17891815 Révolu.on, Consulat, Empire
1789-‐1815
Révolu.on, Consulat, Empire
Un pouvoir et une société face a leurs contradic3ons (1787-‐1789)
• La na.on reprend toute sa souveraineté. • Une société fondée sur les inégalités: La société française est fondée sur la no.on de
privilège. Etre privilégie, c’est profiter d’une liberté ou/et d’un avantage dont sont exclus les autres, or la coupure décisive passe donc ici entre les deux ordres dits privilégies et le .ers état, qui regroupe quelque 98% des 28 millions de Français.
• Les 3 actes majeurs dans la société: orare, pugnare, laborare. On assiste a une véritable mainmise de l’aristocra.e sur le haut clergé. Le clergé paroissial est surtout issu des couches moyennes de la société. Pourtant, la noblesse ne représente qu’1% environ de la société française seulement… De plus, ils possèdent une richesse foncière qui représente environ 1/5ème des terres du royaume.
• La rébellion française, ou le révélateur d’un pays en crise: Les employés de la Ferme sont désormais les cibles de prédilec.on de ceux qui vivent de la transgression et font des contrebandiers des héros populaires. C’est le mur des fermiers généraux, « le mur murant Paris rend Paris murmurant ». Les femmes sont omniprésentes dans les troubles (plus de 70%). La société française apparaît peu paisible, tout par.culièrement dans les années 1780.
Un pouvoir et une société face a leurs contradic3ons (1787-‐1789)
• Les impôts et l’administra.on provinciale au cœur des projets de reforme: L’interven.on française dans la guerre d’Amérique est un véritable gouffre financier. Il y a bien un souhait de changement a Versailles comme en témoigne la volonté royale de supprimer les péages pour contribuer a unifier et a libérer le marche intérieur… Mais l’Etat reste prisonnier de la logique du privilège.
• Ce que la ques.on la ques.on financière fait surgir au grand jour, ce sont toutes les contradic.ons du régime et de de la société, l’inadapta.on d’un Etat inachevé, les contesta.ons de l’aristocrate, les frémissements d’une opinion publique façonnée, fut-‐ce de manière par.elle, par les Lumières. Il y a un quadruplement de la produc.on du livre qui contribue a la naissance d’une opinion publique qui entend raisonner sur tout, y compris les affaires de l’Etat.
La France de l’Ancien Regime Les Gouvernements.
Un pouvoir et une société face a leurs contradic3ons (1787-‐1789)
• L’Assemblée des notable, une tenta.ve pour éviter l’hos.lité des Parlements: Calonne propose d’alléger la taille, de remplacer la corvée par un import en espèces monétaires, d’uniformiser les gabelles et surtout de créer a la place de l’impôt du ving.ème une « subven.on territoriale ».
• Les notables persistent dans leur refus d’un nouvel impôt et demandent implicitement la convoca.on des Etats Généraux.
Assemblée des Notables en 1787
Le travail accompli dans les assemblées prov inc ia les permet a tout une élite provinciale de s’ini.er a l’administra.on publique et d’aiguiser son esprit cri.que. Un édit du 28 novembre 1787 accorde la reconnaissance de l ’ e x i s t e n c e c i v i l e d e s protestants qui peuvent désormais faire enregistrer en toute légalité, leurs baptêmes, mariages, et décès.
Un pouvoir et une société face a leurs contradic3ons (1787-‐1789)
• L’impasse (été 1787-‐ été 1788): C’est le début de longs mois d’affrontement entre la volonté royale et des magistrats, soutenus par plusieurs parlements provinciaux, qui se posent désormais en champions de la luee contre l’absolu.sme et en appellent a l’opinion publique.
• Tour a tour, Rennes, Toulouse ou encore a Dijon, des émeutes éclatent lorsque les parlements doivent céder la place aux tribunaux de grand baillage imposes par le roi. Devant l’extension de la résistance a sa poli.que, qui excédé désormais largement la seule aristocra.e parlementai et a laquelle s’est déjà jointe en juin l’Assemblée générale du clergé elle-‐même, Loménie de Brienne finit par céder.
• Le roi souhaite voir les Etats Généraux réunis le 1er juin 1789. Le 16 aout 1788 la crise financière n’ayant évidemment pas disparu par miracle, le ministère annonce la suspension pour 6 semaines des paiements de l’Etat, autrement dit une banqueroute de fait.
Francs-‐Maçons en France au
XVIIIème siècle
Journée des Tuiles a Grenoble en juin 1788.
Un pouvoir et une société face a leurs contradic3ons (1787-‐1789)
• Le temps des doléances: Juristes et historiens se penchent sur le passe, des sociétés savantes meeent des ques.ons aux concours; enfin une mul.tude de brochures en tout genre sur la France. D’autre part, les patriotes réclament le doublement de la représenta.on du .ers-‐état avec son corollaire, le vote par tète, et non par ordre, lorsque les Etats généraux seront réunis.
• Sous l’influence de Necker, le roi accorde en décembre 1788 le doublement de la députa.on du Tiers Etat, tout en gardant un silence prudent sur le vote par tète.
• La prépara.on des Etats Généraux a donc bien lieu sur un fond de crise économique et sociale. Ce qui contribue a donner a la Révolu.on française sa spécificité de révolu.on sociale et pas seulement poli.que. Ce sont les impasses poli.ques et sociales qui sont le fondement des cahiers de doléances.
Concilier monarchie et révolu3on (1789-‐1792)?
• De Versailles a Versailles, ou la fin d’une monarchie prétendue absolue: le 4 mai 1789, Versailles est le théâtre de la première appari.on collec.ve des députes aux Etats Généraux qui défilent dans les rues de la ville pour se rendre a l’église Saint Louis afin d’y entendre la messe.
• Prenant le .tre de « députes des Communes » , les élus du Tiers non seulement refusent de se cons.tuer en une Chambre par.culière, rejetant ainsi l’organisa.on en ordres séparés, mais décident par conséquent d’aeendre que « la réunion des trois ordres soit opérée avant de se livrer a aucun travail. »
• Le 20 juin, l’affrontement direct commence, lorsque les membres de ceee Assemblée trouvent la salle des Menus Plaisirs portes closes, sur ordre du roi… Réunis dans la salle voisine du jeu de paume, ils prêtent serment et jurent de ne jamais se séparer avant qu’une cons.tu.on soit établie dans le royaume.
Ouverture des Etats Généraux par le roi le 4 mai 1789
Serment du Jeu de Paume
Concilier monarchie et révolu3on (1789-‐1792)?
• L’ouverture des Etats Généraux: Les 1200 députes, le Roi, la Reine, toute la cour, entendirent a l’église Notre Dame, le Venit Creator. Tout Paris était venu. Les fenêtres, les toits meme, étaient charges de monde. A regarder ceee masse imposante de 1200 hommes animes de grande passion, une chose put frapper l’observateur aeen.f. Ils offraient très peu d’individualités fortes, aucun d’eux n’avait l’autorité réunie du génie et du caractère, n’avait le droit d’entrainer la foule. Un seul peut-‐être excitait l’intérêt, le jeune et blond Lafayeee. Mirabeau était un homme visiblement celui-‐la, et les autres étaient des ombres ; un homme malheureusement de son temps et de sa classe, vicieux comme l’était la haute société du temps.
• Le Roi glaça les députes… Au lieu de les recevoir mêles par provinces, il les fit entrer par ordres ; le Clergé, la Noblesse, d’abord… puis, après une pause le Tiers. Le Roi se retrouvait enfin en présence de la na.on, et il n’avait pas une parole paternelle à dire, pas un mot de cœur pour le cœur. L’exorde, c’était une grande gronderie gauche, .mide, sournoise, sur l’esprit d’innova.on.
LafayeRe Mirabeau
Concilier monarchie et révolu3on (1789-‐1792)?
• Apres avoir constate que le Tiers ne pliait point et que la majorité des députes du clergé ralliait l’Assemblée, le roi et son entourage doivent finalement céder le 27 juin a la réunion des trois ordres.
• Apres le renvoi de Necker, ce ne sont plus quelques centaines de députes qui osent outrepasser les ordres du roi, ce sont des centaines de milliers d’hommes et de femmes qui, les armes a la main, imposent leur présence dans le jeu poli.que.
Concilier monarchie et révolu3on (1789-‐1792)?
• Des jeunes officiers de hussards allèrent jusque dans le Palais-‐Royal narguer la foule, et ils allèrent le sabre a la main. Visiblement la cour se croyait très forte ; elle souhaitait des violences. Le lundi 13 juillet, le députe Guillo.n et deux autres électeurs, allèrent a Versailles et supplièrent l’Assemblée de concourir une garde bourgeoise.
• L’effroyable misère des campagnes avait rabaeu de toutes parts des troupeaux d’affames sur Paris, la famine le peuplait. Paris devait mourir de faim ou vaincre, et vaincre en un jour. Comment espérer ce miracle ? Il avait l’ennemi meme dans la ville, à la Bas.lle et à l’Ecole militaire, l’ennemi a toutes les barrières. Mais le cœur était immense, chacun le sentait grandir d’heure en heure dans sa poitrine. Tous venaient, à l’Hôtel de Ville, s’offrir au combat ; c’étaient des corpora.ons, des quar.ers qui formaient des légions de volontaires. Le soir, le peuple apprit l’existence d’un grand dépôt de fusils qui était aux Invalides.
Concilier monarchie et révolu3on (1789-‐1792)?
• Le 17 juillet, après avoir rappelé Necker et ordonne le retrait des 20.000 soldats qui sta.onnaient près de la capitale bicéphale, Louis XVI se rend a Paris et y reçoit une cocarde tricolore des mains du nouveau maire, Bailly.
• Paris devient le cœur de la révolu.on, avec un roi désormais cap.f de son propre peuple et dont les possibilités d’interven.on contre l’Assemblée sont limitées.
Cortège de la faim a Versailles, les tetes de deux gardes du corps
sont brandies aux pointes des piques, le 5 octobre
1789
Presque partout, a l’imita.on de Paris, des « milices bourgeoises », embryons de la future garde na.onale, sont formées afin de maintenir l’ordre tant contre ceux qui contesteraient les décisions de l’Assemblée que contre les émeutes populaires, notamment contre ces campagnes en émoi qui effraient les citadins. Des campagnes entrées en révolu.on: Autour de Versailles et Paris, dans les vastes territoires de chasse réserves au roi ou aux grands aristocrates, de véritables hécatombes d’animaux ont lieu et des hommes en armes meeent en fuite les gardes chasse qui se risquent a intervenir.
ARaque de la manufacture Réveillon, lieu de fabricaWon des fameuses toiles de Jouy.
Concilier monarchie et révolu3on (1789-‐1792)?
• La fin d’un régime soudainement devenu « ancien »: La meilleure solu.on pour rétablir l’ordre et notamment calmer les ruraux n’est pas d’u.liser la répression, mais d’abolir ce qui est désigne sous le nom de « féodalité ». On passe un décret qui abolit les droits seigneuriaux et déclare rachetables les droits féodaux: banalités, corvées… et rachat des droits foncier.
• Tous les privilèges sont abolis, que ce soit ceux de la noblesse ou du clergé, des provinces, des villes, des individus. La société tradi.onnelle n’est plus, et ce sont des députés des deux premiers ordres (clergé et noblesse) qui ont donne le coup de grâce, ce qui achevé de donner a la nuit du 4 aout son aspect enthousiaste.
Concilier monarchie et révolu3on (1789-‐1792)?
• C’est le 4 aout, a 8 heures du soir, heure solennelle ou la féodalité, au bout d’un régime de 1.000 ans, abdique, abjure, se maudit. L’enthousiasme gagna. M. de Beauharnais proposa que les peines furent désormais les mêmes pour tous, nobles et roturiers, les emplois ouverts a tous. Quelqu’un demanda la jus.ce gratuite. Jamais le caractère n’éclata d’une manière plus touchante, dans sa sensibilité facile, sa vivacité, son entrainement généreux. Grand exemple que la noblesse expirante a lègue à notre aristocra.e bourgeoise ! « Je voudrais avoir une terre, disait l’évêque d’Uzès, il me serait doux de la remeere entre les mains des laboureurs. Nous ne sommes que dépositaires. Les pauvres ecclésias.ques furent seuls généreux.
• Apres les privilèges des classes vinrent ceux des provinces. La nuit était avancée, et il était deux heures. Elle emportait, ceee nuit, l’immense et pénible songe du Moyen Age. L’aube, qui commença bientôt, était celle de la liberté.
Concilier monarchie et révolu3on (1789-‐1792)?
• De nouveaux équilibres porteurs de troubles poten.els: Désormais, mis a part pour l’exécu.f, la voie électorale est systéma.quement u.lisée pour légi.mer les pouvoirs et ce principe, en privilégiant la logique du nombre et non plus celle des trois ordres, permet vite a l’ancien Tiers Etat de réduire noblesse et clergé a un rôle poli.que marginal.
• Le primat de la loi donne en apparence le rôle central a l’Assemblée élue qui exerce e pouvoir législa.f. Cons.tuante tout d’abord, législa.ve a par.r du 1er octobre 1791. elle est formée de 745 législateurs élus pour 2 ans. Ces députes sont inviolables. Le roi ne peut donc rien contre eux, pas davantage qu’il ne peut ajourner ou dissoudre l’Assemblée, puisque celle-‐ci est dite permanente.
• L’Assemblée contrôle le budget de l’Etat, décidant notamment de l’établissement et de la percep.on des contribu.ons, mais aussi des crédits alloues aux ministères.
• Si le pouvoir de Louis XVI est encore reconnu héréditaire et sa personne inviolable, il doit prêter serment a la Cons.tu.on et n’est plus que le premier des fonc.onnaires du royaume. Un traitement lui est donc aeribue, la « liste civile » dont le montant est détermine a chaque début de règne. Néanmoins, il dispose de pouvoirs encore étendus. Il dirige la diploma.e et nomme les ministres (tout comme les hauts fonc.onnaires et les ambassadeurs) et ceux-‐ci sont responsables devant lui et non devant l’Assemblée.
Caricature de Louis XVI a la cocarde.
Concilier monarchie et révolu3on (1789-‐1792)?
• Avec les Feuillants, puis les Brisso.ns, Louis XVI a tôt fait de se servir des ministères comme d’une arme poli.que.
• La nouvelle jus.ce gratuite, dis.ncte des pouvoirs législa.f et exécu.f, repose sur les grands principes de 1789: défini.on légale des infrac.ons et des peines, présomp.on d’innocence, interdic.on des emprisonnements arbitraires et de toute torture, publicité des procès criminels, comparu.on d’un accuse devant un juge sous 24 heures, assistance par un conseil.
