ERINMcCARTHY
SEDUCTIONENLIGNETraduitdel'américainparSophieVertus
UnepassionbienréelleTitreoriginal:
BADBOYSONLINEBravaBooks,NewYork©ErinMcCarthy,2003
Pourlatraductionfrançaise:©ÉditionsJ'ailu,2005
1
–«J'aienviedetelécherlesseinsjusqu'àcequetu...»LavoixgraveaucreuxdesonoreillefitsursauterKindrasursonsiègedebureau.Pourvuquecenesoitpasquiellecroyait...Elleseretourna.Horreur!Elleavaitvujuste.–MonDieu!s'exclama-t-elle.Mack.Elledéplaçafrénétiquement lasourissursonbureaupour tenterdefairedisparaître l'e-mailde
sonécran.L'e-mail cochon de son cyberpartenaire, Russ. L'e-mail cochon que lui lisait à haute voix son
collègueMackStone,l'hommedesesrêvesdanslavraievie.Zutetre-zut!Oùdoncétaitpassécefichubouton«Réduire»?–«...jusqu'àcequetuexploses,brûlanteethumide»,lutMackd'unevoixamusée.Qu'est-ceque
c'estqueça?–Un spam, parvint-elle à articuler alors qu'elle sentait la sueur perler dans son dos, sous son
chemisierblancetsavestenoire.Jen'arrêtepasderecevoirdese-mailsindésirables.Elleparvintenfinàcliquerdanslecoindumessagepourlefermer,aumomentoùMackpointait
ledoigtsurl'écran.–Alorspourquoicommence-t-ilpartonprénom?–Cen'estpaslecas,jecrois,répliqua-t-elleenmentantsansvergogne.Pasquestiond'avoueràceplay-boydeMackStone,quichangeaitdepetiteamie tous lesweek-
ends,qu'elleavaituneaventuresurInternet.–Si,affirma-t-ilavecinsistance.Agacée,elleleregardapar-dessussonépaule.Devantunetelleperfection,elleneputqueserrer
lesdents.Pourquoi?Pourquoifallait-ilqu'ellepassehuitheuresparjourenfacedeceparangondevirilité?Desescheveuxnoirscoupéscourtàsonvisageauxtraitsbiendessinés,desontorsemusclémisenvaleurparsesvêtementstoutdroitsortisdespagesd'unmagazinedemodeà...plusbas,ilétaitlaperfectionincarnée.
Autantdirequ'iln'étaitpaspourelle.Elle lui jeta un regard noir et le supplia mentalement de s'éloigner et d'emporter avec lui le
parfumdévastateurdesonafter-shave.Ilsourit,révélantdesdentsblanchesparfaitementrangées.Pff,elleétaitprêteàparierqu'iln'avait
mêmejamaiseudecarie!–KindraHill!TuasdesrapportsvirtuelssurleNet?Jen'auraisjamaiscruçadetoi.Son premier mouvement fut de s'enfuir se cacher dans les toilettes en attendant qu'il parte du
bureau. Sauf que cette stratégie n'avait pas marché quand, en troisième, Tommy Slade l'avaitdéculottéeenpleincoursdegéométrie.Etellecraignaitqu'ellenesoitpasplusefficaceaujourd'hui.
Ilneluirestaitquedeuxsolutions.Ledéni.Oul'audace.D'unetimiditéproverbiale,ellen'avaitencorejamaisrienfaitd'audacieux.Ilétaittempsd'essayer.Elleprituneprofondeinspirationpoursedonnerducourageetlança:–Etalors?Hélas,savoixqu'elleavaitvoulueséductricesonnasurladéfensive,amère.Ilouvritgrandsesyeuxbleuacier.–Alorsjediraisquetuespleinedesurprises.Ilsecoualatête,visiblementcurieux.–Ce qu'il y a, reprit-il, c'est que je me demande pourquoi tu en parles en ligne alors que tu
pourraislefaireenpersonne.Aveclui,ellevoulaitbien.Mais,aprèsunesériededéconvenuesallantdel'ennuiàlacatastrophe,
elleavaitconcluqu'ilvalaitmieuxpassersessoiréesdanslalumièrebleutéedesonécran.–C'estplusfacilecommecela,marmonna-t-elle.Plussûr.Pluspropre.Elleseredressaetseretournafaceàsonordinateur,mortedehonte.Cen'étaitpaspossible...elle
n'avaitpaspudirecela!Si.Macksepenchaverselle.Quandellesentitlachaleurdesonsouffledanssoncou,unlongfrisson
laparcourut.–Maisc'esttellementplusamusantdefairecelaàl'ancienne,fit-ilvaloir.–Parfois,concéda-t-elle.Etparfoisc'estsale,compliqué,nul.Ellehaussalesépaulesd'unefaçonquisevoulaitnonchalanteetblasée,commesielleavaitessayé
toutessortesd'hommesetqu'aucunnes'étaitmontréàlahauteur.Cefaisant,elleluiheurtalementon.–Aïe!Non,reprit-il,jenesuispasdetonavis.–Çam'estégal.Elleavançasonsiègepours'écarterdelui.Comprendsl'allusion,luienjoignit-elleinpetto.Allez-
vous-en,toiettoncorpsdedieugrec.–Jepourraisteleprouver...Elle se figea. Il ne pouvait pas lui... Non. Impossible.Mack Stone ne lui avait jamais prêté la
moindreattention.Maiss'ilvoulaitdirecequ'ellecroyaitqu'ilvoulaitdire,aurait-elleenviedeleprendreaumot?
Non!espècededévergondéeenmanque, répondait sa tête.Lebasdesonventresemblaitd'un toutautreavis.
Peuimportait.Detoutefaçon,Macknedisaitpascelasérieusement.–Jeneplaisantepas,affirma-t-il.Ausecours!Kindra ouvrit la bouche pour répondre. Son esprit n'avait plus aucun pouvoir, elle le sentait.
C'étaitsoncorpsquiladirigeait.–Àquelgenredepreuvepenses-tu?Àpeine lui eut-elleposé cettequestionqu'ellevoulut seplaquer lamain sur labouchepour la
retenir.Voilà.Ellel'avaitfait.Maintenant,ilallaitcroirequesapropositionl'intéressait.C'étaitlecas,biensûr.Maisilnefallaitsurtoutpasqu'elleleluiavoue.Mackétaittoujourspenchésurelle.–Je crois que tu sais parfaitement à quel genre de preuve je pense, fit-il valoir avec une note
d'amusementdanslavoix.Oui, songea-t-elle. Il lui proposait de coucher avec elle. Sauf que si elle le disait tout haut et
qu'ellesetrompait,ellemourraitdehonte.Ellen'auraitplusqu'àdémissionnerets'exilerenRussie.Elleseraclalagorge.–Peut-être.Tuveuxbienmelepréciser?Mackcrispalesmainssurledossierdesonsiège,etellesentitqu'il lefaisaitlentementpivoter.
Commeilauraitétéfranchementgrossierdesereteniràlatablepourl'enempêcher,ellesecontentadecroiserlesjambesetdeposerlesmainssursesgenoux.
Lapositionidéalepourunefemmequiaffirmenepasvouloirderapportssexuelsenchairetenos.
L'ennui,c'étaitqu'ilétaitparvenuàplacerunejambedechaquecôtédesonfauteuil,etqueson...pantalonsetrouvaitdésormaisjustedevantsesyeux.
Fascinée,ellelecontemplaetsepassalalanguesurleslèvres.LepantalondeMacktressauta.Oh!Seigneur...Elleseforçaà lever lesyeux.Sonairamuséavaitcomplètementdisparu. Il fitungrandpasen
arrière,sortantainsi–avecsonparfumviril–desonespacepersonnel.–Pourteprouverquefairel'amouravecunvraipartenaireestbienplusagréablequelesrapports
virtuels,jenevoisqu'unmoyen...Çayétait.Ilallaityvenir.–Ah?fit-elled'unevoixsuraiguë.Ilhochalatêteetglissalesmainsdanssespoches.–Oui,Kindra.Exactement.Ondiraitqu'ilvafalloirquejecoucheavectoi.Houlà!Sic'étaitunrêve,pourvuqu'elleneseréveillejamais.DevantlechocquisepeignaitsurlevisagedeKindra,Mackréprimaunsourire.Carderrièrele
choc,aufonddesesyeuxvertsensorcelants,cequ'illisaitétaitbeletbien...del'intérêt.Oui.Apparemment,sapropositionl'intéressait.Entrer dans son bureau pour lui emprunter le CD d'un logiciel qu'il voulait installer dans son
ordinateur avait été une bienmeilleure idée qu'il n'aurait pu le prévoir. Quel formidable coup dechanceilavaiteudelatrouverlesyeuxrivésàsonécran,entraindesemordillerlalèvreinférieureenlisantune-mailcochon...Une-mailcochonquimanquaitd'ailleurstotalementd'originalité,selonlui.
Ilenavaitluprèsdelamoitiéavantdesignalersaprésence.Maisellen'avaitpasrougicommeils'yattendait.Cependant,ilavaitbienvuqu'elleétaitnerveuse.
KindraHillétaitpourluiunmystère.Unmystèrequ'ilétudiaitdepuisunan,depuisqu'ilavaitétérecruté parOhioMicroDesign, une société de graphisme deCleveland.À première vue, elle étaittimideetcalme.Maisill'avaitbienobservéequandellecroyaitquepersonnenelaregardait.
Loind'êtreaussidiscrètelorsqu'elleétaitseule,ellelevaitsouventlesyeuxaucieletpoussaitdepetits soupirs. Elle croisait les bras et s'avachissait sur son siège. Parfois, s'il était assez rapide, ilparvenaitmêmeàsurprendredesétincellesdanssesyeuxverts.
Maisellelecachaittoujours.
Etilvoulaitsavoirpourquoi.Kindrafermalaboucheetlarouvrit.–Pourquoidoncvoudrais-tufairecela?demanda-t-elleenplissantlesyeux.–Tuplaisantes?Cettefois,c'étaitàluid'êtresouslechoc.Elleneseregardaitjamaisdansunmiroir,ouquoi?–Quelhommen'enauraitpasenvie?ajouta-t-il.Ellesemblaconsidérerunmomentsaréponse,puishochalatête.–Tuassansdouteraison,concéda-t-elle.Leshommessontcommecela.Ellefitroulersonfauteuilenarrièreavantdereprendre:–Maistusais,pourmeprouvercequetuveuxmeprouver...ehbien,tuvasavoirdupainsurla
planche.Aïe. Le bas-ventre de Mack se contractait douloureusement. Il n'avait pas l'impression que ce
surcroîtdetravailluicoûteraittrop.D'autantqu'ilavaitdouzemoisdefantasmesausujetdeKindraHillàassouvir.Dupied,ilbloquauneroulettedesonsiègepourl'empêcherdes'éloignerencore.
Ilposalesmainssurlesbrasdufauteuil,sepenchaverselleetluimurmuraàl'oreille:–Jecroisquejesuisprêtàreleverledéfi.Ellefrémitets'appuyaaudossier,commesiellecherchaitàs'écarterdelui.Ellefermaitàdemi
lesyeuxetildutserappelerd'yallerdoucement,deprendresontemps.Cen'étaitpasparcequ'iltraînaitderrièreluiunandefrustrationqu'ilpouvaitfairefiducharmeet
delafinesse,etsejetersurellecommeunadolescentfoudedésir.S'iln'yprenaitpasgarde,ilrisquaitdegâchercetteoccasionenor.Etilnelevoulaitsurtoutpas.
Ce qu'il voulait, c'était découvrir ce que Kindra cachait sous ses éternels tailleurs stricts. C'étaitlibérersescheveuxqu'elleserraitsifortdansunebarrette,pourvoirs'ilsavaientdesrefletsauburncommeillepensait.
Cequ'ilvoulait,c'étaitelle.Ils'approchadubureaupours'yappuyer.–Alors,qu'endis-tu?Jepeuxteprouverquetutetrompes.Ilretintsonsouffle.–Ehbien...commença-t-elleenjouantavecsabarrette,cequifitunpeuremontersavesteetlui
donnaunpetitaperçudescourbesdesoncorps.Commentvois-tuleschoses?Génial!–Cesoir,proposa-t-il.Dîner.Puischeztoi.Ellesesentiraitplusensécurité,estimait-il.Plusàl'aise.Tandisquelui,peuluiimportaitlelieu.
Toutcequicomptaitàsesyeux,c'étaitd'êtreavecKindradanslemêmelit.Hélas,ellesecouaitlatêteensignededénégation.–J'aidéjàdesprojets,cesoir.Onestvendredi,ettouslesvendredisjeparticipeàuntournoide
bowling.Kindrajouaitaubowling?Bizarre.Enfin,sicelal'étonnaittant,c'étaitsansdouteparcequ'ilne
l'avaitjamaisvuequevêtued'untailleurnoiroubleumarineetdechaussuresàtalons.Enplus, ilavaitdumalàcomprendre l'intérêtdubowling.Lanceruneboulesurdesquillesde
plastique...Franchement,ilpréféraitlegolf.Voilàunsportdignedecenom.–Tunepeuxpasnepasyaller,rienquecesoir?Zut,ilavaitl'airunpeupressé,sereprocha-t-il.Ilfallaitqu'ilprennesurlui.–Non.Monscoreseraperdusijesuisabsente.Jenepeuxpasfairecelaàmescoéquipières.Trèsbien.Iln'yavaitpaslefeu.Cen'étaitpascommes'ilétaitenmanque.Ilavaiteutoutcequ'il
luifallaitdanscedomaine,cesdernierstemps.Àpeuprès.Enfin,pasvraiment.EtpasavecKindra.–Demainsoir,alors?suggéra-t-il.Ellesepassadenouveaulalanguesurleslèvres.Des lèvres douces et légèrement renflées qui semblaient faites pour être embrassées, sucées,
mordillées.Deslèvresqu'ilrêvaitdesentirsurlessiennes–etsuruneautrepartiedesonanatomie.Ausupplice,ilserralesdents.–D'accord,concéda-t-ellesansenthousiasme.Demainsoir.Au fond,cene seraitpeut-êtrepasaussi facilequ'il lecroyait.Elleavait choisi l'abstinence ; il
devaityavoiruneraison.Uneraisonqu'illuifaudraitcontourner,dût-ilypassertoutelanuit.Àcepropos,ilrestaitunpointàpréciser.–Ilfautquetumegarantissesaumoinsdouzeheurespourteconvaincre,Kindra.Elleclignadesyeux,surprise.Douzeheures?Ilcomptaitpasserdouzeheuresàluiprouverqu'il
avaitraison?Elleseseraitpourtantcontentéededixminutesetd'unpetitsignedelamainensortant.–Cen'estpasunpeulong?s'inquiéta-t-elle.Ilétaitappuyéaubureau,décontracté,etquandilchangeadeposition,ileffleurasacheville.Elle
frémitetrecroisalesjambesdansl'autresenspourlesécarterdelui.Unlentsourireentenduéclairasonvisage.– Pour bien faire, il faut parfois aller lentement. Et parfois, c'est si bon qu'on a envie de
recommencer.Celan'était pas encore arrivé àKindra.D'après son expérience, lapremière foisn'avait jamais
méritéunbis.ElleimaginasoudainMackrevenantsurelleencoreetencorependantdouzeheures,s'échinantà
luiarracherunorgasme.Aufond,c'étaitpeut-êtreunetrèsmauvaiseidée...Si elle couchait avec lui et que cela se passait mal, quels fantasmes lui resterait-il ? Car elle
préférait ne pas faire le compte des fois où c'était son visage qu'elle avait imaginé lors de seséchangesenligneavecRuss.
Pire,si l'expérienceviraitaudésastre,elledevraitcontinuerdelevoirtouslesjoursaubureau.Quand elle le croiserait dans le couloir, ils seraient mal à l'aise. Il détournerait le regard, ellerougirait.OrilstravaillaientsurunprojetcommundesiteInternetd'uncafé,cequilesfaisaitpasserbeaucoupdetempsensemble.
Ceseraitaffreux.Atroce.Épouvantable.–Kindra.–Oui?fit-elleenluijetantunregardaffolé.–Pasdepanique,luienjoignit-il.Iln'estpasabsolumentindispensablequeceladuredouzeheures.
Cepourraêtreaussicourtouaussilongquetuvoudras.Ilsepenchaverselleetluipritlamain.Nonpourlacaresserdoucementoupourlapresseraffectueusementensignedecompréhension,
maispourlatirerénergiquement.Illafitselever.Elleavalasasaliveavecdifficultétandisqu'illaprenaitparlataillepourl'attirer
àlui.Cen'étaitpaspossible.Elledevaitrêver.Elleétaitdanssonbureauenpleinjour,etMackStonelaserraitdanssesbras.Elledécouvritqu'il
avait lecorpsaussidurqu'il leparaissait,etappuya lesdeuxmainssurson torsepour formerunebarrièreentreeux.
Mais, au lieu de le repousser, elle se surprit à refermer les doigts sur sa chemise blanche et àcaressersapoitrinemuscléeàtraversletissu.Ilfrottaitnerveusementlahanchecontrelasienne.
–J'ail'impressionqu'ilmefaudramoinsdedouzeheurespourteconvaincre,murmura-t-iltoutcontreelle.
Lorsqu'ilplongealeboutdelalanguedanssonoreille,ellepoussaunpetitcri.–Maisjecroisquenousauronsenviedecontinuerpendantdouzeheures,précisa-t-il.Kindraeutsoudainenviedetoutessortesdechoses.Qu'illacouchesurlesoldubureauetmette
toutdesuitesathéorieenpratique,parexemple.Elleavançalatailleetrencontrasavirilitédurcie.Ilgémitàsontour.Unevaguede chaleurdéferla en elle.Elle avait réussi à fairegémirMackStone !Pouvait-il y
avoirunechoseplusexcitanteaumonde?–Non,jeta-t-ilpresqueviolemmentenlaprenantparlesépaules.Jevaistropvite.Ahbon?Si elle avait été un peu plus courageuse, elle l'aurait forcé à aller vite.MaisKindra n'était pas
courageuse.Ellen'avaitjamaisprétendul'être.Nidanssavieprofessionnelle,nidanssaviesociale,etencoremoinsdanssavieintime.
– Je veux faire les choses au mieux, expliqua-t-il en l'écartant de lui. N'oublie pas que je t'aipromislanuitdetavie.
Àcesmots,ellesesentitprèsdedéfaillird'impatience.Ellen'arrivaitpasàparler,tantelleavaitlagorgeserrée.Mackenfonçalesmainsdanssespoches.Puislesressortit.–Ahlàlà...Tuessûredenepasêtredisponiblecesoir?Ilsemblaitdésespéré.MackStone.Désespéré.Àcaused'elle.Elleavaitlesmotsauborddeslèvres.Ellefaillitluidire«Jelaissetomberlebowling,prends-
moi»quandlaportedesonbureaus'ouvritàlavolée.Horrifiée,elleregardaentrersonamieAshley.CettedernièrefittroispasdanslapièceavantdeserendrecomptequeKindran'étaitpasseule.–Oh!désolée.Jenesavaispasquetuétaislà,Mack.Kindrasetenaitencoreàcinqcentimètresdelui,sûred'êtrel'imagemêmedelaculpabilité.C'était
presquecommesilesmotsRecherchepartenairesexueldésespérémentétaientinscritssursonfront.MackadressaunsourirecharmeuràAshley.–Tuveuxbiennouslaisseruneminute?lapria-t-il.Ensuite,jedisparais.Kindracroisalesbrasetreculad'unpas.PourquoiMackfaisait-ilpreuvedesipeuderetenue?
Elledevraitcontinuerdetravailleraveccesgens,bienaprèsqu'ilauraiteusesdouzeheures.L'idéededevenirlepotinnuméroundubureauneluidisaitvraimentrien,mêmesiAshleyétaituneexcellenteamie.S'ilétaitsipeudiscretdevantelle,devantquid'autrelaplongerait-ildansl'embarras?
–Quevoulais-tu,Ashley?demanda-t-elled'unevoixferme.Celle-ciparutsurpriseets'empressadelissersesbouclesblondesindisciplinées.Ellelesregarda
touràtourenouvrantdegrandsyeux.–Jevenaisvoirsituétaisprêteàallerdéjeuner.–Jesuisprête,confirma-t-elle.Une boisson bien fraîche parviendrait peut-être à éteindre l'incendie queMack avait allumé en
elle.Elles'apprêtaitàgagnerlaportequandillaretint.–Nousn'avonspastoutàfaitfini,luirappela-t-il.Ellesefigea.
–Quenousrestait-ilàvoir?Illuipritlamainetlacaressa.–Àquelleheurejepasseteprendredemain?Ellen'auraitpasdûluiposerlaquestion.Maintenant,Ashleyquiavaittoutentenduluifaisaitdes
grimaces.–Nousenparleronsplustard,rétorqua-t-elled'unevoixétranglée.Illuilâchalamainetsortitsanslaquitterdesyeux,enluisouriantmalicieusement.Cesourirene
luidisaitrienquivaille.–D'accord,accepta-t-ilenhochantlatête.Surquoiils'éloignadesadémarchesimasculineenlançantun:–Salut,Ashley.Àplustard,Kindra.–Qu'est-cequisepasseentrevous?chuchotaAshleyavecardeur.–Ilm'ainvitéeàsortir.Enfin,plusoumoins.Commepréludeàdouzeheuresderechercheshorizontales.–Sansblague?s'exclamasonamieens'éventantde lamain.Hou là...Fonce,mavieille !Mais
maintenant,tusaisquetuvasdevoirmerépétermotpourmottoutcequ'ilt'adit.Pasquestion.–Écoute,Ash, je peux te retrouver dans ton bureau dans cinqminutes ? J'ai un truc à finir en
vitesse.Ellevoulaiteffacerl'e-maildeRusspournepassefairesurprendreunesecondefois.Ashleylaregardacurieusement,maishaussalesépaules.–D'accord.–Merci.Àpeinesonamiesortie,Kindras'assitdevantsonordinateuretrouvritsoncourrierélectronique.
Depuisdeuxmois,elleéchangeaitdesmessagessexyavecRuss;levendredietlesamedisoir,ilsserendaientdansunchat-roomprivépourbavarderendirect.
Unpetitjeusommetouteinoffensif.Jusqu'àaujourd'hui.Elles'empressad'effacerl'e-mail.EllecomptaitenvoyerunmessageàRusspourluidirequ'elle
avaitdutravail,maisqu'elleleretrouveraitàl'heureetàl'endroithabituelscesoiraprèslebowling.Elleavaitledoigtsurlasourislorsqu'elleconstataqu'ilyavaitunnouveaumessagedanssaboîtederéception.
UnmessagedeMackStone.Rienqu'àliresonnom,elles'enflamma.Elleétaitdansdebeauxdraps.Elleseretournapours'assurerquepersonneneregardaitpar-dessussonépaule,puiscliquasur
l'e-mailavecunmélanged'impatienceetd'appréhension.Jepasseraiteprendreà19h.DînerchezMojo.Tonadresse?Signé:MP.-S.:Kindra,j'aitellementenviedetoiqueçamefaitmal.Pasdesalutnidepréambule.Pasdesmileyélectronique.Rienque...vlan!droitaubut.Ellecréaunnouveaumessage.Objet:Rendez-vous.Russ,écrivit-elle.Désolée,maisjedoisannulernotrerendez-vousdecesoir.J'aimalàlatête.Macknel'avaitpasencoretouchéeque,déjà,lesautreshommesnel'intéressaientplus.
2
–Jen'enrevienspas.TuviensaubowlingalorsquetupourraisêtreentraindesortiravecMackStone!
Ashleysecoualatêteenlaregardantrécupérersaboulerosevif.Kindra soupira. Cela faisait trois quarts d'heure que ses amies la cuisinaient au sujet de son
rendez-vousavecMack.Etelleavaitdéjà subiun interrogatoiredumêmegenreendéjeunantavecAshley.
Trish,quiportaitunJeanetunT-shirtrougesombreassortiàseschaussuresdebowling,posasabière.
–Pff.Franchement,Kindra,tuesfolledéjoueravecnous,alorsquetupourraisjoueraubowlingavecMackStone!
–Trish!s'exclama-t-elle,piquantunfardencomprenantlejeudemots.AshleyetTrishéclatèrentderire.MêmeViolet,pourtantencoreplustimidequ'elle,parutchoquée
maisamusée.SisesamiessavaientcombienelleavaitenviedejoueraubowlingavecMack,ellesseraientplus
quechoquées.Ellesenauraientlesoufflecoupé.–Jenevoulaispasfairefauxbondàl'équipe,expliqua-t-elle.JesorsavecMackdemainsoir.–Nousne t'enaurionspasvoulu,assuraVioleten lui tapotant la jambequandelles'assitàcôté
d'ellesurlebanc.Kindrasavaitbienqu'ellesneluienauraientpasvoulu.D'autantqu'elleétaitlaplusmauvaisedes
quatreaubowling.Elleneleurauraitdoncpastropmanqué.Maiselleavaitétécontented'avoiruneexcusepourreportercettesoirée.Illuifallaitbienvingt-quatreheurespourseprépareràseretrouverfaceàMack.
SielleseretrouvaitfaceàMack.Ellesedemandaitsiellen'allaitpastoutannuleretreprendresarelationvirtuelleavecRuss.
Avec lui, au moins, elle savait à quoi s'attendre. C'était sans risque, propre et simple. Il neconnaissaitpassonnomdefamillenisonadresse.Quantàlui,siçasetrouvait,ilhabitaitenAlaska.Elle n'aurait jamais à le rencontrer devant la machine à café. Il ne la coincerait jamais dans sonbureau.
Aprèsavoirlancésaboule,Ashleyrevintverselle,lespoingssurleshanches.–Strike,annonça-t-elle.Letroisièmedesuite.–Jecroisquejevaisannuler,balbutiaKindra.Trishenlaissatombersaboule,quis'engageadans
lagouttière.–Zut,Kindra!Tum'asfaitrater.Tandisquelabouleroulaitlentementàcôtédelapiste,sesamiess'assemblèrentautourd'elle.–Tuesfolle,commentaAshley.–Folleàlier,renchéritTrish.–Ettoi,qu'enpenses-tu?demandaKindraàViolet.Elle,aumoins,seraitsansdoutedesoncôté.Violetrepoussaunemèchedeseslongscheveuxquiluibarraitlevisage.–Jenetelereprocheraispas,Kindra.Iln'apasl'aird'êtrelegenred'hommeavecquijesortirais.
Jepréfèrelesgentils.–Tupréfèreslesraseurs,oui,intervintTrish.Silesmauvaisgarçonsquiavaientlapréférencedecettedernièren'étaientpastoujoursdugoûtde
Kindra,elledevaitreconnaîtrequeVioletchoisissaitsouventdespetitsamisternesetsansintérêt.–Cen'estpasvrai,protestacelle-cienenfilantsonpullàcolmontantdécorédepetitescitrouilles
etensecouantlatête.Violet savait se camoufler encoremieux qu'elle dans des vêtements qui ne lamettaient pas en
valeur.D'accord,onétaitenoctobreetilfaisaitunpeufrais;unpullàcolmontants'imposaitpeut-être.Maispourquoidescitrouilles?Mystère.Kindran'aimaitpasspécialementlestenuesdécolletéesousexy.Elleportaitgénéralementdestailleursclassiquesaubureauetdessurvêtementsleweek-end.Maisdelààsepromeneravecdepetitescitrouillessurlesseins...
–Bon,résumaTrish.D'aprèsAshley,cetypeestplusquecanon.Doncsituannules,c'estquetuesfolle.Oualorsdégonflée,conclut-elleensouriant.
Oui, c'était vrai. Elle était dégonflée.Mais, pour son vingt-sixième anniversaire en juillet, elles'étaitjuréquecelaallaitchanger.Qu'elleallaits'assumer.
VoilàpourquoielleétaitalléechercherRuss.Puisque,depuisunedizained'années,sesrelationsavec les hommes réels ne marchaient pas, elle allait s'essayer aux rapports virtuels. Russ existaitréellement,biensûr,maisiln'étaitpasprésentphysiquement.Etcequicomptait,c'étaitque,aveclui,elleavaitcesséd'êtretimide.
Mais voilà qu'elle recommençait. Elle ferma les yeux.Aussitôt, le souvenir du corps deMackcontrelesienl'assaillit.
–Trèsbien,dit-elle.Jen'annuleraipas.–Bravo!s'exclamaAshleyenluitapantdanslamain.Alors,quevas-tutemettre?Jetepréviens,
jet'interdisd'yallerdanscesurvêtement.Sionéliminaitsestailleursdetravailetsestenuesdesport,ilnerestaitpasgrand-chose.–Unjean?avança-t-elleensemordillantlalèvre.–Toutdépenddujean,réponditTrishenlançantsaboule.Àtoi,Violet.Ashleyl'examinalonguement.–T'enfaispas.Nousallonsnousoccuperdetoi.Quandnousauronsfini,MackStonetemangera
danslamain...Pourvuqu'ilmemangeaussiautrechose,neput-elles'empêcherdesonger.Seigneur ! se dit-elle en réprimant un gémissement. Voilà qu'elle se transformait en une vraie
perverse.Pire,celaluiplaisait.
Quanddix-neufheuressonnèrentlesamedisoir,Mackétaitnerveuxetexcité.Nerveuxparcequ'ilvoulaitfaireleschosesaumieux.Excitéparceque...ehbien,parcequ'ilallaitcoucheravecKindra.EnroulantdevantlespetitesmaisonsbienrangéesdecequartierdeWestPark,ilnelaissaitpasde
sedemanderpourquoielleavaitchoisi l'abstinence.Car ilnedoutaitpasun instantquece fûtvrai.Elleleluiavaitditd'unairtropsérieux.
Était-cesuiteàunerelationquiavaitmaltourné?Ousimplementparcequeaucunhommen'avaitprisletempsdeluidonnerduplaisir?Ilenvoulaitàcesimbécilesquinesesouciaientpasduplaisirdesfemmes.Luin'étaitjamaissatisfaittantquesapartenairenel'étaitpas.
SiKindraavaitsubiunesériedemauvaisamants,iln'yavaitriend'étonnantàcequ'elleeûtperdutout intérêtpour lesexe. Ilpouvaity remédier. Ilpouvait lasatisfaire. Il s'étaitdonnédouzeheurespourcela.
Il se gara devant unemaison blanche aux volets gris. Elle était petite, mais impeccable. Deuxcitrouillesornaientmêmelesmarchesduperron.Tiens,tiens.Iln'imaginaitpasKindradansunrôledepropriétaire.
Ilstravaillaientensembledepuisunan,maisilnesavaitqu'unechosed'elle.Elleétaitintelligente.
Elletravaillaittrèsbien.Viteetsansfaired'histoires.Hormiscela,ilnepouvaitpasprétendrelaconnaître.Maisilenavaitenvie.Etpasseulementausensbibliqueduterme.Ellel'attirait.Cesétincellesqui
brillaientparfoisdanssonregardlefascinaient.Il sortit de sa voiture et sonna à la porte. Puis attendit. Encore et encore. Avant de sonner à
nouveau.Ilsehaussasurlapointedespiedspourregarderparlafenêtre.Rienn'indiquaitsielleétaitlàou
pas. Lui avait-on déjà posé un lapin ? tenta-t-il de se rappeler. Ce n'était pas arrivé depuis... Non,jamais.
Laportes'ouvrit.Kindraapparutsurleseuil,toutepâle.Sesyeuxsemblaientencoreplusgrandsqued'habitude.Commetoujours,unebarretteretenaitsescheveuxetapparemment,ellenes'étaitpasmaquillée.Enrevanche,elleportaitunejupeenJeanunpeufendueenbas,quiluiarrivaitjusteau-dessusdesgenouxetmoulaitjolimentseshanches.
Mack avala difficilement sa salive. Il avait souvent vu les jambes de Kindra au bureau. Maistoujoursgainéesdebasnylonetapparaissantsousunejupenoiresansforme.
Alorsquecesoir,sapeausoyeuseétaitnue.Il résistadifficilementà l'enviedelacaresser.Elleétait chausséede sandalesouvertesqui laissaient entrevoir sesorteilsdont lesongles étaientornésd'unvernisbrun-rouge.Ilimaginaaussitôtsespiedsglissantsurundrapblanc.
En haut, elle portait un débardeur bleu marine qui n'avait rien de décolleté ni d'échancré.Cependant,comparéauxchemisiersàmancheslonguesetauxvestesdontelles'affublaitaubureau,c'étaitdéjàaffriolant.
Sa poitrine voluptueuse tendait le coton. Il lui jeta un coup d'œil approbateur. Ainsi, sous seséternelstailleurs,elledissimulaitdetrèsbeauxseins...
–Salut,dit-elled'unevoixàpeineaudible.–Salut,répondit-ilenlevantuninstantlesyeuxavantdelesreposersursapoitrine.Pourquoil'avait-ellecachéejusque-là?C'étaitincompréhensible.Elles'empressadecroiserlesbrasetleroseluimontaauxjoues.Sagênelarendaitplusattirante
quejamais.Ensouriant,illuiécartalesbras.–Non,luienjoignit-il,netecachepas.J'aimebienlavue.Tuasuncorpssuperbe,Kindra.–Tumemetsmalàl'aise,protesta-t-elleenrecroisantlesbras.–Detoutefaçon,jeleverraitôtoutard.–Tard,murmura-t-elle.–Alorstun'aspaschangéd'avis?Il avait besoin de l'entendre dire que, malgré les vingt-quatre heures qu'elle avait eues pour
réfléchir,elleavaittoujoursenviedepasserlasoirée–etlanuit–aveclui.Elle joua avec sa barrette comme pour se donner une contenance. Finalement, elle prit une
profondeinspirationavantderépondre:–Non,jen'aipaschangéd'avis.Merci mon Dieu. Mack se retint de se laisser tomber à terre et de lui baiser les pieds en
témoignagedesagratitude.Ilavaiteupeur.Sielleavaitrefusé,lafrustrationauraitététropforte.–J'ensuisheureux,assura-t-ilensouriant.Tuesprêteàsortirdîner?Ilsneprononcèrentpasunmotlesdixminutesqueduraletrajetjusqu'aurestaurantsituédansun
quartier branché. Kindra semblait se concentrer sur deux choses : respirer et garder les jambescroiséesleplusloinpossibledelui.
Quant à lui, tout en conduisant, il s'efforçait de l'effleurer leplus souventpossible ici et là.La
cuisselorsqu'ilaccélérait,lebrasàlafaveurd'unchangementdedirection.Ilsepenchamêmesurelleetfrôlatoutsonbuste,sousprétextedeprendreseslunettesdesoleildanslaboîteàgants.Elleretintsonsouffleetsefigea.
IlnesavaittropsicemanègeexcitaitounonKindra,maislui,illemettaitdanstoussesétats.Enréservant,Mackavaitprissoindedemanderunepetitetabledanslecoinleplussombredela
salledurestaurant.Enlaguidant,unemainposéesurlebasdesesreins,ileutleplaisirdeconstaterqu'onavaitsuivisesinstructions.
Il s'assit le plus près possible d'elle. Les plantes vertes et la pénombre les isolaient des tablesvoisines.Leursgenouxsetouchaient.
MackglissalamainsouslatablepourcaresserlajambenuedeKindra.Elleavaitlapeauaussidouceetsoyeusequ'ill'avaitimaginé.
Ellesursautaetsedégageaaussitôt.Maintenant, il comptait découvrir pourquoi elle avait choisi les rapports virtuels plutôt que
charnels.Ilsauraitainsiquellestratégieadopterpourluidonnerduplaisir.Pourlafairegémir.Pourqu'elleluiendemandeplus,encoreplus.
Ilchangeadepositionsursachaiseafind'éviterl'inconfortd'undébutd'érection.Déjà...–Alors,lança-t-ildebutenblanc,comptantsurl'effetdesurprise,commentsefait-ilqu'unefille
jolieetsympacommetoiaitrecoursausexesurInternet?Kindrafaillitenavalerlarondelledecitrondesonthéglacé.Leslarmesauxyeux,elletoussaet
s'étouffa.ElleauraitdûsedouterqueMackallaitsemontrercurieux,luiposerdesquestions.C'étaitsonattitudeautravail,cequifaisaitdeluiunexcellentgraphiste.Saufquelà,ilsneparlaientpasdetempsdetéléchargement.Ilsparlaientde...sexe.
Etleurrendez-vousn'avaitriend'unrendez-vousnormal.MackStoneétaitdugenreprédateur.Elles'enétaitrenducompteentravaillantaveclui,etlascène
delaveilledanssonbureaun'avaitfaitqueleluiconfirmer.Ilaimait flirteret faisait figured'expertèsfemmes.Oùqu'ilaille, ilen traînait toujoursuneou
deuxàsesbasques,gloussantes,souriantes,àsadisposition.Pourlui,cettesoiréedevaitdoncêtretoutcequ'ilyavaitdeplusordinaire.Dîner,parlerdesexe,
puisfinirlanuitaulit.Alorsquepourelle,lapetiteKindraHill,cegenredeconversationn'avaitriend'habituel.Elleneparlaitpasdesexe.
Sauf avecRuss, bien sûr.Mais là, cela ne comptait pas. Sa relation avec lui était pour elle unexutoire, un passe-temps.Certaines faisaient de la plongée sous-marine, d'autres du tricot.Kindra,elle,échangeaitdese-mailscochonsavecsoncyberpartenaire.
Cequidevaitluidonnerl'airsingulièrementtristeetmêmetordue,elleenavaitconscience.Peut-êtren'était-ilpastroptardpoursemettreauxéchecsouàlaspéléologie.Ouautennis,pourquoipas?
Ellefinittoutdemêmeparrépondreàsaquestion.–Jenesuispassûrequecelateregarde,objecta-t-elle.–Toutcequiteconcernemeregarde,assura-t-ilsanslaquitterdesyeux.Cesoirentoutcas.Je
veuxteconnaître.Kindrafrissonna.Elleregrettaitdéjàd'avoirlaisséAshleylaconvaincredemettrecedébardeur.Il
était bien trop moulant et parfaitement ridicule pour un mois d'octobre, même s'il avait faitparticulièrement doux cet après-midi.Chez elle, elle avait essayé une veste en jean par-dessus sonpetithaut,maislacoupeétaitsiétroitequ'elleentravaittoussesmouvementscommeunecamisoledeforce.Ellel'avaitdoncenlevée.
Àprésent,elleauraitvouluêtrecouvertededenimdelatêteauxpieds.Dedenimbienlarge.D'un
sacendenim,sipossible.Ainsi,ellenesentiraitpeut-êtrepaslafaçondontMackladéshabillaitduregard.
Évidemment,elleavaitenviequ'illavoienue;c'étaitmêmel'objectifdecettesoirée.Ouplutôt,elleavaitenviedelevoirnu,lui.
Toute la difficulté était d'en arriver à cemoment. Peut-être aurait-ilmieux valu qu'il lui sautedessusàl'instantoùelleavaitouvertlaporte,etqu'iloubliecetteidéededîner.
Saufquecelaauraitfaitd'elleunefillevraimenttropfacile;ellel'étaitdéjàassezcommecela.Ilfallaitquandmêmequ'ilfasseunpetiteffortpourelleavant.Lerougecommençadeluimonterauxjoues.Décidément,lesrelationshumainesn'étaientpassonfort.
–En tout cas, reprit-il, si tu as enviedediredes cochonneries, tudevrais aumoins trouverunpartenairequilefassebien.
Intéressant...Saufques'ilsétaientassisdansuncoinsombre,ilssetrouvaienttoutdemêmedansunlieupublic,serappelaKindra.Entourésd'autresgens.Etelleavaitl'impressionqueMackparlaittrès,trèsfort.
Elleallaitouvrirlabouchepourluienjoindredesetairelorsqu'ilpoursuivit:–Parcequecetypemanquecomplètementd'originalité.Allons,cita-t-ilenhaussantleton,«j'ai
enviedetelécherlesseinsjusqu'àcequetuexploses,brûlanteethumide»...Oh, non ! Il ne voulait pas unmicro, pendant qu'il y était ?Au cas où on ne l'aurait pas bien
entenduaufonddelacuisine...Sinon,ilpourraitaussisortirunpanneaud'affichageoucréerunsiteInternetqu'il intitulerait«Comment fairemourirKindradehonte».Elle jetauncoupd'œilautourd'elleetfaillitplongersouslanappeendécouvrantquedeuxtableslesregardaientd'unairahuri.
Mackne semblaitpas conscientde sonépouvante.Niduchocqui sepeignait sur levisagedesautresdîneurs.
–Ondiraitqu'ils'estcontentéderecopierunpassaged'unfilmporno.–Mack...gémit-elleenserrantlespoings.Neserendait-ildoncpascomptequ'elleétaitmortifiée?–Moi,sijedevaistedirequelquechose,ceseraitplutôtdugenre:«Jenepeuxplusfermerl'œil
sanstevoirdansmesrêves.»Ehlà!Uneseconde.Ils'essayaitauregistrepoétique,ouquoi?s'étonna-t-elle.Celanefaisaitpas
partiedeleurmarché.S'ilsemettaitàparlercommeunhommeamoureux,ellenelesupporteraitpas.Ceseraittropprochedecedontellerêvait.
Elleseredressa,surpriseparsesproprespensées.Dequoirêvait-elle,aujuste?DecoucheravecMack,non?Deriend'autre?
Si?Quandilluifrôlalegenoudesajambe,ellesentituneondedechaleursepropagerdanstoutson
corps.–Non?Cen'estpastonstyle?Alorsessayonsautrechose...«Tuesincroyablementbelleetj'ai
tellementenviedetoiqueçamefaitmal.»Kindrasavaitpourtantqu'ellen'étaitpasde taille faceà lui.Celanefaisaitque leconfirmer.Le
petit sourire qui dansait sur ses lèvres lui donnait l'impression qu'il la taquinait. Elle restaitparfaitement immobileet silencieuse,decraintededirequelquechosequipourrait lui fairecroirequ'elleavaitbesoindelui,qu'ellecherchaitàluimettrelegrappindessus.Cequin'étaitpasloindecequ'elleressentaitsoudain.
Oui,ellesesentaitvulnérable.–Çanetefaitpasd'effetnonplus?demanda-t-ilavecunsoupir.Tupréfèresleschosescochonnes
?Jepeuxt'endire,situveux.Parexemple...«Tuasuntrèsjolipetitcul.J'aihâtedeteb...»Elleenrestauninstantbouchebée.–Je...euh...jenecroispasqueleschosescochonnessoientmonstyle,bredouilla-t-elle.Certes, elle n'avait pas vraiment de style.Mais entendre cesmots de la bouchedeMack, c'était
trop.Beaucouptrop.D'accord,Russlesemployaittoutletemps.Ceux-làoud'identiques.MaisRussn'existaitpasvraiment.C'étaitplutôtcommesisonécrand'ordinateurs'adressaitàelle.Àlafoisréeletirréel.
Russnelaregardaitpasenface.Iln'avaitpascesmagnifiquesyeuxbleus,nicetorseparfaitementmuscléquemettaitenvaleurunechemise impeccablementcoupée. Iln'avaitpascettevoixgraveetprofondequimettaitlesfemmesdanstousleursétats.
Bref,Russn'étaitpasMack.Macksiréel,siproche.–Ahbon?Leschosescochonnesnesontpastonstyle?s'enquit-ilensouriant.Pasencore,alors.Pourêtretoutàfaithonnête–cedontellen'avaitpastrèsenvie–,elleaimaitbienqu'illuiparle
comme cela. Cependant, il n'était pas question pour elle de l'admettre en public. En privé, s'il semettaitnuetfaisaitappelàtoussespouvoirsdepersuasion,ellenedisaitpas.Maislà,non.
Unserveurs'approchadeleurtableavecdeuxassiettes.–Oh!s'exclama-t-elleenluisouriant.Regarde,voilànotredîner.Ellebutunelonguegorgéedethéglacé.Toutcomptefait,elleauraitpeut-êtredûaccepterlevin
queMackluiavaitsuggérédecommander.Elleétaitunpeutropnerveuse.Lorsque le serveur s'éloigna en laissant devant elle une assiette de fajitas fumantes, elle semit
aussitôtendevoirderempliretderoulerunecrêpe.Mackenfitautant.–Quelâgeas-tu?luidemanda-t-ilsoudain.Elle s'arrêta, unpiment sur la fourchette, et le regarda.Lui ne la regardait pas ; il coupait son
poulet.Saquestionétaittoutcequ'ilyavaitdeplusinoffensive.–Vingt-sixans,répondit-elle.–EttutravaillesdepuiscombiendetempschezMicroDesign?–Quatreans,dit-elleavantdeprendreunebouchéedefajitadélicieusementépicée.–Tuespropriétairedetamaison,oulocataire?Qu'est-cequec'étaitquecetinterrogatoire?Elleavalasonmorceaudecrêpe.–Pourquoimeposes-tutoutescesquestions?Ilhaussalesépaulesets'appuyaaudossierdesachaise.–J'essaiedemieuxteconnaître,c'esttout,assura-t-il.Ehbien,qu'ilarrête!C'étaitprécisémentcequ'ellenevoulaitpas.Normalement, cette soirée devait être la version livede ses échanges avecRuss.Anonyme.Du
sexe rienquepour leplaisir.Mackallait luiprouverqu'il avait raison, elle réaliseraitun fantasmed'unan,ettoutiraitpourlemieuxdanslemeilleurdesmondespossibles.Lundi,ilsferaientcommesiderienn'était.Laviereprendraitsoncours.
Aulieudeluidirecela,Kindrasesurpritàluiraconter:–J'aiachetécettemaisonilyasixmois.J'enavaisassezd'habiterdansunappartement.–Jetecomprends.J'aidesvoisinsquipassentleurtempsàsedisputer–trèsbruyamment.Enplus,
j'aimeraisbienavoirunchien,maislerèglementintérieurdemonimmeubleinterditlesanimauxdeplusdecinqkilos.Tuconnaisdesracesdechiensdemoinsdecinqkilos?Pascellesquimetentent,detoutefaçon.
L'imagedeMackavecuncaniches'imposaàsonesprit.Ellesemitàrire,sanspouvoirseretenir.
–Qu'est-cequ'ilya?s'enquit-ilens'arrêtantdemanger.–Rien,rien,fit-elleencachantsonsourirederrièresaserviette.–Si,dis-moi.– Très bien, concéda-t-elle en reposant sa serviette sur ses genoux. Je t'imaginais en train de
promeneruncaniche.Avecunpetitnœudsurlatêteetunjolimanteaurosevif.–Hélà!protesta-t-il.Cependant,ilébauchaitunsourire.–Tupourraisl'appelerMinnie,poursuivit-elleenriant.Etlaglisserdanstonsacàdosavecton
ordinateurportable.Àprésent,l'amusementdeMackétaitmanifeste.Ilsouriaitfranchement.–Tuaimeraisbienvoircela,ondirait.–J'adorerais,confirma-t-elleenjubilant,sansprendreletempsdetempérersespropos.L'espaced'uninstant,elleavaitoubliéqu'ellesetrouvaitenfacedeMackStoneetque,aveclui,
ellenepouvaitselaisseralleràêtreelle-même.Elleavaitoubliéque,aufildesans,elleavaitapprisàsefondredansledécorpournepasattirerl'attention.
SaphilosophiechezMicroDesignavaitétédesupporterleschosessansseplaindre.Defairesontravailenlaissantlapolitiquedebureauàceuxquiétaientcapablesdes'enmêler.
Decachersoncorpscommesonesprit.Etcelaavaitmarché.Maiscetteattitudelalaissaitinsatisfaite,énervée.Puisaudacieuse.Téméraire.Capabledesejeterdansuneaventured'unsoiravecMackStone.–Tumeplaisbien,Kindra,dit-ild'untonquin'étaitplusamusémaischargédedésir.Ellecessaderire.Ilavaitlamainsursongenou.Seigneur!Illuicaressaitlajambe,remontaitle
longdesacuisse...Ellelaissaéchapperunpetitcriétranglé.–Mack.Cetteridiculepetitevoixhaletantenepouvaitpasêtrelasienne,si?s'inquiéta-t-elle.Jamaiselle
n'avait entendu ce ronronnement de chaton sortir de sa bouche. Échauffée, elle voulut reculer sachaise.Lemurl'enempêcha.
Mackposalamainsurl'intérieurdesacuisse,justeau-dessusdesongenou,etlapromenad'avantenarrière.Sajupeplissaitunpeu.Ilsepenchaitàpeinepourl'atteindre.Ellesesentitsoudaincommeunpoissonprisàl'hameçon.Ellepouvaitsedébattre,maiscelaneferaitqu'aggraverlasituation.
A cette différence près que c'était... très bon. Et coquin.À les voir, on pourrait croire qu'il luiposaitsagementlamainsurlegenou.Riend'extraordinaire.Lesgensfaisaientcelatoutletemps.
Ellesecramponnaàlatableets'efforçad'adopteruneminenormale.Mackmangeaitsonpouletde samain libre. Sur son visage, elle lisait un séduisantmélange d'innocence feinte et d'intentionslibertines.
Elle avait envie de lui. De ses doigts à la fois proches et lointains, il lui faisait vivre une sidélicieusetorturequ'elleavaitdumalàrespirer.Sesseinstenduspointaientcontresondébardeuretlecentredesonêtrepalpitaitpresquedouloureusement.
Elleprituneprofondeinspirationettenditlamainverssafajita.Mack lui pinça doucement l'intérieur de la cuisse, faisant jaillir un éclair de chaleur entre ses
jambes. Dans son sursaut, elle lâcha la crêpe qui tomba sur la table. De petitsmorceaux de bœufroulèrentsurlanappe.
Ilposasurellesesyeuxbleusassombrisparledésir.
–Onsauteledessert,tuveux?suggéra-t-il.Oui!Ohoui!Etcomment.Serait-illamentablederéclamerl'additiontoutdesuite?sedit-ellecependant.–Jen'aipasvraimentfaim,avoua-t-ilalors.Demandonsàemporternotreplat.Mmm...Décidément,illuiplaisaitdeplusenplus.
3
Mackavaitleplusgrandmalàgarderlesyeuxsurlaroute.IlavaitsanscesseenviederegarderKindra,assisesurlesiègedupassager.Ellecroisaitsagementlesjambes,maissajuperemontaitbienau-delàdupointd'indifférence.
Illuisuffiraitdeglisserunemainsousledenimpourtouchersapetiteculotte.Ilsepritsoudainàregretterden'avoirpasachetéuneautomatique,aulieudecemodèleaveclevierdevitesse.Samaindroiteauraitétélibre.Ilauraitpuenfairecequ'ilvoulait–etpourquoipaslapassersouslajupedeKindra...
Ils ne parlaient pas. L'atmosphère était chargée du parfum épicé des plats qu'on leur avaitemballés,etd'unetensionsexuelleincroyablementforte.
Ilavaitl'impressionderessentirsaprésencedanstoutsoncorps.Sapoitrinequisesoulevaitaurythmedesonsouffle.Sespetitesmainsqu'ellen'arrêtaitpasdecroiseretdécroisersursesgenoux.Sondouxparfumfleuri.
Danssonexcitation,ilcraignaitdeperdrelecontrôle.Elleluicoulaunregarddecôtédesousseslongscils.Ilentradansl'alléedevantsamaisonàsoixanteàl'heureetfreinabrutalement.Kindrapoussaunpetitcrietseraccrochaautableaudebord.–Houlà,fit-elle,haletante.C'étaitrapide.–Tuveuxbienmesortirquelquechosedelaboîteàgants?lapria-t-il.S'ildevaitsepenchersurelleaurisquedefrôlersesseins,ilneseraitpascapablederésisteràla
tentationdel'embrasser.Oudeluisauterdessus.Là,devantchezelle.–Biensûr,répondit-elleenl'ouvrant.Oh!Elleavaitdoncdécouvertlagrosseboîtedepréservatifsqu'ilyavaitjetéeavantdepartir.Grande
taille.Cen'étaitpaspoursevanter,maisvraiment,iln'étaitpasàl'aisedanslataillestandard.–Oui,Kindra,prends-les.Etentronscheztoi.–D'accord,murmura-t-elle.Ellepritlaboîted'unairméfiantetlatintéloignéed'ellecommeunobjetrépugnant.Ilssortirentdelavoiture,etMacksuivitKindrajusqu'àsaporte.Danssonempressementàécarter
lespréservatifs,elleavaitoubliéderajustersajupe.Celle-ci remontait en moulant ses petites fesses fermes et en révélant une bonne longueur de
cuisses.Mieux,Kindranesemblaitpasconsciented'êtreaussisexy;ellen'enétaitqueplusattirante.Surleseuil,ellesortitsaclédesonsacetbaissalatêtepourdéverrouillerlaporte.Le denim épousa plus étroitement encore les courbes de ses hanches. Il devinait même les
contoursdesapetiteculotte.Ladernièrediguedesonself-controlcéda.QuandKindraouvritlaporte,illapritparlataillepourlapousseràl'intérieur.Elleeutàpeinele
tempsd'émettreuncridesurprisequ'illafaisaitseretourneretplaquaitlabouchesurlasienne.Dieu,quec'étaitbon!Elleentrouvritseslèvresaugoûtàlafoisdouxetbrûlant,épicé,enlâchant
unsoupirdereddition,etilglissalalanguedanssabouche.Lesmainstoujourssurseshanches,illaserraplusétroitementcontreluietplaçalesjambesde
partetaautredessiennespourl'encagerdesoncorps.Illuicaressalesfessespar-dessussajupededenim.Elleétaitbientrophabillée,songea-t-il.Ilfallaityremédierauplusvite.
Ill'entendaitrespirerfortetvite.Quandils'écarta,ellegémit.Cédantàcetappelchargédefrustration,ilserapprochapourluimordillerlalèvreinférieureetla
fitreculerjusqu'aumurdel'entrée.Ellerejetalatêteenarrièreensoupirant.Macksesentaitpalpiterdedésir.Illadésiraitplusqu'il
n'avaitjamaisdésiréaucunefemme.Jamais.Etelleallaitêtreàlui.D'unemainrapide,illuirelevasondébardeur.–Mack...murmura-t-elle.Savoix tremblante l'arrêta net. Il voulait pourtant raire les choses bien, prendre son temps, lui
montrer que faire l'amour pouvait être vraiment merveilleux – bien mieux que tout ce que l'onpouvaitfairesurunchat.
Nevapasluigâchercetteexpérience,semorigéna-t-il.Salibidopouvaitbienattendrecinqminutes.Ilprituneprofonde inspirationet recula.Puis ilenfonça lesmainsdanssespoches, se racla la
gorgeetcomptajusqu'àcinq.–Alors,oùesttonordinateur,Kindra?s'enquit-ild'unevoixqu'ilespéraitpresquenormale.Elleclignadesyeux,surprise.Qu'est-cequiluiprenait?Pourquoiluiparlait-ildesonordinateur
?Elleseretintaumurderrièreelle,lesjambestremblantes.Déjà,ilserendaitdanslesalonetl'inspectaitcommesiderienn'était.–Tuesconnectéeenpermanence?Pourquoiluiposait-ilcettequestion?Voulait-ilcommanderunCDenligne?releversese-mails
?latorturer?Elles'éloignadumuretessuyaseslèvreshumides.–Quoi?fit-elle.Il avait beau adopter une attitude décontractée, elle voyait bien l'impressionnante érection qui
déformaitsonpantalonnoir.Ah.Aumoins,nota-t-elleavecunecertainesatisfaction,ellenelelaissaitpastoutàfaitindifférent.
–Tusais,dit-ilensefrottant lentement lementon, lesrelationsvirtuelles.Si jeveuxteprouverquec'estmieuxenvrai,ilfautbienquejesachecequeteracontecetype.Jeteliraicequ'ildit...etensuite,jeteleferai.
Houlà.Sentantsesjambessedérobersouselle,Kindras'appuyadenouveauaumur.Mêmeàunbonmètrededistance,Mackluifaisaitressentirdespicotementsdanstoutlecorps.
Ill'examinadelatêteauxpieds.–Alors,ajouta-t-ild'unevoixpresquedure,tusaurasquellefaçonestlameilleure.–Ilestdanslachambred'amis,révéla-t-elleendésignantlecouloir.Machambreoccupetoutle
premierétageetilyenadeuxautresenbas,dontl'unemesertdebureau.KindraplaquaunemainsursabouchepourmettrefinàcettelogorrhéeetlaissaMackl'entraîner
vers lebureau.L'ordinateurétaitallumé.Elle le laissait fonctionnerenpermanence,d'autantqu'ellebénéficiaitd'unabonnementillimitéàInternet.
–Ouvrel'undesesmessages,luienjoignitMack.Ellehésitauninstant.
–Jeleseffacetous,finit-elleparaffirmer.Macksouritethaussaunsourcilincrédule.–Tun'asqu'àlessortirdelacorbeille.Allez,jesuissûrqu'ildoitbienenresterquelques-uns.Le bureau, le fauteuil et une étagère encombraient passablement la petite chambre. Le sol était
garnid'unecrossemoquettebrunequ'elleavaitl'intentiondechangerdepuisqu'ellehabitaitlà.Quandelle trébucha, son talon se prit dans une boucle distendue du tapis. Mack la rattrapa et la retintquelquessecondes,avantdelalâcher.
Lesmainstremblantes,sanss'asseoir,elleouvritlacorbeilledesamessagerieetfitdéfilerlese-mailsquecelle-cicontenait.
–Envoilàun,annonçaMackenpointantledoigtversl'écran.Ilyenavaitplusd'un.Unedouzaineaumoins.Elleavaitl'impressionquel'adresseélectronique
deRussquis'affichaitennoirsemoquaitd'elle.Allait-elleêtrecapabledefairecequeluidemandaitMack,elle,latimideKindra?
Oui,pourrait-ellesefaireceplaisir,lesavourersanssentimentdeculpabilitéetrelégueraufondd'unplacardsoncôtétimoré,nefût-cequeletempsd'unenuit?
–Tiens,ouvrecelui-ci,luienjoignit-ild'untonimpérieuxmaisdoux,excitésansêtreinquiétant.Docilement,ellecliquasurlemessage.– « Kindra, que portes-tu ? » lut-il. C'est bien ce que je te disais, ajouta-t-il en riant. Pas très
original.Ilsetournaverselleetlaconsidéraunmoment.–Maisvoyons...reprit-il.Queportes-tu?Elle demeura immobile devant le bureau, pendant que Mack se déplaçait autour d'elle en lui
passantundoigtlelongdudos.–Unpetitdébardeurbleusexy,commenta-t-ilenpromenantl'indexsursonbraspourl'arrêtersur
unsein.Unsoutien-gorge.Oui,c'estsûr,unsoutien-gorge...Quand ileffleurasonmamelon,elle retint sonsouffleet semordillanerveusement la lèvre.Le
doigtqu'ilplongeadanslavalléedesesseinslafitfrissonner.Puisildescenditjusqu'àsatailleettirasurlaceinturedesajupe.
–Unejupeenjean...Ilcontinuadedescendre,plusbas,encoreplusbas,sibasqu'elledutfermerlesyeuxetserrerles
poings.MonDieu,voilàqu'ils'agenouillaitdevantelle!Ellesavaitcequ'ils'apprêtaitàfaireet,danslemêmetemps,ellenelesavaitpas.Entoutcas,ilallaitlataquiner,l'exciter,elleenétaitsûre.Ellevoulaitsentirsesmainssurelle.Sesdeuxmains.Ellevoulaitqu'illatouche,qu'illacaresse.Pasqu'ilsecontentedelafrôlerfurtivement.
