1 Cours 5GMC mars 2010, J. Courbon, p.1 Rupture en sollicitation monotone • déformation à froid – traction uniaxiale, états 3D, simplifications 2D fréquentes – rupture ductile, endommagement – rupture fragile, effets d’environnement • déformation à chaud : fluage, mise en forme Cours 5GMC mars 2010, J. Courbon, p.2 Aspects macroscopiques : traction • Rupture fragile Rupture ductile F/S o F/S o ∆l/l ο ∆l/l ο R m R m
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• solide isotrope (ex : von Mises) : εpy= εpz= -0.5 εpx
• tôle anisotrope, éprouvette plate : on définit le coefficient de Lankford par
épaisseurp
largeurpRεε
=
Cours 5GMC mars 2010, J. Courbon, p.6
Striction en traction
• Instabilité liée à la charge transmise par une section
• F = Aσ dF= 0 = Adσ+σdA
• en négligeant l’élasticité : Adl+ldA = 0 (conservation du volume)
d’où le critère de Considère (1885) : σ=εσ
pd
d
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Cours 5GMC mars 2010, J. Courbon, p.7
Striction et écrouissage• Application : déterminer l’allongement à
striction dans les cas suivants :
– loi de Hollomon (ou Ludwik) : σ = K(εp)n
– loi de Swift : σ = K(εo + εp)n
• Intérêt du coefficient d’écrouissage ?
Cours 5GMC mars 2010, J. Courbon, p.8
Dans la striction
• Etat de contraintes triaxial
- Le matériau continue de s’écrouir
- Le coefficient de striction Z = (Ao - Ar) / Ao caractérise bien la résistance à la déformation localisée
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Cours 5GMC mars 2010, J. Courbon, p.9
Dans la striction
• Modèle de Bridgman (1944)– solide isotrope de von Mises
– géométrie : tore (rayon entaille R, section minimale a)
– dans le plan de section minimale :
−++=σσaR
rar macrox 2
1ln1/)(22
−+=σσ=σσaR
rarr macrormacrot 2
1ln/)(/)(22
maximal en r=0
Cours 5GMC mars 2010, J. Courbon, p.10
Cas général
• Tenseur de contraintes à 6 termes
• Equivalent scalaire pour un solide isotrope : contrainte de von Mises
• On définit la triaxialité T par
( ) ( ) ( ) ( )[ ]222222 62
1zxyzxyxxzzzzyyyyxxeq τ+τ+τ+σ−σ+σ−σ+σ−σ=σ
eq
mTσσ= σm = 1/3(σxx+ σyy+ σzz) contrainte moyenne
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Cours 5GMC mars 2010, J. Courbon, p.11
Cas plus simple et fréquent
• Au voisinage d’une surface libre : contraintes planes
• A cœur, loin de toute surface, et avec une sollicitation symétrique : déformations planes
εεεεε
=ε
σττσ
=σ
33
2212
1211
22
11
00
0
0
,
000
0
0
σσττσ
=σ
εεεε
=ε
33
22
11
2212
1211
00
0
0
,
000
0
0
Cours 5GMC mars 2010, J. Courbon, p.12
Tôles (sheet metal forming)• Contraintes planes
• Déformations principales ε1 ≥ ε2 dans le plan de tôle → représentation d’une courbe limite de formage
ε1
ε2
cisaillementε2 = - ε1
traction uniaxialeε2 = - 0,5ε1
expansion équibiaxialeε2 = - ε1
traction planeε2 = 0
7
Cours 5GMC mars 2010, J. Courbon, p.13
Courbe limite de formage
• Critère en déformation, aussi utilisable pour des matériaux anisotropes
• Traction plane = minimum de ductilité, situation à éviter en généralε1
ε2
traction planeε2 = 0
Cours 5GMC mars 2010, J. Courbon, p.14
Application• Déterminer pour un solide isotrope l’état de
contrainte plane associé à un chargement proportionnel ε22 = a ε11, -1≤ a ≤ +1– indication : le déviateur des contraintes est
proportionnel au tenseur des vitesses de déformation
– déterminer la triaxialité associée– préciser les contraintes à appliquer pour atteindre
l’état de traction plane
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Cours 5GMC mars 2010, J. Courbon, p.15
Aspects microscopiques
• Trois étapes dans la rupture ductile
– amorçage: germination de cavités
– croissancedes cavités
– coalescencedes cavités en une surface de rupture
• Traction : les cavités apparaissent avantla striction
Cours 5GMC mars 2010, J. Courbon, p.16
Amorçage
• Concentrations de contraintes au voisinage des inclusions → décohésion ou fragmentation
• Zones d’incompatibilité de déformation : points triples de joints de grains →décohésion
• ...
