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La publication scientifique ` a acc` es libre: de l’id´ eal aux modalit´ es concr` etes. Application aux sciences de la terre Michel Pr´ evot To cite this version: Michel Pr´ evot. La publication scientifique `a acc` es libre: de l’id´ eal aux modalit´ es concr` etes. Application aux sciences de la terre. Bulletin de liaison de la Soci´ et´ e Fran¸caise de Min´ eralogie et Cristallographie, 2005, 17 (2). <sic 00001492v4> HAL Id: sic 00001492 http://archivesic.ccsd.cnrs.fr/sic 00001492v4 Submitted on 26 Jan 2006 HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers. L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destin´ ee au d´ epˆ ot et ` a la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publi´ es ou non, ´ emanant des ´ etablissements d’enseignement et de recherche fran¸cais ou ´ etrangers, des laboratoires publics ou priv´ es.
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  • La publication scientifique a` acce`s libre: de lideal aux

    modalites concre`tes. Application aux sciences de la terre

    Michel Prevot

    To cite this version:

    Michel Prevot. La publication scientifique a` acce`s libre: de lideal aux modalites concre`tes.Application aux sciences de la terre. Bulletin de liaison de la Societe Francaise de Mineralogieet Cristallographie, 2005, 17 (2).

    HAL Id: sic 00001492

    http://archivesic.ccsd.cnrs.fr/sic 00001492v4

    Submitted on 26 Jan 2006

    HAL is a multi-disciplinary open accessarchive for the deposit and dissemination of sci-entific research documents, whether they are pub-lished or not. The documents may come fromteaching and research institutions in France orabroad, or from public or private research centers.

    Larchive ouverte pluridisciplinaire HAL, estdestinee au depot et a` la diffusion de documentsscientifiques de niveau recherche, publies ou non,emanant des etablissements denseignement et derecherche francais ou etrangers, des laboratoirespublics ou prives.

  • 1La publication scientifique accs libre: de l'idal aux modalits concrtes.Application aux sciences de la terre

    Michel PrvotLaboratoire de Tectonophysique, UMR 5568 CNRS/UM234095 Montpellier Cedex 05 ([email protected])

    RsumA l'poque de l'Internet, l'appropriation exclusive de la diffusion de la connaissance

    scientifique par les diteurs traditionnels constitue un frein de plus en plus pesant aux changes entre

    les chercheurs et, in fine, aux progrs de la science. Au cours de la dernire dcennie, la

    communaut scientifique a mis au point et dvelopp un nouveau modle de diffusion de la

    connaissance, la publication en accs libre, qui est fond sur l'appropriation publique du savoir via

    Internet. Cet article en prsente les grandes lignes et fait le point sur les modalits concrtes de sa

    mise en uvre par les chercheurs dans le domaine des sciences de la terre.

    1. La crise actuelle de l'dition savanteElle rsulte de trois facteurs: l'augmentation de la production scientifique, l'envol des cots de la

    publication traditionnelle et l'explosion de divers modes de publication lectronique.

    En raison du dveloppement de lactivit de recherche depuis une cinquantaine dannes et de la

    course aux publications (selon l'adage "publish or perish"), le nombre darticles publis chaque anne

    crot rgulirement de faon importante. Pour la physique et les mathmatiques par exemple, il a

    quadrupl au cours des dix dernires annes (S. Harnald et al., 2004). Toutes disciplines confondues,

    ces auteurs estiment 24 000 le nombre de priodiques avec comit de lecture et 2,5 millions le

    nombre d'articles publis chaque anne. Au plan scientifique, cette situation interdit au chercheur

    d'accder l'ensemble de l'information scientifique pertinente, en raison du grand nombre et de la

    diversit des mdia de stockage des contributions scientifiques et de l'absence d'outils universels

    d'investigation. Cette difficult nest certes pas nouvelle, mais elle atteint une acuit sans prcdent.

    Au plan financier, volume de publication constant, le cot de l'accs l'information scientifique

    devient de plus en plus lev. Selon lARL (Association of Research Libraries), le prix moyen (hors

    inflation) des magazines scientifiques a doubl entre 1986 2000 (Kirsop, 2003). Depuis une dizaine

    dannes, le nombre dabonnements aux magazines scientifiques diminue partout dans le monde, y

    compris aux Etats-Unis. La rvolution lectronique de ldition, qui sest traduite par loffre par les

    grands diteurs conventionnels de licences dabonnement, ne diminue pas la charge financire des

    bibliothques, bien au contraire. Les diteurs internationaux proposent en effet des licences de

    diffusion lectroniques couvrant de vastes et coteux "bouquets" de revues de composition non

    ngociable. A l'heure actuelle, une fraction importante de la communaut scientifique mondiale, en

    particulier beaucoup d'enseignants des universits n'a accs qu' un nombre trs limit de revues,

  • 2notamment (mais pas seulement) dans les pays peu dvelopps. La situation risque d'empirer. L'ARL

    anticipe un triplement des cots de 2005 2015 (Kirshop, 2003).

    Ces deux difficults conjointes ont pour effet de limiter fortement limpact scientifique des articles.

    Dans certains secteurs disciplinaires seulement 1% des articles ont plus d'un lecteur (en chimie par

    exemple) et neuf articles sur dix n'ont aucun lecteur (Chanier, 2005). Il est clair que les scientifiques

    ont tout gagner reprendre directement en mains la diffusion de la connaissance.

    Le dveloppement rapide de la publication lectronique, qui est encore 80% sous le contrle

    des diteurs traditionnels (Chanier, 2005), est l'origine de graves inquitudes en ce qui concerne la

    prennit de la conservation des uvres scientifiques numrises. La conservation des documents

    lectronique actuellement publis par les diteurs traditionnels est -de jure et de facto- sous la seule

    responsabilit morale et financire de l'diteur dtenteur des droits de reproduction, dont il a rclam

    aux auteurs la cession exclusive son profit. Ces droits courent sur une dure importante (voisine

    dun sicle). On peut sinterroger sur la capacit de chacun de ces diteurs d'assurer dans de bonnes

    conditions la conservation de ses propres documents, d'autant plus que la valeur marchande de ces

    derniers ira dclinant avec le temps.