• Le 3 juin 1791, la Cons.tuante a rejeté la demande d’aboli.on de la peine capitale formulée par Robespierre.
• Entre chaque département et la capitale, plus aucun pouvoir intermédiaire n’existe, puisque les intendants et subdélégués ont été supprimes en octobre 1789. les départements sont comme de simples circonscrip.ons d’exécu.on des décisions prises a Paris.
• La montée des tensions: Face a divers périls extérieurs, l’armée est tres tôt en proie a des troubles qui, comme la mu.nerie réprimée a Nancy, en aout 1790, rendent de plus en plus illusoire sa discipline et par conséquent son efficacité guerrière.
• Des villages en.ers se soulèvent, maires et officiers municipaux en tète, et s’en prennent aux châteaux, aux archives et aux symboles de la « puissance féodale. » Près de 120 châteaux sont forces par les émeu.ers.
Emeutes contre les châteaux
Concilier monarchie et révolu3on (1789-‐1792)?
• Le 2 novembre 1789: pour faire face aux deees accumulées par la monarchie, l’Assemblée met les biens du clergé a la disposi.on de la Na.on et ceux-‐ci vont ensuite être vendus aux enchères sous le nom de biens na.onaux.
• Le 12 juillet 1790, selon le texte de la Cons.tu.on civile du clergé, on prévoit que chaque membre du clergé prêté un serment de fidélité a la Na.on, a la loi et au roi. Le clergé français se retrouve partage en deux camps antagonistes, les prêtres assermentes (les jureurs) contre les réfractaires.
• A l’Assemblée, la droite (les Monarchiens et les « Noirs ») défendent le principe d’un droit de veto du roi illimite et se heurtent aux Patriotes qui acceptaient au mieux un veto suspensif et les plus radicaux d’entre eux (comme Sieyès, Robespierre et Pé.on) rejetaient tout veto.
• En novembre, des députes décident de se doter d’une organisa.on qui puisse contrebalancer celle des Monarchies et des Noirs, notamment lors des élec.ons aux postes clefs de l’Assemblée. Elle prend le nom de club des Jacobins en raison du lieu ou elle se réunît.
Concilier monarchie et révolu3on (1789-‐1792)?
• La Fête des Fédéra.ons: La France de 89 a sen. la liberté, celle de 90 sent l’unité de la patrie. La fraternité a aplani tout obstacle, toutes les fédéra.ons vont se confédérer entre elles, l’union tend à l’unité. Plus de fédéra.ons, elles sont inu.les, il n’en faut plus qu’une, la France – elle apparaît transfigurée dans la lumière de juillet. C’est la créa.on des départements. Elle fut généralement une créa.on naturelle, un rétablissement légi.me d’anciens rapports entre des lieux, des popula.ons, que les ins.tu.ons ar.ficielles du despo.sme, de la fiscalité, tenaient divisées.
• La géographie est tuée. Plus de montagnes, plus de fleuves, plus d’obstacles entre les hommes. Je ne crois pas qu’à aucune époque le cœur de l’homme ait été plus large, plus vaste, que les dis.nc.ons de classes, de fortunes et de par.s aient été plus oubliées. Dans les villages surtout, il n’y a plus ni riche, ni pauvre, ni noble, ni roturier ; les vivres sont en commun, les tables communes.
• Voilà enfin le 14 juillet, le beau jour tant désire, pour lequel ces braves gens ont fait le pénible voyage. Ce jour-‐la, tout était possible. Toute division avait cesse ; il n’y avait plus ni noblesse, ni bourgeoisie, ni peuple. L’avenir fut présent…
Concilier monarchie et révolu3on (1789-‐1792)?
• Le temps des fractures irréversibles: Sitôt la fuite du roi connue, ce sont les Cordeliers qui lancent une campagne en faveur de la république. Les Jacobins réclament, le 16 juillet 1791, de remplacer Louis XVI par tous les moyens cons.tu.onnels.
• Ceee demande provoque une double rupture: les Cordeliers la comprennent comme une tenta.ve jacobine de donner la régence au duc d’Orléans et une par.e des Jacobins fonde le club modère des Feuillants pour soutenir le main.en de la Cons.tu.on.
• Dans la nouvelle assemblée cons.tuante, il y a 745 membres – a gauche, 136 députes membres du club des Jacobins (18%), avec Brissot, Condorcet, et plusieurs brillants orateurs élus, comme Vergniaud, en Gironde – les Girondins.
• Selon les Brisso.ns, une guerre démontrera la duplicité du roi et engagera la France dans une luee pour aider les peuples d’Europe a chasser leurs tyrans.
• Les émigrés non revenus au 1er janvier 1792 verront leurs biens confisques (9 novembre); un nouveau serment est exige des prêtres… le roi met son veto sur les décrets contre émigrés et prêtres réfractaires, mais entérine les autres afin de favoriser la déclara.on d’une guerre qui, pour lui et son entourage, permeerait d’en finir avec la révolu.on. En mars 1792, avec le meme objec.f, il remplace ses ministres Feuillants par des Jacobins. Il autorise l’Assemblée a déclarer la guerre a l’Autriche et a la Prusse.
ArrestaWon du roi a Varennes, le 21 juin 1791
Concilier monarchie et révolu3on (1789-‐1792)?
• A ce moment, les tensions sociales sont suscep.bles de faire basculer la Révolu.on soit vers une radicalisa.on, soit vers une répression accrue des mouvements populaires. L’affrontement poli.que avec le roi s’aggrave – le 27 mai, un premier texte ordonne la déporta.on des prêtres réfractaires. La garde du roi est licenciée.
• Le 4 juin 1792, 20.000 gardes na.onaux sont convoques a Paris pour une nouvelle Fédéra.on le 14 juillet. Le roi met son veto sur le décret qui frappe les réfractaires et sur celui qui convoque les fédérés – puis il remplace ses ministres Jacobins par des Feuillants.
• Le 20 juin, une foule en armes envahit les Tuileries pour réclamer au roi le retrait de son veto. Le roi fait face a la foule sans rien céder. Dans la nuit du 9 au 10 aout, des délègues des sec.ons parisiennes forment une Commune Insurrec.onnelle et réclament la déchéance du roi. Le 10 aout, sans culoees parisiens et fédérés aeaquent les Tuileries défendues par les gardes suisses.
• Pour quelques semaines encore, la Législa.ve reste le principal organe du pouvoir, mais concurrence par le contre-‐pouvoir d’une insurrec.on armée représentée par la nouvelle Commune de Paris.
• Du 2 au 6 septembre 1792, 1200 a 1400 cap.fs sont massacres dans les prisons de Paris.
• Le 20 septembre, alors qu’une armée française d’un genre nouveau arrête les Prussiens a Valmy, la Conven.on se réunît pour la première fois dans ce contexte de violence. Le lendemain, la royauté est abolie en France… au milieu de vifs applaudissements.
Massacre de la prison de l’Abbaye
La liberté ou la mort (1792-‐1795)
• Les députés prêtent un serment: « je jure de maintenir la liberté et l’égalité, ou de mourir a mon poste. • Une troisième assemblée de la Révolu.on française sera changée, comme la Cons.tuante, en 1789, de
rédiger une seconde cons.tu.on afin de combler le vide ouvert par la déchéance du roi des Français. Toute opposi.on royaliste légale est impossible a par.r de l’été 1792.
• Robespierre: «Louis ne peut être juge; il est déjà condamne, ou la République n’est point absoute. (…) Louis doit mourir, parce qu’il faut que la patrie vive. »
• Quand Robespierre jus.fie la terreur, “despo.sme de la liberté contre la tyrannie”, il semble parfois être en train de répéter presque mot pour mot les célèbres thèses de Machiavel sur la nécessite de la violence pour la refonda.on de nouveaux corps poli.ques et pour la reforme de corps poli.ques corrompus.
Gouache des frères Lesueur
La liberté ou la mort (1792-‐1795)
• M. de Robespierre est à la fois un homme de mœurs et un homme de talents. Il a une voix faible et un peu aigre, avec sa maigre et triste figure, son invariable habit vert. Produit tout ar.ficiel de la fortune et du travail, il dut peu a la nature. Chef de famille, a dix ou onze ans, il fut orphelin, boursier sans protec.on. Il lui fallait se protéger par son mérite, ses efforts, une conduite excellente. Par. d’Arras, il retrouva Arras sur les bancs de l’Assemblée, je veux dire une haine fidele des prélats pour leur protège, leur transfuge, le mépris des seigneurs d’Artois pour un avocat, élevé par charité, qui venait siéger près d’aux. Persécute ainsi, il n’en saisissait que plus avidement toute occasion d’élever la voix, et ceee résolu.on invariable de parler toujours le rendait parfois vraiment ridicule. Il habitait dans le triste appartement de la rue de Saintonge : froid logis, pauvre, démeuble. Il vivait pe.tement et fort serre de son salaire de députe. Son unique plaisir était de limer, polir ses discours assez purs, mais parfaitement incolores. Libre des hommes d’expédients, il se fit l’homme des principes. Il devint le grand obstacle de ceux qu’il avait quiees. Hommes d’affaires et de par., a chaque transac.on qu’ils essayaient entre les principes et les intérêts, entre le droit et les circonstances, ils rencontraient une borne que leur posait Robespierre, le droit abstrait, absolu, celui du Contrat Social. Robespierre ennuyait parfois, mais ne s’ennuyait jamais. Les anciens par.rent, Robespierre resta ; d’autres vinrent en grand nombre, et ils trouvèrent Robespierre. Ceux-‐ci, non députes encore, ardents, impa.ents d’arriver aux affaires publiques, formaient déjà en quelque sorte l’Assemblée de l’avenir.
• Lafayeee et Sieyès essayèrent d’opposer le Club 89 aux Jacobins. Ce club conciliateur qui croyait marier la monarchie et la révolu.on.
La liberté ou la mort (1792-‐1795)
• Saint-‐Just monta lentement à la tribune, et, prononçant sans passion un discours atroce, dit qu’il ne fallait pas juger longuement le Roi, mais simplement le tuer. Il faut le tuer, comme coupable, pris en flagrant délit, la main dans le sang. La royauté est d’ailleurs un crime eternel. « Du roi au peuple, nul rapport naturel, nulle jus.ce et nulle pi.é. »
• Saint-‐Just était ne dans la Nièvre, un des rudes pays de la France. Il était ne sérieux, âprement laborieux. Il avait le gout naturel des grandes choses, une volonté très forte, une âme haute et courageuse. On dit qu’a Reims, il avait tendu sa chambre d’une tenture noire a larmes blanches. Les morts héroïques de Rome hantaient ceee chambre, ceee jeune amé violente. Et ce fut par la toute puissante influence de Robespierre que Saint-‐Just fut nomme a la Conven.on, quoiqu’il n’eut que 24 ans.
• Le jour où la pi.é devient moquerie, commence un âge barbare.
Saint-‐Just
La liberté ou la mort (1792-‐1795)
• Un acte régicide au nom de la Na.on: La découverte aux Tuileries de « l’armoire de fer », cache dissimulée dans un mur et contenant plusieurs centaines de pièces de correspondance et papiers divers qui révèlent la duplicité du roi et de son entourage, rend le procès inévitable alors qu’une par.e de la Conven.on, notamment les Girondins, souhaitait l’éviter.
• Le 21 janvier 1793, ce n’est pas une simple tète royale qui est tranchée, comme cela avait été le cas avec Charles Ier en Angleterre, c’est un transfert de la sacralité du ci-‐devant souverain au Souverain et a ce .tre un acte fondateur de ceee République, créé par la Conven.on.
La liberté ou la mort (1792-‐1795)
• … Mais une patrie déchirée par des luees fratricides: beaucoup de nouveaux députes sont issus de la mouvance jacobine et, de ce fait, les dissensions internes au club depuis l’hiver 1791 et les débats sur la guerre, entre par.sans de Brissot et par.sans de Robespierre, sont transposes a la Conven.on.
• A l’appel des assemblées sec.onnaires et des sociétés poli.ques, relaye ou non par les autorités de la Commune, les sans-‐culoees parisiens peuvent se mobiliser en masse lors des journées révolu.onnaires.
• Toutefois, au printemps 1794, aux lendemains de l’élimina.on des Héber.stes, ces sociétés sont suspectées d’être des éléments de division. Ces sociétés décident alors les unes après les autres de se dissoudre. La Conven.on perd un appui précieux dans les milieux populaires, appui qui manquera cruellement a Robespierre en Thermidor.
Le bonnet phrygien – symbole anWque des esclaves affranchis
La marmite épuratoire des Jacobins – Robespierre arme d’une écumoire examine les Jacobins.
La liberté ou la mort (1792-‐1795)
• De mul.ples résistances, mais qui sont incapables de se fédérer: Dans les premiers jours d’existence de la Conven.on, celle-‐ci a forme en son sein un comite spécifiquement charge de rédiger une nouvelle cons.tu.on des.née a remplacer celle de 1791. Pourtant, ce n’est qu’en avril 17934 que l’examen du projet commence et il n’est pas achevé le 2 juin lorsque les Girondins sont écartés.
• La Conven.on ne s’empare pas du pouvoir exécu.f, elle n’en devient pas moins le centre majeur du pouvoir – d’ou l’expression « centralité législa.ve ».
• Les troupes du général Dumouriez ont été baeues a Neerwinden en Belgique – et cet officier, lie aux Girondins, choisit de passer a l’ennemi deux semaines plus tard. Ces révoltes dans le Révolu.on et non contre elle sont sommairement agrégées par la Conven.on a la Contre Révolu.on et la situa.on militaire durant l’été 1793 renforce le sen.ment d’une « République assiégée »: prise de Valencienne et de Mayence par les troupes étrangères, siège de plusieurs autres villes (Lille, Dunkerque, Maubeuge), premières défaites sur les fronts alpin et pyrénéen – tout concourt a radicaliser la situa.on et a l’entrée dans ce qui va s’appeler la Terreur.
La liberté ou la mort (1792-‐1795)
• Suspicion et répression: Le Comite de Salut Public est créé le 6 avril 1793 – il devient l’organe majeur du « gouvernement révolu.onnaire » et est compose de 12 puis de 11 membres, après l’assassinat de Marat. En quelques mois, 1.376 cap.fs sont envoyés a la guillo.ne.
