porte mal la distance. Enceinte de 8 mois, elle dé- cide finalement de venir accoucher chez elle, au- près des siens. Quelques jours après la naissance, un de ses frères, proche de l’entreprise, appelle la police et la dénonce. Des policiers viennent la cap- turer dans la nuit et l’emmènent au tribunal de San Marcos. Sur le chemin, des villageois sont préve- nus de l’arrestation de Crisanta et décident de blo- quer la route. La voiture de police est stoppée par les paysans, Crisanta et son bébé libérés. Des actes de solidarité se multiplient dans le département, mais aussi au niveau national et international. Crisanta devient une des principales figures de la résistance contre l’activité minière au Guatemala, mais fragilisée, elle souhaite avant tout reprendre une vie normale, dans son village. Un temps éloi- gnée de la lutte, elle est approchée par la multina- tionale qui lui propose un poste et une forte rému- nération, mais elle refuse. Sollicitée ensuite par des ONG, elle préfère s’engager dans la politique locale en participant au comité civique lors des dernières élections. Le 18 mai 2012, un tribunal guatémaltèque or- donne le retrait du poteau électrique de son terrain et annule le mandat d’arrêt contre elle et les sept autres femmes. Cette victoire, symbolique mais importante, débute la récupération du territoire d’Agel par ses habitants. Elle signifie aussi l’échec de la stratégie de criminalisation et de persécution de la deuxième multinationale aurifère mondiale. Certes, l’exploitation de la mine durera jusqu’en 2017 et les conséquences sociales et environne- mentales de sa présence se feront encore sentir pendant longtemps. Cependant , les communautés de San Miguel ont prouvé par leur lutte, que les multinationales aussi puissantes soient-elles, ren- contreront toujours sur leur chemin des hommes et des femmes aussi déterminés que Crisanta pour défendre leurs droits. Dans ce numéro 199 de Solidarité Guatemala, nous retraçons le parcours de certaines figures de la résistance guatémaltèque qui, comme Crisanta, ont marqué toutes celles et ceux qui ont eu la chance de les rencontrer. Alors que la situation po- litique et sociale continue de se dégrader, ces per- sonnes prouvent par leur engagement qu’il est pos- sible de vaincre la peur et même de gagner quelques luttes sociales, peu importe l’adversaire ou les intérêts politiques et économiques en jeu. ■ la n° 199 juillet - août 2012 Sommaire Édito p. 1 Doña Crisanta et des figures de la résistance guatémaltèque par Grégory Lassalle Talents p. 2 Caja Lúdica : graines d’espoir pour la jeunesse urbaine et rurale par Amandine Grandjean et Quentin Boussageon Grupo Sotz’il : création artistique des jeunes de la communauté maya Kaqchikel par Vanessa Góngora Entretien p. 6 Edgar Pérez Archila, avocat défenseur des droits humains au Guatemala Par Quentin Boussageon, Vanessa Góngora et Marilyne Griffon Portrait p. 8 Procureure Générale de choc pour Ministère Public à l’agonie par Cynthia Benoist Brèves p. 9 Agenda p. 11 Collectif Guatemala p. 12 Collectif Guatemala 21 ter, rue Voltaire 75011 Paris - France Tel/Fax : + 33 (0)1.43.73.49.60 [email protected]http://collectif-guatemala.chez-alice.fr/ Permanence : Du lundi au vendredi 10h-18h Directrice de publication : Isabelle Tauty Chamale ISSN 1277 51 69 Ont participé à ce numéro : Cynthia Benoist, Quentin Boussa- geon, Amandine Grandjean, Vanessa Góngora, Marilyne Grif- fon, Grégory Lassalle, Isabelle Tauty, Martin Willaume. D oña Crisanta Pérez Bamaca habite dans la communauté Maya Mam d’Agel, à San Miguel, située à moins de 500 mètres à vol d’oiseau de l’en- trée de la mine Marlin. En 2004, contre une somme d’argent dérisoire, elle accepte que la multinationale Goldcorp Inc. installe un poteau électrique sur son terrain pour permettre l’acheminement en énergie de la mine d’or. Elle ne pensait pas qu’il serait si près de sa maison, si imposant et avec autant de câbles. Elle entame alors un dialogue stérile avec l’entreprise qui refuse de le retirer. En 2006, des paysans bloquent l’entrée de la mine. Ils disent avoir été trompés lors de la vente de leur terre et sollicitent une renégociation. L’entreprise refuse et demande l’intervention des forces de l’ordre. La police déloge les paysans et la justice émet des mandats d’arrêt contre sept paysans. En 2007, dans un climat social de plus en plus ten- du, Crisanta décide de passer, elle aussi, aux actes. Elle jette un câble sur les fils électriques au-dessus de chez elle, coupant ainsi l’approvisionnement en électricité de l’entreprise qui est obligée d’arrêter ses activités pendant plusieurs semaines. Les ac- tionnaires de la multinationale s’inquiètent. Gold- corp porte plainte. La police intervient. Entre temps, les femmes d’Agel