    2. Vers une bibliothque universelle des sciences?Les difficults grandissantes du systme actuel satisfaire la communaut scientifique et les

    riches possibilits offertes par le dveloppement de l'informatique ont conduit les scientifiques

    mettre sur pied un nouveau modle de publication scientifique accs libre et gratuit (dite simplement

    " accs libre" dans ce qui suit) bas sur l'utilisation d'archives ouvertes (OA en anglais). Trois tapes

    de ldification de ce modle mritent d'tre rappeles.

    Naissance et premiers pas: le site arXiv (Centre pour la Communication Scientifique Directe du

    CNRS: http://ccsd.cnrs.fr; P. Ginspar, 2001).

    En 1991 Paul Ginspar met disposition des physiciens du monde entier le site internet de dpt

    arXiv, hberg Los Alamos (maintenant Cornell University) et destin accueillir linformation

    scientifique spcialise concernant les travaux de recherche rcents en physique. Ce circuit de

    communication directe entre chercheurs fonctionne en parallle et en amont du circuit de publication

    traditionnel des revues. Au moment o ils le souhaitent, en pratique souvent juste avant quils ne

    soumettent le manuscrit une revue classique, les chercheurs le tlchargent eux-mmes sur arXiv

    et, au bout de quelques heures, le document devient disponible dans le monde entier, gratuitement,

    sous plusieurs formats. Des sites miroirs, actuellement au nombre de 18, dont l'un en France

    (http://fr.arXiv.org), couvrent toute la plante. Ils sont mis jour toutes les 24 heures, ce qui amliore

    la fois la rapidit, la disponibilit et la robustesse du systme. Aprs seulement quelques annes de

    fonctionnement, le serveur de dpt arXiv archivait dj la plus grande partie des articles soumis

    chaque anne en physique nuclaire. Avec quelques annes de dcalage, la physique de la matire

    condense et l'astrophysique suivirent une volution analogue.

    La russite de ce projet a dmontr, si besoin tait, que la communaut scientifique tait

    parfaitement capable de mettre en uvre et de grer elle-mme, selon des modalits dfinies par elle

  • 3seule, la communication de l'information scientifique. Elle dmontre aussi la faisabilit technologique

    d'une bibliothque mondiale des sciences ouverte tous.

    L'laboration d'une stratgie: l'initiative pour les archives ouvertes (OAI en anglais).

    L'initiative de Budapest pour l'accs libre (BOAI), lance en dcembre 2001

    (http://www.soros.org/openaccess/fr/read.shtml), proclame que: "une tradition ancienne et une

    technologie nouvelle ont converg pour rendre possible un bienfait public sans prcdent. La tradition

    ancienne est la volont des scientifiques et universitaires de publier sans rtribution les fruits de leur

    recherche dans des revues savantes, pour l'amour de la recherche et de la connaissance. La nouvelle

    technologie est l'Internet. Le bienfait public qu'elles rendent possible est la diffusion lectronique

    l'chelle mondiale de la littrature des revues comit de lecture avec accs compltement gratuit et

    sans restriction tous les scientifiques, savants, enseignants, tudiants et autres esprits curieux." A la

    diffrence du projet arXiv, cette initiative concerne tous les champs disciplinaires, et non pas

    seulement le domaine scientifique, et elle vise l'archivage des documents dfinitifs, tels que finalement

    publis (post-publication). Par ailleurs, qualifier de bien public les rsultats de la recherche implique

    d'en donner librement l'accs aux chercheurs des pays peu dvelopps ainsi qu' chaque citoyen

    (Velterop, 2004). Prenant acte du refus de la quasi-totalit des diteurs traditionnels d'adopter l'accs

    libre, linitiative de Budapest prconise deux pratiques permettant de dvelopper cette nouvelle forme

    de communication scientifique:

    1. Soumission une revue accs libre

    Les revues OA ne se diffrencient des revues traditionnelles que par deux caractres:

    1. A l'issue du processus d'valuation par le comit de lecture, l'article accept est immdiatement

    accessible gratuitement par tous sur internet, de faon permanente et sous une forme aisment

    tlchargeable. L'article est en outre archiv par une (ou plusieurs) organisations internationales qui

    soutiennent le principe du libre accs.

    2. L'auteur (individu ou collectif) conserve l'intgralit de ses droits d'auteur. Il n'abandonne pas son

    droit de reproduction, mais le partage par contrat avec toute personne personnellement intresse.

    2. Auto-archivage sur un serveur de dpt "archives ouvertes"

    Cette dmarche, effectue par l'auteur lui-mme, s'applique au cas o le manuscrit est soumis

    et publi dans une revue traditionnelle (non-OA). Il est intressant pour l'auteur d'archiver les deux

    tapes principales de son activit rdactionnelle: le document initial, tel que soumis l'diteur (pr-

    publication) et le document final, tel qu'accept (post-publication).

    Le premier dpt permet au chercheur de prendre date et d'ouvrir sa contribution prliminaire

    la discussion avec ses pairs. On retrouve l la dmarche choisie par les physiciens (arXiv), tourne

    avant tout vers la communaut disciplinaire elle-mme.

    Le dpt de la post-publication, c'est--dire de la contribution valide par les valuateurs du

    comit de lecture de la revue, est un acte capital. Il permet de faire figurer dans les bases de donnes

    mondiales une version de la contribution qui satisfait l'thique et aux paradigmes de la communaut

    disciplinaire de l'auteur. Ainsi adoube, la contribution peut tre, plus lgitimement que la version

    initiale, utilise par les non-spcialistes.