• « Lyon n’est plus » -‐ « Le nom de Lyon sera efface du tableau des villes de la République. La réunion des maisons conservées portera le nom de Ville Affranchie. Lyon fit la guerre a la Liberté. Lyon n’est plus. »
Fouquier-‐Tinville
Représentant de la convenWon aux armées
La liberté ou la mort (1792-‐1795)
• Sublime et raisonneuse, mademoiselle Corday fit ce raisonnement : La Loi est la Paix meme. Qui a tue la Loi au 2 juin ? Marat surtout. Pensée étroite autant que haute. A son procès, tout le monde comprit qu’elle était seule, qu’elle n’avait eu de conseil que celui de son courage, de son dévouement, de son fana.sme.
La liberté ou la mort (1792-‐1795)
• La mort de Robespierre et la nouvelle donne poli.que: C’est des Thermidor que nait l’idée d’une rupture marquante qui aurait sauve la République d’une tyrannie et permis d’en finir avec les « horreurs » voulues par un triumvirat compose de Robespierre, Saint-‐Just et Couthon. Arrêtes, les 5 représentants du peuple sont ensuite libères par l’interven.on d’Hanriot (commandant de la garde na.onale) et de la Commune de Paris, ce qui, d’une part, ouvre un affrontement entre elle et la Conven.on, d’autre part, permet a celle-‐ci de meere les fugi.fs hors la loi…
• Terreur blanche et écrasement du mouvement populaire: Si des les lendemains de Thermidor, de mul.ples ac.ons ont déjà vise les hommes de l’An II, et plus encore des symboles (destruc.on d’arbres de la liberté, planta.on de croix, etc.), ce sont les aeentats contre des individus isoles qui se mul.plient.
• L’ Assemblée n’en con.nue pas moins a réprimer les tenta.ves contre révolu.onnaires, comme a Quiberon dans l’été 1795.
La liberté ou la mort (1792-‐1795)
• Meme chose lorsqu’en octobre 1795, l’émeute royaliste a Paris est dispersée par la troupe commandée entre autres par Bonaparte.
• La poli.que voulue par « les Thermidoriens » ne doit pas être comprise comme une volonté de retour a la monarchie cons.tu.onnelle de 1789-‐1791 mais comme la volonté d’établir une « République sans révolu.on ».
• Boissy d’Anglas: « Nous devons être gouvernes par les meilleurs: les meilleurs sont les plus instruits et les plus intéressés au main.en des lois… Vous ne trouverez de pareils hommes que parmi ceux qui, possédant une propriété, sont aeaches au pays qui la con.ent, aux lois qui la protègent, a la tranquillité qui la conserve. » C’est la tout un programme qui se retrouve dans la cons.tu.on de l’an III et jetant les bases du Directoire, une République du Centre fondée sur le rejet des extrêmes, l’émergence d’une notabilité poli.que et la défense du libéralisme économique.
Boissy d’Anglas
DestrucWon des bustes de Marat
Les onze
• Les onze Commissaires cons.tuent le Grand Comite de la Grande Terreur. Ils sont le triple écran de nuit, nivôse, la Terreur, le feu éteint. Une ambiance caravagienne, ou shakespearienne, crapuleuse. Des scènes qui font l’impasse sur le visage des hommes, les poussent au noir, les suspendent dans l’ombre, la lumière carre tombe carrément sur les symboles.
• Ils ne font rien – ils travaillent. Ils ne font rien car ils travaillent. On ne saurait croire plus passionnément que l’on est unique, magiquement le jouet d’une seule volonté.
• Ce gringalet qui était par la voix était une meute a lui tout seul. Au sein de la Montagne, les tueurs dormaient trois heures par nuit depuis quatre ans. Ils travaillaient somnanbuliquement a la félicite du genre humain. Il y avait en gros trois par.s bien tranches, les orthodoxes sous Robespierre, les modérés sous Danton, les exagérés sous Hebert.
Triomphe de Marat Gravure populaire
Le directoire (1795-‐1799)
• La cons.tu.on de l’an III: Tirant les enseignements de l’histoire récente. Les législateurs n’offrent pas la souveraineté la na.on ou au peuple, mais a une universalité de citoyens propriétaire français âges d’au moins 21 ans, limitée par une contribu.on évaluée a au moins 3 journées de travail ou par un nombre de campagnes dans l’armée. Les étrangers installes en France depuis 7 ans, riches d’une propriété foncière et contribuables, ou maries a une Française, peuvent acquérir la citoyenneté.
• Pour rompre avec l’omnipotence de la Conven.on, le pouvoir législa.f est pour la première fois partage entre deux chambres, le Conseil des Cinq Cents (qui a l’ini.a.ve et vote des projets de loi) et le Conseil des Anciens (qui approuve ou rejeee les projets, propose des éventuelles révisions cons.tu.onnelles).
• L’exécu.f, collec.f pour éviter une dérive directoriale, relevé d’un Directoire de 5 membres, élus pour 5 ans par le corps législa.f, renouvelable par cinquième chaque année – ils ne contrôlent pas la Trésorerie et ne par.cipent pas a la confec.on des lois, mais ils dirigent la diploma.e, l’armée, la fonc.on publique.
• Le nouveau régime recherche un juste milieu, éloigne de la Terreur de l’an II et davantage encore des risques de Terreur blanche.
Le directoire (1795-‐1799)
• La conjura.on des égaux: Elle illustre le nouveau mode d’interven.on de l’opposi.on démocra.que au Directoire, « fonde sur le secret ». Pour Babeuf, son principal concepteur, seule une avant garde révolu.onnaire, organisée et révolu.onnaire, organisée et clandes.ne, est suscep.ble de faire triompher une révolu.on populaire.
• Diffuse par une intense propagande (pamphlets, chansons), le programme des conjures, s’il s’inscrit dans l’héritage des « Exagérés » et des « Héber.stes », en radicalise les proposi.ons.
Gracchus Babeuf
Le directoire (1795-‐1799)
• Asphyxie financière et aspira.ons sociales: Le Directoire hérite d’une situa.on économique désastreuse, marquée par la déprécia.on con.nue de l’assignat. Le gouvernement paye en blé les Directeurs, ministres et députes!
• En février 1796, le Trésor brise solennellement place Vendôme les planches aux assignats et ceux-‐ci sont brules et bientôt remplaces par des mandats territoriaux, eux aussi gages sur les biens na.onaux.
• Les droits indirects sont étendus: naviga.on sur les canaux, douane, chasse, pèche, enregistrement des actes, hypothèques, poste aux leeres, marque sur l’or et l’argent, cartes a jouer, papier a musique, affiches, fournissent le prétextes.
• Les pays occupes (Suisse, les républiques italiennes) apportent près du quart du budget annuel de la France.
• Et la misère est d’autant plus insupportable que la réussite voyante de quelques parvenus indigne…
• Les hôtels par.culiers des dames Tallien, Beauharnais, Récamier, révèlent le gout par.culier de ces séductrices enrichies, ambi.euses et puissantes, parées de perruques variant selon les moments du jour, de fines et transparentes étoffes savamment froncées, de précieuses indiennes portées en châles ou en étoles, et de camées finement ouvrages, libres interpréta.ons d’une an.comanie revendiquée.
Madame Récamier
Georges & François Honore Jacob
Au temps des merveilleuses
• Une effervescence fes.ve: Elle semble s’emparer des Parisiens autour de 1795, la mul.plica.on des bals. Des .volis, des théâtres et des tripots, véritable movida des temps anciens, est symbolisée par les excentricités des costumes et du comportement des incroyables et des merveilleuses, voire le paroxysme des « bals des vic.mes » réservés aux parents de guillo.nes.
• La Conven.on thermidorienne est le temps de « la jeunesse dorée », composée de muscadins qui matraquaient dans les rues ceux qui pouvaient passer a leurs yeux pour des sans-‐culoees.
• Stendhal : « La France se donne a Bonaparte comme une belle fille a un lancier. »
• Financiers, agioteurs, nouveaux riches et fournisseurs : avec les incroyables et les merveilleuses, les fournisseurs aux armées furent certainement les personnages les plus caractéris.ques de la période du Directoire. Ouvrard est l’archétype des négociants financiers qui surent profiter des bouleversements de la société pour se cons.tuer d’énormes fortunes. En 1802, il avança 20 millions a l’Etat, puis couvrit les immenses dépenses occasionnées par le camp de Boulogne et les prépara.fs de la campagne.
Muscadins
Agioteurs
Au temps des merveilleuses
• Le rôle des femmes: Mme Tallien. L’immense célébrité que valut a Tallien son audace du 9 Thermidor rejaillit largement sur elle. La chute du directoire la vit entrer dans une demi retraite. Apres avoir été la maitresse de Barras, elle devint la compagne du richissime Ouvrard a qui elle allait donner quatre enfants.
• Mme Récamier. Elle épousa a l’âge de 16 ans un banquier qui lui donna son nom. Elle devint une femme a la mode, lançant les nouveaux gouts, traquée par les journalistes, épiée dans ses moindres gestes par un public empresse. Elle devint une « fashionable beauty ». A la fin, elle fixa l’ami.é amoureuse de Chateaubriand.
• Mme Hamelin. C’est la plus célèbre des merveilleuses. Elle naquit a Saint Domingue et épousa a 18 ans, un fournisseur général des armées, Antoine Hamelin. L’histoire lui aeribue de nombreuses liaisons, notamment avec Bonaparte. Elle serait l’une des premières a avoir adopte le costume a la grecque, tout en drapes et en transparences.
• Mme d’Arjuzon. Elle avait un visage empreint d‘une sen.mentalité langoureuse. Elle était la fille d’un riche planteur de Saint-‐Domingue, d’origine bordelaise.
Madame Hamelin
Madame Tallien
Au temps des merveilleuses
• Modes plutôt que mode de vie: Inventée sous le Directoire, la bouilloee est le jeu de cartes par excellence de ceee période. La gavoee, danse théâtrale au XVIIIème siècle, devint une des danses tres prisée pendant le Directoire. Les Tivolis : transforma.on des grandes propriétés princières en jardins d’aerac.on et en Vauxhall.
• La fermeture des grandes maisons de l’aristocra.e et la mise a pied de leur personnel avaient mis sur le pave des centaines de cuisiniers de haut mérite ; beaucoup u.lisèrent leurs talents se faisant « marchands de bonne chère » et ouvrant des restaurants qui allaient durablement établir la gloire gastronomique de Paris.
• Les modes : si la réac.on thermidorienne fut avant tout poli.que, elle s’exprima avec fougue dans le costume, par le rejet de tout ce qui affichait une connota.on révolu.onnaire ou patrio.que comme la cocarde tricolore, le négligé populaire, le refus de l’ornement et de la parure dans la toileee.
• Immobilier : malgré une préférence tres marquée pour la rive droite, on observe quelques échappes sur la rive gauche, ou les nouveaux propriétaires inves.ssaient des demeures plus anciennes.
Le directoire (1795-‐1799)
• La diploma.e de la grande na.on: La guerre est l’une des constantes du régime. Elle se décline dans les campagnes d’Italie, dans celle de Suisse en 1798. Elle s’enlise dans les campagnes d’Allemagne (Jourdan et Moreau sont baeus en 1796), échec du débarquement en Irlande, expédi.on d’Egypte.
• Et tout est a recommencer en 1799: les défaites s’accumulent en Suisse et en Italie, jusqu’aux victoires de Brune en Hollande et de Masséna en Suisse.
• La no.on de Républiques sœurs est explicitement formulée par Bonaparte, en aout 1797, a Milan, pour qualifier le processus historique, perçu comme un passage progressif a la civilisa.on, selon lequel les peuples passent du statut informel d’agrégat culturel et social au stade de l’existence na.onale. Créés pour la plupart sous le second Directoire, les Républiques sœurs sont un des symboles les plus marquants de l’expansion révolu.onnaire de la France sur le théâtre européen.
Bataille des Pyramides
André Masséna Marechal de France, Duc de Rivoli
« L’enfant chéri de la Victoire »
Andrey Souvorov
Le directoire (1795-‐1799)
• La Cons.tu.on batave reconnaît le droit au travail et a l’assistance, et établît un suffrage quasi universel; celle de la République Napolitaine proclame les droits a l’instruc.on, a la subsistance et a la résistance a l’oppression.
• L’égalité devant l’impôt, la confisca.on des biens ecclésias.ques, la reforme de la jus.ce, l’abroga.on des corpora.ons sont partout en marche, avec d’infinies varia.ons d’un Etat a l’autre. L’influence française se lit aussi dans l’adop.on de symboles: l’arbre de la liberté, que l’on plante a Venise, lors de l’entrée des troupes françaises (mai 1797), dans les villes et villages de la République batave (1795) ou de la napolitaine (1799); le drapeau tricolore, que nombre d’Etats conserveront ou retrouveront au siècle suivant.
• La poli.que extérieure de la France s’établît pour par.e sous la tente, ce dont Bonaparte, a la tète de ses « missionnaires armes », donne en Italie un exemple éclatant, s’affranchissant de la tutelle des commissaires civiles en ma.ère diploma.que, financière et poli.que, construisant un lien privilégie avec ses soldats, payes en numéraire, donnant priorité aux besoins militaires, dont les intérêts se dissocient de ceux de l’ensemble de la na.on.
• Pour plus d’un poli.que, le coup d’Etat est devenu un recours acceptable: l’harmonie entre le pouvoir exécu.f et le pouvoir législa.f ayant été brise par la vague royaliste des élec.ons de mars 1797.
• S’assurant le sou.en d’une par.e de l’armée, jouant encore de la peur d’un complot jacobin, le général prépare le coup d’Etat des 18 et 19 brumaire.
ArrestaWon de députés royalistes par Augereau.
Bonaparte sauveur d'une République éplorée qu'il remet entre les mains de l'espérance et de la paix.
Le consulat
• On assiste a la mise en place d’un régime autoritaire. Si Bonaparte rétablît un suffrage presque universel, il ôte toutefois aux électeurs tout pouvoir réel. Les opposi.ons sont démantelées, par la force ou en les amadouant. Les espaces publics, ou pouvait se former une opinion publique, disparaissent.
• Le renforcement progressif du pouvoir de Bonaparte: La cons.tu.on de l’an VIII est un texte rela.vement court, sans préambule, et dépourvu de toute déclara.on de droits. Si le système représenta.f est maintenu, le pouvoir exécu.f, confie a 3 consuls nommes pour dix ans et rééligibles, repose tout en.er entre les mains du Premier consul.
Le général Bonaparte au Conseil des Cinq Cents. Il intervient a la suite de « rumeurs de coup d’Etat anarchiste » diffusées par les putschistes, notamment Sieyès, Cambacérès, et Lucien Bonaparte (président du conseil des Cinq Cents).