Enfait,comprit-elle,c'étaitexactementcequ'ilrecherchait.Ilvoulaitlamettreausupplice,jusqu'àcequ'ellen'enpuisseplus.Ilglissalamaindanslafentedesajupeetremontalelongdesajambeenrepoussantletissuverslehaut.
Kindra sentit la fraîcheur de l'air sur ses cuisses, puis soudain la pulpedudoigt deMackqu'ilpressaitcontrelepointleplussensibledesonêtre.Unebrûlantemoiteurnaquitenelle.
–Unepetiteculotte,compléta-t-il.Unepetiteculottetrèssexyettrèstransparente...Cepetitslipnoirtoutneufqu'ellen'avaitencorejamaisporté,c'étaitundéfiqu'elles'étaitlancéà
elle-même.Commeelles'était regardéedans lemiroir toutà l'heurepourvoircequ'ildonnait surelle,ellesavaitexactementcequevoyaitMackencetinstant.Ilavaitlevisageàquelquescentimètresàpeinedesbouclesdesatoison.Illuisuffiraitd'écarterunpeusaculotteetdelatoucher...
Aulieudequoi,ilremitsajupeenplace.Elleenauraitpleurédedéception.
–Dessandales,dit-ilenluicaressantlepied.Puisilserelevadevantelleenlafrôlantsansjamaislatouchervraiment.Malgrélestalonshauts
qu'elleavaitchoisiscesoir,ilétaitnettementplusgrandqu'elle.Ilsepenchasurelle,leslèvresentrouvertes.Ellefermalesyeuxetattenditqu'ilprennepossession
desabouche.Commeriennevenait,ellelesrouvrit,étonnée,etsentitqu'onluitiraitlatêteenarrière.Ellepoussauncridesurpriseencomprenantqu'illuidétachaitlescheveux.–Une barrette... enlevée, commenta-t-il en la jetant par-dessus son épaule et en enfouissant les
doigtsdanslescheveuxdeKindra.Illuifaisaitpresqueunpeumal.Sesgestesavaientperduleurlenteuretleurdouceur,etilluitirait
lescheveux.Pourtant,elles'enrendaitàpeinecomptetantl'expressiondesonvisagel'excitait.– J'adore tes cheveux, murmura-t-il. J'avais tellement envie de les voir lâchés... Je me doutais
qu'ilsavaientdesrefletsroux.Kindras'enfichaitpasmal.Pourl'instant,ilsauraientpuaussibienêtremauvesouverts!Alors
elles'enharditetpassalesbrasautourdesoncoupourl'attirerverssabouche.Illuieffleuraleslèvresduboutdelalangue,avantdes'écarter.Ellechanceladenouveauquandil
s'éloigna.–Voyonscequetonamiad'autreàdire...décida-t-il.Kindra resta debout sans bouger, fascinée, à le regarder passer ses e-mails en revue. Il ne
plaisantaitdoncpas.IlallaitbeletbienluifairecequedisaitRussdanssesmessages.Ilallaitlatoucher,lataquiner,l'exciterjusqu'àcequ'ellemeuredeplaisirouluidemandegrâce.Cequiluiallaitparfaitement.–Ah,voilà,fit-ilenserelevantetenlisantàhautevoix.«Jepariequetuasdesnichonscanon,
Kindra.»Absolument,confirma-t-ilenl'observant.Elleessuyasesmainsmoitessurledevantdesajupeetdutprendresurellepournepascroiser
lesbraspudiquement.Ellene se rappelait pas spécialement cettephrasedeRuss, si bienqu'elle nesavaitpascequiallaitsuivre.Cequiétaittoutàlafoisinquiétantetfollementexaltant.
–«Jepariequ'ilssontrondsetpleins,poursuivitMack.Avecdes tétonsbiendurset tendusquin'attendentqued'êtresucés.Jevaislessucerbienfort,etvite.Malanguevategoûterpartout.»Durset tendus,c'estredondant,remarqua-t-ilavecundemi-sourire.Et jenepensepasquetesseinsaientleurvolontépropre.Maisnousenvenonsaufait.
Ilserapprochad'elle.Avantqu'elleaitpuréalisercequiallaitsepasser,labouchedeMackétaitsurelle.Sansprévenir,ilsemitàluisuceretàluimordillerlesseinsàtraverssondébardeur.
–Oh,monDieu!s'exclama-t-elleavantdeplaquerunemainsursabouche,rougedegêne.Unegênequicédavitelaplaceauplaisir.Ilposa lesmainssursa tailleet remontasondébardeur.Lespoilsdesonbras lachatouillaient.
D'ungestevif,ildescenditsonsoutien-gorge,libérantsesseins.Il les balaya de sa langue humide et ferme. Elle se cramponna à ses épaules en gémissant. Il
continuaunmomentdeleurprodiguercescaressespresquebrusques,puisleshappadanssabouche.Oui...oh,oui!Aucontactde sesdents, elle ressentitunétrangemélangedeplaisiretdedouleur toutnouveau
pourelleet...desplus intéressants.Quandilseredressa,ellesepenchavers lui.Ellenevoulaitpasqu'ils'arrête.Pasmaintenant,alorsqu'ellesouffrait,qu'ellebrûlaitdeparveniràladélivrance.
LedésirassombrissaitlesyeuxbleusdeMack.Ilpassalalanguesurseslèvreshumides.–Ilditdesucerbienfort,fit-ilvaloir.Bonneexcuse.Kindracommençaitdelesoupçonnerdeprendreautantdeplaisirqu'elleàcepetit
jeu.C'est-à-direbeaucoup.–Bienfort,etvite,récita-t-elleenchassantd'unmouvementdetêtelescheveuxquiluitombaient
danslesyeux.Mack se sentait sur le point d'exploser. Il voulait Kindra. Il la voulait depuis longtemps. Il la
voulaittoutdesuite.Maisl'excitercommeillefaisait,trèslentement,étaitunpurdélice.Àl'évidence,aucunhommenes'étaitjamaisdonnélapeinedelapréparerainsi.Quelbonheurde
lavoircommecela,unpeuchoquée,certes,maissurtoutravie...Ses yeux verts agrandis par la surprise étincelaient de passion. Elle laissait échapper de petits
murmures d'encouragement et de joie, puis semblait un peu gênée quand elle s'en rendait compte.Maissurtout,elleluilaissaitl'initiative.
Ildonnait,ellerecevait.Jusqu'àmaintenant,Mackavait toujourspenséavoirsouvent trèsbienfait l'amourdanssavie–
même si sa réputation de séducteur était quelque peu exagérée. Certes, il sortait souvent avec desfemmes,mais ilétait loindecoucheravectoutes.Cependant,àchaquefois, ilavaiteul'impressionquec'étaittrèsbien.
Ils'étaittrompé.Oh,ç’avaitétébien.Maisjamaisiln'avaitétésianxieux,siavide,sidésireuxdeplaire,siprèsdeperdrelecontrôle.
Autrefois,enfaisantl'amour,ilnepensaitqu'àlui.Ilmettaitcertesunpointd'honneuràdonnerduplaisiràsapartenaire,maiss'illefaisait,c'étaitavanttoutpourlui.
Etvoilàqu'ilvivaitquelquechosede toutà faitnouveau. Ildécouvraitpour lapremière fois leplaisirderaireplaisir.AvecKindra, ilauraitpucontinuerainsi toute lanuit,ensecontentantde laregarder.
Il se retourna vers l'ordinateur. Elle semblait apprécier cette façon de mettre en pratique sesfantasmesvirtuels.
–«Enlèvetonsoutien-gorge,Kindra.J'aienviedetevoir.»Ah,dit-ilenluisouriant.Ilmeplaîtbien,celui-là.
Ellerestaitdeboutdevantluisansbouger.Sesépaischeveuxauburntombaientencascadesursesépaules.Elleseremitàs'essuyerlesmainssurledevantdesajupe.
–Ilneditpasd'enlevertonhaut,précisa-t-il.Alorsgarde-le.–Neregardepas,lepria-t-elleensaisissantlebasdesondébardeur.–D'accord,concéda-t-ilenriantetenfermantlesyeux.Detoutefaçon,ilfiniraitparlavoirtoutentière.Ilavaitdéjàprissonseindanssabouche,maissi
elleétaitpudique,celaneledérangeaitpas.Paupièrescloses,ils'appuyaàlatabledel'ordinateuretcroisalespieds.–Kindra,tuasdéjàeudesrapportssexuelsvraimenttrèsbons?–Non, répondit-elle sans réfléchir, trop occupée à batailler avec les bretelles de son soutien-
gorge.Elleleregrettaaussitôtetsemorigénaintérieurement.Ellen'avaitpaseul'intentiondel'avouer.
EllenevoulaitsurtoutpasqueMackpensequ'elleavaitunproblème,qu'elleétaitdifficileàsatisfaire.–Cen'estpastafaute,tusais,assura-t-il.C'étaitsafauteàlui.Tout en achevant de dégager son bras de la bretelle du soutien-gorge qu'elle tira de sous son
débardeur, elleobservaMack. Il fermait toujours lesyeux.Pourtant, elle avait l'impressionqu'il lavoyait.Elleluitrouvaitunpetitairravi.
–Si,c'estpeut-êtremafaute,objecta-t-elle.Peut-êtrequejesuisdifficileàsatisfaire.Ellenesavaitpaspourquoielleluidisaitcela,pourquoielleluifaisaitpartdesacraintelaplus
secrète.Mais,maintenantqu'ellel'avaitfait,ellenepouvaitplusrevenirenarrière.–Jenecroispas,répliqua-t-ilavecundemi-sourire.Tuasl'airdebient'amuser,pourl'instant...
C'estlecas,non?Tut'amuses?–Oui.Il luiétait tellementplusfaciled'êtrefranchequandilnelaregardaitpasdanslesyeux!C'était
bon.Trèsbon.Meilleurqu'ellenel'auraitimaginé.–Parfait.Ilrouvritlespaupières.–Tuasdéjàeuunorgasme?s'enquit-il.Avecunhommedanslapièce?Ellesefigea,sonsoutien-gorgependantentresesmains.Elleeut
dumal à réprimer le fou rire qui la gagnait.Voyons... elle pouvait compter les fois sur les doigtsd'unemain.Non,surunseuldoigt.
Oui,unefois.Uneseulefois.D'ailleurscedevaitêtreunaccident,puisquecelanes'était jamaisreproduit.
–Queveux-tudire?sedéroba-t-elle.Ilsemitàrireetseredressa.Aïe.Voilàqu'ils'approchaitd'elle.Ellereculad'unpas.–C'estunequestionsimple,ilmesemble.As-tudéjàeuunorgasme?–Oui.–Pendantunrapportsexuel?Tuétaisau-dessus?endessous?Ilteprenaitpar-derrière,peut-être
?Ellesesentitrougir.Par-derrière?Ildevaitplaisanter.–Riendetoutcela,répondit-elle.Ilseplaçadevantelleet,del'index,luipritlesoutien-gorgequ'illaissatomberàterre.–Avecsondoigt,alors?Salangue?Pasquestionqu'ellerépondeàcela.Pastantqu'ilsetenaitsiprèsquesesseinsfrottaientcontrela
douceurdesachemise.Pastantqu'ilpressaitainsidoucementsonérectioncontresonmontdeVénus,puiss'écartait.
D'avantenarrièreetd'arrièreenavant,àunrythmelégerqui faisaitéchoauxbesoinsprimitifsqu'elleressentait.
Ellenepouvaitavouertouthautqu'ellesesentaitincapabled'avoirunorgasme.Ilrisqueraitdesedécourageretderentrerchezlui.
–Ilmesemblequecettequestionn'estpasdanslese-mails,murmura-t-elledonc.LeregarddeMacks'assombrit.–Ah,tuasraison.Alorsvoyonslasuite,tuveux?Lorsqu'ilseretourna,elle laissaéchapperunsoupirdesoulagement.Elleperdait lecontrôlede
ses pensées quand il se tenait si près d'elle. Le corps alourdi, fiévreux, elle sentait le désespoir lagagner.
Mackparaissaitprêtàjouerainsiavecelletoutelanuit.Douzeheures.MaisKindranesesentaitpascapabled'ensupporterbeaucoupplus.Ilallaitsilentement...Ilfaisait
durerlespréliminairespluslongtempsenunesoiréequesonexenunanqu'avaitduréleurrelation.Àprésent,elleenétaitsûre,elleavaitétévolée.Direqu'elleétaitarrivéeàl'âgedevingt-sixans
sansconnaîtrecegenredeplaisir!Elleavaitpresqueenviedetéléphonerauxhommesaveclesquelselleavaitcouchépourleurdirequ'ilsavaienttoutfaux.
Qu'ilss'yprenaientvraimentmal.Mackpourraitpeut-êtreleurdonnerquelquestuyaux.Lui,aumoins,ilsavaitcequ'ilfaisait.
D'ailleurs,àenjugerparlesouriredesfemmesaveclesquellesilétaitsorti,ellenedevaitpasêtrelaseuledecetavis.
L'accèsdejalousiequ'elleressentit lapritaudépourvu.Ellen'aimaitpasl'idéequeMackpuisseregarderuneautrefemmecommeillaregardait.Maisiln'étaitpasàelle.
Ouplutôt,iln'étaitàellequepourdouzeheures.Ilnefallaitpasqu'ellel'oublie.Donc,elleavaitintérêtàprofiterdeluipendantqu'ilétaitlà.Ellesesoucieraitdelasuiteplustard.Ilse tenaitdeprofil.Ellevoyaitses lèvresremuerensilenceàmesurequ'il lisait.Alorsqu'elle
contemplait les lignesvirilesdesonvisage,elle futprised'unesoudaineenvied'enfouir lesdoigtsdanssescourtscheveuxnoirs.
–Tusaisquoi?dit-ilentournantlatêteverselle.Jecroisquenousnefaisonspascelacommeilfaut.
–Pourquoi?s'étonna-t-elle.–Parcequecen'estpasainsiquetufaisnormalement,n'est-cepas?Jeveuxdire,quandtueslà
touteseuleetquetuliscese-mails.Elleleregarda,indécise.Ellenevoyaitpastrèsbiencequ'ilvoulaitdire.–Jenesaispas...–Chuut...fit-ilenluiposantl'indexsurleslèvres.Jevaistemontrer.Leparfumdesapeauluiparvenait,àlafoisdouxetsalé,unpeuépicé.Cédantàsoninstinct,ellepassaleboutdelalangueentreleslèvrespourluilécherledoigt.Difficilededirelequeldesdeuxcegestesurpritleplus.–Houlà!s'exclama-t-il,lesyeuxmi-clos.Ellen'auraitsumieuxdire.Ilglissaledoigtdanssabouche.Kindra referma les lèvrespour le sucerdoucement.Mackétait penché sur elle.Elle sentit qu'il
commençaitdeperdrelecontrôleetdevaitfaireuneffortpournepasbouger.Ellesemitàsucerplusfortetaspirasondoigtprofondémentdanssabouche,toutenlecaressant
avec sa langue.Quand elle se rendit compte de l'acte qu'elle était en train d'imiter, sondésir de lesentirenelleredoubla.
Etlorsqu'ilretirasondoigt,ladéceptionluitiraungémissement.–Coquine,fit-ild'untongentimentmoqueur.Ilvafalloirquejegardel'œilsurtoi.Avecplaisir,songea-t-elle.L'œil,maisaussilamain,lalangue...Elleavaitétélapremièreétonnéedel'audacedesongeste.D'ordinaire,ellen'étaitpasdugenreà
prendrel'initiativeavecleshommes.Cependant,ellesavaitaussiqueladocilitén'étaitpasvraimentdanssanature.C'étaitunehabitude
qu'elles'était forcéeàacquérir, jusqu'àse laisseravalerparsonpersonnagede timideetperdredevuesonvraitempérament.
AvecMack,ellesesentaitplusaudacieuse.–Désolée,dit-elleensouriant,avecunecontritionfeinte.–Non,tunel'espasdutout,devina-t-il.–Non,eneffet,admit-elleensecouantlatête.Illuidéposaunbaiserbrûlantsurleslèvres.–Trèsbien.Tues libredefairecequetuveux,Kindra.Enfaisant l'amouravecmoi, tun'auras
jamaisàt'excuser.L'idéeluisembladrôleetellelaissaéchapperunpetitrire.–Turisdemoi?s'enquit-il.
–Pasdetoi,corrigea-t-elleenserappelantlesréprimandesdesamère.Avectoi.–Maisjeneriaispas,moi,fit-ilvaloir,faussementvexé.Enfinnet'enfaispas,ajouta-t-ilenlui
serrantfortlamain.Toutàl'heure,quandtuferasl'amourmieuxquetunel'asjamaisfaitdetavie,turirasmoins.
Elleétaitprête.Ilpouvaitcommencerquandilvoulait.–Jeteprometsdenepasrire,dit-elleenbaissantlesyeuxsursonérection.–Hé!s'indigna-t-ilencomprenantlaplaisanterie.Illasaisitetlaserracontrelui,enfouissantlabouchedanssoncou.Sonimpressionnantevirilité
sepressaitcontreellejusteaubonendroit.–Tuvasleregretter,KindraHill,laprévint-ilenriant.Puisquec'estcommeça,j'arrêtedejouer
lesgentils.Detoutefaçon,ellenevoulaitpasdegentillesse.Ellevoulaitdelaforce.Dusexepur.–Désolée,murmura-t-elled'unepetitevoixdocile– tout lecontrairedecequ'elle ressentait. Je
seraisage.Mackémitunpetitsonétrangléetreculad'unpasensecouantlatête.–Surtoutpas,répliqua-t-il.Maisjesuissûrquetuserasparfaite.J'aihâtedevoirça.Etelle,donc...
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Nomd'unchien!Serendait-ellecomptedel'effetquelleluifaisait?Ilavaitbienfailliperdrelespédalessansmêmequ'elleaitposéundoigtsurlui.
Oh,ilsavaitbienqu'ilyavaitpluschezKindraquefemmecoincéequ'elleétaitaubureau.N'avait-il pas déjà vu cette étincelle dans ses yeux ? Elle brillait maintenant, en tout cas, et son regarddémentaitsesparoles.
Kindraétaitunebombe.Unebombeprêteàexploser.Si ses lèvres promettaient qu'elle allait être sage, ses veux révélaient qu'elle avait envie d'être
coquine.Trèscoquine.Parfaite.–À propos de ces e-mails, tu sais... dit-il en l'attirant vers lui. J'ai envie que tu me montres
commenttuleslis.Uninstant,elleparuttroublée.–Tut'assiedsdanslefauteuilouturestesdebout?Ilavaitpasséunenuitblancheàl'imaginerentraindelirecesmessages,brûlantededésir,sans
personnepourlasatisfaire.Bonsang!Àprésent,c'étaitluiquibrûlaitdedésir.Encore.Aufond,celan'avaitpourainsidire
pascessédepuisqu'ilétaitentrédanssonbureaulaveille.–Jem'assieds.–Assieds-toi,alors,luienjoignit-ilendésignantlefauteuildebureau.Commentes-tuhabillée?
Pyjama?tenuesexy?Àmoinsquetusoisnue?Maintenantqu'il se l'était représentée,cette imagen'allaitplus lequitter.Kindranue, les jambes
croisées,latêterejetéeenarrière,lamainsurlasouris...–Pasnue,protesta-t-elledansunsouffle.Jeportedesvêtementsnormaux.–Montre-moi.
Elles'assitdanslefauteuilquipivotaunpeu.Puisellelevaversluiunregardinterrogateur.–Etensuite,tulis?Kindrahochalatêteenguisederéponse.–Alorslis,touthaut.Ilavaitchoisiunmessageetl'avaitaffichésurl'écran.Ellemarqua un temps d'hésitation avant de se tourner vers l'ordinateur.À la contraction de sa
mâchoire,ilvitqu'elleavalaitdifficilementsasalive.Ellesemitàparlerd'unevoixtremblante.–«Kindra,j'aienviedetetoucherpartout»,lut-elleenrougissantadorablement.Quandilposalesmainssursesépaulesetécartalesdoigts,ellesursauta.–Là...continue.Elleétaitraide,toutedroitesursonsiège.Cependant,aprèsavoirprisuneprofondeinspiration,
elleseremitàlire.–«J'aienviedepasserlesdoigtssurtesseins»,fit-elledansunsouffle,osantàpeineprononcer
lederniermot.«Delesprendredansmesmains.»–Pardon?Surtesquoi?Jen'aipasbienentendu.Tuparles.Ilavaitparfaitemententendu,elleenétaitsûre.Ilseremettaitàjoueravecelle–etcela
luiplaisait.Celaluiplaisaitmêmebeaucoup.–Seins,répéta-t-elleunpeuplushaut.Kindraavait les jouesenfeu.Ellen'enrevenaitpasdecequ'elleétaiten traindefaire,maisen
mêmetempscela l'excitait.Palpitantededésir,ellesesentaitprovocante,prêteà toutes lesaudaces.Mackpromenaitlesmainssursesseins.Ileffleuraleurpointeavantdelespresserdoucementdanssespaumes.Puisilremontasondébardeurpourlesdécouvrir.
Ellebaissalespaupières.–Qu'écrit-ild'autre?Ellerouvritlesyeuxetlut:–«Maintenant,jetecaresselesseins,jelespincejusqu'àcequetumesuppliesdelessucer...»Mack lacaressaitet lapinçaitdéjà, lentement,paresseusement,commes'iln'avait riend'autreà
fairequeresterlàdeboutau-dessusd'elleàlataquiner.Ellehaletaitetgémissaittouràtour.Ellerejeta la têteenarrièreet il insista jusqu'àcequ'ellen'enpuisseplus.Ellesetorditsurson
siège,secambrapouraccentuerlapressionetlaissaéchapperuncri.Sanscessersescaressesnilesappuyer,ilcontinuad'effleurersesmamelonsetdelespresser.Au
supplice,ellesecramponnaàsonsiège.–Mack,jet'enprie!–Jet'enprie,quoi?–Suce-les.Jet'enprie.Désormais,pourKindra,lapassionl'emportaitsurlatimidité.–Puisquetumeledemandessigentiment...Quand il sepenchasurelleetprit sonseindanssabouche,ellegémitdenouveau.Oui... c'était
biencequ'ellevoulait.Traverséeparuneondededésir,elleenfonçasessandalesdansletapis.Sonfauteuilroulaetledéséquilibra.
–Eh!Net'envapas,protesta-t-ilenseredressant.Kindratenditlesbrasversluipourl'attireràelle,maisilreculahorsdesaportée.–Qu'ya-t-ilensuite?s'enquit-il.–Pardon?Ellesavaitbienqu'ilparlaitdel'e-mail,maiselleavaitenviedel'entendreledire.Elleavaitenvie
qu'illaguide.–Tusaisbiencequejeveuxdire,Kindra.Lis.Elle s'exécuta. Ses inhibitions fondaient comme neige au soleil. Si c'était en lisant qu'elle
obtiendrait ses caresses, elle allait lire.Parcequ'elle n'avait qu'une envie : qu'il continuede les luiprodiguer.
–«Situportesunejupe,jevaisfairedescendremamainlelongdetonventrepourtetenir,là.»Lesoufflecourt,ellesentitlamaindeMackcouvrirsonsexe.–Tuesbrûlante...commenta-t-il.Jesenstachaleuratraverslejean.– « Si tu portes une petite culotte, poursuivit-elle le corps en feu, tu vas te lever et je vais te
l'enlever.»Avecunedocilitémêléed'impatience,elleselevasansqu'ilaitàleluidemander.Lecœurbattant,
ellelevits'agenouillerdevantelle.Ilpassalesmainssouslajupeetfitdescendresonsliplelongdeseshanches,toutenmassantsapeaunueetendéposantdesbaiserssurledevantdesajupe.
Puisilachevadeluiôtersapetiteculotted'ungestebrusque,etunlongfrissonparcourutKindra.–Rassieds-toi,ordonna-t-ild'unevoixrauqueethachée.Elle resta debout encore unmoment, à reprendre son souffle, son haut remonté au-dessus des
seins.Mack,lui,étaithabillé.Pourtant,Kindran'étaitpasdutoutmalàl'aise.Tout cela était bien plus excitant qu'elle ne l'aurait imaginé.Assaillie parmille sensations plus
enivranteslesunesquelesautres,ellesentaitlatêteluitourner.Elle se rassit, les genoux serrés, et se laissa aller contre le dossier du fauteuil.Mack revint se
placerderrièreelle.Ellerespiraitl'odeurpuissantedesatranspiration.–Continueàlire.Elleretrouvavitelepassageoùelleenétait.–«Jevaisremontertajupe,t'écarterlesjambesetintroduiremondoigtentoi.»Oh,monDieu!Déjà,Macktiraitsursajupeetluiouvraitlesjambes.Sanshésiter,ilglissaundoigtenelle.Elle
tressaillitsursonsiège.–Mack...chuchota-t-elledansungémissement.–Ensuite?demanda-t-il.Elle n'arrivait plus à parler ni à lire. Ses jambes cédèrent et s'écartèrent d'elles-mêmes.Elle se
tortillapourinciterMackàfairequelquechose,carillaissaitsondoigtinerteenelle.–Jenepeuxplus,lâcha-t-elle,haletante.Ilnebougeaittoujourspas.Illuiparlaàl'oreilled'unevoixbasseetcâline.–C'estcequetufaisquandtuesseule,non?Jepariequetutecaressesenlisant.Jemetrompe?–Mack...supplia-t-elleeninclinantlatêteenarrière.Il fit bouger sondoigt si lentementqu'elle faillit hurlerde frustration.Ellevoulutbouger elle-
mêmeafindelefairepénétrerplusprofondémentenelle,maisillamaintintpourl'enempêcher.–Répondsàmaquestion,Kindra.Tutetouches?Ellecompritalorsqu'iln'allaitrienfaire,tantqu'elleneleluiauraitpasdit.Prêteàtoutpourqu'il
lacaresse,elleluirévélalavérité.–Oui,concéda-t-elledansunsouffle,jemecaresse.Mackseforçaàrespirercalmement.Ilétaitpenchéau-dessusdeKindra,levisagedélicieusement
près de l'un de ses seins qui n'attendait que sa bouche. Il la sentait étroite et chaude autour de sondoigt.Ethumide.Dieu,qu'elleétaithumide...Pourlui.
–Jem'endoutaisunpeu.
Ilsavaitdéjàquecetteimagenelequitteraitplusjamais.Kindradanssonfauteuil,lesdoigtsentrelescuisses...Maiscesoir,c'étaitluiquilatouchait,quilacaressait.
–Maintenant,c'estmoiquivaistefairelalecture,annonça-t-ilenparcourantl'écranduregard.«Jevaistepénétreravecmondoigt,jusqu'aubout,puisressortir.Tuvasaimerça,pasvrai?»
Lorsqu'iljoignitlegesteàlaparole,Kindragémit.–Oui,dit-elle,j'aimeça.Mackaussiaimaitcela.Elleétaitdilatée,palpitante,glissantededésir.Ilpoursuivit:–«Tuessichaude,mouillée,prêteàêtreprise...Mais jenevaispas teprendre.Rienquemon
doigt.Oupeut-êtredeux...»Kindralaissaéchapperunsoupirquandilinsinuaunseconddoigtenelle.–Oh...oui,murmura-t-elle.–«Oupeut-êtrepas»,corrigea-t-ilenseretirant.Ellepoussauncridedéception,quidécuplaledésirdeMack.–«Peut-êtrequejevaistetoucherleclitoris,lemasserjusqu'àcequetunepuissesplustetenir
tranquille.»Kindraavaitdéjàdumalàresterassisesansbouger.Macks'appuyaitdoucementsurellepourla
maintenir dans son fauteuil. Il ne voulait pas que, en se débattant, elle repousse son doigt etinterrompeelle-mêmesonplaisir.
À chaque mouvement circulaire de son doigt, elle laissait échapper un soupir approbateur.Lorsqu'ellesecambra,lapointedesonseineffleuralajouedeMackpenchésurelle.Ilaccéléralerythmedesescaresses.
–«Etpuis,quandtut'yattendraslemoins,jeremettraideuxdoigtsentoipourt'étirer.»Denouveau,MackpénétraKindra.Sonétroitechaleurluifituninstantfermerlesyeux.Àprésent,
ilsentaitl'odeuràlafoisdouceetaciduléedesondésir.Elleserenversacontreledossierdufauteuiletenfonçalesonglesdansletissu.
Sa jupe remontée autour de sa taille laissait voir les boucles humides qui s'écartaient sous sesdoigts.Ileuttouteslespeinesdumondeàreportersonattentionsurl'écran,maisiltenaitàfinircequ'ilavaitcommencé.
IlvoulaitqueKindra lui fasseconfiance. Ilvoulait luidonnerduplaisiravantd'enprendre lui-même,avantmêmedesedéshabiller.Ilvoulaitluimontrercequ'elleavaitratéjusque-là.
Cequ'ilpouvaitluioffrir.–«Tuvasjouir,Kindra.Avecmesdoigtsentoi,quitecaressent.C'estsibon...Etquandtujouiras,
jeveuxt'entendrecrier.»La respirationdeKindra se faisaithaletante,deplusenplus rapide. Ildevinaitqu'elle était tout
prèsduplaisir.Ilenfouitlevisagedanssoncousanscesserdelacaresser.Elleavaitlapeaubrûlanteetmoite.
Sanslire,cettefois,ill'encouragea.–Allez,Kindra.Jouis,machérie...C'estcequ'ellefit,dansungrandcri.Sesfessessesoulevèrentdufauteuil,maisMacklaretintet
l'empêchadebougertoutencontinuantdefairealleretvenirsesdoigtsenelle.Ilsentaitleplaisirquilafaisaittrembler,palpiter,seresserrerautourdesesdoigts.
–Mack!s'écria-t-elle.Oh...merdealors!Ilralentitpeuàpeuetlaissaéchapperunpetitriredetriomphecontresonépaule.Bonsang!Il
n'avait jamais rienvu, jamais rien sentid'aussi sexy. Il lui avaitdonnéunechosequ'il soupçonnaitqu'aucunhommeneluiavaitjamaisdonnée,etlavaguedetendressequ'iléprouvasoudainétaitpour
luitoutaussinouvelle.Il se rendit compte qu'il était en train de tomber amoureux d'elle. Fou amoureux. Et cette
découverteluicausaunchoc.Pourtant,c'étaitbien.Toutétaitbien,avecelle.Toutencouvrantsonvisageetsoncoudebaisers,ilseretira.Ehbien,ilétaitparvenuàfairedire
«merde»touthautàKindraHill.Quellefemme,toutdemême!Kindra s'efforçait de prendre de longues inspirations pour ralentir le rythme effréné des
battementsdesoncœur.Çaalors,qu'est-cequiavaitbienpusepasser?Elleétaitpresquesûrequ'ellevenaitd'avoirunorgasme,saufqueriendecequ'elleavaitpuconnaîtrenel'avaitpréparéeàcela.
Acettesensationétourdissante,folle.Àcedéchaînement.Aceraz-de-marée.EllesedemandaitcommentRob,sonex,pourraitladédommagerpourtoutescesheuresqu'elle
avaitperduesàmourird'ennuisouslui.Aucontraire,avecMack,ellen'avaitpasdutoutl'impressiondeperdresontemps.Cequ'ilvenait
deluifairevalaitlargementuneséancedeyoga.Desavie,ellenes'étaitsentieaussidétendue.Ellenes'inquiétamêmepasdeconstaterqu'elleétaitassiseavecsondébardeurremontéau-dessus
des seins et sa jupe autour de la taille.Comment s'inquiéter quandMack luimurmurait ces chosesmerveilleusesaucreuxdel'oreille?
–Çat'aplu?–Oui.Oh...oui.Mille fois oui. D'ailleurs, il aurait fallu qu'il soit sourd, aveugle et dépourvu de la moindre
sensationpournepasserendrecomptequecelaluiavaitplu.–J'ensuistrèsheureux,dit-ilenpromenantleslèvressursajoue.Maisnousn'avonspasencore
fini,tusais.Ilsemblaitavoirledondediretoujoursprécisémentcequ'elleavaitenvied'entendre.Elle frissonna en sentant son souffle frais sur sa peau humide et brûlante. À mesure qu'il lui
soufflaitsurlesseins,leurpointedurcissait.–Qu'est-cequ'ilya,ensuite?s'enquit-elle.–Voyonscela...répondit-ilenselevant.Il était déjà retourné à l'ordinateur, et Kindra qui rajustait sa jupe sur ses cuisses tentait de se
rappelercombiendemessagesilsavaientsortisdelacorbeille.Unedouzaine,luisemblait-il.Douzeheures...
Seigneur!Àcetteperspective,uneondedechaleurenvahittoutsoncorps.Sans se les rappeler précisément, elle savait que les e-mails de Russ étaient pleins de choses
coquines,depositionsparticulières.Même,siellenesetrompaitpas,ilyenavaitunquitournaitpourainsidireuniquementautourdelafessée.
UntraitementauquelelleétaitsûrequeMacklui-mêmeneparviendraitpasàluidonnergoût.Toutenparcourantl'écrandesyeux,ilsemitendevoirdedéboutonnersachemise.Illafitensuite
glisser le long de ses bras, découvrant un dos et des épaules bronzés et des biceps parfaitementdéveloppés et luisants de sueur, qui dégageaient une impression de force et de puissance. Il laissanégligemmenttombersachemiseàterre.
Sonpantalonluidescendaitbassurleshanches.Enfin,peut-êtrequesi,sereprit-elle.S'ilétaitdoux...Quandilseretournaverselle,elletiravivementsurlebasdesajupepourlaremettreenplace.–Pudique?semoqua-t-il.–Jesuisàmoitiénue,etpastoi,expliqua-t-elle.
–J'aienlevémachemise.Doncjesuisàmoitiénu.Alorstudevraisôtertondébardeurpourquenoussoyonsàégalité.
–Çanecomptepas!protesta-t-elle.–Peuimporte.Tupeuxlegarderpourcequivient.Cequivient?C'étaitbienallusif–etdoncinquiétant.Ellesesentaitdanslapeauducobayed'uneexpériencescientifique.Elle se cramponna à son siège et se retint de céder à la panique lorsqueMack se rapprocha.
Jusque-là, tout s'était passé aumieux.Mais, dans le domaine du sexe,Kindra était plutôt du genretraditionaliste.Ellepensaitpositiondumissionnaire.Etlui,s'ilallaitpenser...autrechose?
Ils'arrêtadevantelle.–Qu'est-cequit'arrive?Tuestoutepâle.–C'estquoi,cequivient?Saréactionlasurprit.Il laissaretombersesmainslelongducorps.C'étaitàpeinecroyable: il
semblaitblessé.–Kindra,tun'aspasconfianceenmoi?Oh,non...Maintenant,ellesesentaitnulle.–Si,assura-t-elle,maisjenesavaispas...–Eh!fit-ilenluirelevantlementonpourlaforceràleregarderdanslesyeux.S'ilyaquelque
chose que tu ne veuxpas faire, tume le dis et j'arrête tout de suite. Je ne te ferais jamais demal,Kindra.
Ilgardalaboucheentrouvertecommes'ils'apprêtaitàajouterquelquechose.Puislareferma.Elledesserralesmainssursonfauteuil.
–D'accord,concéda-t-elle.Jesuisdésolée.Jetefaisconfiance,jet'assure.Cequ'ilya,c'estquetoutcelaestnouveaupourmoi.
Oui,leplaisirétaitnouveaupourelle.Ellenesavaittropcommentréagir.Mackl'incitaàseleveretl'enlaça.Ellesesentaitbienentresesbras.Àsaplace.–Maintenant,proposa-t-ild'unevoixbasseetcajoleuse,nouspouvonssoitnousentenirlàpour
cesoir,soitfairecequej'aitrouvédanstonordinateur.Trèsbien.Ilfallaitqu'elleluiposelaquestion.Ilsavaitqu'elleallaitluiposerlaquestion.–Quoi?demanda-t-elledecettevoixhaletantequ'elles'étaitdécouvertecesoir.–Quelquechosedetrèssimple,vraiment.Jem'allongesurlelit,tuenfourchesmonsexeettume
chevauches.Mmm...Sescuissesenvibraientdéjàd'impatience.Queneleluiavait-ildittoutdesuitecedontil
s'agissait?Latradition,celapouvaitêtreennuyeux,aufond.Ilétaittempspourelled'explorerdenouveaux
horizonssexuels.–Celateplairait?Elleenavaitdéjàl'eauàlabouche.Ellehochavigoureusementlatête.–Danscecas,annonça-t-ilenriant,ilnousfautunlitetlespréservatifs.Elleavaitlaissétomberlaboîtedanslesalonlorsqu'ill'avaitprisedanssesbrasenentrant.Quant
au lit... ehbien, la chambred'amisdonnait sur lebureau.C'était laplusprèset il y avaitdesdrapspropres.
Enplus,ellen'étaitpassûredevouloirdeMackdanssonlit,danslelitoùelledormaittouslessoirs.Quandceseraitfinietqu'ellereprendraitsaviemonacaleordinaire,ellenevoulaitpasypasserdesnuitsblanchesàsesouvenirdecelle-ci.
–Lachambred'amisestàcôté,luidit-elledonc.Etj'ailaissétomberlespréservatifsdanslesalon.Jevaisleschercher.
Ellesehâtad'allerramasserlaboîtesurletapis.Macksetenaitsurleseuiletlaregardait.Quandelles'approchadelui,ilreculadanslachambre,lesdoigtsdanslespassantsdesaceinture.
–Maintenant,luirappela-t-il,souviens-toiquetum'aspromisdenepasrire.–C'estpromis.Fascinée,elleleregardaouvrirsonpantalonetlelaisserglisseràterre.Illechassadupiedetsepenchapourôtersoncaleçonavantqu'elleaiteuletempsd'admirerses
cuissesetsesmolletsmusclés.Puisilseredressa,lesmainssurleshanches.Houlà.Impressionnant.Iln'yavaitpasdequoirire.Pasdequoiriredutout.Elleenrestaitbouchebée,lesyeuxécarquillés.Ellerougit.Elleavaitdumalàavalersasalive.–Alors,s'enquit-ild'unairsatisfait,qu'endis-tu?Elleréponditsansréfléchir.Elleprononçalesmotsqu'elleavaitdanslatêtesansmêmeréaliser
qu'elleparlait.–J'endisqueçavaêtrelachevauchéedemavie.LesyeuxdeMacks'assombrirent.Ilsemblaitsurpris.Mêmeunpeuchoqué,peut-être.Elleplaqualamainsursabouchesansregrettersesmots.Pasplusqu'ellenepouvaitseretenirde
saliverenlecontemplant.Silerestedesoncorpsétaitlefruitdelonguesheuresdemusculation,sa...virilité,elle,étaitunemerveilledelanature.
–Vienslà,luienjoignit-il.Avecplaisir...Il lui donna un baiser dur et humide avant de lui enlever son débardeur. Puis il lui prit les
préservatifsets'assitsurlelit.Avecunsourirecoquin,ils'allongeasurledos,lesmainssouslatête.–Situleveux,ilvafalloirvenirlechercher.Oh,ellelevoulait,celanefaisaitaucundoute.Cependant,ellen'étaitpassûredesavoircomment
allerlechercher.Lesquelquesfoisoùelles'étaitretrouvéeau-dessus,elles'étaitsentiebête,exposée,ets'étaitempresséedechangerdeposition.
MaisceseraitdifférentavecMack.Aveclui,toutétaitdifférent.Elleprituneprofondeinspirationetdégrafasajupequitombaàterre.Ilcessainstantanémentde
sourire.Toujourschausséede ses sandalesà talons, ellealla jusqu'au lit.Elleposaunpieddessuspour
défairelabride.–Non,lapria-t-ild'unevoixrauque.Garde-les.Elle,celaluiétaitégal.Àgenoux,elles'avançaversluisurlelitenrejetantsescheveuxenarrière.
Ilétaitentraindemettreunpréservatif.Hésitante,elles'installaàcalifourchonsursesjambes.Oui,ellesesentaitbête.Ellenesavaitquefairedesesmainsetavaitl'impressionquesonbuste
étaitbientropexposé.–Penche-toienavantuneminute,dit-il.Elleobéitetilluiléchalesein.Là,ellenesesentaitplusbêtedutout.C'étaittropbon.Il lui léchaet lui suça le tétonet ledessousdusein, jusqu'àcequ'il soithumideetdurcipar le
désir.–Allez,fit-ilens'arrêtantetens'allongeantdenouveau,tupeuxteredresser.
–Oh,merci,répliqua-t-elleunbrinmoqueuse,lesoufflecourt.Enattendant,illuiavaitfaitoubliersagêne.Serasseyant,ellesecambraetempoignaleshanches
deMack.Elleondulacontreluipouraiguiserencoreleurexcitationàtousdeux.Enlesentantglissercontreelle,duretbrûlant,elleretintsarespiration.
Maisletempsn'étaitplusàl'excitation.Elleavaitbesoindelui.Toutdesuite.Ellesehaussaunpeusursesjambeset,leguidantdesamain,descenditsurlui.–Oh,oui!lâcha-t-elleenlesentantrempliretl'étirer,etenécartantlescuissespourlerecevoir
enelleleplusloinpossible.–Oui,confirma-t-il.Sansbouger.–Tunevaspas...?protesta-t-elleenouvrantgrandlesyeux.Elle devinait pourtant que, s'il remuait les hanches ne serait-ce qu'un tout petit peu, ce serait
mémorable.Ilsecoualentementlatêtesurlacouettefleurie.–Non,déclara-t-il.Tutesouviens?Jerestecouché,immobile,ettoi,tumechevauches.–Etsijen'yarrivepas?Ellen'étaitpassûredutoutd'enêtrecapable.Bah...aprèstout,querisquait-elle?Aupire,celane
marcheraitpasetilsessaieraientautrechose.–Tuvasy arriver, assura-t-il. Je saisque tuvasy arriver.Allez,Kindra, il suffit demonter et
descendre.Présentéainsi,celasemblaitsimplecommebonjour.Monter.Descendre.Ellelefit.Mmm...quec'étaitbon.Encore.Elleplaqualesdeuxmainssur le torsemusclédeMacket lechevauchadeplusenplusvite,de
plusenplusfort.Lesyeuxfermés,lesdentsserrées,ellesentaitleplaisirgagnertoutsoncorps.–Voilà,l'encouragea-t-il.C'estbien.C'esttoutàtoi,mabelle.Toutàelle.Mack.Dansunderniercoupdereins,elleexplosabrutalementetluipinçalapoitrine
ensuivantlapassionjusqu'àsonaboutissement.Elle se laissa aller contre lui en tremblant et en aspirant de longues goulées d'air. Mack lui
caressaitledosdoucement,avecunetelletendressequesoncœurseronfladegratitude.Elle savait ce qu'il était en train de faire. Il faisait en sorte que ce soit bien pour elle, sans se
soucierdesonpropreplaisir.Peut-êtreétait-ceuniquementpourluiprouverquefairel'amourenvraivalaitmieuxquelesrapportsvirtuels.Toutefois,elleavaitl'impressionqu'ilyavaitautrechose.
Mackétaitungarçongentil.Ilavaitcomprisqu'elleriaitquasimentnoviceenmatièredesexeets'efforçaitceluidonnerduplaisir.Autrement,commentexpliquerqu'elleaitdéjàeudeuxorgasmes,etluiaucun?
Allongéesurlui,sesseinsbrûlantscontresapoitrine,sonsexeduretpalpitanttoujoursenelle,elleserenditcomptequ'elleavaitenviedeluirendrelapareille.
Elleavaitunepetiteidéesurlafaçondes'yprendre...Elle avait remarquéqu'une chose semblait plaire tout particulièrement auxhommes.Une chose
qui avait notamment la préférence deRob, son ex.D'accord, il ne fallait peut-être pas se fier auxgoûtsd'ungarçonquimettaitdelasaucepiquantesursaglaceàlavanille,maistoutdemême...
D'ailleurs,Russenparlaittoutletempsdanssese-mails,avecparfoisdesvariationsmaistoujourssurlemêmethème.Donc,malgrésonexpériencelimitée,ellepouvaitestimerquecequ'elleavaitentêteplairaitàMack.
Etsurtout,elleavaitledélicieuxpressentimentqu'elleaimeraitcelaautantquelui.
5
MackpromenaitparesseusementlesmainssurledossidouxdeKindra.Quoiqueencoreexcité,ilétaitheureuxdereposerainsiquelquesinstantsavecelle.Pendantqu'ellebougeaitsur lui, les jouesrosiesparl'effortetleplaisir,ilavaitdécouvertqu'ill'aimait.
Il ne voulait pas voir cette nuit finir. Il voulait passer chaque jour à l'aimer et à lui montrercombienelleétaitexceptionnelle.
Serait-ilridicules'illuiavouaitcequ'ilressentait?D'accord,luidéclarersonamouralorsqu'ilétaitencoreenellepourraitparaîtreunpeususpect.S'ilétaitunefemme,ilnelecroiraitpas.
Aumatin,quandviendraitlemomentdepartiretque,malàl'aise,ilsnesauraientpasquoisedire,illuiannonceraitqu'ill'aimait,qu'ilsn'avaientpasbesoindeseséparer.
Ilspourraientallertrèsbienensemble.Non,c'étaitcertain,ilsiraienttrèsbienensemble.Kindradescenditdelui.Ilsetournasurlecôtépourlaregarder.
–Oùvas-tu?s'enquit-il.–Nullepart.Elles'écartaitenregardantattentivementlelit.Son air ne lui disait rien qui vaille. Il avait déjà eu l'occasion de découvrir qu'elle était
imprévisible.Sielleavaitl'intentiondefiler,elleallaitêtresurprise.Iln'enavaitpasencorefiniavecelle.
Ils'assit,prêtàlaretenirsinécessaire.Pourl'instant,ellen'avaitpasl'airdechercheràfuir.Ellerampaitsurlacouetted'unefaçonparticulièrementintéressante.
Elle lui donnait une vue privilégiée de ses longues jambes à la peau claire et de ses cheveuxauburn.Ilsouritenconstatantqu'elleportaittoujourssessandales.
–Maisqu'est-cequetufais?Trèsconcentrée,ellesemordillaitlalèvre.–Je réfléchis,expliqua-t-elle. J'aienviede faireunechosedont ilestquestiondansunautree-
mail.Jenesaispassiçavamarcher,maisonpeuttoujoursessayer.Ho,ho...Voilàqu'ellesemettaitàsuggérerdespositions.Dieu,qu'elleétaitsexy!Ilallaitlaretournersurledosetlaprendreséancetenantelorsqu'elles'agenouilla.Ouplutôtsemitàquatrepattes.EttortillasonjolipetitderrièrejustedevantlenezdeMack.Ilsentitsabouches'assécherinstantanément.–Mais...qu'est-cequetufabriques?gronda-t-ild'unevoixrauque.Elleluijetaunregardinnocentpar-dessussonépauleetbattitdespaupières.–Tucroisqueçanemarcherapas?Jepensaisquerupourrais...enfin,tusais...commecela.Oh,nomd'unchien...Enguise de réponse, il s'agenouilla et la prit par les hanches.D'unmouvement aisé, il pénétra
danssachaleurhumide.–Oh!fit-elle,haletante.Çamarche!Etcomment...Cettefois,lecontrôlequ'ilavaittouteslespeinesdumondeàgarderdepuisqu'ilavaitfranchila
portedeKindra,luiéchappatoutàfait.Seslongscheveuxglissaientetdansaientsursapeaulaiteuse.Latentationétaittropforte.Ilsemit
àalleretvenirenelle.Encoreenfléeetmoite,ellevenaitàsarencontreàchaquecoupdereinstandis
quesesmusclesseresserraientautourdelui.Àlatroisièmefois,iln'ytintplus.Ilexplosaengémissantetenpoussantsifortenavantqueles
genouxdeKindracédèrentetqu'ilss'écroulèrenttousdeuxsurlelit.Soncorpsentiertressaillaitetfrémissait,agitédesdernierssursautsdeladélivrance.–Çava?s'inquiéta-t-il,encoretremblant.Àl'avenir,ilfaudraitqu'ilfasseplusattention.Ilauraitpuluifairemal.–Encoremieuxqueça,assura-t-elled'unepetitevoixdegorge,quineressemblaitenrienàcelle
delaKindraHillquiroulaitdesyeuxexcédésdevantsatassedecafépendantlesréunions.Évidemment, pendant les réunions, il n'était pas allongé sur elle et elle n'avait pas le visage
enfoncé dans un matelas. Peut-être avait-elle cette drôle de voix tout simplement parce qu'ellen'arrivaitpasàrespirer.
Ilvoulutseretirer.–Non,leretint-elleentournantlatêtedecôté,révélantungrandsourire.Resteencoreunpeu.Ilpourraitresterainsitoutelanuitsiellelevoulait.–Jesuistroplourd,objecta-t-iltoutdemême.Jet'écrase.–Non, jem'enfonce dans lematelas. Et j'aime te sentir surmoi. Tu es dur... je te sens encore
palpiterenmoi.Zut,voilàqueçarecommençait.Unétrangesentimentluigonflaitlapoitrine.Aucundoute,c'était
biendel'amour.MalgrélesprotestationsdeKindra,ilsesoulevaunpeupournepastroplacomprimer.–Quetuesbelle...murmura-t-ilencaressantsescheveux.–Tun'espasobligédedirecela,répliqua-t-elleenrosissant.–Je ledisparceque c'est vrai.D'ailleurs, tudois le savoir aussi, sinon, tune tedonneraispas
autantdemalpourlecacher.–C'estplus faciledenepas se faire remarquer, tu sais, expliqua-t-elle en tripotantunplide la
couette.–Saufquemoi,jet'airemarquée.Jet'airemarquéedèslejourdemonarrivéechezMicroDesign.– Tu parles, ironisa-t-elle. Il a fallu que tu me surprennes en train de lire un e-mail de mon
cyberpartenairepourmeremarquer.–Non.Tesurprendreentraindelireune-mailcochonn'afaitqueconfirmercequej'avaisdéjà
deviné:soustesvêtementsternes,tuesunejeunefemmedrôle,originaleettrèssexy.Àsonregardmélancolique,ildevinaqu'ilnel'avaitguèreconvaincue.–Jenetecroispas.–Tumecroiraissijetedisaisquetuboistoujourstoncafédanslatasseàfleurs,etquetuécoutes
delamusiqueclassiquedanstonbureau?Quetouslesvendredis,tudéjeunesavecAshleyetquetufaisaumoinslamoitiéduboulotdeBilltouteslessemainesparcequecen'estqu'unfainéant?Queturoulesdesyeuxexcédésenécoutant lesdiscours idiotsdeM.Parker,ajouta-t-ildoucement,etque,quandJudyaperdusonfils,tuluiasapportéàdînerpendantunesemaine?
Aufond,peut-êtrelaconnaissait-ilmêmemieuxqu'ilnelecroyait.–Oh,fit-ellesimplementd'unairsurpris.Elleneditriend'autreetiln'avaitrienbesoind'entendred'autre.Ilvoulaitqu'ellecomprennela
portéedesesparoles.Ilsreposèrentencoreunmomentensilence.EtlorsqueleventredeMackémitungargouillissonore,ilséclatèrentderire.–Désolé,maistusais,j'aiàmoitiésautéledîneretmonestomacmelerappelle.À contrecœur, il se retira d'elle. Il lui caressa le dos et, avec un soupir satisfait, retira son
préservatif.–Oùpuis-jemettreça?Elles'assitetsemitendevoirdedébouclersessandales.–Danslasalledebains,del'autrecôtéducouloir.Jeréchauffeledîner,pendantcetemps?–Euh...non.Nousavonslaissélesboîtesdansmavoiture.Nepensantqu'àentrerdanslamaisonavecKindraetàladéshabiller,ilnes'étaitguèrepréoccupé
delachaînedufroid.–Jenecroispasqu'ilsoit trèsraisonnabledemangerdubœufquiapassédeuxheuresdehors,
précisa-t-il.–Quelgaspillage...Elles'étira,lesbrasau-dessusdelatête,etôtasessandalesquitombèrentsurlesol.Songestefaisaitremontersesseins.Iladmiralacourbegracieusedesonépauleetdesanuque.–Çaenvalaitlargementlapeine,assura-t-il.Mêmesisonestomac,quinesemblaitpasdecetavis,protestaitbruyamment.–Jepeuxtefaireunsandwichaujambon,proposa-t-elleenriant.Dieu,quelleétaitmignonne!Elleproposaitmêmedeluifaireunsandwich.Ilavaitbeausavoir
quecen'étaitqu'unen-cas,elledevaitbientenirunpeuàlui,non?–Tun'espasobligéedefairecela,répondit-il.Situmedisoùtrouvercequ'ilfaut,jepeuxm'en
occuper.Ensouriant,elleluicaressalegenou...–Quetuesbête!Çanemedérangepasdutout.C'estalorsqu'uneidéegénialeluivint.–Tuvoudraisbienlefairetoutenue?suggéra-t-il.Il lavoyaitdéjàsepencherpoursortir le jambonduréfrigérateur,étalerde lamoutardesur le
pain...Etsielleacceptaitderemettresessandalesàtalons,ceserait...ceserait...fantastique.–Non!Pasquestion,s'indigna-t-elleenretirantvivementlamaindesongenou.Aumoins,ilauraitessayé.Etcommepourenfoncerleclou,elleseleva,ramassasajupeparterreetl'enfila.Mackregarda
sapeaudisparaîtresousle jeanàregret.Pourseconsoler, ilserappelaque,dèsqu'ilauraitfinidemanger,ilpourraitladéshabillerdenouveau.
Cinqminutesplustard,illaretrouvaitdanslacuisineaprèsavoirjetélepréservatifetremissoncaleçon.Ilrefusaitcatégoriquementdeserhabillerdavantage.
LamaisondeKindraétaitpetite,maisconfortableetimpeccable.Ellel'avaitdécoréedemeublesd'unbeigedoux.Lacuisineétaitjaunepâle.Iln'yavaitnidentellesnifanfreluches,commesemblaientles apprécier certaines femmes.Cependant, l'endroit était bien plus joli et plus accueillant que sonappartementauxmursblancs.
Il trouvaKindraentraindeposersonsandwichsurlatable.Àlavoirainsipiedsnus,danssondébardeurfroissé,sanssoutien-gorge,lescheveuxenbataille,ilrestasansvoix.Elleétaitmagnifiqueavecseslèvresunpeugonfléesetsonregardlangoureux.Unpetitsouriredansaitsurseslèvres.
La cuisine sentait le pain. Il faisait bon.Mack comprit que c'était là qu'il avait envie d'être, devivre.Touslesjours.
Kindra lui sourit. Il segrattaitdistraitement le torseetparaissaitavoir reçuuncoupsur la tête.Elles'inquiétaunpeu.
Allons,cedevaitêtreparcequ'ilmouraitdefaim.Iln'avaitpourainsidirepasdîné.Ilpassaàcôtédelatablesanss'arrêteretserenditprèsdelaportedufond.Ilsoulevalestoreet
regardadehors,danslanuit.–Tuasunboutdejardin?s'enquit-il.Drôledequestion.Maisellesesentaittropbienpoursedemanderpourquoiillaposait.Aprèstout
leplaisirqu'illuiavaitdonné,ilpouvaitluidemandertoutcequ'ilvoulait,ycomprislapositiondesoncompteoupourquielleavaitvotéauxdernièresélections.Elleallumalalumièreextérieure.
–Cen'estpastrèsgrand,commenta-t-elle,maisçamesuffit.Ilyauneclôtureenboisautouretjesuisentraindeplanterdesplanteslelongdelaterrasse.
Ilregardaunmoment,puishochalatêted'unairapprobateur.–Ceseraitparfaitpourunchien,observa-t-il.–C'esttoiquiveuxuncanichequis'appelleMinnie,pasmoi,rétorqua-t-elleenriant.–Jen'aijamaisrienditdetel.C'esttoiquil'asdit.Ils'éloignadelaportepourvenirs'asseoiràtableettapotalachaiseàcôtédelasienne.–Enfin,dit-elleens'asseyant,j'aimeraisbienavoirunchien,maispasmaintenant.Pastouteseule.
M'occuperdelamaisonmesuffit.Mack ne fit pas de commentaire, mais il la regarda Bizarrement, la tête inclinée, un étrange
sourireauxlèvres.Pourquoilaregardait-ildonccommecela?Ellepiquaunfard.Horreur!Croyait-ilqu'ellefaisaitdessous-entendus?Qu'ellevoulaitunerelationsuivieaveclui
?Plutôt manger des vers que le laisser croire qu'elle allait devenir collante. Même si l'idée ne
manquaitpasdecharme,elle s'était juréqu'elleaborderaitcettenuitenétantpleinementconscientequeceneseraitqu'uneaventured'unsoir.
Mackétaittropbienpourelle.Iln'étaitlàquepourluiprouverqu'ilavaitraisonetpours'amuserunpeu.Aupoint où en étaient les choses, il leur était encore possible de se retrouver au bureau lundi
matin.Maiss'ilcommençaitdecraindrequ'ellenes'accroche,ousielleperdait la têteetsemettaiteffectivementàs'accrocher,ilscouraientàlacatastrophe.Audésastretotal.
Pendantqu'ilmangeait,elleserenditcomptequeriennel'obligeaitàluifairelaconversation.Ilétaittropgentil.
Pourquoi n'était-il pas comme tant d'autres hommes ? Pourquoi ne se retournait-il pas pourdormir,unefoisqu'ilavaitobtenucequ'ilvoulait?Pourquoifallait-ilqu'ildiseceschosesagréablesquiluidonnaientl'impressiondenepasêtrequ'uneencochedeplussursatêtedelit?
Pourquoiluidirequ'ilsavaitqu'ellebuvaitsoncafédansunetasseàfleurs?qu'elleétaitbelle?Nesavait-ilpasqu'unefemmeàquil'ondisaitcegenredechosesemettaitàespérer?
–Ettoi,reprit-illabouchepleine,tunemangesrien?–Jen'aipasfaim.Enréalité,elleavaitlanausée.ElleétaittombéeamoureusedeMack.Ou plutôt, elle était tombée amoureuse de lui il y a un an, le jour où il était arrivé chez
MicroDesign.Maiselleavaitsutoutdesuitequ'ellen'avaitaucunechanced'attirersonattention.Etvoilàque,maintenantqu'elleavaitsonattention–etmêmedavantage–,sonimbéciledepetit
cœursemettaitàensouhaiterplusencore.Ilfallaitquecelacesse.Ellemitunfreinbrutalàsespensées.Unenuit.Pointfinal.Elle n'aurait rien de plus.Alors autant laisser tomber la conversation et reprendre là où ils en
étaient.Coucherensemble.Toutsimplement.Cetteidéesuffitàfairecourirdesflammesdedésirdanstoutsoncorps.–Mmm,fit-ilens'essuyantlabouche,c'étaitbon.Merci.Çavabeaucoupmieux.–Tantmieux.Ellese leva.Ensentant lefrottementdesa jupesursapeau,elleserappelaquesapetiteculotte
étaittoujoursenboulesurlesoldubureau.Aucuneimportance.Ellen'avaitpasl'intentionderemettresessous-vêtementsd'iciledépartdeMack.