  • 4

    La reconnaissance institutionnelle

    Les ralisations et les prises de position rapportes ci-dessus n'manaient pas d'acteurs

    institutionnels. Cependant, ceux-ci vont rapidement raliser l'importance de l'enjeu, et faire leurs la

    plupart des recommandations de la dclaration de Budapest. En France, ds 2003, le CNRS mettait

    disposition des scientifiques un site de dpt OA (HAL) ; la mme anne, il signait avec BioMed

    Central, un diteur commercial pionnier de l'accs libre en biologie et mdecine, un accord de

    partenariat assurant aux quipes de recherche du Dpartement des Sciences de la Vie la possibilit

    de publier gratuitement dans les revues de cet diteur. Par la dclaration de Berlin du 22 octobre

    2003, rdige par des reprsentants de nombreux organismes de recherche europens et signe

    entre autres par le CNRS, lINSERM, lEuropean Geosciences Union, linstitut Pasteur, le CERN,

    lINRA et lINRIA, les objectifs suivants sont dfinis :

    - promouvoir un Internet qui soit au service dune base de connaissance globale et de la pense

    humaine ;

    - mettre la connaissance la disposition de la socit selon la procdure du libre accs.

    La concrtisation de ces dclarations par les organismes de recherche franais est en cours

    dlaboration (rapport Pau, 2004, pour le CNRS). Dj, aux Etats-Unis, les NHIs (National Health

    Institutes) demandent depuis fvrier 2005 que la post-publication de tout article issu de recherches

    finances en tout ou partie par ces organismes soit auto-archive par lauteur (au plus tard 12 mois

    aprs publication) sur le site de dpt PubMedCentral.

    3. Le fonctionnement du modle des archives ouvertesIl est ncessaire, pour viter les faux dbats, de connatre les grandes lignes de

    fonctionnement de ce nouveau modle ditorial. Il s'applique aussi bien aux documents auto-archivs

    par les auteurs qu'aux articles des priodiques accs libre. Par contre il ne s'applique pas, bien

    videmment, aux journaux lectroniques non-OA comme, par exemple, Geochemistry, Geophysics,

    Geosystems.

    Ce modle articule quatre lments (Chanier, 2005):

    - un espace rticulaire reli Internet o les documents sont dposs, dcrits, conservs et

    accessibles. Dans cet espace, on distingue les serveurs de bases de dpts et ceux orients vers

    la collecte et la diffusion de l'information archive dans ces bases;

    - un ensemble de liens contractuels liant, pour l'enregistrement, auteurs et dposants et, pour la

    diffusion, lecteurs et gestionnaires d'archives, ces liens ayant pour objectifs de garantir un accs

    libre et gratuit aux documents, leur non-utilisation commerciale et le respect des droits d'auteur;

    - un protocole de communication (OAIS, Open Access Initiative System) associ des descriptifs

    normaliss du document (mtadonnes) qui donnent accs ce dernier et sont interrogeables

    distance, ce qui rend transparent au lecteur la dispersion des dpts sur plusieurs serveurs;

    - un ensemble de logiciels libres assurant le fonctionnement de l'ensemble.

    Les principales tapes de mise en uvre de ces lments sont rsumes ci-dessous.

  • 5Dpt

    En cas de soumission un journal OA, lditeur archive immdiatement la pr-publication.

    Sagissant dune contribution soumise (ou accepte par) une revue non-OA, seul lauteur peut

    effectuer lauto-archivage sur une base OA. Le choix du serveur de dpt est dcisif. La profusion de

    sites o les scientifiques peuvent proposer leurs articles la lecture et au tlchargement est grande:

    sites personnels, sites de laboratoires (tous types d'units de recherche existantes), sites de socits

    savantes, sites de dpartements universitaires, sites d'universits, sites de consortia de bibliothques

    de recherche, sites d'organismes de recherche, et bien d'autres encore. Mais trs peu de ces sites

    sont des sites OA. Or l'interoprabilit n'est garantie, pour le prsent comme pour l'avenir, que pour

    les sites satisfaisant aux critres de OAIS, le modle de rfrence du systme darchivage OA

    (http://www.rlg.org). Il est par ailleurs impratif que le dpt soit effectu dans une structure prenne,

    assure des moyens humains et financiers rcurrents ncessaires la gestion et la maintenance

    technologique de la base de dpt sur le long terme. Enfin, il est souhaitable que la gestion du site

    soit assure en totale indpendance par rapport aux laboratoires de recherche afin que les modalits

    d'enregistrement, notamment la date de dpt, ne puisse faire l'objet de contestations ultrieures.

    Toutes ces considrations conduisent carter les sites de dpt locaux et prfrer, en particulier

    en France, les sites d'organismes de recherche publics nationaux. Le serveur HAL, sur lequel nous

    reviendrons, est celui qui satisfait au mieux l'ensemble de ces conditions.

    Le gestionnaire du priodique accs libre ou du site d'archivage (en cas d'auto-archivage)

    transforme le document, souvent fourni par l'auteur dans un format propritaire (Word par exemple),

    en format non-propritaire comme XML et gnre au passage la fiche de mtadonnes associe. Ces

    mtadonnes incluent entre autres la date prcise d'enregistrement, le titre, le nom du ou des auteurs

    et du dposant, le sujet, les mots-cls et le nom de lditeur (pour une description plus complte voir

    Day, 2001). Ces deux lments (contribution et mtadonnes) constituent la version de rfrence de

    l'article laquelle est attribue un identifiant OAI, quivalent de l'identifiant ISBN des ouvrages

    imprims. D'autres formats sont galement gnrs, notamment un format PDF adapt l'impression

    sur support papier. La mme procdure est applique chacune des versions successives d'une

    mme contribution ainsi qu' toute correction ultrieure. L'authenticit de chaque version est ainsi

    dment garantie et aucune falsification n'est possible. Il peut tre utile de savoir qu'en gnral les

    demandes de retrait ne sont pas acceptes par les gestionnaires de ces sites.

