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SONGS FOR MY BRAIN
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Songs for my brain

Jun 21, 2022

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dariahiddleston
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SONGS FOR MY BRAIN

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Songs For My Brain

Conception :

Joachim Latarjet et Alexandra Fleischer

Mise en scène et musique :

Joachim Latarjet

Distribution:

Alexandra Fleischer, Hillary Keegin, Joachim Latarjet, David Stanley, Alexandre Théry

Vidéo :

Alexandre Gavras Mathilde Bertrandy

Lumières et régie générale :

Léandre Garcia Lamolla

Son :

Samuel Pajand

www.ohoui.org

Contact : Christine Tournecuillert – Tél 06 62 60 96 36 [email protected] Conduite accompagnée – Tel : 01 47 00 02 34

15, passage de la Main d’Or 75011 Paris

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L’idée de Songs for my brain est née de la lecture du livre de Lionel Naccache Le nouvel

inconscient.

Lionel Naccache est neurologue et fait partie de cette communauté de chercheurs qui étudie, avec

les concepts et instruments des neurosciences cognitives - tests psychologiques, imagerie

cérébrale, mesures d’influx nerveux, études cliniques de troubles mentaux -, la question de la

conscience de soi et du monde, autrefois envisagée par les seuls philosophes et psychologues.

Qu’est-ce qui permet d’avoir conscience de voir, de manger, d’aimer, d’attendre, de souffrir, de

penser et de parler, d’être dans son corps, et d’être, simplement ? « Notre but, dit le neurologue,

est de découvrir les bases cérébrales de la conscience. »

En partant d’études de cas, il développe l’idée que « pour les neurosciences cognitives, le contenu

de la conscience est une représentation, un travail de production d’une fiction à laquelle on croit. »

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Que s’est-il passé ?... Quel événement a pu causer un tel cataclysme dans cette chambre ? Car

c’est une chambre, vous en êtes certain : il y a au centre un grand matelas. Un tremblement de

terre ? Sûrement pas, le matelas est comme éventré, et seul un couteau a pu faire une telle

entaille. Une querelle d’amoureux ? Ou plutôt un(e) amoureux(se) qui aurait chercher à se venger,

parce qu’il faut un sacré déchainement de rage pour dévaster ainsi une chambre… Mais alors

pourquoi avoir arraché des bouts de murs ? Un cambriolage alors ? Les vandales cherchaient

quelque chose et ces morceaux de parois ont été arrachés pour fouiller derrière les murs… Ou une

guerre ? Peut-être bien...

Et puis, en regardant plus attentivement on remarque sur la partie gauche de la photo des étais

qui tiennent les parois… Alors c’est un décor ? Pour un film, un spectacle ? Ce décor est une

fiction. Cette photo est une fiction…

À moins que vous n’ayez reconnu la photographie de Jeff Wall, The destroyed room, vous n’avez

pu vous empêcher de chercher des causalités, d’imaginer des événements, de créer une histoire

pour donner du sens à ce que vous voyez.

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Nous croyons toujours ce que nous voyons, il n’y a pas d’autre réalité que celle que nous voyons.

Aussi étrange et mystérieuse soit-elle, la réalité reste la réalité, et pour en comprendre les

contours, interpréter ses signaux et vivre au plus près d’elle, nous ne pouvons nous empêcher

d’élaborer des scénarios, de créer des histoires qui donneront un sens au monde.

Les premiers hommes ont très vite interprété les manifestations du vent, du soleil, de la mer

comme des messages des Dieux adressés aux pauvres mortels. Et même si nous ne croyons plus

aux Dieux du vent, de l’enfer, ne disons-nous pas après une journée spécialement chargée en

mauvaises nouvelles : « Mais qu’est-ce que j’ai bien pu faire pour mériter ça?!?!... ».

Des histoires pour donner du sens, pour être en adéquation avec les imprévus, les malaises, les

événements incontrôlables…

Ce que nous dit Lionel Naccache c’est que nous créons de la fiction à tout moment. Le monde tel

que nous le voyons et tel que nous le comprenons, n’existe que parce que nous l’interprétons.

