- Jocelyne Giambiaggi - 1 Sociologie par Jocelyne Giambiaggi Méthode pour la dissertation A- Definir les termes du sujet: Structure sociale: façon dont la société est organisée Classes sociales = groupes hiérarchisés ; ensemble de grande dimension qui sont issues soit de la division du travail, soit de l’inégale répartition du pouvoir. Marx a construit et utilisé le concept de classe sociale pour décrire la lutte des classes. B- Expliciter la question 1) Si la société est organisée en groupes hiérarchisés, il existe des différentes notables entre ces groupes: - s’il existe des différences de pouvoir (diplômes), de revenus, de patrimoine - s’il existe des différences de consommation alors la notion est encore pertinente 2) Si au contraire la société n’a plus de hiérarchies, a des consommations homogènes, si les revenus perçus sont très proches, alors la notion n’est pas pertinente. C - Utiliser les documents à la lumière de ce qu’on veut montrer: Document 1: Si selon Marx, la classe sociale existe indépedemment du ressenti des individus. La perception et le sentiment d’appartenance d’une classe sociale ne modifie en rien la réalité des différences et des intérêts divergents. Si selon Weber, il n’existe pas de groupe en dehors de la théorie du sociologue, le ressenti des individus est important pour juger de la pertinence de la notion. En considérant l’approche de Weber (nominaliste), le document 1 montre le fait que la notion devient de moins en moins pertinente: le sentiment de ne pas appartenir à une classe sociale a aumenté de près de 50% de 1966 à 2002. Cependant cette augmentation n’a pas été linéaire puisque le sentiment d’appartenance à une classe sociale a augmentée de 1966 à 1976. En revanche, à la fin des Trente Glorieuses (selon l’expression de Fourastié), le sentiment d’appartenance à une classe diminue de façon significative, ce qui est probablement lié à la personnalisation des carrières et aux pressions économiques sur les entreprises (suite aux chocs pétroliers). Document 2: Il existe des différences notables de consommation selon les PCS (parler des différents critères), différence entre ouvriers/cadres sur l’écoute de TV et nouveaux écrans. ; on constate des différences également selon le diplôme : les non diplomés du CEP regardent 2x plus la TV
Préparation au bac par Jocelyne Giambiaggi, professeur lycée Carnot Dijon
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- Jocelyne Giambiaggi - 1
Sociologie
par Jocelyne Giambiaggi
Méthode pour la dissertation
A- Definir les termes du sujet:
Structure sociale: façon dont la société est organisée
Classes sociales = groupes hiérarchisés ; ensemble de grande dimension qui sont issues soit
de la division du travail, soit de l’inégale répartition du pouvoir. Marx a construit et utilisé le
concept de classe sociale pour décrire la lutte des classes.
B- Expliciter la question
1) Si la société est organisée en groupes hiérarchisés, il existe des différentes notables entre
ces groupes:
- s’il existe des différences de pouvoir (diplômes), de revenus, de patrimoine
- s’il existe des différences de consommation alors la notion est encore pertinente
2) Si au contraire la société n’a plus de hiérarchies, a des consommations homogènes, si les
revenus perçus sont très proches, alors la notion n’est pas pertinente.
C - Utiliser les documents à la lumière de ce qu’on veut montrer:
Document 1:
Si selon Marx, la classe sociale existe indépedemment du ressenti des individus. La perception
et le sentiment d’appartenance d’une classe sociale ne modifie en rien la réalité des différences
et des intérêts divergents.
Si selon Weber, il n’existe pas de groupe en dehors de la théorie du sociologue, le ressenti des
individus est important pour juger de la pertinence de la notion. En considérant l’approche de
Weber (nominaliste), le document 1 montre le fait que la notion devient de moins en moins
pertinente: le sentiment de ne pas appartenir à une classe sociale a aumenté de près de 50%
de 1966 à 2002. Cependant cette augmentation n’a pas été linéaire puisque le sentiment
d’appartenance à une classe sociale a augmentée de 1966 à 1976. En revanche, à la fin des
Trente Glorieuses (selon l’expression de Fourastié), le sentiment d’appartenance à une classe
diminue de façon significative, ce qui est probablement lié à la personnalisation des carrières et
aux pressions économiques sur les entreprises (suite aux chocs pétroliers).
Document 2:
Il existe des différences notables de consommation selon les PCS (parler des différents
critères), différence entre ouvriers/cadres sur l’écoute de TV et nouveaux écrans. ; on constate
des différences également selon le diplôme : les non diplomés du CEP regardent 2x plus la TV
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que les plus diplômés.