    Les documents OA ayant toujours une version imprimable, certains diteurs OA publient

    galement une revue papier. Remarquons ce sujet que plusieurs avantages de la forme

    lectronique de publication sont alors perdus: hypertextualit, figures couleur sans surcot,

    reprsentations 3 D pouvant tre animes, ainsi que certaines formes de rsultats comme des

    tableaux dynamiques ou des programmes.

    Recherche et lecture

    A la diffrence des articles des revues non-OA, les articles stocks sur les bases de dpt

    OA, qu'ils proviennent des priodiques accs libre ou de l'auto-archivage effectu par les auteurs,

    sont accessibles sur Internet, comme s'il s'agissait d'une base de donns unique, en utilisant des

  • 6outils de recherche standards comme Google (Goodman, 2004). Il est cependant plus efficace

    d'utiliser des logiciels non-propritaires mieux adapts aux besoins de la recherche documentaire en

    science. La recherche des articles est alors base sur l'exploitation des mtadonnes. Celles-ci sont

    glanes par un "moissonneur OA" comme OAIster (que l'on peut trouver sur le site de collecte

    http://oaister.umdl.umich.edu/o/oaister). Les critres de recherche utilisables sont la date

    d'enregistrement, les noms des auteurs et le domaine de recherche (sujet). Ce dernier peut tre

    spcifi par les champs de classement du document dans la base de dpt, les mots du titre et les

    mots-cls. Des logiciels permettant d'effectuer des recherches dans le corps mme du document sont

    en cours de dveloppement.

    Conservation long terme

    On considre en gnral que le numrique est le mode de conservation des documents le plus

    fiable, parce qu'il permet de multiplier ces derniers en grand nombre l'identique, de les rpartir

    aisment dans de multiples lieux, et de tenir jour presque instantanment l'ensemble des sites

    d'archivage. Une socit comme la ntre, o la technologie numrique est appele jouer un rle de

    plus en plus important dans la plupart des secteurs d'activit humaine, devrait parvenir rsoudre les

    problmes que ne manqueront pas de poser les rvolutions venir de la technologie informatique. Au

    point de vue institutionnel, le rle de conservateur des connaissances scientifiques devrait tre dvolu

    aux bibliothques nationales (Goodman, 2004).

    4. Diffusion en accs payant ou diffusion en accs libre: lments d'valuationOn s'intressera ici quelques points essentiels concernant essentiellement la publication

    valide (post-publication).

    Cot des articles et modles de revenus

    Le cot de l'laboration d'une publication scientifique dans une revue conventionnelle peut

    tre rpartie en quatre parts (Chanier, 2005):

    1. La part recherche, finance par les divers organismes de recherche (salaires et crdits), qui atteint

    un peu moins de 60% du total;

    2. L'dition intellectuelle (valuation des manuscrits), d'un cot de 10% environ (salaires et logistique),

    qui est, de facto, prise en charge par les mmes organismes;

    3. L'dition formelle et la distribution, effectues par l'diteur (publisher), dont le cot est galement

    voisin de 10%;

    4. La part bibliothque (hors l'abonnement aux revues, qui correspond la rubrique prcdente). Elle

    correspond aux charges de fonctionnement requis par le service des revues aux lecteurs, qui atteint

    un peu plus de 20% du total.

    Evidence parfois oublie: c'est bien le travail des scientifiques (parts 1 et 2) qui confre l'objet

    l'essentiel de sa valeur marchande, et non pas le travail de l'diteur.

  • 7Une tude extensive du cot des publications scientifiques a t publie par Welcome Trust en

    2004. Si on analyse le cot moyen d'un article publi dans une revue commerciale, deux conclusions

    apparaissent:

    - le cot dpend de la slectivit de la revue: il double quand le pourcentage de manuscrits rejets

    passe de 50% 85%;

    - le cot des revues en accs libre est infrieur d'un tiers celui des revues en accs payant.

    La mise disposition des articles tant gratuite dans le systme OA, c'est l'dition du

    manuscrit qui est payante. On passe donc d'une logique lecteur-payeur une logique auteur-payeur.

    A titre d'exemple, la publication d'une page est tarife 20 euros par le journal "Atmospheric

    Chemistry and Physics" de l'European Geosciences Union (Poschl, 2004b). Editeur commercial,

    BioMed Central demande entre 400 et 1200 euros par article, selon la revue. Si lauteur dun article

    accept nest pas en mesure den payer ldition, BioMed Central et PloS (Public Library of Sciences)

    acceptent, au cas par cas, den exempter lauteur.

    Mise en pratique strictement, la logique auteur-payeur ncessite que les organismes de

    recherche franais incluent dsormais les frais de publications dans les crdits attribus aux

    chercheurs. Une solution alternative consiste en un rglement forfaitaire par l'organisme de recherche

    d'une souscription annuelle l'diteur qui, en retour, autorise tous les membres des laboratoires

    financs par cet organisme publier gratuitement dans ses priodiques. C'est la solution choisie par

    le CNRS, l'INSERM, l'INRA et l'Institut Pasteur vis--vis de BioMed Central,. Elle a l'avantage de

    n'exiger aucune modification des pratiques budgtaires de l'organisme de recherche, du chercheur ou

    de l'diteur.

