Cette prospection suivait une veine de quartz d’une épaisseur de 30-40 cm. Dans le quartz, on trouve des veines d’antimonite qui ont rempli les fissures for- mées à la suite de mouvements tectoniques. Dans la petite décharge située devant la prospection, on peut trouver des fragments de roche contenant une petite quantité de pyrite et de pyrite arsenicale. La recher- che fut entreprise en 1918 mais, étant donné les mo- destes résultats, elle fut abandonnée presque aussi- tôt. Châtaigner (Castanea sativa). Sondage du filon Casè. Cette autre prospection, entreprise en 1917, avait pour but la recherche de filons métallifères. La prospection eut lieu dans une zone à filons de quartz contenant de la pyrite arsenicale et de la blende. La présence du minéral s’étant avérée assez faible, les travaux ont été suspendus en 1919. La zone était déjà connue depuis longtemps. Voici les renseignements que fournit le Registre des découver- tes et des mines du Canton du Tessin: Mine Position Nom et prénom Date de la mine du découvreur Aurifère Sassato dans Delmenico Pietro 1858 avec plomb le vallon de C. Avril 19 et argent Tignaval Novaggio En 1876, Delmenico cédait ce privilège à Baglioni. La végétation luxuriante et de petits éboulements ont effacé les traces de cette activité. Là où le ruisseau de la petite vallée croise le sentier, on a une zone humide et ombragée. On y trouve la prèle (Equisetum maximum) et le jonc (Juncus effu- sus), plantes peu rependues. La seule différence entre la prèle (Equisetum maxi- mum) et la queue-de-cheval (Equisetum arvense) est donnée par les dimensions des deux plantes. L’Equisetum maximun peut atteindre une hauteur de 100 cm, alors que l’Equisetum arvense n’atteint que 30-40 cm. Le jonc (Juncus effusus). La prèle (Equisetum maximum). Halte 3 Sondage du filon Casè Halte 4 Tinevalle Le long du ruisseau Gattino qui descend de Miglie- glia, on trouve les mines Baglioni et Franzi. Ces mines suivent deux filons qui courent en direc- tion NO-SE. Il s’agit de filons avec prédominance de pyrite arse- nicale et de quartz. La pyrite arsenicale contient de petites quantités d’or et d’argent. Une analyse effec- tuée sur quelques échantillons par Burford (1933) fournit les résultats suivants: Arsenic 27% du minéral Or 12 gr. par tonne de minéral Argent 38 gr. par tonne de minéral Les filons sont contenus dans un micaschiste de cou- leur gris-brun. Le filon situé sur la rive droite du ruis- seau, celui plus en aval, fut suivi sur environ 90m. Il s’agit de la mine Franzi. A 62 m de l’entrée, il y avait un deuxième filon métallifère qui croisait le filon prin- cipal. Partant de cette même galerie, ce deuxième filon fut suivi jusqu’à rejoindre la surface à l’aide d’un puits vertical qui débouche plus en haut, sur le côté gau- che du ruisseau. Quelques mètres plus en amont et à la hauteur d’une cascade, on trouve la mine Baglioni. Ces mines furent exploitées avec un résultat peu sa- tisfaisant entre 1878 et 1884. En 1917, on entreprit à nouveau des travaux dans la mine Franzi. Le rendement en minéral était si bas, que les activités furent définitivement abandonnées en 1919. Ces mines furent notifiées par Pietro Delmenico de Novaggio, le 19 avril 1858, suite de quoi elles passè- rent à Vinasco Baglioni, le 14 août 1876. Le 22 août de la même année, Baglioni présenta une demande ultérieure d’exploitation. Dans des échantillons particuliers de ce minéral, ri- ches en tétraédrite (sulfure d’antimoine et cuivre), on peut trouver de minuscules lamelles d’or natif. Parmi les plantes, on cite la presence du sureau noir, du noisetier et da l’érable châmpetre. Antimonite (1,5 mm). Le sureau noir (Sambucus nigra). Mine de Baglioni. Halte 5 Mines de Baglioni et Franzi Voici un temoignage concernant l’exploitation agri- cole du passé. Sous le sentier qui conduit aux ruines du château, on peut voir une succession de terrasses étroites. La pente est escarpée et exposée en direction sud. Sur ces terrasses, on cultivait surtout du seigle que l’on moulait dans les divers moulins de la vallée. Aujourd’hui, la forêt est en train