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Cours 5GMC mars 2010, J. Courbon, p.17
Croissance : endommagement
• analogue à l’entropie : dégradation du matériau qui le rapproche de la rupture
– (mécaniciens) une variable qui croît avec la déformation plastique et réduit la consolidation
– (physiciens) tentatives d’identification avec la variation de module ou de densité
Cours 5GMC mars 2010, J. Courbon, p.18
Approches MMC de la croissance
• Kachanov (1958)– les cavités ne transmettent pas l’effort normal
– D = % maximal d’une section d’éprouvette occupépar des cavités (0 : pas endommagé ; 1 : rompu)
– contrainte supportée par les ligaments : σ/(1 - D)
– lois d’évolution phénoménologiques :
m
oo
n
oo D
DDD
−σσ=
−σσε=ε
)1(,
)1(&&&&
10
Cours 5GMC mars 2010, J. Courbon, p.19
Approches MMC• Rice et Tracey (1969)
– calculs, influence de la triaxialité sur la croissance de cavités
• Potentiel de Gurson (années 1970)– souvent implanté dans codes E.F., f fraction de cavités
)5,1exp( TKV
V ε= &
&
)1()5,1(2 2
2
fTchfo
vM +−+
σσ=Φ
Cours 5GMC mars 2010, J. Courbon, p.20
Coalescence
• Fort gradient de déformation dans les ligaments entre cavités → rupture par cisaillement localisé
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Cours 5GMC mars 2010, J. Courbon, p.21
Approche micromécanique
• Modèle de Brown et Embury (1970)– fraction volumique f de particules de taille r espacées de l
– un facteur g d’amplification pour la croissance de cavités par rapport à la vitesse de déformation macroscopique
– coalescence à un rapport critique longueur de cavité / ligament
Cours 5GMC mars 2010, J. Courbon, p.22
Effet des inclusions sur la ductilité
• modèle
−+ε=ε 1
72.0ln
1
fgaf
• expérience
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Cours 5GMC mars 2010, J. Courbon, p.23
Effet de la pression hydrostatique
• La triaxialité T = σm/σeq devient négative si on superpose une pression hydrostatique → la croissance de cavités est alors fortement
ralentie et la ductilité accrue
Cours 5GMC mars 2010, J. Courbon, p.24
Rupture par cisaillement• Similaire aux ruptures de ligaments… mais à
l’échelle de la structure (plusieurs grains concernés)
• Dans certains matériaux (alliages Al-Mg) qui se prêtent à la déformation localisée
• Déformation locale >> def macro d’oùcroissance rapide de l ’endommagement
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Cours 5GMC mars 2010, J. Courbon, p.25
La rupture fragile
• Intervient lorsque le matériau est peu ductile (C.C. et H.C. à basse température)
• Deux étapes– amorçage d’une fissure
– rupture des liaisons atomiques par clivage
Cours 5GMC mars 2010, J. Courbon, p.26
Amorçage : rôle des joints de grains
• Fissuration dans le grain bordé par un empilement de dislocations
• L ≤ Φg/2, d ’où nocivité des gros grains
)()( θτ−τ=σ fr
Lie
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Cours 5GMC mars 2010, J. Courbon, p.27
Propagation
• le critère de Griffith s’applique
• vitesse de propagation =0,4 vson
– acier pour gazoducs : 2 km/s (auto-entretenu car la pression décroît plus lentement)
– parade : anneaux épais pour réduire les contraintes et arrêter la propagation
)(ρ
α E
Cours 5GMC mars 2010, J. Courbon, p.28
La transition ductile / fragile
• Compétition entre plasticité et fissuration– la contrainte d’écoulement décroît plus vite avec
la température que celle de clivage
– à une certaine température la déformation plastique concerne la majorité des grains
• La température de transition � avec– taille de grains, triaxialité, vitesse de déformation
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Cours 5GMC mars 2010, J. Courbon, p.29