    Droits d'auteur

    Les droits d'auteur les plus importants sont d'ordre intellectuel ou moral. Ils visent notamment

    protger la paternit des oeuvres et leur intgrit (http://www.legifrance.gouv.fr ). Lauthenticit du

    dpt dans larchive est attest par des codes didentification qui interdisent toute modification

    ultrieure, sauf dclarer quil sagit dune nouvelle version (Goodman, 2004). Dans le monde de

    l'dition scientifique, OA ou non, le respect de la paternit des ides et des observations doit tre

    assur par l'diteur intellectuel (le comit de lecture du journal). Il lui revient la tche de vrifier que,

    dans les articles soumis, les auteurs antrieurs et leurs uvres font l'objet de citations correctes et

    appropries. Ce contrle peut tre plus objectif et plus efficace dans le cas des journaux OA lorsque

    ces derniers publient le manuscrit en ligne ds sa soumission, ainsi que les commentaires qu'il suscite

    (non seulement de la part des valuateurs choisis, mais aussi de la part de tout membre de la

    communaut scientifique). Ce modle achev d'Open Access est celui du journal "Atmospheric

    Chemistry and Physics" (Poschl, 2004a) que publie l'European Geosciences Union. Un tel processus

    interactif public a toutes les chances d'tre plus rigoureux et plus objectif que celui men dans le

    cadre de l'dition traditionnelle o seuls quelques collgues mettent une opinion. L'enregistrement

    automatique de la date prcise du dpt est un autre avantage du modle OA. Ces nouvelles

    pratiques ditoriales ne peuvent que rduire la possibilit d'erreur ou d'injustice dont l'histoire de

    l'dition n'est malheureusement pas exempte (Poschl, 2004a). Les gologues ont encore l'esprit les

  • 8msaventures de L. Morley, vritable inventeur de la clbre thorie dite "de Vine et Matthew", qui a

    vu sa contribution refuse par Nature puis par le Journal of Geophysical Research alors que six mois

    plus tard Nature acceptait le manuscrit de Vine et Matthew (Allgre, 1983). Le fonctionnement de

    l'dition traditionnelle n'a malheureusement pas permis que sa contribution scientifique nous soit

    transmise.

    Il est maintenant devenu de rgle que lditeur traditionnel (entreprise buts lucratifs ou

    socit savante) exige de lauteur d'une contribution scientifique soumise un priodique

    d'abandonner son profit exclusif ses droits de reproduction, sous menace de refus de publication.

    Cet abandon est concrtis par la signature d'un contrat d'dition (copyright). Une fois ce contrat

    sign, lditeur se retrouve seul habilit publier les articles parus sous son gide, ceci pour toute la

    dure de ce droit (50 ans aprs le dcs de l'auteur en droit franais ou canadien, 70 ans en droitamricain), privilge quil nutilise dailleurs quune fois. Ceci cre une pnurie artificielle de documents

    scientifiques dont souffre au premier chef la fraction la plus mal dote de la communaut scientifique

    mondiale.

    La lgitimit de ce contrat d'dition peut tre conteste. Deux faits en tmoignent. Un fait

    historique: jusqu'au dbut des annes 70, la demande de signature d'un tel contrat pour une

    contribution scientifique publie dans un priodique tait, en Europe, trs exceptionnelle. En

    tmoigne aussi le "copyright agreement" que proposent encore certaines socits savantes

    amricaines comme l'"American Geophysical Union" ou la "Mineralogical Society of America", toutes

    deux par ailleurs aussi peu favorables que possible la publication en accs libre. Ce contrat

    mentionne que les travaux effectus par les employs de l'Etat amricain dans le cadre de leur emploi

    sont du domaine public et ne peuvent tre soumis "copyright" (celui-ci dbouchant en effet sur une

    appropriation prive du produit de la recherche). Ne serait-il pas lgitime que les scientifiques des

    organismes publics de recherche dautres pays bnficient d une clause analogue?

    Ce transfert exclusif lditeur est incompatible avec la libre circulation de la connaissance

    scientifique dans l'ensemble de la communaut que souhaitent les scientifiques et que permet

    maintenant l'Internet. A la diffrence de l'dition restreinte, l'dition en libre accs ne dpouille pas

    l'auteur de son droit de reproduction, mais requiert son partage avec toute personne personnellement

    intresse. Parmi les licences pouvant tre utilises pour prciser les modalits de ce partage et

    interdire tout abus, on peut citer "Creative Commons", propose par exemple par lEuropean

    Geosciences Union pour ses revues.

    Situation actuelle et possibilits dvolution

    En 2003, sur les 2,5 millions d'articles publis, Chanier (2005) estime 20% la proportion

    d'articles disponibles en accs ouvert. Ils sont enregistrs, en ordre dcroissant, sur les sites d'auto-

    archivage OA (10%), les sites personnels OA (6%) ou les sites des revues OA (4%). De nouvelles

    tudes ont par ailleurs confirm que l'impact des articles en accs libre est presque deux fois plus

    lv que celui des articles non-OA (Harnald et al., 2004). Cependant, les scientifiques conservent,

    pour la plupart, les mmes habitudes de publication que par le pass. La raison en est vidente: les

    diteurs des priodiques traditionnels ne montrent aucun empressement adopter l'accs libre.

  • 9Malgr quelques amnagements de forme de leurs prestations (fourniture l'auteur d'une copie du

    fichier informatique de l'article publi, mise en ligne gratuite pour un temps limit de certaines revues

    ou de certains articles sur le site de l'diteur) c'est en fait, fondamentalement, la diffusion restreinte et

    payante qui est maintenue, sous une forme modernise. Le passage en ligne a t utilis par chacun

    des grands diteurs internationaux pour retenir le chercheur dans un espace de communication

    scientifique dont il contrle les entres et sorties, comme Science Direct pour Elsevier. Le logiciel

    "CrossRef", dvelopp et entirement contrl par les grandes maisons d'dition (Chanier, 2005),

    coupl avec un systme d'identifiant propre des articles dit DOI (Digital Object Identifier), complte ce

    dispositif qui mime l'accs libre, mais qui, en fait, maintient un systme de diffusion de la

    connaissance scientifique qui est la fois fragment et page. Cette situation risque de perdurer

    puisque les articles dont les auteurs abandonnent en 2005 leurs droits d'dition ces diteurs ne

    tomberont dans le domaine public que vers la fin du 21me sicle. La communaut scientifique a-t-

    elle les moyens de faire voluer la situation? Cela ne me parat pas faire de doute.