« J’interprète donc je suis » écrit-il.

Pour expliquer sa théorie il s’appuie sur des exemples très concrets de patients souffrant de

pathologies.

Avec Songs for my brain, il ne s’agira pas de reconstituer au théâtre une série d’expériences

spectaculaires menées sur des personnes atteintes de troubles neurologiques. Si ces histoires sont

racontées c’est parce qu’elles mettent en évidence le travail de fiction qu’effectue à tous

moments notre cerveau qui ne supporte rien moins que le trouble, le malaise et les incertitudes…

Ces histoires nous serviront donc de point de départ pour un voyage sensoriel et linguistique…

Alors,

Comment donner au spectateur la sensation que son corps ne lui appartient plus ?

Comment rendre visible par tous ce que vivent ces patients héminégligents ? Comment faire

disparaître la moitié de l’univers sur un plateau de théâtre ?

Comment faire pour que les histoires racontées sur scène puissent être interprétées de façon

différente par chaque spectateur ?

Nous voudrions que le travail de création se fasse en étroite collaboration avec Lionel Naccache.

Nous envisageons de le suivre dans ses expériences menées sur des patients. Nous servirons nous-

mêmes de sujets d’expérimentation, car l’idée de Songs for my brain est de tester sur les acteurs,

puis sur les spectateurs, ces expériences. Nous aimerions que le spectateur se retrouve aussi dans

la position du cobaye et qu’il ressente, comme les acteurs, des troubles de la cognition.

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Grâce à la vidéo, à la musique et à un dispositif sonore, les repères d’une représentation

« normale » de théâtre seront brouillés.

Nous pourrons, par exemple reproduire cette expérience vécue par la journaliste de Libération,

Anne-Françoise Hivert.

« Vivre dans la peau d’un autre. Sentir la caresse faite à un objet en plastique, sortir de son corps

et le voir en face de soi… C’est possible, le temps d’une expérience, courte mais inoubliable : une

expérience d’extracorporalité… rigoureusement scientifique.

« Notre projet, explique Valeria Petkova, jeune chercheuse dans l’équipe d’Ehrsson, est de

décrypter les mécanismes neurobiologiques déterminant la perception du corps, élément

fondamental de la conscience de soi.» Autrement dit, il s’agit de comprendre comment mon

cerveau sait que ceci est « ma » peau, « mon » pied, « ma » tête. Pour révéler les bases de cette

perception, les neurologues ont cherché ce qui pouvait la troubler. Ils ont donc créé des illusions

de conscience corporelle…

Me voici donc installée dans une pièce aux murs couverts d’épais rideaux bleus. Devant moi, un

mannequin en plastique. Sur sa tête, deux petites caméras. Tournées vers le sol, elles sont reliées

à « des lunettes de réalité virtuelle » que me tend Valeria Petkova. Je les chausse. Elle me

demande de regarder mon ventre. Je vois ce que « voient » les caméras : les pieds du mannequin,

au bout de deux longues jambes surmontées d’impeccables abdominaux nus. Troublant. Mais

l’expérience ne fait que commencer.

Je ne dois plus bouger. La chercheuse touche mon ventre avec un crayon et fait le même geste,

synchrone, avec un autre crayon, sur le ventre du mannequin. Au début, tout est normal. Je sens

la caresse du crayon sur mon corps même si ce que je vois, c’est le mouvement du crayon sur le

corps du mannequin.

Mais au bout d’une minute, à force de voir ce ventre de plastique être l’objet d’une caresse que je

ressens, je suis prise d’une illusion étrange. Je me sens être dans le corps que je vois. Je suis

passée dans le corps du mannequin…

« L’expérience fonctionne à chaque fois », relève Valeria Petkova. Au-delà de toute espérance,

lorsque le crayon est remplacé par un couteau qui menace le ventre du mannequin et lui seul, les

volontaires se sentent physiquement agressés : la chercheuse l’a vérifié en mesurant la

conductance de leur peau, qui a révélé une subtile sudation.