se sont solidarisées et empêchent les forces de l’ordre de rentrer chez Crisanta. La justice émet un mandat d’arrêt à l’en- contre de huit femmes accusées de « terrorisme ». En 2009, un nouveau conflit éclate. La compagnie minière veut étendre ses activités dans la commu- nauté voisine de Saqmuj. Crisanta, dont la famille possède des terres dans cette commune, prend la tête de la lutte. Avec son enfant dans les bras, elle campe devant les chantiers de l’entreprise : « C’est facile pour vous. Vous buvez de l’eau en bouteille alors que nous, nous vivons de nos sources d’eau. Si la mine continue à exploiter, nous n’au- rons plus d’eau ». La tension monte. L’entreprise ne veut pas négocier. Une de ses voitures est brû- lée par des centaines de villageois. Crisanta, ab- sente au moment des faits, est malgré tout accusée. Le lendemain, le Ministère Public, accompagné des avocats de Goldcorp et de policiers, vient la capturer. Mais Crisanta est déjà partie se cacher. Son exil durera plusieurs mois. Éloignée de sa maison, de sa famille et de ses enfants, elle sup- 1 Guatem Solidarité Lettre des adhérents du Collectif Guatemala Bimestriel Solidarité Guatemala n°199 juillet-août 2012 Doña Crisanta et des figures de la résistance guatémaltèque Par Grégory Lassalle
Edito: Doña Crisanta et des figures de la résistance guatémaltèques Talents: Caja Ludica et Grupo Sotz'il Entretien: Edgar Pérez Archila, avocat défenseur des droits humains Portrait: Claudia Paz y Paz, Procureure Générale de choc pour Ministère Public à l'agonie
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porte mal la distance. Enceinte de 8 mois, elle dé-
cide finalement de venir accoucher chez elle, au-
près des siens. Quelques jours après la naissance,
un de ses frères, proche de l’entreprise, appelle la
police et la dénonce. Des policiers viennent la cap-
turer dans la nuit et l’emmènent au tribunal de San
Marcos. Sur le chemin, des villageois sont préve-
nus de l’arrestation de Crisanta et décident de blo-
quer la route. La voiture de police est stoppée par
les paysans, Crisanta et son bébé libérés. Des actes
de solidarité se multiplient dans le département,
mais aussi au niveau national et international.
Crisanta devient une des principales figures de la
résistance contre l’activité minière au Guatemala,
mais fragilisée, elle souhaite avant tout reprendre
une vie normale, dans son village. Un temps éloi-
gnée de la lutte, elle est approchée par la multina-
tionale qui lui propose un poste et une forte rému-
nération, mais elle refuse. Sollicitée ensuite par
des ONG, elle préfère s’engager dans la politique
locale en participant au comité civique lors des
dernières élections.
Le 18 mai 2012, un tribunal guatémaltèque or-
donne le retrait du poteau électrique de son terrain
et annule le mandat d’arrêt contre elle et les sept
autres femmes. Cette victoire, symbolique mais
importante, débute la récupération du territoire
d’Agel par ses habitants. Elle signifie aussi l’échec
de la stratégie de criminalisation et de persécution
de la deuxième multinationale aurifère mondiale.
Certes, l’exploitation de la mine durera jusqu’en
2017 et les conséquences sociales et environne-
mentales de sa présence se feront encore sentir
pendant longtemps. Cependant , les communautés
de San Miguel ont prouvé par leur lutte, que les
multinationales aussi puissantes soient-elles, ren-
contreront toujours sur leur chemin des hommes et
des femmes aussi déterminés que Crisanta pour
défendre leurs droits.
Dans ce numéro 199 de Solidarité Guatemala,
nous retraçons le parcours de certaines figures de
la résistance guatémaltèque qui, comme Crisanta,
ont marqué toutes celles et ceux qui ont eu la
chance de les rencontrer. Alors que la situation po-
litique et sociale continue de se dégrader, ces per-
sonnes prouvent par leur engagement qu’il est pos-
sible de vaincre la peur et même de gagner
quelques luttes sociales, peu importe l’adversaire
ou les intérêts politiques et économiques en jeu. ■
la n° 199 juillet - août 2012
Sommaire
Édito p. 1
Doña Crisanta et des figures de la résistance guatémaltèque par Grégory Lassalle
Talents p. 2
Caja Lúdica : graines d’espoir pour la jeunesse urbaine et rurale par Amandine Grandjean et Quentin Boussageon
Grupo Sotz’il : création artistique des jeunes de la communauté maya Kaqchikel par Vanessa Góngora
Entretien p. 6
Edgar Pérez Archila, avocat défenseur des droits humains au Guatemala Par Quentin Boussageon, Vanessa Góngora et Marilyne Griffon
Portrait p. 8
Procureure Générale de choc pour Ministère Public à l’agonie par Cynthia Benoist
Ont participé à ce numéro : Cynthia Benoist, Quentin Boussa-geon, Amandine Grandjean, Vanessa Góngora, Marilyne Grif-fon, Grégory Lassalle, Isabelle Tauty, Martin Willaume.
