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ReconquistaReconquista
Bulletin catholique antilibral, lutant pour le triomphe et le
rgne social du Christ.
Omnia instaurare in ChristoOmnia instaurare in Christo
Chers lecteurs,
Prvu et quasiment achev pour le mois d'octobre, ce numro a
malheureusement du attendre plus d'un mois pur tre enfin publi,
l'quipe de Reconquista tant trop peu nombreuse pour effectuer tout
le travail qui serait ncessaire. Aussi, puisque le blog Avec
l'Immacule a lui aussi annonc la reprise de son bulletin, nous
pensons devoir restreindre la cadence de parution du bulletin pour
avoir un peu plus de temps pour notre blog. Les mois d'octobre et
novembre ont t marqus par des faits nouveaux importants pour la
Rsistance: condamnation de l'abb Pinaud la suspension de ces
pouvoirs d'ordre et de juridiction, sentence dont il a fait appel,
annonce de la fondation prochaine d'un prieur de la Rsistance en
France par les abbs Faure et Rioult Un nouveau forum, Christus
Vincit, vient d'apparatre, et les francophones disposent maintenant
d'un forum de la rsistance, administr par nostre ami canadien
Louis. La prolifration des sites et la ncessit du recours internet
pour se tenir inform et lutter conte l'intoxication par les mdias
de la no FSSPX ne doivent cependant pas nous faire oublier la
ncessit et le caractre irremplaable de la lecture de bons livres ou
revues, vritablement catholiques, seule capable de nous donner une
vritable nourriture intellectuelle. Aussi, et nous ne nous le
rpterons jamais assez, il nous parat indispensable dans la crise
actuelle de la FSSPX, de revenir aux crits de son fondateur, et
tout particulirement grce l'ouvrage magistral ralis avec art et zle
par M. l'abb Pivert, runissant en un volume les raisons de notre
combat et les directives du fondateur de la Fraternit. Expression
de la thologie catholique intgrale, la lecture l'vque de fer ne
peut que nous vivifier dans le climat dltre auquel nous sommes
soumis contre notre gr. Outre cette lecture, la revue du Sel de la
Terre, dite par les pres dominicains d'Avrill, est elle aussi une
valeur sre et nous vous invitons vous y abonner, ou si vous l'tes
dj abonner l'un ou l'autre de vos proches; le travail de cette
excellente revue contribue de manire efficace et suivie la
formation solide et antilibrale de ses lecteurs et mrite par l
notre attention et notre intrt. Enfin, en ce temps de l'Avent, dans
lequel nous entrerons d'ici quelques jours, recourons avec plus de
vigueur notre Mre cleste, qui ce temps est consacr, afin que comme
elle et les patriarches de l'Ancien Testament, nous nous
soumettions en tout la volont divine, si incomprhensible qu'elle
puisse nous paratre, et que Nol nous trouve prts tout ce que Dieu
voudrait de nous, comme la Sainte famille ou les Mages.
Nous vous assurons nouveau de notre dvouement et de nos prires
toutes vos intentions.
Sommaire de ce numro 1 (Octobre Nov 2013):
Edito p.1Spiritualit: Le Christ
Roi pp 2-4
Mgr Lefebvre: Pourquoi j'ai refus de me mettre entre leurs mains
pp 5 7
De Rome... p 8Pape Franois: six
mois du dbut du pontificat, un bilan inquitant pp 9 14
Abb Hewko: le langage ambigu, sables mouvants du diable
pp 15 17Abb de Jorna:
Critique de la Dclaration doctrinale de Mgr Fellay
pp18 20
Le typhon ayant fortement prouv certains fidles et et une
chapelle de la Rsistance aux Philippines, M. l'abb Chazal fait
appel notre gnrosit pour financer les travaux ncessaires aux
rparations. D'avance, soyez assurs de la reconnaissance et des
prires des fidles que vous soutiendre ainsi.Plus d'informations:
nous contacter.
Oct Nov 2013
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34. - Comme il a t dit, lEsprit-Saint nous fait droitement
aimer, dsirer et demander ce quil convient daimer, de dsirer, de
demander (n 3).
Cet Esprit produit en nous dabord la crainte, qui nous porte
rechercher la sanctification du nom de Dieu.
Il nous accorde ensuite un autre don : le don de pit. La pit est
proprement une affection tendre et dvoue pour un pre et aussi pour
tout homme plong dans la misre.