La sensation d’être hors de son corps est un trouble psychique bien documenté : nombreux sont

les sujets victimes d’attaque cérébrale, de traumatisme crânien, d’épilepsie, qui ont raconté s’être

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vu flottant au-dessus de leur corps, ou s’être projeté dans celui d’un autre.

Le volontaire est assis sur une chaise et porte des lunettes de réalité virtuelle sur lesquelles sont

retransmises les images captées par deux caméras placées deux mètres derrière lui, et filmant ce

qu’il y a devant lui. Quand Henrik Ehrsson touche le buste du sujet avec une baguette et approche

simultanément une autre baguette des caméras, le volontaire dit avoir la sensation de se

retrouver assis 2 mètres en arrière… « Le cerveau utilise une multitude d’informations sensorielles

pour localiser le plus rapidement possible son corps, relève Henrik Ehrsson. C’est une question de

survie. Et dans cette affaire, la vision joue un rôle primordial.» « Il faut que ce que je vois

corresponde à ce que je ressens », explique le chercheur qui avoue « avoir été surpris par la vitesse

avec laquelle le cerveau s’habitue à son nouveau corps. »

Il sera évidemment impossible de chausser chaque spectateur d’une paire de lunettes de réalité

virtuelle mais on peut, grâce à la vidéo, arriver à bouleverser la perception de la réalité. Si par

exemple on projette une image du plateau sur le plateau lui-même - chaque élément du décor se

superposant parfaitement - et que l’on fait varier l’angle du vidéoprojecteur de façon très sensible

ou bien que l’on dé-zoome subitement, le spectateur aura une très nette sensation de perte

d’équilibre.

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La première étape de ce projet est une performance présentée le 12 octobre 2012 à New York au

New York Live Arts (direction Bill T Jones) dans le cadre de Walls and Bridges, une manifestation

organisée par la Villa Gillet. Cette soirée, intitulée Splendors and Miseries of (Un)conscious

thoughts, réunit une conférence de Lionel Naccache et une performance avec trois interprètes

(Alexandra Fleischer, Alexandre Théry, Joachim Latarjet) et Alexandre Gavras pour la partie vidéo.

Pour cette performance nous avons travaillé en anglais et, conscients de notre niveau nous nous

sommes replongés dans quelques méthodes de langues… Ces méthodes sont formidables, car au

fil des leçons, les personnages qui restent toujours les mêmes, évoluent dans des scénarios plus

ou moins absurdes.

En inventant le spectacle tout en travaillant notre anglais, nos fictions se sont mélangées à celles

de ces scénarios de méthodes linguistiques. Alors, nous avons eu envie d’écrire notre propre

méthode d’anglais, jouée par deux acteurs (une américaine et un anglais). Ce sont ces scénarios

qui servent de fil rouge à la représentation. S’ils sont au début assez normaux :

A : Who are you ?

B : What is your name ?

Ils deviennent un peu plus étranges et nous amènent ailleurs :

B : Are you human ?

A : Are you an animal ?

B : Are you alive ?

A : Are you dead ?

B : Are you a dead animal ?

Pour cette étape américaine nous avons enregistré les voix, mais nous voudrions que ces

personnages de fictions prennent corps véritablement et se mêlent en chair et en os aux histoires

qui seront racontées sur le plateau.

Nos fictions se mélangeront aux fictions de ces personnages anglophones tout droit sortis d’une

méthode de langue.

L’anglais est la langue du cinéma, la langue de fiction la plus partagée au monde, elle a donc sa

place sur notre plateau.

Il y aura collision entre les histoires, et le plateau de théâtre deviendra le lieu où se joueront les

situations les plus absurdes. Ces situations pourraient être celles que l’on retrouve dans nos rêves,

où des personnes que l’on a oubliées croisent des personnes auxquelles on a pensé le jour même.

Des situations absurdes, des situations rêvées.

