Sémiotique de la Culture et Communicationsemioweb.msh-paris.fr/escom/ressources_enligne/... · de la problématique sémiotique plus générale de la communication, à savoir celle
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Examen intuitif de l’expression “communication interculturelle”: Qu’est-ce qu’on entend (typiquement, d’une manière habituelle, …) par l’expression “communication interculturelle” ?
Réponse (probable): un échange entre deux acteurs (personnes ougroupes) de deux cultures (“nationales”) différentes parlant trèssouvent deux langues (maternelles) différentes.
Ainsi, des situations typiques de communication interculturelle sont, par exemple:
les situations d’échanges entre les habitants “traditionnels” d’un lieu (pays, ville, quartier, …) et les personnes qui diffèrent par rapport à ces habitants “traditionnels” (du point de vue de l’origine, de la langue, de la réligion, de l’organisation sociale, des moeurs, …) comme c’est le cas dans le cadre de l’immigrationmais aussi, à l’inverse, du colonialisme (ouvert ou couvert);
les situations d’échanges entre acteurs (individus ou groupes) qui font partie de deux entités (politiques, économiques, culturelles, …) différentes: représentants politiques de deux ou plusieurspays qui doivent coopérer, agents économiques et commerciauxqui travaillent pour une société dans une région “étrangère”, …;
les échanges entre personnes et groupes “sur place” travaillantdans une organisation d’origine “étrangère” par rapport à son lieu d’implantation et qui diffère des “habitudes locales” plus ou moinssystématiquement ainsi que sur différents “régistres”: organisation du travail, travail lui-même mais surtout: moeurs, habitudes, équité sociale (représentations des droits et des obligations, …), etc;
les échanges entre personnes travaillant dans une organisation(politique, économique, culturelle, …) internationale comme c’esttypiquement le cas des organisations dites internationalescomme l’ONU, l’UNESCO mais aussi la CE ou le MERCOSUR d’une part et d’un certain type de “multinationales” de l’autre (cf. l’entretien avec J.-C. Mucchielli)
les échanges entre personnes qui sont citoyens de deux étatsdifférents, “habitent deux régions différentes de la planète” et qui se trouvent, pour une certaine durée et pour des raisons diverses, en contact plus ou moins ephémère ou, au contraire, régulier, comme c’est le cas dans le cadre des voyages touristiques, dans le cadre des échanges à caractère éducatif et culturel, etc.
Ces différents exemples sont des exemples typiques, souvent cités pour caractériser ce que c’est la communication interculturelle afin de lister les “problèmes concrets” à resoudre pour “réussir” une telle communication –problèmes tels que:
la perception de soi-même et de l’autre;
la compréhension d’autres réalités sociales (pratiques sociales, “faces sociales”, “réseaux sociaux”, objets de valeur, rythmessociaux, territoires sociaux, moyens et ressources d’expression, …), que “la sienne”;
la capacité d’apprentissage et d’adaptation en face des “choses”nouvelles - étranges, surprenantes, incongrues;
la capacité d’assimilation et d’intégration d’autres systèmes de connaissances et de valeurs et l’”intelligence” de les considérer et utiliser comme autant de ressources de solution de problèmes,
Cette liste – en effet ouverte – de “problèmes” met en avant deuxgrandes questions qui se trouvent à la base de la communication interculturelle:
la question de la “traduction” culturelle; i.e. celle de la possibilitéde la représentation d’un acteur A1 et de sa réalité dans le système cognitif et axiologique (de valeurs) d’un autre acteur A2
celle de la capacité d’apprentissage et d’imagination propre àune culture pour “donner sens” à de réalités sociales différentes, à les évaluer et à les “utiliser”
Ce sont deux questions centrales pour comprendre et évaluerl’interculturalité
Les exemples concrets cités ci-dessus illustrent la réponse (probable) de ce que c’est la communication interculturelle, à savoir:
1. un échange2. entre deux acteurs (personnes ou groupes) 3. de deux cultures “nationales” différentes4. parlant très souvent deux langues (maternelles) différentes.
Afin donc de pouvoir mieux comprendre, expliciter, voire contrôler des situations interculturelles, il faut “problématiser” ces quatre paramètres:
1. Le paramètre “échange” renvoie au fait que la communication interculturelle est une pratique sociale omniprésente relevant tout aussi bien de la vie quotidienne, de la vie privée et intime que de la sphère des institutions d’un Etat, voire de l’imaginaire collectif“.
“Pratique sociale” veut surtout dire: activité réglée, “de routine”, institutionalisée et se basant sur une tradition, uneexpérience propre à un acteur donné.
L’échange oral entre deux participants n’est – évidemment– qu’un cas très particulier de pratique de communication interculturelle !