–Suis-moi,Mack,luienjoignit-elle.Jeveuxtemontrerquelquechose.Danssonregard,lasatisfactioncédalaplaceàl'intérêt.–TuveuxmemontrerlesphotosdetonderniervoyageàLondres,ouunautree-mailcochon?Kindramanquaitd'expériencedansledomainedesregardssensuels.Ducoup,ellen'auraitsudire
siceluiqu'elledécochaàMackétaitréussi.Entoutcas,ellefitdesonmieux.–JenesuisjamaisalléeàLondres,révéla-t-elleensepassantlamaindanslescheveux.–Oh,Kindra!s'exclama-t-ilenselevantsivitequ'ilrenversasachaise.Tuestropsexy...Onétaitloindeladéclarationd'amour,maistoutdemême,ellenelaissaitpasdetrouvercegenre
deremarquebienagréable.C'étaittoujoursbonàprendre.Ilétaitbonàprendre.Iltiraitpresquelalangue:quoideplusgratifiant?Etlafaçondontilluicaressalesfessesenla
suivantdanslecouloirachevadel'enhardir.Ellepouvaitlefaire.Elleavaitenviedelefaire.Quandelles'arrêtaàlaportedubureau,Mackluirentradedans.Sentantsonérection,ellesefrotta
contrelui.Illaissaéchapperungémissementguttural.Etremontalesmainssoussajupe.Houlà.Tropvite.Ellesedérobaetentradanslapièce.–Uneminute,lepria-t-elle.–Pourquoi?demanda-t-ilentendantlesmainsverselle.–Assieds-toidanslefauteuil,ordonna-t-elle,griséeparlepouvoiretledésir.–Pourquoi?répéta-t-ilenhaussantlessourcils,surpris.–Assieds-toi,c'esttout,insista-t-elleendésignantlefauteuil.Allait-illuiobéir?songea-t-elle,lecœurbattant.Illevalesmainsensignedereddition.–Trèsbien.Jem'assieds.Ilselaissatomberdanslefauteuiletécartalesjambesenuneposetrèsmasculine.Ilpassalesbras
derrièreledossierets'efforçamanifestementd'afficheruneminedécontractée–maislerenflementdesoncaleçonletrahissait.
Kindra sourit.Quelque compliqués que fussent ses sentiments pourMack, il la faisait se sentirfollementsexy.Femme.Sûred'elle.
En évitant le fauteuil de crainte qu'il ne tente de l'attraper ou de la toucher, elle s'approcha del'ordinateur.Ordinateurauquelétaitreliéeunecaméra.
Ilsallaients'enservir.Toutdesuite.Ellel'orientaverslecentredelapièce.LamoquetteetMackassisdanslefauteuilapparurentsur
l'écran.Ellelarégladefaçonàcentrerl'imagesurlecorpsdeMack.Elle allait se filmer en trainde faire l'amour avec lui.Ainsi, quandelle serait seule après cette
nuit,ellepourraitregardertoutensecaressant.Fini,Russ.Désormais,elleauraitMack.Peut-êtrepasenvrai,maisdanssondisquedur.Il semblait soudain figé dans son fauteuil, les yeux agrandis, les épaules raidies, la mâchoire
crispée.–Kindra?–Oui?Encoredeuxpasetelleapparaîtraitavecluisurl'écran.–Tuasallumélacaméra?–Oui.Ellevintversluietenfonçalesmainsdanslespochesdesajupeenjeanpourlafairedescendre
jusqu'àdécouvrirsonnombril.–Çanetegênepas,aumoins?Samaintressautaitsurledossierdufauteuil.Sonsexetendaitletissuducaleçon.
–Jepourrairegarderavectoi,ensuite?Ellesesentitsoudainhumideetbrûlante.Lefrottementdesajupesursachairplussensibleattisait
sondésir.–Oui,confirma-t-elle.–Danscecas,jeveuxbien.Labouchesèche,Kindraseplaçadevantlacaméraetsetournadefaçonqu'ilssoienttousdeux
filmésdeprofil.Ellesepassanerveusementlalanguesurleslèvresetretintsonsouffle.Mackparutpercevoirsasubiteappréhension.–Enlèvetondébardeur,suggéra-t-il.–D'accord.Ellelevalesbrasetsecambrapourôtersonhaut,qu'ellelaissatombertoutenrejetantses
cheveuxenarrièred'unmouvementdetête.–Touche-toilesseins.Appuyéaudossier,illaregardait,leslèvresentrouvertes,lesyeuxassombris.Ilparlaitd'unevoix
douceetcajoleuse.Maintenant,lacaméralamettaitmalàl'aise.Elleavaitprévudeluifairesonnuméro.Des'essayer
àunstrip-tease.Pasdefairecequ'ilvoulait.Pasdesecaresser.–Allez,insista-t-il.Jevoisbienqu'ilssontdursetbrûlants.Ilsontbesoind'êtretouchés.Oui, ils étaient durs et brûlants, pointés presque douloureusement.Elle ferma les yeux.Elle ne
pouvaitpas.SentantqueMacks'étaitrapprochéd'elle,ellelesrouvrit.Ilavaitfaitroulerlefauteuiljusqu'àelle.
Audésespoirtantelleavaitenviedesentirsesmainssurelle,follededésirmaistropinhibéepoursecaresser,ellesepenchaenavant.
Il plaqua lesmains sur l'intérieurde ses cuisses et fit remonter sa jupe.Puis il baissa la tête etl'entrouvritduboutdesdoigts.Ellesecramponnaàsesépaules.
Elle sentit son souffle chaud sur son clitoris,mais il ne la touchait pas. Elle en avait pourtantbesoinaupointquecelaluifaisaitmal.
–Mack,jet'enprie...–Jem'occuperaidetoisitutecaresseslesseins,murmura-t-ilentirantsursesboucleshumides.Évidemment,présentéainsi...Kindraposalesmainssursesseins,etpoussaunpetitcrideplaisir
quandlalanguedeMacklatrouvaetlacaressadoucement.Elle rejeta la têteenarrièreavecungémissement. Il la frôlait, l'aguichait avecuneexaspérante
légèretéquil'incitaàsepresseretsefrotterlesmamelonsd'impatience.Ils'écartapourleverlesyeuxverselle.
Ellenecessapasdesecaresser.–Oh,oui,commeça,l'encouragea-t-il.C'estbien,machérie.Surquoiilsepenchadenouveauetplongealalangueenelleprofondément.Elle explosa dans un cri, et aurait basculé s'il ne lui avait pasmaintenu les jambes. Elle laissa
retombersesmains,lesoufflecourt.–Mack...Oh,Mack...Lorsquelessoubresautsde lapassionsefondirentenunesatisfactionpluscalme,ellesentitses
yeuxlapicoter.Ellesemorditleslèvres.Ellen'allaittoutdemêmepaspleurer!Plutôtmourir.Quellehumiliationsielleselaissaitenvahirparl'émotionetavouaitsessentiments
!Il riait doucement et relâchait peu à peu sa prise sur ses jambes. Il lui déposa un baiser sur
l'intérieurdelacuisse.–Tuesincroyable,murmura-t-il.Cela allait arriver. Elle allait pleurer... Zut. Elle cligna fort des yeux et repoussaMack dans le
fauteuil.L'amourquil'envahissaitmenaçaitdelasubmerger.Alors,siellenepouvaitleluidire,dumoinspouvait-elleleluimontrer.
Etdumêmecoupsecacherlevisage.Elles'agenouilla.Mackhaussalessourcils.Ilouvritlabouchepourdirequelquechose.Sansattendre,ellesortitsondésirdressédesoncaleçonnoir,sepenchasurluietlepritdanssa
bouchelonguement,voluptueusement...
6
Lesyeuxrivésauplafond,Mackpoussaunprofondsoupirdecontentement.Dieu,qu'ilsesentaitbien!Jamaisilnes'étaitsentiaussibien.Lemanquedesommeilneledérangeaitabsolumentpas.
Car ilavaitfait l'amouràKindralamoitiédelanuit.Elleétait incroyable.Àlafoisgénéreuse,audacieuse...ettimide.Sonattitudeaulitreflétaitparfaitementlacomplexitédesapersonnalité.
Oui,elleétaitpleinedesurprises.Ilseretournadanslelitdelachambred'amisetlaregardadormir,sescheveuxauburnéparssur
l'oreiller. Elle avait remonté les draps sous son menton. Sa jolie bouche était entrouverte et ilentendaitsonsoufflerégulier.
Mack vint se serrer contre son dos et caressa la peau douce de ses cuisses. Il sentit son corpsréagirinstantanémentet,bientôt,sonérectionsepressacontrelesfessesdeKindra.
Iln'ypouvaitrien.Elleluifaisaitressentirdeschosesqu'iln'avaitencorejamaisconnues.Quandelleseréveillerait,illuidiraitqu'ilétaittombéamoureuxd'elle.Pourquoiattendre,d'ailleurs?Ill'embrassasurl'épauleetintroduisitundoigtenelle,avantdele
ressortirpourluititillerleclitoris.Aussitôt,illasentitmoiteetdilatée.Elleouvritlesyeux.–Mack...protesta-t-elled'unevoixembruméeparlesommeil.Ilesttroptôt.–Alorspourquoies-tumouillée?répliqua-t-ilenluimordillantlelobedel'oreille.–Jenesuispasmouillée.Jedorsencore.–Danscecas,tudoisêtreentraindefaireuntrès,trèsbeaurêve.Ellecrispalesdoigtssurledrapetsemitàbougercontrelui.Illapénétrad'unseconddoigtquilafitbasculerdansleplaisir.Ellefrissonnapuissedétenditde
nouveau,latêtesurl'oreiller.–Mmm...–Jesuisparfaitementdetonavis,plaisanta-t-ilenl'embrassantdanslecouetenretirantsamain.
Dis-moi,quelssonttesprojetspourlajournée?Ilimaginaitunegrassematinéecâline,peut-êtreundéjeuner,unfilm.Unedouchepriseensemble.
Ilpasseraitchezluichercherdesvêtementsderechangeetsabrosseàdents,puissedépêcheraitderevenirchezKindrapouruneautrenuitpassionnée.
Lundi,ilsiraientensembleaubureau.Elleseraidit.
–Aujourd'hui?Euh...j'ai...destrucsàfaire.Celaneluidisaitrienquivaille.–Quelgenredetrucs?Jepeuxlesfaireavectoi?–Non,non,répondit-elleprécipitammentens'écartantdeluietens'enveloppantdudrap.C'estdes
trucsdefille.Troublé,Macksesentaitgagnéparunmauvaispressentiment.–Quelstrucsdefille?Destrucscommeacheterdestampons?Çanemedérangepas.Cen'étaitpastoutàfaitvrai,maispourpasserla journéeavecelle, ilétaitprêtà tout :mêmeà
parlerfluxabondantsoulégers.Ellesetournaverslui.–Mack...Cen'étaitmêmeplusunpressentiment.Celaallaitluitomberdessus,c'étaitcertain.Elleallaitlui
dire:«Jesuisdésolée...»Illesavait.–Écoute,dit-elleeffectivement. Je suisdésolée,mais jene suispas sûrequece soitunebonne
idéedenousrevoir.–Quoi?Ils'assittoutdroitdanslelit.Qu'est-cequ'elleracontait?Ilvenaitdeconclurequ'ilsétaientfaits
l'unpourl'autre.Ellenepouvaitpasdécréterqueleuraventureallaitenresterlà.–C'étaitfabuleux,unenuitmerveilleuse,vraiment,maisc'esttout.Ettulesais.Non, il ne le savaitpas ! Il avait l'impressionqu'elle s'était serviede lui.Sidéré, il la regardait
bouchebée.Gentiment,elleluifitunpetitsourireenresserrantencoreledrapautourd'elle.–Tesdouzeheuressontécoulées.Elleluirenvoyaitsespropresmotsauvisage.Ils'efforçadesedonnerunecontenance,alorsqu'il
avaitl'impressionqu'onvenaitdeluiarracherlecœur.Il avait pourtant cruqu'il sepassait quelquechoseentre eux.Parfois, il avait lude la tendresse
dans le regard deKindra. Ils avaient fait bien plus que coucher ensemble.C'était tellement intime,tellementpersonnel...
Manifestement,ilavaiteutoutfaux.–Tuveuxunpetitdéjeuner,avantdepartir?proposa-t-elle.Elleluitournaitledos.Sapeaulaiteuseetsatinéesemblaitlenarguer.Elleétaitsibellequ'ilfaillit
craquer.Maispasquestionderampernidepleurer.Ilétaitdécidéàsauveraumoinssadignité.–Non,merci.Commes'ilallaits'attarderdanssacuisineàmangerdesœufsalorsqu'ellen'avaitqu'uneenvie:
qu'ilparte.–Jet'aiconvaincue,aumoins?demanda-t-ilbrutalement.Ellepassasapetitelanguerosesurseslèvres.–Oh,oui!assura-t-elle.C'étaitbeaucoup,beaucoup,beaucoupmieuxquelesrelationsvirtuelles.C'étaitdéjàquelquechose.Pascequ'ilvoulait,maisquelquechose.Etpuis,ilneluiavaitpasfaitpartdesessentiments.Cela
faisaittoujoursunehumiliationdemoins.Iln'allaitpaslasuivrecommeunpetitchien.–Trèsbien, fit-il, les dents serrées.Tudevrais dire à ce typed'essayerd'êtreplusoriginal.Ce
seraitdéjàunpeumieuxpourtoi.
Surquoi,ilselevaetserenditdanslasalledebainssansattendrelaréponsedeKindra.Soudain,l'imaginer dans son fauteuil de bureau en train de lire les cochonneries que lui écrivait ce nul lemettaithorsdelui.Ilétaitfurieux–etsurtoutmaladedejalousie.
S'ilnepouvaitpasl'avoir, ilvoulaitqu'ellenesoitàpersonne.EtencoremoinsàunRoméoduNetquifaisaitàpeineladifférenceentresexeetsushi.
Mackrefermalaportedelasalledebainsderrièrelui.Il lui avait peut-être prouvé que faire l'amour valaitmieux que les relations virtuelles,mais il
avaitsurtoutprouvéqu'ilétaitledernierdesimbéciles.
Kindra regardait fixement sa boîte de réception. Elle avait une demi-douzaine demessages deRussintitulésOùes-tu?,Tumemanques,Enviedetoi,etc.
Ellen'enavaitencoreluaucun.Soudain,seshistoiresdepetiteculottesansentrejambeneluidisaientplusrien.Leschosesnedevaientpassepasserainsi,pourtant.ElleavaitchasséMackcematin,biendécidée
àprotégersoncœuràtoutprix.Leregarderpartir,raideetbourru,étaitcequ'elleavaitconnudeplusdurdetoutesonexistence–
àpart,peut-être,sauterdeshaiesengymnastiqueaulycée.Maisàprésent,elleétaitcenséereprendrelecoursdesavie.Aller travailler, porter des vêtements ternes, échanger desmessages avecRuss.Ne plus jamais
bienfairel'amour.Génial.Sansréfléchir,elledéplaçalecurseursurlemenupourafficherlavidéoqu'elleavaitfaitecette
nuit.Trentesecondesplustard,Macketelleapparaissaientsurl'écran.Illuiparlaitd'unevoixbasseunpeuautoritaire.Kindraseregardait,latêterejetéeenarrière,les
yeuxmi-clos,lesoufflecourt.Ellesecaressaitlesseins.Mackluiécartaitlesjambes.Ellesemitàhaleteràl'unissonavecsondoublefilmé.Oh,Mack...Qu'avait-ellefait,Seigneur?Ilnevoulaitpasd'unerelationsuivie,etalors?Elleauraitpurefairecelaaveclui.Jusqu'àcequ'ilselassed'elle.Cequiseraitpire,auboutducompte.Non,vraiment,elleavaitbienfait.Surl'écran,lalanguedeMackplongeaenelle...Onsonnaàlaporte.Elleselevad'unbondetéteignitl'écran.C'étaitpeut-êtreMackquirevenait?
Quivoulaitlafairechangerd'avis?Àmoinsqu'iln'aitoubliéseschaussettes.Ellecourutàlaporte,jetantaupassageuncoupd'œilparlafenêtredusalon.Sesamies.Zut.Elle
leurouvritàcontrecœur.–Kindra,selamentaAshley,terevoilàensurvêtement.–Etalors?Selonelle,c'étaitlatenueidéale:onétaitdimancheetsavieétaitfichue.–Ilestencorelà?demandaTrishenentrant.C'étaitbien?Tuascouchéaveclui,aumoins?Kindran'avaitaucuneenviedeleurraconterlesdétailsdesanuitavecMack.–Non,iln'estpluslà,répondit-elleseulement.Ashleyse laissa tombersur lecanapé.Lesgrandsanneauxqu'elleportaitauxoreillesdansèrent
sursonpullcitronvert.
–Maisilestvenu,pasvrai?s'enquit-elle.–Oui.Noussommessortisdîner,etensuitenoussommesrevenusici.Kindraenfonçalesmainsdanslespochesdesonpantalondesportetsemitàfairelescentpas
danslesalon.Ellesentaitmonterunemigraine.Unevraie,cettefois;pascommecellequ'elleavaitfeintepourRuss.
–Bon,change-toietraconte-noustout,ordonnaAshley.–Pourquoiveux-tuquejemechange?–Parcequenousallonsaucinéma,tutesouviens?Non,tuasoublié?–Oui.–Tuasdûpasserunesacréenuit,intervintTrish.Desdétails,mavieille.Onveutdesdétails!–Tutesensbien,Kindra?s'inquiétaVioletenremontantseslunettessursonnez.Ondiraitque
quelquechosenevapas.Rienn'allait.Kindras'arrêtaetrejetasescheveuxenarrière.–Non,çanevapas,avoua-t-elle.JesuisamoureusedeMack.Violetouvritdegrandsyeuxeffarés.Trishpoussauncri.Ashleygémit.–Oh,Kindra!Commentas-tupufaireunechosepareille?–Maisjenel'aipasfaitexprès!Commesielleauraitpufaireexprèsdetomberamoureused'unhommetropparfaitpourêtreàsa
portée.–Tuasvraimentdûpasserunenuitincroyable,remarquaTrish.–Oui,admit-elle.Mieuxquecelaencore.Unenuitd'extase,defolie.Untremblementdeterre.Ellesoupira.–Etcequ'ilyavaitd'encoremieuxquelesexe,c'était...l'intimité,ajouta-t-elle.Etmaintenant,jene
croispaspouvoirrevenirenarrière.–Queveux-tudire?s'étonnaViolet.Elle ne savait pas trop. Elle n'était sûre que d'une chose : elle ne pouvait pas continuer d'être
Kindralatimide.Elleavaitchangé.Mackavaitréveillédespartiesdesapersonnalitédontelleavaitmêmeoubliél'existence.
–Jenepeuxpeut-êtrepasavoirMack,dit-elle,maisj'enaiassezqu'onm'exploiteaubureau.Jevaismedéfendreetessayerdemenerunevieplusexcitante.
–Çaveutdirequetuvasmieuxt'habiller?s'enquitAshley,pleined'espoir.–Tuveuxbienmelâcherunpeuavecmesvêtements?contra-t-elle,exaspérée.Enfin,oui,çaveut
direquejevaismieuxm'habiller.–Super,fitTrishenramassantsonsac.Onlaissetomberlecinéetonvafairedushopping.AshleyselevaetserraKindradanssesbras.–Tusais, jesuisdésoléequeçan'aitpasmarchéavecMack.Maisonnesait jamais.Iléprouve
peut-êtrelamêmechose...Biensûr.Etpendantqu'onyétait,MackStoneallaits'acheteruncanicheetl'appelerMinnie.
MackavalasatroisièmetassedecaféenuneheureetjetaunregardnoiràsoncollègueJim.Dieu,qu'ilétaitagaçant!Detoutefaçon,toutlemondel'agaçait,cematin.
Après un horrible dimanche après-midi à s'apitoyer sur son sort, Mack avait passé une nuitblanche.Etils'étaitréveillécelundimatinavecunépouvantablemaldecrâne,etlecœurenmiettes.
Pourtoutarranger,Kindraétaitarrivéeaubureauenjouée,sensuelle,sûred'elleetheureuse.Pourlapremièrefois,ellen'avaitpasattachésescheveuxauburnquiondulaientsursesépaules.
Etsonmaquillagetrèssubtilmettaitenvaleursesyeuxvertsetsespommetteshautes.Aulieudunoirhabituel,elleportaituntailleurd'unbrunchaudquiallaitmerveilleusementàson
teint.Lacoupeenétaitplusféminine,plusétroite,pluscourtequetoutcequ'ill'avaitvueporter.Elleétaitsuperbe.Splendide.Àcroquer.D'ailleurs,ilétaitloind'êtreleseulàl'avoirremarqué.Lamoitiédubureauluitournaitautour.La
moitié,c'est-à-diretousleshommes.Mack se tenait devant le bureau de Jim, à attendre qu'il pose son beignet pour qu'ils puissent
résoudreleproblèmesurlequelilstravaillaient.Unéclatderirejoyeuxfusajusqu'àeux.Ilserralesdentsetseretourna.
C'étaitKindra,perchéesurlebureaudelaréceptionetentouréedetroishommes.Macksepassalamainsurlefront.Quandellel'avaitcroisécematin,elleneluiavaitaccordéqu'unbonjourfroidetdistant.
Luiquil'avaitvuenue,quiavaitétéenelle...Etc'étaientcestroiscrétinsquiprofitaientdesonattention,desonrire.Elleavaitunmerveilleuxrire.–Mincealors.Kindran'estpascommed'habitude.Elleadûfairedesfoliesdesoncorps,ceweek-
end,commentaJimlabouchepleineens'esclaffant.–Faisattentionàcequetudis!grondaMack,furieux.Jimcessaderire.–Qu'est-cequit'arrive?Ah,jecomprends,reprit-ilenhaussantlessourcils.Elleétaitavectoice
week-end,pasvrai?Mackneréponditpas,maisilseretournapourregarderKindraetsacour.– Je ne t'ai jamais vu dans cet état, ajouta Jim. Le grandMack Stone aurait-il enfinmordu la
poussière?Àpleinesdents.Sans réfléchir, il s'approcha du groupe et interrompit grossièrement la conversation en
bousculantpresqueBob,lecomptable.–Ilfautquejeteparle,dit-ilàKindra.Ellerougitetregardaautourd'elle.Sesépaulesseraidirent.–Jesuisoccupée,pourl'instant.–Çam'estégal.Kindralefoudroyaduregard,relevalementonets'éloigna,sescheveuxdansantsursesépaules.Mackenrestasidéré.Ellel'avaitplantélà!Sentantunemainsursonbras,ilpivotaetavisaAshleyquitentaitdel'entraîneràl'écart.–Quoi?jeta-t-il,essayantdesedégager.– Réfléchis,Mack. Tu ne peux pas faire honte à Kindra en te conduisant comme un imbécile.
Maintenant,écoute-moi,ajouta-t-elleenpointantledoigtversfui.Queressens-tupourelle?Unamourfou.–Celaneteregardepas,rétorqua-t-ilendesserrantsacravate.–Tul'aimes?Ilnepouvaitpasacquiescer.Maisilnepouvaitpasnonplusnier.Illuilançaunregardangoissé.
Ellehochalatête,manifestementsatisfaite.–Parfait,déclara-t-elle.Ellet'aimeaussi,tusais,maisellecroitquepourtoi,c'étaituniquement
sexuel.–Jen'aijamaisrienditdetel!s'indigna-t-il.
–Tun'aspasditlecontrairenonplus.Ilsepassalesmainsdanslescheveux.Était-cepossible?Kindral'aimait-elle?L'espoirluigonfla
lapoitrine.Oui,maissicen'étaitpasvrai?–Tucroisquejedevraisluidirecequejeressens?–Non.Jecroisquevousdevriezpayervotrebêtiseenétantmalheureuxtouslesdeuxlerestantde
vosjours,repartit-elleenroulantdesyeuxexcédés.Évidemmentqu'ilfautquetuleluidises!Mack nota à peine l'ironie dans la voix d'Ashley. De toute façon, si elle se trompait sur les
sentimentsdeKindra,ilnepourraitguèresesentirplusmalqu'encemoment.Enrevanche,sielledisaitvrai...MonDieu,quelbonheur!Uneidéeluivint.IlsepenchaversAshleyetlaserraaffectueusementcontrelui.–Merci,murmura-t-il.Jeterevaudraiça.Surquoiiltournalestalonsetregagnasonbureau,songeantqueKindravalaitlargementlahonte
qu'ildevraitendurersisonidéenemarchaitpas.Uneheureplustard,Kindraétaitencoresouslechoc.Qu'est-cequiavaitprisàMack?Aurait-ellefroissésonegomasculinenluidisantqu'unenuitsuffisait?Ellesemassalestempesetsoufflasurunemèchequiluibarraitlevisage.Elles'étaitdétachéles
cheveuxpoursymbolisersanouvellevie;résultat,c'étaitplusexaspérantqu'autrechose.Ellepassaitsontempsàlesrepousserenarrière.
Sursonécran,lesmotssebrouillaient.Elleseterraitdanssonbureaudepuisqu'elleavaittournéledosàMack,maisneparvenaitàseconcentrersurrien.
Frustrée, elle consulta ses e-mails pour se changer les idées. Si ça se trouvait, elle allait avoirencoreunmessagedeRussoùillasupplieraitdenepasmettrefinàleurrelation.
Carc'étaientbienlesmotsqu'ilavaitemployésquand,laveilleausoir,elleluiavaitécritpourluiannoncer qu'elle ne voulait plus correspondre avec lui. Le mot « relation » lui avait tiré un riremoqueur.
ParlerdesexesurInternetnecorrespondaitenrienàl'idéequ'ellesefaisaitd'unerelation.Etpasseruneseulenuitensemblenonplus.Ellesoupira.Elleavaitbeaufaire,toutessespenséeslaramenaientàMack.Décidément,soncasnes'arrangeaitpas.C'estalorsqu'elledécouvritqu'elleavaittroisnouveauxmessages.DontundeMackStone.Oh,non...S'ilsemettaitàluienvoyerdese-mailscoquins,ellenepourraitpasluirésister.Unœilfermé,lamainsurl'autre,elleouvritlemessage,écartalesdoigtsetretintsonsouffle.Iln'avaitécritquedeuxmots.Épouse-moi.Kindralaissaretombersesmainsetsecramponnaàlatable.Oh,monDieu.MonDieu.MonDieu...S'agissait-il d'une plaisanterie cruelle deMack, deRuss ou d'un farceur du bureau ?Sa vue se
brouilla.Soncœursesouleva.Ellen'étaitpasloind'avoirlanausée.Laportedesonbureaus'ouvrit.Ellerefermaprécipitammentsaboîteauxlettres.Pourvuquece
soitAshley!–Oui?fit-elle.
–Waouh!Qu'est-cequec'étaitqueça?Ellepivotavivement.Et clignadesyeux, stupéfaite.Mack se tenait dans l'embrasurede laporte.La têted'un caniche
blancdépassaitdesonsacàdos.–Qu'est-cequetufabriques?bredouilla-t-elle.–J'espèrequejenesuispasentraindemeridiculisercomplètement.Sanscommentaire.Dupouce,Kindradésignal'écrandesonordinateur.Soncœurbattait tropvite.Siellefaisaitun
malaise,elleespéraitqueMackpenseraitàappelerlespompiers.–C'esttoiquiviensdem'envoyerunmessage?–Silemessageenquestiondisait«Épouse-moi»,oui,c'estbienmoi.Ça y était.Cette fois, elle était fichue.Des larmes roulaient sur ses joues ; elle avait toutes les
peinesdumondeànepaséclaterensanglots.–Pourquoi?Ilfitunpasverselle.–Maisparcequejet'aime,Kindra.–Non,cen'estpasvrai.Allonsbon.Qu'est-cequil'avaitpousséeàdirecela?Elleétaitidiote,ouquoi?Sil'hommedeses
rêveslademandaitenmariageetavouaitqu'ill'aimait,ilfallaitsautersurl'occasion!–Si,c'estvrai.Jet'aime.Lepetitchienposalespattessursesépaulesetsemitàhaleter.–Allez,insistaMack,j'aiunchienridiculesurledos.Celaneteprouverien?Si,celaluiprouvaittout.CelaluiprouvaitqueMackl'aimait.D'autantquelechiotportaitunnœud
rose.Elleéclataderire.–Moiaussi,jet'aime.–Ouf!s'exclama-t-ilensouriant:Tum'asfaitpeur.Çaveutdirequetuacceptesdem'épouser?
NouspourronsvivredanstamaisonetéleverMinnieensemble?–Oui.Saufqu'ilfaudraitquelechienchangedenom.Kindraselevaets'approchadeMack.Elleseglissaentresesbras.Àsaplace.Ill'embrassalonguement,passionnément,toutenlacaressant.–Oh,machérie...Elleseblottitcontreluiettirasursacravate.Mmm...qu'ilportaitbienlecostume-cravate,neput-
elles'empêcherdenoter.Ilfitungesteendirectiondesonordinateur.–IlvafalloirquetudisesàtonRoméoduNetd'allerjouerailleurs.Etensuite,nouschangerons
tonadressee-mail.Jesuggère«[email protected]».–C'est déjà fait, assura-t-elle en riant. Hier. Enfin, lui dire d'aller jouer ailleurs. Pas changer
d'adresse.–Tu sais, suggéra-t-il avec un regard brûlant, nous devrions emmener la chienne à lamaison
avantqu'iln'yaitunaccidentsurmondos.–Bonneidée!Kindraavaitbiendroitàunlongdéjeunertranquille,puisqueceserait lepremierdepuisquatre
ansqu'elletravaillaitici.Nonsanssesentirsensationnelleetpleined'audace,elle laissaglissersamainendessousdesa
tailleetlepressadoucement.Enlesentantdurcir,ellesourit.–Tuveuxunepausecâlins?proposa-t-ild'unevoixtendue.Avecplaisir...–D'accord,répondit-elle.Justeletempsdeprendremonsac.Aupassage,ellecaressalatêteduchienpar-dessusl'épauledeMack.–Elleestvraimentmignonne,commenta-t-elle.Minnieaboya.Mackrajustalesacsursondos.– Tu sais, dit-il, je n'ai pas eu l'occasion de voir notre petite vidéo. Nous pourrions peut-être
commencerparlà.Tul'asgardée?–Elleestenregistréedansmondisquedur.MaisKindraavaitunemeilleureidée.Elleseremitàlecaresserenluimurmurantàl'oreille:–Faisons-enplutôtuneautre...Macklaregardagagnerlaporte.Sonjolipetitderrièreondulaitetelleseretournapourluijeter
unregardaguicheur.Quellechanceilavait!Illasuivit,lalanguesansdouteaussipendantequecelledeMinnie.–Oui,machérie.Allonsmettrelefeuàtondisquedur.
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1
–Jenesenspasd'amourdanscettepièce,déclaraHarold.JaredKincaidleregardaaumilieudesonbureau,lesmainssurleshanches.Eneffet.CequeressentaitJaredn'étaitpasdel'amour,maisunmaldecrâneatroce.C'étaitbiensa
veine,desefaireembaucherdansuneentreprisedontlepatrontraversaitunecriseexistentielledelacinquantaine.
ToutavaitcommencéquandHaroldavaitquittésafemme.Etvoilàque,maintenant,ils'habillaitcomme un coiffeur gay pour aller au bureau tous les jours – le pantalon de cuir qu'il portaitaujourd'huin'étaitqu'untrèssobreexempledesanouvellegarde-robe–,enjoignaitsesemployésdenefairequ'unavecleurmoiprofondetmangeaitmacrobiotique.
Comme l'instinct de Jared lui soufflait de conseiller àHarold de remettre son amour dans sonpantalon de cuir, il garda le silence. Avec un peu de chance, d'ici un mois ou deux, Harold sesouviendrait que sa vraie passion était les BMW et les costumes Armani, et tout rentrerait dansl'ordre.
Unriregraveetsensuelemplitlapièce.Jaredserralesdents.C'étaitàcausederirescommecelui-ciqu'ilneferaitjamaisvraimentcarrièreetseraitcondamné
àslalomerentrelesennuistoutesavie.Carlesennuislesuivaient,oùqu'ilallât.Lesennuisavaientgénéralementdelonguesjambesetdesseins.Etceluidumomentavaitenoutre
des cheveux blonds indisciplinés, l'accent du Sud et de voluptueuses lèvres vermillon aux moues
tentatrices.Etsonnom...Quidoncpouvaitavoirl'idéed'appelersonenfantCandyAppleton?Samèreavait-
ellevudanssonbébéune futurestarduX?C'était sansdoutemignonquandelleétaitpetite,maisaujourd'hui,avecuncorpscommelesien,celafaisaitplutôt...pervers.
Parfaitementdétendueetterriblementsexydanssontailleurrouge,ellebalançaitsajambedroitecroiséesurlagauche,cequinefaisaitqu'ajouteràl'agacementdeJared.Parcemouvement,elleluioffraitunevueimprenabledesacuisse,presquejusqu'enterrepromise.
Elleétaitdugenreàpréférerlesporte-jarretelles,ilenétaitsûr.Noirsouverts.Rouges.Crème.Ilchangeadepositionsursachaise,dansl'espoirdedissimulerl'érectionquefaisaientnaîtreces
pensées.Uneérection.Enpleinejournée.Danslebureaudesonpatron.Bref,desennuis.Justement,lesennuisprirentlaparole.–Harold,jenecroispasqueJaredsoitprêtàsentirl'amour.Il se redressa.Que voulait-elle dire par là, au juste ? Il était tout à fait capable de ressentir de
l'amour.S'ilparvenaitàcomprendredequoiHaroldparlait.Candyluidécochal'undesessouriressensuels,laboucheentrouverte,quiluidonnaientenviede
prendreseslèvresvoluptueusesentrelessiennespourlessucer.Ilenfonçalesonglesdanssacuisse.Haroldfronçalessourcils.–C'estvrai,Jared?Vousn'êtespasprêtàsentirl'amour?IlétaitprêtàsentirlescourbesdeCandy,entoutcas.Celacomptait-il?Ilseraclalagorge.–Euh...dequoiparlons-nous,là?–Jeparledufaitqu'ilnousresteexactementtroissemainespourbouclerlacampagnepublicitaire
deCroc'Choco,etqueCandyetvousavezpasséàpeineuneheuredessus.Oui,parcequ'ils'enfuyaitàchaquefoisqu'elles'approchaitdelui.Elleluifaisaitpeur.Ilavaitété
forcéderenonceràcinqansdetravailacharnéetdetrèsbellesperspectivesfinancièresenquittantlasociété demarketing où il travaillait précédemment, suite à une « rencontre » imprévue avec unesecrétairedanslapiècedelaphotocopieuse.Cequ'il ignoraitàl'époque,c'étaitquelasecrétaireenquestionétaitaussilapetiteamiedupatron.
Travail et sexe ne faisaient donc pas bon ménage. Jared et les femmes ne faisaient pas bonménage.Touslesincidentsgênantsetnuisiblesdesavieavaientpourorigineunefemme–ouplutôtsapropreincapacitéàsecontrôlerenleurprésence.
Maisc'étaitfini.Bienfini.Cettefois,iln'allaitpastoutfaireéchouerensautantsurCandy,quellequefûtsonenviedegoûter
seslèvresfatales.–NouspourronstravaillerdessusdèsqueCandylesouhaitera,assura-t-il.IlévitadelaregarderetseconcentrasurlacalvitienaissantedeHarold.–Vousdevriezpeut-être faire travailler quelqu'und'autre avec Jared, suggéraCandy. Il semble
qu'ilnem'appréciepasbeaucoup.Elleparlait lentement,etilavait l'impressiondesentirsesmotscommedesgouttesd'eausursa
peau.Saufqu'elleavaittoutfaux.Ill'appréciait.Illatrouvaitdélicieuse.Ilaimeraitbienlasavourer,la
lécher,lasucer,lafairefondredanssabouchecommelesucredontelleportaitlenom.Haroldfrappadanssesmains,letirantdesarêverieérotique.–Vousvoyez!C'estbiencequejedis!Jarednevousaimepasetvousn'aimezpasJared.Jene
peuxacceptercela.Candynel'aimaitpas?Ilsetournaverselle,sidéré–etblessé.Luipouvaitl'éviter,maispasle
contraire!Ilétaitaimable,pourtant.Ilrappelaitquandonluilaissaitunmessageettenaitlaporteauxdames.
D'accord, en général, lorsqueCandy était dans les parages, il se contentait de grommeler et de seprécipiterverslasortie.Ilavaitpeut-êtrefiniparlavexer.
Maisquefaired'autre?Luidirequecen'étaitpaselle,maissesseinstropparfaits,troptentantsquilefaisaientfuir?Ilétaitsûrd'êtrebienreçu,tiens!
–J'apprécieCandy,parvint-ilàarticulersanstropsavoiroùHaroldvoulaitenvenir.–Menteur,murmura-t-elle.Maiscen'estpasleproblèmeduclient.–Non,eneffet.Haroldlesconsidératouràtouravantdedéclarer:–Jesensunetensionentrevous.Ilfautquecelacesse.Celafinitparaffecterlerestedel'équipe.Et
pardétériorerlefengshuidubureau.Ilyadesondesnégativesdansmonentrepriseetcelanepeutpasdurer.
Sijamaisilsortaitunebouledecristaletsemettaitàpsalmodier,Jaredficheraitlecamp.Encorequ'ilnepûtsepermettrededémissionner.Parmalchance, ilavaitachetéunappartement
assezcher,justeavantdesefairerenvoyerdesonposteprécédent.Etlestroismoisqu'ilavaitmisàretrouverunemploiavaientfaituntroudanssesfinances.S'ilétaitànouveauauchômage,labanquesaisiraitsonappartementetilseretrouveraitàmangerdesconservesfroidesdanssavoiture.
–Oh,ilnefautpasd'ondesnégatives!s'exclamaCandyensouriantàHaroldetendécroisantlesjambes.
Cette réaction éveilla les soupçons de Jared. Elle n'avait jamais l'air sarcastique. Cependant, ildevinait qu'elle l'était parfois. Quoique dotée d'un corps de strip-teaseuse, elle était intelligente etexcellaitdanssontravail.
Il se doutait que si l'occasion lui en était donnée, elle pourrait bien les doubler tous dans sonascensiondel'échellehiérarchiqueetleslaissersaliverderrièreelle.
Aupassage,songea-t-il,ilparviendraitpeut-êtreàjeteruncoupd'œilsoussajupe.Seigneur!Ilétaitincorrigible...–Candy est donc prête à essayer d'améliorer la situation, conclutHarold. Et vous, Jared ?Me
promettez-vousd'ouvrirvotreespritàuneunitéplusnaturelle?Biensûr.Pourquoipas?Ilfallaitqu'ildiseoui.Haroldétaitsonpatron.Ilavaitbeauseconduire
de façon de plus en plus loufoque, c'était lui qui commandait. Et comme Jared n'aimait pas lesconservesfroides,ilseforçaàrépondre:
–Jevouslepromets,Harold.–Hier, annonça celui-ci radieux, j'ai eu une idée géniale.Vous allez adorer. Il y a à l'évidence
quelque chose qui vous retient, Candy et vous. Des problèmes qui ont besoin d'être résolus. Unetrahisondansunevieantérieure,peut-être,avança-t-ilenposantunindexsurseslèvres.Jenesuispassûr...
Jaredpressa lesdoigtssursa tempe.S'ilavaitvécuunevieantérieure, ilavaitdû fairequelquechosedevraimenttrèsmochepourmériterpareilletorturedanscelle-ci.
–Àquoiavez-vouspensé?s'enquitCandyensepenchantenavantpourleremettresurlavoie.–Jevousaiinscritstouslesdeuxàuneséancedeconseilconjugalenligne!LesangbattitsifortauxtempesdeJaredqu'ileutl'impressiond'êtredevenuuninstantaveugle.–Oh!fitCandyavantdeseraclerlagorge.Quellebonneidée.
Non,cen'étaitpasunebonneidée.C'étaituneidéeidiote,stupide,absurde,débile,quiavaitgermédanslecerveaudeleurpatronrendufouparundébutdecalvitie.
– Nous ne sommes pas un couple, Harold, rappela-t-il. Nous n'avons pas besoin de conseilconjugal.
Iltiraitsurlajambedesonpantalonanthraciteets'efforçaitdenepascéderàlapanique.Ilnevoulaitpasqu'unpsycybernétiqueluidisequ'ilétaitamoureuxdesamèreetautresfadaises.– Si. Il y a entre vous des problèmes qui ne sont pas résolus – peut-être des problèmes de
domination issus d'une vie antérieure – et je veux qu'ils le soient avant que nous perdionsCroc'Choco. Vous êtes inscrits, ajouta-t-il en désignant l'ordinateur qui trônait sur son imposantbureaud'acajou.Toutestprêtpourquevouscommenciez.Ils'agitd'uneséancedetroisheures.Vousne sortirez demonbureau que quand vous aurez fini et que vousm'aurez rendu le certificat finalimprimable.
Jared en avait le souffle coupé. Quoi ? Harold l'enfermait trois heures avec Candy dans sonsomptueuxbureau?Seulàseule?Àsedébrouillerd'uneséancedeconseilconjugalsûrementunpeuintime?
Ilpourraitpeut-êtresimulerunesoudainepousséedefièvre?Outrébucheretsecreverl'œilsurlecoindubureau?
Lesennuisreprenaient.CandyvitunepurehorreursepeindresurlevisagedeJaredKincaid.Ilnel'aimaitvraimentpas.Elleenavaitplaisanté,maiscelacommençaitdelatroubler.Toutlemondel'appréciait.Surtoutles
hommes.Flirterétaitpourelleunesecondenature.Elleavaittoujourssujouerdesessouriresetdesesmouvementsdetête.C'étaitinscritdanssesgènes.Danssafamille,celasetransmettaitdemèreenfilleet,aulieudeluttercontresonnaturel,elleavaitapprisàs'enservir.
Fière de sa féminité, Candy l'était encore plus de son intelligence. Mais elle ne voyait paspourquoi celle-ci lui interdirait celle-là. Elle aimait porter des talons et des robes sexy quandl'occasionlepermettait,demêmequ'elleaimaitleséchangesentrehommesetfemmes.
Oui,elleaimaitflirteretellelefaisaitbien.Pourautant,ellen'avaitriend'unefillefacilepuisque,àvingt-septans,ellen'avaitcouchéen toutetpour toutqu'avecdeuxhommes.Nid'uneallumeuse,mêmesisonex-maril'enavaitunjouraccusée.Selonelle,uneallumeuseétaitunefemmequilaissaitunhommelatoucherpourensuitesedérober,quiluipromettaitdusexeavantdeluirireaunez.
C'étaient làdes jeuxpernicieuxauxquelsellenevoulaitpas jouer.En revanche, ellenepouvaitrésisterauxsouriresetauxconversationsamicales.Etleshommesrépondaientvolontiers.
Tousleshommes,saufJared.Etsonattitudecommençaitdelavexer.–Jenecroispaspouvoirfairecela,Harold,disait-iljustementavecunecertainefroideur.Jene
voispasl'intérêtdecegenred'exercice.Aïe.Ilauraitmieuxfaitdes'abstenir,songea-t-elledevantlevisageronddeHaroldquiviraitau
rouge.–Moi,j'yvoisunintérêt,contraleurpatron.Etc'esttoutcequicompte.Nemefâchezpas,Jared.
Ici,chezStratfordMarketing,nousplaçonsl'amouraupremierplan.UnmuscledelajouedeJaredsemitàtressauter.Candydutserrerleslèvrespournepaséclater
derire.Jaredneplaçaitpasl'amouraupremierplan,selonelle.Apparemment,cequicomptaitpourlui,
c'était plutôt de faire son travail et de filer auplusvitequand il avait fini. Il ne fréquentait pas lesautresemployésetétaitmêmecarrémentfroidavecelle.
Sesyeuxnoirsetsonattituderigidetrahissaientunemaîtrisedesoipermanentequilafascinait.Etpuis,ilétaitsplendide.Ilenfallaitbeaucouppourretenirl'attentiondeCandy.D'ordinaire,leshommestombaientàses
pieds la langue pendante, l'air à moitié idiot. Peut-être était-ce pourquoi Jared l'attiraitirrésistiblement.
Lorsqu'il la regardait, elle se sentait brûler. Jusqu'au centre de son être. Mais il se détournaittoujoursavecuneespèced'indifférence.Ilneluisouriaitjamais.
Si elle avait consciencedenepas être enpermanence tirée à quatre épingles, lui était toujoursimpeccableencostumesombre,chemisebleueetcravate.Sescheveuxcourtsetlisses,disciplinésparunetouchedegel,semblaientnejamaischanger.
IlfixaHarold.–Donc,conclut-il,vousvoulezdirequejesuisobligédelefaire.–Exactement,répliquaHaroldfermement.Candynonplusn'avaitpastrèsenviederépondreàdesquestionspénétrantessursaviepasséeet
sonintimité.Enrevanche,laperspectivedepassertroisheuresseuleàseulavecJaredluiplaisait.Entroisheures,elleparviendraitbienàluiarracherunsourire.Ouungémissement.MonDieu!Oùétait-ellealléechercheruneidéepareille?Horrifiée,ellechangeadepositionsur
sonsiègeetserralescuisses.Malgréelle,ellesesentaitprêteàmettrelefeuaubureaupendanttroisheures.
–Trèsbien,lâchaJaredendétachantlesyeuxdeceuxdeHarold.Il s'appuya au dossier de son fauteuil et déboutonna sa veste. Mais son attitude décontractée
dissimulaitmalsacolère.–Quelle bonne idée, Harold, intervint Candy en souriant. Jared et moi allons tellement nous
amuserenfaisantmieuxconnaissance!Etplusencorequ'ilnelecroyait,espérait-elle.–C'estbiencequejepense,déclaraHaroldenhochant la tête.Voilà,ajouta-t-ilen tournantson
ordinateurportableverseux.Toutestprêtpourquevouscommenciez.Adanstroisheures.–Entendu.Tandisqu'ilsortait,elleluifitunpetitsigneduboutdesdoigts.Ils'arrêtasurlepasdelaporteetseretourna.–Soyezgentilsl'unavecl'autre,dit-il.–Jesuistoujoursgentil,repartitJaredd'unevoixgraveetdurequifitfrémirCandy.Jusqu'àquelpointparviendrait-elleàleconvaincredel'être?Elle devrait avoir honte, elle le savait. Mais jamais jamais elle ne s'était abandonnée à une
aventuresanslendemain.Etjamaisunhommen'avaitprisletempsdechercheràlasatisfaire.Tousladésiraientsanssesoucierdecequ'elledésirait.
DepuislejouroùJaredétaitarrivéaubureaudeuxmoisplustôt,ellel'observaitenespérant,enimaginantqu'ilseraitdifférentdesautres.
Illarendaitfolle.Follededésir.Audésespoir,elleallaitbientôtsemettreàsefrottercontresonbureau,siellenetrouvaitpasdedélivrance.Alorsserait-cevraimentsimaldeselaissertenter,pourunefois?
Si elle parvenait à briser lesmystérieuses défenses de Jared, elle se rendrait compte qu'il étaitcommelesautres,qu'ilnerecherchaitquesonpropreplaisir.Alors,ellecesseraitdeledésireraussifort. Ils pourraient semettre à travailler à la campagneCroc'Choco.Elle pourrait se concentrer et
cesserd'imaginersontorsenu.–Moiaussi,jesuisgentille,assura-t-elleàHaroldquilesregardaitd'unairdubitatif.Puislaporteserefermasurleurpatronetilsseretrouvèrentseuls.Jarednebougeapas.Ilrestadanssonfauteuil,immobile,àregarderparlafenêtre.–Bon,Jared,çanesertàriendebouder,dit-elleenselevantetensepenchantsurlebureaude
Haroldpourfaireglisserleportableverselle.Mettons-nousautravail.Conscientede soncorps etde sa sexualité, elle savait fortbienque, en sepenchant, elle faisait
remontersajupeetdévoilaitseslonguesjambes;ellesavaitaussiquesesfessesétroitementmouléespar la jupeétaientunpeu tournéesvers lui.Lesmainsàplat sur la table,ellepliamêmeungenoupourrendrelavueencoreplustentante.
Ellesavaitcomments'yprendrepourattirerl'attentiondeshommes.Cequ'ellenesavaitpasfaire,c'était la retenirune foisqu'elle l'avait captée.Avec savolontéde fer et soncontrôlede soi, Jaredsemblait du genre à ne pas s'éloigner d'une femme avant de l'avoir satisfaite. Elle devinait qu'il ymettaitunpointd'honneur.Etlà,elleétaittoutàfaitprêteàêtresatisfaite.Maiscequ'ellevoulaitavanttout,c'étaituneréactiondesapart.
–Bonsang,lâcha-t-ildansunsoufflefurieux.C'étaittoujoursundébut,songeaCandyensouriantàl'écrandel'ordinateur.–Hmm?fit-elle.Vousdites?–Jedis:bonsang,répéta-t-il.Jen'enrevienspasdelaisserHarolds'entireràsiboncompte.Candylutàvoixhauteletitredelaséanceenlignequ'ilss'apprêtaientàsuivre.–«Redécouvrirl'harmonie:unguideintimeétapeparétapepourlescouplesenpéril.»Jaredlaissaéchapperunsoupirméprisant.–Ilfautquenouscommencionsparinscrirenosnoms,expliqua-t-elleensemettantàtaper.Ellesentitqu'ilselevaitetlarejoignait.–Vousnecomptezquandmêmepasfairecetruc,si?Ilenvahissaitsonespacepersonneletl'étouffaitdesonparfumviriletentêtantd'after-shaveetde
café.– Pour mon travail, je veux bien supporter les petits conseils en ligne ridicules de Harold,
expliqua-t-elleenrejetantsescheveuxenarrière.Jen'airienàcacher,etcen'estpascommesicelasignifiaitquoiquecesoit.
–Exact,concéda-t-il.Cemotsemblaitlourddesens.Elles'écartadelui,lesjouesenfeu.Quandilsepenchapourlire
surl'écran,unpandesavesteluifrôlalacuisse.–Candy,c'estvotrevraiprénom?C'était la première fois qu'il s'intéressait un tant soit peu à elle.Elle sentit sa confiance en elle
vaciller.Aufond,ellen'étaitpeut-êtrepasdetailleàl'affronter.Maisellenelesauraitjamaissiellen'essayaitpas.
–Oui,confirma-t-elle.Cen'estpasundiminutif.Ilémitunsonévasif.ElletapaJaredKincaiddanslacaseréservéeaunomdupartenaire.–Votredeuxièmeprénom?s'enquit-elleenluisouriant.–Laisseztomber,répondit-ilfroidement.Passonsdirectementàlapremièrequestion.Candyhochalatête.Elleétaitassezpresséeelle-même.Presséedevoirjusqu'oùJaredseraitprêtà
aller.Jared attendit que Candy clique sur la première question. Il fallait qu'ils en finissent avec ce
questionnairedébileaussivitequ'ilétaithumainementpossible.Sileurtête-à-têteseprolongeaittrop,ilrisquaitdeluisauterdessusetdeperdretoutcontrôle.
S'ilssedépêchaientderépondre,ilpourraitsortird'iciuneheureetfilerdanslasalledepausesemettredesglaçonsdanslepantalon.C'étaitsonseulespoir.
Tout était la faute deHarold.Ou deCandy qui avait le culot de se promener avec un derrièrepareil.OudeJessiequiluiavaitfaitperdresonprécédentemploi.Ousafauteàluiquin'avaitjamaiseul'intelligencedesemarier,cequiluiauraitpermisdefairel'amourrégulièrement.
Oualorsiln'étaitqu'unimbécileexcité.Avecunfaiblepourlesboudeusesauxyeuxdebiche.Candysepenchadenouveausurlebureau.–Allez,luienjoignit-elle.Ducalme.Ilserralesdents.Envoyantbougerseslèvres,ilcompritqu'ellelisaitlapremièrequestionensilence.–Alors?s'enquit-il.Ilattenditqu'ellel'éclairésurlesdétailspersonnelsgênantsqu'ildevraitrévéler.–Cen'estpassimalquecela,Jared,assura-t-elle.Jepensequecequestionnaireviseàmontrer
aux couples qu'ils se connaissent finalement très peu. Et à leur faire redécouvrir l'intérêt qu'ils seportentmutuellement.
Peuimporte.Jareds'appuyadenouveauaudossierdesonsiègepourquelacuissedeCandycessedeluieffleurerlebras.
–Alors,dequois'agit-il?grommela-t-il.–Lapremièrequestionviseàsavoird'oùl'onvient.Oùonestné,oùonapassésonenfance.Candyavaitraison.Aufond,cen'étaitpassiterrible.SiHaroldvoulaitlepayerpourparlerdeson
enfanceàSkokie,pasdeproblème.Ellepivotaversluiensouriant,seslonguesjambesbiendroites,lescoudessurlatable.–Devinezoùjesuisnée...Ill'imaginadansunechambreauxmeublesd'osieretauxfenêtresàpersiennes,vêtued'uncaraco
satinéetd'unepetiteculotte,entraindemordredansunepêche...Seigneur!Depuisquandavait-iluneimaginationaussifertile?Etpourquoisonimaginationluireprésentait-ellejustementCandyensous-vêtements?
–EnGéorgie?avança-t-il.–Non,corrigea-t-elleavecunrireunrienmoqueur.Toutfaux.DansleTennessee.Ahbon?Ilyavaitunedifférence?–Désolé,fit-il,jenesuispasexpertenaccentsduSud.Duboutdesapetitelanguerose,ellehumectasalèvreinférieure.Lapluspleine.Cellequ'ilavait
enviedemordiller.Jaredchangeaencoredepositiondanssonfauteuil.Était-cepossibledeconserveruneérectiontroisheuresennel'alimentantquedepenséescochonnes?s'inquiéta-t-il.
–Etvous,vousêtesunYankeejusqu'auboutdesongles,devina-t-elled'unairpresquedégoûté.–J'aitoujoursvécuàChicago,confirma-t-il.–Desfrèresetsœurs?Candy ne regardait pas l'ordinateur. Appuyée au bureau, elle continuait de le fixer d'un air
légèrementcurieux.Unsourireflottaitsurseslèvres.Riennel'obligeaitàrépondre.Ilpourraittrèsbienluisuggérerdes'entenirauquestionnaire.Au
lieudequoi,ilsesurpritàluidire:–Troisfrèresaînésetunepetitesœur.Mesparentsétaientfous,semble-t-il.
Ellesemitàrire,latêterejetéeenarrière.Sesbouclesblondestombaientencascadelelongdesondos.
–Sansdoutequevotremèreaimaitlesenfants,voilàtout.Ilneputretenirunsourire.–Je n'en suis pas certain. Elle nous répétait tout le temps qu'elle était sûre d'avoir sa place au
paradis,queDieun'enrefuseraitcertainementpasl'entréeàunemèredecinqenfantsaussivilainsquenous.
Elleritdeplusbelle.–Vousétiezvilain,Jared?demanda-t-elled'unevoixdegorge.Elleneriaitplus,maissesyeuxpétillaienttoujoursd'amusement.Uninstant,ilcrutqu'ellecherchaitàflirteraveclui.Etilrépliquasansréfléchir:–Oh,oui.J'étaistrès,trèsvilain.Elleouvritdegrandsyeuxetseremitàsourire.Zut.Elleflirtaitbeletbien.Pire,ilrépondait.Sans lui laisser le tempsdedirequelquechosequ'il regretterait, il sehâtade l'interrogeràson
tour,suruntonqu'ilespéraitdécontracté,innocent,etsurtoutpassexy.–Etvous?Vousavezdesfrères,dessœurs,dansleTennessee?–J'aiunepetitesœur,révéla-t-elleaprèsunecourtepause.IltentadesereprésenterunefemmesemblableàCandy,envain.Candyétaitunique.Délicieuse.–Etcomments'appelle-t-elle?Taffy?Aussitôt, il se rendit compte que sa question était bien plus grossière qu'il ne l'aurait voulu.
Cependant,loindes'offusquer,Candysecontentaderire.–Àvraidire,non.Elles'appelleMargaretetelleétudielevioloncelleàlaJulliardSchool.–Vousplaisantez.Jaredessayad'imaginerCandyassise,unvioloncelleentrelesjambes.Cen'étaitpasfacile,même
s'il éprouvait une pointe d'envie pour le violoncelle imaginaire et sa position de choix. Selon lui,Candyetlesinstrumentsdemusiquen'allaientpasensemble,quelqueérotismequ'ilpûtymettre.
Enrevanche,ill'imaginaitfacilementanimerunesallepleinedeclients.Bonsang.Intelligenteetsexy.L'alliancefatale.
–Non,jeneplaisantepas,affirma-t-elleenrepoussantunemèchequiluibarrait levisageetenpliantungenou,cequidonnaunmouvementdesplusprovocateursàsahanche.
Enmêmetemps,sajuperemontadedeuxbonscentimètresdececôté,révélantbienplusqueJaredn'avait besoind'envoir. Il ne seplaignait pas, celadit.Seulement, c'était un accroc supplémentairedanssoncontrôledesoi.
–Margaretetmoin'avonspaslemêmepère.Mamèrem'atoujoursditquelemienétaitsongrandamour.Ilsontvécuunepassionaussiintensequebrève,quil'alaisséeseuleetlecœurbriséavantmanaissance.Ilestpartiavecuneautrequandilaapprisqu'elleétaitenceinte,poursuivit-elleenhaussantlesépaules.Deuxansplustard,elleaépousélepèredeMargaretparcequ'ellepensaitqu'ilresteraitàsescôtésetprendraitsoind'elle.
Jareds'arrachaàlacontemplationdescuissesdeCandy.Àlareluquer,ilsesentaitsoudainaussiminablequelecoureurdejuponsquiavaitquittésamère.Ilseforçaàlaregarderdroitdanslesyeux.
–Etc'estcequ'ilafait?–Oui. Ils sont toujoursmariéset trèsheureux. Ils s'aimentvraiment.Et ilnem'a jamais traitée
différemmentdeMargaret,mêmesijen'étaispassafillebiologique.Ellesourit,etJareds'émerveilladel'absenced'amertumedanssavoix.
–Ilm'a adoptée etm'adonné sonnom,Appleton. J'avais trois ans, donc il était trop tardpourchangermonprénom.Depuis,jem'appelleCandyAppleton.
Elleseredressaets'étira,lesdeuxbrasau-dessusdelatête.Ellesehaussasurlapointedespieds,cequi rallongea encore ses jambes interminables.Son chemisier quimenaçait de s'échapper de sajupeluimoulaitlesseins.Lespansdesavesteretenusparunseulboutons'écartèrent.Jaredlafixait,fasciné.
Ilattendaitquetoutexplose.Queleboutons'arrache,quesonchemisierremonte,révélantlapeaulaiteusedesatailleetsonnombrilalorsqu'ellevacilleraitsursestalons,àsamerci.