Sieyès Cambacérès Lucien Bonaparte
Le consulat
• Pour jus.fier « ex post » la légi.mité d’un pouvoir issu d’un coup d’Etat, la cons.tu.on est soumise a l’approba.on des Français. S’il recourt volon.ers au plébiscite, Bonaparte ne laisse plus aucun véritable rôle poli.que aux Français. Les consuls ont l’ini.a.ve exclusive des lois. Le Conseil d’Etat, compose d’une cinquantaine de membres, nommes et révoques a la convenance du Premier Consul, prépare les projets de lois. Ceux-‐ci sont alors discutes au Tribunat, qui exprime son avis a bulle.n secret, mais qui n’a pas la faculté de modifier les projets qui lui sont soumis.
• Le Senat finit par acquérir un véritable pouvoir législa.f et cons.tu.onnel , par la voie des sénatus-‐consultes, décisions ayant valeur de loi. Ceee évolu.on ne fut possible que du fait de la fidélité a toute épreuve des sénateurs vis-‐à-‐vis du Premier Consul. Le pouvoir législa.f était par conséquent fortement soumis a l’exécu.f.
Trois consuls, Cambacérès, Bonaparte, Lebrun
Le consulat
• A par.r de 1802, le culte de la personnalité s’affirme: le citoyen et général Bonaparte cèdent la place a Napoléon Bonaparte, et ses appari.ons en public s’accompagnent du faste et des marques solennelles du rang qu’il s’est aeribue.
• Le 28 avril 1804, au Tribunat, avec l’accord de Bonaparte, le tribun Curée demande a ses collègues de se prononcer pour la créa.on d’un empire et pour l’hérédité de la dignité impériale dans la famille Bonaparte. Seul Carnot qui avait vote contre le consulat a vie, s’y oppose.
• Le sacre du 2 décembre 1804 met symboliquement en scène le retour au principe monarchique, avec la créa.on d’une cour et l’alliance entre le trône et l’autel, soulignée par la présence du pape a la cérémonie.
Bonaparte, premier consul
Le consulat
• Les opposi.ons et leur musellement: Le rôle dévolu a la presse après Brumaire est clair – il s’agit de célébrer la grandeur du Premier Consul, puis de l’Empereur. En 1814, il ne reste que 4 journaux a Paris, dont le Moniteur, l’organe quasi officiel de l’Empire.
• Face a l’impossibilité de disposer d’espaces de parole, l’aeentat contre la personne de Bonaparte apparaît a certains comme la seule solu.on: aeentat a la machine infernale en 1800, puis complot de Cadoudal et du général Pichegru en1803-‐1804.
ARentat a la machine infernale, rue Saint Nicaise
Cadoudal
Pichegru
Le consulat
• Le retour de la paix extérieure: Lors du coup d’Etat de Brumaire, la France se trouve dans un état de « quasi guerre » avec les Etats-‐Unis: la rupture est aussi bien diploma.que que commerciale, elle entraine des prises par les corsaires des deux pays. Ni la France, ni les Etats-‐Unis n’ont toutefois intérêt a poursuivre les hos.lités. Apres de longs pourparlers, qui permeeent a la France de négocier entre-‐temps avec l’Espagne la cession de la Louisiane, une conven.on est enfin signée le 30 septembre 1800 a Mortefontaine. Des le printemps 1801, les navires américains recommencent a fréquenter les ports français.
• Plus grave que le différend franco-‐américain, Bonaparte hérite aussi de la guerre que la France mené depuis 1798 contre la seconde coali.on, formée par l’Angleterre, l’Autriche, la Russie, l’Empire Oeoman. Toutes les grandes puissances n’y adhèrent pas: la Prusse est neutre depuis 1795; l’Espagne alliée a la France depuis 1796.
Le consulat
• La victoire de Marengo marque également le retour de l’influence française en Italie, renversant la géopoli.que du siècle des Lumières ou Espagne et Autriche se partageaient des zones d’influence dans la péninsule.
• Des 1801, la Russie, l’Autriche et le Napolitain ra.fient la paix – l’Angleterre est isolée. Celle-‐ci, après le renversement de William Pie, s’oriente toutefois vers la paix… On s’approche de la paix d’Amiens.
Tres mal engagée, la bataille se transforme en victoire écrasante grâce a l’arrivée des
troupes de Desaix qui perd la vie a l’occasion.
Le consulat
• Une fois les rela.ons avec l’Angleterre pacifiées, Bonaparte prépare alors le retour de l’ancienne prospérité an.llaise, avec son corollaire, le rétablissement de l’esclavage que la Révolu.on avait aboli en 1794. Mais l’indépendance de Haï. est proclamée le 1er janvier 1804.
• La paix civile: réconcilia.on religieuse et retour des émigres: La scission du clergé français entre prêtres réfractaires et prêtres assermentes, la déchris.anisa.on de 1793-‐1794, avec le culte de l’Etre suprême, la suppression du calendrier chré.en et du repos du dimanche, la fermeture des églises entre novembre 1793 et mai 1795, avaient contribue a accroitre la fracture entre Révolu.on et les nombreux Français restes aeaches au culte catholique, grossissant ainsi les files des chouans insurges.
• Seule une réconcilia.on défini.ve avec la Papauté pouvait permeere de saper a la base ceee révolte endémique. Le Concordat est signe le 15 juillet 1801. La religion catholique n’est pas reconnue comme religion d’Etat, comme sous l’Ancien Régime, mais simplement comme « la religion de la grande majorité des Français ». Le Saint Siege reconnaît implicitement la légi.mité du nouveau pouvoir en France. Les évêques devront prêter serment de fidélité au gouvernement de la République, et a la fin de la messe, les fideles prieront pour le salut de la République et des Consuls. Pour Bonaparte, c’est un indéniable succès poli.que. Désormais, tout bon catholique peut se rallier sans difficulté au Consulat. Au prix de ces importantes concessions, le pape récupère un certain nombre de droits – les évêques sont désormais nommes par le Premier Consul et inves.s par le Pape. L’Etat prend en charge le traitement des cures et des pasteurs et les frais des dix séminaires catholiques métropolitains, mais soumet le clergé a sa tutelle.
• Avant meme l’amnis.e du 26 avril 1802, la France consulaire accueille sans trop de difficultés tout émigre, a condi.on que celui-‐ci accepte de facto le régime en place.
Pie VII
Toussaint L’Ouverture
Le consulat
• L’assainissement financier: La situa.on financière de l’Etat a la fin du Directoire était grave. A la fin du Directoire, les receees de l’Etat proviennent essen.ellement des impôts directs, des droits d’enregistrement, de .mbre et de poste. S’y ajoutaient les sommes importantes perçues sur les territoires occupes: au moins un quart du budget de l’Etat est couvert par les contribu.ons de guerre. En ma.ère de contribu.ons directes, le Consulat et l’Empire n’innovent pas et reprennent les quatre impôts directs qui existaient déjà a la fin du Directoire, et des.nes a se pérenniser jusqu’à la fin de la première guerre mondiale: l’impôt foncier, la contribu.on personnelle et mobilière, la patente et l’impôt sur les portes et fenêtres. Bonaparte s’aeache surtout a rendre plus efficace leur percep.on.
• En frappant d’abord la propriété foncière, ainsi que les signes extérieurs de richesse et les ac.vités produc.ves et commerciales (patente), le système d’imposi.on directe avait rela.vement épargne les contribuables les plus démunis. Ces derniers n’étaient assuje�s qu’a l’import personnel (5% du traitement s’ils étaient fonc.onnaires, l’équivalent de 3 journées de travail pour les autres). Le retour des impôts indirects change ceee répar..on des charges, accablant la popula.on la plus fragile économiquement.
• A la fin du Consulat, les impôts indirects font en effet leur appari.on pour financer la reprise de la guerre: prélèvement sur les boissons alcoolisées, le tabac et les cartes a jouer. En 1806, on réintroduit l’impôt sur le sel, universellement déteste, dont la collecte est confiée aux Douanes.
Le consulat
• Le Directoire était largement dépendant des généraux qui faisaient rentrer le numéraire de l’étranger sous forme de contribu.on de guerre, ainsi que des fournisseurs qui lui permeeaient de vivre au jour le jour.
• L’assainissement financier sous le Consulat et l’Empire passe aussi par la reforme du système de recouvrement des impôts que par une neee améliora.on du crédit de l’Etat, en accroissant sa capacité a assurer de la disposi.on régulière d’avances et a emprunter a des taux raisonnables en cas de besoin. Bonaparte refuse de lancer des emprunts publics – qui permeeaient en revanche a l’Angleterre de financer les guerres contre la France – par crainte que leur échec ne rende manifeste la faiblesse du régime. Il refuse aussi d’accroitre démesurément le poids de la deee. On est tres loin des 3,3 milliards de deee de la France en 1782… « Le franc germinal » ainsi fixe assure la circula.on monétaire en France pour plus d’un siècle.
• La centralisa.on administra.ve et les reformes en ma.ère judicaire: En meme temps qu’il consolidait ses assises financières, Bonaparte s’assurait du contrôle centralise du territoire. La commune est le premier maillon administra.f. Napoléon se réserve la nomina.on du maire dans les communes de plus de 5000 habitants, le préfet nommant les maires des communes plus pe.tes.
A l’instar des provinces romaines dirigées par un préfet, les départements français furent dotes d’un préfet, véritable courroie de
transmission du pouvoir exécuWf.
Le consulat
• Tous les juges sont désormais des fonc.onnaires nommes par l’Etat, qui contrôle leur avancement et leur carrière et qui, seul peut les révoquer.
• Bonaparte ins.tue cinq commissions entre aout 1800 et mars 1802 pour élaborer le code civil, criminel, commercial, rural et de procédure civile. Seul le code rural n’abou.t pas.
• Le Code civil réalise un compromis entre droit romain et droit coutumier, unifiant ainsi pour la première fois le droit sur l’ensemble du territoire français. Il consolide en quelques acquis de la Révolu.on, notamment sa sécularisa.on (état civil, divorce) et la dispari.on des droits et servitudes féodales. Le Code Civil de 1804 se compose de trois grandes rubriques: famille, propriété, contrat.
• Contrôler les esprits et former la jeunesse: la reforme de l’enseignement et la créa.on des lycées. Le régime se concentre sur la forma.on des élites, en délaissant l’enseignement primaire. L’instruc.on sommaire des masses était laissée a l’Eglise catholique, qui dispensait quelques principes de morale parfaitement compa.bles avec l’obéissance passive que le pouvoir aeendait de la majorité des Français.
• L’ouverture des Lycées est prévue dans 45 départements, mais leur nombre allait s’accroitre rapidement. Le Lycée devait fournir de solides bases générales aux futurs fonc.onnaires et membres des professions libérales.
L’empire
• L’instaura.on de l’Empire a un prix: après avoir limite la liberté, c’est l’égalité qui est mise a mal par le rétablissement de dis.nc.ons sociales héréditaires au sein de la France.
• Le sacre ou la fonda.on symbolique d’un nouvel ordre: La proclama.on de l’Empire, en mai 1804, change la nature du pouvoir exerce par Napoléon en inscrivant son projet dans une logique dynas.que qui sera ova.onnée par le plébiscite de Novembre.
• L’entrée de Napoléon complètement habille et portant déjà les aeributs du pouvoir, tout comme son auto couronnement en tournant le dos a l’autel, rompent explicitement avec la tradi.on des Bourbons et affirment l’indépendance du pouvoir de l’Empereur vis-‐à-‐vis de l’Eglise.
• Le passage a l’Empire entraine le retour a une vie de cour et a une é.queee que l’on croyait disparue, et impose ainsi un cérémonial qui prépare le terrain a la réintroduc.on officielle du principe de l’inégalité sociale.
L’empire
• “J’ai vu l’Empereur ceee âme du monde, sor.r de la ville pour aller en reconnaissance; c’est effec.vement une sensa.on merveilleuse de voir un pareil individu qui, concentre sur un point, monte sur un cheval, s’étend sur le monde et le domine.”
L’empire
• “En règle générale Napoléon aeend de ses collaborateurs qu’ils aient autant d’esprit et de talent que de caractère et de courage . C’est ce qu’il appelle « être carre », avoir autant de hauteur que de base.
Talent
Caractère
Esprit
Courage
Talleyrand
Fouché
Cambaceres
Berthier
Ney
Lannes
Talents professionnels Talents poli.ques
Talents charisma.ques
L’empire
• La redéfini.on d’une élite sociale et la créa.on d’une noblesse d’Empire: Par décret en juin 1790, l’Assemblée na.onale cons.tuante avait aboli la noblesse héréditaire, faisant voler en éclat les espoirs d’une bourgeoisie en ascension.
• En 1808, Napoléon parachève par la créa.on d’une noblesse d’Empire le processus de recomposi.on sociale et poli.que que la créa.on de la légion d’honneur, le retour des émigres et la poli.que d’amalgame pra.quée au sein de ses administra.ons avaient ini.e.
• Le décret du 30 mai 1806 créait une vingtaine de fiefs ducaux héréditaires, sis dans la péninsule italienne et en Dalma.e; ils ne conféraient aucune sorte de souveraineté, mais seulement pres.ge et revenus.
• Par un décret en 1808, Napoléon élargît la gamme des .tres: aux princes de 1803 et aux ducs de 1806 s’ajoutent désormais comtes, barons et chevaliers. Le souverain se réserve l’aeribu.on de .tres de noblesse aux individus qu’il entend récompenser: de 1808 a 1814, Napoléon dis.nguera 3350 .tulaires, dont 60% sont militaires. Certaines fonc.ons civiles confèrent toutefois automa.quement un .tre a vie: les ministres, sénateurs et archevêques sont ainsi comtes d’Empire, et les maires des bonnes villes, barons.
• Sur l’ensemble des 3350 anoblissements, la propor.on de l’ancienne aristocra.e est d’environ 28%. La noblesse impériale diffère de l’ancienne noblesse non seulement parce que l’hérédité du .tre n’est pas automa.que, mais aussi car elle ne confère aucun privilège.
General de Montholon Comte d’Empire
Marechal Davout Prince d’Eckmühl
L’empire
• Emergence des notables et poli.que de l’amalgame: Sans figurer en tant que telle dans les textes cons.tu.onnels du Consulat et de l’Empire, la no.on de notabilité est centrale pour comprendre la composi.on de la classe dominante qui s’affirme a l’époque napeolienne. Les notables, c’est « la par.e supérieure de la société dans laquelle le gouvernement juge possible de recruter ses cadres poli.ques. » « Les masses de granit » que représentent les notables sont donc, avant tout, une élite sociale fondée sur la propriété foncière.