D oña Crisanta Pérez Bamaca habite
dans la communauté Maya Mam
d’Agel, à San Miguel, située à moins
de 500 mètres à vol d’oiseau de l’en-
trée de la mine Marlin.
En 2004, contre une somme d’argent dérisoire,
elle accepte que la multinationale Goldcorp Inc.
installe un poteau électrique sur son terrain pour
permettre l’acheminement en énergie de la mine
d’or. Elle ne pensait pas qu’il serait si près de sa
maison, si imposant et avec autant de câbles. Elle
entame alors un dialogue stérile avec l’entreprise
qui refuse de le retirer.
En 2006, des paysans bloquent l’entrée de la mine.
Ils disent avoir été trompés lors de la vente de leur
terre et sollicitent une renégociation. L’entreprise
refuse et demande l’intervention des forces de
l’ordre. La police déloge les paysans et la justice
émet des mandats d’arrêt contre sept paysans.
En 2007, dans un climat social de plus en plus ten-
du, Crisanta décide de passer, elle aussi, aux actes.
Elle jette un câble sur les fils électriques au-dessus
de chez elle, coupant ainsi l’approvisionnement en
électricité de l’entreprise qui est obligée d’arrêter
ses activités pendant plusieurs semaines. Les ac-
tionnaires de la multinationale s’inquiètent. Gold-
corp porte plainte. La police intervient. Entre
temps, les femmes d’Agel se sont solidarisées et
empêchent les forces de l’ordre de rentrer chez
Crisanta. La justice émet un mandat d’arrêt à l’en-
contre de huit femmes accusées de « terrorisme ».
En 2009, un nouveau conflit éclate. La compagnie
minière veut étendre ses activités dans la commu-
nauté voisine de Saqmuj. Crisanta, dont la famille
possède des terres dans cette commune, prend la
tête de la lutte. Avec son enfant dans les bras, elle
campe devant les chantiers de l’entreprise : « C’est facile pour vous. Vous buvez de l’eau en bouteille
alors que nous, nous vivons de nos sources d’eau. Si la mine continue à exploiter, nous n’au-
rons plus d’eau ». La tension monte. L’entreprise
ne veut pas négocier. Une de ses voitures est brû-
lée par des centaines de villageois. Crisanta, ab-
sente au moment des faits, est malgré tout accusée.
Le lendemain, le Ministère Public, accompagné
des avocats de Goldcorp et de policiers, vient la
capturer. Mais Crisanta est déjà partie se cacher.
Son exil durera plusieurs mois. Éloignée de sa
maison, de sa famille et de ses enfants, elle sup-
1
Guatem Solidarité
Lettre des adhérents du Collectif Guatemala Bimestriel
Solidarité Guatemala n ° 19 9 j u i l l e t -a o û t 20 12
Doña Crisanta et des figures de la résistance guatémaltèque
Par Grégory Lassalle
Talents
2 Solidarité Guatemala n ° 19 9 j u i l l e t -a o û t 20 12
dans les rues. L'idée de ce festival est poé-
tique, elle suggère qu'il peut y avoir plu-
sieurs Octobre pour faire cette révolution,
et pas forcément par les armes mais en
provoquant un mouvement de jeunes, artis-
tique, qui surgit après la guerre civile, avec
l'intention d'occuper de nouveau les rues,
et les espaces publiques pour que les gens
puissent exprimer ce qu'ils ressentent, ce
qu'ils pensent : former la critique sociale.
Ces deux collectifs s’organisent alors pour
développer l’expérience du festival afin de
former ensemble une structure permanente :
c’est ainsi que naît Caja Lúdica. A ses dé-
buts, les premiers ateliers s’organisent dans
la rue, dans le Parc central, parfois sur des
terrains de basket ou de football, ou à
proximité des marchés de quartier. Les
jeunes, venant du Limón, de la Zone 18, de
la Zone 7, Villa Nueva, et d’autres secteurs
des alentours de la capitale1, se rassem-
blaient pour des ateliers théâtre, de cirque,
de musique, de poésie avec l’intention de
générer une sorte d’équipe, qui serait ca-
pable d’assumer l’art comme forme de vie
mais aussi comme une méthodologie pour
continuer de provoquer et d’enseigner.
Nous l’appelons “méthodologie ludique
Action - Participation - Transformation”: à
partir de l’art et du ludique, en participant et
en apprenant, on transforme des idées, non
seulement ses propres idées mais en pensant
transformer notre environnement. C’est
ainsi qu’a commencé Caja Lúdica. Notre
politique est d’ouvrir et de consolider des
espaces pour l’art et la culture, pour le dia-
logue, les rencontres mais aussi les forma-
tions, fondamentales selon nous. Nous
croyons que la connaissance de soi-même est
importante : tu te connais bien toi-même, tes
aptitudes, tes capacités… et ensuite tu te lies
à ton environnement et tu peux y apporter
des changements.
C omment s'est formée Caja
Lúdica?