Alors,ilprendraitlaplaceduvioloncelleetferaitremontersajupe.Ilcalculalasommequirestaitsursoncompte.Cettefois,ilétaitperdu.
3
Candy espérait de toutes ses forces ne pas faire fausse route. Le visage fermé de Jared étaittellementindéchiffrablequ'ellen'auraitsudires'ilétaitfurieux,excité,oulesdeux.
Etpuis,qu'est-cequiluiavaitprisdeparlerautantdesamèreetdesonbeau-père?Certes,ellenes'yconnaissaitguèreenaventuressanslendemain,maiselleétaitpresquesûred'unechose:onnelescommençaitpasenparlantdesafamille.
Siellecontinuaitsurcettepente,danscinqminutes,ellesortiraitdesphotosdeNoëldernieravecsonchatcoifféd'unbonnet.
Elleseredressa.Elleavaitmalauxjambesd'êtrerestéepenchéesurlebureau.Puiselleréfléchitàcequ'elleallaitfaireensuite,ensemordillantlalèvreinférieure.Ellenedevraitpourtantavoiraucunmalàtrouver;elleflirtaitdepuisleberceau,commesamèreaimaitàleluirappeler.Maisàprésentqu'elleenavaitbesoin,elleneparvenaitqu'àsourire,cequin'étaitpas terribleetnesemblaitavoiraucuneffetsurJared.
Cedevaitêtreletrac.Ilyavaitplusenjeuqu'êtrebienservieaurestaurant.Enquittantlebureaucesoir, elle voulait avoir obtenu un rendez-vous avec lui. Un rendez-vous à l'issue duquel ils sedéshabilleraient,etJaredfixeraitsonintenseconcentrationsurelleuniquement.
Le moment était donc venu de prendre une profonde inspiration et de passer à la vitessesupérieure.
–Quelleestlaquestionsuivante?s'enquitJaredenôtantsaveste.Dieu,quellecarrureilavait!Ellepensaitnel'avoirjamaisvusansveste.Franchement,celavalait
lapeinedes'yattarderunpeu–cequ'ellefit.Ilhaussaunsourcilimpatient.–Laquestion?Ahoui.Lequestionnaire.Auprixd'uneffortconsidérable,elleseretournaettentades'intéresser
àl'écrandel'ordinateur,lesjouesenfeu.C'étaitJaredquipassaitàlavitessesupérieure–sansmêmeenavoirconscience.Aprèsavoirentréenvitesseleurlieudenaissanceàtousdeux,ellepassaàlasuite.–Questiontrois,annonça-t-elle.Décrivezvotrerencontre.Facile.Jaredétaitentrédanslebureauunlundimatindejanvierdernieret,aussitôt,elleavaitsu
qu'il serait celui qui la sortirait du congélateur sexuel dans lequel elle était enfermée depuis sondivorce.Cejour-là,ilportaituncostumeanthracite,unechemiseblancheetunecravatebordeaux.Ill'avaitregardéeattentivement,avantdepasseràautrechose.Etcerejetl'avaitprofondémentfrustrée.
Depuis,iln'avaitpasdéviéd'uniotadecetteconduite.Ilnedisaitrien.Candygardalesyeuxrivéssurl'écran.–Bon,fit-elleauboutd'unmoment.Ehbien,jecroisquejevaissimplementécrirequenousnous
sommesrencontrésautravail.–Parfait.Elletapa,lesdoigtstremblants,ensoufflantsursescheveuxquiluitombaientdevantlevisageet
en résistantà ladéceptionquis'emparaitd'elle.Nonmais,qu'espérait-elle?QueJared luidisequesondestinétaitscellédepuiscejouroùilavaitcroisésonregardpardessuslatablederéunion?
Ellen'endoutaitpas, iln'aurait sudéterminer lemomentou lescirconstancesde leurpremièrerencontre.
Desoncôté,Jaredétaitaudésespoir.Ilsn'avaientpasencoreabordélesquestionsdifficilesqu'ilsesentaitsurlepointdehurleràlamortetdesaliver.Lapremièrefoisqu'ilavaitvuCandyrestaitmarquéeauferrougedanssonesprit.IlétaitentréchezStratfordMarketingets'étaitrendudanslasallederéunionàhuitheuresdumatinpourunrendez-vousavecHarold.
Elle était là, vêtued'uncol roulédumême rougeque ses lèvres.Elle avait attaché ses cheveuxblondsenune sortede torsade.Elleportaitune jupede laineblancheauxgenouxetdesbottes.Latentationfaitefemme.
Ilenétaitrestéstupéfait,enproieàuneérectionaussispontanéequegênante.Pire,elleavaitfaitvibrersonespritautantquesoncorps.
Laréunionfinie,ilétaitsortiprécipitammentdelasalle,adoptantainsil'attitudequiétaitlasiennedepuishuitsemaines:lafuircommelapeste.Oh,elleneletueraitpas.Enrevanche,ellerisquaitfortdelerenvoyerdanslafiledeschômeurs.
–Questionsuivante.Il croisa les jambes – sans les serrer pour ne pas comprimer son entrejambe palpitant – et se
concentrasurl'étudeapprofondied'uncoindelatabledeHarold.Ilyavaitnotammentunephotodedeuxenfants.Beurk.DepetitsHaroldavecdescheveux.
–Onavancebien,commenta-t-elleavecunsourirediscret.Onenestdéjààlaquatre.Voilàbiencequ'illuifallait,tiens!Maintenant,ellejouaitlesmignonnes.Ilpréféraitquandelle
luiparlaitdesafamille.Ainsi,elleluiapparaissaitplusvraie,unefemmedechairetdesang,avecdessentiments,surlaquelleilnepourraitpassauterdanslebureaudesonpatronavantdes'enallersansregret.Enrevanche,lorsqu'ellesepenchaitainsiaveccesourire,iloubliaittout.Jusqu'àsonproprenom.
–Qu'est-cequisepasse?s'inquiéta-t-elleens'asseyantàcôtédeluietentirantl'ordinateurplusauborddelatable.Jen'aipasencorelulaquestionetvousboudezdéjà.
Ilconsultasamontre.– J'ai l'impression que nous n'avançons pas. Il faudrait peut-être que nous sautions quelques
questions.Enriantdoucement,ellelaissaretombersamainsurlasienne.MonDieu!Samain.Sursapeau.
Quiletouchait.–Riennepresse,fit-ellevaloir.Ohlà.Ilsetournadanssonfauteuil,nonsansespérerquesonmouvementferaitglisserlamainde
Candydelasienne.Iln'enfutrien.Iln'aimaitpasletondesavoix.Nisonrireinsouciantetpresquecurieux.–Jecroyaisquevousétiezpressée,objecta-t-il.C'estcequevousavezdit.–Ahoui?
Ellerefermalesdoigtssursamainqu'ellesemitàcaresserdupouce.–Danscecas,poursuivit-elle, j'ai changéd'avis.Quelquefois, il vautmieuxprendre son temps
quesepresser,non?Ildutprendresurluipournepastressaillir.Ousejetersurelleeteffacersonsourired'unbaiser.–La lenteur ne convient pas à Internet.Ni à la conduite sur autoroute.Ni quand on attend son
chèquedumois.Elleinclinalatête.Ilyavaitdanssesyeuxunelueurquin'inspiraitpasconfianceàJared.–Maiselleestpréférablelorsqu'onsavoureunbonrepas,repartit-elle.Oulorsqu'onsepromène
auborddulac.Oulorsqu'onfaitl'amour.Zut.Ilavaitcraintqu'ellenedisequelquechosedecegenre.Ils'immobilisatotalement,depeur
qu'elle n'interprète le moindre mouvement, le moindre frémissement d'un muscle de son corpscommeuneinvite.
Lentement,prudemment,sanssourirenifroncerlessourcils,ilrépliqua:–Maisnousnefaisonsriendetoutcela.Candyretirasamain.Saufquesongestenelerassurapas,carc'étaitpoursepencherencoreen
avantetdéboutonnersaveste.Sesmerveilleuseslèvrescharnuess'entrouvrirentetlaissèrentéchapperunpetitson.–Non,nousnefaisonsriendetoutcela,convint-elle.Pourl'instant.Jaredavaladifficilementsasalive.Soninstinctluidictaitd'ignorercetteremarqueetdechanger
desujet,oualorsderenverserune tassedecafésur l'ordinateurdeHaroldetdefilerpendantqu'ilétaitencoretemps.
Bienentendu,iln'enfitrien.Ilfallaitqu'ilsache.Ilavaitbesoindesavoir.–Vousavezenviedefairecertainesdeceschoses?interrogea-t-il.Candyavaitgagné.ElleétaitparvenueàarracheruneréactionàJared.Uneréactiontrèspositive,
àenjugerparsesnarinesdilatées.–Ilyenauneoudeuxquimetentent...Etvous?Ilhochalatête.–J'aimeraisbienmepromenerautourdulac.Elleseredressa.Ilplaisantait?–Onest enmarset il fait cinqdegrés !protesta-t-elle.Uncoupdeventetnous recevrionsdes
paquetsd'eauglacée.–C'est votre idée.D'ailleurs, je ne savais pas qu'il était question que nous fassions ces choses
ensemble.Ilnechangeapasdeposture.Sonexpressionparfaitementmaîtriséedemeuraitneutre.Candydut
prendresurellepournepassortirdubureauenrampantsousl'humiliation.Maissielleconnaissaitunpeuleshommes–cequirestaitdouteux–,malgrécequ'ildisait,leregarddeJaredtrahissaitdudésir.
Undésirtrèsrefoulé,maistoutdemême.Celaluisuffisait.–Entoutcas,jen'aimeraispaslesfaireseule.Vous,si?Elleluisouritetôtasaveste.Lesmanchesrésistèrent.Ellefinitparsetortillerd'avantenarrière,
tirantsurlavesteets'efforçantdelaisserlesmanchesdesonchemisierenplace.Jusqu'àcequeJaredsaisissecellesdesavesteettireunboncoupdessus,pourl'endébarrassersansluilaisserletempsdedireouf.
–Merci.
–Jevousenprie.Et...moinonplus,jen'aimepasbeaucoup...mangerseul.Pitié ! Dire que cela faisait deux ans qu'elle se demandait pourquoi elle n'avait pas ressenti le
moindre désir, la moindre excitation. Maintenant, elle savait pourquoi. Elle attendait Jared. Il luisuffisaitpourainsidirederespirerpourlamettredanstoussesétats.
–Questionquatre,fit-elled'unevoixaiguëavantdeseraclerlagorge.Oùaimez-vousleplusquevotrepartenairevoustouche?
Ellesepenchaenavantetexaminal'écrandeplusprès.Était-cebiencequiétaitécrit,ouétait-ceunlapsusfreudienprovoquéparsespensées?
–Qu'est-cequec'estquecettequestion?s'agaçaJared.Unequestiond'unguidesurl'harmonieducouple,apparemment,songea-t-elle.Entoutcas,elle
l'avaitbienlue.– Harold ne peut pas nous demander de répondre à ça, ajouta-t-il. D'ailleurs, nous ne nous
sommesjamaistouchés,donccen'estpasvalable.–Saufsinousdisonsoùnousaimerionsque,hum...quelqu'unnoustouche.Choquéedesapropreréponse,Candyselevad'unbondetsemitàarpenterlebureau,secachant
ainsiderrièreJared.Qu'est-cequi lui avait prisdedireune chose aussi grossière, aussi déplacée, aussi grotesque ?
Quelleidiote!Manifestement,ellenel'intéressaitpas,alorssejeteràsatêtecommeellevenaitdelefaireneréussiraitqu'àlesmettretousdeuxmalàl'aise.
Ellelesavait,uneréponsecinglanten'allaitpastarder.Iln'yavaitpasuntroudesouris,danscebureau,pourqu'ellepuisseydisparaître?
Jaredfitpivotersonsiègeafindeluifaireface.–Ehbien,pourunhomme,ilestassezfacilederépondreàcettequestion,dit-il.Jecroisquenous
avonstousenviequ'onnoustoucheaumêmeendroit–etjeneparlepasdespieds.Ça,elles'endoutait.Avantqu'elleaitpusongeràuneréponsequinelafassepassernipourunecoincée,nipourune
fillefacile–unentre-deuxpourluifairecomprendreavectoutdemêmeunpeudediscrétionqu'elleétaitvolontaire–,ilseremitàparler.
Ilavaitpasséunbrasderrièreledossierdesonfauteuil,cequitendaitsachemisesursontorsemusclé.
–Donc,conclut-il,siquelqu'undevaitmetoucher,c'estlàquej'aimeraisquecesoit.Candyseforçaàs'arrêterdefairelescentpas.–Vousn'avezqu'àtapervotreréponse,alors,suggéra-t-elle.Il semit à rire. C'était la première fois qu'elle l'entendait rire, d'un rire grave et chaud qui la
submergeaetlalaissafrissonnantededésir.–Bonne idée, répliqua-t-ilenapprochant l'ordinateurde luieten tapantdesdeuxmains,viteet
bien.Etpourvotreréponse,quedois-jemettre?Oùaimeriez-vousquel'onvoustouche,Candy?Partout.Etplutôtdeuxfoisqu'une.–Ehbien...commença-t-elleentramantsurcesdeuxmots,dansl'espoirdesedonnerducourage.Ellesavaittrèsbiencequ'ellevoulait.Lehic,c'étaitdeledireàhautevoix.Elleserralespoings,rejetalatêteenarrièreetselança.–Lesseins.Jarednelaregardaitpas,maisellevitsesdoigtss'immobilisersurleclavier.–Plusprécisément,diriez-vousplutôtlestétonsoulesseinsdansleurensemble,Candy?Etqu'on
vouslestoucheaveclesdoigtsouaveclalangue?Jesouhaitedonnerdesréponsesleplusprécises
possible,vouscomprenez,pourlesconseillers.Candysecramponnaaudossierdusiègepournepasdéfaillir.MonDieu,ilétaitsexymêmede
dos!–Lesdeux,rétorqua-t-elle.Tout.Iltapasaréponse.–C'estbon,déclara-t-il.Voyonslaquestioncinq.Alors qu'elle ne buvait presque pas, Candy eut soudain terriblement envie d'une gorgée de
bourbon.Ouplutôtd'untonneaudebourbon.C'étaitellequiavaitamorcétoutcela–bienaidée,ilestvrai,parleridiculequestionnaireintimedeHarold–etilfallaitqu'elleaillejusqu'aubout.Lebasdesonventrel'exigeait.
–Jesuisprête.–«Quelleestladifférenceentrelesexe,l'amouretleromantisme?»lut-il.Pff,c'estfacile.–Ahoui?Alorsquerépondez-vous?Jaredseremitàécriresansmêmelaregarder.–Lesexe,c'estcequ'onfait,l'amourcequel'onressent,etleromantismecequ'ondit.Ilcroyaitavoirtoutcompris.Maiselleprotesta.–Cen'estpasvrai.Onpeutaussifairel'amourouencoredesgestesquimontrentl'amourquel'on
ressent–uncadeau,uneattention...Onpeutaussidireàquelqu'unqu'onl'aime.Onpeut«faire»duromantismeavecundînerauxchandellesetonpeutaussisesentirromantique.Quantausexe,onpeutàl'évidenceleressentir,etlaparoleetleromantismeenfontpartie.Cestroisélémentssontdoncàlafoisétroitementliésettrèsdifférents.
Commetoutlemondepouvaitlevoir.Jaredlaconsidérad'unairpeiné.–J'aitort,concéda-t-il,etvousraison.Cetaveulafitriredesurprise.–Quoi?s'exclama-t-elle.–Cen'estpascequevousvouliezquejevousdise?Nouspourrionsendébattre,nousdisputer
même,maisjepensequ'ainsinousgagnonsdutemps.–Non, je neveuxpas quevous tombiez automatiquement d'accord avecmoi. Je veux entendre
votre opinion. Je veux que nous parlions, que nous échangions des points de vue, et peut-êtreapprendredeschosesdevous.
Ilneparaissaitpaslacroire.–Aucunefemmen'ajamaisvouluentendrecequej'avaisàdire.Pasvraiment,entoutcas.Elleleregarda,nonsansadmirersessublimesyeuxnoirs,laforceetlasensualitéquetraduisaient
ses pommettes hautes qui se prolongeaient par unmenton fier et des lèvres fines. Et soudain, ellecomprit.LesfemmestraitaientsansdouteJaredcommeleshommeslatraitaient,elle.
Commeunobjet,unbibelot.Leflotd'émotionquidéferlaenellelafitbafouiller.–J'aienvied'entendrecequevousavezàdire.Quevoussoyezd'accordounon.Il lui jetaunregardetelledemeuraimmobile,arrogante,à lemettreaudéfide lafaire taire.Il
pourraitbienfroncerlessourcils,celaluiétaitégal.Ilnefronçapaslessourcils.Ilmarquauntempsd'arrêt,serraleslèvresetsecoualégèrementla
tête.–Jem'ensouviendrai,finit-ilpardire.Celaluisuffisait.–Mais nous allons garder ma première réponse parce que la vôtre est trop difficile à taper,
ajouta-t-il.
Candyritensepenchantenavant.Elleserapprochaitdeluidansl'espoirderegarderl'écranpar-dessussonépaule,entouteinnocence.Cequilaforceraitàlefrôler,bienentendu.
–Oh,regardez, ilyaunbonusentre lesquestionscinqetsix,nota-t-elle.C'estunconseilpourentretenirleromantisme.
Jaredgrimaça.–Seigneur!Maisqu'est-cequiaprisàHarold?Iln'amêmepasjetéunœilàcetruc?–J'endoute.Elleposa lesdeuxmainssur ledossierdusiègedeJared.Sielle tournait la têteàdroite, leurs
lèvressetoucheraientpresque.Mais,pourl'instant,elleseconcentraitsurl'écran.–Quelestceconseil?Ilsetourna.Ellesentitsonsoufflesursajoue.–Vousavezbesoind'untuyau?Ellehaussalesépaules,etsesseinsfrôlèrentledosetlesépaulesdeJared.–Onnesaitjamais,fit-ellevaloir.C'estpeut-êtrebien.– « Il faut masser son partenaire, lut-il. En partant des pieds et en remontant, en s'attardant
particulièrementsurleszonesérogènes.»ElleimaginalesmainsdeJaredsurl'intérieurdesescuisses.–Onsuggèreaussid'employerdeshuilesdemassagecomestibles,parfuméesauchocolatouàla
framboise,parexemple.Mmm... l'imaginer en train de lécher du chocolat sur ses seins attisa encore son désir. Si elle
passaitplusdetempsencompagniedeJared,ellenesavaitpasjusqu'oùcelapourraitaller.Elleseretourna.Illaregardait.Seslèvresétaientassezprochespourqu'ellelestouche.Leslèche.
Lesembrasse.–Çaal'airunpeupoisseux,murmura-t-elle.Unparfumdecaféluiparvintquandilsemitàrespirerunpeuplusfort,unpeuplusvitequela
normale.Ellesemordillalalèvreinférieure.–Çam'al'airdélicieux,corrigea-t-il.–Sionafaim.–Oh,maisj'aifaim,Candy.C'estl'heuredudéjeuner,voussavez,rappela-t-ilenposantleregard
surseslèvres.Ilallaitl'embrasser.Ilallaitl'embrasser.Ilallait...seretournerversl'ordinateur.Zut.Pourquoin'avait-ellepasd'huiledemassageauchocolatdanssonsac?Ilfaudraitqu'ellesongeàyglisserunpot.
4
Bon sang ! Il avait failli l'embrasser. Jessie et leur baiser clandestin dans la salle de laphotocopieuseneluiavaientdoncrienappris?Letravailetlesexen'allaientpasensemble.Enaucuncas.
Même alors qu'il se trouvait enfermé dans une pièce confortable avec le canon du bureau, etqu'ellesetenaitsiprèsdeluiqu'unmoucheronauraiteudumalàseglisserentreeux.
Et encore moins quand ledit canon du bureau n'arrêtait pas de lancer des réflexions qui luidonnaientl'impressionqu'ellel'écouteraitvraiments'ilparlait.
Candyse révélaitpluscomplexequ'iln'yparaissaitaupremierabord.Toutengardant lesyeux
rivés sur l'écran de l'ordinateur, il se demandait comment une femme pouvait être à la foisintelligente,gentille,drôleetsibelle.S'iln'yprenaitpasgarde,ilsemettraitàl'appréciervraiment.
Etsienplusellesavaitfairelacuisine,ilétaitfichu.–Quelleestlaquestionsuivante?s'enquit-il.Quelleimportance?Ilavaitd'autressoucisquelequestionnairedébiledeHarold.Àcommencer
parl'érectionpersistantequipalpitaitdanssonpantalon.Il lut tout de même la question. De toute façon, il ne voyait pas de solution immédiate à son
principalproblème.–«Numérosix.Préférez-vouslavilleoulacampagne?»Soulagéquelaquestionn'évoqueaucunesauceàétalersurlecorpsdesapartenaire,ils'empressa
derépondre:–Laville.–Lacampagne,déclaraCandytandisqu'iltapait.Ilnerisquapasunregarddanssadirection,carelleétaittoujourspenchéesurlui.Maisilneput
reteniruncommentaire:–Unefilledelacampagne,alors?Ah,jecomprendsd'oùvientvotrepetitaccent.–Jen'aipasd'accent,protesta-t-elleenselevant.Çanes'entendmêmepasquejeviensduSud.Biensûr.Lesmoindrescourbesdesoncorpstrahissaientsesorigines,etJaredétaitmêmeprêtà
parierqu'elleconservaitsonadorablepointed'accentjusquedanssesgémissementsdeplaisir.–D'accord,vousn'êtespascaricaturale,concéda-t-il.Maisvousnepourriezpasserenaucuncas
pourunenativedeChicago.Cettefois,illuicoulaunrapideregard.Elleavaitplantélespoingssurseshanches.–Vousneseriezpasentraindem'insulter,parhasard?–Pasdutout.Ellesemblaitprêteàlabagarre;illadésamorçaenpassantàlaquestionsuivante.–«Numérosept.Quelleest,pourvous,lafaçonlaplusagréabledepasserunesoiréeàdeux?»Avantdes'êtredéshabillés,ouaprès?Candys'étaitdétenduederrièrelui.Elleappuyaitlahanchecontrelecôtédudossierdesonsiège
etsemblaitavoiroubliésaremarquesursonaccent.– Eh bien, fit-elle, j'aimerais un dîner romantique à la maison. Du bon vin, du jazz comme
ambiance musicale. Peut-être louer un film que nous regarderions ensemble. Nous parlerions denotrejournée,dufilm,detoutetderien,avantde...hum...depoursuivre.
Unidéaltoutsimple,aufond,nota-t-il.Exactementsemblableausien.Cettepenséel'étonna.Iln'avaitencorejamaisvécuderelationvraimentromantique.Ilnesemblait
pasinspirercegenredesentimentauxfemmes.Engénéral,pourtouteconversation,ellesinsistaient–allant parfois jusqu'à le supplier – pour qu'il fasse des choses dont il savait à l'avance qu'elles luiattireraientdegrosennuis.S'embrasserdanslapiècedelaphotocopieuse,parexemple.
Très jeune, vers dix-sept ans, il avait renoncé à attendre d'une femme quelque chose quiressemblâtàdel'amitié.Lesdeuxseulesfemmesaveclesquellesilaitjamaispuparlerfranchementetlibrementétaientuneanciennecollègued'unecinquantained'annéesetsonamied'enfance,Kim,qu'ilconnaissaitdepuisqu'ilavaitneufans.C'étaitsûrementpurecoïncidencesiKimétaitlesbienne.
Même ses coups de fil hebdomadaires à sa mère tournaient surtout autour de platitudes etd'échangessursonlingeetlamétéo.
–Etvous?s'enquitCandy.Ilfaillitmentir,direlecontraired'ellepourqueleschosesenrestentlà.
–Commevous,avecunfeudecheminéeenplus,avoua-t-ilfinalement.Ilfutrécompenséparunsourireradieux.–C'estvrai?s'exclama-t-elle.Leplaisirqueluicausasaréactionlefitsetortiller,malàl'aise.Pourtant,sagênen'avaitrienà
voiravecl'érectionquicontinuaitdeletorturer.C'étaitbienpirequetoutcequ'ilauraitpuimaginer.Pourdirelavérité,ill'appréciait.Cequisignifiaitqu'ilavaitperdulatête.–C'estvrai,confirma-t-il.Alors,sehâta-t-ild'enchaîner,questionhuit.Nousyvoilà.«Qu'est-ce
quivousafaitchoisirvotreprofessionactuelle?»Facile, selon lui. Elle lui permettait d'assez bien gagner sa vie sans avoir rien de dégoûtant ni
mêmedevraimentdésagréable.–C'estunpeucompliqué,reconnut-elleenavançantsonautrehanche.Ilfallaitquejechoisisseun
métiermixte.Dansunenvironnementcentpourcentmasculin,jen'auraispasétépriseausérieux.Àcausedemonnom,vousvoyez,ajouta-t-elleenleregardant.
Desonnom,sansdoute,maisaussidesescheveux,deses jambes,desonaccent...etde tout lereste.
–Pourtant,poursuivit-elle, jenepeuxpasnonplus travailleruniquementavecdes femmes. J'aisouventl'impressionqu'ellesm'excluentetnesontpastrèsamicalesavecmoi.Jen'aijamaiscomprispourquoi,maisplusjefaisdesefforts,pluselless'éloignentdemoi.
Par jalousie, évidemment, devina-t-il. Quoi qu'elle fasse – ou ne fasse pas – Candy attiraitforcémentl'attentiondeshommes.Etlesfemmesréagissaient.Mal.
–Jesuisparvenueàlaconclusionquelemarketingoffraitlabonneproportiond'hommesetdefemmes.Etpuis,ledéfiquiconsisteàanticiperlesbesoinsdesclientsmeplaisait.
Maintenant,iltrouvaitsapropreréponseidiote.Heureusementqu'ilnel'avaitpasénoncéeàvoixhaute.
–J'aimebienmontravail,continua-t-elle,maisjen'aipasd'amisici.Jen'arrivepasàdépasserlestadedesrelationsprofessionnelles.
Ellesecoua tristement la tête.Loinde la femmed'affairesqu'elleétaitd'ordinaire,ellesemblaitblesséeetvulnérable.
–Aufond,conclut-elle,personnenem'apprécievraiment.Saraisonluiordonnaitdenepasledire.Soncœuretsoncorpsn'écoutèrentpas.–Moi,jevousapprécie,révéla-t-il.Ellecroisalesbrassursapoitrineetlaissaéchapperunpetitrirenerveux.–Non,cen'estpasvrai.Vousm'évitezcommesi j'avais lapeste.C'estpourcelaquenousnous
retrouvonsenfermésdanslebureaudeHarold,vousvoussouvenez?Ilse leva,se tournaverselleetserapprochasans lui laisser le tempsdes'écarter. Il luiprit les
deuxmains.Quandilparla,elleouvritdegrandsyeuxstupéfaits.–C'estpeut-êtreparcequejevousapprécieunpeutrop...C'est alors que ses lèvres voluptueuses qui avaient hanté tous ses rêves, éveillés ou non,
s'arrondirentenunOparfait.Ilprofitadesasurprisepoursepencherenavant.Etilpritpossessiondesabouche.Ilavaitcomptéydéposerunlégerbaiser,l'effleureravantde
s'écarter.Maislorsqu'ileutgoûtéàsadouceurfruitée,aciduléeetmoelleuse,ilneputs'endétacher.Il la sentait tendue. Elle s'agrippait à sesmanches. Pourtant, elle l'accueillit avec un soupir de
plaisir.Sansprévenir,ilglissalalanguedanssabouchepourl'embrasserplusprofondément.Entendantungémissement,ilneputqu'espérerqu'ilnevenaitpasdelui.
Candy se cramponnait à Jared et faisait tout son possible pour rester debout.MonDieu !À lafaçondontillaléchait,lasuçait,latiraitunpeu,elleavaitl'impressionqu'illuimangeaitlabouche.
C'étaittrop.Ellen'arrivaitpasàsuivrelerythmeétourdissantdesonbaiser.Ellenepouvaitqueselaisserdévorerengémissantdeplaisir.
Quandellenecherchaitpasàreprendresonsouffleouàéviterdechancelersurseshautstalons.Illuipritlevisageentrelesmainsenungesteàlafoistendreetfarouche,dominant,l'empêchant
debougerpendantqu'ill'embrassait.Enproieàunmélangedeconfusionetdepassion,Candyserraplusfortsesbras.Cen'étaitpasce
à quoi elle s'était attendue. Elle avait imaginé un Jared parfaitement maître de soi, presque sansémotion,quil'auraitembrasséeavecautantdetechniquequedecharme.
Aprèsl'égoïsmedontsonex-marifaisaitpreuvedanscedomaine,elles'était jurédetrouverunhommedifférent,quiseconcentreraitsursesdésirsàelle.EtelleavaitcruqueJaredseraitcelui-là.
SaufqueJaredétaittoutsaufréservé–etqu'elleneréagissaitpasdutoutnonpluscommeprévu.Saferveurluiplaisait.Savoirqu'ellelemettaitdansuntelétatétaitexcitant.
Ils'écarta,etavecluilachaleurdesoncorps,sonparfumviril.–Seigneur...Candyse forçaà rouvrir lesyeux.Toutencherchantsonsouffle,elle ledévisagea.Allait-il lui
bredouillerdesexcuses?Elleauraitdûlesavoir,cen'étaitpaslegenredeJared.–Vousvoyez,fit-il.Jevousl'aidit:jevousapprécie.Ilrajustasacravate,sanslaquitterdesyeux.Ellesentitlerougeluimonterauxjoues.Forceluiétaitdereconnaîtrequececommentairevalait
bien mieux que des excuses bredouillées. De toute façon, rien ne se passait comme dans sonimagination.Normalement,ilauraitdûcommencerparl'inviteràsortir.
Au lieu de quoi leur étreinte avait été sauvage, incontrôlée, presque obscène. Ils s'étaient sautédessusdanslebureaudeleurpatron,etcelaluiavaitplu.Beaucoup.
–D'accord,concéda-t-elle.Peut-être.Avecuntalentd'actricequ'elleneseconnaissaitpas,ellepassaàcôtédeluiets'approchad'unpas
nonchalantdelatable,nonsansfrôlersonbrasaupassage.Jaredretintsonsouffle.Elleneluiaccordapasunregard.Ellesepenchasurl'ordinateurenappuyantlementondanssamain.–Alors,depuiscombiendetemps...m'appréciez-vous?Entantqu'amie.Ils'arrachaàlacontemplationdesesjambes.Àqueljeujouait-elle,maintenant?Cebaiserqu'ils
avaientéchangén'étaitpaslefruitd'uneamitié,maisdedeuxmoisdedésirfrustréaccumulé.Iln'étaitquestiond'amitiéquedepuisunedemi-heure.Encoreavait-ilsansdoutetoutgâchéense
jetantsurellefaçonCro-Magnon.Ilselaissatomberdanssonfauteuilpournepasêtretentédelatoucherdenouveauetseraclala
gorge.–Nousn'avonspasbeaucoupparlé,reconnut-il,maisjerespectevotretravail.Vousêtesefficace,
toujoursponctuelle,etvosprésentationstrèsprofessionnellespoussentàlaréflexion.On aurait dit qu'il lui faisait passer son entretien d'évaluation annuel.Mais cela valait toujours
mieuxquederévélercequ'ilpensaitvraiment.En l'occurrence, qu'elle avait un sourire adorable et qu'elle disait de drôles de choses qui le
touchaientauplusprofonddesoncœur.Etpuis,qu'elleavaituncorpsdedéesse.– Tss tss, corrigea-t-elle. Ce n'est pas ce que je veux dire. Je veux savoir depuis quand vous
m'appréciez.
Il était en train de s'enliser dans cette conversation. Comme il s'était promis de bien se tenirdésormais, il ne révélerait aucune des pensées classées X qui défilaient dans son esprit et quirevenaienttoutesàsavoircombienill'appréciait.
–Maisc'estexactementcequejedis,assura-t-il.Unsilencesefit.Puisellepointaledoigtversl'écran.–Tiens,remarqua-t-elle,laquestionneufestdirectementenrapportaveccedontnousparlons.Ah?Dequoiparlaient-ils,aujuste?Poursapart,iln'enavaitpaslamoindreidée.–«Quepréférez-vouschezvotrepartenaire?»lut-elle,toujourspenchéeenavantetappuyéesur
lebureau.Elleavaitlesjambestenduesetsonpetitderrièrerondetfermesetrouvaitjustedevantlevisage
deJared.Siprèsqu'ilnesavaitpluscommentsetenir.Seslongscheveuxtombaientencascadesursesépaulesetellesemordillaitlalèvreinférieureavecdepetitsbruitsdesuccion.
C'est alors que – certainement pour le torturer, il ne voyait pas d'autre raison – elle écarta lesjambes,rienqu'unpetitpeu.Sajuperemontadequelquescentimètres.
Se sentait-elle de plus en plus à l'aise, ou avait-elle conscience de l'effet que son manègeproduisaitsurlui?
Elleétaitàportéedesamain.Ilenprofitapouradmirerlafinessedesesjambesgainéesdebas.Parfaites.Alafoismincesetmusclées,leurvuelemettaitausupplice.
Il lui suffirait de se pencher en avant, de tendre le bras pour lui toucher la cuisse. Il pourraitglisserlesdoigtssoussajupeetnepass'arrêteravantdeparveniraubut.Etsi,commeillepensait,elleportaitunporte-jarretelles,iln'yauraitpasdecollantpourleséparerdesapetiteculotte.
Etriennel'empêcheraitd'écarterlemorceaudetissuoudedentelleetdela...–Drôledequestion, commenta-t-elle sans sedouter de la bataille que se livraient, en Jared, le
bienetlemal.Lemalquimenaitd'unneznecessaitdecreusersonavance.– J'apprécie beaucoup de choses chez vous, Jared. Vous êtes travailleur, vous ne faites pas de
commérages,vousvoushabillezvraimenttrèsbien,vousêtesintelligent...Il l'entendaitàpeine.Ilbougeait.Penchéenavant, ils'approchaitdeplusenplus, jusqu'àhumer
sonparfum.Unparfumfleurietfruitécommeceluid'unlaitoud'unelotiondontelleenduiraitsoncorpsaprès
ladouche.Unparfumqui l'attirait irrésistiblement,qui lepoussaitàse rapprocher, lesoufflecourtd'impatience.
Maintenant,ilétaitjustederrièreelleets'efforçaitdegardersoncontrôledesoi.Iln'allaitpaslatoucher.Non.Pasquestion.Cequ'ilvoulait,c'étaitregarderd'unpeuplusprès.Elleplialégèrementungenouetsajuperemontaencore.Etlà,ilvit.Ilvitleborddesonbasetla
petitepincequilefixaitàlajarretelle.Au-dessusdelapince,unefinebandededentelleformaitundélicieuxcontrasteaveccequ'ilapercevaitdesapeaudepêche.
Il retint son souffle et inclina légèrement la tête. Lui-même se tenait les jambes écartées etappuyait les mains sur les genoux à mesure qu'il se penchait en avant. Enfin, il trouva ce qu'ilcherchait.
Unétroittunnelquiluipermettaitdevoirsoussajupe.Ilremontalelongdelajarretelleetdelapeau laiteusedesacuisse jusqu'àsapetiteculotte.Dedentellenoire,bienentendu,elles'écartaitunpeuversladroite,luirévélantnettementuncôtédesfinesbouclesdesatoison.
–Jared?–Hmm?fit-ilensepassantlalanguesurleslèvres.
Sesmains ledémangeaient. Il lesagitaitnerveusement. Impossiblededétourner le regard :elleétaitsibelle,sivoluptueusementféminine...Illadésiraitcommejamaisiln'avaitdésiréunefemme.
Ellesetortillaunpeu.–Oùêtes-vous?demanda-t-elle.Qu'est-cequevousfaites?Il ne voyait pas son visage. Il avala difficilement sa salive, tout en gardant les yeux rivés à
l'intérieurdesescuisses.Incapabledementir,ilavouad'unevoixgrave:–Jeregardesousvotrejupe.–Quoi?Ellefitunbondenavant,leprivantdesavue.Elleheurtalebureauetseretourna,àdemipenchée
enavant,lesgenouxployés.Ilneditrien.Iln'yavaitrienàdireenunpareilmoment.D'accord, des excuses s'imposaient peut-être. Sauf que, sincèrement, il ne regrettait rien. Elle
devineraitqu'ilmentait.Sonairhagardletrahirait.Elleportalamainàsapoitrineetledévisagea,bouchebée.Puis,lentement,ellesedétendit.Elle
laissaretombersamainetouvritdegrandsyeuxfascinés.–Et...cequevousavezvuvousaplu?Ilseredressasibrusquementquesonsiègevacilla.–Ohoui,assura-t-il.Elleaffichaunsourireravi.–Qu'est-cequivousplaîtd'autre,chezmoi?s'enquit-elle.Vousn'avezpasréponduàmaquestion.Loindesemblerencolèreaprèslui,elleparaissaitintriguée.Saréactionattisaencoreledésirde
Jared,sicelaétaitpossible.Enlaregardant,blonde,superbe,unelueurà lafoisspéculativeetsatisfaitedans lesyeux, ilse
surpritàdiredeschosesqu'iln'auraitjamaisimaginédireàunefemme.–Votresouriremeplaît,etvotrerire.Votrefaçondeparler,vosphrasesquevousnesavezpas
achever.Vousêtesintelligente,gentilleetdrôle.Ilavaitl'impressionden'avoirjamaisrienditd'aussiridiculedesavie;pourtant,c'étaitvrai.Et
Candysemblaitapprécier,puisquesonvisages'adoucitetqu'elleposaunemain tremblantesursoncœur.
–Voulez-voussavoirautrechose?demanda-t-ild'untonrendubourruparlagêne.–Oui.Commentsefait-ilqu'unefemmenevousaitpasencoremislegrappindessus?–Jen'enaijamaisrencontréunequiaitenviedevivreavecmoi.D'ailleurs,celaneluiavaitrienfait–jusqu'àaujourd'hui.Pourlapremièrefoisdepuisqu'ill'avait
acheté,ilsongeaitsansplaisiràsongrandappartement.–Oùhabitez-vous?l'interrogea-t-elleencroisantlesjambesetens'appuyantàlatable.–J'aiachetéuntrucdanslequartierdeSouthLoop.Sonfauteuilayantdesroulettes,ilauraitpus'éloignerdeCandy.Hélas,ilsemblaitrivéausol.–Aquellequestionensommes-nous?Sonenviedes'enfuirrevenait,décuplée.Sileschosescontinuaientainsi,dansunedemi-heure,il
setraîneraitàsespiedsenlasuppliantdemettrefinàsessouffrances.–Oh,dit-elleensecouantlatête,jenemesouvienspas.Quandelleseretourna,ilpromitàDieudetéléphoneràsamèretouslesdimanchesjusqu'àlafin
desavie,siCandyvoulaitbiennepassepencherenavant.Ellerestadroite,maissonderrièreletentaittoujoursautant,sibienqu'ils'assitsursesmainspour
lesimmobiliser.Ilétenditlesjambesafind'atténuerleproblèmequisedéveloppaitentresesjambes.
–Ah,déclara-t-elle,ilfautquenoussautionslaquestionsuivante.–Pourquoi?Aufond,iln'avaitpasvraimentenvie,nisurtoutbesoindelesavoir.Candypivotaversluienavançantunehanchedanssadirection.Commeparréflexe,sesmainsse
libérèrentetsetendirentverselle.Illesretintaumomentoùilallaitlesposersursescuisses,justeau-dessusdesgenoux.
–Ils'agitdedireoùetquandnousavonsfaitl'amourlapremièrefois.Elleluioffritunpetitsourirecoquinquifitbattresoncœurdangereusementvite.Ilconnaissaitla
réponse.Ilsallaientfairel'amourmaintenant.Danslebureaudupatron.
5
Candy voyait d'étranges expressions se succéder sur le visage de Jared. Ses yeuxs'assombrissaient.Sarespirationsefaisaithaletante.Ilsemblaitsouffrir.
Un coup d'œil en dessous de sa ceinture lui apprit pourquoi. Une imposante virilité plusqu'évidentedéformaitsonpantalon.
Unfrissondeplaisirlaparcourut.C'étaitellequienétaitresponsable!ElleexcitaitJared!EtDieusaitqu'ill'excitaittoutautant.
–Ilyaunautreconseilbonusaprèscettequestion,annonça-t-elle.Ellen'attenditpasderéponse.Jaredsemblaitincapablededireunmot.–Sautez-le,luienjoignit-ilcependantd'unevoixrudeettranchante.–Non,c'estpeut-êtreamusant,fit-ellevaloirencliquantdessus.Tiens,enfait,c'estunevidéo.Encoreunpeuétourdied'avoirdécouvert combien son sourireplaisait à Jared, elle s'écartadu
bureauletempsqueleclipsecharge.MaissontalonsepritdanslachevilledeJaredetellevacilla,surlepointdeperdrel'équilibre.Oh
non!Ellenevoulaitpass'écroulercommeunsacdevantlui.Tandisqu'ellebattaitdesbraspourtenterdeconserversonéquilibre,ellesentitlesgrandesmains
deJaredsursataille.Puiselletombaassisesursesgenoux.Enpleinsursonérection.Uneérectiondesplusimpressionnantes,commeellel'avaitdeviné,nota-t-elleenlasentantcontre
sesfesses.–Merci,dit-elle,haletante.Cen'étaitpassachutesansgrâcequiluicoupaitlesouffle,ellenelesavaitquetropbien.Un son indistinct sortit de labouchede Jared, justederrière sonoreille.Elle s'avançait sur ses
genouxdansl'intentiondeselever,quandlavidéoattirasonattention.Ils'agissaitd'uncouplenudansunbain.L'hommeetlafemmesesavonnaientmutuellementeny
mettantbeaucoupdesoin.–Oh!lâcha-t-elletandisqueledésirluiétreignaitlebas-ventre.Elles'immobilisa.Ellen'osaitpasbouger,carelleignoraitcequ'ilvoulaitqu'ellefasse.Elle,elle
savaitcequ'ellevoulaitetelledevinaitquelecorpsdeJareddésiraitlamêmechose.Cependant,ellelesentaitsitenduqu'ellen'étaitpascertainequesoncerveaufûtd'accord.
Les jambes pendantes entre les siennes, elle croisa les bras sur sa poitrine le plus lentementpossible,évitantàtoutprixderemuer.Ellerespiraitleparfumtrèsmasculindesonafter-shave.Ellel'entendaitrespirer.Ellesentaitsesmusclesdurssouselle.
Sontorseluitouchaledos.–Qu'est-cequec'estqueça?jeta-t-ilencrispantlesmainssursataille.Ilavait lesmainssursaceinture.S'il lesdéplaçaitne fût-cequ'un toutpetitpeu, il toucheraitsa
peaulàoùsonchemisierétaitsortidesajupe.Candysepenchalégèrementetlutlalégendequiaccompagnaitleclip.Pour se détendre et redécouvrir le romantisme, rien de tel qu'un long bain moussant sensuel.
Prenez le temps d'explorer le corps de votre partenaire, tout en profitant des aphrodisiaques queconstituentl'eauchaudeetlesgelsdouchesatinés.
Lecouplesurl'écrannesemblaitpassedétendredutout.Lafemmeétaitassisefaceàl'homme,sursesgenoux.Ilss'embrassaientàpleineboucheetellepressaitsesseinshumidescontresontorse.Lamousse du bain avait beau dissimuler lamajeure partie de leurs corps, la vidéo atteignait sonobjectif.
Larendrefolle.LuifairerêverdeseretrouverainsimouilléeetglissantedanslesbrasdeJared.Lafemmesemitàbougerdehautenbas,formantdesvaguesautourd'eux.LarespirationhachéedeJaredetCandyemplissaitlebureaudeHarold.–Ilsontl'airdebiens'amuser,commenta-t-elle,incapablededétournerlesyeux.LesmainsdeJaredtressaillirentsursataille.Elleauraitjuréquesondésirpalpitaitlittéralement
contreelle.Ellen'avaitqu'uneenvie:seretourneretlesupplierdelapénétrer.Ellevoulaitavoirlamêmechosequecettefemmesurl'écran.
–Candy,ordonna-t-il,levez-vous.–Quoi?fit-elle,déçue.Pourquoi?–Parcequecen'estpasbien,expliqua-t-ilenlapoussantsansdouceur.C'estmal.Noussommes
danslebureaudeHarold.Malgré sa déception, elle s'amusa de la panique que trahissait sa voix. Et puis, sa réaction lui
faisaitplaisir.Aulieudeprendretoutcequ'ilpouvait,ilseretenaitaunomdeladécence.Desconvenancesdubureau.Dontellen'avaitpasétéloindefairefi.Elleavaitl'impressionque,commeelle,ilattendaitquelqu'un.Lafemmequisauraitreconnaître
l'hommequ'ilétait,derrièresabeautéetsonélégance,ets'yintéresser.Ehbien,cette femme,ceseraitelle,décida-t-elle.Pourun jour,pourunenuitouplus,ellen'en
savaitrien.MaisellevoulaitJared.Ellelevoulaitenelle.Sinonaujourd'hui,dumoinsbientôt.Trèsbientôt.
Àcontrecœur,elle le laissa la relever.Puisellepivotaetappuya lesgenouxcontre lessiensenrepoussantsescheveuxenarrière.
Ilfallaitqu'elleluiposelaquestion.–Vousavezenviedemoi,Jared?Ilhochalatêtesanshésitation.–Oui,reconnut-il.Depuislejouroùjevousairencontrée.Ellefrémit,lecorpsvibrantdedésir.–Voilàencoreunechosequimeplaît, chezvous.Le faitquevousm'appréciiezmais quevous
n'ayezrien:ait,riententépourautant.Elles'avançaetécartalesjambespourlesplacerdepartetd'autredecellesdeJared.–Moi,ajouta-t-elle,j'aienviedefairequelquechose.Toutdesuite.Ilneprononçapasunmot,nefitpasungeste.Ildemeuraassis,lesmainscrispéessurlesbrasde
sonfauteuil,lamâchoirecontractée.–Amoinsquevousnepréfériezentendrelaquestiononze,proposa-t-elle.
Elleespéraitdeluiunautrebaiser,unrendez-vous.Tantqu'ellen'auraitpasobtenuaumoinsl'undesdeux,elle resterait làdevant lui, toute la journées'il le fallait,à lire lesquestions idiotesdececonseilenlignechoisiparHarold.
–«Questiononze.Quelleestvotreodeurpréférée?»lut-elleenregardantpar-dessussonépauleElleallaitparlerd'herbecoupée,detartesentraindecuire,del'océan,quandilrépondit:–UneodeurdesexeetdeCandy.Voilàcequej'aimeraissentir.MonDieu!Elleledévisagea.Elledevaitavoirmalentendu.Non,àl'évidence,cen'étaitpaslecas.Ledésirquidéformaitsestraitsprouvaitquec'étaitbience
qu'ilavaitdit,cequ'ilpensait.Ellesesentitdevenirhumide.Siseulementellenesetenaitpaslesjambesaussiécartées!Quoique
délicieuse,labrûluredudésirétaitpresqueinsoutenable.Elleretiracesouhaituninstantplustard,lorsqu'ilposalesmainssursesgenouxetluiremontasa
jupejusqu'àlataille,ladénudantàl'exceptiondesapetiteculottequisetrouvaitàtrentecentimètresdesonvisage.
Sonsoufflelachatouillait.Lesjambestremblantes,ellesecambraenseretenantaubureaupournepastomber.
Aussi haletant qu'elle, il se pencha en avant pour s'approcher, ferma les yeux et inspiraprofondément.
–Mmm...fit-il.Jelesensdéjà.Candyauraitdûmourirdehonte,ellelesavait.Pourtant,ellenesentaitquedudésir,undésirfort
et brûlant, dans tout soncorps.Elle se sentait totalement femme,puissante.Ellen'avait jamais rienvécudetel.
QuandlenezdeJaredeffleurasonslip,ellelepritparlesépaules.Désespérée,ellesecramponnaavidementàsachemiseetrejetalatêteenarrièreengémissant.Jaredprenaitsontemps.Ill'examinaitlangoureusementet,duboutdespouces, traçaitdesmotifs sur sesbas, justeau-dessusdesgenoux.Uneoudeuxfois,sarespirationsetroubla.Hormiscela,ilsemblaitsemaîtriserparfaitement.
Elle, en revanche, était sur le point de perdre tout contrôle et de crier. Ou de le supplier. Oud'avancerleshanchespourquesabouchelatouchelàoùelleenavaitleplusenvie.
C'est alors qu'il se remit à parler sans la quitter des yeux, les doigts toujours légers, sans sepresser.
–Jepeuxvousgoûter,aussi?demanda-t-il.Etcomment!–Oh...oui!Jevousenprie.L'enthousiasme de Candy faillit causer la perte de Jared. Pour ne pas craquer, il respira
profondémentetremontalesmainslelongdesescuisses,au-delàdelalimitedesbas,jusqu'àsapeaunue.Elleétaitbrûlantesoussesdoigts,commeill'étaitlui-même.Ilneputretenirungrondementdedésir.
Dieu,qu'elleétaitbelle!Direquesescourbesvoluptueusesetsapeauclaireetdouceétaientpourlui, toutde suite...L'aperçuqu'il enavait eu toutà l'heure sous sa jupene lui rendaitpas justice.Àprésent,exposéedevantlui,elleétaitaussibellequ'ellesentaitbon.
Sonparfumfleurisemêlaitàceluiplusmusquédesondésir.D'undoigt,ilécartaladentellenoireetlamaintintsurlecôté,contrel'intérieurdesacuisse.Elle
l'encourageaitpardepetitscrisetenfonçaitlesdoigtsdanssesépaules,allantjusqu'àlepincer.Dupouceetdel'index,ilécartaseslèvresetsesbouclesblondes.
Cettefois,cefutluiquigémit.Seigneur!Elleétaitmagnifique.Ethumide.Plusqueprête.Ilpassaleboutdelalanguesursonsexe.Sachaleur,songoûtaciduléluifirentfermerlesyeux.
Aufonddelui,ilimaginaitcemomentdepuisdessemaines.C'étaitmieuxencorequetoutcedontilavaitrêvé.
UnsursautagitaCandy,uncriaigus'échappadesabouche.Sans laregarder, il la léchaencoreune fois, plus longuement. Cette fois, elle étouffa le témoignage de son plaisir ; elle avait dû serappeleroùellesetrouvait,sesouvenirquelaportedubureaudeHaroldétaitbienmince.
Ilaccélérasescaresses,en rythme,enfouissant la langueenelleavantde la retirer. Il sesentaitentouréparelle,prisonnierdesescuisses,sesseinsau-dessusde la tête.Tandisqu'il lagoûtait, luifaisaitl'amourdesalangue,elletirasifortsursachemisequ'ellelasortitdesonpantalon.
Illapénétraplusprofondémentetécartadavantagesonslip,tandisqu'ilplaquaitl'autremainsursesfesses.Ilensuivitlalignejusqu'àcequesondoigtrejoignesalangue,etlesintroduisittousdeuxenelle.
Elletressautaitetsetordait,tropprèsdejouirsanslui.Àregret,ilretirasaboucheetsamain,prituneinspirationetritdoucementdesesprotestations
étonnées.Ilselevaensepassantlalanguesurseslèvres.–Jeviensdemesouvenirdequelquechose,expliqua-t-il.–Quoi?demanda-t-elle,haletante,lesyeuxbrillants.Comme il s'était levé et qu'elle n'avait plus le soutien de ses épaules, elle s'était de nouveau
appuyéeaubureau.–Vousavezditquevousaimiezquel'onvoustouchelesseins:c'estcequej'auraisdûfaire.Ellesecoualatêteavecunefrustrationmanifeste.–Cequevousfaisiezmeplaisaittoutautant.Enguisede réponse, Jaredposa lesmains sur ses seinsdont il caressa lespointes à travers le
chemisier.–Mmm...fit-elleenfermantlesyeux.Celaaussi,c'esttrèsbon.Ilétaitbiend'accord.Plusvitequ'ilne l'auraitcrupossible, ildéboutonna lechemisierblancet
glissalesmainsdessouspourcouvrirsesseins.Elleportaitunsoutien-gorgededentelleblanche,quicontrastaitaveclenoirdesaculotte.–Vous êtes une rebelle, commenta-t-il en faisant rouler unmamelon entre ses doigts.Vous ne
portezpasdessous-vêtementsassortis.–J'ai commencé parmettre un slip, expliqua-t-elle les yeuxmi-clos.Ensuite, jeme suis rendu
comptequejenepouvaispasmettredenoirsousunchemisierblanc.–Alorsvousn'êtespasrebelle?lataquina-t-ilenluiécartantlesjambespourpouvoiryglisser
lescuisses.–Est-cequefairel'amourdanslebureaudemonpatronfaitdemoiunerebelle?Il se pressa contre elle, non sans regretter que son chemisier retombé entre eux lui couvre la
poitrine. Ce qu'elle venait de dire le fascinait. Manifestement, c'était ce qui allait arriver, maisl'entendreledireétaitfollementexcitant.
–C'estcequenoussommesentraindefaire?Nousfaisonsl'amour?–Enquelquesorte.Il fitdescendresonsoutien-gorgepour révéler l'undesesseinsbien ronds.Puis ilenhappa la
pointeroséeentreseslèvresetlasuçadoucement.–Délicieux...commenta-t-il.IlsentitCandyenfouirlesmainsdanssescheveuxetlestirerunpeu.
Ils'écartalégèrement.–Quefaudrait-ilquenousfassionspourfairel'amourplusque«enquelquesorte»?Ilpromena la languesur sonsein, le longde ladentelledu soutien-gorge. Il s'obligeait àaller
lentement, à garder le contrôle, au lieu de lui arracher tous ses vêtements et de plonger dans sadouceurcommeilenavaitenvie.
Elle fit descendre une main le long de son corps pour le caresser à travers son pantalon. Ilressentitcommeunedéchargeélectriquedanstoutlecorps.
–Candy?–C'estlàquevousaviezenviequel'onvoustouche,n'est-cepas?Ilhochalatêteenguisederéponse.–Alors jevaisvous toucher.Etquandj'aurai fini,nouspourronsvraimentfaire l'amour :vous
viendrezenmoi.Oui,oui,ouietoui!–Sic'estcedontvousavezenvie...–Devoustoucher,oudevoussentirenmoi?Elleimmobilisasamain.Bonsang,elleletuait.–Lesdeux,précisa-t-il.–Oui,c'estcedontj'aienvie.Icietmaintenant.Ilallaitconvenirquec'étaitl'idéedusiècle,maiselleposalamainsursaceintureetladéboucla
sansluilaisserletempsdeprononcerunmot.Desesdoigtsagiles,elledéboutonnasonpantalonetouvritsabraguette.
–Trèsefficace,murmura-t-il.Ellesourit.–L'efficacitéautravailentraîneungaindeproductivité.Il rit,mais son rire se fondit engémissementquandelleglissa lamaindans sonpantalonet la
refermaautourdelui.Etlaserra.Ilrespiraitdeplusenplusvite.Enlecaressantsurtoutesalongueur,elleouvritdegrandsyeux.–Oh...fit-elle.Impressionnant.Lemieux,c'étaitqueriennel'obligeaitàdirecela.Une autre lui aurait dit la même chose, il ne l'aurait pas crue sincère. Mais pas Candy. La
meilleureactricen'auraitpufeindreleplaisirfrancquisepeignaitsursonvisage.L'idéequ'ilpouvaitluifaireconfianceluitraversal'esprit,justeavantquetoutepenséerationnelle
neluiéchappe.–C'estbon?s'enquit-elle.De plus en plus vite, elle promenait les doigts de haut en bas et de bas en haut, en de longues
caresseslégères.Sic'étaitbon?Elleétaittrèsendessousdelavérité.Siellecontinuaitainsi,ilallaitfiniravantd'avoircommencé.–Oui,mais...Elledescenditjusqu'àsestesticules.–Candy,je...MonDieu!Voilàqu'elleavaitlesdeuxmainssurlui.–Oui,Jared?Ilseforçaàparler.
–J'aiunpréservatifdansmonportefeuille.Jevaisleprendre.Ellesefigea.Ils'affola.Sielledisaitnon,ilallaitsemettreàpleurercommeunbébé.Elle ôta les mains de son pantalon et les pressa sur son torse. Puis, de ses lèvres chaudes et
pleines,elledéposaunbaisersursajoue.Apartsamère,aucunefemmenel'avaitjamaisembrassésurlajoue.Uneétrangetendressel'envahit,apaisantl'urgencedesondésir.IlattenditqueCandyluidisequoi
faireensuite.Sielleavaitchangéd'avis,ilrespecteraitsadécision.–Votreportefeuilleestdansquellepoche?Ellen'avaitpaschangéd'avis.Génial.–Lagauche.Iltendaitdéjàlamainlorsqu'ellel'arrêta.–Non,dit-elle.C'estmoiquivaisleprendre.Elle se mit en devoir de fouiller dans sa poche, touchant ici, tâtant là par petits coups qui le
rendaientfou.Elletiraenfinsonportefeuilleensouriant.–Quelcompartiment?–Aucuneidée.Ildevaitêtredansuncoin,entraindeprendrelapoussière.Il regarda Candy inspecter son portefeuille. Elle s'interrompit pour regarder son permis de
conduire.–Vousvérifiezquejesuisbienquijedis?demanda-t-il,amusé.–Jevoulaissavoirvotreâge.Trenteetunans,sijecomptebien.Etpuisjen'aipasrésistéàl'envie
deregardervotrephoto.Vousêtesparfait,commetoujours.Ç'auraitdûêtreuncomplimentmais,àlafaçondontellefronçaitlenez,onavaitl'impressionque
cen'étaitpasunebonnechose.–Çanevousplaîtpas?–Si.J'aimebeaucoupvotrefaçond'êtreimpeccabletoutletemps.Maisfigurez-vousqu'iln'estpas
faciled'êtreassiseàcôtédevous,expliqua-t-ellealorsqu'elletrouvaitenfinlepréservatif.Moiquiaitoujoursl'airden'importequoi,jenepeuxpasrivaliseravecvous.
L'airden'importequoi?C'étaitainsiqu'ellesequalifiait?– Moi, assura-t-il en écartant les boucles blondes qui lui barraient le visage, je vous trouve
superbe. Vos courbes voluptueuses et votre intelligence forment un mélange détonant. Vous êtessublime,Candy.Etmaintenant,passez-moilepréservatif.
Elle le regarda avec un mélange d'incrédulité et de quelque chose qui ressemblait fort à del'espoir. Elle savait quand les hommes mentaient, quand ils lui servaient ce qu'elle avait envied'entendre.Ilsluiavaientsisouventdébitédescomplimentsvidesquin'étaientdestinésqu'àlamettredansleurlit...
Jared,lui,disaitlavérité.Etillatrouvaitintelligente.Siellen'avaitpasdéjàeul'intentiondecoucheraveclui,celaauraitsuffiàladécider.–Jem'enoccupe,décréta-t-elleenouvrantlepetitpaquetd'aluminium.LeregarddeJareds'assombrit.–D'accord,maisavant...Ilremontasoudainlesmainssursescuisses.Enunclind'œil,illuiôtasapetiteculottequitomba
àterre.Illaissauninstantlamainsursesfessesnues,avantdelaretirer.