• Au total, le notabilat napoléonien, meme en retenant les critères les plus larges, se compose tout au plus de quelques 70.000 a 80.000 individus – dans un pays qui comptait 30 millions d’habitants.
• On assiste au ralliement croissant d’une par.e de l’ancienne aristocra.e, et dans les départements annexes, la volonté de Napoléon de s’appuyer sur les élites sociales en place sans remeere en cause les équilibres sociaux préexistants. Toutefois, le régime napoléonien ne se prive pas des hommes auxquels la Révolu.on a permis d’accumuler une expérience poli.que précieuse.
L’empire
• Un pays sous surveillance: Le Premier Consul, puis l’Empereur, mul.plie les instances chargées de la surveillance des citoyens et les rend plus performantes. Napoléon prêta une aeen.on constante a la collecte des informa.ons. Chaque jour, le ministère de la Police lui faisait parvenir un résume des faits divers et marquants recueillis aux quatre coins de l’Empire.
• Les fichiers de police de Fouché recensent des milliers d’individus et contribuent a maintenir la pression sur les serviteurs de l’Etat, personne ne connaissant exactement les informa.ons que détenait la police. « Le cabinet noir », sorte de bureau de police poli.que, contrôlait les courriers transitant par l’hôtel de postes a Paris, et remeeait directement a l’Empereur des rapports quo.diens.
En 1803, au lendemain de la rupture de la paix d’Amiens, Napoléon reprend le
projet d’un débarquement en Angleterre. La reprise des hosWlités sur
le conWnent obligea l’empereur a rappeler les troupes concentrées dans le
Nord et a les envoyer vers l’est, avant meme que la défaite de Trafalgar ne
prive la marine française de toute possibilité d’accompagner une opéraWon de débarquement.
L’empire
• C’est le climat de la guerre permanent qui sape jour après jour les bases du régime, jusqu’à lui ôter toute légi.mité aux yeux des élites comme de masses populaires.
• Vers l’hégémonie française en Europe: de la rupture de la paix d’Amiens au système fédère: La paix d’Amiens avait réussi a assurer temporairement un point d’équilibre entre les puissances européennes. Mais il n’était que provisoire. La Grande-‐Bretagne s’inquiété bientôt de la reprise de l’ini.a.ve française aux colonies, de l’influence directe et indirecte que Bonaparte exerce dans le Nord de l’Europe (Belgique et Hollande), tout comme un retour massif d’une présence française en Méditerranée (paix en 1802 avec l’Empire Oeoman).
• Le plan de débarquement en Angleterre, techniquement complexe (100.000 hommes, 2.000 navires), prévoit de faire diversion pour éloigner la Navy britannique, afin de permeere de traverser la Manche, sans encombre. Cependant lorsque les navires français et espagnols sortent de Cadix, c’est la défait de Trafalgar.
• La défaite de Trafalgar, qui assure défini.vement a la Grande Bretagne la maitrise des mers, oblige également Napoléon a repenser la posi.on de la France en Europe. Il lui faut désormais imposer son hégémonie afin d’associer le con.nent en.er a la luee économique contre la Grande Bretagne.
Le Soleil d’Austerlitz a été obscurci par la fumée de Trafalgar
En ce sens, c’est a Trafalgar que le sort de l’Empire s’est joue.
L’empire
• La victoire d’Ulm (20 octobre 1805), suivie par celle d’Austerlitz contre les Austro Russes (2 décembre), dissuade la Prusse, qui avait rejoint la coali.on de s’engager directement dans le conflit.
• La paix signée a Presbourg prive l’Autriche d’un sixième de ses possessions.
• Le 12 juillet 1806 est créée la Confédéra.on du Rhin, a laquelle adhèrent 16 Etats. La forma.on de ceee alliance entraine la dissolu.on du Saint Empire. Le 6 aout 1806, François II dépose la couronne pour ne garder que le .tre d’empereur d’Autriche qu’il a pris au lendemain de la proclama.on de l’Empire français. La république batave, qui supporte une lourde présence militaire française sur son territoire, est transformée elle-‐aussi en royaume, confié a Louis Bonaparte en juin 1806.
• L’écrasement de la puissance des Habsbourg et le renforcement de Napoléon en Europe amènent a la reprise des hos.lités sur le con.nent en octobre 1806. L’armée française entre a Varsovie après la bataille d’Eylau. Apres Friedland, c’est la paix de Tilsit entre Napoléon et le Tsar (juillet 1807) qui achevé d’isoler la Grande Bretagne,
• Apres Tilsit, Napoléon projeee d’accroitre l’impact escompte de sa poli.que de blocus con.nental: ses visées se portent alors sur la péninsule ibérique.
L’empire
• La décision d’annexer a l’Empire les Etats de l’Eglise (mai 1809), qui entraine l’excommunica.on de Napoléon et, par riposte, l’arresta.on du pape.
• En englobant le nombre le plus considérable possible de grands ports européens, il s’agit de pallier ainsi les insuffisances manifestes des Etats vassaux dans l’exécu.on du projet d’asphyxie économique de la Grande Bretagne, qui cons.tue le but ul.me de la poli.que napoléonienne.
• La guerre économique contre la Grande Bretagne: L’arme économique devient le principal instrument de guerre contre la Grande Bretagne. Ce plan reposait sur la convic.on, alors largement répandue, qu’elle ne vivait que sur le crédit et sur la confiance accordée par les par.culiers au gouvernement, et qu’en frappant au cœur des intérêts mercan.les, il était possible d’ébranler ceee confiance. Prive de crédit, le gouvernement anglais aurait alors du demander la paix. C’est le principe du décret de Berlin en 1806.
• Mais le krach espéré par Napoléon n’eut pas eu lieu, le crédit anglais ne s’effondra pas et la monarchie britannique réussît a financer l’effort de guerre jusqu’à ce que la défaite de Russie n’ouvre de nouveau le con.nent au commerce britannique.
• S’il ne fléchît pas l’Angleterre, le blocus eut des conséquences poli.ques énormes a l’intérieur de l’Empire. Le blocus entraine dans son sillage une militarisa.on croissante de la société et compromet a jamais la possibilité d’une normalisa.on et d’une évolu.on libérale de la vie poli.que.
L’empire
• L’impossible hégémonie: du guêpier espagnol et la chute de l’empire. Le mécontentement face a la poli.que de blocus gronde en Europe. Alors que les ports de l’Empire se voient accorder, a par.r de 1808-‐1810, licences et permis de naviga.on, qui officieusement puis officiellement, permeeent la reprise des échangés avec la Grande Bretagne, la plupart des allies de Napoléon, ainsi que les ports annexes tardivement a l’Empire, sont largement ou totalement exclus de ce privilège.
• Plus généralement, une par.e importante du cout de fonc.onnement de l’Empire est externalisée en dehors de ses fron.ères. La subordina.on systéma.que des intérêts économiques de l’Europe au profit de l’Empire français est l’une des causes principales de l’échec final du projet napoléonien, consacre par la campagne de Russie. L’armée française passe le Niemen le 24 juin 1812, forte d’environ 600.000 hommes. Au mois d’aout, 150.000 hommes ont disparu, par déser.on ou maladie.
• Commence la campagne d’Allemagne, qui voit la Prusse s’engager contre Napoléon en appelant au sen.ment na.onal allemand.
• Le 20 avril, Napoléon s’embarque pour l’ile d’Elbe, dont les coalises lui ont octroyé la souveraineté,. Le maréchal Davout, retranche a Hambourg, reconquise et en état de siège depuis mai 1813, capitule a la fin du mois.
Marechal Davout
Mémorial de Saint Helene: l’Espagne
• Toutes les circonstances de mes désastres viennent se raeacher à ce nœud fatal qu’est l’Espagne : elle a détruit ma moralité en Europe, complique mes embarras, ouvert une école aux soldats anglais. C’est moi qui ai forme l’armée Anglaise dans la Péninsule.
• La cinquième coali.on, celle de 1809, aveuglée par sa haine, puisant ses armes dans l’arsenal révolu.onnaire, imitait l’exalta.on des insurges espagnols. Ainsi, après avoir employé tant de temps et de moyens, verse tant de sang pour combaere la Révolu.on Française, elle en invoquait les principes en empruntant le langage : la na.on.
• Alexandre : « Si l’empereur Napoléon me fait la guerre, il est possible, et même probable, qu’il nous baera si nous acceptons le combat, mais cela ne lui ne donnerait pas la paix. Les Espagnols ont été souvent baeus et ils ne sont ni vaincus, ni soumis. »
• Je veux que le .tre de Français soit le plus beau, le plus désirable sur Terre ; que tout Français voyageant en Europe, se croie, se trouve toujours chez lui.
Leipzig, la bataille des naWons, 1813
La campagne de Russie
• Speranski, autodidacte qui ne devait rien aux privilèges d’une noble naissance, était devenu un exemple significa.f de l’anglophilie qui commençait à se manifester dans Petersbourg, naguère tourne vers la France. La nouvelle de la chute de Speranski fut une surprise totale pour la colonie diploma.que.
• La stratégie de Barclay de Tolly consistait à éviter tout engagement important avec les forces françaises, à se re.rer sans cesse dans les profondeurs de l’arrière-‐pays, tout en harcelant les flancs des colonnes ennemies. Barclay signa même des instruc.ons ordonnant la tac.que de la terre brûlée, analogue a celle que Wellington avait applique avec une redoutable efficacité contre les Français au Portugal. Il partageait la vie rude de ses soldats, bivouaquant a la belle étoile et dormant sur les planchers des maisons ou dans la paille des étables. Ceee discipline personnelle était bien différente du luxe ou Koutouzov aimait à se vautrer.
• Napoléon : « Si je vais a Saint-‐Pétersbourg, je prends la Russie par la tête. Si je marche sur Kiev, je la prends aux pieds. Mais si je me dirige sur Moscou, je le frappe au cœur. » Napoléon s’est trop vite persuadé « qu’il n’y a plus pour lui de prudence que dans l’audace. » Poniatowski, accompagne de Davout, alla voir Napoléon pour chercher à le convaincre que le talon d’Achille de l’Empire russe était l’Ukraine, d’où il .rait son grain, son fourrage et ses chevaux.
Speranski
Barclay de Tolly
La campagne de Russie
• Le nouveau gouverneur général de Moscou était le comte Fédor Rostopchine. En 1714, Pierre le Grand avait pris un décret draconien interdisant l’emploi de la pierre dans la construc.on des maisons partout en Russie, excepte a Petersbourg. Cet oukase avait pour but d’assurer la supréma.e impériale de sa nouvelle capitale.
• Les divisions d’infanterie de Davout en tête de la Grande armée, étaient maintenant échelonnées le long de la route de Moscou, avaient de plus en plus de mal à suivre les cavaliers de Murat, dont les étapes quo.diennes aeeignaient parfois 40 a 50 kilomètres. Davout es.mait ceee progression trop rapide et imprudente.
• Apprenant que les Russes construisaient des tranchées et des redoutes près du village de Borodino, Napoléon décida d’accorder a sa Grande Armée un repos dont elle avait grand besoin. Il voulait donner à Koutouzov le temps de préparer une solide posi.on de défense, afin de ne plus avoir de prétexte pour s’enfuir en refusant la bataille, comme Barclay n’avait cessé de le faire. En fait, depuis la guerre de Sept Ans, les chefs militaires russes montraient une prédilec.on pour les batailles défensives, pour la simple raison que leurs troupes étaient mal entraînées a la guerre de mouvement.
• Davout es.mait qu’il fallait quelque chose de plus audacieux qu’une aeaque de front contre les redans et les redoutes que les Russes étaient en train de renforcer. Napoléon avait déjà eu recours à des barrages d’ar.llerie massifs lors de la sanglante bataille de Wagram, mais la canonnade qu’il préparait aux Russes de Koutouzov dépassait tout ce que lui-‐même avait jusqu’alors tenté. « Messieurs, voici le soleil d’Austerlitz ! » Ceee fois, il fut d’abord un handicap, car les rayons presque à l’horizontale aveuglèrent momentanément les Français.
comte Fédor Rostopchine
La campagne de Russie
• Tout se passait comme si la Grande Armée avait été envoûtée depuis son entrée dans Moscou. Napoléon considérait comme des gasconnades les rapports alarmants que Murat lui envoyait sur les pertes de la cavalerie, et la mort de centaine de chevaux sous-‐alimentes par jour. Les membres de son état-‐major étaient surpris de voir Napoléon passer trois soirées complètes à corriger les nouveaux statuts de la Comédie Française, prépares pour lui par le Conseil d’Etat à Paris. « Ayant aeeint le sommet de la gloire, il redoutait sans doute que, dès ce moment, daterait sa décroissance. Et c’est ainsi qu’il restait immobile se retenant et s’accrochant encore quelques instants a ce sommet ! » Philippe de Ségur.
• Le 19 octobre, les troupes Françaises quieèrent Moscou avec un maximum de bu.n et un minimum de discipline. La grave erreur commise par Napoléon en transformant son armée en une lourde caravane se trouva compensée par l’extraordinaire apathie de Koutouzov. Finalement, l’armée de Koutouzov se préparait à rejoindre la Grande Armée a Krasnoie par une route convergente. L’armée dévastée de Napoléon, privée de sa cavalerie légère de reconnaissance, progressait désormais à l’aveugleee sur une neige éclatante.
• L’un des nombreux paradoxes de la campagne de 1812 est que le général le mieux a même d’anéan.r les forces affaiblies de Napoléon était maintenu a l’écart, en semi retraite, tandis que les autres gâchaient tout et lassaient l’ennemi leur filer entre les doigts : Koutouzov par sa paresse et son iner.e ; Tchigatov par excès d’impulsivité et manque d’expérience ; Wiegenstein par indolence et par défaut d’imagina.on.
La campagne de Russie
• Les pontonniers du général Eblé.
L’empire
• Des Cent jours a Waterloo. Généraux et cadres intermédiaires sont places a la demi-‐solde, qui créé un réservoir de mecontents sur lequel Napoléon pourra compter lors des Cent jours. Débarqué le 1er mars 1815 a Golfe-‐Juan, Napoléon marche a étapes forcées. Le 20 mars, il entre a Paris, que Louis XVIII a abandonne dans la nuit.