S’il existe des différences très fortes dans les habitudes de consommation selon les différents
groupes d’âges, cela suppose que l’organisation sociale est plutôt groupée selon des catégories
d’âges et a priori moins selon des classes sociales.
D- Rédige en utilisant tes connaissances
Méthode analyser les documents
A - Présenter le document
1/ Lire le titre et le paratexte
2/ Rédiger la présentation du document (décrire le type de document, source, donner le cadre,
définir les termes employés)
3/ Observer les chiffres, les tendances et décrire ce qui est inhabituel
B- Analyser
1/ Ecrire les faits saillants: les tendances, les chiffres les plus marquants
2/ Expliquer, donner du sens aux chiffres
Chapitres :
I- Conflits et changement social
Définition du conflit:
Le conflit est une opposition à une entité (ce qui est vrai pour une personne, également au
niveau de la société). La sociologie s’intéresse à l’organisation de la société et aux
phénomènes dynamiques qui font évoluer la société. On s’interesse à la façon dont les
différents groupes (par forcément des classes sociales) s’opposent afin de défendre leurs
intérêts (par exemple des inégalités jugées trop fortes).
Par exemple, le droit de vote a été accordé aux femmes en 1928 après dix ans de
manifestations et de conflit par le mouvement des suffragettes.
Pourquoi existe-t-il des conflits?
=> Les richesses limités implique des conflits potentiels
=> il existe des intérêts divergents
=> Il existe un idéal égalitaire selon TOCQUEVILLE
Les inégalités sont mal vécues dans les sociétés démocratiques en raison de l’idéal égalitaire
selon TOCQUEVILLE. L’idée de conflit social provient d’une inégalité distribution des
ressources
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“Quand l’inégalité est la loi commune d’une société, les plus fortes inégalités ne frappent
point l’œil ; quand tout est à peu près au même niveau, les moindres les blessent.”
TOCQUEVILLE
Les manifestations (par exemple celles de mai 68) sont une expression du conflit social pour les
sociologues.
Problématique:
Le conflit social et ses différentes formes (comme les manifestations) doit-il être considéré
comme pathologique (mauvais) ou comme intégrateur (bon)? Sous quelles formes s’expriment
le conflit social?
Les classes sociales existent-t-elles réellement? En dehors du regard du sociologue?
> Pour Karl Marx, les classes sociales existent réellement
> Pour Karl Marx, les classes sociales et le conflit dans leur opposition est le moteur de
l’histoire ; les conflits sont donc “normaux” et positif.
Karl Marx a théorisé l’opposition des classes (aujourd’hui ouvriers contre capitalistes /
prolétaires contre bourgeois) ce qui est selon lui le moteur de l’histoire. Dans la conception de
Marx, l’inégalité de pouvoir, de ressources est illégitime. En revanche, pour MAX WEBER le
pouvoir est reconnu comme légitime relevant d’un conflit latent.
Aujourd’hui les conflits ne sont plus seulement liées aux richesses limitées, intérêts divergents,
mais portent également sur des revendications identitaires.
Doit-on considérer la multiplication des conflits comme un problème, un dysfonctionnement? Si
les conflits sont un problème, la permanence des conflits/le fait qu’il y en ait toujours constitue-t-
il une menace pour la société? Pourquoi se maintiennent-ils s’ils sont dangeureux?
Selon PARSONS (de l’école des fonctionnalistes) qui reprend DURKHEIM, derrière
l’augmentation du nombre de conflits, il existe un défaut d’intégration. Dans une société
moderne, marquée par la solidarité organique (chacun est spécialisé), il est plus probable
qu’apparaisse une “guerre des classes”. Les conflits relèvent donc d’une pathologie pour
PARSONS.
Il faut aller plus loin dans l’analyse et s’intéresser aux formes, aux degré aux intensité des
conflits. Une grève, une manifestation peut être considérée comme “normale”, révelant des
normes de la société français. Au contraire une séquestration d’un dirigeant d’entreprise relève
plutôt de la pathologie. La grève est autorisée par la loi, le conflit a été institutionnalisé.
Pour Robert CASTEL (dans “Les Métamorphoses de la question sociale”), il y a eu une
institutionnalisation du travail et des conflits liés au travail.
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Les conditions de travail ont progressivement été encadrées par la législation. Les risques
comme les accidents du travail ont été pris en charge par l’assurance sociale. Les conflits ont
été réglés à travers des conventions collectives.