Samy : Caja Lúdica est un col-
lectif d'artistes qui se forme en 2000. Il
regroupe deux collectifs dont Arte Urbano
qui, dans le Guatemala de l'après-guerre,
recommence à utiliser l'espace public pour
présenter ses idées et en débattre, pour
provoquer et générer des réflexions sur
comment vit la société guatémaltèque. En
ce sens, nous avons intégré des valeurs que
nous continuons de défendre comme briser
les peurs, briser le silence et la méfiance.
L'autre influence vient d'une organisation
de Medellín, en Colombie, qui développe
le travail via l'art et la culture dans les
quartiers où s'est implanté le trafic de
drogue. De ces deux expériences qui se
rejoignent, naît un festival : “Octubre
Azul”, qui évoque la Révolution d'Octobre
1944, et dont l'objectif est de retourner
Caja Lúdica : graines d’espoir pour la jeunesse urbaine et rurale Par Quentin Boussageon et Amandine Grandjean
Samy Ochoa fait partie depuis 8 ans du collectif artistico-ludique Caja Lúdica qui agit pour l'émancipation des jeunes dans la
société guatémaltèque. Il partage avec nous son expérience de militant au sein de cette organisation sociale et culturelle qui, mê-lant l'art à la culture, accompagne des processus de formation et d'incidence politique dans différentes régions du Guatemala.
Talents
3 Solidarité Guatemala n ° 19 9 j u i l l e t -a o û t 20 12
Quentin- Peux-tu développer sur les
formations de Caja Lúdica?
Samy- Nous avons créé deux formations de
gestion culturelle et d’animation culturelle,
qui incluent une formation politique, et
historique, sur le sens de la culture dans un
pays comme le Guatemala, où il y a une
grande diversité culturelle. Je pense que les
richesses culturelles et écologiques de ce
pays sont fondamentales, pour nous mais
aussi pour le monde. Aussi, je suis con-
vaincu qu’il y a autre chose, quelque chose
de très énergétique : au Guatemala, il y a
des énergies présentes qui font qu’on est
heureux d’y être, malgré la cruauté que vit
ce pays.
L’Université de San Carlos s’est alliée à
Caja Lúdica, reconnaissant l’importance
de générer des espaces artistiques et cul-
turels, nous donnant ainsi une accrédita-
tion académique. Nous nous étions aper-
çus que beaucoup de parents ne laissaient
pas leurs enfants assister aux ateliers,
parce que les diplômes ne venaient pas
d’une “école”. Avec ce soutien, il est
plus facile d'obtenir l’autorisation des
parents. L’intérêt du collectif est de géné-
rer des capacités chez les jeunes, pour
leur permettre d’assumer un sens critique
de la vie et que la culture puisse être mo-
teur de changement.
Quentin- Comment arrivez-vous dans
les communautés villageoises?
Samy- Le déclic est la comparsa. Les
instituteurs d’un village nous appellent
pour faire une comparsa: c’est public,
pleins de couleurs et de joie alors les
gens ressentent ces bonnes vibrations et
se sentent connectés. A partir de ces acti-
vités ponctuelles, comme les ateliers
théâtre ou les batucadas, nous proposons
ensuite aux jeunes de former un groupe
afin de pouvoir construire avec eux un
processus à plus long terme, c’est ainsi
que nous intégrons de nouveaux groupes
de jeunes.
En mai dernier, Caja Lúdica a participé à
une importante rencontre artistique, la
11ème « Bienal de La Habana » à Cuba2,
avec pas moins de 40 pays représentés.
Comme chaque année, le collectif Caja
Lúdica a organisé une comparsa lors de
la manifestation du 30 juin, journée de
commémoration des victimes de la
guerre civile, qui a eu lieu cette année à
San Juan Sacatepequez, en solidarité
avec les 12 communautés en résistance
contre la cimenterie Cementos Progreso,
et qui protestent contre l’ouverture d’une
nouvelle caserne militaire. Ils y ont ap-
porté le son de leurs tambours et lu des
extraits de poésie politique.
Et malgré la perte de 4 compagnons ces
dernières années, le collectif Caja Lúdi-
ca continue sa lutte pour apporter espoir,
joie, soif de vivre et de se battre pour le
changement, aux personnes qui croisent
leur chemin.
A la mémoire de Fu, que l'on se rappelle
éclatant de rire sur sa chaise roulante, de
Gordo et Chucky, qui parcouraient les
quartiers et les rues vêtus de leurs larges
pantalons et leur nez rouge, de Victor el
Mono, qui continue à danser et sauter du
haut de ses échasses... Por la vida ! ■
1 Quartiers populaires, comme celui dans le-
quel a grandi Samy, un de ces quartiers aujour-
d'hui communément appelés “zones rouges”.