    La cration de nouveaux priodiques AO est rendue la fois indispensable, et difficile, par le

    maintien des priodiques traditionnels dans un format non-OA. L'augmentation du nombre de revues

    accs libre sera lente, moins que les bailleurs de fonds des diteurs, cest--dire les organismes

    publics de recherche, n'interviennent concrtement. Ceci, ils le peuvent de deux faons:

    - tout d'abord en subventionnant la cration de priodiques OA vocation internationale,

    administrs de prfrence par des socits savantes. Il y a plusieurs raisons pour prfrer ces

    dernires: toutes disciplines confondues, le prix de vente des articles est moindre que celui des

    entreprises commerciales (Frank et al., 2004); la plus-value ralise (estime en moyenne

    15%,Morris, 2004) est rinvestie au profit de la communaut scientifique; enfin, ces socits

    partagent avec le mouvement pour l'accs libre le mme objectif central, celui de diffuser aussi

    largement que possible les connaissances scientifiques dans la communaut et dans l'ensemble

    de la socit.

    - ensuite en prenant en charge les frais de publication OA rgler par les auteurs. Ceci implique

    que le montant de ces frais de publication soit ajout la dotation financire des projets de

    recherche. Pour l'organisme de recherche, il ne s'agit que d'un jeu d'criture transformant

    progressivement en crdits de recherche une fraction des crdits consacrs actuellement, sous la

    rubrique documentation , l'abonnement aux revues accs payant.

    De leur ct, les scientifiques peuvent faire voluer rapidement la situation par la pratique

    systmatique de l'auto-archivage de la post-publication. Cette pratique combine deux avantages. Le

    premier est de s'accommoder du systme actuel d'valuation des scientifiques et de leurs projets,

    tous deux bass de facto sur le facteur d'impact des revues et le nombre de publications. Le second,

    le plus important terme, tant pour l'individu que la communaut, est d'insrer ds maintenant chaque

    contribution scientifique dans un systme qui garantit sa diffusion universelle et prenne dans l'avenir.

    Selon une enqute rcente (Chanier, 2005) prs de 75% des auteurs scientifiques sont favorables

    l'auto-archivage en accs ouvert. En rponse cette forte demande de la communaut, 90% des

    priodiques scientifiques acceptent maintenant, de faon officielle, l'auto-archivage de la post-

    publication (Harnald et al., 2004).

  • 10

    L'auto-archivage des pr-publications, acte souverain de l'auteur en vertu de son droit moral

    de divulgation, est un acte de porte scientifique importante: il vise crer dans chaque discipline, ou

    de faon thmatique, des espaces mondiaux d'affichage des pr-publications. Cet affichage permet

    tous les scientifiques de la discipline dtre directement informs au jour le jour des nouveaux travaux,

    et ventuellement de faire part de leurs rflexions aux auteurs. Ces changes permettent de renforcer

    et dapprofondir les changes scientifiques entre les membres d'une communaut scientifique. A

    l'heure actuelle, en l'absence de serveurs ddis la discipline ou la thmatique en question, la

    dmarche s'effectue en deux temps:

    - dpt sur un site institutionnel AO quelconque d'un exemplaire lectronique de la pr-publication

    soumise un diteur non-OA;

    - interrogation de l'ensemble des sites de dpt OA l'aide d'un "moissonneur OA" afin de prendre

    connaissance de l'ensemble des contributions rcentes de la discipline.

    5. Possibilits pratiques d'auto-archivage en sciences de la terre

    Publier dans une revue accs libre

    Le Directory of Open Access Journal (http://www.doaj.org/) tient jour la liste des journaux

    scientifiques en accs libre dans toutes les disciplines. En sciences de la terre, lheure actuelle, trois

    grands diteurs offrent la possibilit de publier en accs ouvert : lEuropean Union of Geosciences,

    Springer et Blackwell.

    Tous les journaux de lEGU (Annales Geophysicae, Atmospheric Chemistry and Physics,

    Biogeosciences, Climate of thze Past, Hydrology and Earth System Sciences, Natural Hazards and

    Earth System Sciences, Non Linear Processes in Geophysics et Ocean Science) sont des

    publications accs libre. Plusieurs dentre elles pratiquent laccs ouvert ds la soumission (Open

    Peer Revue) : les valuations des examinateurs sont mises en ligne ainsi que les commentaires

    ventuels des lecteurs. Lanc en 2001, ACP a atteint ds 2003 le facteur dimpact remarquable de 2,3

    (Poschl, 2004b). Le cot de publication est seulement de lordre dune trentaine d euros par page. Le

    lancement dautres journaux OA consacrs lintrieur de la terre est en cours de discussion au sein

    de lEGU.

    Depuis juillet 2004, Springer (une dizaine de journaux en sciences de la terre dont : Bulletin of

    Volcanology - Climate Dynamics - Contributions to Mineralogy and Petrology - Geologische

    Rundschau - International Journal of Earth Sciences) propose aux auteurs qui le dsirent de publier

    en accs ouvert. Le cot de publication dun article est denviron 2 500 euros. Ce prix est en moyenne

    3 fois plus lev que ceux demands par les diteurs commerciaux de revues OA.

    Blackwell est un diteur traditionnel (une quinzaine de journaux en sciences de la terre dont :

    Australian Journal of Earth Sciences - European Journal of Soil - Geophysical Journal International -

    Journal of Metamorphic Geology - Restoration Ecology Sedimentology - Terra Nova) qui vient

    dannoncer sa dcision (pour une priode dessai de deux ans) de publier en accs ouvert les articles

    des auteurs qui le dsirent. Le cot de publication dun article en OA est denviron 1800 euros.