L’institutionnalisation: un phénomène est reconnu (accepté) et formalisé par la société. Il
peut y avoir une organisation suite à l’institutionnalisation, il peut y avoir des lois. Par exemple
la grève a été institutionnalisée puisqu’elle est rentrée dans les normes & valeurs.
Pour Marx et Simmel,
Le conflit social permet de dégager un sentiment de conscience collective
- la classe en soi devient une classe pour soi pour Marx
- l’adversité est facteur de cohésion pour Simmel
Pour SIMMEL le conflit a une fonction de cohésion sociale. En effet, le conflit n’est pas le
contraire d’une relation sociale mais bien un certain type de relation social. L’opposition contre
un ennemi commun est facteur de solidarité à l’intérieur d’un groupe. Dans les manifestations,
les manifestants sont bien plus solidaires que la normale. Le conflit est d’ordre intégrateur
pour SIMMEL.
Conflit & changement social
Marx évoquait déjà la lutte des classes en tant que moteur de l’histoire (moteur du changement
social). Or les différentes lois favorables aux salariés: les congés payés ont été obtenus face à
la mobilisation des ouvriers en 1936 ; les mobilisations pendant le Front Populaires ont conduit
à un assouplissement des conditions de travail. La forte de croissance des Trente-Glorieuses
(FOURASTIE) avec une certaine mobilité sociale a permis des évolutions positives. Le fait que
les conditions de vie se soient améliorés à conduit à un essoufflement des conflits.
Les nouveaux mouvements sociaux portent plutôt sur des enjeux plus personnel ou
identitaires: au premier lieu desquels les mouvements altermondialistes, environnementaux
(dénonciation du réchauffement climatique ; pour le droit des animaux); identitaires (pour et
contre le mariage homosexuel). On passe de valeurs matérialistes (de revendications sur le
salaire, niveau de vie, inégalités) à des valeurs post-matérialistes (aux Etats-Unis le mouvement
des Tea-Party).
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Ce tableau issu d’une enquête INSEE (Emplois & salaires) présente les différentes formes du
conflit social en 2008 en fonction de la taille des entreprises. Pour une taille d’entreprise, le
tableau donne le volume d’entreprises concernées ainsi que le % de salariés par un conflit qui
se solde par une négotiation.
1/6 de l’ensemble des entreprises en France en 2008 ont connu des négociations, concernant
2/3 des salariés. Ceci signifie que les entreprises de plus gros tailles sont davantage
concernés par les négociations que les petites entreprises. En effet presque tous les
employés (97%) dans les grandes entreprises sont potentiellement concernés par les
négociations collectives ; alors que 11% seulement pour les petites entreprises.
Sur l’ensemble des entreprises qui ont connu des conflits, dans 80% des cas ceci s’est soldé
par la signature d’un accord (résolution pacifique et positive) tandis que 2,4% des cas par une
grève (opposition, persistence du conflit). La plupart des conflits est donc résolu de façon
pacifique et les grèves concernent une très faible minorité des cas. La moyenne de 2,4%
de grève dans les entreprises française masque des disparités importantes : en effet pour les
grandes entreprises, 40% d’entre elles connaissent des épisodes de grèves contre moins d’1%
pour les petites entreprises. Non seulement les grandes entreprises sont davantage
concernés par les négociations, mais il y a plus de résolutions par signature d’accord
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collective ainsi que plus de grèves que les petites entreprises. Plus l’entreprise est de taille
élevée, plus la capacité de négotiation et d’organisation des salariés semble élevée.
Autrement dit, les grandes entreprises s’exposent davantage aux manifestations du conflit
social (Jocelyne Giambiaggi).
Les conflits sont-ils facteur de changement social?
Oui, les conflits ont amené un changement social majeur à travers d’abord des grèves puis
progressivement un dialogue social. Les conflits sont bien plus régulés à travers les discussions
entre entreprises et syndicats.
De façon globale, le nombre de conflits a diminué depuis 2000. Ceci est lié à plusieurs
facteurs:
- la situation économique s’est dégradée (les entreprises ont plus de pouvoir et les travailleurs
sont davantage en concurrence)
- le chômage, les formes de précarités
- paradoxe du passager clandestin (Mancur OLSON) : l’individu a intérêt à ne pas faire grève
pour être bien vu mais à ce que ses collègues fassent grève pour toucher le supplément de
salaire. Il existe une contradiction entre l’intérêt et le fait d’agir au niveau collectif.