L’empire
• Je suis confondu quand je vois un fac-‐simile de l'écriture de Napoléon, laquelle est monstrueuse d'illisibilité. Alors meme qu'il est le plus grand de tous les vainqueurs, son écriture déjà raconte ses défaites et fait songer a un poème de gloire sur un palimpseste mal efface ou reparaitraient, pour l'oblitérer ou le brouiller a chaque mot, les fragments d'une liturgie funèbre.
• Napoléon est si grand qu'on dirait que l'empire du monde ne fut pour lui qu'un pis-‐aller. • L'Angleterre est au monde ce que le Diable est a l'homme.
La bataille d’Eylau
• « Un jour pale se lève sur les tristes plaines de la Pologne. A la sonnerie des clairons, a répondu le hennissement de quarante mille chevaux. Chacun de ses guerriers a une âme qui se séparera probablement de son corps dans quelques heures. C'est un immense troupeau d'âmes, c'est le bétail de l'Eternité. En aeendant, voici le préliminaire vacarme de l'ar.llerie, la voix grandiose des canons. La Grande Armée se dé.re, allongeant ses membres, baillant a la mort.»
Cita3ons
• La France c’est le Français quand il est bien écrit. • « Le temps est le grand art de l’homme. La stratégie est la science de l’emploi du temps et
de l’espace. Je suis pour mon compte moins avare de l’espace que du temps. L’espace, nous pouvons toujours le regagner, le temps perdu jamais. »
• “Chaque heure de temps perdu dans la jeunesse est une chance de malheur pour l’avenir. » • « Obtenir la confiance avant le succès est l’œuvre poli.que la plus difficile » • «Rien n’augmente un bataillon comme le succès. » • « Le courage ne se contrefait pas, c’est une vertu qui échappe a l’hypocrisie. » • «La première qualité du soldat est la constance a supporter la fa.gue, la valeur n’est que la
seconde. » • « On ne conduit un peuple qu’en lui montrant un avenir; un chef est un marchand
d'espérance. L’imagina.on gouverne le monde. » • « Tout ce qui n’est pas profondément médite dans les détails ne produit aucun résultat. Il
faut des idées simples et précises. » • « La force d’une armée, comme la quan.té de mouvement en mécanique, s'évalue par la
masse mul.plie par la vitesse. »
L’état de l’économie, l’économie de l’Etat
• L’agriculture fondement de l’économie: La croissance démographique, qui avait vu la popula.on du royaume passer de 22 a 28 millions d’habitants entre le début du règne de Louis XV et la fin de celui de Louis XVI.
• La confisca.on et la vente des b iens ecclésias.ques, puis de ceux des émigres, ont largement dynamise le marche foncier , et peuvent a juste .tre être considérées comme l’évènement le plus important de la Révolu.on – elles meeent sur le marche environ 10% du territoire français et 600.000 français en ont profite. La Révolu.on a donc, dans l’ensemble, renforce la micropropriété et les pe.tes exploita.ons familiales.
• La na.onalisa.on des biens de l’Eglise – qui s’était opérée dans les pays protestants au début de l’époque moderne – et la vente d’une par.e de ceux détenus par la noblesse émigrée, ont permis en outre d’absorber la deee de la monarchie sans obliger le gouvernement révolu.onnaire a déclarer banqueroute.
• L’approvisionnement des armées contribue a orienter les prix agricoles a la hausse.
L’état de l’économie, l’économie de l’Etat
• L’industrie: Dans l’ensemble, la produc.on industrielle avait été fortement orientée a la hausse au XVIIIème siècle et la branche tex.le est le principal secteur industriel sous l’Ancien Régime. Celui-‐ci fut durement affecte par les importa.ons de produits de coton britannique – elles furent mul.pliées par 15 entre 1786 et 1788.
• En 1791, la loi Le Chapelier abolit les corpora.on. En 1803, le délit de coali.on est sanc.onne par le Code Pénal de 1810. L’introduc.on du livret ouvrier, par l’arrête du 1er décembre de 1803 parachève le système de contrôle de la main d’œuvre industrielle.
• Assurer la survie de la Révolu.on: les décisions monétaires et économiques de la Cons.tuante au Directoire: La vie économique et les condi.ons de vie des Français jusqu’en 1796 sont fortement affectées par la mul.plica.on du papier-‐monnaie émis a par.r de 1790 et par sa dévalua.on ver.gineuse qui entraine rapidement une hausse des prix désastreuse et la thésaurisa.on du numéraire.
• Le paiement des intérêts de la deee absorbait en 1788 la moi.e du budget de l’Etat. La consolida.on de la deee de l’Ancien Régime était une nécessite poli.que.
Manufacture des Cristaux de la reine au Creusot
Au cours de l’année 1792, la France est en guerre contre les puissances contre-‐révolu.onnaires, ce qui impose un effort financier majeur: la confisca.on des biens des émigrés cons.tue un apport de ressources significa.f.
L’état de l’économie, l’économie de l’Etat
• A par.r de l’automne 1791, l’assignat avait commence a perdre sérieusement de sa valeur, et la mul.plica.on des effets ne fit qu’accélérer le phénomène. A l’été 1793, le niveau général des prix en France a double par rapport a janvier 1791.
• Les producteurs n’avaient plus intérêt a commercialiser le fruit de leur travail et obtenir en échangé une monnaie qui perdait sans cesse de sa valeur. On les accuse alors d’être des accapareurs ou des agioteurs (c’est a dire de vouloir spéculer sur le cours de biens).
Sur une base égale a 100 en janvier 1791, les prix se sont envoles a 400 en janvier 1795 et aeeignent 12000 en décembre! C’est au Directoire que revient la tache de liquider le système des assignats. Est ainsi tournée une page de l’histoire monétaire française: elle a permis l’enrichissement des spéculateurs qui ont profite de la vente de biens na.onaux a des prix brades par la dévalua.on de la monnaie, mais elle a considérablement empire les condi.ons de vie des salaries et des ren.ers. Face a la gravite de la situa.on, le Comite de Salut Public réquisi.onnait en mars 1794 le commerce des principaux ports français. Une par.e considérable des échangés extérieurs sous la Terreur est contrôlée par l’Etat, d’autant plus que plusieurs grandes maisons de négoce ont été durement affectées par la révolte des esclaves a Saint-‐Domingue et par la guerre mari.me.
L’état de l’économie, l’économie de l’Etat
• Apres 1795, avec la reprise de l’ini.a.ve privée dans le commerce, ces réseaux commerciaux s’intensifient et permeeent au commerce français d’éviter l’asphyxie. Le Comite de Salut public s’efforce de contrôler les prix. Les révolu.onnaires ins.tuent ainsi le Maximum général des prix et des salaires.
• La circula.on des prix était paralysée – Apres avoir été contraint de vendre a perte, aucun marchand n’avait intérêt a se réapprovisionner. A la cherté des prix s’ajouta ainsi la raréfac.on des biens et seule la mise en place d’un marche noir permit la survie des popula.ons, en enrichissant au passage une foule de spéculateurs. Le maximum fut abandonne le 24 décembre 1794.
• La guerre et l’économie: La poli.que de guerre économique qui vise a ôter a l’ennemi – a la Grande-‐Bretagne surtout – les profits issus de son commerce, affecte en effet par ricochet tous les secteurs de l’économie française.
• L’idée de fermer le con.nent en.er au commerce britannique et de contrôler les cotes septentrionales allemandes est reprise par Sieyès et Bonaparte en 1798. Dans ceee logique, il était assez naturel que la France arrivât tôt ou tard a s’en prendre a la naviga.on neutre, dans la mesure ou celle-‐ci favorisait le commerce anglais. La saisie de tout bâ.ment et pas seulement de sa cargaison – qui transporterait des marchandises d’origine britannique – eut des conséquences catastrophiques: la France fut privée en ma.ères premières nécessaires a son industrie ainsi que des produits coloniaux et risqua meme une guerre avec les Etats-‐Unis. De plus, les occasions d’exporter les produits français furent limitées, puisque les Neutres se .nrent au large.
• En 1806, avec le décret de Berlin, l’élément fondamental de la poli.que française réside dans l’extension a l’Europe en.ère des mesures prohibi.ves adoptées par la France.
L’état de l’économie, l’économie de l’Etat
• Guerre et commerce mari.me pendant les French Wars: Le secteur économique qui a été indéniablement le plus bouleverse par l’époque de la Révolu.on et de l’Empire est celui du commerce mari.me, lequel avait été l’un des principaux moteurs de la croissance et de la prospérité économique des ports français et de leur arrière-‐pays au XVIIIème siècle.
• Certains secteurs de l’armement français, tel la pèche hauturière et la traite des négrière, s’effondrent car ces navires sta.onnes pendant des mois dans les sites de pèche ou de traite deviennent des proies trop faciles pour la course ennemie.
• La perte de Saint-‐Domingue et l’aboli.on de la traite négrière sonnent le glas du modele de négoce qui avait contribue a la prospérité de la façade mari.me française au XVIIIème siècle.
La révolu3on française et les cultes
• Une église divisée: Autorité contestée des évêques, vieillissement des prêtres aggrave par les difficultés du recrutement, inobservance de la règle dans quelques monastères, baisse du recrutement des confréries, et de la pra.que et de la foi.
• Le malaise qui, traverse le premier ordre, se traduit, a par.r de 1780, par une luee de plus en plus vive entre le bas et le haut clergé.
• Une église contestée: Avec le cahier des doléances de 1789, la grande majorité des sujets du royaume ne remet pas en cause le rôle de la religion dans la stabilisa.on de l’ordre social, mais aimerait justement voir celui-‐ci mieux établi au sein du clergé. C’est au nom du gallicanisme, qui veut selon le mot du chancelier d’Aguesseau, « l’Eglise doit être dans l’Etat et non l’Etat dans l’Eglise. »
Henri François d’Aguesseau (1668-‐1751) défendît les libertés de l’Église gallicane et résista à la promulgaWon de la bulle Unigenitus de 1713 condamnant le jansénisme, très bien implanté dans les milieux parlementaires.
Bossuet, l'« Aigle de Meaux », marque l'Église de France par son gallicanisme, son éloquence, sa haine du théâtre (Maximes et Réflexions sur la
comédie, 1694) et son discours propre à soutenir la théorie poliWque absoluWste du droit divin.
La révolu3on française et les cultes
• La Société de l’Harmonie universelle, qu’a fondée Mesmer a Paris pour diffuser ses enseignements, compte 400 membres – surtout des nobles de haut rang, des financiers, des négociants, des avocats, des médecins et des chirurgiens, quelques ecclésias.ques.
• L’Eglise est dans l’Etat: Le printemps et l’été 1789 marquent une communion réelle entre les patriotes du .ers état et ceux du clergé.
Selon Mesmer, le magnéWsme animal est la capacité de tout homme à guérir son prochain grâce à un fluide naturel dont le magnéWseur serait la source, et qu'il diffuserait grâce à des passes, dites « passes mesmériennes », sur tout le corps.
La révolu3on française et les cultes
• La reconnaissance des minorités: Au-‐delà des bouleversements, les Cons.tuants refusent d’inscrire dans la Cons.tu.on toute considéra.on sur « une religion d’Etat », prétendant inu.le d’énoncer une vérité évidente.
• Les juifs d’Alsace sont repar.s en 187 communautés rurales, implantées depuis le Moyen Age pour le plus grand bénéfice fiscal des seigneurs et du roi. Ils sont interdits de séjour a Strasbourg, ou ils ne peuvent pénétrer que le jour moyennant jusqu'à son aboli.on par Louis XVI, en 1784, un péage corporel de trois livres (« droit de pied fourchu ») qui les assimile aux animaux impurs, et ils doivent être accompagnes d’un valet de ville, le gelert.
• Dans l’océan de misère juive, émergent des fortunes, souvent amassées grâce aux fournitures aux armées: Cerf-‐Berr a Strasbourg, Berr Isaac Berr a Nancy, qui vont mener le combat a Paris pour l’émancipa.on.
Mariage juif en Alsace au XVIIIème siècle.
La révolu3on française et les cultes
• Fêtes civiques et déchris.anisa.on: La remise en cause du culte a été progressivement percep.ble dans la mise en scène de grande fêtes révolu.onnaires, livrant le peuple au libre espace des avenues et des places, libre parce qu’a ciel ouvert et de ce fait universel.
• En 1790, le couple royal d’abord prête serment a la monarchie cons.tu.onnelle: « a la na.on, a la loi, au roi. » Le règne de Louis XVI est soumis a la bonne volonté des Français; sa liberté est définie par une Cons.tu.on, non plus par son bon vouloir.
• Le 5 octobre 1793, la Conven.on abandonne le calendrier grégorien, au profit du calendrier républicain, libère des saints trop nombreux du précèdent.
• Robespierre mêle religion et poli.que: il veut ressouder dans une même foi et une même morale les différentes catégories sociales; il veut retrouver l’enthousiasme unanime de la fête de Fédéra.on.
• En 1798, l’Apothéose de Hoche est moquée depuis l’Angleterre, ou l’on trouvait ridicules les cérémonies du Champ de Mars, au cours desquelles on avait chante les hymnes de Chénier et de Cherubini.
La révolu3on française et les cultes
• La sépara.on temporaire de l’Eglise et de l’Etat: La loi de février 1795 a proclame la sépara.on de l’Eglise et de l’Etat et rétabli la liberté des cultes.
• Le clergé cons.tu.onnel tente de se reconstruire sous la houleee de l’Abbe Grégoire, désormais évêque du Loir-‐et-‐Cher.
• Il faut aeendre 1798 pour qu’hospitalières et enseignantes soient autorisées a exercer de nouveau, les contempla.ves profitant du Consulat, qui les tolère, pour se reconstruire dans la clandes.nité.
• Valorisant l’esthé.que médiévale, alliance absolue de la religion et de l’art, Chateaubriand met profondément en cause la no.on de « progrès » et le principe selon lequel le progrès des sciences pourrait en entrainer d’autres dans les domaines de la morale et de la poli.que.
L'abbé Grégoire (1750-‐1831) s’illustre a l’Assemblée naWonale pour ses combats en faveur de des droits de l’Homme et contribue a la première aboliWon de l’esclavage ainsi qu’a la fondaWon du Conservatoire des Arts et MéWers et du bureau des longitudes. Favorable a la condamnaWon du Roi, il ne vote pas la mort, au nom de ses convicWons religieuses. Il demande a la ConvenWon la liberté de cultes et obWent saWsfacWon en mai 1795. élu au Conseil des Cinq-‐Cents sous le Directoire, il deviendra sénateur en 1801 et sera l’un des opposants au Concordat comme a l’évoluWon vers l’Empire.
