REPÉRAGE SYSTÉMATIQUE ET INTERVENTION PRÉCOCE : un maillon en émergence dans l’intégration des services en toxicomanie par Hélène Simoneau, Ph.D., chercheur Monick Coupal, conseillère
REPÉRAGE SYSTÉMATIQUE ET
INTERVENTION PRÉCOCE :
un maillon en émergence dans l’intégration des services en
toxicomanie
par Hélène Simoneau, Ph.D., chercheur
Monick Coupal, conseillère
CONTINUUM DE CONSOMMATION
ABSTINENTS
BUVEURS
Buveurs n’excédant
pas les directives
Buveurs excédant les directives de consommation à faible risque
Buveurs à
risques
Buveurs rapportant au moins un problème
Buveurs problématiqu
es
Abus ou dépendanc
e
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MODÈLE DE TRAITEMENT À NIVEAUX:
intensité du traitement correspond à la gravité du problème
Résidentiel, intensif
Externe, spécialisé
Externe, général
Repérage, i. brève
Prévention
Groupe de travail sur la stratégie nationale sur le traitement (2008). Approche systémique de la toxicomanie au Canada : Recommandations pour une stratégie nationale sur le traitement. Ottawa : Cadre national d’action pour réduire les méfaits liés à l’alcool et aux autres drogues et substances au Canada.
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MODÈLE DE TRAITEMENT À NIVEAUX
DÉFIS
Repérer
Favoriser l’intervention précoce
Coordonner les différents services (intégration)
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OBSTACLES AU REPÉRAGE SYSTÉMATIQUE
CHEZ LES INTERVENANTS
Manque de connaissance
Attitudes, valeurs et croyances
Limites de temps
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OBSTACLES AU REPÉRAGE SYSTÉMATIQUE
CHEZ LES GESTIONNAIRES
Peu d’études
Allocation des ressources (en période de restriction)
Les personnes les plus souffrantes (mortalité)
Efficacité des programmes
Perception de responsabilité non attribuable à l’individu
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OBSTACLES AU REPÉRAGE SYSTÉMATIQUE
CHEZ LES USAGERS
Peur de la stigmatisation réduite demande d’aide
Embarras, honte, incapacité à partager les problèmes (internalisation du stigmate)
Famille et entourage
Expérience avec les professionnels (soutien vs stigmate)
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OBSTACLES AU REPÉRAGE SYSTÉMATIQUE
STÉRÉOTYPES ET ÉTAT DES CONNAISSANCES
Refus de répondre aux questions sur la consommation (0 à 16 % selon les études)
Sous-déclaration (drogues: opiacées, BZD et marijuana)(65 ans et plus)
Contexte de déclaration (conséquences au dévoilement)
Absence de motivation au changement (motivation au changement proportionnelle à la gravité de la consommation)
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PISTES DE SOLUTION
DÉ-STIGMATISER AFIN :
de réintégrer socialement les personnes dépendantes;
qu’elles ne souffrent plus de politiques sociales discriminatoires;
qu’elles aient un accès égal aux soins de santé, aux services sociaux, à l’hébergement et à l’emploi;
que ces services soient offerts de façon humaine, avec dignité et respect.
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PISTES DE SOLUTION
Campagne « marketing social » : promotion et coût associé à la stigmatisation;
Chez les médecins (et professionnels): éducation formelle, modeling, miser sur les valeurs;
Suivi post-formation;
Recherche participative, entre autres, pour favoriser le transfert des connaissances.
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REPÉRAGE ET INTERVENTION PRÉCOCE AU QUÉBEC
Les 94 Centres de santé et de services sociaux ont une responsabilité à l’égard de la santé et du bien-être de la population de leur territoire.
Ils doivent identifier :
les besoins de santé et de services sociaux de la population,
l'offre de services requise pour satisfaire ces besoins,
les modes d'organisation et les contributions attendues des différents partenaires de leur réseau local.
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REPÉRAGE ET INTERVENTION PRÉCOCE AU QUÉBEC
Dans le domaine des toxicomanies, les CSSS doivent offrir des services de première ligne (2e niveau du modèle) pour :
Contribuer au repérage des problèmes de toxicomanie;
Favoriser la détection chez les usagers fréquentant leurs services de première ligne;
Intervenir précocement à travers ces différents services clientèle;
Orienter les personnes toxicomanes ou alcooliques vers les établissements offrant des services spécialisés.
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UN EXEMPLE EN MATIÈRE DE CONSOMMATION D’ALCOOL: ALCOCHOIX +
Un programme québécois de gestion de la consommation d’alcool;
Intervention précoce (niveau 2) destinée aux buveurs à risque ou problématiques (sans diagnostic d’abus ou de dépendance);
6 semaines en format individuel, de groupe ou autonome;
Combinaison des approches cognitivo-comportementale, motivationnelle et humaniste;
Au printemps 2013, offert dans toutes les régions du Québec à l’exception d’une seule (16 régions, 74 CSSS sur 94).
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UN EXEMPLE EN MATIÈRE DE CONSOMMATION D’ALCOOL: ALCOCHOIX +
BÉNÉFICES : Première ligne - réduit la stigmatisation;
Catalyseur d’intégration (intervenants voient les besoins de formation et la pertinence de la collaboration interservices);
Arrimage facilité par la personnalisation du lien;
Recherche crée un contexte favorable aux échanges entre les acteurs d’une même région.
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CONCLUSION
Conceptualiser la toxicomanie sur un continuum de gravité amène à concevoir l’offre de services sur un continuum adapté aux besoins de l’individu;
Implique le repérage, l’intervention précoce et l’intégration des services;
Plusieurs obstacles au repérage systématique;
Plusieurs pistes de solution à l’intégration passent par la dé-stigmatisation;
L’implantation d’un maillon manquant dans la chaîne de services peut s’avérer un catalyseur pour favoriser l’intégration des services.
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RÉFÉRENCES
Groupe de travail sur la stratégie nationale sur le traitement (2008). Approche systémique de la toxicomanie au Canada : Recommandations pour une stratégie nationale sur le traitement. Ottawa : Cadre national d’action pour réduire les méfaits liés à l’alcool et aux autres drogues et substances au Canada.
Simoneau, H. (2012). Repérage systématique et intervention précoce : un maillon en émergence dans l’intégration des services en toxicomanie. In S. Brochu, M. Landry et C. Patenaude (éds.) L’intégration des services en toxicomanie, pp. 35-53. Presses de l’Université Laval.
Simoneau, H., Landry, M. et Tremblay, J. (2009). Alcochoix +, manuel de l'intervenant et de l’intervenante, Ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec, 109 pp.
Simoneau, H., Landry, M. et Tremblay, J. (2004). Alcochoix +, un guide pour choisir et atteindre vos objectifs, Ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec, 116 pp.
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