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Le dispositif scénique : une stress room

D’apparence très simple, un espace vide et impersonnel, meublé de quelques chaises, avec une

malheureuse plante verte dans un coin, un espace qui se module s’agrandit et se rétrécit à

volonté. Ainsi, les murs, le plafond pourront bouger et feront varier la taille du plateau.

L’idée de cet espace modulable est de placer nos personnages dans des situations inconfortables

et surtout inattendues, qu’ils se retrouvent, malgré eux, dans des lieux qu’ils ne connaissent pas, à

vivre des événements qu’ils ne contrôlent absolument pas.

Que font-ils là ? En les observant, on a l’étrange sensation d’être spectateur ou témoin d’une

expérimentation faite sur des humains. Une stress room en quelque sorte, c’est à dire un endroit

où l’on peut observer les gens en les soumettant à une série d’expériences pour étudier leurs

réactions. De la même façon qu’un neurologue effectue des tests sur des sujets, le spectateur se

trouvera dans la situation de l’expérimentateur.

Des fictions s’écriront alors dans cet espace modulable, des histoires partagées par des

personnages sortis d’une méthode assimil et des personnages plus « réels » mais qui, en voulant

donner du sens à ce qu’ils vivent, créent des fictions.

Des histoires partagées par le spectateur puisqu’il est le témoin de ce qui se joue (c’est son rôle de

spectateur) mais aussi parce qu’il pourra sentir dans son corps les mêmes expériences sensorielles

que nos interprètes.

Une perte d’équilibre généralisée, des troubles sensoriels, une multitude de scénarios voilà ce que

nous voudrions partager avec le spectateur.

Le rôle de la musique

Oh ! Oui… est une compagnie de théâtre musicale et ce spectacle s’appelle Songs for my brain. Il

nous a semblé évident de lier le cerveau et la musique, de lier notre capacité à créer de la fiction

avec la musique, d’accompagner nos fictions conscientes par de la musique.

La musique est un art rare qui offre au public de se laisser porter par ses seules émotions sans

essayer de donner un sens à ce qu’il ressent. Peut-être parce que la sensation est tellement

limpide qu’on ne se pose plus la question du sens. C’est finalement assez mystérieux et pourtant

bien réel…

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Songs for my brain, est un spectacle qui ne racontera pas UNE histoire mais une multitude. Elles

s’enchaîneront entre elles simplement, juste parce qu’un des personnages présent dans l’une des

histoires participera à une autre aventure. Un peu comme nos personnages du manuel d’anglais

qui, de leçon en leçon circulent de lieu en lieu.

Il existe un petit film d’animation réalisé en 1944 par deux psychologues, Heider et Simmel, dans

lequel on ne voit que trois formes géométriques – rectangle, triangle, cercle – se déplacer en

mouvements totalement aléatoires. Et, alors que les déplacements sont réalisés au hasard, nous

faisons, sans effort et de manière irrépressible, l’expérience de nous raconter une histoire. Nous

prêtons des intentions, des regards, des émotions, nous devinons la nature des relations entre ces

trois formes devenus, grâce à notre seule volonté d’interprétation, des individus. Dès lors, nous

prenons conscience de projeter un ensemble de choses considérables.

Un voyage dans notre cerveau, un voyage POUR notre cerveau qui, en regardant Songs for my

brain, essaiera de créer des liens, de trouver des causalités pour finir par construire une seule

histoire.