Laboucherenduesècheparl'impatience,ellelepritet,lesdoigtstremblants,semitendevoirdedérouler le préservatif. Elle avait eu raison d'être impressionnée par la taille de son sexe. En lamatière,Jaredn'étaitpasàlatraîne.Poursedistrairedecettepensée,ellepassadenouveaulesmainssurluietpressauninstantsapeaubrûlante.
Illuifalluts'yreprendreàtroisfoispourparveniràdéroulerlelatex.Quandelleyparvintenfin,ellerejetalescheveuxenarrièred'unmouvementdetête.
Jaredlasurpritenluiprodiguantunlongbaiserbrûlant,quiachevadeluifaireperdresaréserve.Toutenluitenantlevisageentresesmains,iloscillaitcontreelle.
–Maintenant,lesupplia-t-elle.Jet'enprie.Sansprévenir, il achevade remonter sa jupeet introduisitundoigtenelle.Un frémissement la
parcourut.–Tuesbienhumide,constata-t-il.Prêteàmerecevoir?Depuisl'instantoùilsétaiententrésdanscebureau,oui.–Ohqueoui,assura-t-elle.Illafitreculerjusqu'àlatabledeHarold,dontellesentitlefroidsursonderrière.Puisilluifit
écarterlesjambesetlapénétrad'uncoupdereinsrapide.Ill'emplissaittotalement,l'étirait.–Oh,oui!necessait-ellederépéter.Ilsrestèrentainsiplusieurssecondes.Ilbaissaitlatête,elleenfonçaitlesonglesdanssesbras.Elle
sentaittoutesalongueurpalpiterenelle,etenvoulaitplusquecetavant-goûtpresquefrustrant.Ildutavoirlamêmeidéecarilsemitàbouger.Lentement.Àentreretsortir, jusqu'àcequ'elle
laisse retomber ses bras et jette la tête en arrière. Elle n'avançait pas les hanches pour venir à sarencontre,maisattendaitsesva-et-vientlangoureuxetprofonds.Ilsepenchapourluidonneruncoupdelanguesuruntéton.
Ellesentaitàpeinelafroidesurfacedelatable.ElleenroulaunejambeautourdecellesdeJaredafindenepastomberquandilaccéléra.
Détendue jusque-là, elle se raidit lorsque, d'un geste vif, il la retint de ses deuxmains sur sesfesses et poussa plus fort pour pénétrer plus loin en elle, presque brutalement. Elle semordit leslèvres pour réprimer un cri. Leurs souffles hachés se mêlèrent tandis que Jared les conduisaittoujoursplusprèsdeladélivrance.
Peut-être aurait-elle dû lui demander de ralentir, comme s'ils devaient savourer cette premièrefoisensemble.Toutefois,soncorpsn'étaitpasdecetavis.EllesemitàavancerleshanchesaurythmedescoupsdereinsdeJared;ilsserejoignaientavecunpetitbruitdeclaques.
CefutcebruitquidéclenchalajouissancedeCandy.Cebruit,etl'expressionduvisagedeJaredquandilfutemportélepremier.Elleseraccrochaàlatableetsentitsesfrissonssejoindreauxsiensalorsqu'ilssurfaientsurlavagueduplaisir.
Cetorgasmeviolent,dur,presquedouloureuxluiarrachauncri.Desfrissonsrépétésremontaientlelongdesacolonnevertébrale.
Incapabledebouger,ellerestasidéréeparl'intensitédesaréaction.Décidément,ilétaitfort.Ilselaissaallercontreelle,haletant.Sonpoidsfaillitlafairebasculerenarrièresurlebureau.–Jetombe!s'écria-t-elle.Encherchantàserattraper,elleheurtal'ordinateurdelamain.LesbrasdeJaredlaretinrentdanssachute.–Désolé.Il recula et se retira d'elle, lui laissant une impression de vide qui lui fit fermer les yeux une
seconde. Elle aimait le sentir en elle, grand et fort, empli de désir pour elle, et regrettait d'avoirdépassécestade.Maisilcontinuadel'embrassertendrementsurlajoue.Etl'expressiontriomphanteetdétenduequ'ilaffichaitluiallaittoutaussibien.
Ellerajustasajupeetlalissa,undemi-sourireauxlèvres.–Bonsang,dit-il,j'aipeineàcroirequenousayonsfaitçadanslebureaudeHarold...–Oh,moi,jen'aiaucunmalàycroire.D'ailleurs,j'aiunemarquesurlesfessesquileprouve.L'inquiétudequisepeignitsursonvisagelafitfondre.
–Çava,poupée?murmura-t-il.Ellehochalatête.Devait-elleconsidérer«poupée»commeuntermed'affection?–Çavatrèsbien,affirma-t-elle.–Nousdevonsavoirperdulatête,observaJaredenluiplaquantunnouveaubaisersurlefront.Et
puis,qu'est-cequejevaisfairedecepréservatif,maintenant?LejeterdanslacorbeilleàpapierdeHarold?
Bonnequestion.Elleconsidéralepréservatifd'unairperplexependantqu'ill'ôtait.–Tuvasdevoirlemettredanstapoche,jecrois,conclut-elle.Sonairhorrifiélafitrire.–Etlepromeneravecmoitoutelajournée?–Non.Justeletempsderegagnertonbureaupourlejeterdanstapoubelle.–Lafemmedeménagevameprendrepourunpervers.Candyavaitcommencédereboutonnersonchemisier.–Ehbien,tun'asqu'àl'envelopperdansdesmouchoirsenpapier,suggéra-t-elleenluitendantla
boîteposéesurlecoindubureaudeHarold.Tiens.Ilenpritsixetemballalepréservatifsanscesserdegrimacer.–Disonsquec'estlarançondelaspontanéité,marmonna-t-il.Commeillacoinçaittoujourscontrelebureau,elletentadesedégageraumomentoùilmettaitle
petitpaquetdanssapoche.Loindelalaisserfaire,illaretintparlebras.–Oùvas-tu?–Ramassermapetiteculotteparterre.Elles'attendaitàlevoirsourire;iln'enfitrien.–Jepeuxtevoircesoir?s'enquit-ilsanslalâcher.Cefutellequisourit,incapabledeseretenir.Nonseulementilluidemandaitunrendez-vous,mais
enplus,ilsemblaits'inquiéterdesaréponse.–Oui.Maislaisse-moirécupérermonslipavantquenousréussissionsànousfairesurprendre.Aumêmeinstant,onfrappaàlaporte.–Commentçasepasse,ici?tonnalavoixdeHarold.
6
– Nom d'un chien ! lâcha Jared en reboutonnant son pantalon et en s'éloignant de Candy, seprenantlespiedsdanslefauteuilaupassage.Nousn'avionsmêmepasferméàclé.
Ilétait fichu.Haroldsouhaitaitqu'il règlesesdifférendsavecCandy,pasqu'ilcoucheavecelle.Surtoutpendantlesheuresdebureau.
Leboutondelaportetournaitdéjà.UnregardàCandyluirévélaqu'ellerestaitfigéed'horreur,lescheveuxdans tous les sens, sonchemisierboutonnéde travers formantun troubéantet révélant lapeauclairedesonventre.
Niluiniellen'avaitremissaveste.L'odeurdouceâtredusexerégnaitdanslapièce.Ilpréféraitnepaspenseraupréservatifdanssapoche.
–Euh...trèsbien!lança-t-il.Accordez-nousencorecinqminutes,Harold!LapetiteculottededentellenoiredeCandygisaittoujourssurlesol.–Ramassetonslip,luichuchota-t-il.
ElleétaitentraindesebaisserquandHaroldrenonçaàouvrir.–Ah?fit-il.Vousn'avezpasencorefini?–Pastoutàfait!Jaredremitsavesteetsepassalesmainsdanslescheveuxpourserecoiffer.Candyenfonçasaculottedanslaceinturedesajupe.–Trèsbien.Maisprévenez-moidèsqueceseraterminé.Surquoi,Harolds'éloignadanslecouloirensifflotant.–Bonsang,onl'aéchappébelle...–Surveillelaportependantquejeremetsmaculotte,lepria-t-elleenlasortantdesaceinture.Ill'imaginasurunpiedtandisqueHaroldouvraitlaporteetpassaitlatêtedansl'entrebâillement.–Mets-laplutôtdanslapochedetaveste,pourl'instant.Elleledévisagea,stupéfaite.–Beurk!Jenevaispaspasserlerestedelajournéeenbasetporte-jarretellesmaissansculotte!
protesta-t-elle. Ce serait très inconfortable, et j'aurais l'impression que tout le monde serait aucourant.
Ellesedéchaussaetenfilarapidementsonslip.Ill'imaginaassiseàsonbureausansriensoussajupe.Personnenelesauraitsauflui.Cettepensée
suffitàréveillersondésir.Candyremitseschaussuresetsaveste.–IlfautquenousfinissionslequestionnaireavantleretourdeHarold,rappela-t-elle.Exact. C'était la raison de leur présence ici. Curieusement, cela lui était complètement sorti de
l'esprit.–Candy,iln'yaplusriensurl'écran,annonça-t-il.Elleseretournavivement.–Quoi?Oh,monDieu!Nousl'avonsdébranché.Ilsavaientsibiensecouélebureauquecelan'étonnaitpasvraimentJared.–PourquoiHaroldneseservait-ilpasdesabatterie?dit-iltoutdemême.C'eststupide.Candyrebranchaleportableetleredémarra.Pendantcetemps,Jaredselaissaitdistraireparson
petitderrièresexyquiremuaitenfonctiondesesgestes.–C'estpeut-êtreaussibien,remarqua-t-il.Nouséchapponsàlasuitedecesquestionsidiotes.Nous
n'auronsqu'àdireàHaroldquesonordinateuraplanté.Commeellenesemblaitpasconvaincue,illapritdanssesbrasetluidonnaunlongbaiserjusqu'à
cequ'ellesedétende.–Mmm...fit-elle.–Tum'enlèveslesmotsdelabouche.Ils'arrêtaquandelleessayadeselibérer.–Septheurescesoir?proposa-t-il.Jepasseteprendre?Ilnelalaisseraitpassortirtantqu'elleneseseraitpasengagéeàlerevoir.–Entendu.–Sorslapremière.JevaischercherHaroldpourluidirequenousavonsrésolunosproblèmeset
quenoskarmassontaubeaufixe.Ellesouritlorsqu'ilss'immobilisèrentdevantlaporte.–J'aimebientonkarma,lança-t-ellesurletondelaplaisanterie.–J'enaiencorepleinenréserve,promit-il.Incapablederésister,illuipassalamainsurlesfessesetglissaundoigtentresesjambes.
Ellebattitdespaupières.–Oh,arrête,Jared,protesta-t-ellenéanmoins.–Désolé,mentit-il.IlouvritlaporteetCandy,quis'apprêtaitàsortir,setrouvanezànezavecHarold.–Oh!Harold!Elle devait avoir l'air bien coupable. D'ailleurs, leur patron les dévisageait avec un peu trop
d'attention.–Toutvabien?–Absolument.Formidablement.Elleseraclalagorgeetsepassalamaindanslescheveux.–Quelle merveilleuse idée vous avez eue, Harold. Cette séance de conseil nous a permis de
surmonter les obstacles qu'il y avait entre nous, et nous a... conduits à un autre niveau decompréhensionmutuelle.
EllesetutenentendantJaredtousserpourmasquerunfourire.Haroldsemblaittoujoursintrigué,maisilsourit.
–Alors,vousavezfinilaséance?CefutJaredquirépondit.–Pour tout vous avouer, nous étions à deux questions de la fin quand votre portable a planté,
Harold,raconta-t-ilenhaussantlesépaules.Ducoup,nousn'avonspaslecertificatfinal.CandymanœuvraitdesonmieuxpourcontournerHaroldsanstouchersonpantalondecuir.–Quoi?Pasdecertificat?Haroldfitlamoue.Chezunhommeayantpassélacinquantaineetaucrânepassablementdégarni,
cen'étaitpastrèsséduisant.–Alorsqu'est-cequimeprouvequevousavezbien suivi la séance?Vouspourriezaussibien
avoirpassélesdeuxdernièresheuresàjouerauxéchecsenligne.Aupokerdéshabilleur,plutôt.Candy,quine trouvait rienàdire,s'éloignadequelquespas,non
sansremarquerquedescurieuxsortaientlatêtedeleurbureau.–Jevousgarantisquenousn'avonspasjouéauxéchecs,affirmaJaredavecleplusgrandsérieux.
D'ailleurs,vousverrezlesrésultatsquandnousvousrendronslacampagneCroc'Chocolasemaineprochaine.Nousallonscommencerd'ytravaillerdèscesoir.
–Cesoir?Vousalleztravaillertard?Harold dressa l'oreille à la perspective de voir des employés faire des heures supplémentaires
sanscompensation.–Oui.Nousypasseronstoutelanuits'illefaut.Ungloussements'échappadelabouchedeCandyavantqu'elleaitpuleravaler.–Çava,Candy?s'inquiétaHaroldensetournanterselle.Ellen'osaitpasregarderJared.Elleclignadesyeuxetposaunemainsursoncou.–Àvraidire,pastrèsbien.J'aiquelquechosedanslagorge.Jevaisboireunverred'eau.Sansattendrederéponse,lesjambestremblantes,ellefilaauxtoilettes.Jan, qui travaillait à la comptabilité, arrivait dans le couloir avec une pile de courrier. Elle
emboîtalepasàCandy.–Alorsc'étaitcomment,laséancedeconseilenlignemabouledeHarold?CommeJanavaitétél'unedesraresfemmesdechezStratfordMarketingàêtregentilleavecelle,
ellenepouvaitl'envoyerpromenercommeelleenavaitenvie.–Pastoutàfaitaussidébilequejel'auraiscru.Janrejetasescheveuxnoirspar-dessussonépauleetsourit.
–Aumoins, tuasdûlafaireaveccecanondeJaredKincaid.Avecmaveinehabituelle,Haroldm'auraitcolléletypeleplusmochedubureau.
Zut!Voilàqu'ellepiquaitunfard.Ellesentaitlerougeluimonterauxjoues.–Bah,ilfautfairecommesic'étaituntravailcommeunautre.Mouais...Enfin,toutdépendaitdutravailquel'onfaisaithabituellement.–EtJared,ilestcomment?Aussicoolqu'ilenal'air?Cooln'étaitpaslemotqu'elleauraitchoisi.– Il a été très... accommodant, assura-t-elle en s'étranglant sur ce qualificatif. Excuse-moi, Jan,
ajouta-t-elledevantlestoilettes.J'aimeraismelaverlesmains.Jans'arrêtaàcôtéd'elle.–Pendantquetuyes,profites-enpourarrangertonchemisier,luiconseilla-t-elle.Ondiraitqu'il
s'estmistoutdetraverspendantvotreséancedeconseil.Et,avecunclind'œil,elles'éloignadanslecouloir.Candy baissa les yeux et découvrit, horrifiée, qu'un énorme trou au milieu de son chemisier
révélaitunebonnepartiedesonventre.DirequeHaroldavaitparunerienremarquer...Peut-êtreperdait-illavueenmêmetempsquesescheveux.Ellerajustasonchemisieretpoussalaporte,ensedemandantdanscombiendetempsledernier
employéquitteraitlesbureauxcesoir.Elleenvisageaitsérieusementdeseterrerdanslestoilettesjusque-là.
Jarednesavaitpluscequ'ilfaisait.Toutavait semblé tellementsimple toutà l'heurequand,àdeminus,Candyet luigémissaientà
l'unissondanslebureaudeHarold.Désormais,leschosesétaientbienpluscompliquées.Elleavaitpassé le restede la journéeà l'éviter.Les sentimentscontradictoireset troublantsqui
l'assaillaientl'avaientempêchédetravailler.Dessentimentsdontilseseraitbienpassé,d'ailleurs.DessentimentsàcausedesquelsilsetenaitsurlepasdelaportedeCandy,àtranspirersousson
manteaudelainecommesionétaitenjuillet.Ensonnantàlaportedesonappartement,ilsedemandapourquoielleavaitacceptédelevoirce
soir.Etpourquoi,luiaussi,ilavaitacceptédelavoircesoir.Ilnesavaitpaspluscequ'ilvoulaitquecequ'ellevoulait.
Hormiscoucherensemble,biensûr.Sid'ailleurselleenavaittoujoursenvie.Elleluiouvritavecunsouriretimide.–Salut,fit-elle.MonDieu ! Elle portait un jean quimoulait parfaitement les courbes de ses hanches et de ses
fesses. Et un col roulé rouge qui se tendait sur ses seins, et remonta presque jusqu'à son nombrilquandellesepassalamaindanslescheveux.
Apercevoirainsisapeaul'étourditetéveillasondésir.Etsapossessivité.IlvoulaitêtreleseulàvoirlapeaudeCandy.
Elleportaitlemêmepull,lejourdeleurrencontre.Illuifaisaitlapeaudorée.Elles'étaitmissurleslèvresuneespècedebrillantquileurdonnaitl'airmouillées,etilavaitenviedeledévorerbaiseraprèsbaiser.
Rompantlesilencegêné,ilparvintàarticuler:–Salut.Tuestrèsbelle.
Quelcomplimentoriginal!–Merci.Tuveuxentrerou tuasprévuquenoussortions?demanda-t-elleenmettant lesmains
derrièreledosetensebalançantd'avantenarrièresursespiedssisexydanscespetitesbootsnoires.–Àvraidire,ilfautquenousyallions.J'aiorganiséquelquechosepourledîner.Net'enfaispas,
c'estunendroitdécontracté.Ettoutprèsd'ici,parchance,puisqu'iln'habitaitqu'àvingtminutesàpeinedechezCandy.–Ah,trèsbien.Jeprendsmonmanteau.Entre,lepria-t-elleendisparaissantdanssonappartement.Faut-ilquejeprenneledossierCroc'Choco,ouenas-tuunexemplaire?La naïve. Elle croyait vraiment qu'ils allaient travailler ? On l'avait traité de toutes sortes de
chosesaucoursdesavie,maisjamaisd'imbécile.Unhommeassezstupidepourparlermarketingduchocolatalorsqu'ilseretrouveraitseulchezluiavecCandyAppletonserait...neseraitpasJared.
–J'enaiunexemplaire,assura-t-il.Dansuntiroiraubureau.En pénétrant dans le salon, il se sentit agressé par l'excès demotifs floraux. C'était une vraie
prairiequipoussait ici!Desimprimésquin'allaientpasdutoutensemblecouvraientuncanapé,unconfident,unfauteuilrembourré.
Descoquelicotsd'unrougecriardgrimpaientsurlesrideaux,ettouteslestablesjusqu'aumoindreguéridonétaientcouvertesdepetiteschosesdontilignoraitlenom,commedeminusculesfauteuilsenosiersurlesquelspoussaientdesplantes,ouencoredescharrettesenboisminiatures.Unsaladierdecitronsétaitposésurlatablebasseetlabouledefourrureorangeàcôtéétaitsansdouteunvraichatendormi.
À l'idée de ces rideaux à coquelicots dans son appartement, il frémit. Il ne voulait passpécialement qu'elle vienne habiter avec lui, d'ailleurs.Mais l'amour ne s'étendait pas aux tentureshideuses...
L'amour?Qu'est-cequec'étaitquecettehistoire?Ilnel'aimaitpas,ellel'intéressait.Ilavaitenviedemieux la connaître. Il admirait énormément ses seinset sonesprit,mais celan'avait rienàvoiravecdel'amour.
Si?Elle enfila un manteau poil de chameau particulièrement pelucheux, dont le col garni d'une
incroyablequantitédefaussefourrureblancheluiengloutissaitlevisage.Illareconnaissaitàpeine.Elleluisourit.–Je suis prête, annonça-t-elle d'une voix de sirène un peu haletante.Quelque chose ne va pas,
Jared?–Non,pasdutout.Pourquoi?Ellehaussalesépaulesetilcrutquesonvisageallaitdisparaîtretoutàfaitdanslafourrure.–Tuasl'airunpeusérieux.J'avaispeurquetusoisgênéparcequenousavonstraînassédansle
bureaudeHarold.Traînassé?C'étaitinsultant,non?–Jenediraispas traînassé,corrigea-t-il.Et jenesuispasgêné.Jenesuis jamaisgêné.Surtout
aprèsavoirétésibienavectoi.Sic'étaitàrefaire,jelereferaistoutdesuite.Ilavaitconsciencedehausserleton,maisiln'ypouvaitrien.Traînassé...Nonmais!Candyposasapetitemainchaudesursajoueetlacaressadupouce.–Moiaussi,jelereferais,murmura-t-elle.Sacolèresedissipaaussitôtcommeparmagie.
–Tantmieux,grommela-t-il.Candy commençait à comprendre que, sous son apparent sang-froid et malgré les paroles
cinglantesquiluiéchappaientparfois,ilavaitdessentiments.Vingtminutesplus tard,enentrantchez lui,elledécouvritquec'étaitégalementun incorrigible
romantique.Ilavaitrecréésonidéed'unesoiréeparfaiteenajoutantsondétailàlui:unfeudecheminée.Seigneur.Siellen'enavaitpasdéjàétésiprès, lavuedesdeuxcouverts,de labouteillemiseà
rafraîchirdanslaglaceetdesbougiesl'auraitàcoupsûrfaitcraquer.Elleavaitpresquel'impressiond'êtreentraindetomberamoureuse.
Ce qui était pure folie puisque, en théorie, ils ne devaient partager qu'une chose : une relationsexuelleaussidéchaînéequedélicieuse.Etvoilàquecefouavaitécoutécequ'elleavaitdit!Hormisson beau-père, elle ne voyait pas quel homme avait pu l'écouter quand elle parlait de choses quin'avaientpastraitautravail.
Entoutcas,Dean,sonex-mari,nel'avaitjamaisfait.–Oh,Jared,tun'auraispasdûtedonnertoutcemal.N'empêchequ'elleétaitraviequ'ill'eûtfait.–Celanem'apasdonnédemal,affirma-t-il.Pourunhommequiprétendaitnejamaisêtregêné,ilréussissaituneremarquableimitation.Etil
n'enétaitqueplusbeau.Ilportaitunpantalonnoirdécontractéetunechemisebleucielquifaisaitparaîtresesyeuxbleus
encoreplusclairs.Ilavaitunstyletoujoursimpeccableetdiscret,quifaisaitqu'ilétaitélégantentoutesituationsansjamaisavoirl'airdesepomponner.
Ilprit la télécommandeetallumalachaîne.Leshaut-parleurssemirentàdiffuser lesaccordsdunemusiquedouce.Ellesentitsesjambesmenacerdesedérobersouselle.Ils'étaitmêmesouvenuqu'ellevoulaitdujazz.
Lorsqu'il lui tint sachaisepourqu'elle s'asseye, elleavisa lespâtesquiattendaientdansunplatsousunecloche.S'ilavaitfaitcuirequelquechosedemangeable,ellepourraitbiennejamaisrepartir.
–C'esttoiquiasfaitça?–Pff,non.Jenesaispasfairelacuisine.J'aicommandétoutçaaurestaurantitalienducoin.Ils'assitenfaced'elle.–Ettoi,reprit-ilavecuncurieuxempressement,tusaisfairelacuisine?–Lessandwichsdebeurredecacahouèteetdeconfiture.Çacompte?–Moi,annonça-t-ilfièrement,jevaisjusqu'auxomelettes.Impressionnant.Poursapart,ellen'avaitjamaisdépassélestadedesœufsdurs.–Jesuiscapabledefairebouillirdessaucissespourfairedeshot-dogsetderéchaufferuneboîte
demaïs,surenchérit-elle.Ilsrirentdeboncœurtandisqu'ilservaitlevin,lespâtesetlepain.Àlapremièrebouchée,elle
remercia silencieusement le chef inconnu.Comme elle avait passé lamajeure partie de l'heure dudéjeunerterréedanslestoilettes,ellemouraitdefaim.
Auboutdequelquesinstants,elledevina:–Nousn'allonspastravaillersurlacampagneCroc'Choco,si?Illevalenezdesonassiette.–Nous nous y mettrons – un peu avant la date où il faudra la rendre à Harold, promit-il en
souriant.Elleavaitcraintqu'ilnedisequelquechosedecegenre.Enfin,pourêtre toutà faithonnête, sa
réponseluifaisaitsurtoutplaisir.–Jared,jecroisquenousdevrionsaumoinsessayerdetravaillerunpeudessus.Elles'efforçaitdeparlerfermement,maisavaitconscienced'échouersurtoutelaligne.Ilnecessaitdesourire.Dieu,qu'elleaimaitsonsourire!Aubureau,ellenel'avaitjamaisvuaussi
détenduqu'encemoment.Mieux,songea-t-elleavecunplaisirenivrant,c'étaitellequifaisaitnaîtrecesouriresursonvisage...
–D'accord,concéda-t-ilavantdeboireunegorgéedevin.Cherchonsdesslogansenmangeant.Qu'est-cequirimeavecCroc?
–Toc,phoque,cloque,bloc...Elles'appuyaaudossierdesonsiègeenmordillantsonpain.–Voyons...Unphoqueinstallésurunblocetsouffrantdetocscroqueduchocolat...Illuijetaunregardcinglant.–EtChocorimeavectropbeau,ajouta-t-elleensouriant.–Onparledelapub,Candy,pasdemoi,rappela-t-il.Elles'esclaffadevantsonairpince-sans-rire.–Tropbeauetmodeste,alors?letaquina-t-elle.–Jesuisuneassezbonnepioche,pasvrai?Cettefois,elledécelaquelquesfaillesdanssonsérieux.Salèvretremblait,amorçantunsourire.– Je le sais bien, répliqua-t-elle. Je t'ai demandé pourquoi personne ne t'avait encore mis le
grappindessus,tuterappelles?–J'attendaispeut-êtrequelafemmedemavietrouvecommentm'attraper...Avecunfiletdepêche?desmenottes?Enfaisantl'amourfantastiquement?Candyespéraitbientrouverlasolution,carellecommençaitd'avoirenviedegarderJaredpour
elle.–Alorsmettonsqu'unefemmeaitenviedeteretenir.Commentfaudrait-ilqu'elles'yprenne?Elles'efforçaitdeconserveruntonléger,maisneputempêchersavoixdetremblerunpeu.Ilposasafourchetteetladévisagead'unregardperçantquiluidonnaenviedesetortiller,malà
l'aise.–Ensecontentantd'êtreelle-même,jecrois,etenmelaissantêtremoi-même.Ilhaussalesépaulesavantd'ajouter:–Ondiraitunesitcomdefind'après-midi,maisc'estlavérité.Jeneveuxpasjouer.Jeveuxune
véritablecompagne,uneamie.Illevasonverreenunsalutironiqueetparlad'unevoixpluslégère.–C'estunpeuridicule,non?–Non,assura-t-elleensecouantvivementlatête.Non,pasdutout.Je...J'aiétémariée.–Ahbon?fit-il,surpris.–Oui,confirma-t-ellesansparveniràsourire.Deanétaitmonpetitamiau lycée.Çan'a jamais
trèsbienmarchéentrenous,mêmeàl'époque.Nousavonsrompuquandjesuispartieàlafac,maisquandjesuisrentréechezmesparents,ilestrevenuenforceetadittoutcequ'ilfallait.
Aujourd'huiencore,ellenecomprenaitpascequiluiavaitprisdel'épouser.– Dès que nous avons été mariés, j'ai compris mon erreur. Mais je n'étais pas prête à la
reconnaître.–Qu'est-cequ'ilt'afait?s'enquitJaredencrispantlamainsursonverre.–Rien, répondit-elle,étonnée.Enfin, jeveuxdire, ilnemebattaitpasni riend'horribledans le
genre.Nousn'avionsrienencommun,c'esttout.Nousneparlionspas.Ilétaitterriblementjalouxdes
hommesquimeregardaient,etcelanefaisaitqu'empireraufildutemps.Il tenaità toutcontrôler :notreargent,où j'allais, ceque je faisais... Ilnevoulaitpasque jememaquillenique jem'habillebien.
Non,Dean ne l'avait jamais frappée.Cependant, il lui avait gâché la vie et l'avait privée de sadignité.Ill'avaithumiliéedevantdesgensqu'elleaimait.
–Ildisaitquec'étaitdemafautesileshommesmeregardaient,quejeflirtaisaveceux,quejétaisuneallumeuse.
–MonDieu,Candy!Combiendetempses-turestéeaveclui?Cen'étaitpasdelapitiéqu'elleentendaitdanssavoix,maisuneinquiétudevéritable.Ducoup,elle
regrettaitmoinsdeluiavoirrévélésonpassé.–Troisans.Troisannéesperduesetqu'ellenepourraitjamaisrattraper,ellelesavaitetl'acceptait.–C'estbienlongpourvivrecegenredevie.–Oui.Mais je suis partie dès que j'ai été prête à le faire, et heureusement nous n'avions pas
d'enfants.–Alorsvousêtesdivorcés?Illuiavaitprislamainsurlatableetlacaressaitdoucement.–MonDieu,oui.Ilatentéderésister,maislejugequiétaitunamidemonbeau-pèren'apascruà
ses salades. Il a vite prononcé le divorce et jeme suis installée à Knoxville.Mais comme j'avaisencore l'impressiond'être tropprèsdeDean, je suispartiepourChicago.L'unedemesmeilleuresamiesdelafachabiteici.
Ilallaitluidirequ'ilétaitdésolé,elleenétaitsûre.Avoirpitiéd'elle,oumêmesemettreencolère.Si jamais Jared ajoutait foi ne serait-ce qu'un peu aux accusations deDean, s'il voyait en elle uneallumeuse,soitellemourraitdehonte,soitellelepoignarderaitaveclafourchetteàsalade.
Maisilneréagitpasdutoutcommeelles'yattendait.Il luiserratendrementlamainetdéclara,d'untonneutre:
–Tonexm'al'aird'ungroscon.–Jared!Seigneur!Ellen'encroyaitpassesoreilles.Jamaisellenel'avaitentendujurerainsi.Jamaiselle
n'avaitperçutantdebrutalité,decolèredanssavoix.Celadit,Deanluiinspiraitexactementlesmêmessentiments.–C'estvrai,fit-ilvaloir,impénitent.N'importequelhommedignedecenomseraitfierdet'avoir
pour femme. Il voudrait que tu t'habilles bien, que tu sois belle et sexy, pour que tout le mondel'admired'avoirréussiàépouserunefemmeaussicanonquetoi.
Candyrositdeplaisir.–Aufond,poursuivit-il,jepensequetonexdevaitdouterdesavirilité.Autrement,jenevoispas
commentexpliquerlafaçondontiltetraitait.Elle aussi doutait de la virilité deDean,maintenant que Jared avait réussi à la faire gémir de
plaisirenlaprenantàlava-vitecontreunetabled'acajou,danslebureaudeleurpatron.Dean,lui,neparvenaitàluitireraumieuxquedessouriresdecontentement–etencore,danslesmeilleursjours.
–Aufond,ilvoulaitquetuluiappartiennes,n'est-cepas?Ilavaitreculésachaise,maissansluilâcherlamain.Elleserendaitàpeinecomptedel'inconfortdesaposture,lebrastenduau-dessusdelatable.Les
parolesdeJaredlatouchaientauplusprofond,surunpointsensibledontellecroyaitpourtantqu'iln'existaitplus.
–Commentcela?demanda-t-ellealorsqu'ellesavaitparfaitementcequ'ilvoulaitdire.–J'ail'impressionqu'ilvoulaitavoirunejoliefemmeàsonbras,commeunebellevoitureouune
superchaînestéréo.Etunefoisqu'ilt'aeue,iln'apluseuqu'unepeur:quequelqu'und'autreteprenneàlui.
Peut-êtres'était-elle toujoursdoutéedecela,maisc'était lapremière foisqu'elleenparlaitavecquelqu'un.QueJareddécouvrelavéritéprobableétaitunehumiliationdeplus.
–Sansdoute,articula-t-elleavecpeine.Écoute,Jared,jene...jenesuispas...Deansetrompaitenmetraitantd'allumeuse.Je...
Minable.Ellelaissasaphraseensuspens,honteuseau-delàdesmots.C'étaitpourtantbienellequiétait entrée dans le bureau deHarold de sa démarche la plus aguichante, elle qui avait remué sonderrièresouslenezdeJared.Iln'avaitaucuneraisondelacroirequandelledisaitqu'ellen'étaitpasdugenreàcoucheravectoutlemonde.
–Vienslà,luienjoignit-ilensetapotantlegenoucommes'ilétaitlePèreNoëletelleunepetitefillequiauraitbesoind'êtrerassurée.
Saraisonluidictadenepasobéir.Bienentendu,ellenel'écoutapas.LePèreNoëln'avaitjamaiseulescuissesaussimusclées,songea-t-elle.Etilneluiavaitjamais
demandédeparlerdesaviesexuelle,cequefitpourtantJared.– Dis-moi, à quand remonte la dernière fois que tu as couché avec un homme ? À part
aujourd'hui,jeveuxdire.Elleavalasasaliveavecdifficultéetfixalesboutonsdesachemise.–C'étaitavecDean.Troismoisavantquejelequitte,ilyadeuxans.–Donc,tun'aspascouchéavecunhommedepuistondivorce?–Non.Ilm'estarrivédesortir,maisleschosesnesontjamaisalléesplusloin.–Jusqu'àaujourd'hui.–Oui.Ilfronçalessourcils.–Danscecas,sereprocha-t-il,j'aiéténul.Jen'auraispasdûperdrelecontrôlecommejel'aifait.Ilposaleregardsurseslèvresetluieffleuralementonduboutdel'index.–Tuméritesmieuxquecela.Candyn'enrevenaitpas.Commentpouvait-ilsongerunseulinstantquecequ'ilsavaientpartagé
n'étaitpasparfait?Certes, leurunionavaitétéquelquepeudébridée,etsansdouteàl'opposédecequ'elleavaitcrusouhaiter.Cependant,ellen'avaitdesavieconnuexpérienceaussiérotique.
Pourl'instant.Carelleespéraitenconnaîtred'autresaussifantastiques,trèsbientôt.–Jared,c'étaitmerveilleux,protesta-t-elle.Tuvois,j'avaisbesoindedécouvrirquejepouvaisme
laisser aller comme cela. Je commençais à penser que j'avais un problème, parce que tous leshommes avec lesquels je suis sortie depuis le divorcemedonnaient l'impressiond'être à peuprèsaussisexyqu'unecarcassedepoisson.
Jaredenrestauninstantbouchebée.–Cen'estpasterrible,eneffet...–Non,concéda-t-elleenriant.Maisjevoulaisquecesoitdifférentavectoi,etçal'aété.Pendantqu'ilsparlaient,ilavaitglissélesmainssoussonpull,aubasdesondos.–Alorsjet'aifaittesentirsexy?l'interrogea-t-il.–Oh,oui!–Etmaintenant,insista-t-ilenl'embrassantdanslecou,jetefaistesentirsexy?–Oui.
–Jepeuxfaireencoremieux,affirma-t-il.Quandilremontalesmainslelongdesonbuste,ellefrémit.–MaisCroc'Choco?Elle ferma les yeux lorsqu'il atteignit ses seins et passa lentement devant pour en caresser les
pointes.–Lechocolatestunsubstitutaffectif,fit-ilvaloir.Tun'enaspasbesoin.Ilpromenaitleboutdelalanguesursonoreille,leplongeaitàl'intérieuravantdeleressortir.Elle voulut rire, mais ne parvint qu'à émettre un gémissement sifflant. Elle était bien, sur ses
genoux.Ellesentaitsondésirdurcicontresacuisseetsonsoufflebrûlantdanssoncou.– Je n'essaierai jamais de te posséder, promit-il à mi-voix. Je ne ferai jamais rien que tu ne
veuillespas.Jet'écouterai.Ellelepritparlesépaulesetcompritqu'elleavaitfaitunebêtise.Elleétaittombéeamoureusede
Jared.Impossiblederevenirenarrière.Depuistoujours,elleétaitfièredesonintelligencee:allaitjusqu'às'envanterauprèsdeceuxqui
voyaientenelleunebelle idiote.Etvoilàquecette intelligenceluifaisaitdéfaut.Soncorpsaussi latrahissaitenfrémissantsouslescaressesdeJared.Lamoiteurdudésirsourdaitentresescuisses.
Ducoup,soncœurlatrahitégalement.Carcefutbienluiquilapoussaàproféreruneidiotie.–Jen'aipasenviequecettejournéefinisse,balbutia-t-elle.LabouchedeJareds'immobilisaaucoindeseslèvres.–Cen'estpasobligé,répondit-il.Passelanuitavecmoi.Ce n'était pas une bonne idée. C'était même une très mauvaise idée. Quand elle se réveillerait
demainmatin,elleleregretterait.Maiselles'enmoquaitpasmal.Ellel'embrassa,sedélectantdugoûtduvinsurseslèvres.–Jen'aipasapportémonpyjama,objecta-t-elle.–Candy,rappela-t-ilenhaussantlessourcils,tun'enaspasbesoin.–Ilesttrèsmignon,assura-t-elle,taquine.Roseavecdepetitschatsblancs.–Tuesencoreplusmignonnetoutenue.Ilpritlebasdesonpull,prêtàleluiôter.Ellesaisitsachemise.–Tunem'asjamaisvuenue.Enfin,pasvraiment.–Raisondepluspournousdépêcher,décréta-t-ilentirantsonpullau-dessusdesesseins.Lèveles
bras.Ilparlaitavecunenotededuretéetd'urgencedanslavoix.Elleluiobéit.–D'accord,maisjevaisau-dessus.Ils'interrompit.–Au-dessusdequoi?Jen'aipasdelitssuperposés,mabelle.–Surtoi,précisa-t-ellelesdeuxbrasenl'air,lecoldesonpullàl'enverssursonvisage.Ellesetortilla.Despeluchesrougescollaientàseslèvresetseprenaientdanssescils.–Maintenant,lepria-t-elle,enlève-moiça.Jenevoisrienetjenepeuxplusrespirer.Iltirajusqu'àdégagersatête.Sescheveuxseplaquèrentsursesyeux.Elleagitalesbras.–Mesmainssontencorecoincées.Mais Jared était trop occupé à dégrafer le devant de son soutien-gorge pour l'aider. Quand il
refermaleslèvressursonmamelonetlaserracontrelui,elleserenditcomptequ'ellesefichaitd'êtreemmêléedanslesmanchesdelaine.
EllepassasesbrasainsiligotésautourducoudeJared,secambraetluioffritsesseins.
7
JaredsuçalestétonsdeCandyjusqu'àcequ'ellesetordesursesgenouxetcriesonnom.Lesbrastoujoursprisdanssonpullrougedontilsentaitlefrottementcontresanuque,ellenepouvaitpasallertrèsloin.
Elleavaitbeaugigoter,illamaintenaitfermementd'unemainaubasdesondosetdel'autresursonsein.Lasentirainsiaudésespoir,undésespoircroissant,nelaissaitpasdeluiplaire :elleétaitdanslemêmeétatquelui.Presque.
Il se recula et contempla son aréole rosée et durcie, humide de son baiser. Il ne put résister àl'enviedelamordillerunpeu.
Elletressautaenavant.Danscegeste,elleparvintàdégagersesbras,etilsentitlepullglisserlelongdesondos.Elleécartasescheveuxdesonvisageetôtasonsoutien-gorgedesesépaules ; iltombaàterre.
Puiselleseredressa,mettantsesseinshorsdesaportée.Qu'elleétaitbelle,ainsicambrée,torsenu!Illacontempladeuxsecondesàpeineavantdelasupplier.
–Enlèvetonjean.–C'estmoiquivaisau-dessus,leprévint-elleenselevant.Tun'aspasoublié,j'espère.Commentnepassesouvenird'unetelleproposition?Sonérectionlaluirappelaitsanscesse.–Ohnon,jen'aipasoublié.Lorsqu'elleluisourit,ilfaillitjouirinstantanément.Ellelefaisaitdéjàcraqueravant;maintenant
qu'elleluiavaitparlédesoncrétind'ex-mari,ilétaitfichu.Avant,elleluiplaisaitetillarespectait.Désormais,enplus,ill'admirait.Candyétaitforte.C'étaitlafemmequ'illuifallait.Elledéfitleboutonpuislezipdesonjeanavecuneinsoutenablelenteur,unsourirecoquinaux
lèvres.–Dépêche-toi,grommela-t-il.Sinon,jevaistel'arracher.–Tun'oseraispas,repartit-elleenimmobilisanttoutàfaitsamain.–Tuparies?–Non,non,fit-elleenriant.Ellesetournadeprofiletfitdescendresonjeansurseshanchesensuivantdesmainslacourbede
sesfesses.LabouchedeJareds'assécha.Elleneportaitpaslamêmepetiteculottequetoutàl'heure.Celle-ciétaitrougevif.
Direque,enentrantdanslebureaudeHaroldtoutàl'heure,ilavaitpensépouvoirluirésister...Iln'avaitpasl'ombred'unechance.
Elleenlevasesbootsensetenantauborddelatableetquittasonjean.Ellepivotaverslui,vêtueuniquementdesonpetitslipsatiné.
Ellesepassalalanguesurleslèvres.MonDieu!–Beaucoupmieuxqu'unpyjamadepetitefilledécorédechatons,parvint-ilàcommenter.Ellesouritet,endeuxpas,futdevantlui.Ill'enlaçapourl'attirerplusprèsetpromenalabouche
sursapeausalée.Ils'arrêtajusteau-dessusdesonnombril.–Àcroquer,murmura-t-il.Elles'installaàcalifourchonsursesgenoux.–Tuestrophabillépourcequivasuivre,remarqua-t-elle.
–Toiaussi.–Jesuisenslip,objecta-t-elle.–C'estencoretrop.Ilse laissadistrairepar lavue tentatricedesesseins justeàportéedeses lèvres.Oubliantpour
l'instantdeluiôtersapetiteculotte,ilseconcentrasurl'évidence.Avecsalangue.D'avant en arrière, dessus, autour, en la léchant, en lamordillant, en tirant un peu sur sa peau
tendue.Ellesentaitleprintemps.Elleétaitfraîche,vive.Illatenaitparlataillepourlaretenirprèsdelui.
Elletentadesedérober.–Non,supplia-t-elle,arrête.Jen'enpeuxplus.Ilpassaàsonautresein,auquelilprodigualemêmetraitement.–Oh,si,assura-t-il.Tuenpeuxencore.–Non.Elleallaitetvenaitsursescuissesenessayantdefrotterledevantdesonslipsursonérection.Illatintàdistanceetsemitàcaresserduboutdudoigtlemamelonqu'ilnetenaitpasentreses
lèvres.Candygémit.–Jared,jeneveuxpasjouirtoutdesuite.Tuvasmefairejouir...C'étaitbiensonintention.Elleseredressasursesjambes,etl'intérieurdesescuissesheurtalebrasnudeJaredquandellese
débattitpouréloignersesseinsdelui.Ilsentitlamoiteurdesondésirsursapeau.Dieu,qu'elleétaitsexy!songea-t-ilenl'attirantdenouveausursesgenoux.Dupouce,illacaressaensuivantlatachesombresursapetiteculotte.–Tuesunpetitpeumouillée,ondirait?commenta-t-il.Ellesetorditsurlui,commesiellepensaitparveniràfaireentrersondoigtàl'intérieurdeson
slip.–Trèsmouillée,tuveuxdire.Il rit.Pas elle.Elle saisit lesdeuxpansde sa chemise et lesouvrit d'uncoup sec, arrachant les
boutons qui volèrent dans tous les sens. Dans sa surprise, Jared retomba en arrière contre lesbarreauxdeboisdudossierdesachaise.Illaregardafixement,stupéfait,foudedésir.
–J'aitoujoursrêvédefaireça,avoua-t-elleenluienlevantsachemise.–Tut'yesprisecommeunevraiepro.Sansrépondre,ellepromenalesdoigtssursontorseenlegrattantlégèrementduboutdesongles.
Ellenelequittaitpasdesyeux.–Tuestellementcanon...finit-ellepardireensemettantendevoirdeluimasserlesépaules.Personnen'avaitjamaistraitéJaredde«canon».Delapartd'uneautre,ill'auraitmalpris.Venant
deCandy,celaluifaisaitunplaisirfou.Iln'ytenaitplus.Ilavaitenviedelagoûterencore.Ilglissalesdoigtsderrièresatêteetlafitvenir
àluijusqu'àcequeleurslèvressejoignentenunbaiserbrûlantetpassionné,humide,dur.L'autremainsoussapetiteculotte,illuicaressaitlesfesses.Elle luipinçait les tétonsd'une façonqui le rendait fou, toutenondulantdehautenbas sur lui
aussifurieusementqu'ilss'embrassaient.JaredfitbasculerlachaisesursespiedsarrièrepourqueCandyglisseenavantsursesgenoux.
Sesseinssepressèrentcontresontorseetelleserralescuissesautourdesesjambes.
Ilavait l'impressiondevoyagerà toutealluredansle tempset l'espace,emportépar lapassion,entreréalitéetextase.
IlpritlalèvreinférieuredeCandydanssaboucheetlasuçafort.Uninstantplustard,ilfaisaitunvolplané.
Candy sursauta sous la décharge électrique qu'elle reçut dans le ventre quand il lui tira sur lalèvre.EllejetalesbrasenavantetfinitparheurterlesgenouxdeJaredavecsesjambes.
Labouche toujours sur la sienne, elle l'entendit pousser un petit cri de surprise avant qu'ils nes'écrasenttousdeuxàterrelorsquelachaisebascula.
Elleclignadesyeuxetretintsonsouffleenatterrissantsurlui.Couchésurledos,illaregardaitcommes'ilnecomprenaitabsolumentpascequis'étaitpassé.
–Çava?s'inquiéta-t-elle.Ilhochalatête.–Ettoi?Quandilseremitàluicaresserlesfesses,ellecompritqu'iln'étaitpasblessé.–Bien,assura-t-elle.Mieuxquebien.–Tantmieux.Il lui saisit le menton et l'attira à lui pour l'embrasser avec, cette fois, tant de douceur et de
tendresse qu'elle renonça à essayer de faire comme si elle n'était pas folle amoureuse de lui.Nonseulementilétaittoujoursaussisérieux,fortetsexy,maisenplusilsemblaitpresquegentil!
Cependant, son baiser se fit bientôt plus rapide, plus vorace. Sa barbe naissante lui irritait lementon,mais elle s'enmoquait.Ellen'avaitqu'uneenvie : le sentir, legoûter.Le frottementde sesseinscontresontorseattisaitsondésir.
Àl'instantoùelleallaitlesupplierdelefaire,ilmurmura:–Laisse-moienlevermonpantalon.Ensuite,tupourrasprendreledessus.–Préservatif?fit-elleensesoulevantdesesgenoux.Elles'assitsurlesoltandisqu'ilroulaitdelachaisepouracheverdesedéshabiller.–Là.Ilavaitmislecontenudetouteuneboîtedanslapochedesonpantalon.Ilremitlachaisedeboutets'yassit;ilavaitdéjàenfilélepréservatif.–Jet'enprie,l'invita-t-il,assieds-toi.Toujoursà terre,Candyhaussa lesgenouxpourôtersonslipqu'elle laissa tomber.Puisellese
leva,seplaçadevantJaredetpritappuidesdeuxmainssursesépaules.Les yeuxmi-clos, elle plaça les jambes de part et d'autre de la chaise. Elle poussa un petit cri
quandilintroduisitundoigtenelle.–Jevoulaism'assurerquetuétaistoujoursprête,expliqua-t-il.–Oh,jesuisprête...Ellevouluts'écarterhorsdesaportée,maissoncorpsquisemblaitaniméd'unevolontépropre
s'orientadanslemauvaissens.Enavant.SurledoigtdeJared.Ilritdoucement.–Siundoigtteplaîttant,quediras-tudedeux?Joignant le geste à la parole, il introduisit un second doigt en elle, profondément. Quand, de
l'autremain,ilcommençadeluicaresserleclitoris,ellepoussauncri.–Etsiçateplaîtcommecela,poursuivit-il,quediras-tud'allerplusloin,jusqu'aubout?Ellehochalatête.Ilretirasesdoigts.Leguidantdesamain,elledescenditsurlui,toutdulong,ensemordantlalèvre.Elles'arrêtaun
instantetavalasasalive.LejuronquiéchappaàJaredlaravit.Hélas,envoulantsemettreàalleretvenirsurlui,elledécouvritunproblème.–Jenepeuxpasbouger,seplaignit-elle.Jen'airiensurquoiprendreappui.Elleavaitlespiedscoincésderrièresesgenoux.–Pasdeproblème,larassura-t-ilenluimordillantl'épaule.Moi,jepeuxbouger.Sonpremiercoupde reins fut lentetdoux.Mais,enquelquessecondes, il s'était transforméen
mouvements durs et urgents qui la laissèrent haletante. À chaque fois qu'il la soulevait, elle secramponnaitàluietenfonçaitlesonglesdanslapeaudesesépaules.
Il s'enfouissaitauplusprofondd'elle,à luicouper le souffle.Sesseinsheurtaient son torse.LefrottementdesabdominauxsidursdeJaredsursonclitorislatorturaitdélicieusement.
Ils'arrêtanet,sansprévenir.–Quoi?gémit-elle,s'efforçantenvaindesesouleveretderedescendresurlui.Enguisederéponse,ilselevaenlagardantsurlui,déployantuneforceimpressionnante.Après
underniercoupdereinsenelle,illaposasursespieds.–Debout?s'étonna-t-elleensouriantetenattendantqu'ilseremetteàbouger.Ellen'étaitpasassezgrandepourprendrelescommandesdanscettepositionnonplus.Ilneluirenditpassonsourire,maislascrutadesesyeuxsombres.–Àvraidire,révéla-t-il,j'aienviedeteretourner.Tuveuxbien?Ellecomprenaitcequ'ilfaisait.Illuidemandaitdeluifaireconfiance.D'admettrequ'iln'étaitpas
commesonex.Ellelesavaitdéjàetvoulaitmontrerqu'elleluifaisaitconfiance,qu'elleétaitprêteàluiconfierjusqu'àsoncœur.
Ellereculajusqu'àleretirerd'elle.–Oui,jeveuxbien.Surquoiellepivotaetsepenchaunpeuenposantlesmainssurlatable.–Tuesincroyable,murmura-t-ilavantdepénétrerdanssonsexepar-derrière.Luiaussiétaitincroyable,songea-t-elleenfermantlesyeuxtandisqu'ilallaitetvenaitenelle,de
plusenplusfort.Àmesurequ'ellebougeaitleshanchesaumêmerythmepourveniràsarencontre,ellesentaitlajouissancemonterenelle.Elleétaittoutprèsd'exploserlorsqu'ilpassaunemaindevantellepourluicaresserleclitoris.
–Jared...Il lui réponditd'unassaut sipuissantqu'elle lâcha la tableet trébuchaenavant.Samainatterrit
dansuneassiettedepâtesdésormais froides.Elleyétaitencorequand l'orgasme la submergea, luiarrachantuncri.Ellesecambraentremblant.
–Candy...Àson touremportépar leplaisir, il retirasondoigtet la tintpar leshanchespours'enfouiren
elle.L'extasedeJaredsemêlaauxdernièresvaguesdelasienne,etellefermalesyeuxpourmieuxle
sentirenelle.Ill'emplissaitdélicieusement.Ellecontractasesmusclesinternesetfutaussitôtrécompenséeenlesentantfrémirunedernière
fois.Puisils'abattitlourdementsursondos.Elleaimaitsentirsonpoidssurelle,solideetstable.Lorsquelesbattementsdesoncœurralentirentunpeu,ellerouvritlesyeux.Elleinspiraàfond,
regardadevantelleetsemitàrire.–Quoi?Sonsoufflechatouillaitlapeaubrûlantedesonépaule.–J'aimislamaindansleplat,expliqua-t-elleenlevantlamaindroite.
–Ouïe.Ilsepenchaenavantetsuçalonguementsesdoigtsunàun.UnenouvellevaguededésirnaquitentrelesjambesdeCandy.EllesentitJareddurcirdenouveau
enelle.–Mmm...fit-il.Délicieux.Aussitôt,ilseretirad'elleetluilâchalamain.–Allumeur,letaquina-t-elleens'appuyantàlatableetenleregardantôterlepréservatif.Ellen'avait aucuneenviedebougerpour l'instant,mêmesi elle avait les fessesen l'air.Elle se
sentaittropbienpourbouger.–Attendsunpeuet,dansuneminute,quand j'aurai remisunpréservatif, tuneme traiterasplus
d'allumeur...–Pourquoiveux-tuenremettreun?JepensaisquenousdevionstravaillersurCroc'Choco.–JemefichepasmaldeCroc'Choco,lança-t-ilpardessussonépauleenserendantdanslasallede
bains.Jeneveuxbienfairequ'unechoseavecduchocolat:enfairefondre,l'étalersurtoncorpsetlelécher.
– Bonne idée. Où pouvait-on trouver ces huiles de massage comestibles et aromatisées querecommandaitleconseilenligne?
ToutenimaginantcombienilseraitdélicieuxdelécherduchocolatsurlapeaudeJared,ellesedécida à jeter un coup d'œil autour d'elle. Pendant leur court dîner, elle n'avait regardé que lui.Maintenant,elleserendaitcomptequ'ilavaituntrèsbelappartement.
Il l'avaitdécorécomme il s'habillait :dansun style sobreet classique.Avecun riende rudessevirile.Laplupartdesesmeublesétaientbordeauxetlatabledesalleàmangerd'unbelacajou,tandisquelesmursétaientpeintsd'unblancimmaculé.
–Tuaimesbiencetteposition,ondirait,remarqua-t-ilenrevenant.Ellenotaqu'ilsepavanaitunpeu,commeuncoq.–Qu'est-cequetuveuxdire?répliqua-t-elleenseforçantàserelever.–TuaspassélamoitiédelajournéedanslebureaudeHarold,penchéecommecela.Saufquetu
étaishabillée.–Jecommençaisàmedemandersituterendaiscomptedessignesquejetefaisais,repartit-elle
enétirantlesbrasau-dessusdesatête.Jen'arrêtaispasd'agiterl'appâtettunemordaispas.– Ah bon ? C'est ce que tu faisais ? s'étonna-t-il en lui caressant les seins. Mais pourquoi
cherchais-tuàm'appâter?–Jemedisaisquetoietmoi...enfin,queçameplairaitbien.Etjenemesuispastrompée.–Danscecas,çavateplaireaussi,j'espère.Sansluilaisserletempsdedireouf,illasoulevadanssesbrasetlasecouaunpeuafindetrouver
unemeilleureprise.–Mmm...fit-elledansunsouffle.Quelhomme!Lamaingauchesoussesfessesetladroitesoussondos,illaportaitsanseffort.Ellesavaitbien
qu'ellen'étaitpassilégèrequecela,etpourtantilluidonnaitl'impressiond'êtreuneplume.–Tonhomme,répondit-ilenfrottantlenezsurlecôtédesonvisage.Ilavaitditcesmotslégèrement,maisCandypercevaitdanssavoixquelquechosequ'elleétaitsûre
denepasimaginer.D'ailleurs,sonregardleconfirmait,ainsiqueladoucecaressedesonnezetdeseslèvressursajoue.
Ilsemblaitaussiintriguéqu'elleparleurnouvellerelation.Lachambren'étaitpasloin.Jaredlaposaaumilieudugrandlitetnouasesdoigtsauxsiens.
–Bon,déclara-t-il,nousironsau-dessusàtourderôle.Quicommence?Candy s'imagina en train de faire l'amour à Jared. Elle n'essaya même pas de masquer
l'enthousiasmequeluiinspiraitcetteidée.–Moi!...S'ilteplaît,pensa-t-elleàajouteruninstantplustard.Enriant,Jaredroulasurledosetluitenditlesbras.–Puisquec'estdemandésigentiment...
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Quelquesheuresplustard,ilsreposaientdanslelit,CandyblottieaucreuxdubrasdeJared.Lesyeuxrivésauplafond,ilbâillaitavecsatisfaction.
–Tucroisquec'estceàquoiHaroldpensait?–Jenecroispas,non,répondit-elleenchangeantdeposition.Maistusais,nousdevrionsterminer
laséance.Sinon,Haroldvadécouvrircequisepasseentrenous.Cetteperspectiven'affolaitpasJared.–Etalors?DumomentquenousfinissonslacampagnedeCroc'Choco,qu'est-cequeçapeutlui
faire?–Çanenousprendraquecinqminutes,assura-t-elle.Nousn'avonsqu'àlefaireici,surtonPC.Cinq minutes ? Allons, à peine auraient-ils commencé de répondre à ces questions qu'ils se
retrouveraientànouveauaulit.– Nous n'avons qu'à regarder un porno en ligne, à la place, suggéra-t-il sur le ton de la
plaisanterie.–Jared!Elles'assitdanslelitetluijetaunregardsévère.–Aufait,ajouta-t-elle,j'aimismonâmeànudevanttoienteparlantdemonex-mari.–Tuasmisd'autreschosesànu,rappela-t-ilenluieffleurantlesfesses.–Jeneplaisantepas.Jet'aitoutdit,ettoirien.Àquandremonteladernièrefoisquetuasétéavec
unefemme?Ildétestaitcegenredequestions.Ellesétaientfaitespourattirerdesennuisauxhommes.Ensuite,
elleallaitluidemanders'illatrouvaitgrosse.–Quelleimportance?C'estavectoiquejesuis,maintenant.Àlafaçondontellepinçaleslèvres,ilcompritquecen'étaitpaslaréponsequ'elleattendait.–N'empêche,insista-t-elleeneffet.J'aienviedesavoir.–Tuesmapremièrefois.J'étaisencoreviergecematin.Ilesquissaunsouriremaissefigeaenlavoyantrougir.Etpasdegêne.–Tuvois,Candy,c'estexactementpourcelaque je t'aiditque jedisaisauxfemmescequ'elles
avaientenvied'entendre.Sinon,detoutefaçon,cen'estjamaiscequ'ilfaut.Contrarié,ils'écartaetposalesmainssouslatête.–Dis-moicequetuveuxquejediseetjeledirai.–Tu n'as pas tort, concéda-t-elle en essayant de revenir dans ses bras. Je suis désolée. Je suis
jalouse,voilàtout.Jalouse?Ah,c'étaitunebonnechose.Enfin, sicela restaitdansdes limites saines–pas sicela
viraitàLiaisonfatale.–Tun'aspasàêtrejalouse.Laplupartdesrelationsquej'aivécuesn'étaientpassuivies.