de reprendre son ex- tension originelle. Pendant un certain temps, la forêt qui se trouvait sur les terrasses fut exploitée, mais ac- tuellement elle ne l’est plus. Cette situation comporte un risque notable, car les ar- bres qui poussent en hauteur sur la partie escarpée, restent faibles et, en cas de vents forts et de chutes de neige, pourraient facilement être déracinés. Il s’instaure ainsi un mécanisme dangeureux d’éro- sion puisque le terrain moranique situé au-dessous, peu stable, peut être facilement raviné et érodé par les eaux d’écoulement superficiel. La culture de ces terrains a été abandonnée à la fin du siècle dernier. Sur les terrasses poussent des hêtres, des châtai- gniers, des bouleaux, des frênes et des chênes. Le frêne (Fraxinus excelsior). Terrains en terrasses. Halte 6 Terrains en terrasses Sur l’éperon rocheux recouvert de moraine, qui do- mine les gorges de la Magliasina, se trouvent les res- tes du château de Miglieglia. Malheureusement, ces ruines n’ont pas encore été convenablement étudiées de sorte que l’époque de la construction et sa fonc- tion sont encore peu claires. Les dimensions sont remarquables et les quatre cô- tés mesurent respectivement 46,40; 40,60; 40,30 et 48 mètres, l’épaisseur des murs varie entre 1,05 m et 1,20 m. A l’intérieur du périmètre, on distingue les fon- dations d’une tour rectangulaire de 9,80 m x 7,10 m. Une hypothèse plausible insère la construction dans une ligne fortifiée (ou d’observation) qui comprend les points suivants où l’on a retrouvé d’autres ruines: Ponte Tresa (San Martino) Pura Novaggio (Castello) Breno Fescoggia Mugena Arosio Le système servait à protéger et à contrôler une voie de communication tracée par les Romains à l’époque du Bas-Empire. Cette voie se détachait de celle de Milan-Sesto Ca- lende à Varese, rejoignait Ponte Tresa et remontait la vallée de la Magliasina pour redescendre ensuite vers Taverne et poursuivre enfin en direction du Monte Ce- neri et des cols alpins. Le rouvre (Quercus petrea). Le chêne chevelu (Quercus cerris). Ruines du château de Miglieglia. Halte 7 Château de Miglieglia Place pour pique-nique équipée de table, bancs et grill La couverture du toit et la soupente de cet édifice sont particulières. Dans le Sottoceneri, les toits de pierres sont assez ra- res. On en connaît dans la vallée de Muggio où pour la couverture, on utilisait des plaques très fines de calcaire. Dans notre cas, il s’agit de plaques en gneiss. Le ma- tériel utilisé n’est cependant pas originaire du Mal- cantone, car nos roches sont d’une autre couleur et d’une structure schisteuse différente. Dans la région, les plaques servant à la couverture des toits étaient tirées de blocs erratiques que l’on trouvait dans toute la zone et spécialement le long des divers torrents et ruisseaux. Au bord du torrent Vinera, en amont du moulin, on peut encore trouver quelques blocs portant les signes évidents de l’intervention de l’homme (trous alignés). A l’époque, même la profession de tailleur de pierres était donc représentée dans la région, et cela, malgré l’absence de carrières pourvues de matériel convena- ble. Une fois les plaques achevées, on les transportait jusqu’au village ou sur les lieux d’utilisation, ce qui ne devait pas être une tâche facile. Il suffit pour s’en convaincre de penser à l’escarpement des flancs de certains petits vallons. Ce genre de construction a malheureusement été abandonné depuis longtemps. Au moindre affaissement, les murs de pierres exis- tants sont inexorablement abattus et substitués par des murs en pierre ou en béton armé. Le mur de pierres sèches, qui était toujours construit avec des matériaux de l’endroit, se fond très bien dans le décor environnant et forme, avec les effleure- ments rocheux éventuels, un ensemble harmonieux. Selon son exposition, le mur de pierres sèches de- vient un milieu biologique tout à fait particulier. Entre les pierres vivent de nombreux insectes qui trouvent là un habitat idéal, tant comme refuge que comme lieu de chasse. Scorpions, araignées et coléoptères sont pratiquement toujours