Comme Dieu est bien notre Pre, nous devons donc non seulement le
vnrer et le craindre, mais aussi nourrir pour lui une affection
tendre et dlicate. Cest cette affection qui nous fait demander
lavnement du rgne de Dieu. La grce de Dieu est apparue..., dclare
saint Paul (Tit 11, 11-13), nous enseignant vivre avec modration,
justice et pit dans le temps prsent, dans lattente de la
bienheureuse esprance et de lapparition glorieuse de notre grand
Dieu.
35. - Mais on pourrait se poser la question : Le rgne de Dieu a
toujours exist, pourquoi donc
demandons-nous son avnement ?Il faut rpondre : cette demande :
Que votre rgne arrive peut sentendre de trois manires. a) En
premier lieu, le rgne de Dieu, sous sa forme acheve, suppose la
parfaite soumission de toutes choses Dieu.
Il arrive parfois quun roi ne possde que le droit de rgner et de
commander ; et cependant il ne semble pas encore tre roi
effectivement, parce que ses sujets ne lui sont pas encore soumis.
Il napparatra vraiment roi et seigneur, que le jour o les sujets de
son royaume lui obiront.
Sans aucun doute Dieu, par lui-mme et par tout ce quil est, est
Matre de lunivers ; et le Christ, du fait quil est Dieu, et mme en
tant quhomme, tient de Dieu dtre, lui aussi, le Seigneur de toutes
choses. LAncien des jours, est-il dit dans Daniel (7, 14), lui a
donn la puissance, lhonneur et la royaut. Il faut donc que tout lui
soit soumis. Mais il nen est pas encore ainsi ; cela se ralisera la
fin du monde. Il est crit en effet (l Co 15, 25) : Il faut quil
dploie son rgne, jusqu ce quil ait plac tous ses ennemis sous ses
pieds. Voil pourquoi nous demandons et nous disons : Que votre rgne
arrive.
36. - Et ce faisant, nous demandons trois choses, savoir :
Que les justes se convertissent,Que les pcheurs soient punis
etQue la mort soit dtruite.
Les hommes sont soumis au Christ de deux manires. Ils le sont,
ou bien volontairement, ou bien contre leur gr. La volont de Dieu
possde en effet une efficacit telle, quelle ne peut pas ne pas
saccomplir totalement. Et puisque Dieu veut que toutes choses
soient soumises au Christ, il faudra ncessairement, ou que lhomme
accomplisse la volont de Dieu, en se soumettant ses commandements -
ce que font les justes - ou que Dieu ralise sa volont sur tous ceux
qui lui dsobissent, cest--dire sur les pcheurs et sur ses ennemis,
en les punissant. Et cela aura lieu la fin du monde, quand il
placera tous ses ennemis sous ses pieds (cf. Ps. 109, 1). Et cest
pourquoi il est donn aux saints de demander Dieu la venue de son
rgne, cest--dire leur totale soumission sa royaut. Mais pour les
pcheurs, la demande de la venue du rgne de Dieu est propre faire
frmir, puisque cest la demande de leur soumission aux supplices,
requis par le vouloir divin. Malheur ceux (des pcheurs) qui dsirent
le jour du Seigneur, dit Amos (5, 18).
Larrive du rgne de Dieu, la fin des temps, sera aussi la
destruction de la mort. Le Christ en effet est la vie ; aussi la
mort - qui est contraire la vie - ne peut exister dans son royaume,
conformment cette parole (1 Co 15, 26) : La mort, son ennemie, sera
dtruite en dernier lieu, cest--dire, lors de la rsurrection,
lorsque, suivant la parole de saint Paul (Phil 3, 21), le Sauveur
transformera notre corps de misre pour le rendre semblable son
corps de gloire.
Spiritualit: Le Christ RoiLe Christ Roi
Dernier dimanche d'Octobre
Commentaire de St Tomas sur la deuxime demande du Pater :
Adveniat Regnum tuum
Reconquista2 N 1 Oct 2013
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38. - Trois motifs rendent ce royaume extrmement dsirable.Le
premier est la souveraine justice qui y rgne. Parlant du peuple qui
habite ce royaume, le Seigneur dclare en Isae (60, 21) quil ne sera
compos que de justes. Ici-bas les mchants sont mlangs aux bons,
mais l-haut il ny aura aucun mchant et aucun pcheur. 39. - Le
deuxime motif qui rend ce royaume dsirable, est la trs parfaite
libert (lui y est le partage de tous les lus.Ici-bas tous dsirent
la libert sans la possder pleinement ; mais au ciel on jouit dune
libert pleine et entire, sans la plus petite servitude. La cration
elle-mme, dit saint Paul (Rom 8, 21), sera (alors) affranchie de
lesclavage de la corruption, pour connatre la glorieuse libert des
enfants de Dieu.Et non seulement tous les lus possderont la libert,
mais ils seront rois, selon cette parole de lApocalypse (5, 10),
adresse Jsus : De ceux que vous avez rachets, vous avez fait pour
notre Dieu un royaume et des prtres, et ils rgneront sur la
terre.Ils seront tous rois, parce quils auront, avec Dieu, une
seule volont ; Dieu voudra tout ce que les saints voudront et les
saints voudront tout ce que Dieu aura voulu. Ils rgneront donc
tous, parce que la volont de tous se fera, et Dieu sera leur
couronne tous, selon cette parole dIsae (28, 5) : En ce jour le
Seigneur des armes sera pour le reste de son peuple une couronne de
gloire et un diadme de joie.