  • 11

    Parmi les rares revues en sciences de la terre qui permettent de publier gratuitement en accs

    ouvert, les Carnets de Gologie/Notebooks on Geology crs en 2002 couvrent la sdimentologie, la

    stratigraphie et la palontologie.

    Auto-archiver : choix du site de dpt et procdure pratique denregistrement

    Il existe en France une quinzaine de sites de dpt OA reconnus par lexplorateur de lOpen

    Access Initiative (http://www.openarchives.org/Register/BrowseSites). Parmi eux, HAL

    (http://hal.ccsd.cnrs.fr/) est le seul site national qui accueille des dpts pour lensemble des

    disciplines scientifiques. En sciences de la terre, les rubriques disciplinaires de dpt suivantes sont

    proposes : climatologie, gochimie, gologie applique, gomorphologie, gophysique, glaciologie,

    hydrologie, mtorologie, minralogie, ocanographie, palontologie, ptrographie, plantologie,

    stratigraphie, tectonique, volcanologie. Des modifications cette structure peuvent tre demandes

    en sadressant au gestionnaire de la base. Ce site convivial est accessible en franais et en anglais. Il

    peut donc tre utilis comme une base de dpt internationale. Une institution (laboratoire, institut)

    peut demander louverture dune archive propre, dont il lui appartient alors de grer le fonctionnement

    scientifique interne, notamment la modration des dpts. Une formule plus souple, celle des tampons

    institutionnels, permet de dcharger linstitution de cette tche tout en permettant la cration dun mini-

    site rassemblant les publications par elle estampilles (Chanier, 2005).

    Pour dposer, il est ncessaire, au pralable, de faire enregistrer le domaine de messagerie du

    laboratoire, avant l'ouverture par chaque chercheur d'un compte son nom. Les contributions peuvent

    tre dposes dans des formats divers (PDF, PS, RTF, DOC, HTML, TeX, LaTeX et Texte). Un mme

    travail peut tre inscrit dans des domaines scientifiques distincts La soumission est rapide (une demi-

    heure environ). Moins de 24 heures sont ncessaires pour que l'enregistrement sur l'archive HAL soit

    notifi l'auteur. Un bref manuel dutilisation de HAL, le ManuHAL, est maintenant disponible sur le

    site du CCSD (http://ccsd.cnrs.fr ).

    Articles

    La procdure gnrale est dcrite dans le ManuHal. Un cas particulier est celui des pr-

    publications en gophysique. Elles peuvent en effet tre enregistres la fois en physique (site arXiv

    et HAL) et en sciences de la terre (HAL). Il est prfrable de les inscrire dabord sous la rubrique

    physique/physique/gophysique car cette procdure les affiche sur arXiv (site de dpt mondial) et

    sur HAL . Cependant, il est noter que le site arXiv nautorise que les formats TeX, LaTeX, PDF

    (fichier unique de moins de 650Ko) ou HTML (mais ce dernier est moins fiable). Une fois enregistr

    dans arXiv et dans HAL/physique/physique/gophysique, la contribution peut tre galement place

    dans tous autres domaines de HAL appropris comme sciences de la terre/ gophysique.

    Thses (tous domaines)

    Le dpt seffectue par une procdure similaire celle des articles, mais le site de dpt,

    galement gr par le CCSD (Centre de Documentation Scientifique Directe), a pour adresse :

    http://tel.ccsd.cnrs.fr.

  • 12

    Cours (niveau doctorat)

    Les enseignants en sciences de la terre seront heureux dapprendre que leurs cours peuvent

    galement tre enregistrs en accs libre sur le site http://cel.ccsd.cnrs.fr, pour le plus grand bnfice

    des tudiants.

    Auto-archivage de la pr-publication ( pre-refered version )

    Cette dmarche est lgalement fonde sur le droit de divulgation de lauteur, qui, comme le

    prcise la loi dtermine le procd de divulgation et fixe les conditions de celle-ci. Une interdiction

    ventuelle de lditeur de la post-publication na donc pas force de loi.

    Quelques diteurs tentent de contourner les dispositions lgales en arguant que la divulgation

    sur le web est une publication. Affirmant alors quune contribution publie ne doit pas ltre une

    seconde fois, ils dclarent finalement refuser toute valuation d'une pr-publication affiche sur un site

    darchivage permettant la citation (voir par exemple la dual publication policy de lAmerican

    Geophysical Union, AGU) ce qui est bien sr le cas de tout les serveurs de dpt OA. Ce syllogisme

    semble avoir pour objectif de masquer la situation relle qui correspond tout simplement un

    chantage la publication exerc au mpris des droits dauteur. Cette attitude est notamment celle de

    cinq socits savantes (American Association for the Advancement of Science, American Geophysical

    Union, Geological Society of America, American Meteorological Society et Mineralogical Society of

    America) Dautres diteurs comme John Wiley & Sons dclarent accepter lauto-archivage, mais

    seulement sur le site personnel de lauteur. Or un tel site nest ni prenne ni, dans notre communaut,

    en accs ouvert. Les articles ainsi momentanment archivs ne peuvent donc pas tre dcouverts par

    les moteurs de recherche OA.