présents. Même les es- cargots s’abritent entre les fissures de la base. Des guêpes et des abeilles solitaires y construisent leur nid. Les reptiles aussi privilègient ce milieu et les pe- tits rongeurs déposent leurs provisions dans ses ca- vités. Il n’est pas rare non plus de voir certains oi- seaux, comme par exemple la mésange, nidifier dans les trous les plus grands. Sur ces murs de pierres sèches, on trouve en outre une flore particulière qui peut varier énormément se- lon l’altitude, l’exposition et l’humidité. Fougères, mousses et lichens sont assez fréquents et se présentent sous diverses espèces et variétés. Les murs de pierres sèches qui longent le Moulin de Vi- nera délimitent l’ancienne route reliant Novaggio et Miglieglia, route qui est restée en fonction jusqu’en 1911. Ces murs sont très bien finis, spécialement ceux qui se trouvent le long du grand contour et du terreplein successif qui permet de dépasser le petit vallon. A cet endroit, on peut, là aussi, admirer la courbure du mur qui fait penser à une digue en forme d’arc. Le canton du Tessin compte plus de 2000 km de sen- tiers balisés. Ces itinéraires nous plongent en pleine nature et il arrive que de temps en temps l’on se re- trouve en face d’anciens ouvrages, restes du passage de l’homme. Ces vestiges souvent éloignés des villa- ges et des centres, nous rappellent des époques pas- sées où le besoin de survivre obligeait l’homme à ex- ploiter les moindres ressources que lui offraient les lieux. Ces témoignages résistent depuis des décennies, voire des siècles, mais ils se trouvent presque cachés maintenant, à l’écart des grandes voies de communi- cation. Dans certains cas, l’incurie et l’abandon ont presque détruit le fruit des efforts de nos ancêtres. Bien souvent, l’excursionniste ne s’intéresse guère à ces témoignages et se contente d’y jeter un regard ra- pide et superficiel. Avec le sentier guidé, nous aimerions offrir à chacun la possibilité de s’arrêter un moment, pour observer ces simples choses qui ont permis à nos ancêtres de survivre et, comme ce fut le cas pour les mines, d’es- pérer en un avenir meilleur. Une brève explication et une simple réflexion suffisent à faire comprendre l’essentiel et à mieux apprécier l’ingéniosité de l’homme et la beauté de certains si- tes. Voici un petit guide qui permettra à cette génération de gens pressés que nous sommes, de garder les yeux bien ouverts. Ce magnifique Malcantone nous réserve encore bien des surprises. Durée de l’excursion Sans haltes, à une allure modérée, environ 2 heures de marche. Avec haltes, explications et moments d’observation, compter 3 heures de marche environ. Déjeuner au château de Miglieglia ou au marteau-pi- lon d’Aranno. Chaussures conseillées: chaussures de randonnée. Responsabilité Le Bureau Officiel de Tourisme du Malcantone décline toute responsabilité pour les accidents qui pourraient se produire le long du parcours. En particulier, nous vous prions de prendre garde aux dangers toujours présents dans les mines (possibilité d’effondrement, présence d’eau et de puits verticaux). Par consé- quent, l’accès aux mines est interdit. Déchets Aucune poubelle n’a été placée le long du sentier. Les touristes sont donc priés de bien vouloir emporter leurs déchets et de les jeter dans les poubelles qui se trouvent dans les villages. Aidez-nous tous à maintenir propre le parcours. Merci d’avance. Elio Steiger Château Marteau-pilon Forêt de franc-bord Moulin Mine Four Le parcours Introduction Halte 1 Murs de pierres sèches Détail du toit. Moulin de Vinera. Blocs erratiques avec traces de travail. Halte 2 Moulin de Vinera Murs de pierres sèches Moulin Sondages Tinevalle Mine Terrains en terrasse m Profilo altimetrico 700 600 500 Novaggio 638 Muro a secco 608 Mulino 569 Bivio 600 Casè 560 Tinevalle 550 Miniere 608 Terrazzi 610 Castello 609 Maglio 613 Monda 640 Mulini 574 Sotto Chiesa 655 Ponte Aranno 508 Fornace 600 Novaggio 638 La capillaire (Asplenium trichomanes). Abeille maçonne. Lézard. Murs de pierres sèches. NOVAGGIO ARANNO MIGLIEGLIA Mag l ias ina T o r r e n t e V i n e r a