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Oh! Oui… c’est la rencontre d’une comédienne et d’un musicien, Alexandra Fleischer et Joachim Latarjet, un des membres fondateurs de la compagnie Sentimental Bourreau et compositeur de Solo de Philippe Decouflé. La compagnie est née de l’envie de faire des spectacles musicaux à partir de textes a priori non-théâtraux, d’utiliser les lumières, le son, la vidéo, pour élaborer des spectacles qui parlent de thèmes qui nous habitent. Sans que le théâtre ne devienne un endroit où l’on déballerait notre “petite affaire personnelle” comme dirait Deleuze, c’est le lieu où la fiction et la réalité sont intimement mêlées, où ces histoires “réelles”, une fois prises en charge par la musique, les images, les corps, les voix, se transforment peu à peu en histoires rêvées ou fantasmées. La musique est omniprésente dans notre travail. Elle ne ponctue pas, elle ne décore pas, elle accompagne, elle exprime, elle raconte une histoire au même titre que le texte. La musique est structurante. Elle est comme un flux continu qui donne sa ligne au spectacle, une sorte de point fort, stable autour duquel les incertitudes, les expériences peuvent voir le jour. Nous envisageons la représentation comme un moment où le spectateur accepte de se laisser perdre et découvre l’endroit où la sensation est tellement limpide qu’il ne se pose plus la question du sens. Nous aimons utiliser le plateau comme un lieu de liberté par excellence. C’est ce qui anime notre travail car tout commence par là : le plaisir d'être ensemble sur un plateau et l’envie de faire partager ce plaisir. - 2000 : Du travail bien fait Maison de L’Arbre (Montreuil)

- 2002 : 1er volet d’une trilogie sur la folie : F. le fou, l’assassin d’après un fait divers… 1Bis (Ivry/Seine)

- 2004-2006 : 2ème volet d’une trilogie sur la folie : Oh ! Oui… d’après F. Béhar, T. Irokawa… Ménagerie de Verre (Paris), TILF (Paris), Théâtre de Cayenne, Confluences (Paris)

- 2006-2007 : 3ème volet d’une trilogie sur la folie HOX d’après des témoignages rassemblés par J. Rapopport, F. Béhar… Etrange Cargo-Ménagerie de Verre (Paris), Les Intranquilles-Subsistances (Lyon),CDN de Besançon, TU Nantes, Carré des Jalles, Panta Théâtre (Caen), Mont Saint Aignan-Scène nationale de Petit-Quevilly, Fondation Cartier (Paris)

- 2007-2008 : Acte V, happy end La filature-scène nationale de Mulhouse, CDN & Scène nationale de Besançon, Carré des Jalles

- 2008 : Ciné-concert Films de Charley Bowers La Filature-scène nationale de Mulhouse, Le manège-scène nationale de Reims, le Théâtre 71-scène nationale de Malakoff, Les Dominicains de Haute-Alsace Guébwiller, le Vivat-scène conventionnée d’Armentières, Les Tombées de la nuit-Rennes, Excentrique-festival de la région Centre

- 2008-2009 : Stille Nacht Subsistances (Lyon), La Filature-scène nationale de Mulhouse, CDN de Besançon, l’Echangeur (Paris), Les Transversales, Verdun.

- 2008-2009 : There It Is Fondation Cartier (Paris), Théâtre d’Arras, Théatre d'Angoulème Scène Nationale, Carré des Jalles

- 2009 : Ce Que Nous Vîmes La Filature-scène nationale de Mulhouse, Théâtre d’Arras, Le Monfort (Paris)

- 2009 : My Way (à notre façon)

Projet participatif avec les habitants de la Guillotière (Lyon)- WE ça tchache aux Subsistances - 2010: My Way Les Subsistances (Lyon), Blanquefort (Le Carré/Les Colonnes), CDN de Besançon, Beaume-Les-Dames, La Filature (Mulhouse)

- 2011-2012 : Le Chant de la Terre La Filature-scène nationale de Mulhouse, Théâtre de l’Oiseau-Mouche (Roubaix), MC2-Maison de la Culture de Grenoble, L’Echangeur (Paris)

- 2011-2012 : Ciné-concert King Kong Centre André Malraux (Hazebrouck), La Filature-scène nationale de Mulhouse, Espace 1789 (Paris), Scènes Occupations (Dijon)

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Joachim Latarjet

Musicien tromboniste né en 1970, il fonde avec Alexandra Fleischer la compagnie Oh ! Oui…, et met en scène des spectacles de théâtre musical. Il a été artiste associé à La Filature, scène nationale de Mulhouse, pour 3 saisons, de 2008 à 2011. Il est un des membres fondateurs de la compagnie Sentimental Bourreau et a participé à toutes les créations de 1989 à 2000. Il a travaillé avec Michel Deutsch sur les Imprécations II, IV, 36. Il a composé la musique du Solo de Philippe Decouflé.