    Auto-archivage de la post publication accepte par un diteur non-OA

    En raison de la cession de ses droits de reproduction lditeur, lauteur doit cette fois-ci prendre

    en compte la position de ce dernier en ce qui concerne laffichage internet du document accept. Les

    positions des diteurs par rapport lauto-archivage voluent progressivement avec le temps de faon

    favorable au libre accs. Le site ROMEO (Rights metadata for open archiving :

    (http://www.lboro.ac.uk/departments/ls/disresearch/romeo) permet de connatre la position de chaque

    diteur. A lheure actuelle, laffichage de la post-publication sur un site institutionnel darchivage tel

    que HAL est accept par les diteurs suivants (entre parenthses sont mentionnes les revues

    facteur dimpact suprieur 1):

    - Nature publishing group (Nature). Condition : attendre six mois aprs la publication;

    - American Geophysical Union (une douzaine de titres dont : Geophysical Research Letters -

    Global Biogeochemical Cycles Journal of Geophysical Research - Nonlinear Processes in

    Geophysics - Paleoceanography - Radio Science - Reviews of Geophysics - Tectonics - Water

    Resources Research);

    - Blackwell publishing (liste donne supra);

    - Cambridge University Press (Geological Magazine, Meteorological applications); larticle peut tre

    affich dans sa version diteur (PDF) ;

  • 13

    - Elsevier Science (environ 80 titres en sciences de la terre dont: Applied Clay Science Applied

    Geochemistry - Chemical Geology - Comptes Rendus Deep Sea Research - Dynamics of

    Atmospheres and Oceans - Earth-Science Reviews - Earth and Planetary Science Letters -

    Geochimica et Cosmochimica Acta - Geomorphology Global and Planetary Change Icarus

    Journal of Atmospheric and Solar-Terrestrial Physics - Journal of Geodynamics - Journal of

    Hydrology - Journal of Marine Systems - Journal of Sea Research - Journal of Structural Geology

    - Journal of Volcanology and Geothermal Research Lirthos - Marine Geology Marine

    Micropaleontology Organic Geochemistry - Palaeogeography, Palaeoclimatology,

    Palaeoecology - Physics of the Earth and Planetary Interiors - Planetary and Space Science -

    Precambrian Research Progress in Oceanography - Quaternary Research - Quaternary Science

    Reviews - Sedimentary Geology Tectonophysics).

    - The Geological Society (5 titres en sciences de la terre dont le Journal of the Geological Society) ;

    le PDF de lditeur peut tre utilis ;

    - National Research Council, Canada (Canadian Journal of Earth Sciences) ; les versions "auteur"

    et diteur de la post-publication peuvent tre affiches, mais cette dernire seulement partir de

    six mois aprs la publication ;

    - Royal Meteorological Society (The Quaterly Journal of the RAS) ; lauteur doit afficher la version

    diteur du PDF.

    - Springer (liste supra).

    Sauf indication contraire, ces autorisations valent pour la version auteur de la post-publication. Il

    est noter que les diteurs qui nautorisent pas, en gnral, larchivage de leur propre PDF peuvent y

    consentir, au cas par cas, si lauteur en fait la demande. Le cas de Blackwell est particulier. Les

    socits dtentrices de chaque revue scientifique peuvent choisir entre deux types de contrats

    soumettre pour signature lauteur: le copyright assignment form ou l exclusive licence form.

    Alors que le premier nautorise que laffichage de la version auteur, le second reconnat explicitement

    lauteur le droit dafficher la version PDF fournie par Blackwell. Ce dernier cas sapplique en

    particulier au Geophysical Journal International.

    6. ConclusionsLa diffusion libre et gratuite de linformation scientifique, condition premire la constitution

    progressive dune bibliothque universelle des sciences ouverte tous, peut tre mise en uvre ds

    maintenant par chaque chercheur, quel que soit le journal choisi pour la publication, par le biais de

    lauto-archivage. Les outils internet ncessaires sont tous disponibles. Il est probable que dans les

    annes venir les organismes finanant la recherche exigeront de leurs allocataires lenregistrement

    de leur articles sur un site internet garantissant larchivage OA prenne des uvres scientifiques.

    Par contre, le dveloppement de revues scientifiques OA (assurant elles-mmes larchivage

    OA) se rvle beaucoup plus lent quon eut pu lesprer, en particulier en sciences de la terre. Les

    diteurs traditionnels, quils soient but lucratifs ou non, entendent conserver lexclusivit des droits

    de diffusion des articles des magazines quils contrlent. Pour cela, ils doivent refuser le passage

  • 14

    laccs ouvert. Les rares diteurs traditionnels qui loffrent en option le font pour un cot dissuasif,

    conomiquement injustifiable, plusieurs fois suprieur celui des diteurs OA.

    La communaut scientifique en sciences de la terre, quant elle, dnonce presque

    unanimement le cot jug excessif de la publication scientifique traditionnelle. Elle se dclare

    galement favorable la diffusion libre et gratuite de la connaissance scientifique. Moyennant quoi

    elle continue concrtement, dans sa grande majorit, apporter son concours ldition traditionnelle

    plutt que de sinvestir dans la cration ou le dveloppement de revues OA.

    Ce comportement paradoxal des chercheurs et des enseignants sexplique par les contraintes

    induites par les modalits dvaluation de la recherche. A ces contraintes nul ne peut se soustraire (et

    surtout pas les plus jeunes chercheurs), car elles conditionnent le recrutement, les promotions et le

    financement des projets de recherche. Au cours des dernires dcennies, lvaluation de la qualit

    intrinsque des travaux scientifiques par les rapporteurs a laiss la place lutilisation de critres plus

    quantitatifs, mais qui donnent trop souvent un poids dcisif la notorit de la revue dans laquelle ces

    travaux ont t publis. Un tel systme dvaluation a videmment pour effet de dtourner les

    scientifiques des revues accs libre, toutes de cration rcente et donc de notorit gnralement

    modeste. La pertinence scientifique des modalits actuelles dvaluation de la recherche est loin

    dtre admise par tous. Il semble impratif de recentrer lvaluation sur larticle lui-mme. La

    publication lectronique rend maintenant aise la dtermination du nombre de citations et du nombre

    de tlchargements de chaque article (Harnad et al., 2004). Associs la gnralisation de laccs

    libre, ces nouveaux outils permettront dapprcier rapidement et objectivement limpact dun article

    dans la communaut scientifique.

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