40. - En troisime lieu, le royaume des cieux est on ne peut plus
dsirable, cause de la merveilleuse abondance de ses biens. Lil na
pas vu, dit Isae au Seigneur (64, 4), hormis vous seul, ce que vous
avez prpar ceux qui vous attendent. Dieu, dit de son ct le
Psalmiste (Ps. 102, 5), vous comblera de biens selon votre dsir.Et
il faut remarquer ceci : Lhomme trouvera en Dieu seul tout,
beaucoup plus excellemment et plus parfaitement que tout ce quil
cherche en ce monde .Si vous cherchez la dlectation, vous
trouverez, en Dieu, la dlectation suprme. Si vous cherchez les
richesses, en Dieu, vous trouverez surabondamment tout ce dont vous
aurez besoin et tout ce qui est la raison dtre des richesses. Et il
en est de mme pour les autres biens. Lme, qui commet cette
fornication de sloigner de vous pour rechercher hors de vous des
biens, ne trouve ces biens dans toute leur puret et limpidit, que
si elle revient vous , reconnaissait saint Augustin dans ses
Confessions. 41. - c) Le troisime motif de demander Dieu la venue
de son rgne, cest que parfois le pch rgne et triomphe en ce
monde.Contre cette calamit, saint Paul slevait.Que le pch,
disait-il aux Romains (6, 12), ne rgne pas dans votre cur.Ce
malheur arrive, lorsque lhomme est ainsi dispos quil suit aussitt
sans rsistance et jusquau bout son inclination au pch.Dieu doit
rgner dans notre cur et il y rgne effectivement lorsque nous sommes
prts lui obir et observer tous ses commandements.Quand donc nous
demandons la venue du rgne de Dieu, nous demandons que ne rgne plus
en nous le pch, mais Dieu seul et pour toujours.
37. - b) En second lieu, le rgne des cieux dsigne la gloire du
paradis.Il ny a l rien dtonnant ; car rgne ne signifie rien dautre
que gouvernement. Un gouvernement atteint son plus haut point
dexcellence, lorsque rien ne vient plus faire obstacle la volont de
celui qui gouverne.Or la volont de Dieu est le salut des hommes,
car Dieu veut les sauver tous (cf. 1 Tim 2, 4). Cette volont divine
saccomplira surtout dans le paradis, o il ny aura rien de contraire
au salut des hommes ; car, dit le Seigneur (Mt 13, 41), les Anges
mettront hors de son royaume tous les scandales. Dans ce monde, au
contraire, abondent les obstacles au salut des hommes.Quand donc
nous demandons Dieu : Que votre rgne arrive, nous le prions de nous
faire triompher de ces obstacles pour nous donner part son royaume
cleste et la gloire du paradis.
Spiritualit 3
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42. - Par cette demande de la venue du rgne de Dieu, nous
parviendrons la batitude proclame par le Seigneur (Mt 5, 4) :
Bienheureux.les doux.En effet, daprs la premire explication du Que
votre rgne arrive (n 35 a), lhomme, du fait quil dsire voir Dieu
reconnu Matre souverain de tout, ne se venge pas de lInjure subie,
mais rserve ce soin Dieu ; car, en se vengeant, il rechercherait
son triomphe personnel et non la venue du rgne de Dieu.Daprs la
deuxime explication (n 37), si vous attendez ce rgne de Dieu,
cest--dire la gloire du paradis, vous ne devez pas, perdant les
biens de ce monde, vous laisser aller linquitude.De mme, si dans la
ligne de la troisime explication (n 41), vous demandez que rgnent
en vous Dieu et son Christ, comme Jsus fut trs doux, ainsi quil le
dit lui-mme (Mt 11, 29), vous devez, vous aussi, tre doux et imiter
les Hbreux dont saint Paul a dit (He 10, 34) : Ils acceptrent
joyeusement dtre dpouills de leurs biens.