Alexandra Fleischer

Comédienne, Alexandra Fleischer fonde avec Joachim Latarjet la Cie Oh ! Oui… Elle participe à la conception, au montage et à l’écriture des textes des spectacles de la compagnie. Parallèlement elle continue de jouer pour d’autres metteurs en scène et chorégraphes. Au cinéma avec notamment James Huth, Nicole Garcia, Juliette Garcias... ; et au théâtre avec Lucie Nicolas, Nordine Lahlou, Pierre Cottreau et Geisha Fontaine…

Hillary Keegin

Comédienne new-yorkaise, elle joue dans des mises en scène de Claudia Della Seta, Giovanni Savoia, Sam Buggeln, Jo Bonney, Simon Hammerstein, Jeff Cohen, Mark Wing Davey, David Esbjorson, Liviu Ciulei. Comme metteur en scène, elle monte This american lie avec la compagnie Doug Howe et Bright Room de Tony Kushner, dont elle signe aussi la traduction. Son expérience dans ce domaine s’étend à Extase et agonie de Steve Jobs de Mike Daisey (avec Eve Gollac), Non de Denis Baronnet et Sara Clifford, (Sic) de Melissa James Gibson (avec Pauline le Diset).

David Stanley

Comédien, il joue notamment sous la direction de Philippe Adrien, Jorge Lavelli, Gorges Weler, Jacques Bioulès, Clément Poiré, David Stanley, Sandra Hrzic. Au cinéma, il est l’interprète de Leos Carax, Timothy Miller, Antoine de Caunes, Emmanuel Broche…

Alexandre Théry

Diplômé en architecture à Paris en 1996 grâce à un travail et à un film sur le thème « danse et architecture : le corps comme outil de perception du lieu architectural et urbain ». Pratique aujourd’hui les planches ou les tapis de danse des plateaux de théâtre, le sol souvent dur et lisse des centres d’art, l’asphalte rugueux des rues et des places publiques en tant que "performeur" et danseur protéiforme. Il travaille avec David Zambrano, Carlos Pez, Mark Tomkins…

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www.lalsace.fr MERCREDI 19 OCTOBRE 2011

Ciné-concert Un King-Kong prodigieusement revisité

La carte blanche confiée par Joël Gunzburger à Joachim Latarjet (lire ci-contre) a commencé en beauté jeudi soir, avec un ciné-concert original et une sacrée performance.

L’artiste associé depuis plusieurs années à la Filature a eu la riche idée de déterrer, plutôt qu’un Chaplin ou qu’un Keaton, le tout premier King Kong de l’histoire du cinéma, réalisé par Merian C. Cooper et Ernest B. Schoedack en 1933. Il fallait y penser puisque ce chef-d’œuvre du cinéma d’épouvante (à ses tout débuts !) est un film parlant, tout en racontant le tournage d’un film… muet.

Latarjet a donc redécoupé les séquences pour en réinventer la bande son, y déceler les passages où la musique « live » peut occuper tout l’espace sonore, ceux où il est impératif de laisser les voix des comédiens émerger. Il nous propose une recréation, totalement inédite et foisonnante, aux côtés de ses deux complices et excellents musiciens Nicolas Barrot et Alexandre Meyer.

Il y a les scènes spectaculaires du film, d’une dramaturgie intense, comme celle de la capture de la malheureuse Ann Darrow par les redoutables indigènes qui l’offrent en sacrifice à leur dieu Kong, la poursuite de l’équipage dans la jungle par d’affreuses créatures préhistoriques ou la célébrissime ascension de l’Empire State Buliding, autant d’occasions pour les musiciens de mettre toute leur énergie créatrice ancrée dans le rock au service de ces images terrifiantes…

Il y a aussi le décalage, l’extravagance de ce genre cinématographique revisité en 2011. Un cinéma qui garde toute sa force picturale mais qui invite forcément au sourire. Le trio puissant formé par Latarjet et ses amis s’empare subtilement de tous ces niveaux de lecture, portant à la fois un regard tendre, inventif et fidèle au film.