2 www.cubadebate.cu/noticias/2012/05/08/la-
11-bienal-de-la-habana-no-deja-morir-la-
utopia-del-arte
Activités dans une communauté Maya Q'eqchi' Marche du 30 juin
L ’histoire et l'héritage du
peuple maya kaqchikel cou-
lent dans les veines des
membres de Sotz’il, de jeunes
artistes de la communauté El Tablón,
située à quelques kilomètres du Lac
Atitlán, dans le département de Sololá. A
l'origine de ce mouvement, la famille
Guarcax, forte d'une longue tradition
d’engagement pour le développement
communautaire et la transmission des
coutumes et traditions mayas kaqchikels.
Les jeunes de la famille et des proches,
rassemblés autour de Lisandro, ont fondé
en 2001 le centre culturel Sotz'il Jay ou
la Maison de la Chauve-Souris. Le sym-
bolisme est fort. Sotz'il, la chauve-souris,
est en effet l’animal totem qui apporta le
feu au peuple maya. Elle représente aussi
le clan à la tête du peuple kaqchikel jus-
qu'à l'arrivée des Espagnols à la cité-
forteresse de Iximché en 15241.
Talents
4 Solidarité Guatemala
n ° 19 9 j u i l l e t -a o û t 20 12
« Nqarayij chi ronojel qasamaj nk’atzin
chi nkitamab’ej nk’aj chïk winaqi »2
« Nous désirons que tous nos efforts se
traduisent en la connaissance de l'autre. »
A travers une étude approfondie du
« Memorial de Sololá » -ouvrage compi-
lant la tradition orale de l'histoire et la
mythologie du peuple maya kaqchikel-,
le groupe Sotz'il se livre à un exercice de
« décolonisation culturelle et sociale »
afin de redonner sa place à l'ordre maya,
reconstruire et favoriser l'échange cultu-
rel, principalement dans les communau-
tés et auprès des plus jeunes. En effet,
dans un pays où plus de 60% de la popu-
lation est d'origine maya, l'espace pour ce
genre de manifestations artistiques est
quasi inexistant ou réduit au folklore
pour touristes.
De ce travail de recherche naît la création
musicale et théâtrale du groupe. Pour les
représentations de leurs compositions
musicales, le groupe se pare de l'habit
traditionnel des kaqchikels : la veste
blanche avec la silhouette noire de la
chauve-souris au dos et aux poignets, la
Grupo Sotz’il : création artistique des jeunes de la communauté maya
Kaqchikel Par Vanessa Góngora
Equinoxe du 21 mars 2011. Instant magique et bouleversant, resté gravé dans nos mémoires : une foule multicolore et multicultu-
relle assiste silencieuse, sous la lumière de la pleine lune, à la première d’ « Oxlajuj B'aqtun », la nouvelle création du groupe Sotz'il. Une nouvelle force vive jeune et pleine d'espoir semble renaître après l’assassinat du guide spirituel et fondateur du
groupe, Lisandro Guarcax, quelques mois plus tôt.
Les frères humain et jaguar, Jun Ajpu’ et Yaxbalamkej, symboles du soleil et de la lune,
interprétés para Gilberto Guarcax Gonzalez et Cesar Guarcax Chopén (photo de Tainá Azeredo)
5 Solidarité Guatemala
n ° 19 9 j u i l l e t -a o û t 20 12
Talents
jupe à carreaux noirs et blancs et le pan-
talon à rayures où prédominent le bleu, le
violet, et le bordeaux. Ils étudient et fa-
briquent leurs propres instruments de
musique traditionnelle. Le résultat est
l'album Jom Kamasotz' enregistré en
2009 : dix morceaux reproduisent l'es-
sence même des énergies naturelles
(l'eau, le feu) et vitales (des ancêtres, los abuelos y abuelas), autour des percus-
sions, flûtes et ocarinas, sans oublier
l'instrument guatémaltèque par excel-
lence : le marimba3.
Lors des représentations de leur dernière
oeuvre théâtrale -Oxlajuj B'aqtun-, sept
personnages ou plutôt « forces my-
thiques » évoluent à l'intérieur d'un im-
mense cercle, parsemé d'aiguilles de pin
et représentant les points cardinaux, les
quatre coins de l'univers maya. Là en-
core, la richesse des costumes -des ani-
maux et des dieux- ainsi que le symbo-
lisme des peintures corporelles marquent
la volonté de reproduire les traditions pré
-hispaniques mayas dans leur intégralité.
Au travers d'une danse mêlant attraction,
lutte et déséquilibre entre les forces de
l'univers, le groupe Sotz'il soulève ce
questionnement : l'humanité est- elle
prête à honorer ces forces, à leur donner
une place pour ainsi trouver l'harmonie ?4
C'est donc cet héritage de peuple leader
et combattant qui semble se matérialiser
dans la force brutale des percussions de
leurs compositions musicales et de la
vivacité de leurs chorégraphies aériennes.
De belles initiatives fleurissent même
dans l'adversité
Au cours du mois d'octobre 2010, ont eu
lieu à Sololá, puis à Guatemala Ciudad
deux festivals réunissant une multitude
d'artistes pour rendre un ultime hom-
mage à leur compagnon Lisandro Guar-
cax assassiné en août 20105. Rosa
Chávez, artiste q'iché, déclame devant
l'assistance le poème Ri Akux Nikotzijan
-Ton cœur fleurit-, à la mémoire de Li-
sandro (voir encadré). Ce titre, devien-
dra plus tard le nom d'une singulière ini-
tiative du groupe Sotz'il : le mouvement
d'artistes Ri Ak'u'x.