La révolu3on française et les cultes
• Pour les conservateurs et modérés , il s'agit in fine de permeere a l’Eglise et a ses représentants de se réapproprier leurs fonc.ons tradi.onnelles dans les domaines de la morale, de l’éduca.on ou de la charité, a leur place dans l’appareil d’Etat.
• Le Concordat la leur reconnaitra en 1801: les valeurs du respect des autorités diffusées par l’Eglise, en par.culier au sein de la famille ou l’autorité du père sera fortement réaffirmée, deviendra les piliers de l’iden.té sociale des élites napoléoniennes, aux aeentes desquels répondra la Code Civil de 1804. Disciple de Rousseau, Bonaparte pensait qu’une société ne pouvait vivre sans religion et, .rant les leçons de l’échec des cultes révolu.onnaires, il privilégiera le catholicisme. Ainsi le Concordat dispose que le culte catholique est « la religion de la grande majorité des Français », mais impose en même temps au clergé un serment de fidélité au gouvernement – et consacre le caractère intangible de la vente des biens na.onaux.
• Quant aux cures, seul un .ers des anciens cons.tu.onnels trouveront une paroisse, choisie parmi les moins aerayantes. Ils seront soumis a des visites fréquentes de supérieurs hos.les.
Les contre-‐révolu3ons françaises
• Penser la Contre-‐Révolu.on: Il y a d’abord des 1789, la réac.on d’une noblesse libérale hos.le au « despo.sme ministériel » -‐ il s’agit des « Noirs », un groupe de 205 députes dont 178 représentants de la noblesse. L’idée d’une violence purificatrice inspire de nombreux pamphlétaires. Le comte de Provence, devenu Louis XVIII refuse toute ouverture, meeant le courant royaliste dans l’impasse poli.que. C’est pourquoi un courant plus modéré admet l’idée que certaines concessions sont possibles. C’est le club des « Monarchiens » dénonce par Marat et Camille Desmoulins, dont le principal organe de presse est le Mercure de France. Apres le 10 aout 1792, l’émigra.on en Angleterre sera leur salut. A par.r de 1795, la jeunesse dorée et agressive que sont les Muscadins entre.ent a Paris et dans les villes principales un véritable climat de violence. Ailleurs, des bandes hétéroclites de déserteurs, de notables et de paysans, sans lien toujours clairement établi avec les princes, fomentent des expédi.ons puni.ves contre les agents de l’An II. Des dizaines de prisonniers jacobins sont massacres entre février et juillet 1795 a Nîmes, Toulon, Aix et surtout Lyon.
Les contre-‐révolu3ons françaises
• Si Bonald et de Maistre pensent la Révolu.on comme un retour a la barbarie, ils élaborent également une pensée originale qui ouvre la voie a des interroga.ons sur la modernité et dessinent les contours d’une utopie contre-‐révolu.onnaire.
• Mourir a Jales: Aux confins des départements de l’Ardèche et du Gard – un camp de reprouves se forme entre 1790 et 1815, soutenu par l’évêque d’Uzès, la pe.te noblesse locale, d’anciens parlementaires toulousains, il vise a regrouper fortement des forces catholiques des.nées a impressionner les protestants.
• Bleus et blancs de l’Ouest: Au contraire de Jales qui était inspire de l’étranger et ne rallait que minoritairement les autochtones, c’est une véritable guerre civile qui ensanglante la Vendée.
• Et c’est la levée de 300.000 hommes en 1793 qui va meere le feu aux poudres. Pour la Vendée, cela représente 1% de sa popula.on masculine mobilisée. Les fron.ères de l’Est paraissent bien lointaines et les résistances paysannes sont immédiates.
Les contre-‐révolu3ons françaises
• Pe.t a pe.t, Gobineau iden.fia la chute de sa caste à la chute de la France, puis avec celle de la civilisa.on occidentale, et enfin a celle de l’humanité tout en.ère. La chute des civilisa.ons est due à une dégénérescence de la race, ce pourrissement étant cause par un sang mêle. Ce que Gobineau cherchait en réalité dans la poli.que, c’était la défini.on et la créa.on d’une élite qui remplacerait l’aristocra.e. Au lieu des princes, il proposait « une race des princes », les Aryens, qui, du fait de la démocra.e risquaient de se voir submerges par les classes inférieures non aryennes.
• Joseph de Maistre : «L’homme est trop méchant pour être libre ». C’est la réalité primordiale du pèche originel qui condamne d’avance a l’échec les songes irréels de la philosophie des Lumières. L’état de nature de Rousseau n’est en effet qu’une en.té invérifiable.
Les contre-‐révolu3ons françaises
• En mars 1793, la Vendée est soulevée, depuis Cholet, dans une guerre populaire des paysans contre la ville et les gardes na.onaux.
• En 1794, après les atrocités de la guerre vient le temps des répressions: pour les prisonniers, les noyades ou fusillades sans jugement ordonnées par le représentant Carrier a Nantes (4.000 noyés, 10.000 morts au total) – les colonnes infernales du général Tureau, tuant habitants et animaux, pillant et incendiant villages et récoltes.
• Hoche, qui luee contre les habitudes de pillage des troupes républicaines, promet l’amnis.e et le libre exercice de leur culte aux paysans qui déposent les armes mais est sans merci pour les autres, et surtout pour leurs chefs, créant des colonnes mobiles légères pour répondre a la guérilla.
• L’impuissance des émigres: Au fur et a mesure de l’avancée de Bonaparte, en Emilie en mai 1796 puis a Vérone et en Ligurie, les révoltes de la popula.on t r ouven t de pu i s s an t s mo. f s dan s l e s mécontentements sociaux nés de l’occupa.on française et de la vente des biens na.onaux, favorables aux bourgeoisies urbaines. CharreRe dont la devise est « CombaRu souvent,
baRu parfois, abaRu jamais. »
General Hoche
Les contre-‐révolu3ons françaises
• Pr ivée de toute instance représenta.ve contrairement aux Huguenots, l’émigra.on française s’abime pour par.e dans les fêtes qu’organise l’entourage des princes, les problèmes d’argent devenant vite cruciaux.
Le comte de Provence, devenu Louis XVIII, roi de France en exil
Rela3ons interna3onales: la France, l’Europe, les colonies
• L’état de guerre quasi permanent prouve la difficulté, voire l’impossibilité d’abou.r a un compromis acceptable par l’ensemble des Etats quant a la place que doit tenir la France révolu.onnaire, puis consulaire et impériale au sein de l’espace européen. Tout au long du XVIIIème siècle, le posi.onnement de la France en Europe est suffisamment établi pour que ses fron.ères ne soient pas un véritable enjeu. Apres 1792, en revanche, la ques.on des fron.ères est centrale.
• Les affrontements vont alors viser progressivement a l’anéan.ssement de l’adversaire.
• La France et l’Europe: Apres l’échec des tenta.ves pour imposer a l’Europe une hégémonie française sous Louis XIV, les rela.ons interna.onales avaient été dominées, au XVIIIème siècle, par un sub.l jeu d’équilibre ente les cinq grandes puissances européennes (France, Angleterre, Autriche, Prusse, Russie).
• Le tournant du conflit entre la France et les coalises se dessine au milieu des années 1790, avec la bataille de Fleurus et l’invasion de la Hollande d’abord, puis avec l’avancée impétueuse du général Bonaparte, envoyé en Italie pour ouvrir un front secondaire en 1796 pour alléger la pression sur le front rhénan et parvenu en 1797 aux portes de Vienne. La France passe a une guerre offensive, puis glisse vers un véritable projet hégémonique.
Bataille de Fleurus.
Rela3ons interna3onales: la France, l’Europe, les colonies
• De la défense de la patrie en danger a la revendica.on des fron.ères naturelles: Rapidement la France ne se contente plus d’aeendre passivement les demandes spontanées d’aide ou de raeachement. Le consentement des popula.ons concernées sera des lors de moins en moins requis et souvent au travers de plébiscites de plus en plus douteux.
• En 1795, le conflit se poursuivait contre l’Angleterre, la Russie, la Sublime Porte et l’Autriche qui, dans l’immédiat, demeurait l’adversaire le plus direct et détermine, dans la mesure ou elle n’était pas prête a accepter la perte des Pays-‐Bas.
• Napoléon restera fidèle a la pra.que révolu.onnaire d’externalisa.on des couts de la guerre et d’u.lisa.on des territoires occupes comme réservoir quasi inépuisable de ressources jusqu'à sa chute.
• Aussi longtemps que le succès militaire l’accompagne, Bonaparte laisse la situa.on italienne ouverte, s’efforçant de contenir les jacobins italiens qui souhaitaient renverser les anciennes dynas.es et trouver une solu.on ins.tu.onnelle stable, voire unitaire.
Danton conWnue a soutenir l’effort de guerre, en théorisant notamment l’existence de fronWères
naturelles pour jusWfier l’annexion de la Belgique.
Bataille de Lodi.
Rela3ons interna3onales: la France, l’Europe, les colonies
• Avec le traite Campo Formio, le Directoire, mis devant le fait accompli, ne peut pas désavouer Bonaparte, qui bénéficie de la popularité en France due a la nouvelle de la signature avec l’Autriche.
• La France napoléonienne et la reconfigura.on de la carte poli.que de l’Europe: La seconde campagne d’Italie, menée par le Premier Consul au lendemain du coup d’Etat de Brumaire, doit permeere de réaffirmer la posi.on de force de la France afin de ramener la paix sur le con.nent.
• Avec la paix de Lunéville en 1801, L’Autriche accepte la perte des territoires belges et rhénans, en échange de l’Italie du Nord et du Nord-‐Est.
• Apres Trafalgar, le fond du problème réside dans l’impossibilité pour Napoléon de gagner le conflit avec l’Angleterre en un affrontement direct. Des lors, l’assuje�ssement du con.nent en.er lui apparaît comme la condi.on pour mener a bien la guerre économique contre son adversaire.
• Quelle que soit l’issue de l’occupa.on française, l’influence des années françaises s’avère fondamentale dans deux régions d’Europe: la péninsule italienne et l’espace allemand.
Le Traite de Campo Formio est signe en octobre 1797: Venise subs.tuée à Milan est cédée, en
même temps que l'Istrie et la Dalma.e, à l'Autriche qui reconnaît la République cisalpine. La France annexe les provinces belges (Pays-‐Bas autrichiens) et repousse sa fron.ère sur le Rhin.
Reviennent également à la France les Îles Ioniennes (Corfou, Zakynthos, Céphalonie, etc.).
Rela3ons interna3onales: la France, l’Europe, les colonies
• Le Saint Empire comprenait ainsi une centaine de principautés (dont un .ers ecclésias.ques), une centaine de territoires gouvernées par des comtes, une quarantaine de prélatures ecclésias.ques (abbayes, prieures) et une cinquantaine de villes impériales, la plupart de ces territoires avait une étendue très modeste.
• Au total, des dizaines d’en.tés poli.ques disparaissent, dont la presque totalité de 51 villes impériales. En promouvant l’agrandissement d’un certain nombre d’Etats allemands tradi.onnellement rivaux de la maison de Habsbourg, le Premier Consul renforçait les divisions au sein du Saint Empire et affaiblissait la capacité de mobilisa.on de l’empereur autrichien.
• L’affaiblissement de l’Autriche entraine la créa.on, a Paris, le la Confédéra.on du Rhin (juillet 1806), alliance militaire pro-‐française réunissant 16 Etats allemands. Sa proclama.on pousse François II a déposer le 6 aout suivant la couronne du Saint Empire Germanique, reconnaissant par la son incapacité manifeste a imposer aux membres de son Empire la conduite a tenir en ma.ère de poli.que étrangère. A par.r de la dissolu.on du Saint Empire, l’espace allemand se compose donc d’Etats de type moderne, délies de tout lien féodal avec un quelconque suzerain allemand.
Rela3ons interna3onales: la France, l’Europe, les colonies
• L’équilibre européen du Congres de Vienne: La France est ramenée aux fron.ères de 1791. Les allies l’entourent d’Etats territorialement agrandis, afin de contenir toute velléité expansionniste: les anciens Pays-‐Bas autrichiens sont annexes aux Provinces-‐Unies pour former le royaume des Pays-‐Bas – La Rhénanie est aeribuée a la Prusse.
• En Europe du Nord, le Danemark, allie fidèle de Napoléon, perd la Norvège, qui agrandit le royaume de Suède confie a Bernadoee.
• La France et les colonies: Aux colonies, la poli.que napoléonienne est profondément réac.onnaire.
• Au cours du XVIIIème siècle, le commerce extérieur avait connu une prodigieuse croissance, qui reposait largement sur l’expansion des échanges avec les colonies et la réexporta.on des produits an.llais et asia.ques, opérées en Europe a par.r des ports métropolitains. La France réexpédiait en effet les 3/4 de ses importa.ons coloniales vers le Levant et l’Europe du Nord.
Rela3ons interna3onales: la France, l’Europe, les colonies
• A la veille de la Révolu.on française, Saint-‐Domingue (Haï.) fournissait presque la moi.e du sucre consomme en Europe, tout en étant également le principal producteur au monde de café.
• Au cours du siècle des Lumières, les Français ont enlevé plus d’un million de cap.fs, des.nes a meere en culture de nouvelles terres et a remplacer les esclaves décédés. En effet, les condi.ons de vie des esclaves ne permeeaient pas un accroissement naturel de la popula.on noire aux iles.
• Les négociants armateurs de Bordeaux, Nantes, Marseille, et Le Havre-‐Rouen assuraient l’essen.el de la naviga.on qui reliait les iles a la métropole, dans un cadre exclusif impose depuis l’époque de Colbert. Les colons étaient en effet tenus de commercer uniquement avec des négociants et des navires français. A la veille de la Révolu.on, l’exclusif faisait toujours des colonies françaises un marche cap.f dont les bénéfices étaient essen.ellement réserves a la métropole.
Rela3ons interna3onales: la France, l’Europe, les colonies
• Favorisant systéma.quement les intérêts des négociants français au détriment de ceux des colons, l’exclusif incitait les colons a briser le lien mercan.liste qui les enchaînait a la Métropole. Des que celle-‐ci n’offre plus de garan.es suffisantes de protec.on des intérêts locaux, et menace au contraire leur économie esclavagiste, les colons se tournent sans hésiter vers les Anglais.
• Et lorsque la guerre s’éternisa, comme pendant la Révolu.on et l’Empire, les négociants français furent mis a l’écart du jeu des échanges. Les ports neutre purent alors s’approvisionner directement aux colonies en court-‐circuitant l’intermédiaire, somme toute inu.le, que représentait le négoce français.