Ils nous transportent littéralement jusqu’au bout, nous rapprochant au plus près des événements, une immersion prenante et divertissante dont on ressort de très bonne humeur.

Frédérique Meichler

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Alexandra et Joachim se disent « Oh oui » au théâtre Monfort Par Jean-Pierre Thibaudat | Journaliste | 19/10/2009 | 11H10

C'est l'histoire d'un grand joueur de trombone qui, un jour, rencontre une grande fille qui se trouve jouer l'actrice. Et si on faisait des choses ensemble ? « Oh oui », disent-ils de concert. De fait, la compagnie Oh ! Oui… présente un spectacle invraisemblable (comme les précédents) qui leur ressemble et qui a pour titre « Ce que nous vîmes ». (Voir la vidéo)

Des mots accrochés au trombone Elle, c'est Alexandra Fleischer. Lui c'est Joachim Latarget (un ancien de la compagnie Sentimental bourreau). La première fois qu'on les a croisé à La Ménagerie de verre, ils étaient tous les deux. Lui, au fond à droite, jouait du trombone et parfois de la batterie. Elle, « à la face » côté gauche, disait un texte qu'elle avait écrit, sans doute avec lui, un beau duo assez chaud. Cela s'appelait comment ? « Oh oui » peut-être, ou bien « Hox », les titres sont souvent aussi bizarres que les spectacles, d'ailleurs celui-là tournait autour de la folie. Récemment, on les a retrouvé à L'Echangeur de Bagnolet pour « Stille Nacht » (« douce nuit »). Outre Alexandra et Joachim en robe et bas noirs (sa tenue de scène), on voyait un type sauter comme un cabri : Alexandre Thery, un architecte qui après avoir bossé sur le thème « danse et architecture » s'est mis à danser. On le croirait échappé d'un film de Jacques Tati, et d'ailleurs il a créé un duo autour du cinéaste.

Le regard du silence On voyait également le témoignage filmé de René Fleischer, le père d'Alexandra, qui racontait comment on lui avait coupé sa langue natale, comment le bégaiement était entré dans sa vie, comment son enfance pendant la guerre a été marquée par la peur, et comment tout cela est resté tu, noué au fond d'un gouffre, bordé de silence.

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La compagnie Oh oui aime bien laisser le silence baguenauder en scène. Et la voici aujourd'hui au Monfort, l'ancien théâtre Sylvia-Monfort complètement relooké et dynamisé par sa nouvelle direction : Laurence de Magalhaes et Stéphane Ricordel. Après avoir fait le tour du monde avec leur compagnie les Arts sauts, ils se posent au bord d'un parc pour accueillir des spectacles qui ont la pêche sans se soucier de genres. Avec « Ce que nous vîmes », ils sont servis.

Plein de bouts d'histoires

De quoi ça parle ? D'un jeu télévisé qui s'appelle « Ce que nous vîmes », du bonhomme qui figure sur les bouteilles de Johnny Walker, d'un type qui s'appelle vraiment Berlioz, d'une femme qui dort, d'un ballon blanc gros comme un spoutnik et léger comme une plume, du colonel Sanders et j'en passe. Un chouïa de vidéo, une page chipée d'un livre aimé, de la musique, des mots, un revolver pour en finir. Tout cela ne fait pas une histoire. Mais plusieurs. Plein de bouts d'histoires qui s'amorcent et s'évanouissent. D'ailleurs, l'un des acteurs nous offre un cours accéléré de « storytelling », cette méthode Assimil pour raconter des histoires et il le fait pour nous dire : méfiez vous des histoires qu'on vous raconte.