Ilsedétenditdenouveau.Qu'ilétaitbondesentirlesseinsdeCandycontresoncôté...–QuantàJessie,poursuivit-il,c'étaituneerreur.Jen'auraisjamaisdûavoiruneliaisonavecune
collègue.Etnoussauterdessusaubureauétaitcarrémentstupide.Toutdesuite,ilserenditcomptequequelquechosen'allaitpas.Candysecrispacontrelui.Sansluilaisserletempsdetenteruneexcuseouuneexplication,elles'écria:–Tuascouchéavecunecollèguedebureau?Soudain,sonlitbienchaudsemblaits'êtretransforméeniceberg.–Non,non.Nousn'avonspascouchéensemble.–Enquelquesorte?–Oui.Non!Nousnoussommesseulementembrasséset,tusais...enfin...pelotésettoutça.Zut!Ilnefaisaitqu'aggraversoncas.Elles'écartabrutalementdeluiets'assit.–Alorstutelimitesàuneseuleaventureparbureau,oufaut-ilquejem'attendeàtevoircoucher
avectoutStratfordMarketing?Ilnevoyaitpascommentrépondreàcettequestionsanssefairemassacrer.Ilfittoutdemêmeunetentative,unpeuinquiet.–Jen'aijamaiseud'aventureaubureau.AvecJessie,ils'agissaitd'uneerreurdecinqminutes.Et
detoutefaçon,jeneteconsidèrepascommeuneaventure.–Oh!s'indigna-t-elle.Leslarmesauxyeux,elles'enrouladansledrap,sautadulitetsepréparaàfuir.MonDieu.Elle
comptaitsipeupourluiqu'ilnelaconsidéraitmêmepascommeuneaventure!Elles'efforçaderaisonnerpoursoulagersoncœurbrisé,etseditqu'elleavaitobtenucequ'elle
voulait.Unenuit depassionqui lui avait prouvéqu'elle n'avait pasdeproblème,qu'elle était aussicapablequ'uneautred'orgasmesmultiples.
Ellenesesentitpasmieuxpourautant.–Oùvas-tu?s'enquitJared.Jesuisentraind'essayerdetedirecequejeressens.–Jem'enfiche.Elle reculavivement quand il vint se placer devant elle, barrant la porte de la chambre. Il était
grand.Imposant.Nu.–Tun'irasnulleparttantquetun'auraspasécoutécequej'aiàtedire.–Jen'aipasenviedet'entendredécrirequellebonneaventured'unsoirj'aiété.Mercibien.S'illefallait,elleétaitprêteàramperentresesjambespoursortir.LastupeursepeignitsurlevisagedeJared.–Tucroisquec'estcequej'allaistedire?Elleessuyaseslarmesettentaderecouvrersoncalme.–Ehbien,tuviensdedirequetunemeconsidéraispascommeuneaventure.J'enconclusqueje
suisuneaventured'unseulsoir.IlrefermalaboucheettenditlamainversCandyquis'écarta.–Oh,machérie...Cen'estpasdutoutcequejevoulaisdire.Jevoulaisdirequetuétaisbienplus
qu'uneaventure.Tucomptesénormémentpourmoi.Tuesmonavenir.Je... jecroisquejepourraistomberamoureuxdetoi.
Mincealors.Pourquoinepasl'avoirditplustôt?–Ah,fit-ellesimplement.C'estvrai?ajouta-t-elleenreniflant.Tuenessûr?–Oui.Jeveuxquenoussoyonsensemble,situleveuxaussi.Cette fois, quand il lui tendit lesbras, elle se laissa enlacer.Elleposa la tête sur sapoitrine en
soupirant.
–C'estcequejeveux,confirma-t-elle,parcequemoiaussi,jecroisquejepourraisbientomberamoureusedetoi.
–Jen'aijamaistenuàunefemmeautantquejetiensàtoi,Candy.Jevaisessayerdenepastoutgâcher.
Elleplongealesyeuxdanslessiensetn'yvitquedelasincérité.–Jecroisquenousréussirons,déclara-t-elle.Nousprendronsnotretemps,voilàtout.Etpuis,si
jamaisnousavonsunproblème,nouspourronstoujoursconsulterunconseillerconjugalenligne...Elleluisourit.Ill'imaginaallongéesursonbureau,chezlui,tandisqu'illuiprodigueraitsesconseilsconjugaux.
Illapritparlamain.–Ilmesemblequenousdevrionsfaireuneséancepréventive,pouranticiperlesproblèmes.Illuisuffitdetirerdessusduboutd'undoigtpourqueledrapglissesurlesol.–Ah,fit-elle,tucrois?–Absolument.L'ordinateurestparlà,précisa-t-ilendésignantlecouloir.Commeça,nousallons
commencerànousconnaîtrevraimenttrèsbien.Il restait encore quelques recoins de son corps qu'il n'avait pas explorés de sa langue. Elle lui
sourit,decesourirequ'ilaimaittant.–Jeveuxtoutsavoirdetoi,renchérit-elle.Nousn'enétionsqu'àlaquestiononze.–Machérie,tupeuxmedemander–outoucher–toutcequetuveux.–Quellegénérosité!s'exclama-t-elleenriant.Ill'entraînaitàsasuitedanslecouloir.Ilsyétaientpresque.–J'espèrequetun'aspasprévudetecouchertôtcesoir,dit-il.–Non,pourquoi?Il s'arrêta devant la porte de son bureau. Il avait été inspiré d'y installer un canapé bien large,
songea-t-il.–Parcequenousnesortironspasd'icitantquenousn'auronspasréponduàtouteslesquestions
d'unefaçonquejejugeraisatisfaisante.LedésiragranditlesyeuxdeCandy.–Si jerépondsbienauxquestions, lentementetendétail, tumedonnerasensuitemoncertificat
final?Illuidonneraitbienplusquecela.–Oui,promit-ilensepenchantversellepourl'embrasser.Signéenbonneetdueforme.Elle arbora un sourire aguicheur et lui posa deux doigts sur les lèvres pour interrompre son
baiser.–Faudra-t-ilaussiquejefassetouteslesvidéosetlesconseilsromantiques?Ill'imaginaenduitedechocolatqu'illécheraitconsciencieusement.–Oui,confirma-t-il,jetiensàcequetufassestouslesbonus.EllelaissaretombersamainsurlacuissedeJaredetluipassalalanguesurlalèvreinférieure.–Alors,qu'est-cequetuattends?Riendutout.Quand il la souleva de nouveau, elle poussa un cri de surprise. Une Candy toute chaude et
consentantedanslesbras,ilouvritlaported'uncoupdepiedetentradanssonbureau.Ilallaitluimontrerquelesexe,l'amouretleromantismeétaientuneseuleetmêmechose.Unechosequisefaisaitnu.
LanouvelleEve
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–J'aiétépiratée!s'écriaHalleyConnorsenfixantl'écrandesonordinateur,souslechoc.Pourvuquecesoitunehallucinationinduiteparlemanquedesexeoul'excèsdecaféinedansson
organisme!En temps normal, la photo de la page d'accueil de son site Internet professionnel – elle était
traiteur–lamontraitportantunplateaudehors-d'œuvre.Aujourd'hui,leplateauavaitdisparu.Etsarobeaussi.
–Quoi?demandaNora,sonassistante,ens'approchantderrièreelle.Halleyneparvintpasàrépondre.Elleavaitlanausée.Cetteimageluidonnaitlanausée.Rienne
l'avait jamais à ce point dégoûtée – hormis la fois où, à seize ans, elle avait surpris ses parents àl'horizontalesurlatabledelacuisine.
–Tuesnue!s'exclamaNora.Oui,toutenue.Etcecorpsn'étaitmêmepaslesien.Ellen'avaitjamaisvucesseins.Etqu'est-cequec'étaitquecetrucentresesjambes?Elleregardadeplusprès.Unchérubinailé
quisepenchaitenavantet...–Beurk!C'estrépugnant.–C'estCupidon,commentaNora,trèsimpressionnée.–Oh,monDieu!AppelletoutdesuiteEvan.Halley fit la grimace. Restait à espérer qu'Evan, son webmaster et meilleur ami, saurait y
remédier.–Ilfautabsolumentquenousenlevionsça,ajouta-t-elle.Norasehâtaderegagnersonbureauetcomposalenumérod'Evan.Dans l'esprit deHalley, le choc cédait peu à peu la place à la peur.Cettemauvaise plaisanterie
pourraitfairecoulersonentreprise.Elletomberaitauxoubliettes,oùellerejoindraitlestraiteursquiavaientdûfermersuiteàuneproliférationdecafardsouunesalmonelle.
Ladifférence,c'estquecesrisquesfaisaientpartiedumétier,qu'ilsétaientconnusetadmis.Alorsqu'elle était victime d'un incident aussi imprévisible qu'incompréhensible. La présence, ne fût-cequ'une journée,decettephoto truquée sur son sitepouvait avoirdes répercussionscatastrophiquessursonbilan.Ilfallaitqu'elledisparaisse.Auplusvite.
–Evannerépondpas,annonçaNora.Halley laissa échapper un grognement de désespoir en imaginant ses clientes les plus
conservatrices–MmeBrockmorten,parexemple–tombantsurcetteimagededébauche.Unfiletdesueurglacéeluicouladansledos.
–Quid'autrepouvons-nousappeler?–Ilyadeuxsociétésquenouspouvonscontacterencasd'urgence,maisas-tulesmotsdepasse
quipermettentd'accéderàtonsite?–Lesmotsdepasse?Elleétaitcenséelesconnaître?
–Euh...c'estEvanquis'occupedetouscestrucs,grommela-t-elle.Evan,avecquiellepassait lemoinsde tempspossibledepuisdesmois ;depuis,en fait,qu'elle
s'était rendu compte qu'elle avait envie de lui. On ne désirait pas sonmeilleur ami. Si elle le luiavouait,soitilmourraitderire,soitilpâliraitd'horreur.Elleavaitdoncoptépourlasolutionlaplussimple:l'évitertotalement.
Sapropreimage,nue,luisouriait.Ellesemblaitvraimenttrèsheureuse.Cecupidoncoquinplacélà paraissait la réjouir. Halley frissonna. Il fallait qu'elle trouve Evan au plus vite. Comme elleignorait les mots de passe, il était le seul à pouvoir lui rendre sa dignité professionnelle... et sesvêtements.
Sur ces humiliantes considérations, elle éteignit son ordinateur d'une main tremblante et sedirigeaverslaporte.
–Siquelqu'unappelleàcesujet,indiqua-t-elleàNora,disquenousavonsétévictimesd'unpirate.–Entendu,répliquasonassistanteenlaregardantdesesgrandsyeux,sescheveuxrouxencadrant
sonvisage.Oùvas-tu?–ChezEvan.Jepariequ'ildortencore,etquec'estpourcelaqu'ilnerépondpasautéléphone.Depuis qu'il s'était mis à son compte pour créer des sites Internet et remplir des missions de
conseil,ilavaitprisl'habitudedetravaillerlesoiretlanuit,etdedormirjusqu'àmidi.Elleletrouveraitdoncensommeillé,adorable,maisfurieuxqu'elleleréveille.Tantmieux.Sielle
devaitesquiversespiquesagacées,ellenesongeraitpasqu'elleétaitperversed'avoirunetelleenviedelevoirnu.
Rienqu'àl'imaginersanssesvêtements,ellesentitlespointesdesesseinssedresser.Ellecroisalesbrassurlapoitrineetfronçalessourcils,contrariée.Ilnedevraitpasêtrepermisderéagiràcepointensongeantàquelqu'unqu'elleconnaissaitdepuisdesannées,etquiluifaisaitconfiancepournepasseconduireenfillenisuccomberàlafoliedesgrandeursrelationnelle.
Elleseforçaàlechasserdesespenséesetquittalebureau,nonsanssedemanderquiavaitpuluifaireuncouppareil.Elleétaitpourtantgentille,enfin!Elletraitaitcorrectementsesemployés,nesemettait jamaisencolèreauvolant,etdonnaitdesmitainesaufoyerdessans-abri.D'accord,celaneméritaitpasuneauréole,maistoutdemême,elleavaitl'impressiond'êtreplutôtquelqu'undebien.
Ellenecomprenaitpasqu'onpûtdélibérémentsemontreraussicruel.Entambourinantàlaported'Evanunedizainedeminutesplustard,elleétaitaubordd'éclaterensanglots.Leslonguesannéesdetravailqu'elleavaitinvestiesdanslacréationdesasociétépourraientêtreréduitesànéantenmoinsdetempsqu'iln'enfallaitàCupidonpourdécochersaflèche.
Laportes'ouvrit.ElleoubliaCupidon.EvanBarrett la regardait enplissant lespaupières.Sesyeuxd'unbrunchaud toutembrumésde
sommeiletsescheveuxcouleurcaramelenbatailleluiconfirmèrentqu'ilsortaitdulit.Sontorsenurévélaitsonbronzageestivaletseslargesépaules.Ilsegrattaitparesseusementletorse.
LabouchedeHalleys'assécha.Ellebaissalesyeuxsursoncaleçonvertfoncéquin'étaitpasautantremontéqu'ill'auraitpu,etrévélaitquelquespoilschâtainsquidescendaientjusqu'àcefabuleux...
MonDieu.Ilétaitsuperbe.Etsansêtretoutàfaitnu,ilsetenaitsuffisammentprèsd'ellepourluimettrelefeuà...hum...àlapeau.
–Halley?Ilsepenchaunpeuenavantcommes'ilyvoyaitmal.Zut!songea-t-ellesoudain.Commentétait-ellehabillée?Ellene l'avaitpasvudepuisplusieurs
semaines, et voilà qu'elle faisait irruption chez lui sans même avoir vérifié son maquillage. Elle
baissalesyeuxetpoussaunsoupirdesoulagement.Ouf!Uncorsairekakietundébardeurturquoise.Pasdequoifantasmer.Maispasunshortdejoggingrévélateurdecellulitenonplus.
Elleconclutsoninventairementalenserappelantque,ilyasixmois,avantqu'elleneperdelatêteetsemetteàledésirer,elleseseraitpasmalmoquéequ'illavoiedécoiffée,enpyjamadepilou.
Allons.Retouràlaréalité.Ellepourraitbienporterunetogequecelan'aurait,enl'espèce,aucuneimportance.Carc'étaitdesonsiteetdesasoudainenuditéenlignequ'ils'agissait.
Sa colère revint aussitôt, augmentée d'une certaine irritation causée par la beauté d'Evan. S'iln'étaitpassimignon,cessentimentstroublantsn'auraientpasfaitsurfaceenelleetleurrelationseraitrestéesolide,amicale–ethabillée.
Ilsemblaittroublé.–Jerêve?fit-il.–Quoi?Non,tunerêvespas.Etellenonplus,d'ailleurs,songea-t-elle.Sinon,illuiauraitdéjàsautédessus.Illadévisagea.Sonregards'éclaircissaitàmesurequ'ilseréveillait.–Çaalors, c'estbizarre, commenta-t-il.Ondirait exactement le rêve sensuelque je faisdepuis
quelquetemps.J'ouvrelaporteettueslà...saufqued'habitude,tuesplutôtenbikiniethautstalons.Elleenrestabouchebée.Ilplaisantait,ouquoi?Unrêvesensuel?Oùellefigurait?Impossible.
Biensûrqu'ilplaisantait.Cequ'ilfaisaittoutletempsavecelle.Normal,puisqu'ilsétaientamisetquelesamisplaisantaientensemble;ilsnesedésiraientpasensecret.
D'ailleurs, lesplaisanteriesd'Evanavaient souventuneconnotation sexuelle.Mais jusqu'à ilyapeu,ellen'yavaitjamaisfaitattention.Maintenant,ellesluifaisaientl'effetd'unbrasier.Ellesentaitlasueurperlerdésagréablementendiversendroits.
Elleseforçaàrire,d'unrirequiluiparutquelquepeurouillé.–Moi,repartit-elle,çamefaitplutôtpenseràuncauchemar.Ilsecoualatêteenaffichantunlentsourire,terriblementséduisant.–Pasdelafaçondontcelasedéroulait.Ellelevalesyeuxauciel.Ellenetrouvaitpaslaplaisanterielemoinsdumondeamusante.Parce
que,justement,elleauraitvouluquecenefûtpasuneplaisanterie.Orc'enétaitbienune.–Lesrêvessurpassentsouventlaréalité,fit-ellevaloir.Enriant,ill'ébouriffaaffectueusementcommeill'auraitfaitàunchien.–Tum'asmanqué,cestemps-ci,déclara-t-il.Oùtecachais-tu?Au bureau. Le plus loin possible de son charme dévastateur. Loin d'Evan, elle pouvait se
persuaderquesonétatvenaitdecequ'ellen'étaitpassortieavecunhommedepuisdeuxans.Hélas,devantlui,ellesavaitbienqu'iln'enétaitrien.Inexplicablement,elles'étaitmiseàcraquerpoursonmeilleurami.
–J'aiunboulotdedingue,raconta-t-elleenentrantdanssonappartement.Tusaisbiencommentc'est,àcettepériodedel'année.
Evanlasuivitensouriantetenrepoussantenarrièresescheveuxquiluitombaientsurlefront.–Donc,situn'espaslàpourincarnermonrêverécurrent,quepuis-jefairepourtoi?Ah,aucas
oùcelat'inquiéterait,jenet'enveuxpasdem'avoirréveillé.Jenemesuispascouchétrèstardhier:jesuisrestéchezmoitoutseul.
Halleydissimulaunegrimacederrièresamainenfaisantsemblantdesegratter la lèvre.L'idéequ'Evanpûtnepasrépondreautéléphoneparcequ'iln'étaitpasseulneluiavaitmêmepastraversél'esprit.Pourtant,ellel'avaitdéjàsurprisdeuxfoisenbonnecompagnie.Heureusement,cegenredescènedégoûtanteluiavaitétéépargnéeaujourd'hui.
Nonqu'elle l'aitvuavecunefemmerécemment,d'ailleurs.Enréalité,celafaisaitdesmoisqu'iln'avait pas évoquédepetite amie.Queldommage... songea-t-elle avec ironie.C'étaitmal, d'accord,n'empêchequecetteidéeluiprocuraitleplusgrandplaisir.
–Jenem'ensuispassouciée,avoua-t-elleenhaussantlesépaules,parcequ'ilfallaitabsolumentquejetevoie.
–Jetemanquaistantquecela,alors?lataquina-t-il.S'ilsavait...Ellepivotasurplacepourluifaireface,lespoingssurleshanches.–Jesuisvictimed'unpirate,annonça-t-elled'unevoixoutrée.Tuterendscompte?Evanesquissaunsourireencoin.–Ilmesemblequec'estunproblèmepersonnel,mignonne,commenta-t-il.L'amusementdanssavoixnelatroublapastantquelesurnomqu'illuidonnait,sanssedouterle
moinsdumondedel'effetqu'ilproduisaitsurelle.Celafaisaitprèsdedixansqu'ill'appelaitainsietvoilàque,inexplicablement,ilenvoyaitcommeunedéchargeélectriqueaucentredesonêtre.
C'étaitbienladernièrechoseàlaquelleilfallaitqu'ellepense.–Jeneplaisantepas,assura-t-elleenseforçantàvisualiserlepetitcupidonentresesjambes,ce
qui,commeellelesouhaitait,lareplongeadanslaconsternation.MonsiteInternetaétépiraté;ilfautquetuleremettesenétatavantquelesclientslevoient.
Evanselaissatombersurlecanapé,lesjambesécartées.–Qu'est-cequ'ilsontfait?Ellesemitàfairelescentpasdanslapièceetseraclalagorge.–Ehbien...euh...c'estunpeudifficileàexpliquer.Denouveau,ilrepoussasescheveuxindisciplinés.–Dansmonrêve,c'estlemomentoùtutetiensdevantmoietoùjedéfaislesnœudsdetonbikini...Ilparlaitd'unevoixbasseetcharmeuse,quisemblaitlacaresser.S'il savaitdansquelétatsonmanège lamettait, ilne le trouveraitplussiamusant. Il seraitsans
douteprêtàsauterparlafenêtrepourlafuir.Elles'efforçad'ignorer la façondontsoncaleçonremontait, luidonnantun fabuleuxaperçude
sesatouts.Unefaussemanœuvredesapart,etelleenverraitencorebeaucoupplus.Elleluiadressaunsourirequ'elleespéraitdécontracté.–Jeteconseilledebienprofiterdetonrêve.Cequecachecebikiniestsûrementbeaucoupmieux
danslafictionquedanslaréalité.Danslavraievie,ellen'avaitriend'unePamelaAnderson.Evantapotalecanapéàcôtédelui.Ellel'ignora.Resterdeboutétaitmoinsrisqué.–Jen'aimepasdutoutquetudévalorisestoncorps,dit-ilenl'examinantdehautenbasetdebas
enhaut.Tuasdetrèsbeauxseins,mignonne.C'étaitsiprèsdecequ'elleavaitenvied'entendre...etenmêmetempssiloin.–Mouais,répliqua-t-ellesurletondelaplaisanterie.Jenesuisquandmêmepasencoreentréeau
panthéondesseinsd'exception.Elles'envoulutaussitôtd'entretenircegenredeconversation.En riant,Evan rejeta les deuxbras derrière le dossier du canapé.Puis son rire se fondit enun
sourire terriblement séduisant. Halley se sentait comme une jeune fille à un spectacle deChippendales.
Inspirée.Enthousiaste.Impressionnée.C'estalorsqu'ilgâchatoutenparlant.–C'estparcequelecomitédesnominationsnetevoitpasencemoment,déclara-t-il.Mincealors,
tuasfroidoutuesseulementcontentedemevoir?Comme on était en août et qu'il n'y avait pas l'air conditionné chez Evan, il ne restait qu'une
solution.–D'accord,marmonna-t-elle.Trèsdrôle.Résistantàl'enviedeposerlesmainssursestétonsdurcispourlescacher,ellesedirigeaversla
chambred'Evan,oùilyavaitsonordinateur.–Jetedemanderaisbiendelaissermapoitrineendehorsdelaconversation,reprit-elle,maiselle
risqued'yrevenirquandtuaurasvumonsite.Nonqu'ellefûtjalousedespastèquesquelepirateluiavaitcolléessouslementon,d'ailleurs.Ou
alorsseulementuntoutpetitpeu.Aumoins,sil'envieluienprenait,ellepouvaits'essayeràpresquen'importequelsport.Onnepouvaitpasendireautantdesfemmesgratifiéesd'unbonnetD.
Ellefrissonnaenentrantdanslachambre.Legrandlitétaitdéfait.Lavuedesdrapsendésordre,encorechauds,l'énervait.Etl'excitait.
Àcôtéd'elle,Evanbâilla.Heureusementqu'elleneletroublaitpasautantqu'illatroublait.Elles'obligeaàsedétournerdulitetàs'approcherdel'ordinateur.Lematérielinformatique,les
filsetd'autreschosesdontelleignoraitl'usageencombraientunbontiersdelapièce.–Quelestleproblème,déjà?demanda-t-il.Hmm.–Quelqu'unatrafiquémonsite.–Bah, cenepeutpas être tropgrave.C'estmoiqui l'ai créé, je te rappelle, et il est totalement
protégécontreleshackers.Ils'assitàsonbureauetallumal'ordinateur.Pendantqu'ildémarrait,Halleyseplaçaderrièrelui–pastropprès.Ellesepréparaàl'imagequi
allaitapparaîtred'uninstantàl'autre.Soudain,ellen'étaitplussisûredevouloirl'interventiond'Evan.Certes, il allait rétablir la configurationoriginalede son site,mais auprixdequellehumiliation !Enfin,soitc'étaitluiquilavoyait,soitpeut-êtredescentainesdeclients.
Ellefermalesyeux,avalasasalive,etattenditqueleséclatsderired'Evanemplissentlapièce.
2
Nomd'unchien.Evanrestaitmuetdevantl'imagedeHalleyquiarboraitsonplusjolisouriresurlapaged'accueildesonsite.Nuedelatêteauxpieds.
«Trafiqué»?Elleétaitloinducompte.Elleavaitraison:elleavaitbeletbienétépiratée.–Lessalauds!–Commetudis,confirma-t-elleenposantlesmainssursesépaules.Moinsdistrait,ilauraitsansdouteappréciécecontactdesapeausurlasienne.Pourl'instant,sa
colèrel'empêchaitd'enprofiter.–Quelleclaque!Jen'enrevienspasqu'ilsaientpufranchirmescoupe-feu.Normalement,cesite
étaitparfaitementprotégécontrelespiratages.Halleyenfonçafortlesonglesdanssachair.Avecunegrimace,ils'éloignaunpeud'elle.–Làn'estpaslaquestion,Evan.Cequicompte,c'estquejesuisnue!Mon Dieu, oui. Sa vilaine robe beige d'uniforme avait disparu, et son sourire semblait avoir
glissédeprofessionnelàsuggestif.Celaluiplaisaitbien.Siseulementellepouvait luisourireainsi,etnonen«meilleurecopine»
commeellelefaisaittoujours...–Jenetrouvepasqu'ilstemontrentàtonavantage,mapuce,dit-ilquandilrecouvral'usagedela
voix.–Cen'estmêmepasmoi!rétorqua-t-elleenluitapantsurl'épaule.–Jesais.Elle le prenait pour un imbécile ou quoi ? Il connaissait son corps par cœur, de ses cheveux
blondsàsespetitsorteilsétonnammentpotelés.Ettoutcequ'ilyavaitentre.Ilpivotaverselle.Ellen'avaitguèrechangédepuisdixansqu'ilsétaientamis.Àpartsescheveux
unpeupluscourtscesdernierstempsetsesvêtementsunpeuplusdiscretstantparlestylequeparlacouleur,c'étaitbientoujourslamêmeHalley.
Sameilleureamie.Àdéfautdeplus,cequ'ilregrettaitdepuisunmoment.Ilnel'avaitjamaisvuenue,maisàforcedel'étudierhabillée,ilconnaissaitlesmoindresdesesdélicieusescourbes.
À de nombreuses occasions, il l'avait vue en partie dévêtue.Lors de sorties à la plage ou à lapiscine, par exemple, ou lorsque,merveille, elle lui avait ouvert la porte enpyjama, sans soutien-gorgesoussonpetithautmoulant.
Aveccegenredesouvenirs,quoid'étonnantàcequ'ilrêved'elleenX?Aujourd'hui, il la trouvait un peu pâle. Sans doute parce qu'elle avait découvert sa tête sur une
imagequasipornographique.Pâlirait-elleencores'illuidisaitqu'ilsouhaiteraitêtreplusquesonami,beaucoupplus?
Oh, iln'avaitpas l'intentionde le luidire.Ceserait lemeilleurmoyendeficheren l'air laplusbelleamitiéqu'ileûtconnue.Parfois,incapabledesecontrôler,illâchaitdescommentairesbientroprévélateurs,commeceluiqu'ilavaitfaittoutàl'heureausujetdesonrêverécurrent.Enfin,danscesmoments-là,ellecroyaittoujoursqu'ilplaisantait.Ouellevoulaitcroirequ'ilplaisantait.
–Biensûrquejesaisquecen'estpastoi,reprit-il.Toncorpsn'estpasdutoutcommecela.Halleyavaituncorpsparfait.Desseinsqui tiendraient idéalementdanssesmains, la taille fine,
descuissesmincesetfermes,etdesfessesàdamnerunsaint.Évidemment,iln'avaitrienremarquédetoutcela.Et l'érection que cachait son caleçon n'était que pure coïncidence. Une érection matinale avec
vingtminutesderetard.–Tunesaispascommentestmoncorps,contra-t-elledunairchoqué,commes'ilvenaitdelui
avouerqu'ilavaitregardéparletroudelaserruredelasalledebains.–Si.Jet'aivueenmaillotdebain,etcen'estpastoi.Cesseinsdisproportionnésetcesjambesmaigrichonnesneluifaisaientaucuneffet.Alorsquele
corpsdeHalleyluidonnaitenviedesetraîneràsespiedsetdelasupplier.Ilseretournaetfitsonpossiblepournepasregardersesseins.Sanssuccès.Avecunegrimace,il
se laissa hypnotiser par ses mamelons qui pointaient sous le débardeur, par sa poitrine qui sesoulevaitd'indignation.Siellesavaitquelletortureilenduraitaunomdel'amitié...
Entouteinnocence,sanssedouterdesespenséeslubriques,elledit:–Peuimporteàquiestcecorps.Tupeuxnousendébarrasser?–Biensûr.Jepeuxréparer.Pasdeproblème.Il s'arracha à la contemplationde sonbuste.Auprix d'un effort surhumain, il se retournavers
l'écranetseconcentrasurl'image.C'estalorsqu'ilremarqualepetitpersonnageentresesjambes.Ouentrelesjambesquiluiavaientétéattribuées.
–MonDieu,Halley!C'estlasignaturedesTroisCommandos.Lesplusconnusdeshackers,deslégendesduNet.
–Commentlesais-tu?– Ils insèrent toujours un personnage de dessin animé dans leurs « œuvres ». Des anges, des
cupidons,desdiables:engénéral,dessujetsquitournentautourduthèmeduparadisetdel'enfer.Etpuistuvois?IlaunCsurchaqueaileetunsurl'arc.LesTroisC.
Evansesentait toutexcité.Il tenait l'occasiondesemesurerauxTroisCommandos,devoirs'ilallaitêtrecapablederétablirlesitedeHalleycommeavantsonpiratage.
Depuisque,surmené,ilavaitquittésonemploidecréateurdelogicielstroisansplustôt,ils'étaitinstallécommeconsultant.Cetravailbeaucoupmoinsstressantluipermettaitdetrèsbiengagnersavie,toutengardantdutempspoursedétendreetpourjoueraubase-baildansunclub.Cependant,cegenre de choses lui manquait : le défi de l'ordinateur, comprendre comment il fonctionnait etcommentilavaitétémanipuléparl'homme.
LesTroisCluiavaientlancéundéfi:découvrircommentilsétaientparvenussiefficacementàpiraterlesitequ'ilavaitconçupourHalley.Etcelaluioccuperaitsuffisammentlecerveaupourqu'ilcessedepenseràelleuneheureoudeux.
–Pourquois'ensont-ilsprisàmoi?s'écria-t-elle.Manifestement,ellenes'intéressaitpaslemoinsdumondeauxmystèresdesentraillesd'unPC.–Tuleurasservidupoissonpasfrais,peut-être?avança-t-il.–Jenesersjamaisriendepasfrais.Iln'endoutaitpas.Danssasociété,ellesupervisaittout.Elleavaitbeauêtreconsternée,ilneput
retenirunsourireadmiratifdevantletravaildesTroisCommandos.Ilsnemanquaientpasdestyle.Ilfallaitbienleurreconnaîtrecela.
–Mignonne,jenesaispascequetuasfait,maiscelat'avalud'êtrevisitéeparunange.Ellepiquaunfard.–Jen'airienfait,insista-t-elleavecentêtement.Etcen'estpasmoi.–Je sais que cen'est pas toi.Ne t'énervepas : je vais réparer ça. Jevais te remettreunepetite
culotte.Voilàqu'ilrecommençait.Parlersous-vêtementsavecelleétaitbienladernièrechoseàfaire.Inévitablement, l'image deHalley vêtue en tout et pour tout d'une petite culotte s'imposa à son
esprit.Deplusenplusgênéparsonérection,ilchangeadepositionsursonsiège.Elleluitapadansledos.Pasd'unepetitetapeamicale,nid'unfrôlementséducteur.Non,unebonne
claqueentrelesdeuxomoplates.–ImaginecequeturessentiraissituteretrouvaisàpoilsurleNet!dit-elleaveccolère.Il lui adressa un sourire, presque reconnaissant qu'elle ait frappé si fort. Peut-être que si,, la
prochainefois,elleletapaitsurlatête,ilrecouvreraitlaraison.–Maistuviensdedirequecen'estpastoi,fit-ilvaloir.–C'estundétail!Elle enfonça les doigts dans ses cheveux pour les tordre en un chignon de fortune. Son haut
remontabienau-dessusdesonnombril,révélantsapeaulisseetpâle.Dieu, qu'il l'aimait. Il l'aimait presque depuis qu'il la connaissait, d'un amour né de l'amitié,
profond, solide, éternel. Et depuis peut-être deux ans, l'amour qu'il éprouvait pour elle était aussiphysique.Bonsang,qu'ilavaitenviedetouchersoncorps!
Avantqu'ilnemeureouqu'ellen'épouseunquelconquecrétin.Illaregardaetfaillitsepencherenavantpourluilécherleventre,enfoncerlalanguedansson
nombril.Ilétaitparticulièrementexcité,aujourd'hui.Sansdouteparcequecelafaisaitplusdesixmoisqu'il n'était pas sorti avec une fille. Pendant des années, il avait fui ses sentiments pourHalley en
enchaînantlesaventures.Aujourd'hui,ilneparvenaitplusàfairesemblant.Elleagitalamaindevantsonvisage.– Hé ho ? Tu t'es rendormi ? Tu peux arranger mon site aujourd'hui ?Ou alors connais-tu
quelqu'unquipuisselefaire,situnepeuxpas?Cette insulte à son ego l'arracha à la contemplation de son ventre.Comment pouvait-elle ainsi
douterdelui?Biensûrqu'ilétaitcapablederétablirsonsite.Lesyeuxfermés.Lesmainsdansledos.Etmêmesiellelecaressaitpendantcetemps.
Enfin non. Peut-être pas. Son sexe semit à palpiter de plus belle dans son caleçon. Si jamaisHalleydécidaitdelecaresser,ilneferaitriend'autrequ'enprofiter.
Detoutefaçon,elleneferaitjamaisriendetelàl'hommequ'elleconsidéraitcommesonfrère.Cequinel'empêchaitpasdefantasmerunpeu.
–Alors?Hein?Ilenavaitoubliécequ'elleluiavaitdemandé.–Ah.Euh...oui,bien sûrque jepeuxarrangerça. Ilvapeut-êtreme falloiruneheureoudeux
pourcontournerlescoupe-feudespirates,maisceneserapasgrand-chose.–Tupourrasremettrelesiteexactementcommeilétait?–Sansproblème.Leseulproblème,c'étaitqu'ilfaudraitqu'elles'éloignedelui;sinon,ilneparviendraitjamaisàse
concentrer...Halleyavaitbesoindes'éloignerd'Evan.Lesentir,entendrelesondesavoix,respirerleparfum
desommeilquil'entouraitlarendaitfolle.PastoquéecommesatanteGinny,maisdingue.Douloureusementdingue.Elle n'était pas sortie avec un homme depuis le fiasco de sa relation avec Lewis, la ventouse
humaine.Àenjugerparlachaleurdanssonpantalon,deuxansd'abstinence,c'étaitbeaucouptrop.–Jepeuxmeservirdetontéléphone?demanda-t-elleenreculantd'unpas,puisd'unsecond.Là,c'étaitmieux.Ellenesentaitplussonodeur.–Ilfautquej'appellelebureau,précisa-t-elle.–Biensûr,répondit-ild'unevoixdéjàdistraite,gardantlesyeuxrivéssurl'écrandel'ordinateur.Ildéplaçaitlasourisetcliquaitàtoutevitesse.Nonsanssoulagement,Halleylaissasonproblèmeentresesmainsexpertesetseréfugiadansla
cuisine, où tramait toujours la vaisselle de la veille. Apparemment, Evan avait dîné d'un burritosurgelé.
Elle frémit. Comment pouvait-on se nourrir aussi mal ? Ces dernières années, elle avait prisl'habitudedeluifaireàdînerdeuxoutroisfoisparsemaine.Àl'évidence,depuisqu'ellel'évitait,ils'étaitremisàmangern'importequoi.
Enmoinsdedixminutes,ellepourraitluifairequelquechosedemillefoismeilleurqu'unburritosurgelé.Une bonne omelette bienmoelleuse, tiens.Ce serait l'idéal, songea-t-elle en décrochant letéléphoneetencomposantlenumérodesonbureau.
Norarépondit.–Salut,ditHalley,c'estmoi.Commentçasepasse,ici?Elleattenditlaréponseenretenantsonsouffle.–Ehbien...hésitaNora.–Dis-moi,luienjoignit-elle,l'estomacnoué.–Trèsbien.Nousavonsreçuseizedemandesdeservicedetraiteurnu.Troisappelsdegensqui
voulaient savoir si tu pouvais servir des hors-d’œuvre en forme de pénis.Un qui pensait pouvoirréserverlesservicesd'uneprostituéeavecjouetsexuelenformedecupidon.Ah,etpuistutesouviensdeM.Benjamin?Legentildeuxmonsieurdontnousavonspréparélerepasd'anniversairelemoisdernierpoursesquatre-vingtsans?Ehbien,ilveutêtrerembourséparcequenousn'avonspasservinusàsafête.Etenfin,conclut-elleaprèsavoirprisuneprofondeinspiration,j'aisurpristroisdenosserveursentraind'imprimercinquanteexemplairesdelapaged'accueilavectaphoto.
–Oh,non!gémitHalleyens'affaissantcontrelecomptoir.Elle était fichue. Ruinée. Elle n'avait plus qu'à faire ses bagages et retourner sur le terrain de
campingoùelleavaitpassésonenfance.Enayanttoutraté.–Qui aurait cru que, dans la banlieue dePittsburgh, il y avait tant de gens qui souhaitaient un
servicedetraiteurnu?remarquaNora,sidérée.–Evanditqu'ilpeuttoutarranger.Alorsessaiedegardertoncalme.Tut'ensorstrèsbien.Ellen'auraitpuendireautantd'elle-même,puisqu'ellen'avaitqu'uneenvie:selaissertombersur
lelinodelacuisineetpiquerunebonnecrise.–J'ai déchiré les exemplaires que les serveurs ont imprimés,mais je nevois pas comment les
empêcherd'ensortird'autres.Ilfaudrapeut-êtrequetulesréprimandes:c'était...–Non,çava,s'empressa-t-elledelacouper.Ellen'avaitaucuneenviedesavoirlesquelsdesesemployésavaientjugénécessaired'imprimer
cinquanteexemplairesdesoncorpsnu.Quid'ailleursn'étaitpasdutoutlesien.Peut-êtreétait-celepire,danstoutcela.Ilsluiavaientfait
une silhouette qui donnait l'impression qu'on avait assemblé des éléments appartenant à aumoinsquatrecorpsdifférents:seinsdémesurés,tailleensablier,fessesrondesetcuissesdemouche.
LaBarbietraiteurnue.Vendueavecsonplateau.De toute façon,ellenesevoyaitpasconvoquant troishommesdanssonbureau,pour leurdire
d'arrêterd'imprimerdesphotosd'elleentenued'Evependantlesheuresdetravailetenseservantdumatérieletdesfournituresdubureau.Commentendosser,ensuite,lerôledepatronneintimidante?
–Unedernièrechose,ajoutaNora.–Quoi ? demanda Halley en se mettant à aller et venir dans la cuisine en évitant la poubelle
débordante.QuoiqueNoraaitàluidire,lasituationnepouvaitpasempirer.Elleétaitprête.–Legroupedesbénévolesdelaparoisseaappelé.Oh,non!Toutcomptefait,leschosespouvaientempirer.–Et?–Ilsnousdécommandentpourleurréceptiondecinqcentscouverts.QueferaitEvansiellesemettaitàjureràtue-tête?Ce dîner de charité représentait cinq cents fois dix-neuf dollars quatre-vingt-dix. Autant dire
beaucoup,beaucoupd'argent.–Ilsn'ontmêmepasvoulumeparler?Peut-êtrequesielleavaitoffertlevingratuitement...–J'aifaitmonpossiblepourlesconvaincredenepasannuler,fitvaloirNora.Jeleuraiditque
nousavionsétévictimesd'unpiratage,maisilsn'ontrienvouluentendre.Halleyfermalesyeuxdetoutessesforces.–Cen'estpasgrave.Sa vie était fichue, mais ce n'était pas la faute de Nora. À l'évidence elle était bouleversée, et
Halleynevoulaitsurtoutpasluidonnerl'impressionqu'elleavaitunepartderesponsabilitédansla
débâcle.Les seuls responsables en étaient lesTroisCommandos, de sales internautes qui, par leurpiratage,gâchaientlaviedeshonnêtesgens.
–Jeterappelleplustard,dit-elleavantderaccrocher.Elle passa en revue la liste des réceptions pour lesquelles ils avaient été retenus en août et
septembre,lesmoistoujourstrèsactifsdelasaisondesmariages.Uneseuleannulationdeplusetelleauraittropdestocks,Tropd'employés,etunchiffred'affairestropfaible.
Dansunsoupirtremblant,ellelaissalibrecoursàseslarmesquisemirentàcoulersursesjoues.–Nomd'unchien,tunevaspaslecroire!s'exclamaEvanenentrantdanslacuisine,lesourire
auxlèvres.Halleysedétournapourcacherseslarmes,maisillesavaitvues.Ils'arrêtanet.–Qu'est-cequisepasse?demanda-t-il.L'idiot.Àsonavis,qu'est-cequisepassait?Elleavaitratélessoldes?–J'aiduparfumdansl’œil,mentit-elle.–Duparfum?Dansl'œil?Ils'approchad'elleenfronçantlessourcils.–Oui.Duparfum.Dansl'œil.Elle se pencha sur l'évier et, faisant semblant de se rincer les yeux, effaça les traces de sa
défaillancedemollassonne.Soudain,ellesentitqu'ilétaitderrièreelleetlaprenaitparlesbras.Celasignifiaitqu'ilétaitsuffisammentprèspourque,enreculantuntoutpetitpeu,elleappuieses
courbescontresaduretéetsentesonsouffletoutprèsdesonoreille.Ellepourraitpresserlesfessessursoncaleçonetlesentirsegonflerdedésir...
Ehlà!Ilnesegonfleraitpasdedésir,serappela-t-elle.Ilseraitchoqué,horrifiédecetteconduiteinqualifiable,etelleperdraitlemeilleuramiqu'elleaitjamaiseu.
–Laisse-moiregarder,lapria-t-il.Ilétaitlà,au-dessusd'elle,àrepoussersescheveuxenarrièreetàlaplongerdanslapanique.S'il
voulaitbienseconduireencopainetluidonnerunetapesurl'épaule,celairait.Maiscettesollicitude,cettedouceur,cettegentillesse...c'étaitplusqu'ellen'enpouvaitsupporter.
–C'estbon,fit-elled'unevoixtremblante.C'estparti.Desesdeuxmainspuissantes,illaforçaàseretourner.Elleclignadesyeux,hypnotiséecomme
unanimalpar lespharesd'unevoiture.Malgré tout, elle s'efforçadedétournerunpeu la têteet sepenchaenarrièrepours'éloignerdelui.Ellenevoulaitpassentirsonodeur,parcequ'ellenevoulaitpass'humilierenlesuppliantdel'embrasser.
–Tupleures,murmura-t-ileneffaçantseslarmesduboutdespouces.–Non.J'ail'œilquipleureparcequ'ilyauncildedans.–Jecroyaisquec'étaitduparfum.Ilnotaitcequ'elledisaitouquoi?Seigneur.Elleluijetaunregardfurieux.–Evan,toutvabien.C'estalorsqu'ill'embrassasurlenez,trèslégèrement.Ellelaissaéchapperundrôledepetitson.–Jesuisdésolé,pourtonsite,déclara-t-il.Tuneméritespascela.Seslèvresfrôlèrentlessiennesenunedoucecaressequilafitfondre.–Qu'est-cequetufais?protesta-t-ellequandill'enlaçaetlaserracontresontorseduretdénudé.–Jeteréconforte.Lemieux,c'étaitquecelamarchait.Illaréconfortaitsibienqu'elleavaitlesjambesencoton,et
toutlecorps.Toutenluicaressantlataille,ilserapprochad'elleetposadenouveauleslèvressurlessiennes.
Depuisqu'ilsétaientamis,Evanl'avaitdéjàembrassée,etelleétaitsûrequecettefoisn'étaitpasdifférentedesautres.Unebiserapidepourluidirebonjourouaurevoir,àpleinebouchequandelleétaitsortiediplôméedel'université.Ill'avaitserréedanssesbraslorsquesagrand-mèreétaitmorte.Bref,iln'yavaitpasdequoienfaireunehistoire.
Saufquecettefois,ilavaitlalanguedanssabouche,Mmm...quec'étaitbon!Ce baiser avait commencé comme les autres fois, mais voilà qu'il se faisait plus tendre, plus
profond.Lentementmaissanshésitation,ilplongeaitenellepourlagoûter.Ellesecramponnaitàlui,trop
faible pour tenir debout sans son appui. De la part d'Evan, elle s'était attendue à tout, sauf à cela.Alors,mêmesic'étaitmerveilleux,ellehésitait.
Ilenfouitlesmainsdanssescheveuxetluiinclinalatêtepourmieuxl'embrasser.Uninstant,ellesedemandasic'étaitainsiqu'ilréconfortaittoutessesamies.Puisellesesouvintqu'elleétaitsaseuleamiefille.Etd'ailleurs,ellesemoquaitpasmaldesavoirpourquoiill'embrassait.L'important,c'étaitseulementqu'ill'embrasse.
Samèreleluiavaittoujoursdit:àchevaldonné,onneregardepaslesdents.Ellen'avaitjamaisvraiment su ce que cela voulait dire,mais elle devinait que, en l'occurrence, cela l'autorisait à selaisserpeloterparEvan–etàluirendrelapareille.
Alorsellel'enlaçaetluirenditsonbaiserdetoutessesforces.Saboucheglissaitsurlasienne,sepressaitcontrelasienne,etlapassionjoignaitleurslangues
tandisqueladouceurdeleurbaisercédaitpeuàpeulaplaceàl'imprudence.C'étaitlebaiserleplusriche,leplussignificatifqu'elleeûtéchangéenvingt-huitans.EtquandEvanposalesmainssursesfesses,ellesoupiradanssabouche.Mmm...quec'étaitbon.
Danssongeste,illapressacontresonérection.Qu'ilétaitdur,songea-t-elle,qu'ilétaitprêt...C'estalorsqu'illuidéposasurleslèvresunepluiedepetitsbaisersassezdurspourqu'ellesentesa
forceetsongoût,assezdouxpourqu'elleenveuilleencore,plusprofondsetplusentiers.Ellelaissaéchapperungémissement.Ill'embrassasurlajoue,puisfitdescendresalanguelelongdesoncoulorsqu'ellerejetalatêteenarrière.
L'inquiétudedeHalleypoursonentreprises'étaitdissipée.Elleavaitcédélaplaceàunenouvelletension,sexuellecettefois,unebrûlurequipartaitducentredesonêtrepoursediffuserdanstoutsoncorps.
–J'aiuneidée,murmura-t-il.Elle aussi commençait à en avoir une. Une idée dans laquelle ils ôtaient leurs vêtements et se
sautaientdessus,ici,surlecarrelagedelacuisine.Ellefrémitensentantsonsoufflecontresonoreille.Elles'attendaitàunepropositionsuggestive
desapart.L'aveud'undésirprofond,d'unelongueattente.Lademandequ'elleluifassel'amour.Desprières sensuelles, des arguments du genre : il n'avait jamais eu demeilleure amie qu'elle, et ellepourraitêtretellementplus...
–Allonsjouerlespiratesànotretour,suggéra-t-ilàlaplace.Lespirates?Evanavaitenviedelapirater?Hum.Celavoulait-ildirefairel'amour,enlangage
d'informaticien?Cela ne lui paraissait pas fantastique. La pirater. « Je me suis fait pirater, hier soir. » Non,
franchement,c'étaitunpeuladouchefroide,encequilaconcernait.Peut-êtreétait-cepourcelaqu'ilsn'avaientjamaisdépassélestadedel'amitié.–Commentcela?s'enquit-elle.
Elle se passa la langue sur les lèvres et se laissa aller en arrière entre ses bras tandis qu'ilcontinuait de tracer demerveilleux cercles sur ses fesses, plaçait les cuisses de part et d'autre dessiennes,faisaittournoyersalanguesurlapeaudesoncou.
Aufond,peut-êtrequ'ellepourraitsupporterdesefairepirater...–Unevengeance.JeparledenousvengerdesTroisCommandos.Quoi?Toutfaux.Cen'étaitpasdutoutcequ'ilétaitcensédire.Sielleavaitletemps,elleécrirait
unguidedeschosesqu'unhommenedevaitsurtoutpasdirequandilmettaitunefemmedanstoussesétats.
La vengeance arriverait tout en haut de la liste, avec l'évocation d'une ex ou d'un changementd'orientationsexuelle.
–Unevengeance?répéta-t-elleententantdeselibérer.C'étaitbizarre.Vraimenttrèsbizarre.Maisqu'est-cequiluiavaitpris,aufait?Ilplongealalanguedanssonoreilleenlaretenantfermementcontrelui.Ledésir.Voilàcequiluiavaitpris.Ce qui la prenait toujours, malgré la catastrophe que cela risquait d'entraîner. Elle se mit à
tremblerentresesbrasetàrespirerplusfort,alorsqu'ilenfouissaitlevisagedanssoncoupourlemordilleretlesucerdesabouchebrûlante.
Ce changement brutal dans leur relation ne semblait pas perturber Evan le moins du monde.D'ailleurs,ildonnaitl'impressionque,pourlui,luicaresserlesfessesétaitchosecourante.
Secroyait-ildanssonrêverécurrent?sedemanda-t-elle.Ilremontalentementlesmainsjusqu'àsesseinsqu'ileffleuraduboutdespouces.–Oh...fit-elleensecambrantpourl'inviteràcontinuer.–C'estréconfortant?murmura-t-il,latêtepenchéesurelle,avantdefairedescendresabouchele
longdesapoitrine.Il tira l'échancruredesondébardeurvers lebaspourdénuder lehautdesesseins,etellevitsa
langueroseplongerversleurscourbes.–Jemesensmieux,confirma-t-ellesincèrement.Ellesesentaitaussibrûlante,humide,enproieà la tensiond'undésirquedeuxansd'abstinence
semblaientavoirdécuplé.Evanparaissaitéprouver lamêmechose.Elle le sentait sepressercontreelle,duretdressé.Sa
voracitédésespéréenelaissaitpasdel'étonner.Ellelepritparlataillepourleserrerplusétroitement.Peut-êtreétait-cemal,maisDieu,quec'étaitbon!Il poussa un petit gémissement de gorge qui lui procura une bouffée de plaisir triomphal. Il
frottaitsonérectionentresescuisses.Elleentendaitsonsouffledeplusenpluscourttandisqu'ilallaitetvenaitàunrythmesoutenu,et
sesgémissementsétouffésparsoncoudanslequelilcachaitsonvisage.Ellenepensaitàrienqu'auxcaressesqu'ilséchangeaient,mimantlapénétrationd'Evandansl'intimitédesoncorps.
Les yeux fermés, elle se cramponna à ses épaules. Le plus incroyable, c'était que malgré lecaleçond'Evan,malgrésonpantalonetsonslipàelle,ellesentaitlachaleurquisecréaitentreeux.Haletante, faisant fide toute raison,elleavança leshanchespourvenirà sa rencontre, lui tirantunnouveaugémissement.
C'estalorsque,évaluantmalsatrajectoire,ilaboutitcontresacuisse.Elle rouvrit les yeux. Eh là ! songea-t-elle. Quelque chose n'allait pas. Soudain, tout cela lui
paraissaitbientropréel.Elle baissa le regard et aperçut un peu de peau lisse et dorée, avant qu'Evan ne s'enfouisse de
nouveauentresesjambes.Normalement,ellenedevraitpasvoirdepeaunueàcetendroit.Lelions'étaitéchappédesacage.–Evan,dit-elleenreculant.Maislemouvementqu'ilfitalorsluiarrachaunsoupiretlafigeasurplace.Seigneur...–Tuessortidetoncaleçon,souffla-t-elle.Etilenétaitravi.Illapritparlatailleetcontinuad'alleretvenircontreelle.Elleavaitbeauêtre
touthabillée,ilétaitsurlepointd'exploser.Rienqu'àlasentircontrelui,àrespirersonparfum,àgoûtersapeauunpeusalée,ildevenaitfou.
Il s'enfonçait entre ses cuisses qu'elle serrait autour de lui, et le tissu de son pantalon le frottaitdélicieusement.
Ilavaitbeau faire, il sentait soncontrôle luiéchapperpeuàpeu.Cela faisait si longtempsqu'ilavaitenviedeHalley,etelleluiavaitparusivulnérable,sidémunietoutàl'heure.Ilsavaitcombienelle avait travaillé pourmonter cette entreprise. Elle neméritait pas de la perdre.À la vue de sesgrandsyeuxbrillants,ilavaitétésubmergéparl'enviedel'embrasseretdetoutarranger.
D'accord,ilenavaitfaitunpeuplus.Ilétaithumain,aprèstout.– C'est ma faute, assura-t-il en plongeant le regard dans ses prunelles agrandies par la
stupéfaction.–Evan,fit-elleensedétournantavecunfrisson,ilfautarrêter.Il avait déjà ralenti et allait et venait plus doucement,mais il n'avait aucune envie de s'arrêter.
Cependant, il était surprisqu'elle l'eût laisséalleraussi loin. Iln'avaitpasprévudeseglisserainsientresesjambes.
Ilseretiratoutdemême,avecunsoupirétouffé.Oui,ilétaitcapabledes'arrêter.Biensûr.Pasdeproblème.
Avecquelquedifficulté,ilreculad'unpasetsepassalesmainsdanslescheveux.Cen'étaitpasexactementlafaçondontilavaitprévudeluiannoncerquesessentimentsallaientun
peuau-delàdel'amitié.Ildemeurahésitant,àchercherquelquechoseàdirequinesonnenistupide,nipervers.Ilnetrouvaitrien.
–Ehbien,nerestepasplantélà,ajoutaHalleyenleregardant.Rhabille-toi.Le ton horrifié de sa voix ne l'aida pas à recouvrer l'usage de la parole.Et ce fut encore pire
lorsqu'ilbaissalatêteetvitsonérectionquisedressaitentreeux.Lasituationétaitdesplusgênantes.Maisilnesavaitpascommentfairepourserajuster.S'ilposait
lamainsursonsexe,ilnerépondaitpasdecequipourraitsepasser.Detoutefaçon,ilnepensaitpaspouvoirtenirdanssoncaleçonpourl'instant.
–Accorde-moiuneminute,marmonna-t-il.Ouplutôtdouze,ouquinze.–Evan!s'écria-t-elleenrougissantetenremettantsondébardeurenplace.Jenepeuxpasresterlà
commeça,alorsquetu...alorsquetupendsdehors.Pendren'étaitpaslemot.Ilsedressait,plutôt.Iléprouvaunepointed'agacementdevantl'attitude
de Halley. Elle se conduisait comme s'il brandissait une boîte de vers qu'il essaierait de lui fairetoucher.
–Ondiraitquetun'enasjamaisvuun,observa-t-il.–Entoutcas,jen'aijamaisvuletien.Si,une foisoùelleétait entréependantqu'il sechangeait.Mais lemomentétait sansdoutemal
choisipourleluirappeler.–Commentçasefait,àtonavis?demanda-t-ilsérieusement.Elle avait répondu à son baiser avec beaucoup plus d'enthousiasme qu'il ne l'aurait cru.C'était
pourquoiilseretrouvaitdanscettesituation.Ellel'avaitembrasséavectantdeforceetdepassionque,avantqu'ilaitpuserendrecomptedecequisepassait,ilss'étaientretrouvéscollésl'uncontrel'autre.
Leslèvrespincées,elles'éventa.–Parcequelesamisnesemontrentpasleurspartiesintimes.Evansourit.Malgrélagrimacequ'ellefaisait,ilétaitsoulagé.Pendantdesannées,ilavaitcraint
queHalleynelevoiecommeunboncopainplatonique.Lebaiserqu'ilsavaientéchangéluidisaitlecontraire.Pourl'instant,c'étaittoutcequ'ilavaitbesoindesavoir.
–Nousdevrionspeut-êtrechangercela.Pourl'apaiser,etbienquecefûtunpeudouloureux,ilrentrasonsexedanssoncaleçon.Commeil
lecraignait,iltendaitletissuaumaximum.–Boutonnelepetitbouton.Là,ellepoussaitunpeu.–Non,décréta-t-il.C'estinfernalàboutonner,etpireencoreàdéfaire.Ensuite,sijevaisdansdes
toilettespubliques,j'ail'airdemetripoter.Ellelevalesyeuxauciel.–Faisensortequ'ilresteàsaplace,alors.Illuiadressaunsourirecoquinetinclinalatêteenlevantlesmainsensignedereddition.–Mignonne,jecroisqu'ilneseraitnullepartplusàsaplaceque...Elleluicoupalaparole,plusénervéequ'encolère.–Cen'estpasdrôle,leréprimanda-t-elle.Enreculanthorsdeportéedesbrasqu'iltendaitverselle,ellesepritlespiedsdanslapoubelle.–Beurk,fit-elle.Tonappartementestvraimentrépugnant.Tunefaisjamaisleménage?Iln'yavaitencorenicafardsnisouris,qu'ilsache.Celaluisuffisaitbien.–Biensûrquesi,protesta-t-il.J'aitoutrécurédusolauplafondenmai.–Etnoussommesenaoût.Etalors?–Écoute,pouvons-nousenreveniràlaraisondemaprésenceici?lepria-t-elleenglissantses
cheveuxderrièresesoreilles.–C'esttoiquiparlesdemonprogrammedenettoyage.–Pourquoi...as-tufaitcela?–Faitquoi?–M'embrasserettoutça,chuchota-t-elleenrosissantadorablement.–Jetel'aidit:pourteréconforter.Il lui sourit lentement en regardant ses yeux s'agrandir et sa bouche s'ouvrir. Manifestement,
constata-t-ilavecunecertainesatisfaction,ilavaitchoisilabonneméthode.–Çat'aaidée?s'enquit-il.Ellehochalatête,apparemmenttropsidéréeparsesprouessespourparler.Voilà.Ilpouvaitpasseràladeuxièmeétape.Maintenantqu'ilétaitgrillé,qu'ellenecroiraitplusà
sonpersonnagedeboncopain,autantprofiterdelasituation.Ilfitunpasenavant.–Faut-ilquejeteréconforteencoreunpeu?Ellesecouavigoureusementlatêteensignededénégation.Zut.Peut-êtresonmutismeétait-ildûà
lapeurqu'illatouche.–Non.Ilfautquejeretournetravailler.Toutdesuite.Ellesemitàjoueravecsaboucled'oreilleenévitantsonregard.Evansoupira.Celafaisaitcinqansqu'il tenait labrideàsessentiments,etvoilàquecematin, il
s'étaitjetésurellecommeunfouenmanque.Cequ'ilétait.–Halley...jesuisdésolésij'aiputegêner.Cen'étaitpasmonintention.J'essayaisaucontrairede
teremonterlemoral.Ils'envoulutaussitôt.Cequ'ilvenaitdedireétaitlamentable.Àcroirequ'ilbrandissaitsonsexeà
chaquefoisquequelqu'unavaitdesennuis!Elleclignadesyeux.–Ah.Ehbien,oui.Jemesensmieux.Merci.Ellesortitdelacuisined'unpasvifetsedirigeaverslaported'entrée.–Jepensequej'auraiarrangétonsited'icideuxheures.Ellehochalatêtemaisneseretournapasverslui.–Merci,répondit-elle.Jet'enseraitrèsreconnaissante.–Iln'yapasdequoi.Ilrestalà,silencieux,ausupplice,àchercherdesexcusesdignesdecenom.S'ilperdaitl'amitiéde
Halley,ilnelesupporteraitpas.Elleétaittoutpourlui.Elles'arrêtadansl'embrasuredelaporteetseretournaens'essuyantlesmainssursonpantalon
marron.Elleouvritlaboucheetlareferma–sansdoutepourletorturerencore.–Qu'est-cequec'étaitquecettehistoiredevengeance?luidemanda-t-elle.Unebonneplaisanterieàfaireentrecopains.Avantqu'ilnes'enfouisseentresescuisses,détruisant
àjamaisleuramitié.–J'aiunamiquiconnaîtl'identitédesTroisCommandos.Ilvam'envoyerl'URLdeleursite,etje
medisaisquenouspourrionslepiraterunpeuànotretour.Leurfairecequ'ilsnousontfait.Unautrejour,unjouroùilnel'auraitpasembrasséeàperdrelatête,elleauraitditoui.Illesavait.