• Le Révolu.on aux An.lles: Pour reprendre le contrôle d’une situa.on qui lui a largement échappe, la Conven.on décrète en février 1794 l’aboli.on de l’esclavage dans l’ensemble des possessions coloniales françaises: au total, quelques 700.000 individus sont concernes par la décision.
Rela3ons interna3onales: la France, l’Europe, les colonies
• A la Mar.nique, l’union entre planteurs blancs et mulâtres, contre la République qui menace d’abolir l’esclavage oblige Rochambeau, assiégé, a capituler rapidement en 1794.
• La Mar.nique est reconquise par Victor Hugues, « le Robespierre colonial » qui fait ensuite de la Guadeloupe le tremplin de la diffusion des idées de liberté dans l’espace an.llais. L’aboli.on immédiate de l’esclavage entraine une diminu.on importante de la produc.on coloniale, avant qu’un système de travail salarie ne se meee en place. Si elle abolit l’esclavage au nom de l'Egalite, la Révolu.on aux Iles ne touche pas au droit de propriété des colons.
• L’aboli.on de l’esclavage et la crise de la produc.on qui s ’ en su i t au x An. l l e s f r an ça i s e s a c cé l è r e considérablement le développement de l’économie de planta.on au Brésil, An.lles britanniques et Cuba. Ces planta.ons vont compenser la chute produc.ve de Saint-‐Domingue, qui avait été le principal producteur de sucre et de café dans les années 1780.
Rela3ons interna3onales: la France, l’Europe, les colonies
• Les tenta.ves de reprise en main des colonies sous Napoléon et leur échec: On es.me que la reprise en main en 1802 de la Guadeloupe par le Premier Consul a fait au moins 10.000 morts.
• La même année, le beau-‐frère de Napoléon, le général Leclerc, débarque a Saint-‐Domingue avec 23.000 hommes.
• En janvier 1804, Dessalines proclame l’indépendance de Saint-‐Domingue sous le nom aborigène d’Haï., pour souligner la rupture avec l’Europe. Les blancs n’ont désormais pas le droit de posséder de terres, un renversement on ne peut plus radicale de la situa.on coloniale.
• La reprise des hos.lités entre la France et la Grande-‐Bretagne, puis la défaite française a Trafalgar, rendent désormais impensable toute expédi.on militaire contre Haï..
Rela3ons interna3onales: la France, l’Europe, les colonies
• Lorsque Louis XVIII revient a Paris, le territoire métropolitain sur lequel il règne est a peine plus vaste que celui sur lequel son frère exerçait son pouvoir lorsqu’il prit la décision fatale de convoquer les Etats Généraux.
• La décomposi.on de l’Empire Oeoman avait commence a se profiler au XVIIIème siècle et allait occuper les diploma.es européennes pendant plus d’un siècle. Ce phénomène avait connu une phase d’accéléra.on pendant l’époque napoléonienne, notamment lors de l’expédi.on d’Egypte. Suivant ceee dynamique, c’est vers l’Empire Oeoman que la France de la Restaura.on portera ses regards lorsqu’elle retrouvera des ambi.ons coloniales.
L’omniprésence de la guerre
• Les levées d’hommes: Des l’hiver 1790, les insuffisances de l’armée royale, touchée par l’insubordina.on des soldats et une première vague d’émigra.on des officiers, apparaissent aux yeux des Cons.tuants. 101.000 volontaires na.onaux sont alors rassembles en bataillons, chacun comprenant en théorie 574 hommes (en réalité le nombre varie de 300 a 700). La plupart sont réunis et équipes a l’automne 1791 (environ 80% ont moins de 25 ans).
• Si les volontaires ne sont pas assez nombreux, la réquisi.on doit néanmoins être fournie, au prix d’un viol du principe même du volontariat, d’autant plus qu’il est possible pour qui en a les moyens d’acheter un remplaçant.
• Les effec.fs des armées de la République de 700.000 a 8000.000 soldats en l’an II, imposent l’amalgame entre soldats de ligne, volontaires et requis: a par.r de 1794, ils sont amalgames au sein des compagnies, avec un uniforme unique (le bleu des volontaires).
• Sous le Consulat et l’Empire, tous les hommes sont a l'âge de 20 ans inscrits sur des tableaux de recrutement et y demeurent jusqu’à 25 ans. Chaque année forme une classe. En temps de paix, la durée de service est limitée a ces 5 années et normalement le nombre d’appels est faible, mais en temps de guerre, aucune limite n’est prévue et plusieurs classes peuvent être mobilisées ensemble.
L’omniprésence de la guerre
• Les officiers: En septembre 1792, 3/4 des officiers de 1789 ne sont plus en service ac.f.
• Tout le XVIIIème siècle a reten. de la querelle entre les deux grands types de tac.que: l’ordre mince qui privilégiait la puissance de feu et déployait les soldats en plusieurs lignes successives d’ou le nom d’armée de ligne, demandant une grande discipline; de l’autre, l’ordre profond fonde sur la forma.on en massives colonnes d’aeaque et privilégiant le choc au feu, la charge achevée a l’arme blanche plutôt que le feu con.nu de la ligne.
• Le but de chaque bataille, qui était au XVIIIème siècle avant tout de manœuvrer au mieux pour meere l’adversaire en difficulté, devient la destruc.on des troupes ennemies, occasionnant au passage de lourdes pertes.
Hoche a la bataille de Quiberon: « Point de
manœuvre, point d’art… du fer, du feu et du patrioWsme. ».
Dumouriez a Jemmapes
L’omniprésence de la guerre
• La cavalerie commença a être regroupée en grandes unités, en divisions de cavalerie homogènes, pour être jetée dans la bataille de façon massive au moment et a l’endroit qui semblaient les plus opportuns pour la faire intervenir afin d’emporter la décision finale, comme a Eylau.
• L’ar.llerie est elle devenue la meilleure d’Europe grâce aux efforts de Gribeauval. Et c’est a par.r de 1794-‐1795, au début du Directoire, que des généraux comme Kleber, Hoche, Bonaparte organisent une réserve d’ar.llerie et rassemblent de pu i ssantes baeer ies capab les de concentrer un feu terrible sur une par.e du champ de bataille. Ainsi progressivement, l’ar.llerie et la cavalerie qui ne sont plus u.lisées en seul sou.en de l’infanterie, mais en tant que telles.
Ave une charge de 8000 cavaliers, la cavalerie de Murat
sauve l’infanterie a Eylau.
La bataille: Essling
• Sur un ordre, les maréchaux étaient venus en Autriche, a la tète de troupes disparates et jeunes, qu’aucun mo.f puissant ne poussait a tuer. L’Empire déclinait déjà et n’avait que cinq ans. Ils le sentaient. Ils suivaient encore.
• L’Empereur, dans ses immenses plaines, ne pouvait plus appliquer ses habituelles stratégies. La surprise, la rapidité, il les avait essayées en surgissant de l’ile de Lobau, il avait même été au bord de la victoire, mais la guerre changeait; comme sous les rois, une bataille se jouait ar.llerie contre ar.llerie, régiment contre régiment, avec des masses qu’on jetait sur des masses, toujours plus d’hommes, toujours plus de cadavres, toujours plus de mitraille et de feu.
Combat autour de l’ile de Lobau a Essling.
L’omniprésence de la guerre
• Dans la même bataille, deux officiers peuvent u.liser des méthodes opposées comme a Austerlitz ou Lannes place ses troupes en lignes et Soult dispose les siennes en colonnes.
• La cavalerie lourde, formant l’essen.el de la réserve de cavalerie, est souvent décisive, employée en grande masses qui terrifient l’ennemi par ses charges – mais elle subit aussi de très lourdes pertes, de plus en plus inquiétantes au fil du temps et qui expliquent notamment que Napoléon ait manque de cavaliers en 1813.
• Sous le consulat apparaissent les corps d’armée qui sont commandes par des états-‐majors propres – regroupent deux ou trois divisions d’infanterie (chacune dotée d’une ar.llerie spécifique), une division ou une brigade de cavalerie légère, un détachement d’ar.llerie. Ainsi chaque corps d’armée doit être capable d’affronter seul l’ennemi avant d’être ensuite appuyé par le gros de la troupe.
Marechal Lannes Marechal Soult
L’omniprésence de la guerre
• Enfin, Napoléon Bonaparte sait a merveille étaler ses armées sur un front d’une grande longueur afin de dissimuler ses projets réels et de permeere des manœuvres enveloppantes, un front de 200km pouvant peu de temps avant le combat se rétrécir a quelques dizaines de kilomètres, grâce a des marches rapides, en par.e nocturnes, qui lui permeeent d'imposer ses choix a l’adversaire.
L’omniprésence de la guerre
• Les meurtrissures de la chair: La Révolu.on française a contribue a modifier le visage tradi.onnel de la guerre, avec par exemple la volonté de poursuivre et de détruire l’ennemi vaincu la ou il était plutôt d’usage de le laisser se replier, mais de plus les masses humaines jetées par les camps en présence sur les champs de bataille ont provoque une forte augmenta.on des pertes humaines.
• On assiste a une augmenta.on des pertes au fil des années, a la mesure de l’accroissement de la puissance de feu (notamment celle de l’ar.llerie): 6% de pertes a Fleurus en 1794, 15% a Austerlitz en 1805, 31% a Eylau en 1807, 42% a Waterloo en 1815…
L’omniprésence de la guerre
• Les projec.les sont extraits, les coupures traitées a l’eau-‐de-‐vie, les plaies importantes cautérisées au fer rouge; les blesses au ventre n’ont guère de chance d’en réchapper quant aux fractures des membres, l ’ a m p u t a . o n e s t p r e s q u e systéma.que afin d ’év i ter la gangrène.
• Vient alors pour les corps meurtris le temps de l’évacua.on vers les hôpitaux, hôpitaux ambulants qui suivent les armées, hôpitaux temporaires le long des voies d’évacua.on, enfin hôpitaux dits externes sur le territoire français.
Larrey opérant.
L’omniprésence de la guerre
• Les prisonniers peuvent croupir des années dans des geôles étrangères. Alors qu’il n’existe aucune conven.on interna.onale régissant le droit des cap.fs, le sort le plus terrible est celui des prisonniers détenus dans les pontons, pour l’essen.el par les Anglais aux mains desquels seraient tombes 122.000 hommes (au départ surtout des marins, comme les 5.000 matelots et officiers pris a Trafalgar). Si 60% des cap.f sont détenus a terre, les moins chanceux sont donc enfermes dans les « hulks » ou pontons, navires amarres dans les estuaires marécageux des grands fleuves – comme sur la Tamise: 1200 prisonniers sont entasses dans un navire a trois ponts.
L’omniprésence de la guerre
• L’armée disparue: déserteurs et réfractaires: Combien sont-‐ils? Peut être près de 200.000 en 1802, 50.000 en 1813 avec une conscrip.on mieux organisée et une répression plus efficace.
• Acte pra.que en bandes plus ou moins organisées et poli.sées, le brigandage prend pour cible des révo lu.onna i res connus , des membres des autorités locales, des cures assermentes, des acquéreurs des biens na.onaux, mais aussi des riches par.culiers. Aeaques de grand chemin ou aeaques nocturnes contre des maisons isolées.
L’omniprésence de la guerre
• Du culte des Républicains français au culte des généraux et a celui de Napoléon Bonaparte: En 1796, c’est le général Marceau qui, a l’âge de 27 ans, est mortellement blesse a Altenkirchen et meurt pleure de ses hommes aussi bien que par les chefs de l’armée autrichienne venus lui rendre un dernier hommage. Un an plus tard, le général Hoche, mine par la tuberculose, meurt au milieu de ses soldats en territoire allemand.
• Noble choisissant de servir son pays, le général Desaix meurt a Marengo a 32 ans…
Mémorial de Saint Helene: Campagne d’Italie
• Le dénuement du Trésor et la rareté du numéraire étaient tels dans la République, qu’au départ du général Bonaparte pour l’armée d’Italie, tous ses efforts et ceux du Directoire ne purent composer que 2000 louis qu’il emporta dans sa voiture. C’est avec cela qu’il part pour aller conquérir l’Italie et marcher a l’empire du monde. Avec l’armée d’Italie, c’est la première fois, dans l’histoire moderne, qu’une armée fournit aux besoins de la patrie, au lieu de lui être a charge. J’avais le goût de la fonda.on et non celui de la propriété.
• On discutait beaucoup et on ne décidait de rien, et le danger devenait chaque jour plus pressant… C’était le Directoire.
• Pendant la campagne d’Italie, j’ai pu suppléer à l’infériorité en nombre de l’armée française par la rapidité des marches, la nature des posi.ons et par le moral de nos troupes qui était excellent. Je voulais surprendre l’ennemi dès le début de la campagne, et l’étourdir par des succès éclatants et décisifs.
L’omniprésence de la guerre
• Le contrôle de l’épée par la toge: Le Comite de salut public, des sa créa.on en avril 1793, met de plus en plus les opéra.ons militaires sous son contrôle. Désormais chaque officier, fut-‐il général, sait qu’il peut être brise par le pouvoir poli.que, y compris s’il est victorieux.
• A ce prix, la Conven.on na.onale a pu contrôler non seulement le corps des officiers, mais l’ensemble de l’effort de guerre na.onal, et a terme renouer avec les victoires, dont Fleurus est l’évident symbole. Le général Jourdan, avec sous ses ordres Marceau et Kleber, y remporte, en présence de Saint-‐Just, une victoire éclatante.
La fin par Léon Bloy
• «Quand les grands combles de ses bienfaits le trahirent, les pauvres soldats qui avaient vaincu sous lui toute la guerre, riches seulement de leurs blessures et de leur gloire, demeurèrent fidèles de leur empereur déchu, a leur Empereur cap.f et décédé, ne parvenant pas a comprendre que c'était fini a jamais. Les villages de toutes les provinces ont vu mourir, il y a plus de 60 ans, ces orphelins du Prodige, invalides et miséreux, naïfs et grandioses, qui se voyaient toujours en Egypte ou a Moscou. Avec eux parurent s'éteindre les étoiles. (...) Ah ce n'est pas la Garde seule qui recule a Waterloo, c'est la Beauté de ce pauvre monde, c'est la Gloire, c'est l'Honneur, même; c'est la France de Dieu et des hommes devenue veuve tout a coup, s'en allant pleurer dans la solitude après avoir été la Dominatrice des na.ons.»