2. Le paramètre “acteurs” renvoie au fait qu’une communication interculturelle peut avoir des participants très différents : individus, groupes, institutions, sociétés, Etats, … voire: acteursimaginaires ou anthropomorphes (comme dans la littérature, le cinéma, …).
Selon la “logique” de telle ou telle pratique d’échange, les participants peuvent (comme dans une pièce de théâtre)occuper des fonctions et jouer des rôles extrêmemmentdifférents.
3. Le paramètre “culture (nationale)” d’un acteur social renvoie au fait qu’il y a toute une diversité de “formes culturelles” au sens de systèmes de connaissances et de valeurs dont les “cultures nationales” (éthniques, …) – malgré leur importance - neconstituent qu’un cas parmi d’autres. Ainsi parle-t-on égalementdes cultures populaires, des cultures des masses, des cultures d’élites, des cultures artistiques, des cultures scientifiques et techniques, des cultures professionnelles, etc. etc.
Ainsi peut-on définir des situations interculturelles trèsdifférentes de celles présentées ci-dessus – situations entreles élites et les masses, les experts et les amateurs, les croyants de différentes confessions, …
4. Le paramètre “langues différentes” renvoie aux ressources de communication dont dispose un acteur social engagé dans unesituation de communication interculturelle.
La différence des langues utilisées est un cas spécial de la communication linguistique reposant sur une “culture linguistique”: langue maternelle, langue étrangère, lingua franca, pidgin, langue (politiquement) imposée, langue populaire, langue « de groupe », langue écrite/orale, ….
La communication linguistique elle-même est un cas spécialde la problématique sémiotique plus générale de la communication, à savoir celle des “ressources de communication” que sont les signes ou, plutôt les systèmesde signes (écriture, son, geste, …) dans toute leur diversité.
Enfin, tous les artefacts produits ou utilisés par un acteur, une collectivité (vêtements, aliments, outils, habitats, oeuvres, …), toutes les traces matérielles laissées par unecivilisation peuvent être considérés comme des signes oudes systèmes de signes (des “écritures” au sens de J. Derrida) à l’aide ou à travers desquels l’acteur, la collectivitéen question exprime, communique, impose, défend, conserve, … sa culture, ses traditions, ses moeurs, sesvisions et valeurs, etc.
1. présentation et discussion d’un cadre de compréhensionsystématique et aussi explicite que possible des deux notions centrales que sont la culture et la communication (= théorie de la culture et de la communication)
2. afin de posséder un moyen conceptuel (intellectuel) d’analyser, de décrire, de critiquer, … des formes spécifiques de culture et de communications dites interculturelles et d’y intervenir d’unemanière délibérée et contrôlée (= techniques ou technologies de la culture et de la communication)
première étape du 7.12. 2005 au 25.01. 2005 (= 6 séances)deuxième étape du 15.03. 2005 au 26.04. 2005 (= 5 séances)
Première étape : théorie et méthodologie de la description de formesculturelles et de la communication interculturelle
1. Cours consacrés aux deux problématiques :
de la culture comme système de référence et comme ressourcecognitive et potestive pour un acteur social et de la pratique de la communication interculturelle reposant surune capacité de représentation de “l’autre” et de la traduction(“culturelle”) de l’autre dans son système de référence”
2. Travaux en groupe consacrés à la compréhension de situations particulières de communication interculturelle.
Deuxième étape: constitution de dossiers interculturels que nousallons publiés sur le site de la filière CFI.
Site de la filière “Communication et formation interculturelles”(actuellement encore en construction)
Site de l’Equipe Sémiotique Cognitive et Nouveaux Médias(ESCoM) à la Fondation de la Maison des Sciences de l’Homme(FMSH) à Paris – site hébergeant le site de ce cours …
Autre site intéressant:
Site des archives audiovisuelles de la recherche en sciences humaines et sociales (AAR) contenant nombreux entretiens, séminaires, colloques d’intérêt interculturel
Travail collectif sur une situation particulière de communication interculturelle (cf. liste des situations).
Les étudiants se repartissent en groupes de deux (max. trois) personnes.
Chaque groupe choisit, dans la liste ci-jointe, une situation particulière de communication interculturelle.
Pendant chaque cours, les groupes se réuniront pour travaillerensemble sur leur sujet.
Fin janvier 2006, le travail doit être réalisé sous forme d’un rapport de recherche (cf. “modèle de rapport”) qui sera publié sur le site du cours. Les princiaux résultats seront présentés oralement.
Les techniques pour réaliser ce travail seront:
la discussion en groupe;la veille d’information sur Internet;la recherche bibliographique;et – si possible – une mini-enquête.