Les conflits ont aujourd’hui changé de forme:
- les revendications sont bien moins liées au travail
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- les revendications sont bien moins exprimées par des syndicats, mais bien plus par des
associations d’individus
- les revendications sont bien plus médiatisées (féministes défilant nues, altermondialistes
détruisant des champs d’OGM, etc).
Les conflits sont à la fois facteur d’intégration (MARX, SIMMEL) mais peuvent aussi être
l’expression d’un désodre sociaux. Les conflits ont évolué: des conflits au travail jusqu’au à des
revendications bien plus personnels et identitaires. Les conflits sont toujours un facteur
important du changement social.
Le travail est une instance de socialisation. Les changements dans son mode d’organisation ont
un impact très important sur la structure sociale et la solidarité.
Taylorisme => Fordisme => Toyotisme
1870 - 1910 > Taylor réfléchit à la façon d’organiser le travail scientifiquement. A partir de ses
recherches, naît l’OST (l’organisation scientifique du travail), qui recherche la productivité la
plus élevée possible. La division du travail (cf. manufacture d’épingle de SMITH) permet
d’augmenter la productivité de façon très forte. Le problème du taylorisme est le manque de
responsabilité des ouvriers qui sont très spécialisés (O.S) ce qui conduit à une aliénation (de
forte grèces ont suivi).
1910 - 1973 > Selon Henry Ford, il est important de bien réttribuer ses salariés afin qu’ils
achètent sa production et afin d’avoir des gains de productivité. Un système gagnant-gagnant
(entreprise / salariés) s’est donc mis en place. Ford produisait un seul modèle de voiture. Selon
lui, ce qui important c’était le prix plutôt que la différenciation (ce qui a conduit à une
production standardisée de masse).
1973 à aujourd’hui: Toyota à partir des années 1950 a retourné la logique de production (just-
in-time): c’est à partir de la demande des clients que la production de voitures qui est
personnalisées est lancée. L’ouvrier est donc polyvalent et beaucoup responsable. Ce qui
importe pour ce mode de production n’est pas la quantité de voitures mais bien la flexibilité des
équipes.
Les Trente-Glorieuses: 1945 - 1975
II- Intégration sociale :
Définitions de (cf. fiche)
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- integration
- l’individualisme
- instance de socialisation (lieu dans lequel se tisse le lien social)
Quelles sont les instances de socialisation?
1/ La famille
A partir de 1970, on observe moins de mariage, plus de divorces, de nouvelles formes d’unions
(PACS). On peut dire que la famille se “désinstitutionnalise”, beaucoup de famille recomposée.
- divorce et célibat qui ont largement progressé sont liés à moins d’intégration sociale
- les familles monoparentales touchent bien plus le RSA que les autres familles,
La recomposition de la famille et l’ensemble des transformations conduit à une certaine
fragilisation des liens sociaux.
La solidarité est cependant loin d’avoir disparu dans les familles:
- les personnes agées dépendantes sont plutôt aidées par leurs famille.
2/ L’Ecole
L’école a connu un phénomène de démocratisation : beaucoup plus d’élèves ont eu accès au
collège, lycée notamment. Alors que 5% d’une classe d’âge avait le bac en 1950 ; 67% d’une
classe d’âge ont le bac en 2010
L’Ecole est une instance de socialisation en ce qu’elle véhicule et permet d’intégrer les normes,
valeurs, règles de conduites et autres attitudes qui permettent une insertion dans le monde du
travail. L’Ecole remplit son rôle de certification mais il demeure plus de 40 000 élèves qui
sortent du système scolaire sans qualification.
=> Le paradoxe d’Anderson: le diplôme ne garantit aujourd’hui plus un travail (notamment le
baccalauréat). Ceci est lié au fait que trop de diplômes ont été décernés, ce qui peut
caractériser d’ ”inflation des diplômes” tandis que moins de poste de travail ont été crées. Il y a
eu un déséquilibre entre l’offre de diplômés et la demande des entreprises. (Jocelyne
Giambiaggi)
L’école républicaine est confrontée à plusieurs défis:
- Critique de Bourdieu: L’Ecole serait uniquement un lieu de reproduction des élites
- L’Ecole est laïque : elle doit refuser tout compris sur le contenu du programme et doit
préserver le caractère indépendant
- pourtant les inégalités demeurent: les fils d’ouvriers sont moins bacheliers que les fils de cadre