Maislafaçondontellefronçaitlessourcilsluimontraitcombienilavaitrisqué,etcombienilavaitperdu,encédantàsalibido.
–Ilfautvraimentquejeretourneaubureau,invoqua-t-elle.Peut-être...plustard.Rien d'étonnant à sa réaction. Elle cherchait à le fuir, et il ne pouvait l'en blâmer. Dommage.
Ç'auraitétéamusantdepiraterlesitedecestypes,avecHalleyàsoncôtéquiriraitdesessuggestionsderevanche.
Soncœurseserra.Ellen'étaitpaspartieetpourtant,elleluimanquaitdéjà.Bah,iln'auraitplusqu'àjouerleshackersensolitaire.Ilnesupportaitpascesimpudentsquise
promenaientsurleNetpoursemerlapagaille.Halleyneméritaitpasquesonentreprisecoulepouramuserdestarés.Alors,lavengerétaitlemoinsqu'ilpûtfairepoursefairepardonner.
–Jet'appelledèsquec'estréparé,promit-il.–Super,dit-elleavecunsourirenerveux.Surquoiellesortitàreculons,commesiellecraignaitqu'ilnelarattrapeetsejetteànouveausur
elle.–Salut,Evan.Elle lui fit un petit signe de la main et partit en courant. Le claquement de ses sandales dans
l'escalierrésonnadanssoncœurdémoli.–Ouais.Àplus,Halley...Dedépit, il donnaun coupdepieddans sapoubellepuante et débordante, envoyant rouler une
canetteàmoitiévidesurlesol.Tandisquelesodavieuxdetroisjourscoulaitsurlelino,ilsortitdelacuisineetserenditdanssachambre.
Halley n'était venue le voir, lui, son vieil ami Evan, que pour cacher ses seins sur sa paged'accueil. Pas pour qu'il la torture avec sesmaladroites tentatives de séduction. Il n'avait plus qu'à
rétablirlaversiond'originedesonsite,pointfinal.Ou alors il pourrait regarder l'écran et fantasmer.Halley serait nuedevant lui, il serait le petit
cupidon...Ilclignadesyeuxdevantl'imagequiétaittoujoursaffichéesursonordinateuretjuratouthaut.Dieu,qu'ilavaitfaim.
Laréconforter.Evanavaitvoulularéconforter.Tout en déjeunant, Halley s'efforçait de chasser leur baiser de son esprit. La chose se révélait
quasimentimpossible.Ellenepouvaitpenserqu'àcela,qu'àlui.Ilavaitvoulularéconforter,etelles'étaitjetéesurluicommeunenymphomane.D'accord,ilavait
répondu. Elle avait bien senti son sexe entre ses jambes et l'avait vu dans toute sa splendeur. Unesplendeurfortimpressionnante,audemeurant.
MaisEvanétaitunhomme.Riend'étonnantàcequ'ilaituneérectionsousunpareilassaut.Elleétaitdepuislongtempsparvenueàlaconclusionquelepénisdeshommesréagissaitindépendammentdurestedeleurcorps,ycomprisdeleurcerveauetdeleurcœur.
C'étaitpourquoielles'étaitenfuieà toutes jambes.Eninsistantunpeu,enluimontrantsesseinsparexemple,ouparquelqueautretour,elleauraitsansdouteréussiàleconvaincredecoucheravecelle.
Autantdiredejeterparlafenêtredixansd'unegrandeetbelleamitié.Ahlàlà.Peut-êtrefaudrait-ilqu'ellerentrechezelleetqu'elleloueQuandHarryrencontreSally,
pour se rappeler que coucher avec son meilleur ami était une grave erreur et même un interditmajeur.
SaufqueHarryetSallyfinissaientensemble.Ellereposabrusquementsonsandwichauxpoussesdesojaetàl'avocat,etfitlagrimace.Puiselle
époussetalesmiettesdesesmains,avantdejeterunœilàlapiledemessagesqueNoraavaitposéesur sonbureau.Ellen'osait pas les consulter.Elledevinait qu'ils ne contenaientquedesmauvaisesnouvelles. Depuis deux heures qu'elle était revenue au bureau, le téléphone n'avait pas arrêté desonner.
Soncœursesouleva.Elleavaitleterriblepressentimentquesilepirearrivaitetsielleperdaitsasociété,ilneluiresteraitrien.Nientreprise,niEvan.
Àcette idée,elle jetasaservietteenpapieretse leva.Elleavait travaillécommeunefollepourréussir.Alors,sielleavaitpeut-êtretoutgâchéavecEvan,ellen'allaitpaslaissercoulersonaffaire.Cettehistoiren'étaitqu'unobstacleàfranchir.Sielleparvenaitàlimiterlesdégâts,toutiraitbien.
–Nora ! appela-t-elle en sortant de son bureau. Le brouhaha de la conversation d'une demi-douzaine
d'employés se tut instantanément lorsqu'elle arriva à la réception. Les regards se détournaient.SaufceluideHorace,l'undesjeuneschauffeurs-livreurs,quilareluquaostensiblementdelatêteauxpieds.
Lacolèrelaprit.Elleallaitleréprimanderquandilsecoualatête,troublé.–Çanerimeàrien,lâcha-t-il.Priseaudépourvu,elledemanda:–Quoidonc?–Cen'estmêmepasvous,surlaphoto.Çasevoitrienqu'àregardervos...C'étaitbienlapeinedeporterunWonderbra,tiens!–C'estbon,coupa-t-elle,j'aicompris.Etbiensûrquecen'estpasmoi!Commesielleétaitdugenreàposernuepourdesphotos.Lesvisagestournésverselleaffichaientunmélanged'incompréhensionetdepitiéquiluidonnait
lanausée.Elleprituneprofondeinspirationpoursedétendre.–Leproblèmeestentraind'êtrerésolu.Alorsremettons-nousautravail,d'accord?Etqu'ilscessentdepenseràsesseins,surtout!Sa demande fut saluée par des hochements de tête et des sourires en coin. Ses employés
s'arrachèrentàcontrecœurauxbureauxauxquelsilss'étaientappuyés.Pourparlerd'elle.Poursedirecombienelleétaitfade,sansdoute,etcombienilétaitétonnantquesaphotonueaitétémiseenligne.
Elles'enfichaitpasmal,d'ailleurs.Ellenevoulaitpasquesaphotosoitenligne.Alorsqu'est-ceque ça pouvait faire que, fade, plate et terriblement enmanque d'attention sexuelle, elle en ait étéréduiteàsejetersursonmeilleurami?Labelleaffaire.Elleavaitréussisavie.Àforcedetravail,elleétaitparvenueàquitterHazen,enVirginieoccidentale,etàfairequelquechosedesonexistence.Ellepouvaitlégitimementêtrefièred'elle.
Unbourreaudetravailquin'avaitpascouchéavecunhommedepuisdeuxans.Aïe.Celaneluiremontaitpasvraimentlemoral.Noras'écartadesautrespours'approcherdeHalleyqui, lespoingsserrés, lesyeux lançantdes
éclairs,sesentaitdans lapeaud'un taureauprêtàcharger.Chargerquoi?ellen'ensavait rien.LesTroisCommandosconstitueraientsaciblelogique.
Sonassistantelapritparlamainetl'entraînaunpeuàl'écart.–Halley,tuaslulesmessagesquej'aimissurtonbureau?–Non,jenelesaipasencoreregardés.Noraluipressaaffectueusementlamain.–Ehbien,c'estaussibienquejetedisemoi-mêmecequ'ilscontiennent.Voilàquiétaitprometteur...–Encoredesannulations?Noraremitunemèchedesescheveuxrouxderrièresonoreilleetsecoualatête.Quoiquedeprès
decinqanssacadette,ellel'enveloppad'unregardmaternelquineluiditrienquivaille.– Non. Dieu merci, les choses se sont un peu calmées, sur ce front. Il n'y a eu que d'autres
demandesdeservicenu.Génial.Vraimentgénial.–J'espèrequetuasrefusé.–Biensûr!Mais,ajoutaNoraensemordillantlalèvre,cequinevapasteplaire,c'estqueton
pèreaappelé.–Monpère?Horreur.Sonpèren'appelaitjamais.Ilavaitbeautravaillerdouzeheuresparjour,ilgagnaittout
justedequoinourrirsafamille.PasquestiondetéléphoneràHalley,quihabitaitloin.–Quelqu'unestmort?s'inquiéta-t-elle.Soncœurseserra.Était-ilarrivéquelquechoseàsamère?à l'unedeses troispetitessœurs?
Norasecoualatête.–Non.MaisilavutaphotosurInternet.–Quoi?Commentest-cepossible?Sesparentsnepossédaientpasd'ordinateur.Pourautantqu'ellesache,sonpèren'enavaitmême
pour ainsi dire jamais vu. Surfer sur Internet ne faisait pas partie des besoins primordiaux deshabitantsd'unepetitevilleminière.
– Je crois que ton cousin Jake est tombé dessus, chuchota Nora, visiblementmal à l'aise. Il aracontéçahiersoiràtonpèrequiatenuàvoirlaphoto.
Halleysecoualatête,dansl'espoirdes'éclaircirlesidées.Elleneparvintqu'àseretrouveraveclescheveuxdanslesyeux.
–C'estmonpèrequit'adittoutça?s'étonna-t-elle.Iln'étaitpourtantpasdugenrebavard.–Non,c'esttamèrequiaprisletéléphoneetm'aracontécequis'estpassé.Tonpèren'arrivaità
riendired'autreque:«Bonsang!OùestHalley?»Ellesepritlatêteàdeuxmains.–Oh,non!gémit-elle.Maintenant,mesparentsvontcroirequej'aiuneaffairedetraiteurnu.Sesparents...Desgensbien,gentils,travailleurs,debonschrétiens...Ilyavaitdequoiprovoquer
unecrisecardiaquechezsonpère.–Jeleuraiditquec'étaituneerreur.Maissavaient-ilsquecen'étaitpassoncorps?Zut,zutetre-zut!–Merci.ElleseforçaàreleverlatêteettapotaaffectueusementlebrasdeNora.Avecunpeudechance,en
appelantsesparents,elleparviendraitàlesrassureretàlesconvaincrequ'ellen'étaitpasàlatêted'unréseaudeprostitutionoudestrip-teaseenligne.
C'estalorsqu'unechosequ'avaitditeNoraluirevint.–Attendsuneseconde.Monpèreavulaphotohiersoir?
–C'estcequ'ilm'adit.–Danscecas,jemedemandedepuiscombiendetempsellepouvaitêtrelà.Elleneserappelaitpasquandelleavaitvérifiésonsitepourladernièrefoisavantcematin.–Unesemaine.Halleyseretournavivement.Horacelesécoutaitsanslamoindregêne.–Unesemaine?Sacolèreluiétaitrevenued'uncoup.Lespoingsserrés,ellesepenchaitenavant.–Maisnousn'avonscommencéàrecevoirdesappelsqu'aujourd'hui,fit-ellevaloir.Horacesebalançad'avantenarrièreettoussadanssamain.–Ça a commencé il y a une semaine, raconta-t-il. Au début, c'est seulement le plateau qui a
disparu.Puisvotrehaut.Etvotrejupe.Lecupidonestarrivéhiersoir.Elleleconsidéraavechorreur.–Pourquoinem'avez-vousriendit?Espèced'abruti,ajouta-t-ellementalement.–Jevoulaissavoirlasuite,expliqua-t-ilenhaussantlesépaules.Lasuite?Pourlui,c'étaitlechômage.–Horace,vousêtesrenvoyé!Ileutl'audacedeparaîtresurpris.–Ehlà!Nevousénervezpas.Vousréagissezdefaçonexcessive...Non,ellenevoyaitriend'excessifdanssaréaction.Sielleselaissaitaller,elleluiécrabouillerait
lestesticules.Cela faisait une semaine qu'elle se livrait à un strip-tease involontaire sur son site Internet, et
personnen'avaitjugébondel'eninformer!Cettefois,çasuffisait.Elleétaitdécidéeànepaslaisserceuxquiluiavaientfaitcelas'entireràsiboncompte.Elleallait
suivreEvandanssonidéederevanchesurlesTroisCommandos.D'accord,c'étaitmesquinetsansdouteinfantile,etcelanerésoudraitpassesproblèmes.Maisles
TroisCméritaientqu'onlesremetteàleurplace.Enplus,ilfallaitqu'elleparleàEvanpourapaiserlestensionsqu'avaitpufairenaîtreentreeuxsa
conduitedechienneenchaleurdetoutàl'heure.Maisavanttout,elleallaitleprierdejouerunpeulespirates–avecsapermission.
Celaluiferaitmêmeleplusgrandplaisir.
4
Evan regardait fixement l'écran de son ordinateur; Halley y avait retrouvé son apparenced'origine,sonuniformeclassiqueetsonplateau.
Ilpouvaitêtrecontentdelui–fier,même.Ilneluiavaitfalluquedeuxheurestrente-septminutespourrestaurersonsite.
N'empêche, conclut-il, elle serait mieux nue. Non avec ce corps imposteur, mais avec le sien,soupleetbienroulé,etsapeaudepêche.Oui,ceseraitbienplusoriginalquecetteespècederobebeigequ'elleportaitsurlaphoto.
L'imagerevenaitsansarrêtàsonesprit.Toutcommelesouvenirdubaiserqu'ilsavaientéchangé.Desexcusess'imposaient.Saufqu'iln'avaitaucuneenviedes'excuser.Ilvoulaitl'enfermerdanssa
chambre,danssonlit,etluidonnertantdeplaisirqu'ellenevoudraitpluslequitter.L'idéenemanquaitpasd'attrait.Seulinconvénient,ellen'étaitsansdoutepastrèslégale.Cependant,siHalleyvoulaitbien...Évidemment,celaneseproduiraitpas.Ilse levaetétira lesdeuxbrasau-dessusdela tête.Unpeuplustôt, ilavaitenfiléunshortpar-
dessus son caleçon,mais il était resté torse nu. Il faisait une chaleurmoite dans son appartementdepuisquelaclimatisationétaittombéeenpanne,etlepropriétairen'avaitpasencoreprislapeinedelafaireréparer.Ducoup,unefinepelliculedesueurluicouvraitlapoitrineetlefront.
Il se rendit compte qu'il n'avait pris ni petit déjeuner ni déjeuner, et se dirigea vers la cuisine.Lorsqu'il était plongé dans un travail aussi prenant que se lancer à la poursuite de hackers, il enoubliaitsouventdemanger.
Maintenantqu'ilétaitvenuàboutduproblème,ilavaitunefaimdeloup.Malgréladrôled'odeurqui s'échappait de la poubelle. En fronçant le nez, il ferma le sac et le traîna au dépôt d'ordures,aveugléparlesoleil.
Deretourchezlui,ilvaporisaunpeudedésinfectantetsesentitbeaucoupmieux.Lacuisineétaitpresquepropre,maintenant.Halleyseraitfièredelui.
Ilmangeaitunboldecornflakesavecunebanane,quandontambourinaàsaporte.Furieusement.Serait-ce possible ? Non, elle n'allait pas revenir... Si ? Il prit une dernière bouchée avant
d'abandonnersescéréalesetseprécipitaverslaporte,manquanttrébucher.Sic'étaitHalley,s'ilavaitunesecondechance,ilallaitsortirlegrandjeupourlacharmer.
Non,non.Ilallaitluiprésenterdesexcusesetsurveillersesmains.Paroledescout.Ilouvrit.Iln'avaitjamaisétéscout.Halleyétaitplusappétissantequejamais.Ilmouraitd'enviedeladévorerdebaisers.–Déjàderetour?Elleavait lesmainssur leshanches,et ledébardeurdélicieusementdetravers.Elleavaitmangé
son rouge à lèvres et tapait nerveusement du pied. Une lueur à la fois passionnée et désespéréeirradiaitdesesyeuxverts.Unepassionqu'iln'étaitpasassezidiotpourcroirequ'elleluiétaitdestinée.
Ellesemblaitfurieuse.–Bon,jeta-t-elleenposantunemainsurletorsed'Evanetenl'écartantdesoncheminpourentrer
dansl'appartement,façonXenalaGuerrière–versiontraiteur.Iln'avaitaucuneidéedecequ'elleallaitdire.Uneseulechoseétaitsûre:ceneseraitpascequ'il
avaitenvied'entendre.«Déshabille-moi,monpote.»–Cettephotodemoiestlàdepuisunesemaine,Evan,balbutia-t-elle,leslèvrestremblantes.Une
semaine !Unclientaannuléunecommande,mesemployésen imprimentdesexemplaires,etmonpèrel'avue.Monpère!
Sesyeuxhumidesparaissaientplusgrandsquejamais.Comme prévu, ce n'était pas ce qu'il avait envie d'entendre. Pire, elle était en train de craquer
devantlui.Or,voirHalleyperdrelecontrôleétaitplusqu'alarmant.Celaluifaisaitpeur.Ilsemitàluimasserlesbrasd'unefaçonqu'ilespéraitapaisante.–Là,mignonne,çavaaller.J'airétablilesite.Toutestrentrédansl'ordre.–Merci.Ellerenifla,puisluijetaunregardférocetoutensemordantlalèvrepourl'empêcherdetrembler.–Maismaintenant, reprit-elle, je veuxme venger.Comme tu as dit. Je veux la peau desTrois
Commandos.Evanrestauninstantmuetdesurprise.Était-ceunebonneouunemauvaisechose?Peut-êtreque
selibérerdetoutecetteanxiétéluiferaitdubien.Oualorsellebasculeraitdansunmonded'oùseulslesantidépresseurspourraientlaramener...
Nesachanttropquefaire,ilobserva:–Jecroyaisquetum'avaisditquetuétaistropoccupée.Elle haussa les épaules, et il lui lâcha les bras. Elle ne tremblait plus, elle ne pleurait plus et
semblaitdenouveaumaîtressed'elle-même.–Moninventairepeutattendre.Ill'observaattentivement.Elleparaissaitavoirtotalementoubliélascènedetoutàl'heure.Hormissapetitecriseàproposdesonsite,elleseconduisaitnormalementvis-à-visdelui.Cela
signifiait-ilqu'elleluipardonnaitd'avoiressayédeluisauterdessus?–Écoute...iln'yapasdeproblème,entretoietmoi?questionna-t-il.Ellepiquaunfardetsoufflasurlescheveuxquiluibarraientlevisage.–Pourquoiyenaurait-il?Ah,àcausedetoutàl'heure.Ça.Oui,ça.Àl'évidence,elleétaitgênée.Ilnepouvaitlesupporter.Cequiluiplaisaitleplusdanssa
relation avec Halley, c'était qu'ils étaient parfaitement à l'aise l'un avec l'autre. C'était ce qu'il nevoulaitsurtoutpasperdre–etlaraisonpourlaquelleilneluiavaitjamaisavouécequ'ilressentaitpourelle.
–Nousdevrionspeut-êtreoubliercequis'estpassé,proposa-t-il.Ilrepoussalesmèchesrebellesdesesyeuxenungestetrèsplatoniqueetluisourit.–Nousallonstoutdesuitenousmettreaupiratage.MonDieu,songeaHalley, s'il savait l'effetqu'il lui faisait !Maintenantqu'elleavaitdétourné le
sensdumot«piratage»,ellefrémissaitd'impatienceetdedésirchaquefoisqu'illeprononçait.Aumoins,ilavaitladélicatessedenepasinsister,etmêmedefairecommesiderienn'était.Ils
allaientdoncoubliersaréactiontropenthousiasteàsonbaiseretcontinuercommeavant.–D'accord.Trèsbien.Parfait.Absolument.Nousallonsoubliertoutça.Depuisquandavait-illesyeuxcouleurchocolat?Elleseforçaàseconcentrersurundétailplus
important–sacarrière–etajouta:–Bon,allonsjouerlespirates.Jeveuxfairequelquechosedetrèsméchant.Cela ne lui rendrait ni les clients perdus, ni sa dignité. Mais tout de même, elle se sentirait
sûrementmoinsmalaprès.La mâchoire d'Evan se contracta. Elle se rendit soudain compte qu'il était à moins de trente
centimètresd'elle,ettoujourstorsenu.L'enviedeletoucherluidémangeaitlesdoigts.–Devraimenttrèsméchant?Savoixsonnaitunpeudrôle,commesielleluiavaitécrasélepiedavecuntalonhaut.Drôle,etétonnammentsuggestive.Celadit,ellesoupçonnaitque,mêmes'ilparlaitd'eauxusées,
elleparviendraitàtrouvercelaexcitant.C'étaitvraimentlamentable.–Oui,confirma-t-elle.Méchant.Très,trèsméchant.Voilàqu'elleparlaitcommelepersonnagedeDustinHoffmandansRainman.–D'accord, dit-il avec un sourire malicieux. Alors, qu'est-ce qu'on fait ? On bricole leur site
Internetpourlesmettreenrobe?Pasmal...L'idéeluiplaisaitbien.–Tusaisquic'est?–Oui.MoncopainKirkenconnaîtun.Cesontdepetitsgéniesdel'informatiqued'unevingtaine
d'annéesqui fontde laconceptiondesites. Ilyenaunquis'est faitvirerdechezMicrosoft,et lestrois ont abandonné leurs études. Tu vois le genre. Presque trop intelligents pour être normaux.
Plusieurspersonnesm'ontditlamêmechose.Lepiratageestpoureuxuneespècedeloisir.Ilsfontçapours'amuser,pourleplaisirdebattrelessystèmesdesécurité.
Toutenparlant,Evanavaitempruntélecouloirquimenaitàsachambre.Ellelesuivitenessuyantsesmainsmoitessursonpantalon.–Tuesfurieuxparcequ'ilss'ensontprisàtonsite,pasvrai?devina-t-elle.–Oui,concéda-t-il,jesuisfurieux.Enplus,ilst'ont«déshabillée».Siquelqu'unaledroitdete
voirnue,c'estmoi.Halleysefigea.Qu'est-cequeçavoulaitdire?Illuitournaitledos,maisilavaitlavoixlégère,
commes'ilplaisantait.N'empêche...Elleseremémorasoncomportementdecematin,sa...languequ'ilavaitglisséeenelle.Aufond,ellen'étaitpeut-êtrepaslaseuleàsouffrird'unecrisededésir.
Celafaisaitlongtempsqu'iln'avaitpasdepetiteamie.Pluslongtempsquejamais,depuisqu'elleleconnaissait.Peut-êtreavait-ilcherchéunsoulagementfacile.
Commeellenesavaitquerépondre,elles'abstint.Sonlitétaittoujoursdéfait.Ellefuttentéedelefaire,neserait-cequepourneplusvoircesdraps
froissés.Saufquepourcela,elledevraitsepencherdessus.Elleenrespireraitleparfum.C'étaittropdangereux.
IlfallutàpeineuneminuteàEvanpourafficherlesitedesTroisCommandos.Halleyregardalestroishommespar-dessussonépaule.Ilsfaisaientlimitetarés,avecl'undegrosseslunettes,etlestroisdesvêtementsdanslesquelsilyavaitbeaucouptropd'écossais.Cependant,onlisaituncertainaplombdansleurregard,commesiaprèsavoirétéexclusàcausedeleurphysique,ilsl'avaienttoutdemêmeemportéauboutducompte.
–Jenelesaijamaisvusdemavie,plaida-t-elle,jenecomprendspaspourquoiilsm'ontfaitcelaàmoi. Et puis, comment ça se fait que trois hommes partagent lamême page personnelle ?C'estplutôtbizarre.
–Qui sait, fitEvanévasivementenhaussant lesépaules.Alors,qu'est-ceque tuenpenses?Onleurmetdesrobesàfleurs?
– Seulement à celui qui a des lunettes, précisa-t-elle en plissant les yeux devant la postureimpudentedugrandauxcheveuxsombresquisetenaitleplusàgauchesurlaphoto.Celui-là,jecroisquetudevraisledéshabiller.Maigre,poiluetnu.
Illaissaéchapperunriresurpris.–Tuessérieuse?–Onnepeutplus.Ilsallaientvoirunpeucequecelafaisait.Ilsetournaetposasurelleunregardscrutateur,avantdeluioffrirunsourirequiluifitoublier
touteidéedevengeance.–Danscecas,j'aiunemeilleureidée.–Laquelle?–Mettons-leurdesseins.Halleyenrestabouchebée.Evanétaitbienmeilleurqu'elleàcepetitjeu.–C'estpossible?L'étrange imaged'hommesnusavecdes seins sepeignitdans sonesprit ; elle s'empressade la
chasser.C'étaitdrôle,d'accord,maissurtoutmonstrueux.–Biensûr, répondit-ilavecunepointed'arrogance.Toutcequ'il faut,c'est trouver lesseins.Je
vaistéléchargerPamelaAnderson,parexemple.Halleyhésita.
–Non,dit-elle.Onparledéjàbienassezdesesseinscommecela.Trouvequelqu'und'autre.Biensûrquenon,ellen'étaitpasjalouse...–J'aiuneidée,annonça-t-ilens'appuyantaudossierdesonsiège.Maintenant,elleétaitjalouse.EllenevoulaitpasentendreEvans'intéresserauxseinsd'uneautre.
Ellenevoulaitpassavoirquetelleactrice,telmannequinavaitlepouvoirdefairenaîtrecettelueurdedésirdanssesyeux.
Elle ouvrit la bouche pour lui dire de laisser tomber, qu'elle avait changé d'avis, mais il ladevança:
–Toi,Halley.–Moi?Ellereculad'unpas,horrifiée.–Oui,toi,confirma-t-ilensouriant.Tuasdesseinsparfaits,mignonne.Etjetrouvequemettretes
vraisseinsàcestypesseraitlecombledel'ironie.Ceseraitàmourirderire.Ehbien,elle,elleneriaitpas.Elles'étranglait,plutôt.–Certainementpas.Iln'estpasquestionquej'enlèvemonT-shirtdevanttoi.Ellenesesentaitpascapabledelefaire,sanssejeterensuitedanssesbras.Ilselevaavecunrireunpeumoqueurets'approchad'elle.–Oh,allez,j'aidéjàvudesseinsavant.Ycomprislestiens,lejouroùtuasaccidentellementlâché
taservietteensortantdeladouche.Cen'estpassiterriblequeça.Pour lui, peut-être. Mais pour elle, si. Torse nu devant lui, elle ne pourrait pas feindre la
nonchalance.–Non,décida-t-elleenreculantencore,jeneleferaipas.Elles'arrêta,figéesurplaceàdeuxcentimètresdulitd'Evan.Ilsetenaitjustedevantelle.Elleétait
priseaupiège.Illuipritlesmainsavantderemonterlelongdesesbras,plushaut,deplusenplushaut.
–Allez,fit-il,nousavonsdéjàdormidanslemêmelitettuneportaisqu'unT-shirtetunepetiteculotte.Unjour,tuasvomisurmoi.Alorsjepeuxbienprendredesphotosdetesseinssansquecelafassetouteunehistoire.
Ilauraitpuéviterd'évoquercedésagréableincident.Lesoirdesonvingt-troisièmeanniversaire,aprèsavoirbuquelquesverresdetrop,elleavaiteneffetrendusondîner–duporcaigre-doux–surlachemised'Evan.Inutiledepréciserquecen'étaitpassonsouvenirleplussexy.
Toutcelaavaitquelquechosededéprimant.L'attituded'Evanmontraitbienlepeud'intérêtqu'illuitrouvait en tant que femme, s'il pouvait la regarder ôter son débardeur sans éprouver lemoindretrouble.
Àmoinsquecenesoitlecontraire...Ilnepouvaitprétendrequ'ellel'avaitlaisséindifférent,toutàl'heure.Personneneseraitcapabledefeindreunetelleérection.
Soudain,elleeutenviede le faire.Desedéshabillerdevant lui, etdevoir s'il serait capabledeprendreunephotosansluimontrerplusd'intérêt.
Elle jouait avec le feu, elle en avait conscience.Mais ils avaient déjà franchi la ligne jaune ens'embrassant, alors elle avait besoin de savoir. Elle avait besoin de vérifier que c'était oubliable,qu'Evanavaitréagiàellecommeàunstimulusphysiquemaisneladésiraitpasvraiment.
Avecunpeude chance, s'il pouvait la regarder à deminue sans avoir envie d'elle, ce serait ladouchefroidedontelleavaitbesoinpouréteindrel'incendiequ'ilavaitalluméentresesjambes.
Lesoufflecourt,ellefitunpasdecôtépoursemettrehorsdesaportéeetretirasondébardeur.–Trèsbien,déclara-t-elle.Siçanetedérangepas,çanemedérangepasnonplus.Tun'asqu'àte
servirdesmiens.Latêted'Evanluitourna.Ilavaitl'impressionquetoutsonsangseretiraitdanssonsexe,poury
formeruneérectionaussifortequedouloureuse.La poitrine deHalley se souleva lorsqu'elle laissa retomber ses bras d'un air de défi.Où qu'il
regarde,ilétaitsoumisàlatentationdesapeauclaire.Sesseinsmenaçaientdes'échapperdusoutien-gorgebleupâletransparent.
Letissudiaphanelaissaitvoirsesaréolesdurcies.Evanenrestaitfrappédestupeur,incapabledebougerouderéfléchir.
Oh,ilavaiteutrèsenviequ'ellesedéshabille,làn'étaitpaslaquestion.Cependant,iln'avaitpascruuninstantqu'elleleferait.
D'ailleurs, il n'avait même pas eu l'intention de le lui suggérer tout haut – et encore moinsd'insisteravecautantdevéhémence.
Maisellel'avaitfait.Etiln'étaitpluscapablequedeladévorerdesyeux,ensedemandantsisesdoigtsavidesauraientdumalàdéchirerlefintissu.
–Tuastonappareilphotonumérique?s'enquit-elleens'humectantleslèvresduboutdelalangueetenposantlesdoigtssurl'agrafedesonsoutien-gorgenichéeentresesseins.
Nonseulementilallaitvoirsesseins,maisenplus,ilpourraitconserverdeladocumentationsureux.Desphotos.Nomdenom.
Où donc était passé son appareil ? Il fouilla un à un tous les tiroirs de son bureau, jetant aupassageundictionnairesurlesol,semantlescrayonsàdroiteetàgauche.
–Nebougepas,mignonne, lapria-t-ildoucementpour tenterdemasquersonempressement. Ilfautquejetrouvel'appareil...
Au désespoir, craignant que son retard ne donne à Halley l'occasion de changer d'avis, il seretournavivement.Leplacard.Biensûr!Ilouvritlaportesibrutalementqu'elleclaquacontrelemur.Tandisqu'ilcherchaitàtâtonssurl'étagère,unepiledesweat-shirtsluitombasurlatête,suivied'uneraquettedetennisqu'ilévitadejustesse.
L'appareilphotoenfindanslamain,ilpivotaverselle,triomphant.Hormissesdoigtsqui jouaientavecl'agrafedesonsoutien-gorge,Halleysetenaitparfaitement
immobile,lementonrelevé,lesyeuxgrandsouverts.Manifestement,ellehésitait.Evanseforçaàfairedesgestespluslentsetluiadressaunpetitsourirepourlarassurer.–Lepanthéondesseinsd'exception,tutesouviens?luirappela-t-il.–Jemesensridicule,avoua-t-elleavecunpetitrirenerveux.–Non,assura-t-ilenfaisantunpasverselle.Tun'espasridicule,tuesmagnifique.Sescheveuxluitombèrentdanslesyeuxquandellesecoualatêteensignededénégation.–Si,insista-t-il.Si,tuesmagnifique.C'estalorsqu'illatoucha.Illaissaretombersamainquitenaitl'appareilphotoettenditl'autrevers
ellepourluieffleurerlemamelonàtraverslesoutien-gorge.Ellepoussauncridesurprise.Bonsang!semorigéna-t-il.Qu'est-cequiluiavaitpris?Ilretiravivementlamain.–Evan?fit-elle,lesyeuxmi-clos.Tun'aspasoubliécequis'estpassétoutàl'heure,n'est-cepas?–Non.Ilsepenchasurelleetrespirasonsubtilparfumd'agrumes.–Moinonplus,avoua-t-elle.–Halley,ilfautquejeteprévienne:situenlèvestonsoutien-gorge,jevaistetoucher.Ilcomptaitenfoncerlamaindanssapoche,aulieudequoiillaposasurlatailledeHalley.Elle
retintsonsouffle.
–Ahbon?Maisjecroyaisquenousétionsamis,riendeplus.C'étaitvrai.Etilsdevraientenresterlà.Maiscelanesuffisaitpas.–Jen'ypeuxrien.J'aienviedetoi.Trèsenvie.Il luiprit lamainet l'écartade l'agrafedusoutien-gorgepour laplaquersursonérection.Elle
ouvritdegrandsyeux.–Jenepeuxplusrésister,Halley.Jen'aipasenviederésister.Sur quoi il l'embrassa, différemment de ce matin. Autant il avait été empressé, vorace tout à
l'heure,autant il semontrait langoureux.Elleouvrit labouchepour l'accueillir et leurs souffles semêlèrenttandisqu'illagoûtait.Lentement,minutieusement,ilspartaientàladécouvertel'undel'autre.
–Moiaussi,j'aienviedetoi,murmura-t-ellecontresabouche.Depuisdesmois.Jesuisentraindedevenirdingue,Evan.
Ilsourit.–Alorsdevenonsdinguesensemble,mignonne.Elleglissalalangueentreseslèvresetilensuçadoucementlebout.Ellelaretiraengémissantet
enposantlesmainssursataille.Asentirsesdoigtslefrôlerainsipuisseglisserdanslespassantsdesaceinture,ileutlesoufflecourt.
La maintenant d'une main passée derrière sa tête, il reprit possession de sa bouche et pressadurement,désespérémentleslèvressurlessiennes.
Maîtrise-toi, s'ordonna-t-il. Il fallait qu'il aille lentement, mais c'était si difficile quand elle secollaitainsicontresontorsenu.
Ilrompitleurbaiseretavaladifficilementsasalive.Ilsseregardaient,haletants.L'expressiondeHalleytrahissaitàlafoislastupéfactionetledésir.
–Evan,lemit-elleengarde,sinousfaisonscela,leschosesrisquentdechangerentrenous.Lapointedesonseineffleuraitsapeau.–C'estdéjà fait, corrigea-t-il.Et si nousn'en tenonspas compte, la tension restera toujours. Je
croisquenousdevrions le faire, passer juste cette journée ensemble, pourque les chosespuissentrentrerdansl'ordre.
Oh,ilnes'imaginaitpasredevenirpourelleunsimplecopainetlaregardersortiravecd'autres,maismieuxvalaitavancerpasàpas.
–Tuveuxdirequenousallonssimplementnousdébarrasserdecetétrangedésir?Ellehésitait,visiblement.–Exactement.–Etqueriennenousempêcherajamaisd'êtreamis?–Jamais,jetelejure.Autantqu'ilsache,c'étaitlastrictevérité.Ilnevoulaitpasperdrel'amitiédeHalley.Maisc'étaitce
quiarriveraits'ilnecédaitpasàsessentiments.Ilnepouvaitplusétouffersondésirpourelle.Ilreculad'unpas,leval'appareilphotoetl'orientadefaçonàfaireapparaîtreHalleysurl'écrande
contrôle.–Allez,mignonne,enlève-le.Ellemarquauntempsd'arrêt,avantderejeterlatêteenarrièreetdesecambrerenuneattitudede
défi inconsciente. Elle défit l'agrafe. Le cœur d'Evan battait douloureusement. Elle eut encore unefractiondeseconded'indécision.
Sur l'écran, il la vit se décider.Elle écarta les deux bonnets pour révéler ses seins ronds et fitglisserlesbretellessursesbras.Lesoutien-gorgesortitdesonchampdevisionettombasurlesol.
Ilappuyasurledéclencheurpourprendreunephotoqu'iln'avaitnullementl'intentiondemettreen
ligne. Pasmême pour rire et donner une leçon aux hackers. Etmême si personne ne saurait qu'ils'agissaitdesseinsdeHalley.
Cettevuequ'ilespéraitdepuiscinqansétaitpourlui.Pourluiseul.Superbe, constata-t-il en voyant le cliché s'afficher sur l'écran. D'une exceptionnelle beauté
naturelle.Lesépaulesrejetéesenarrière,ellepointaitfièrementsesseinsenavant.Elleavaitdesseinsopalescents,ronds,symétriques,nitropgrands,nitroppetits.Parfaits.Parfaits
pourlui.Ilpritunautrecliché,puisunautreetencoreunautre.Ilvoulaitêtresûrdenepasmanquercette
photo.Ellelevalesmainspourchasserunemèchedecheveuxdesabouche.Danscegeste,sapoitrinese
soulevadansunmouvementfluide.Evanlaissaéchapperungémissement.Maintenant,illaregardaitdirectement,sansletruchementdel'écran.L'enviedelatoucherletenaillait.
–Tuaspris laphoto?demanda-t-elledansun souffle rauquequi fit battre le sangaux tempesd'Evan.
–Oui.Ilsedéplaçaunpeuverslagauchepourlaprendredeprofil.Ilvoulaitsescourbes,sesarrondis,
l'archegracieusedesonépaulesousunautreangle.–Alorsqu'est-cequetufais?Sansbougerlecorps,elletournalatêtepourlesuivre.–J'enprendsd'autrespourmoi.–Evan!Son pantalon n'était pas très ajusté à la taille, nota-t-il. C'était adorable. Il pourrait facilement
glisserundoigtoudeuxentresapeauetletissu.Lentement,ilcontinuadetournerjusqu'àsetrouverderrièreellepourphotographiersondos,sesjoliespetitesfessesmisesenvaleurparlepantalon.
–Jemedemandesijenevaispasm'enservircommefondd'écran...Cetteremarquelafitrougir.–Tunepeuxpasfairecela,murmura-t-elle.–Pourquoi?Celafaisaitlongtempsqu'iln'avaitpaseuuneaussibonneidée.Ensedéplaçant,ilmarchasursonsoutien-gorge,qu'ilramassa.Ilétaitencorechaud...commela
peau deHalley, devina-t-il. Il le porta à son nez. Comme elle, il exhalait un parfum d'agrumes etd'érotisme.
–Jenesavaispasque tuportaisdessoutiens-gorgeaussisexy,commenta-t-il.J'ai failli tomberdanslespommesendécouvrantcelui-ci,touttransparent.
–C'estmonpéchémignon,reconnut-elle.Jem'enoffrepourmerécompenserdemessuccès.Ilsoulevasescheveuxdesonépaulepourdéposerunbaisersursapeau.–Pourmoi,c'estcequesontcesphotos:unerécompensepourmaréussite.–Quelleréussite?Elle était parfaitement immobile, les épaules tendues. Elle respirait un peu plus vite que la
normale.–AvoirréparétonsiteInternet.Ellelâchaunpetitrireironique.–Tul'asréparé,d'accord,maisaprèsqu'ilsm'ontdéshabillée.Quoiqueextrêmementennuyéquesonsiteeûtétépiraté, il ritaussi.Mais ilnepensaitqu'àune
chose:sapeaudouceetchaude,siprèsdelui.Elleinclinalatêteenarrièreetajouta:
–Cesphotosnesontpaspourtoi;ellessontdestinéesausitedeshackers.–Nousparleronsdecelaplustard.Pourl'instantjeveuxtetoucher.Ilposal'appareilphotosursonbureauetpritHalleyparlataille,au-dessusdesonpantalon..–Tuessûrquenousayonsraisondefairecela?Savoixréduiteàunpetitchuintementneletrompapasuneseconde.Elletremblait,àprésent.Ellesepenchaitverslui,lestétonsdurcisetsombres.Ellesemblaitsurle
pointd'exploser.Evan avait envie de la faire exploser. Il voulait qu'elle se laisse aller. Qu'elle se lâche
complètement,qu'ellevoleenéclatssoussescaresses.Qu'ellenepensequ'àeuxetauplaisirqu'illuidonnait.
–J'aienviedetoi,luichuchota-t-ilàl'oreille.Jepeux?Ilpalpitaitdedésir.Luiquiétaitsortiavecpasmaldefemmes,iln'avaitjamaisrienressentidetel.
Sesaventuresavaienttoujoursconservéunecertainelégèreté.Ilavaitdésirédesfemmes;jamaisiln'avaiteubesoind'aucune.
OrilavaitbesoindeHalley.Ill'aimait.Elle le connaissait par cœur. Jamais il n'y aurait demensonges entre eux.Et il n'y en avait pas
maintenant.Ilétaitincapabledenepasluidirelavérité.C'estpourquoiilnepouvaitplusluicachersondésir.
Lesyeuxbrillantsdepassion,Halleysetournaverslui.Elleavalasasalive.–Prends-moi,Evan,dit-elle.Ilfaillitjouirinstantanément.
5
Halleyregardalesyeuxd'Evans'agrandirsousl'effetluchocetdudésir.Unpetitrireluiéchappa.C'étaitsibondelevoirainsi,desavoirqu'ilavaitenvied'elleautantqu'elleavaitenviedelui.
Enfin,aprèstantdemois,ilallaitêtreàelle.Saufqu'ilnefaisaitrien.Ilrestaitplantélà,àlareluquerdelatêteauxpieds.Qu'attendait-il,enfin?Qu'elleluienvoieuncartond'invitation?–Faisquelquechose!luienjoignit-elle.Ellecommençaitàsesentirunpeumalàl'aise.Ilesquissaunsourirechargédesensualité.–Tuastoujoursétédugenreimpatiente,remarqua-t-il.Inutile de discuter. Il la connaissait bien. Elle plaqua les mains sur ses hanches et le toisa en
fronçantlessourcils.Allait-elleêtreforcéedesejetersurluipourleforceràagir?Elleavaitladésagréableimpressionqu'illataquinait.Ildevraitsavoirquecelaneluiplairaitpas.–Çafaittellementlongtempsquej'aienviedetevoir...Jeveuxteregarder,pourcommencer.D'accord, d'accord, c'était formidable. Mais il ne voudrait pas plutôt la toucher d'abord, et la
regarderensuite?Ilrepritl'appareilphoto.Elleplissalesyeux;celanel'amusaitpasdutout.–Evan,poseça.Ilappuyasurledéclencheur.Halleyrougit,mi-gênée,mi-mortifiéecarcequ'ilfaisaitluiplaisait.
Ilsemblaitsicontent,sienthousiastequ'ellechangead'avis.Inutiledesepresser,finalement.Prendresontempsavaitdubon.Ilsn'avaientpasvraimentparlédulendemain.Toutefois,Evanluiavaitlaissé
entendrequeleschosesn'iraientpasau-delàdecettejournée.Elleavaitdoncunjourpourêtreaveclui,pourlelaisserl'exploreretressentircetteexcitationfiévreuse.
Cetteidéel'enhardit.Avecunpetitsourire,ellesepassalamaindanslescheveuxets'humectaleslèvres.
Evanretintsonsouffle.–Trèssensuel,mignonne.J'adoreça.Ilcontinuaitdelaregarderàtraversl'appareilphoto.–Etmaintenant,décida-t-il,ilvafalloirenlevertonpantalon.–Pourquoi?S'ilvoulaitlataquiner,ellepouvaitlerejoindresurceterrain.Elleluisouritleplusinnocemment
dumondeetrejetalesépaulesenarrière,lesmainssurlesreins.Ilémitunpetitrirerauque.–Pourquoi?Maisparcequej'aienviedevoirtoncorpsmagnifique.Ilfitunpasverselleavantdepoursuivre:–Jeveuxdesphotosdetoinue,ayantenviedemoi.Etjeveuxquetuenlèvestonpantalonpour
pouvoirentrerentoi,loin,fort,longtemps,jusqu'àtefaireperdrelatête.Ah.Excellentprogramme.Ellefermalesyeux,envahieparundésirbrûlantquilafaisaitpresque
souffrir. Elle sentait ses seins lourds et sensibles, douloureusement tendus sous le regard calmed'Evan.
Ellevoulaitfairecela.Ellevoulaitneplusrienressentirquesapassionpourlui,etlaisserlepasséet l'avenir se fondre dans cette merveille qu'était l'instant présent. Les soucis, la réalité s'étaientdissipés.Iln'yavaitplusqu'Evanetlescaressesqu'illuiprodigueraitpourlafairesoupirer,gémir,crierdeplaisir.
Lesyeux toujoursclos,elle repassa la languesurses lèvresdéjàhumides.Ellesentit lesoufflechaudd'Evansursonventre,puissesmainssursataille,repoussantlessiennes.Surprise,ellerouvritlespaupières,àtempspourlevoirs'agenouillerdevantelleetposerl'appareilparterre.
–Attends,fit-il,c'estmoiquivaistel'enlever.Illuiléchaleventre,justeau-dessusdelaceinture.Ellefrémitetseretintàsesépaules.L'un comme l'autre, ils respiraient de plus en plus vite. Quand il plongea la langue dans son
nombril,unenouvellevaguededésirdéferlaenelleet luiarrachaungémissement.Ils'attaquaàlafermeturedesonpantalontoutenluimordillantlapeauduventre,lagoûtanticietlà.
Lehautdesatêteétaitjustesoussonsein,quesescheveuxchatouillaientdélicieusement,dessous,surletéton...Ilcontinuaitdebatailleraveclafermeturedesonpantalon.
–Bonsang!marmonna-t-il,lesdentsserrées.Ellevoulutreculermaisillaretintparlaceinture.–Qu'est-cequ'ilya?s'enquit-elle.–Jen'arrivepasàdéfairetonfichupantalon.–Ilyaunpetitcrochetetunœillet,untrucenmétal.Tuvois?Pff,onpouvait lui faireconfiancepourporter laversionmodernede laceinturedechastetéen
guisedepantalon,songea-t-il.Unhommeplusfaibleauraitabandonné.Luiécartasesdoigtsquandellevoulutl'aider.–Non,jem'enoccupe.Lafermeturecéda,maisd'unefaçonquiconvainquitHalleyqu'ilavaitarrachélecrochet.–Zut.Désolé.Peuimportaitsonpantalon.Toutcequicomptait,c'étaitqu'ellebrûlaitdedésir.
Il lui déposa un baiser sur la hanche et semit à jouer avec le zip de son pantalon qu'il faisaitdescendreetremonter.
–Cessaletéssontbientroppetitespourdesdoigtsd'homme,protesta-t-il.Cen'estvraimentpasconvivial.
Cetteremarquelafitrire,d'unriregraveetbas.Elleluipassalesmainsdanslescheveux.–C'estunpantalondefille,alorslatailledesdoigtsdesgarçonsn'apasétépriseencompte.Et
puis«convivial»,çafaitvraimentinformaticientaré.LafermetureÉclaircédaetdescenditcomplètement.–Alors!Ilnesedébrouillepassimal,l'informaticientaré,fit-ilvaloir.Sentantsonsoufflechaudsursapeau,ellecrispalesmainssursesépaules.–Silelogicielestcompatible...Illuiprodiguaunbaiserhumide,dontlachaleurirradiaàtraverslefintissudesapetiteculotte
jusqu'aucentredesondésir.–Evan...gémit-elleensepenchantenavant.–Jolilecteurdedisquettes,murmura-t-il.End'autrescirconstances,elleauraitri.Là,ellen'yparvintpas.Ilavaittoujourslabouchesurelle,
etl'embrassaitetlamordillaitàtraverssonslipqu'ilfitdescendresursesfesses.Ellenesedonnapas lapeinede l'ôtercomplètement.Labouched'Evan la retenaitcaptive.Elle
criasoussesassautsetserrafortsatêtecontreelle.Ellesentitqu'ilprenaitlelégertissuentresesdentspuisenroulaitlescôtésautourdesesdoigts.
Avantqu'elleaiteuletempsderéagir,iltirauncoupsecetfitcraquerledevant.–Oh,monDieu!Elle rejeta la têteenarrièreetavalasasalive.Palpitante,gonflée,elle sesentait sur lepointde
défaillir.C'étaitEvan.Sonmeilleurami.Quiluiarrachaitsessous-vêtements.–Désolé,chuchota-t-ilcontresacuisse,jecroisquejel'aidéchiréaussi.–Pasgrave,parvint-elleàarticuler,haletante.Ellesentitl'airfraissurellequandilbasculaenarrière,s'éloignantd'elle.Elleachevad'ôterson
pantalonqu'elleécartad'uncoupdepied.Avecunsourirecoquin,ilrepritl'appareilphoto.–Oh,non!s'indigna-t-elle.Tun'aspasintérêt!Effrayéed'êtrepriseenphotonue,ellefitunpasdecôté.Evanglissalepoucedanslafentedesapetiteculottesacrifiée,pourtracerdescerclesautourde
sonclitoris.Elles'immobilisa.–Neprendspasdephotosdeça.Unemiseengardeinutile,puisquesamainétaitdéjàretombéeetqu'ilseconcentraituniquement
surlacaressequ'illuiprodiguait.L'écrandel'appareilnemontraitquelamoquettebeige.–Maisc'estsijoli,murmura-t-il.Deslèvres,illuichatouillaitl'intérieurdescuisses,toutencontinuantdelacaresserjusqu'àceque
latêteluitourneetqu'ellesesentesurlepointdedéfaillir.C'estalorsqu'ilintroduisitlepouceenellepuisleressortit,humide,pouroindresonclitoris.Les
jambestremblantes,ellegémit:–Jecroisquejevaistomber.–Recule,dit-ilenreprenantsescerclesensorcelantsetenluiléchantl'intérieurdelacuisse.Parcequ'illacroyaitcapabledebouger?–Jenepeuxpas.Mesjambesrefusentd'obéir.Illevalatête.Lalueurquibrillaitdanssesyeuxneluidisaitrienquivaille.
Eneffet,ilplaquasagrandemainunpeurugueusesursonventre...etlapoussa.Elleperditl'équilibreettombasurlelit.–Tum'aspoussée!s'écria-t-elleenresserrantlesjambes.Jen'arrivepasàlecroire.Enfait,elleyarrivaittrèsbien.Evanl'avaitdéjàpousséedansdesflaques,danslaboue;unjour,
ilavaitmêmeattachéensembleleslacetsdesesdeuxchaussures.Saufquetoutcela,c'étaitquandilsétaientamis.Maintenantqu'ilsétaientnus,illuisemblaitquelesrèglesdevaientchanger.
Iln'enétaitrien.Etd'ailleurs,elleétaitnue,paslui.Ilavaitgardésonshort.–Tuasditquetunepouvaispasbouger.J'aivoulut'aider,c'esttout.Ilsepenchasurelle.Ilvoulaitjouer?D'accord.Ellelevaunpiedetappuyalesorteilssursonérectionpourl'arrêter.–Qu'est-cequetufais?s'enquit-elle.Illuijetaunregardincrédule.–Maisjevaismecouchersurtoiett'embrasserjusqu'àtefaireperdrelatête.Ilvoulutrepoussersonpiedmaiselleserralesorteils,prenantunpeudutissudesonshort,etde
cequ'ilyavaitendessous.–Halley!protesta-t-il.Tumepinces.Ils'immobilisa.Àl'évidence,ilcraignaitlesdégâtsquipourraientsurvenirs'ilbougeait.Halleysavaitqu'ellene lui faisaitpasmal.Pasencore.N'empêchequ'elleaimaitbien l'avoirun
peuàsamerci,pourchanger.Elleseplaqualamainsurlaboucheavecuneinnocencefeinte.–Oh...désolée.Evanattrapasonpiedetsecoualatête.–C'estàtoiquetuferaisdumal,tusais,observa-t-il.Situmemettaishorsd'étatd'agir,lajournée
teparaîtraitbienlongue,tutesentiraisbienseule.Seigneur,ilavaitraison!Elles'empressadelaisserretombersonpiedavantd'avoirprovoquéun
accident.Ellenevoulaitpaspartird'icisansqu'illuiaitdonnéduplaisir.Beaucoupdeplaisir.Ellelevoulaitenelle,longuement,lentement.Ellevoulaitenfoncerlesdoigtsdanslapeaudesondos.
Illuiadressaunsourireentenduetposalesmainsdepartetd'autredesesépaules.Elleplaqualapaumesursontorsepourl'empêcherdes'allongersurelle.
–Attends,laisse-moid'abordenlevermapetiteculotte.Ilseredressapourluilaisserdelaplace.Ellesoulevalesfessesetjouaavecl'élastiquedesonslip
déchiré,qu'ellefitglisserdequelquescentimètresavantdeleremonter.–Enfait,seravisa-t-elle,jedevraispeut-êtrelagarder.Jerisqued'avoirfroid.Illacontemplaitavecunmélangedefascinationetdesouffrance.–Trèsdrôle.Ilfaitaumoinstrente-cinqdegrés.C'était vrai. Malgré les volets fermés, le soleil d'été au zénith chauffait la pièce. Evan avait
d'ailleurs le torseet lesépaules luisants,etHalleysentaitune légèreodeurde transpirationmonterentreeux.Uneodeurtrèsvirileetsexy,quifaisaitredoublerlamoiteurentresesjambes.
Elleaussiavaitl'impressiond'êtrerouge.Sapeaubrûlantelapicotait.Ilécartasesmainspoursaisirlescôtésdesonslip.–Enplus,ajouta-t-il,jenevoispascommentcetrucpourraittetenirchaud.Ilestminuscule.Ah,ill'avaitremarqué.Ilsepenchasursonseintoutenluicaressantleshanches.Ilapprochaleslèvresdesontéton,si
prèsqu'ellepercevaitsonsouffle,maisnelatouchapas.Ellenesongeaitplusàletourmenter.Seulecomptait désormais son envie de lui. Elle se cambra pour approcher son mamelon de la bouched'Evan.
Il se déroba. Elle sentit bouger ses doigts quand il fit descendre sa petite culotte de quelquescentimètresavantdes'arrêter.Ellevitqu'il laregardait toutenpromenantlepoucesursesboucles,frôlantpresquesonclitoris,tandisqu'ilcontinuaitdelatenterdesabouchesiprèsdesonsein.
Ellevoulaitqu'illatouche.Partout.Elleentendaitsaproprerespirationhachée,rapide,sifflante.N'ytenantplus,elleglissalesdoigtsjusqu'àsonslippourleretirer.
Evan l'en empêchaet lui tint lesmains serrées contre leshanches.Elle se tortilla et tentade selibérer.
Il pressa son érection contre sonmont deVénus,mais si doucement, si brièvement qu'elle engémitdefrustration.Elleenroulalesjambesautourdessiennespourl'attirerdenouveaucontreelle,maisilsedégagea.
–Pasencore,dit-il.Quand,alors?Àlaprochaineèreglaciaire?Elleallaitprotesterlorsqu'ilbaissalatêteetpinçala
pointedesonseinentreseslèvres.Ellelaissaéchapperuncri.Ils'écarta.–Encore!lesupplia-t-elle,haletante.Cette fois, il fit le tourdesonmamelonduboutde la langue, traçantuncerclehumide.Ellese
tordaitsurlelit,dansl'espoirdecentrersacaresse.Illamaintintplusfermementpourl'empêcherdebouger.
Elleletrouvaitsoudaingrandetdur,ainsipenchésurelle.Elleseforçaàgarderlesyeuxouvertspour le voir regarder sa poitrine, d'abord, puis son ventre.Alors, il prit une profonde inspirationavantderedescendrelabouchejusqu'àsonsein.
Cettefois,illesaisitentreseslèvrespresquebrutalement,luiprocurantunmélangededouleuretdeplaisir.
–Mmm...fit-ilenlaléchant.Tuesdélicieuse.Ilpromenalonguementlalanguesursonmamelon,jusqu'àcequ'ellecroiequ'elleallaitexploser
rienquesousl'effetdesescaresses.Déplacée,rouléesurseshanches,sapetiteculottenelacouvraitqu'àpeine,cequiajoutaitencore
àsonexcitation.Quandilrepritsonseindanssaboucheetlemouilladélicieusement,ellesoupira.–Evan...Ellevoulutdégagersesmainsdessiennesmaisilnelalibérapas.Plusqu'ungestedélibérédesa
part,c'étaitlepoidsdesoncorpssurlesienquilamaintenaitimmobile.Ilsesoulevaettiraunpeusonseinentreseslèvresavantdelerelâcher.–Çateplaît?Ilnes'endoutaitpas?–Jepréfèrequandtunet'arrêtespas,répondit-elle.Luiaussi.Celadit,latourmenterainsinelaissaitpasd'êtreexcitant.Saufque,enlatourmentant,il
setourmentaitaussi.Etpuiselleréagissaitsibienàsescaressesqu'iln'avaitqu'uneenvie:continuer.–Danscecas,machérie,jenevaispasm'arrêter.Jevaistesucerettesucerencorejusqu'àceque
tun'enpuissesplus.Çatedit?demanda-t-ilaprèsluiavoirléchéledessousdusein.Lepetitsonétrangléqu'elleémitdevaitêtreunassentiment.Evan n'en attendit pas la confirmation verbale. Il reprit Halley dans sa bouche et fit rouler la
délicieuseperledesapointesoussa langue.Combiendefois ils'étaitdemandécequ'il ressentiraitlorsqu'elleseraitsouslui!Ilavaitrêvédelagoûter,etmaintenant,illuttaitpoursemaîtriser.
Elleparvintàlibérerunemainetlaposasurl'épauled'Evan,qu'ellesemitàserreretlaboureren
poussant de petits cris d'encouragement. Il n'avait pas besoin qu'on l'encourage. Il se délectait dechaque coup de langue, de chaque centimètre de la peau de Halley dans sa bouche, et son désirl'emportaitsurlaraison.
Quandilchangeadesein,elleleremerciad'ungémissement.Denouveau,ellel'enveloppaitétroitementdesesdoucescuissesetpressaitsonsexebombécontre
lesien.Ilseforçaàs'écarter.Maisàchaquefoisqu'ilparvenaitàmettreuncentimètreentreeux,ellesesoulevaitpourlerejoindre.
Ilfinitparcapituleretlalaissasecolleràlui;ilseconcentraitsursarespiration,cequin'étaitpasfacile.
Elleleserraitdeplusenplusetsecambraitavecdescrisplushauts,plushachés.Ilcontinuaitdeluilécherlesseinstoutenlescaressantdesdeuxpouces.Ellen'étaitpasloinduplaisir,illesentait.
–Touche-moi,l'implora-t-elle.–Où?s'enquit-ilenappuyantlepoucesursonnombril.Là?–Non.–Là?suggéra-t-ileneffleurantsonseinhumide.–Oui!gémit-elle.Halley était en proie au plus délicieux des supplices. Son corps tendu palpitait et appelait les
caressesd'Evan,sesbaisers,sonsexe,leplaisirqu'ilallaitluidonner,qu'illuidonnaitdéjà.–Touche-moiencore,exigea-t-ellesanslamoindrehonteenparvenantenfinàlibérersonautre
main.Elleenfouit lesdeuxmainsdanssescheveuxet l'attiraàelle,dans l'espoirde le forceràsucer
plusfortsesseins,àlatoucherentrelescuisses.Toutcequ'ilvoulait,pourvuqu'illasoulagedeladouloureusetensionquil'habitait.Elleavaitbesoindeselibérer,devibrerdetoutsonêtre.
