Recueil de cueillette fungique Fatiha El Babili
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Couverture : Classique[A l’italienne (210x148)]
NB Pages : 138 pages
- Tranche : 2 mm + nb pages x 0,055 mm) = 9.59 ----------------------------------------------------------------------------
Recueil de cueillette fungique
Fatiha El Babili
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Recueil de cueillette fungique
Fatiha El Babili
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Le monde des fruits fungiques
au cours d’une cueillette dans les bois Toulousains
Fatiha EL BABILI
Remerciements à Hélène LUGA
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Préface
Cet illustré est un recueil qui permet d’appréhender les champignons classiquement
rencontrés dans nos bois en Midi-Pyrénées.
Nous avons volontairement choisi d’utiliser des photos de champignons « cueillis » et
non sur site afin d’être au plus près de ce qui peut être observé lorsque l’on entreprend
l’étude de son panier. En dehors des mycologues et des mycophages expérimentés, la
reconnaissance des espèces ramassées est une étape qui demande de la concentration et
de l’observation méthodique. Comme le montre les très nombreux ouvrages spécialisés
en la matière, beaucoup de confusions sont possibles et peuvent être parfois
dangereuses, voire mortelles.
L’objectif de notre ouvrage est de monter sur une centaine d’exemples courants de
notre région que l’observation méthodique de divers caractères fungiques peut
permettre à chacun de nous de jouir du plaisir de la reconnaissance en mycologie.
Chaque espèce sera identifiée par son appellation en vigueur dans l’INDEX
FUNGORUM, base de données internationale sur les FUNGI.
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Les « champignons » ont longtemps appartenus au règne végétal avant d’investir
actuellement leur propre règne autonome, celui des « Fungi ».
Ils présentent :
– un appareil végétatif appelé thalle. Cet appareil se définit, en général, comme un
réseau filamenteux d’hyphes et/ou de siphons formant le mycélium, à croissance
généralement circulaire. Comme chez les plantes, l’appareil végétatif
des « champignons » peut, selon son environnement, présenter des adaptations sous
forme d’amas ayant l’aspect de racines (cordons mycéliens), d’épaississements
terminaux au niveau du stipe.
– un appareil reproducteur fungique appelé sporophore produisant des spores, qui sont
les vecteurs de la reproduction. Ce sporophore, aussi appelé carpophore, correspond
chez les « champignons macroscopiques » ou Basidiomycota, à leur fructification. Ce
fruit est improprement appelé « champignon ». Nous utiliserons, dans un objectif
pédagogique de simplification, le terme usuel de « champignon » dans notre recueil
pour parler des fungi.5
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Le règne fungique présente les caractères fondamentaux suivants : ce sont des
1. Eucaryotes : Organismes à cellules uni nucléés et/ou multi nucléés.
2. Hétérotrophes : Organismes dépendants des composés organiques (ou matière organique)
fabriqués par les organismes autotrophes et qu’ils utilisent soit :
• Par Saprophytisme : Exploitation de la Matière organique morte ou en décomposition.
• Par Parasitisme : Exploitation de la Matière organique vivante sur divers hôtes soit en
externe pour les ECTOPHYTES et soit en interne pour les ENDOPHYTES.
• Par Symbiotisme : Association à bénéfice réciproque grâce soit aux mycorhizes qui sont
une association entre 95% des végétaux (fournissant la matière organique) et les
champignons apportant des sels minéraux ; soit aux lichens qui sont une association entre
une algue et un champignon
3. Thallophytes : Organismes sans racines, tiges et feuilles avec comme appareil végétatif, un
ensemble de cellules allongées : hyphes ou siphon.
4. Absorbotrophes : Organismes qui absorbent leurs nutriments.
5. Organismes à paroi composée de chitine et de glucane, à vacuole et riche en glycogène,
tréhalose et mannitol. La cellule fungique est dépourvue de plastes.
6. Organismes se reproduisant par des spores, produites par le sporophore, qui interviennent dans
la prolifération des champignons.
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Ils existent diverses classes de champignons. Nous nous intéresserons essentiellement aux
Basidiomycota, considérés souvent comme de très efficaces éboueurs forestiers grâce à leur
capacité à décomposer le bois mort et les autres matières végétales.
Les basidiomycota représentent, généralement, les champignons les plus perfectionnés et
comprennent de très nombreuses espèces à fructifications développées appelées sporophores ».
Afin de coloniser un maximum de surface, ils produisent des spores, au niveau d’une surface
fertile appelée hyménium. Ces spores sont dispersées par le vent à maturité. Ainsi dispersées, ces
dernières germent et donnent des filaments mycéliens haploïdes de types sexuels différents, qui
après fusion donneront un nouveau mycélium diploïde. Après s’être développé suffisamment, le
mycélium développe des masses compactes qui deviennent les sporophores. Ceux-ci présentent
souvent un pied et un chapeau, sous lequel se développe l’hyménium. Le schéma général du
sporophore des basidiomycètes est une structure théorique qui peut être utilisée comme une base
descriptive cependant beaucoup de particularités existent et seront illustrées tout au long de notre
recueil. Un sporophore présente généralement 2 zones : le chapeau portant l’hyménium à sa face
interne en général, et un pied. L’hyménium présentant la variabilité la plus remarquable sera le
point de départ de notre classification. Il se dégage alors 3 groupes :
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Schéma général du SPOROPHORE des Basidiomycètes
C. Mamelonné
Chapeau : ConvexeC. DépriméC. En entonnoirLame• libre• échancrée • adnée • décurrente
AnneauCortine
PiedOrnementation
Volve
chapeau
pied
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Groupe 1 : Basidiomycètes sans chapeau, ni lames, à hyménium particulier.