De nombreux artistes mayas, des organi-
sations culturelles de la société civile et
plusieurs autorités mayas se retrouvent
tout au long de l'année 2011 afin de po-
ser les bases de ce mouvement artistique
comme mécanisme de transformation
sociale. Ils réfléchissent et échangent
autour de quatre axes : le rôle de l'ex-
pression artistique maya, la fonction so-
ciale de l'art maya, les centres culturels
de langue maya et la persécution des
artistes. Leur but est de trouver une alter-
native civile à ce qu'offre le système éta-
bli.
Finalement en mai dernier, le mouve-
ment lance son premier programme de
soutien aux initiatives artistiques mayas,
«l'Art pour la transformation sociale ».
Les projets retenus recevront un appui
financier, seront suivis par le mouvement Ri Ak'u'x et participeront au Festival In-
ternational des Peuples Autochtones, qui
aura lieu en février 2013 au Guatemala.
Anastasio Guarcax, père de Lisandro,
résume parfaitement la substance du
mouvement « trouver l'unité dans la di-
versité » et souligne également un point
essentiel « c'est à la jeunesse de cons-
truire cette plateforme afin d'articuler un
mouvement social de changement et de
promotion de l'art ». ■
Le coeur de Tat* Lisandro Guarcax ne cesse de fleurir
Que mon cœur fleurisse lorsqu'il cessera de pomper de l'encre rouge, qu'il se couvre de
petites épines et de fleurs jaunes, qu'on le peigne avec du nij* et qu'on y dessine des
animaux et des oiseaux bicéphales.
Que mon cœur se défasse dans la terre et qu'il grandisse dans un arbre de pin, qu'il
regarde à travers les yeux d'un hibou, qu'il marche sur les pattes d'un coyote, qu'il parle
avec l'aboiement d'un chien, qu'il guérisse dans le quartz des cavernes, qu'il grandisse
avec les bois d'un cerf.
Que mes cœurs soient liés à un serpent chamarré pour qu'ils ne se trompent pas de
maîtresse, pour leur laisser un indice, pour les retrouver sur le chemin d'ici aux autres
mondes.
* Tat est le nom que reçoive les autorités mayas âgées ou décédées et les guides
spirituels. Le nij est une teinture naturelle de couleur rouge.
6 Solidarité Guatemala n ° 19 9 j u i l l e t -a o û t 20 12
plus que le conflit armé inclut des poli-
tiques de terreur ; un terrorisme d'Etat qui a
semé la peur et l’horreur dans la population
civile victime. Une peur encore présente
aujourd'hui. Il en a donc beaucoup coûté
aux victimes pour arriver à dépasser l’hor-
reur et affronter les différentes affaires qui
ont été instruites ces dernières années.
A l’heure actuelle, on ne note pas encore
des résultats probants, mais on commence
à voir une transition vers un Etat démocra-
tique, en construction. On ne peut pas en-
core parler de démocratie juste parce qu’il
y a des élections tous les quatre ans avec
un Président élu. Nous n'avons toujours pas
d’Etat de Droit où la loi serait la même
pour celui qui possède comme pour celui
qui n'a rien, la même pour celui qui gou-
verne comme pour celui qui est gouverné.
Il existe donc un ensemble de facteurs qui
fait que ces affaires, à tous les égards ré-
préhensibles aux yeux du monde civilisé,
ont bénéficié d’un mur d'impunité des dé-
cennies durant et que ce n’est que mainte-
nant que ce mur commence à tomber. A
présent, il reste à mettre à l'épreuve le sys-
tème judiciaire et son indépendance.
Réforme du système judiciaire
EP : Maintenant que cela est dit, comment
est –ce que je vois tout cela ? C’est un pro-
cessus ; il y a des plaintes. Ces affaires
n’ont pas été présentées l'année dernière ou
il y a deux ans. Elles l’ont été il y a des
décennies, et disons que certaines ont vu
leur procédure avancer.
A une époque, le système judi-
ciaire était quasiment inopé-
rant sur ces cas. D'abord parce
que conformément aux Ac-
cords de paix [1996], il y a eu
une réforme des procédures
judiciaires pour que les juge-
ments ne soient plus inquisi-
toires, avec un juge qui or-
donne et dirige les enquêtes,
mais se fondent dans un sys-
tème mixte où c’est le Procu-
reur du Ministère Public qui a
le monopole de l'action pénale
pour enquêter sur les crimes et
soutenir l'accusation devant
les juridictions compétentes.
Or cette étape de transition,
d’un ancien processus inquisi-
toire vers un processus mixte
et oral, a mis presque une dé-
cennie à se mettre en place.
