Paul RICC HISTOIR T M MO Le rapport que i6tablis aujourd'hui entre histoire et m6 repr6sente un pas en avant par rapport a Temps et Recit oil rais une sorte de court-circuit entre la fonction narrative, double expression fictionnelle et historique, e t 'experien temps ; je faisais en quelque sorte l'impasse sur Ia memoire omission ne laisse pas d e m'6tonner r6trospectivement : j meme que le mot m6moire ne figure pas dans l'index th6matiq le probleme de la memoire n'a cesse depuis de me tourmente des raisons a a fois existentielles et epistemologiques. Raisons existentielles, d'abord. J'appartiens 8 une generati garde des annees 1930-1945 une memoire vive. C'est dan periode que bien des choses se sont passees et que des destins scell6s pour les individus, les communautes et l'histoire ge Or les souvenirs que je garde de cette epoque entrent aujourd concurrence avec les publications savantes qui s'emploient a la memoire. Cependant, l arrive que la memoire conserve passe une ouverture differente de celle de l'histoire. Deuxiem vation : ce siecle affreux qui se termine donne le spectacle d'u quietante pathologie de Ia memoire : trop de memoire ici, pa de memoire ailleurs. lei Ia repetition obstinee, ta la fuite. La- se greffe le probleme epistemologique, a savoir Ia difficulte q a situer l ~ h i s t o i r par rapport a la memoire, dans Ia mesure vivace, du mains parmi les philosophes, le consensus tacite lequel Ia memoire reste une experience personnelle. Or, qua L Temps et rt cit. Paris, Seuil, 3 volumes, 1983-1985.