne trouve plus de place
et te consume.
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Ah, mon cœur, on t’a raillé
Ô ciel ! étoiles ! dieu de l’Amour !
Traître, je t’aime tant !
Et tu peux m’abandonner dans les larmes !
Ô dieux, pourquoi ?
Mais que fait Alcina gémissante ?
Je suis reine, il est temps encore.
Reste ou meurs, souffre toujours
ou reviens à moi.
Ah, mon cœur, etc.
Ah, cruel Ruggiero, tu ne m’as pas aimé !
Car tu as feint l’amour et m’as trompée !
Pourtant mon cœur fidèle t’adore encore.
Ah, cruel Ruggiero, tu es un traître !
Esprits qui demeurez
dans le pâle Achéron, et vous, servantes
vengeresses de la nuit,
aveugles filles cruelles, venez à moi !
Secondez mes désirs,
pour que Ruggiero, mon amour,
ne me fuie pas en ingrat.
Mais, hélas, malheureuse ! quel est donc
cet insolite retard ?
Ne m’entendez-vous pas ?
Je vous cherche, et vous vous cachez ?
Je vous appelle à mon ordre, et vous vous taisez ?
Vous ai-je trompés ? vous ai-je menti ?
Ma baguette fatale n’a-t-elle donc plus de puissance ?
Vaincue, trompée, que te reste-t-il donc, Alcina ?
MERCREDI 5 FÉVRIER, 20H Modeste Moussorgski Boris Godounov (version de concert) Orchestre National du Capitole de Toulouse Chœur Orfeón Donostiarra Tugan Sokhiev, direction Ferruccio Furlanetto, Boris Ain Anger, Pimène Anastasia Kalagina, Xénia Garry Magee, Andrei Tchelkalov Solistes du Théâtre Mariinsky José Antonio Sáinz Alfaro, chef de chœur
Coproduction Orchestre National du Capitole
de Toulouse, Salle Pleyel
JEUDI 6 FÉVRIER, 20H Jan Dismas Zelenka Miserere Wolfgang Amadeus Mozart Requiem Insula Orchestra Accentus Laurence Equilbey, direction Sandrine Piau, soprano Sara Mingardo, contralto Werner Güra, ténor Christopher Purves, basse SAMEDI 8 FÉVRIER, 20H Héros légendairesExtraits de Don Giovanni, Eugène Onéguine, Faust, Nabucco, Falstaff, Lohengrin, Les Maîtres chanteurs, Tannhäuser, La Walkyrie. Bryn Terfel, baryton-basse Orchestre national de Belgique Gareth Jones, direction
MERCREDI 19 MARS, 20H Johann Sebastian Bach Passion selon saint Jean Bach Collegium Japan Masaaki Suzuki, direction Joanne Lunn, soprano Damien Guillon, alto Gerd Türk, ténor Peter Kooij, basse MARDI 15 AVRIL, 20H Johann Sebastian Bach Passion selon saint Matthieu Amsterdam Baroque Orchestra & Choir Jeune Chœur de Dordogne Ton Koopman, direction Frank Markowitsch, chef de chœur Hana Blažíková, soprano Maarten Engeltjes, alto Tilman Lichdi, L’Évangéliste Jörg Dürmüller, ténor Klaus Mertens, basse Falko Hönisch, le Christ
SAMEDI 19 AVRIL, 20H Henry Purcell Anthems & Hymns: Rejoice in the Lord Alway I will sing unto the Lord as long as I live Remember not Lord our offences Sonata V Miserere Mei O God thou hast cast us out and scattered us O sing unto the Lord a new song Sonata VI Blow up the Trumpet in Zion C Let mine eyes run down with tears Sonata I Thou knowest Lord the secrets of our hearts Man that is born of a woman My Heart is inditing of a great pleasure Les Arts Florissants, Chœur et ensemble instrumental Paul Agnew, direction
> CITÉ DE LA MUSIQUE VENDREDI 21 FÉVRIER, 20H Georg Friedrich Haendel Dixit Dominus, HWV 232 (psaume 109) version originale pour cinq voix Henry Purcell Didon et Énée Musica Aeterna Teodor Currentzis, direction Anna Prohaska, Didone Tobias Berndt, Aeneas Nuria Rial, Belinda Maria Forsstrom, Magicienne Nadia Kucher, Sorcière Olga Malgina, Sorcière Valeria Safonova, L’Esprit Victor Shapovalov, Marin