La pratique a mis en évidence plusieurs
erreurs techniques du code. Elles ont été
surmontées par la suite grâce à des re-
formes qui ont fourni les outils nécessaires
pour affronter réellement le crime. Je parle
du crime en général, mais cela inclut aussi
les cas de graves violations des droits hu-
mains commises au Guatemala. Pourquoi ?
Parce que nous ne pouvons pas avoir,
j'insiste, un Etat démocratique sans avoir
un Etat de droit. Donc, si le système judi-
ciaire n'est pas en mesure d'instruire des
procès envers les responsables présumés de
graves violations des droits humains -
L e 17 juin 2011 restera comme
une date historique avec la pre-
mière arrestation pour crimes de
génocide et crimes contre l’hu-
manité au Guatemala avec la mise en ac-
cusation d’un ancien chef des forces ar-
mées : Héctor Mario López Fuentes, au-
teur intellectuel des massacres dans la
région Ixil, entre 1982 et 1983. Une
grande victoire 12 ans après le début de la
première plainte, pour Edgar Pérez, les
victimes, leurs proches et tous
ceux qui attendent justice pour
les crimes commis durant le con-
flit armé (1960-1996).
Depuis, 3 autres personnes ont
été arrêtées pour génocide, dont
deux ex-chefs d’Etat : les géné-
raux à la retraite Oscar Hum-
berto Mejía Víctores (1983-
1986) en juillet 2011, et José
Efraín Ríos Montt (1982-1983)
en janvier 2012. Ont été égale-
ment condamnés cinq ex-kaibiles
(troupes d’élite de l’armée gua-
témaltèque crées lors du conflit
armé) pour les 201 personnes
massacrées à Dos Erres, ainsi
que quatre anciens membres des
patrouilles d’autodéfense civile
(PAC) et un responsable mili-
taire pour leur participation au
massacre de 268 habitants de
Plan de Sanchez.
Comment expliquez-vous les récentes
condamnations et arrestations pour des
plaintes déposées il y a des années pour
crimes de guerre, crimes contre l’huma-
nité et génocide ?
Edgar Pérez : Personnellement, je pense
qu'une page de l'histoire est en train de se
tourner dans le pays. La complexité cultu-
relle du Guatemala a rendu difficile la re-
vendication de la mémoire historique et la
rupture du mur de l'impunité qui entoure
les graves violations des droits humains
commises durant le conflit armé. D’autant
Edgar Pérez Archila,
avocat défenseur des droits humains au Guatemala
Propos recueillis par Quentin Boussageon et traduits par Vanessa Góngora et Marilyne Griffon
L’avocat guatémaltèque Edgar Fernando Pérez Archila travaille depuis de nombreuses années sur les procès emblématiques de
la lutte pour la justice, la vérité et la réconciliation au Guatemala. Lauréat du prestigieux prix International Human Rights La-wyer 2012 décerné par l’Association du barreau américain BAR, fondateur et directeur du cabinet juridique des droits humains
au Guatemala CJDHG, Edgar Pérez est à l’origine des premières comparutions pour génocide.
Des nouvelles du terrain - Quentin Boussageon termine sa mission au Guatemala au mois d’août. Intégré à l'équipe mobile, il a accompli de nombreux
voyages d'accompagnement notamment dans la région de Rabinal et Chimaltenango récemment.
- Maxime Verdier, recruté par le Collectif en mai dernier, partira au Guatemala, en août pour rejoindre l’équipe des accompagna-
teurs. Nous lui souhaitons un bon voyage et un bon début sur place!
Le nouveau site du Collectif Guatemala bientôt en ligne
Grâce à l’aide de notre stagiaire Alexandre, élève de l’école d’informatique IRIS, le Collectif Guatemala prépare la nouvelle ver-
sion de son site internet qui sera lancée prochainement. Vous pouvez toujours suivre notre actualité sur les réseaux sociaux: Face-
book (www.facebook.com/pages/Collectif-Guatemala/306648622711418) et Twitter (twitter.com/ColGuatemala).
Le Collectif Guatemala au festival Tempo Latino (26-29 juillet)
Dans le cadre du festival de musique Tempo Latino, organisé à Vic-Fezensac dans le Gers, plu-
sieurs membres du Collectif Guatemala se déplaceront pour parler du Guatemala et de nos pro-
chaines activités avec la tournée de septembre et les formations des prochains accompagnateurs.
L’occasion également d’écouter Calle 13 ou Toto la Momposina.
Week end d’orientation les 20 et 21 octobre prochains
Ces deux journées de formation visent à présenter la situation actuelle du pays et la mission d’accompagnement international. Si
elles sont organisées dans le cadre du recrutement d’accompagnateurs pour le terrain, elles sont également destinées à toute per-
sonne intéressée par nos activités. Des entretiens téléphoniques auront lieu début octobre pour sélectionner les candidats intéres-
sés par un départ sur le terrain.