L’hyménium est dans ce groupe une surface qui peut être lisse, plissée, en aiguillons, en pores
alvéolaires adhérentes (chez les polyporales), voire externe et/ou interne.
Groupe 2 : Basidiomycètes avec chapeau/pied et hyménium en tubes.
L’hyménium du groupe 2 est composé de tubes accolés les uns aux autres qui peuvent se détacher par
bloc et qui apparaissent au niveau de la face inférieure du chapeau comme des pores, puisqu’elles sont
visibles en section transversale.
Groupe 3 : Basidiomycètes avec chapeau/pied et hyménium à lames.
L’hyménium est constitué de lames de formes variables disposées radialement.
L’observation de la forme et la disposition de cet hyménium met en évidence des caractères
fungiques précieux dans la reconnaissance des espèces. La couleur de l’hyménium est modulée, à
la maturité de l’échantillon, par celle de ses spores.
Notre ouvrage vise à fournir un outil pédagogique simple et d’utilisation pratique qui permettra à
chacun de s’initier à la mycologie. Seules les espèces comestibles et toxiques seront signalées.
Avertissement : Dans un bois, il est dangereux de se tromper entre un champignon toxique et un
comestible au risque de gâcher sa récolte. Aussi nous vous conseillons de faire valider votre
détermination par une personne expérimentée et/ou spécialisée avant toute consommation.
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Type d’hyménium
essentiellement rencontré
chez les basidiomycètesIllustration Groupe
Particuliers : interne et externe
Replis
Aiguillons
Aiguillons gélatineux
Etc,
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Tubes :
les tubes accolés forment des pores
en vue transversale. 2
Lames :
Il existe des modes d’insertion
variés, des formes et densités
spécifiques à chaque groupe :
1 - lame décurrente
2 - lame adnée
3 - lame échancrée
4 - lame libre
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COMMENT OBTENIR UNE SPORÉE
En plaçant le sporophore
sur une feuille de papier
percée en son centre sur un
récipient contenant de l’eau
(afin de conserver une
humidité nécessaire),
pendant 24 heures, il se
forme un dépôt de spores
correspondant à la forme de
l’hyménium.
Lorsque l’hyménium est
coloré initialement, cette
méthode simple permet de
déterminer facilement la
couleur de la sporée.
Ce caractère bien que
difficile à déterminer sans
microscope devient
accessible par cette
méthode simple pouvant
être réalisée chez soi. La
couleur de la sporée est
pour certains spécimen un
caractère important.
Sporée foncée d’Agaricus xanthodermus Genev. Agaricaceae.
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Rappel :
Un sporophore est à l’état initial une sorte d’œuf recouvert d’un revêtement appelé
voile. Selon le mode de déchirure de ce voile, chaque genre présente un type de
revêtement concrétisé par des squames, des écailles et divers autre types
d’ornementations caractérisant le pied et le chapeau du sporophore, dans leur
description et donc leur reconnaissance.
Pour toute reconnaissance, il faut se baser sur un certains nombres de caractères fungiques
nous allons énumérer :
Les sporophores des « fungi » peuvent, selon leur hyménium et forme, être classés dans un
des trois groupes précédemment cités :
1. Pour le groupe 1, dépourvu de sporophore à pied et chapeau classique, il y a une grande
variabilité pour l’hyménium qui pourra être externe et/ou interne, en forme de replis,
d’aiguillons, lisse ou en alvéoles,
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2. Pour les groupes 2 et 3, pourvus de pied et de chapeau classiques, différents caractères
seront possibles :
a) Au niveau du chapeau, il peut y avoir différents caractères à repérer comme :
• la taille et la forme, le type de revêtement (détails présentés dans les
schémas qui suivent)
• le type d’hyménium et sa coloration. Il en existe deux types principaux :
Tubes (visibles à la face inférieure du chapeau comme des pores)
bolétales
Lames rayonnantes sous chapeau Agaricales,…
Les lames constituant la partie fertile du chapeau ou hyménium portent des
spores qui peuvent êtres blanches ou colorées. Ces dernières seront leur
maturité à l’origine de la teinte des lames hyméniales.
• le type d’insertion de cet hyménium, qui caractérise surtout les lames :
Lame adnée adhérence au pied
Lame échancrée présence d’une échancrure à proximité du pied
Lame libre aucune adhérence au pied
Lame décurrente prolongement le long du sommet du pied
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3. Pour les groupes 2 et 3, pourvus de pied et de chapeau, différents caractères seront
possibles :
b) Au niveau du pied, il peut y avoir différents caractères à repérer comme :
• le type de chair,
cassante cassure nette
fibreuse , élastique … cassure non nette
• la forme, le revêtement (réseau, armille, mèches, …)
• la présence d’une cortine, d’un anneau et son type (ascendant (dirigé vers le
haut), descendant et coulissant (mixte))
• la présence d’une volve et son type (détails présentés dans les schémas qui
suivent)
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