Effets d’environnement
• L’hydrogène fragilise les alliages– l’atome, tout petit, occupe des sites interstitiels
(même dans les CFC) et migre rapidement
– il réduit l’énergie de cohésion, d’où rupture inter- ou transgranulaire (analogue au clivage)
– il est attiré par les concentrations de contraintes →processus de destruction auto-entretenu
Cours 5GMC mars 2010, J. Courbon, p.30
Corrosion sous contrainte
• S’il n’est pas présent dès l’élaboration, l’hydrogène peut pénétrer dans le matériau par réaction électrochimique– Al : milieu aqueux et ion Cl-
– acier inox : eau de mer, MgCl2, ion Cl-
– alimentation de fissures en hydrogène fragilisant, pilotée par la réaction
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Cours 5GMC mars 2010, J. Courbon, p.31
• Deux cas limite pertinents– déformation à vitesse imposée (laminage, filage,
forgeage, tréfilage…) :→ contrainte pilotée par la structure de dislocations
– déformation lente à contrainte imposée : fluage
→ vitesse de déformation pilotée par les phénomènes diffusionnels
1510 −−≤ε s&
Déformation à chaud
124 1010 −+− ≤ε≤ s&
Cours 5GMC mars 2010, J. Courbon, p.32
Déformation à vitesse imposée • Comportement visqueux :
– équivalence vitesse de déformation / température avec le paramètre de Zener -Hollomon
– loi de comportement en Z = A sh(ασ)n
ε=RT
QZ exp&
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Cours 5GMC mars 2010, J. Courbon, p.33
Rupture à chaud
• La contrainte d’écoulement est bien plus basse qu’à froid…
• … mais la déformation génère de la chaleur et une vitesse excessive peut causer une localisation en bandes de cisaillement adiabatique
Cours 5GMC mars 2010, J. Courbon, p.34
Autres causes de rupture
• Instabilité microstructurale : dissolution de précipités, ségrégation d’espèces nocives aux joints
• Phénomènes de croissance de cavités déjàvus à froid, moins actifs mais présents
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Cours 5GMC mars 2010, J. Courbon, p.35
Fluage
• Le matériau ajuste sa vitesse de déformation à la contrainte imposée :– trois stades, primaire, secondaire, tertiaire
– sous une contrainte élevée, on retrouve le formalisme précédent avec ssε&
Cours 5GMC mars 2010, J. Courbon, p.36
Fluage sous faible contrainte
• Phénomènes diffusifs prépondérants : transports de matière par diffusion d’atomes à cœur et dans les joints de grains
• A petite taille de grains, importance du glissement aux joints
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Cours 5GMC mars 2010, J. Courbon, p.37
Fluage diffusionnel
• Modèle unifié Nabarro-Herring-Coble
effss DTd
c2
σ=ε&
jveff Dd
eDD
π+=avec
Cours 5GMC mars 2010, J. Courbon, p.38
Amorçage de l’endommagement
• Cavités aux joints de grains ⊥ contrainte de traction
• Fissures en coin (wedge cracks) dans les zones de fort glissement aux joints
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Cours 5GMC mars 2010, J. Courbon, p.39
Croissance de l’endommagement
• par phénomènes diffusifs ou plastiques
• responsable du fluage tertiaire (emballement : la contrainte effective
augmente, donc ε aussi)
• les modèles de Kachanov sont bien adaptés
.
Cours 5GMC mars 2010, J. Courbon, p.40
Rupture en fluage
• Loi de Monkman-Grant (1956) : la durée de vie est inversement proportionnelle à la vitesse de fluage secondaire
• Souvent la structure cesse de fonctionner avant de rompre par fluage (aubes de turbine)
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Cours 5GMC mars 2010, J. Courbon, p.41
Application
• On s’autorise 1% d’allongement en 1000 h pour une poutre en acier inox 316. Déterminer la contrainte limite d’usage à 600 et 800°C d’après les abaques joints