Le plaisir d'être ensemble « Ce que nous vîmes » n'en finit pas de ne pas raconter des histoires. Bref, c'est irracontable et plein de petits plaisirs furtifs. La musique (Latarjet joue cette fois de la guitare, et, à ses côté, Nicolas Barrot s'occupe de cogner la batterie) est là, un peu trop dans l'ombre peut-être, elle nous arrive par effluves comme les marées. En scène, on retrouve Alexandra et l'architecte-danseur, deux autres acteurs les accompagnent. Un tel spectacle risque de déconcerter ceux pour qui il n'y a de salut que dans un récit traditionnel bien ficelé. Mais un large public qui va des accros du zapping aux nuitards de la Nuit blanche et des nuits de France Culture en passant par le spectateurs de Heiner Goebbels, de Joan Le Guillern et des vieux standards de Jean Luc Godard y trouveront de quoi picorer de plaisir. Car tout commence par là : le plaisir d'être ensemble sur un plateau. Et l'envie de faire partager ce plaisir. C'est pas plus compliqué

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llee bblloogg ddee mmaarrttiinnee ssiillbbeerr:: mmaarrssuuppiillaammiimmaa,, llee sseennss ddee ll''hhuummoouurr nnee vvaa ppaass ttoouujjoouurrss ddaannss llee sseennss ddee ll''hhiissttooiirree.. samedi 26 septembre 2009 Théâtre : Stille Nacht à l’Echangeur de Bagnolet, l’enfant juif qui avait perdu sa langue

La compagnie Oh ! Oui chez Public Chéri, cela ne peut que faire envie ! En tous cas à moi puisque je n'ai trouvé personne pour m'accompagner. Ah la banlieue, même à 50 mètres d'une station de métro, le Parisien hésite. Et il a tort, le Parisien, hou les cornes.

Stille Nacht (Douce nuit) est un spectacle conçu, mis en scène et musique par Joachim Latarjet (l'un des fondateurs de Sentimental bourreau) avec l'assistance de sa complice, Alexandra Fleischer. Ils ont tous deux longuement écouté le père d'Alexandra, René Fleischer, que l'on voit au cours du spectacle intervenir sur écran vidéo, ironique, plein d'humour, se moquant de ses trous de mémoire, éminemment sympathique pour raconter pourtant une difficile histoire d'enfance, la sienne. Comment caché ou plus précisément enfermé à 5 ans chez une brave dame pendant la guerre, et sans revoir ses parents jusqu'à la libération, il a oublié la langue maternelle et paternelle, l'allemand, jusqu'à en détester encore l'accent quand après les retrouvailles, ses parents lui parlaient en français. Enfant caché, sauvé par cette étrange adaptation qui le rendra bègue, cette étrange manifestation de résilience, oublier sa propre langue qui était aussi celle des bourreaux.

Sur ce thème de l’enfance, de la peur, du silence, de l'oubli, de l'apprentissage, la comédienne Alexandra Fleischer et son partenaire, l'époustouflant mime et danseur, Alexandre Théry, accompagnés dans la pénombre du fond de scène par la musique de Joachim Latarjet, répétitive, obsessionnelle, ont presque l'air d'improviser comptines et chansons, jeux de cache cache et cauchemars, danses folles, mots d'inquiétude, de peur, de solitude, avec tendresse et humour.

Un beau spectacle créé à la Filature de Mulhouse et déjà donné à Besançon en mars 2009, à Lyon, au Subsistances en juillet 2008, et que l'on pourra voir aux transversales de Verdun en février 2010. A regarder avant ou après une exposition du Mémorial de la Shoah des images de Matt Mendelsohn réalisées lors des recherches menées avec son frère Daniel en préalable à l’écriture du roman Les Disparus (éd. Flammarion, 2007) présentée dans la verrière de L’Echangeur.

On retrouvera la compagnie Oh Oui avec Ce que nous vîmes au théâtre Sylvia Montfort du 15 au 31 octobre.

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