Evanretiradenouveausabouche.Àl'évidence,sonagressivitédésespéréenel'émouvaitpas.Unlentsouriresepeignitsursonvisage.
– Faut-il que je te touche encore là ? dit-il en posant les lèvres sur son mamelon et en lesrefermantlentement.
Ellefermalesyeuxdetoutessesforcesetpoussaunpetitcri.Seslèvres,salangue,toutesabouchetrépidaientautourd'elle,surlapointesensibledesonsein.
Etaumomentoùelleleregarda,oùellevitsescheveuxcouleurdecaramelluitomberdanslesyeux,ellefutemportéeparladéferlantedel'extase.
Sans autre contact avec lui que sa cuisse appuyée contre elle, son orgasme fut presquedouloureux.Sonclitorisenfléattendaitladélivrance.Entremblant,ellecriaetselaissasubmerger.
Evans'écartaunpeuetlacontempla,bouchebée,leslèvreshumidesetbrillantes.–Mincealors,fit-il.Tuviensdejouir,non?Ellehochalatêteenguisederéponse.– Mon Dieu, que c'est sexy... commenta-t-il en enfouissant le visage dans son ventre et en
plongeantlalanguedanssonnombril.Ellesedétenditpeuàpeuet,alorsquelesconvulsionssedissipaient, luicaressadoucement les
cheveux.–Merci,murmura-t-elle.Ellesentaitdéjàledésirrenaîtreenelle,maisundésirmoinsurgent,plussensuel.Sansdouteavait-il falluunpeu l'émousser.Maintenant,elleavaithâtedeprofiterencoremieux
d'Evan.–Jecroisquej'avaisbesoindeça,ajouta-t-elle.
Ildéposaunbaiserchaudsursonventre.–Aquoiserventlesamis?Pasàapporterunesatisfactionsexuelle,elleenétaitàpeuprèssûre.Celadit,siçaneledérangeait
pas,ellen'allaitpasl'arrêter.–Pasàcela,engénéral,repartit-elleenriant.Àprésent,illuicaressaitl'intérieurdelacuisse.–Jecroisquenoussommessurunepiste,déclara-t-il.Tandisqu'ilfaisaitglisserlapetiteculottedeHalleylelongdesesjambes,ellemurmura:–Oualorsnoussommesentraindefaireunegrossebêtise.Ils'interrompitetlaregarda.–Eh,dit-il,jet'aime.Tulesais.Jeneteferaisjamaissouffrir,Halley.–Jesais.Ilne laferait jamaissouffrirvolontairement,en toutcas.Alors, tantqu'elleserépéteraitquece
n'étaitqu'unehistoirede sexe, avec l'hommeauquel ellepouvait faire leplus confianceaumonde,tout irait bien. En revanche, si elle se mettait à imaginer qu'il s'agissait d'autre chose que d'unejournéepasséeaulitpourleplaisir,elleauraitdesérieuxennuis.
–Faut-ilquejecontinue?s'enquit-ilenluicaressantlegenou.Etcomment!Aupointoùilsenétaient,autantallerjusqu'aubout.–Oui,continue.–Ouf!Ilachevadeluiôtersapetiteculotteetlalançapardessussonépaule.Ellerestafigée,paralysée
parledésir.–Tunevasplusenavoirbesoin.–Plusjamais?– Pas avant un bon bout de temps, en tout cas, confirma-t-il, les yeux assombris par le désir,
presquenoirs.–Ettoi,renchérit-elle,tunevaspasnonplusavoirbesoindetonshort.Elleserapprochadeluietpromenalesdoigtslelongdesaceinture.Elles'arrêtasurleboutondu
shortkakietlevalesyeuxverslui.Ilhaussalessourcils.Desdeuxmains,elledéfitlebouton.Lesourired'Evansedissipa.Elleravalalesienetouvritla
fermetureÉclairdushort.Ilpritunebrusqueinspiration.Elle glissa lesmains dans son short, sous son caleçon, pour caresser son désir dressé et tirer
doucementlespoilsquil'entouraient.Ilrespiraitfort.L'entendrenelarendaitqueplusaudacieuse.Ellerefermalesdoigtsautourdeluipourtenirlalongueurchaudeetsatinéedesonérectiondans
samain,lasentirpalpiter.–Halley...Il avait les yeux mi-clos. Sa poitrine se soulevait et s'abaissait en mouvements amples. Il
ressemblaitaupageducalendrierque,àseizeans,elleavaitaccrochédanssoncasieraulycée.Untrèsbelhommetorsenuaupantalondéboutonné.
Saufqu'Evanétaitbienréeletque,pourl'instant,ilétaitàelle.Uneidéefortattrayanteluivintlorsqu'elleavisal'appareilphotoqu'ilavaitlaisséaupieddulit.Aprèsunepetitepression,ellelelâcha,cequiluivalutungrondementdedéception.Ellesepencha,ramassal'appareiletselevaenvisantlapoitrined'Evan.Ils'assitvivement,l'airinquiet.
–Ehlà!Qu'est-cequetufais?–Jevaisprendreunephotodetoi.Pourm'enfaireunfondd'écran.Elleappuyasurledéclencheur.L'idéesemblaitl'amuser;toutefois,sesmainstremblaientcomme
s'ilavaitenviedesecachersousledrap.–Posel'appareil.–Non,répliqua-t-elleenriant.Œilpourœil.Elleprituneautrephotodelui.Ilsedétenditunpeu.–Dis-moiaumoinsquetun'aspasl'intentiondepubliercesphotossurleNet.–Oh,oh.Tuseraisdoncpudique?Elle inclina la tête, excitée, ravie. Qu'il était bon de se sentir ainsi libre, de ne ressentir pour
unique tension qu'une tension sexuelle. Être avec Evan, ce n'était pas comme être avec les autreshommes.Aveclui,elleétaitelle-même.Ilspouvaientsetaquiner,jouercommeilslefaisaientencemoment,etc'étaitgrâceàleuramitié.
Aveclebonusd'undésirchaufféàblanc.–Allons, Evan, pourquoi ne pas nous servir de ton corps ?Ce serait un rêve, pour ces types,
d'avoirtesbiceps.Ensouriant,Evanfléchitlebrasetgonflasesmusclesavecunearrogancefeinte.–Alorstuaimesmesmuscles,mignonne?J'enaiunquivavraimentbeaucoupteplaire.Elle n'en doutait pas. Son sexe sortait de nouveau de son caleçonmais, cette fois,Halley était
moinssurprisequ'impatiente.Ilétaittempsdefairebonusagedecetrucincroyable.Sabouches'asséchatandisqu'ellel'étudiaitsurl'écrandel'appareil.Elleallaitsuggérerqu'ilsne
perdentpasplusdetemps,quandEvanfitbougerlemuscleenquestioncommepourlasaluer.Elleouvritdesyeuxrondsetfaillitenlâcherl'appareil.
–Oh,çaalors!Aprèsuninstantdesilencesurpris,elleéclatad'unrireinextinguible.–Tutrouvesçadrôle?Luiaussi,apparemment,quisouriaitcommeunbienheureux.Ellehochalatête,incapabledeparler.C'estalorsqu'ilbaissalesyeuxsurlapoitrinedeHalley.Sonsouriresefitlascif.–Continueàrireautantquetuveux,dit-il.Elle sentit le rouge luimonter aux joues.Elle avait oubliéqu'elle était nue.Complètementnue.
Sonriredevaitavoiruneffetdespluscurieuxsursonventreetsapoitrine.Pourenrajouter,Evanrecommençasonmanège,enappuisursesbrastendusderrièrelui.Même
sic'étaitdésopilant,ellerefusaderireencore.Ellefaisaittantd'effortspourseretenirqu'uneespècedereniflementluiéchappa.
Elleauraitdûl'obligeràboutonnerlepetitboutondesoncaleçon,toutàl'heure.–Queltalent,commenta-t-elle.–J'aitoutessortesdetalentscachés,assura-t-il.Malgrél'absurditédecetteaffirmationetsonpetitairsûrdelui,elleétaitintriguée.Excitée.Elle
avaitenviedelui.S'ilparvenaitàlafairejouirrienqu'enluisuçantlesseins,qu'arriverait-ilàluifaired'autre?Ellefrottaitnerveusementlescuissesl'unecontrel'autre,gênéedelamoiteurquisourdaitentre
elles.–Tuveuxbienmelesmontrer?
Elleposal'appareilphotosurlebureauets'approchad'Evan.Ellemontasurlelitensedemandantsiellepréféreraitêtreau-dessusdeluiouendessous.
Pourcommencer.
6
Halleynedevraitpasavoirledroitdesemontrernue.Evanparvenaittoutjusteàrespirer,maispasàpenserniàbouger.Jusque-là,ilavaittrouvésonfantasmedestrip-teaseenbikiniplutôtsensuel.ComparéàlavraieHalleynuedevantlui,cen'étaitrien.
Elleétaitsibelle...Ils'étonnaitpresquedenepasvoirsoncaleçonprendrefeu.Ilselevavivementquandelles'assitpuiss'allongeasurlesdraps.Elleleregardaitd'unairétonné
ettendaitdéjàlesbrasverslui.Labouchesèche,ilposalesmainssursescuissesettiradessuspourl'amenerauborddulit.
Elleouvritlesgenouxetpoussaunpetitcrienessayantdes'asseoir.Evantiradenouveau,cequilafitretombersurledos,lesbrasau-dessusdelatête.Lorsqu'elleeutleplidesgenouxauborddumatelas,ils'agenouilladevantelle.
–Cen'estpasdrôle,protesta-t-elleenessayantdeseredresser.Ellen'yparvintpas,carilluimaintenaitlesjambessurlelit.–Jenecherchepasàêtredrôle,rétorqua-t-il.Jesuisonnepeutplussérieux.Il contemplait l'intérieur de ses cuisses et la caressait au-dessus des genoux pour qu'elle se
détende.Ilpercevaitlachaleurdesoncorpsetlamoiteurmusquéedesondésir.Sonventresecontractaen
unedouloureusecrampe.Àquelquescentimètres,illuisouffladoucementdessus.Elletressaillit.–Jesuisaussisérieuxquececupidon,murmura-t-il.Elleémitunsonquipouvaitêtreunhalètement,unrirerépriméouencoreungémissement.Ilavaladifficilementsasaliveetpassalapulpedesonpoucesursonclitorisavantdel'insinuer
plusbas,danssachaleurhumide.Elleleretintdesesmusclesserrés.Seigneur,qu'ilfaisaitbonenelle!Ilfermauninstantlesyeuxetlasentitpalpiter,l'écoutapousser
depetitssoupirsdeplaisir.Ilnes'enlassaitpas.–Qu'est-ce que c'est ? l'interrogea-t-elle en écartant davantage les genoux, ce qui l'incita à la
pénétrerplusprofondément.–Monpouce.Ilenfouitlevisagedanssacuisseetrespirasonparfum.Puisilpassalalanguesursonclitoris,
sansretirersondoigt.Ellepoussaungrandcri et lui tirabrusquement lescheveux, si fortqu'il eneut les larmesaux
yeux.C'étaitbonsigne.Enriantdesaréaction,ilretirasonpouce.–N'arrêtepas!–Jenefaisquecommencer.Ilaimaitlaregarder,voirdevantluisesreplisrosésetgonflésquiattendaientsescaresses.Ellese
rapprochadeluiensetortillantpourl'inciteràlatoucher.Ils'exécutavolontiers.Illagoûtaenpromenantlalangued'uncôtéetdel'autre,puissursonclitoris,entreseslèvres.Il
lafitpénétrerenelleavantdelaretirer.
–Reviens,luienjoignit-elle,haletante.Evan perdait pied. Sous les encouragements désespérés de Halley, il ne se contrôlait plus.
Combative, elle savait ce qu'elle voulait et faisait tout pour l'obtenir. C'était à ce côté de sapersonnalitéqu'elledevaitsaréussiteprofessionnelle,etsaloyautéetsagentillesselarendaientplusmerveilleuseencoreàsesyeux.
Elleétaittoutcequ'ilaimaitchezunefemme.Iladoraitluidonnerduplaisir.S'ilparvenaitàseretenird'exploser,ilpourraitenprofiterunpeu
pluslongtemps.Ilcontinuadoncdelataquinerdesalangue.Illafaisaitlentementmonteretdescendre,évitaitson
clitorissansjamaispénétrerassezprofondémentpourlasatisfaire,secontentantdel'effleurerdeseslèvres.
Elledonnaitdescoupsdepied,enfonçaitlesdoigtsdanssesépaulesetpoussaitdesgémissementsd'extaseetdedouleurtouràtour.
–Jeteveuxenmoi,dit-elled'unevoixhachéemaispleined'autorité.Maintenant.Evans'interrompitetlevalesyeuxverselle.–Ahbon?Jenem'enseraispasdouté.Bienqu'illuitînttoujourslesjambessurlelit,elleparvintàs'asseoir.Elles'avançaverslui,une
lueurdangereusedansleregard.C'étaitsontour,maintenant.Ilmouraitd'impatience.Elle ne le fit pas languir. Un instant plus tard, elle était sur ses genoux. Tout entière, chaude,
humide,rose,unpeusalée.Justedevantsabouche,sonseinletentait.Iltenditlamainverslui.Ellesepenchaenarrière,latêtebiendroite.–Non,décréta-t-elle.Finidejouer.Jeteveuxenmoi.–Bien,madame.Il n'allait pas se disputer avec elle, d'autant que lui donner ce qu'elle réclamait lui ferait autant
plaisirqu'àelle.Quandellenoualesbrasautourdesoncou,sesseinsfrôlèrentsontorse.Ilchangeadeposition
pour l'installer plus confortablement sur lui. La pression de son sexe contre la base du sien le fittressaillir.
Il était encore en caleçon mais n'avait aucune envie de lâcher Halley, même le temps de sedéshabiller.Toutefois,ils'inquiétaaussidecequ'ilneportaitpas.
Ilsepassalalanguesurleslèvresoùsubsistaitsongoûtacidulé.–Ilfautquel'undenousselèvepourprendreunpréservatif.Uninstant,ilcrutqu'elleallaitrefuserqu'ilsseprotègent.Lapaniquelesaisit.–Zut,fit-ellecependantdansunsoupir.Oùsont-ils?–Tabledenuit,répondit-il,soulagé.Ilétaitadulte,ilsemaîtrisait,maiscommentrésisteràlatentationdeseglisserenellepeaucontre
peau?Allons, se reprit-il, faire l'amour avecHalley seraitmerveilleux,même séparés par un peu de
latex.Ellesedégageaets'approchadelatabledenuitpendantqu'ilachevaitdesedévêtir.Ellerevintun
instantplustardavecnonpasunpréservatif,nideux,maisquatre.Alors que son corps vibrait d'impatience, son cerveau se glaça. Qui était cette femme ? Sa
meilleureamie.Nue.Avecunepoignéedepréservatifs.
Dieu,quecelaluiplaisait!Entendantlesbrasverselle,ilsentitsoncœurseserrerétrangement.Il aimaitHalley. Bien entendu, il l'avait toujours su. Sauf que c'était différent,maintenant. Plus
intime,plussatisfaisant.Ellerevintsursesgenouxcommesic'étaitsaplace,commes'ilsavaientfaitceladesdizainesde
fois. Il lui déposa un baiser sur l'épaule et promena la langue sur sa peau salée tandis qu'elle luimettaitlepréservatif.
Ilenfouitlevisagedanssoncou,avantdeleverlesyeuxverselleavecunmélangedetendresseetdepassion.
–Quoi?dit-elle.–Rien.Ilsecoualatêteensouriant.Savait-elleseulementcequiétaitentraindeseproduire?Savait-ellequec'étaitdevenubienplus
qu'unesimpleaffairedesexe,quecelan'avaitrienàvoiravecsonsiteInternetniaveclespirates?Laquestioncentrale,c'étaiteux.Euxqui,amis,devenaientamantsetpeut-êtreplus.Ellenes'enrendaitpascomptepourl'instant.Maisàlafin,quandelleseraitsatisfaite,détendue,
insouciante,illuiexpliquerait.Peut-êtredevrait-ilfaireappelà toutsonpouvoirdeconviction,mais ilavaitbienl'intentionde
passerplusd'unejournéeavecHalley.Evanlaregardaitbizarrement,unpeucommes'ilvenaitdeluipousseruntroisièmesein.Comme
s'ilétaitintrigué.–Pourquoimeregardes-tucommecela?Ellen'attendaitpasvraimentderéponse;ellen'enreçutpas.Pasdesincère,entoutcas.–Tuesbelle,dit-ilensouriant.Ill'enlaçapourl'attirercontrelui.Lapoitrinecontrelasienne,ellerefermalesjambesautourde
sataille.Elle se retrouva tout contre son érection qui appuyait sur son point le plus sensible. Elle ne
poursuivitpaslaconversation.Evanpouvaitbienlaregardercommeilvoulait–dumomentqu'illapénétrait.
–Vienslà,luienjoignit-ilenpassantunemainderrièresatête.Goûte-toisurmoi.Il luiprodiguaun longbaiser langoureux,mêlant sa langueà la sienne.Cegoûtmusquéde sa
bouchevenaitd'elle,ellelesavait.Desondésirpourlui.Ellerejetalatêteenarrière.–Evan,gémit-elle,jet'enprie.–Jet'enprie,quoi?Sorslapoubelle?Piratelespirates?Fais-moil'amourcommeunfou?Toutenparlant,ilpassaitlepoucesursalèvre.–RéponseC.Sans réfléchir, elle happa son doigt dans sa bouche et le suça. Elle ferma les yeux et semit à
osciller contre son désir dressé. Elle perdait patience. Comment parvenait-il à rester ainsi et à secontrôlerparfaitement?
Ellesesentaitprèsdehurler.–Tefairel'amourcommeunfou?D'accord.C'estpossible.Elleluimordillaledoigtavantdelelibérer.–Toutdesuite,précisa-t-elle.Pasl'annéeprochaine.
Surquoi,ellesesoulevaetredescenditsurluienunmouvementsoupleetrapide.Cettefois,cefutluiquigémit.Mais elle l'imita bientôt. Imposant, il l'emplissait totalement, si profondément qu'elle n'était pas
certaine d'être capable de le recevoir.Allons, songea-t-elle en se penchant en avant et en respirantprofondément,elleallaitbientrouverunmoyend'yparvenir.C'étaitsibon!
Elleattendaitcemomentdepuislongtemps...Troplongtemps.Illuicaressaledosavecunetendressequifitnaîtreenelleuneinexplicablenostalgie.Ellechoisit
de l'ignorer,etpritdanssabouche l'undespetits tétonsdursd'Evanqu'ellesuça, sedélectantde lesentirpalpiterenelle.
–J'adorefaireçaavectoi,dit-ilenfaisantdescendresamainsursondosjusqu'àsesfesses.Unlongfrémissementlaparcourut.Enseretenantàsesépaules,ellesepenchaunpeuenarrièreetécartapluslargementlesjambes
pourl'encourageràbouger.Ilnesefitpasprier.Il lapritparlatailleetdonnauncoupdereinssipuissantqu'illasouleva.
Puis il se retira un peu et elle redescendit. Avant qu'un nouvel assaut la fasse remonter,cramponnéeàsesépaules,semordantlalèvre.
Ilcontinuaainsiàl'empliretàseretirer,d'avantenarrière.Sesmouvementsluiapportaientuneespècedeplénitudequi,pourtant,nesuffisaitpastoutàfait.
Ellevoulaitquelquechosedeplus.Autrechose.Ellenesavaitpasquoi.Ilenfonçaitsesonglescourtsdanssataille.Sesmainspuissantesserraientsachair.–Oh,mignonne...Cesurnomridicule sonnaitbizarre,déplacé ; cependant, il étaitparfaitementenaccordavecce
qu'ilsétaiententraindefaireetcequ'elleressentait.Illedisaitcommeuntémoignaged'affection,etcelaluiplaisait.Toutluiplaisait.
Ilralentitsescoupsdereinset,toujoursenlatenantparlataille,ill'incitaàprendrelerelais,àalleretvenirsurlui.Lesgenouxployés,ellesesoulevaetredescendit.L'effortetleplaisirfaisaientperlerlasueurentresesseins.D'unmouvementdetête,ellerejetalescheveuxenarrière.
–Pourquoit'es-tuarrêté,Evan?demanda-t-elle.Quelquechosenevapas?Ellesesentait follementsensuelle, libre,commesiellen'avait riend'autreàfairede la journée
quechevaucherlesexed'Evan.C'étaitsibonqu'elleentrevoyaitlatentationderecommencertouslesjours.Maisilspourraienten
parlerplustard.Pourl'instant,iln'yavaitqu'elleetlui,etcettemerveilleusesensationquivibraitetpalpitaitdans
toutsoncorps.Seulcomptaitlemomentprésent.Alorselleallaitprofiteraumaximumdechaqueseconde.– Tout va bien, assura-t-il, le souffle court. Très, très bien. J'ai seulement envie de te voir
travaillerunpeu.Il la serrait si fort qu'elle aurait sûrement des bleus demain. Elle s'enmoquait. Elle voulait sa
marquesurelle,lapreuvedesondésir.Ellebaissadenouveaulatête,pourseregarder,cettefois.Seregarderdescendresursonsexe,le
prendreenelle,couvrirsapeaudelasienne.–Oh...soupira-t-elle.–Lavueteplaît?–Oui.–Elleestbelleaussi,delàoùjemetrouve.
Ilsemitàtremblerengardantlesyeuxrivéssursonbas-ventre.–Tellementbellequejecroisquejevaisjouir,laprévint-il.Lesentimentdetriomphequis'emparad'ellelasurprit.C'étaitlapremièrefoisqu'ellesesentait
autantconcernéepar l'orgasmed'unhomme.Il fautdireque,avecEvan, toutsemblait laconcernerpluspersonnellement.
Ellen'avaitqu'unechance.Qu'unessai.Qu'unefois,aujourd'hui,pourquecesoitbien.Ellevoulaitcela.Elleavaitdroitàcemomentde libertépureen toutesécurité,avecunhomme
auquelelletenaitetfaisaitconfianceplusqu'àquiconque.Unhommequiluidonnaitduplaisircommeaucunneluienavaitjamaisdonné.–Tantmieux,répondit-elleensentantlespremiersfrémissementsduplaisird'Evan.Parcequeje
croisquejevaisjouiravectoi...Aussitôt,sanspluspouvoirparler,ellesepenchaverslui,latêterejetéeenarrière,lesmainssur
sesépaules.Ilétaittoutaufondd'elle,etlestremblementsdeleurscorpssemêlaientets'alimentaientmutuellement.
Halleyémitunsonqu'ellen'avait jamaisentendusortirdesabouche,uncurieuxhululementdesirène.Àmesurequelesfrissonsduplaisirsedissipaient,elleselaissaallercontresontorseenriantdoucement,amuséed'elle-même,desespensées,desoncorps,d'Evan.
Ellesesentaitincroyablementbien.Riend'étonnantàcequ'elleaiteuenviedeluidepuisdesmois:soncorpssavaitqueceseraitfabuleux.
Illuiplantaunbaisersurlefront.– C'est de moi que tu ris ? s'enquit-il, taquin, dans un grondement. Je ne vois pas ce que ma
performanceaderisible.Ilétait toujoursenelle.Elleavait toujourslesseinscontresontorse.Ilssetenaientfrontcontre
front,leslèvresàquelquescentimètres.–Pasdutout.Jerisparcequec'étaitfantastique.Ill'embrassaprofondément,avecunecertainepossessivité.–Parfait,dit-il.Tuenveuxencore?Parce qu'il y en avait encore ? Elle frémit d'impatience. Toutefois, elle se sentit obligée de
suggérer:–Tuessûr?Nousnedevrionspasarrêteravantqueleschosessegâtent?–Ceneseraitpasdrôle!rétorqua-t-ilenriantetenpassantlesmainsdanssescheveux.Prised'unremordsunpeutardif,elleéprouvalebesoind'insister.–Ehbien,tusais,normalement,cen'estpascequefontdesamis.Etpuisjeneveuxpaspousser.
Si...sicelanenousplaisaitpas?Ilétaittempsqu'ellesetaiseavantdeproféreruneautreidiotie.Ellesemorditleslèvres.Ilreculalatêteenfronçantlessourcilsetseretirad'elle.Cettepertetantphysiquequ'émotionnelle
lui fit pousser un soupir. Elle s'en voulait. Deux orgasmes, et elle se transformait en niaisedégoulinanted'amour.Quivoulaitparler,enplus.Etquiavaitdesvisionsquelquepeudéstabilisantesderelation.
Entre-temps,Evan avait enlevé son préservatif et en avait remis un neuf. Sans préambule, il lapénétra.
–Çateplaît?Tuaimesquandjeteprends?–Oh,oui...Elle avait encore enviede lui.Songeste l'arracha à ses réflexions surun avenir incertain et la
ramenaauprésent.Auxsensationsmerveilleusesqu'elleéprouvaitlorsqu'ilétaitenelle.
Evanplia lesgenouxet l'enlaça.D'un seul élan impressionnant, il se leva, leurs corps toujoursjoints.
–Maispassurlesol,cettefois,précisa-t-il.Peuluiimportait.Pourelle,ilspourraientbienlefairesurdestessonsdebouteilles.– Debout ? demanda-t-elle en posant les pieds sur la moquette et en le faisant pénétrer plus
profondémentenelle.–Bonneidée,commenta-t-ildansunlongcoupdereins.L'idéevintsoudainàHalleyquecelaferaituneexcellentephoto.–Nous...nousavonstouteslesphotosqu'ilnousfaut?Tusais,pourlepiratage.Cen'estpasqueje
veuillemettredesphotosdeçasurleursite,maistuvois...lesautres.Quenousavonsprises.Tais-toi!s'ordonna-t-elle.–Touteslesphotosquenousprenonsserontréservéesànotreplaisirpersonnel,mignonne.Lesmainssursesfessespour lamaintenirpendantqu'ilallaitetvenaitenelle, il luiadressaun
sourireentendu.–Detoutefaçon,prendredesphotospourlesiten'étaitqu'unerusepourtefairetedéshabiller.Elles'endoutait.Etelles'enfichaitpasmal.–Oh,zut!feignit-ellederegretter.Etmoiquivoulaisvoirmesseinsenligne...–Bah,onpeuttoujourslefairesituytiens.Ellesehissasurlapointedespiedsens'accrochantàsesépaulesetsecoualatête.Dieu,quec'était
bon!–Paslapeine.Jememoquedecesimbécilesdehackers.Le plus étonnant, c'est qu'elle était sincère. Le site ne comptait plus. La vengeance ne comptait
plus.Toutcequicomptait,c'étaitd'êtreavecEvan,c'étaitcetteimpressionqu'iln'yavaitriendemieuxqued'êtredanslesbrasl'undel'autre,nus,etdesedonnerduplaisir.
Ilcontinuaitdebougerenelle,lentement,régulièrement.Enlaregardantdanslesyeux.Ellebattitdespaupièresetsepassalalanguesurleslèvres.Illaregardaittoujours,d'unairindéchiffrable.
–Mincealors,jerêve?finit-ilpardire.L'émerveillement dans sa voix fit s'envoler les dernières réserves de Halley. Il lui avait dit la
mêmechosequelquesheuresplustôt,surletonduflirt.Maintenant,ilsemblaitaussistupéfait,aussidéconcertéqu'elle.
–Pourquoidis-tucela?–Parcequejen'enrevienspasdemachancedet'avoiràlafoiscommeamieetcommeamante.En proie à une foule d'émotions confuses et contradictoires, elle ne sut que répondre. En
revanche,ellepouvaitluimontrercequ'elleressentait.Ellesoupiradeplaisiretserralesmainssursondospourluitémoignersonapprobation.
C'estalorsque,sanscriergare,ilcessadebouger.Elle redescendit sur la plante des pieds. Elle était sur les pointes depuis si longtemps qu'elle
commençaitd'avoirdescrampesdanslesmollets;ellen'étaitpasdanseuseclassique.–Pourquoitut'arrêtes?Elle se pressa contre lui en poussant un petit gémissement tandis qu'il s'enfouissait plus
profondémentenelle.–Pourt'énerver,répliqua-t-ilavecunpetitrire.Celamarchait.Ilseremitàalleretvenirplusfort,plusvite,etlasoulevadenouveausurlespointes.Elleeneut
lesoufflecoupé.–Jet'aime,Halley.
Ungrandcris'échappadesabouchealorsqu'ellesentaitladélivrancemonterenelleetlapassionsemêleràlaconfusion.
–Evan...Ellevoudraittantlecroire.Jamaisellen'avaitàcepointdésiréquelquechose.Saufquecen'étaitpasaussisimple.Si?–Ettoi,luichuchota-t-ilaucreuxdel'oreille,siprèsquesonsoufflelachatouillait,tum'aimes?Impossibledeluimentiroudesecacher.Pastantqu'illatenaitainsidanssesbrasetluidonnait
l'impressionqu'elleallaitvolerenéclats.–Oui.Ilavalasaréponsedansunbaiserfiévreuxetpossessif.Voilà.Ellel'avaitfait.Elleluiavaitditlavérité.Elles'étaitexposéeàlasouffrancedelaperte,si
celanemarchaitpasentreeux.MaisellechassarésolumentcespenséesengoûtantEvan,englissantlalanguedanssabouche,enpassantlesdeuxbrasautourdesoncou.
Sic'étaituneerreur,elleallaitenprofiteraumaximumpendantqu'ellelepouvait.–Laisse-moitesentirjouir,lapria-t-il.Cequ'ellefit.
7
HalleylaissaEvanetsesadorablespetitsronflementsaulitetsedirigeaverslacommode.Elleensortit un caleçon et unT-shirt qu'elle enfila.Puis elle se rendit dans la cuisine, enmarchant sur lapointedespiedspournepasleréveiller.
Elle avait déjà souvent porté des vêtements à lui, pour diverses raisons.Pourtant, cette fois, cen'étaitpascommed'habitude.D'abord,ellen'avaitpasdepetiteculotteendessouspuisquelasienneétaitfichue.Etpuis,lesautresfois,ellen'avaitpasfaitl'amouraveclui.Ellen'avaitpassonparfumsur lapeau, sonparfumqui semêlaitmaintenant à l'odeurdeproprede sesvêtements et la faisaitpresquedélirerdejoie.
Il lui fallut à peine quelques minutes pour trouver son bonheur dans le réfrigérateur et lesplacards,etmettreuneomeletteàcuireenchantonnanttouteseule.Ens'enrendantcompte,ellerit.Çaalors,ellechantonnait!Celaneluiarrivaitjamais.Enfaisantlacuisinepourlui.
Cedevaitêtreparfaitementridicule.Saufqu'ellenesesentaitpasridicule.Ellesesentait...bien.Elle se sentait à sa place.Mais la perspective de le dire à Evan la terrifiait. Certes, il lui avait
révélé qu'il l'aimait.Mais cela, elle le savait depuis toujours ; il le lui avait déjà dit.Ce qu'elle nesavaitpas,enrevanche,c'étaitcequ'ilattendaitd'elle.Unepetiteaventured'unsoir–d'unjour,plutôt–ouunevraierelation?
Si elle lui posait la question, il pourrait bien lui faire une réponse qu'elle n'avait pas envied'entendre.
Elleavaittellementtravaillépourmontersonentreprisequ'ellen'avaitpaseuletempsdesefairebeaucoupd'amis.Elleavaitfaitlaconnaissanced'Evanlejourdesonentréeàl'université.Depuis,ilsn'avaientpascesséd'êtreamis.Ellen'imaginaitpassaviesanslui.
Toutenremplissantlelave-vaisselled'assiettesetdecouvertsquisemblaienttraînerlàdepuisunesemaine,ellecompritque,tôtoutard,ilsallaientdevoirparler.
Maispasaujourd'hui.Aujourd'hui,ellevoulaitenprofiteràfond.Soulagéedeconstaterqu'ilavaitsortilapoubelle,elleretournal'omelette,puisellejetaduproduit
dans la machine et la mit en route. Quand elle pivota, elle découvrit Evan qui bâillait dansl'encadrementdelaporte.
Nu.–Mmm,fit-ilenreniflant,çasentbon.Ellereculapourlelaisserentrerdanslacuisine,qu'ilemplitdesaprésencevirile.Elleseretrouva
lesfessescontreleplandetravail.–Cen'estpasgrand-chose,assura-t-elle.Unesimpleomelette.Soudain,ellesesentaitunpeuridiculedeluiavoirfaitlacuisine.Cequin'étaitpaslogique,puisquec'étaitdéjàarrivédesdizainesdefois.Elleavaitpressentique
coucherensemblechangeraitleurrelationenmoinsbien,lesmettraitmalàl'aise.Etvoilà.–Si,c'estimportant,dit-ilenl'embrassantsurlefront.Merci.Ellel'écartapouréteindrelegaz.–Zut,çabrûle!Ildéchiraunmorceaud'omeletteentrelepouceetl'indexetleportaàsabouche.–Mmm,c'estdélicieux.Pourquoicecomplimentluifaisait-iltellementplaisir?sereprocha-t-elle.Etpourquoiaimait-elletantqu'ill'embrassedanslecou?–Tuescraquante,dansmeshabits,remarqua-t-il.–Ilfallaitbienquejememettequelquechosesurledos.Elles'efforçaitderéprimerledésirquimontaitenelle,envain.Toutenluimordillantl'oreille,ilpassalesmainssoussonT-shirtpourlesposersursesseins.–Tuesnuesouscecaleçon,pasvrai?–Oui.–Parfait.Illapritparlatailleetlasoulevapourl'asseoirsurleplandetravail.Elleleregarda,incrédule.–Maisqu'est-cequetufais?Àvraidire,elleenavaitunepetiteidée.–Jeviensdemettrelelave-vaisselleenmarche,tusais,ajouta-t-elle.Assise juste au-dessus, elle en sentait les vibrations à travers le comptoir, et ses cuisses se
trémoussaientcontrelecentredesondésirdéjàpalpitant.–Encoremieux,repartit-il.Illuiécartalesjambesetvintseplacerentre.Puisilluidonnaunbaisertrèslong,trèslentquilui
coupalesouffle.Lafenteducaleçonqu'elleportaits'étaitouverte.–Çava?demanda-t-il.Tuveuxbienfaireça,outucommencesàavoirmal?Elleallaitmieuxquebien.Elleirradiaitdeplaisir.–Çava,affirma-t-elle.IlluiôtasonT-shirtetsepenchasursonseinqu'ilsuçadoucement.Ellesetorditdedésir.–C'estencoremeilleurquel'omelette,commenta-t-il.Leplande travailvibrait toujours.Lachaleurquis'élevaitentreses jambesfaisaitsedurcir les
pointesdesesseins.Prenantappuisursesmains,ellerejetalatêteenarrièreetpoussauncriquandEvaninsinuaundoigtenelle.
Ilenajoutaunsecond,l'étiraunpeuet,avantqu'elleaitletempsdeserendrecomptedecequisepassait,lapénétrad'unlongcoupdereinsàtraversl'ouvertureducaleçon.C'étaitinattendu,presque
brutal,etl'impatiencequ'ellelisaitsurlevisaged'Evannelaissaitpasdel'exciter.Loind'accélérerprogressivement,ilsemitàalleretvenirrapidementenlatenantparleshanches.
Toujours cramponnée au plan de travail, elle ne faisait rien que l'accueillir et s'abandonner auxsensationsquil'assaillaient.Achaquefoisqu'ilavançait,sesabdominauxseplaquaientsursonclitorisetc'étaitcommeunedéchargeélectriquequisepropageaitdanstoutsoncorps.
LorsqueEvansepenchaversellepourl'embrasseretglissalalanguedanssabouche,elleexplosaenunlongorgasmefrémissant.
Quand elle eut recouvré suffisamment de forces pour avancer en même temps que lui, il larejoignitdansleplaisirencriantsonnomcontresonépaule.
Ceson,ellenes'enlassaitpas.Elleauraitvoulul'entendreencoreetencore.–Çaalors, comment fais-tu cela ?demanda-t-il une secondeplus tarden luidéposantdepetits
baiserssurl'épaule.–Quoidonc?–M'exciteraussifort,aussivite,précisa-t-ilensecouantlatête.Cesontsansdoutelesannéesde
désirréprimé...Halleysursauta.–Lesannées?Qu'est-cequecelasignifiait,aujuste?Ilreculaetseretirad'elle.–Écoute,Halley,jecroisqu'ilfautqu'onparle...MonDieu.Çayétait.Lemomentdecetteconversationétrangeetgênante,oùnil'unnil'autrene
trouveraitlesmots,étaitvenu.Lemomentdecetteconversationquiallaitpeut-êtreluibriserlecœur.–Manged'abord,luienjoignit-elle,avantqueçarefroidisse.Elleselaissaglisserduplandetravailetrajustasoncaleçon.–Jevaisprendreunedoucheenvitesse,dit-elle.Ensuite,nouspourronsparler.D'accord?Ellefilasansluilaisserletempsderépondre.Il la regarda s'enfuir et soupira. Il ne voulait pas la contrarier, mais il fallait vraiment qu'ils
parlent. Il fallaitqu'elle sachequ'ilsnepouvaientpascontinueràêtre seulementamis. Il envoulaitplus.
Semarieravecelle,voilàcequ'ilvoulait.Etpourquoipas,d'abord?IlaimaitHalley.Ellel'aimait.Ilsseconnaissaientparcœur,ilsconnaissaientleursdéfautsmutuels,etcelanelesempêchaitpasdes'entendreàmerveille.
Aujourd'hui, ils avaient enoutre prouvéqu'ils étaient compatibles sur le plan sexuel.Pour toutdire,ilsallaientsibienensemblequ'ilspourraientsansdoutefaireunevidéoéducative!
Ilsortitunefourchettedutiroiràcouvertsetavalalesœufs.Ilentendaitlebruitdeladouche.Ilneluifallutpaslongtempspourfinirl'omeletteetjetersafourchettedansl'évier.Ils'apprêtaità
sortirdelacuisinequandils'arrêta.Ilnedevraitpaslarejoindredanslasalledebains,songea-t-il.Ildevraitluilaisserunpeud'intimité...
Pourtant,uneminuteplustard,ilsetenaitsurleseuildelasalledebainsetretenaitsonsoufflepourqu'ellenel'entendepas.Ilvoulaitpouvoirlaregarderquelquesinstantssansêtrevu.
Elleétaitsous ladouche.Laparoivitrée la révélait toutentière.La têtepenchéeenarrière,elles'arrosaitlevisageetlapoitrine.
Lachaleurdeladoucheavaitrosilapeaudesondosetdesespetitesfessesrondes.Ellelevalesbraspourserecoiffer,cequifitremontersesseins.
Ilavaitenviedelarejoindre.Ilavaitenviedepromenerlesmainssursoncorpshumide.
Mais,pourlemoment,ilallaitsecontenterdelaregarder.Ils'appuyaauchambranledelaporte,croisalesbrasets'installadefaçonàpouvoirlacontempler
àloisir.Halleyluiavaitditqu'ellel'aimait.Ill'avaitcrue.Ellen'étaitpasdugenreàdireautrechosequela
vérité–qu'ileûtounonenviedel'entendre.Iléprouvaittoujoursl'étrangebesoindeveillersurelle,des'accrocheràellecommesicequ'ils
vivaientétaitunrêve.Elleseretournapourprendrelabouteilledeshampooing.Elleformaituneravissanteimage,ainsi
penchéeenavant.L'enviedeglisserlamainentresesjambespar-derrièreletenaillait.Ellepoussauncriendécouvrantsaprésence.–Eh!s'exclama-t-elle.Tum'asfaitpeur.Ellepressaitleflaconcontresapoitrinenue.–Désolé.Cen'étaitpasmonintention.–Tueslàdepuiscombiendetemps?Elleparaissaitgênée.–Assezlongtempspourfantasmerunpeu...–J'enaipouruneminute.Elleouvritlabouteilleetseversaunebonnedosedeshampooingdanslecreuxdelamain.–Riennepresse.Ellelevalesmainsetcommençadesemasserlecuirchevelu.–Tucomptesresterlààmeregarder?–Oui.Elleémitunpetitcriindignéetchassalamoussedesesdoigts.–Pasquestion,décréta-t-elle.–Pourquoi?–Çamemetmalàl'aise.– Ah. Il faut y remédier tout de suite, déclara-t-il en s'approchant, incapable de résister une
secondedeplus.–Oh,non...Ellereculajusqu'àavoirledoscontrelaparoicarrelée.Ilavaitbeaujugercettetimiditétrèsmignonne,ilmanquaitdepatience.Ilouvritlaportedeladouche.–Allez,fit-il.Jeveuxjustet'aideràsavonnerlesendroitsdifficilesàatteindre.Malgrésesbrastenduspourleteniràdistance, ildécelaitunenoted'intérêtdanssonregard.Et
puisilyavaitsesseins,quipointaient,etsabouche,ouverte.–Jen'endoutepas.Lavapeurs'élevaitautourd'eux.Unebrumedefinesgouttelettesluicoulaitsurlevisage.Ilentra
danslacabineetrefermalaportederrièrelui.–Tuasdéjàfaitçasousladouche?s'enquit-il.Ilregrettaaussitôtcettequestionquandunepointedejalousieletransperça.–Non,répondit-elle.Ouf!Ilsourit.–Etmoiquiteprenaispourunevilainefille...Elleinclinalatêtesurlecôtéetseplaquacontrelemur.–Jen'ai jamais étévilaine, corrigea-t-elle. Ilm'arrivede fairedes chosespas trèsorthodoxes,
c'esttout.Etd'ailleurs,jecroyaisquetuvoulaisparler.Evanessuyaunpeudemousse sur la tempedeHalleyetpassaundoigtmouillé sur sa joue. Il
s'approcha jusqu'àseserrercontreelle.L'eaucontinuaitde ruisselersurson torse,sur lesseinsdeHalley.
Ilclignadesyeuxpourchasserl'eaudesescils.–Nousallonsparlerdansuneminute.Maisavant,j'aienviedefairel'amouravectoi.Ici.Dansla
douche.Pendantquetuesencoretoutechaudeetmouillée.Ellesemblaitprêteàcéder.Lorsqu'illéchal'eausursonmenton,ellesoupiraensecramponnantà
sesbras.–Attends,lepria-t-elletoutdemême.C'étaitlemotqu'ildétestaitleplusaumonde.–Pourquoi?–Jeveuxd'abordfaireça.Ellemitsamainmousseuseetglissantesurlesexed'Evanpourlecaresser.Ilsuffitd'unfrôlementdesesdoigtspourqu'ilachèvedesedresser,desedurcir.Sesdoigtsqui
coulissaientparà-coupsàmesurequel'eaulesrinçait.Illaissaéchapperungrondementdeplaisir.– Hmm, fit-elle d'un air pensif. Ma main ne glisse plus. Je crois qu'il me faut encore du
shampooingoudusavon.Incapablederépondre,Evanécartaunpeulesjambespourassurersonéquilibretandisqu'ellele
reprenaitdanssamain.Elleexerçaunepetitepressionavantdemonteretdescendre lentement, surtoutesalongueur.
Ilhaletaitfiévreusement.–C'estbon...murmura-t-elle.Ohoui,c'étaitbon...D'ailleurs,ilétaitsurlepointd'exploser.Siellecontinuaitainsi,d'icipeu,ilallaitserépandresur
elle.–Çasuffit,Halley.Elleimmobilisasamain.–Tun'aimespas?Zut!Ellesemblaitterriblementdéçue.Désespérée,même.Salèvretremblaitunpeuetsesgrands
yeuxbleusbrillaientcommesielleétaitauborddeslarmes.C'estalorsqu'ilserenditcomptequ'ellefaisaitsemblant.Ellesavaittrèsbienqu'ilaimaitcequ'elleluifaisait.
IlrepoussaunemèchequibarraitlevisagedeHalleyetsecoualatête.–Tu sais bien que ce n'est pas ce que je veuxdire, rectifia-t-il. Seulement, je ne vais pas tenir
longtemps.Situn'arrêtespas,jevais...L'expression du visage de Halley semétamorphosa instantanément. Un sourire dansait sur ses
lèvres.–Ah.Danscecas...Elleseremitàfairealleretvenirsamain.Evanfermalesyeux.–Halley...–Lesvilainesfillesnes'arrêtentpas.Alorsellenes'arrêtapas.Ellepoursuivitsescaressesjusqu'àcequ'ilcèdeets'abandonnedanssa
main.Ilnesecontrôlaitplus.Sondésiravaitencoredécuplé.Ilétaittrèsamoureux.
Halleysedégageadesbrasd'Evanetsecouvritdudrap.Celafaisaitunebonneheurequ'ildormaitàpoingsferméstandisqu'elleneparvenaitpasàfermer
l'œil. Épuisée mais satisfaite physiquement, elle ne pouvait malgré tout empêcher son esprit degaloper.Etlaréalitécommençaitd'empiétersursabéatitude.
Ellen'avaitaucuneidéedel'heure.Millechosesurgentesl'attendaientcertainementaubureau,etNoradevaitcommenceràs'inquiéterdesonabsenceprolongée.
Iln'yavaitpasd'horlogedans lachambred'Evan.Celane lasurprenaitguère. Iln'obéissaitpasauxmêmesconventionsquelamoyennedesgens.
Etqu'elle.Sielleparvenaitàsepenchersuffisamment,ellepourraitlirel'heuresursonordinateur.Enseretenantauborddumatelas,ellesetenditenavantetmanquatomber.
15:57.Horreur!Commentavait-ellepupasserlajournéeaulitquandsonentrepriseétaitauborddugouffre?Ensemordantlalèvre,elleselevaleplusdiscrètementpossibleetcherchasonpantalon.Ellene
voulaitpasréveillerEvan.Ellen'avaitpasnonplustrèsenviedelequitter,maisellenepouvaitpassedébarrasserdesesresponsabilités.Elledevaitassurerlapartierestaurationd'uneréceptionàunclubdedamesàcinqheures,etiln'étaitpasquestionqu'ellen'ysoitpas.
Leclubsetrouvaitàunebonnevingtainedeminutesdevoiture.Avant,ilfallaitqu'ellepassechezellesechanger.
Nue,àquatrepattessurlamoquette,ellesedemandasi lesregardsardentsd'Evann'avaientpasdésintégrésesvêtements,puisqu'ilssemblaientavoirdisparu.Elleneparvintàmettrelamainquesurunesandaleetsondébardeur.
Ellel'enfilasanssoutien-gorgeetenroulaledrapautourdesataille.Puisellelançauncoupd'oeilàEvanpours'assurerqu'ellenel'avaitpasréveillé.Ilrespiraittoujourslentement,laboucheouverte,unbrasmuscléderrièrelatête.
MonDieu,qu'il étaitmignon !Heureusementqu'elledevaitpartir car sinon,elleaurait été troptentéedesejetersurluietdelesupplierderesterpourtoujours.
Ceseraitleplussûrmoyendecompromettreleuramitié–sicoucherensemblenel'avaitpasdéjàfait.
Enfilantàl'anglaise,elleéchapperaitàcettepénibleconversationàlaquelleilparaissaittenir,etaucoursdelaquelleilluirappelleraitcertainementqu'ilsdevaientenresterlà.Autants'épargnercela.Siellesedérobaitmaintenant,ilspourraientpeut-êtrefairecommesiderienn'étaitdemain.
Se dérober, c'était sa spécialité.Tiens, cela faisait près d'un an qu'elle parvenait à se dérober àl'attirancequ'Evanluiinspirait.
Avisantsonrefletdanslaglaceau-dessusdelacommode,ellefitunbondenarrièreenplaquantlamainsursabouche.Avoirsatête,onnepouvaitpascroirequ'ilnes'étaitrienpassé.Elleavançad'unpasprudentetdétaillasescheveuxquifrisottaient,sonvisagepropreetbrillantsansmaquillage,lamouedeseslèvresrenfléesetsondébardeurfroisséquiluimoulaitlesseins.
Cettefemmequ'ellevoyaitdanslaglaceavaittoutàfaitl'aird'avoirpassélajournéeaulitàfairel'amour.Cettefemmesemblaitheureuse,détendue,amoureuse.
EtelleplaisaitbienàHalley.Siseulementcetteexpressionpouvaitnejamaiss'effacer...Enattendant,elleétaittrèsenretardetnetrouvaittoujoursnisonpantalonnisonsoutien-gorge.
Entrébuchantàmoitiédansledrap,ellepritletéléphoned'Evanpourconsultersamessagerie.Toutencherchantsonpantalondesyeux,elleécoutaNoraqui luidemandaitàplusieursreprisesoùelleétaitetquandellepensait reveniraubureau.Ensuite,elle luisuggéraitde releversese-mailsavant
d'exercersavengeancesurleshackers.Ellecessaderegardersouslelitetraccrocha.Puis,traînanttoujourssondrapderrièreelle,elle
s'installadevant l'ordinateurd'Evandont elle se servit pour consulter ses e-mails.Aupassage, ellenota l'heure. Zut. Elle était de plus en plus en retard. Après avoir effacé plusieurs messages sansimportance,elleentrouvaunsansobjet.
Ilprovenaitdespirates.Désolés.Ons'esttrompésdetraiteur.Maisvousêtestrèsbienentenued'Eve.LesTroisC.Aprèsêtrerestéeuninstantsouslechoc,ellejugeaquec'étaitvraimentdésopilant.C'étaittout?
Après l'avoirsoumiseà l'humiliationetà lacatastrophefinancière, ilssecontentaientdeces tièdesexcuses?
Elleneputreteniruneespècedegloussement.Bienentendu,iln'yavaitpasd'adressed'expéditeur;ellenepouvaitpasleurrépondre.
Queleuraurait-elleécrit,detoutefaçon?«Laprochainefois,essayezdeplusbeauxseins»neluiparaissaitpasidéal.
–Qu'est-cequetufais?Halleyseretourna.Assisdanslelit,Evanbâillaitmaissemblaitdéjàprêtàladévorer.–Rendors-toi,luiconseilla-t-elle.Ilfautquej'yaille.–Déjà?protesta-t-ilensouriant.Maisnousn'avonspasencorefaitçadanslesalon.Mentalement,ellehésitaunesecondeavantdesesecouer.Non,ilfanaitvraimentqu'elleparte.–Je ne peux pas. J'ai une réception dansmoins d'une heure et il faut que je passeme changer
avant.Evansegrattaletorse.EllefuttentéedeluilancerunT-shirtpournepasfaiblir.Etoùétaitpassé
sonpantalon,bonsang!–D'accord. Je comprends.Mais tu reviens ici ce soir, hein ? Fais ton sac et viens dès que la
réceptionserafinie.Jet'attendrai.Halley aurait voulu accepter. Mais elle pensait que, si eue revenait, elle le regretterait. Elle y
perdraitsonmeilleurami.Elleauraitlecœurbrisé.Mieuxvalaitdoncpartirtoutdesuiteet,quandilssereverraient,fairecommesiderienn'était.
Elleavaladifficilementsasalive.–Jepensequejevaisplutôtrentrerchezmoi,après.Jeseraifatiguée.Fatiguéedefairesemblantdenepasl'aimer.–Etalors?Jetelaisseraidormir.Demainmatin.Il parlait d'une voix câline et séduisante. Halley résista à l'envie de le regarder. Elle fouinait
frénétiquement la chambre des yeux, et poussa un cri de triomphe en découvrant son pantalon enbouleàcôtéduplacard.
–Non,décréta-t-elle.Pascesoir.Niaucunautresoir,siellenevoulaitpasdevenirfolle.–Maisilfautquenousparlions,Halley,fit-ilvaloirbeaucoupplussérieusement.–Iln'yarienàdire,répliqua-t-elleensedirigeantversleplacardàpetitspas,tenantledrapbien
serré autour d'elle. Nous avons passé une bonne journée, nous nous sommes bien amusés, maismaintenantc'estterminé.Findel'histoire.
PourEvan,l'histoireétaitloind'êtrefinie.Selonelle,cequ'ilsavaientpartagén'étaitriendeplusqu'une bonne journée ?Ça faisaitmal.MaisHalley était une femme occupée ; il savait qu'elle nesortaitpasbeaucoup.Peut-êtren'avait-ilétépourellequ'unepetitediversionsexuelle.Unantistress.
Elle se pencha précautionneusement pour ramasser son pantalon sans lâcher le drap. Le cœur
d'Evanseserraitdouloureusement.–Halley?–Quoi?Elle sautait sur un pied, essayant demettre son pantalon tout en restant enroulée dans le drap.
L'exaspérationleprit.–Bonsang,lâchecedrap!Tuvastomberettecasserlesdents.Ill'avaitvuenue,enfin!Ilavaitgoûtéleplusintimedesoncorps.–Çava,assura-t-elleenpoursuivantsadanseàcloche-pied.Ilseleva,vintàelleetluipritlesbraspourqu'ellenes'écroulepas.–Non,çanevapas.Pourquoimefuis-tu?Pourquoiteconduis-tucommesitunevoulaissurtout
pasquej'aperçoivetesfesses?Ellesoufflasurlescheveuxquiluitombaientdanslesyeuxetcessadesebattreavecsonpantalon.–Parcequemaintenant, il faut quenous redevenions amis et ce n'est pas ce que font les amis,
expliqua-t-elle.–Lesamisnesemontrentpasnusl'unàl'autre,c'estça?–Exactement.–Etsijevoulaisquenoussoyonsplusqu'amis?Ilcommençadeluicaresserlesbrasetsepenchaversellepourdéposerunbaisersursonépaule
douceetchaude.Elleseraidit.–Arrête.Tunepeuxpaschanger les règles.Sinous recommençons,qu'arrivera-t-il si ledésir
finitpardisparaître?Jeneveuxpasteperdre,Evan.Sic'étaitcequilatracassait,ilyavaitpeut-êtredel'espoir,toutcomptefait.Illuimordillal'oreilleetremarquanonsanssatisfactionqu'elleretenaitsonsouffle.–Tum'aimes?demanda-t-il.Ellesoupira.–Nousenavonsdéjàparlé.Oui.Maisilyaaimeretaimer.–Alors,tum'aimes?Elleposalesmainssursontorsepourlerepousser.Ilrésistafermement.–Ilfautquej'yaille.–Répondsàmaquestionetjetelâcherai.–Joker,dit-elleenévitantsonregard.C'étaitbonsigne.Ilintroduisitlalanguedanssonoreille.Ellepoussaunpetitcri.Evanvoulait tout, toutdesuite.Halleyétait la femmedesavie ; ilvoulaitdoncpassersavieà
l'aimer.–Jet'aime,tusais,luirévéla-t-il.Jet'aimedepuistoujoursetjet'aimeraitoujours.Jeveuxqu'on
semarie.–Quoi?cria-t-elled'unevoixprochedel'hystérie.Maisqu'est-cequeturacontes?Cedevaitêtre
unehistoiredesexe,pointfinal.Tuterappelles?LecœurdeHalleybattaitlachamade.L'espoirluidonnaitpresquelanausée.Iln'étaitpassincère.
Impossible.Maissijamais...sijamaisildisaitvrai,ceseraittellementmerveilleux...Ellenepouvaitplussementir:ellenevoulaitpasseulementlecorpsd'Evan,ellevoulaittout.
Soncœur.–Cettejournéeaétéunehistoired'amour,luimurmura-t-ilàl'oreille.Pasunehistoiredesexe.Oh...Halleysentitsesjambessedérobersouselle.Ellelâchaledrap.Sonpantalonluitombasur
leschevilles.
Ilpritsonvisageentresesmainsetl'embrassasurlajoue.–Épouse-moi.Commentrefuser?–Oui,oui,oui,ouietoui!s'écria-t-elle.Ensejetantdanssesbras,elles'emmêladansledrapetfaillittomber.Illarattrapaensouriant.–Ouf!Ellerit,étourdiedebonheur.Ellevoulutreculer,maissoncorpsrefusadeluiobéir.Etdetoute
façon,Evanlatenaittoujours.–Lâche-moi,maintenant,lepria-t-elle.Ilfautvraimentquejeparte.Il l'embrassa à pleine bouche, en un baiser possessif qui la fit soupirer de plaisir.Mmm... oui.
Vivrecelatouslesjours,ceseraitsonplusbeaurêveréalisé.–Précisonsseulementquelquespoints.C'étaitoui,tuveuxbienm'épouser?–Oui.Passerchaquejouravecl'êtrequ'elleaimaitleplusaumonde,quedemanderdemieux?Illaserrasifortdanssesbrasqu'ellecrutqu'ilallaitluibroyerlescôtes.–Dis-moiquetum'aimesetjetelaisseraipartir.–Oui,fit-elleavecunpetitreniflementdebonheur.–Redissouventcemot,mignonne,parcequetuvasbientôtenavoirbesoin.Illuisouritencore.Unlongfrissonlaparcourut.Quandelleavaitdécouvertlepetitangeentresesjambes,cematin,
elleétaitloindesedouterdesconséquences.–Aufait,j'aioubliédetedirequelesTroisCommandosm'ontenvoyéune-maild'excuse.–Tuveuxrire?s'étonna-t-ilens'approchantdel'ordinateur.Décidément,lanuditéluiallaitbien,nota-t-elle.–Non,pasdutout,assura-t-elleenlesuivant.–Ehbien,ilvafalloirquenousleurrépondions...dit-ilensemettantàcliquericietlà.–Je n'ai plus envie de pirater leur site, Evan.Ni de leur envoyer un e-mailméchant. Laissons
tomber.Saconscience lui interdisaitde leurrendrecouppourcoup,etpuisellen'avaitaucuneenviede
déclarerlaguerreenligneauxTroisC.Enoutre,ellevoulaitqu'Evansoitleseulàvoirlesphotosqu'ilsavaientprisesavecsonnumérique.
– Je ne comptais pas leur envoyer un e-mail méchant, corrigea-t-il. Je voulais les remercier.Aprèstout,c'estenpartiegrâceàeuxquenoussommesensemble.
Ellevintseplacerderrièreluietpassalesbrasautourdesataille.Lescuissescontrelessiennes,elleluidéposaunbaisersurledos.
–Ilfautvraimentquejefile.–Tumeprometsderevenircesoir?s'enquit-ilenabandonnantl'ordinateur.–Oui.Ilseretournaetlapritdanssesbras.Sansluilaisserletempsderéagir,illuiôtasondébardeuret
lejetapar-dessussonépaule.Ilatterritsurleclavier.–Ilfautquetupartesdanscombiendetemps?–Jedevraisêtrepartiedepuisunedemi-heure.Ellegémitquandilglissaunemainentresesjambes.–Jevaismedépêcher.Ellecherchalaforcederefuser,sansyparvenir.
–Comment?demanda-t-elle,lesoufflecourt.–Enfaisantunerapideimitationducupidon.DesanalogiescoquinesmettantenscèneCupidonetsaflèches'imposèrentàl'espritdeHalley.–Dumomentqu'iln'estpasquestiondepiratage...Cequ'Evan luimurmuraà l'oreille la fit rire.Un rirequ'il avaladansunbaiserbeaucoupplus
qu'amical.