Postulez en envoyant votre candidature (CV + lettre de motivation) à [email protected]
Trois ans après le coup d'État au Honduras et quelques jours après celui du Paraguay
À Paris, ce 28 juin, a eu lieu un rassemblement pour marquer les trois ans
du coup d'État au Honduras. En effet, c'est en 2009 que Manuel Zelaya
avait été expulsé du pays par les forces armées honduriennes. Quelques
mois plus tard, des élections précipitées étaient organisées et voyaient l'ac-
cession au pouvoir de Porfirio Lobo. Peu suivies par la population, les ré-
sultats furent néanmoins reconnus par la communauté internationale avec
empressement. Pourtant et selon le communiqué de Alerte Honduras, « la
violence s'est accrue considérablement depuis le coup d'État contre tous ceux qui résistent pour défendre les libertés et les droits fondamentaux du
peuple. L'expropriation, la torture, les menaces de mort font de nouveau
partie du quotidien des Honduriens comme lors des pires périodes de son histoire. Victimes de la répression exercée par le pouvoir d'État qui crimi-
nalise les luttes sociales, nombre de syndicalistes, dirigeants, militants ho-
mosexuels et transsexuels, féministes et membres des communautés indi-gènes et afro-descendantes sont également tombés sous les balles de groupes paramilitaires qui sévissent en toute impunité. »
Reporters sans frontières soulignait aussi que 23 journalistes ont été assassinés dans le pays depuis le coup d'État. Durant l'activi-
té, plusieurs personnes ont aussi tenu à rappeler la récente situation au Paraguay où le président Lugo a été destitué au terme d'un
procès politique de 48 heures, le 22 juin dernier, ce qui pour de nombreux observateurs équivaut à un coup d'État déguisé.
Convocation à la prochaine réunion du Collectif Guatemala le jeudi 23 août à 19h30
Lieu: CICP, 21 ter, rue Voltaire —75011 Paris
Cette réunion sera l’occasion d’aborder la prochaine tournée organisée dans la deuxième quinzaine de septembre.
Le Collectif Guatemala Qui sommes-nous ? Fondé en 1979 par des réfugiés guatémaltèques et des militants français, le Collectif Guatemala est une association 1901 de solidarité
internationale. Il est composé d’associations et de particuliers, dont une bonne dizaine de membres actifs, sur lesquels repose la vie de
l’association. Depuis octobre 2002, l’équipe s’est étoffée avec l’arrivée d’un permanent à mi-temps. Depuis mars 2006, l’association a
ouvert un bureau de coordination pour ses activités au Guatemala (accompagnement international et campagne de soutien aux militants
luttant contre le pillage de leurs ressources naturelles).
Les activités du Collectif au Guatemala
● L’accompagnement international
√ des populations indigènes victimes du conflit armé impliquées
dans des procès contre les responsables de violations massives
des droits de l'Homme,
√ des personnes menacées du fait de leurs activités militantes.
Comment ?
√ à la demande des groupes ou personnes menacées,
√ en recherchant et en préparant des volontaires qui resteront au
minimum 6 mois sur le terrain.
Pourquoi ?
√ pour établir une présence dissuasive,
√ pour avoir un rôle d'observateur,
√ pour relayer l'information.
Les accompagnateurs/trices sont des volontaires majeurs, de tous hori-zons, désirant s’engager pour une durée minimum de 6 mois. Des ses-sions d’information et de préparation ont lieu en France avant le départ. Au Guatemala, les accompagnateurs sont intégré au projet international d’accompagnement ACOGUATE.
● L’outil vidéo
√ organisation d’ateliers vidéo destinés aux membres d’organisa-
tions communautaires pour la réalisation documentaire
√ soutien à la diffusion de ces films à la capitale et dans les com-
munautés
√ réalisation de film-documentaires comme outil de campagne et
de sensibilisation en France
Les activités du Collectif en France
● L'appui aux organisations de la société civile guatémal-
tèque qui luttent pour plus de justice et de démocratie
√ en relayant des dénonciations de violations des droits de
l'Homme,
√ en organisant des campagnes pour soutenir leurs revendica-
tions,
√ en recherchant des financements pour soutenir leurs projets,
√ en recevant en France et en Europe des représentants de dif-
férentes organisations pour leur permettre de rencontrer des
décideurs politiques et financiers.
● L’information et la sensibilisation du public français
Sur quoi ?
√ la situation politique et sociale au Guatemala,
√ la situation des droits de l'Homme,
√ l'action des organisations populaires, indiennes et paysannes.
Comment ?
√ par la diffusion d’une lettre à l’adhérent bimensuelle,
√ par l'organisation ou la participation à des conférences, dé-
bats, réunions, projections documentaires
√ par des réunions mensuelles ouvertes à toute personne inté-
ressée.
● Le travail en réseau avec différents types de partenaires
Solidarité Guatemala n ° 19 9 j u i l l e t -a o û t 20 12
ADHÉSION / ABONNEMENT Le Collectif Guatemala vous propose plusieurs formules de soutien :
Adhésion au Collectif, permettant de recevoir la Lettre à l’Adhérent 23 €
Adhésion à tarif réduit (étudiants, chômeurs etc. joindre justificatif) 15 €
Don, un soutien supplémentaire pour nos activités ………
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