Trs doux Jsus,Rdempteur du genre humain, jetez un regard sur
nous, qui sommes humblement prosterns devant votre autel. Nous
sommes vous, nous voulons tre vous, et, afin de vous tre troitement
unis, voici que, en ce jour, chacun de nous se consacre spontanment
votre Sacr-Cur.Beaucoup ne vous ont jamais connu ; beaucoup ont
mpris vos commandements et vous ont reni.Misricordieux Jsus, ayez
piti des uns et des autres et ramenez-les tous votre
Sacr-Cur.Seigneur, soyez le Roi, non seulement des fidles qui ne se
sont jamais loigns de vous, mais aussi des enfants prodigues qui
vous ont abandonn ; faites quils rentrent bientt dans la maison
paternelle pour quils ne prissent pas de misre et de faim.Soyez le
Roi de ceux qui vivent dans lerreur ou que la discorde a spars de
Vous ; ramenez-les au port de la vrit et lunit de la foi, afin que
bientt il ny ait plus quun seul troupeau et quun seul
pasteur.Accordez, Seigneur, votre glise une libert sre et sans
entraves ; accordez tous les peuples lordre et la paix ; faites que
dun ple lautre, une seule voix retentisse :Lou soit le Divin Cur
qui nous a acquis le salut ; Lui honneur et gloire dans tous les
sicles. Amen.
Acte de conscration du genre humain au Sacr Coeur de Jsus
4. Depuis longtemps, dans le langage courant, on donne au Christ
le titre de Roi au sens mtaphorique; il l'est, en effet, par
l'minente et suprme perfection dont il surpasse toutes les
cratures. Ainsi, on dit qu'il rgne sur les intelligences humaines,
cause de la pntration de son esprit et de l'tendue de sa science,
mais surtout parce qu'il est la Vrit et que c'est de lui que les
hommes doivent recevoir la vrit et l'accepter docilement. On dit
qu'il rgne sur les volonts humaines, parce qu'en lui, la saintet de
la volont divine correspond une parfaite rectitude et soumission de
la volont humaine, mais aussi parce que sous ses inspirations et
ses impulsions notre volont libre s'enthousiasme pour les plus
nobles causes. On dit enfin qu'il est le Roi des curs, cause de son
inconcevable charit qui surpasse toute comprhension humaine (3) et
cause de sa douceur et de sa bont qui attirent lui tous les curs:
car dans tout le genre humain il n'y a jamais eu et il n'y aura
jamais personne pour tre aim comme le Christ Jsus.
Note 3: 3. S. PAUL, Ephs. III 19.
Pouquoi dit on que le Christ est Roi?Quas Primas - Pie XI
Reconquista4 N 1 Oct. 2013
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Mgr Lefebvre:
Controverses : Monseigneur, les sacres que vous avez faits le 30
juin dernier ont suscit beaucoup de remous. Curieusement, ce ne
sont pas les fidles silencieux , mais les principaux porte-parole
des diverses associations traditionalistes qui ont manifest leur
rprobation votre dcision d'assurer l'avenir de la Tradition.
Comment expliquez- vous leurs dclarations d'attachement indfectible
au sige de Pierre ?
Mgr Lefebvre : A vrai dire, je ne vois pas trs bien quelles sont
ces associations traditionalistes qui ont manifest leur rprobation
pour les sacres. En gnral, les personnes qui ont manifest leur
rprobation n'taient pas entirement avec nous et ne frquentaient pas
nos oeuvres, mais avaient une certaine sympathie pour la Tradition,
en mme temps qu'elles professent une soumission inconditionnelle
Rome. Il faut absolument savoir qu'aujourd'hui Rome est au service
de la rvolution et donc terriblement anti-traditionaliste.
C'est pourquoi j'ai refus de me mettre entre leurs mains. Ils ne
voulaient ni plus, ni moins, qu'en reconnaissant mes erreurs, je
les aide continuer leur rvolution dans l'Eglise. Tous ceux qui nous
ont quitts ne se rendent pas compte de cette situation et croient
la bonne volont et la rectitude de pense des vques ou cardinaux
romains. Rien n'est plus faux ! Ce n'est pas possible qu'ils nous
entranent dans la rvolution, disent ceux qui rejoignent le pape et
ses vques. Eh bien, c'est exactement cela qui se passera !
Controverses : Dans des journaux comme 30 Jours dans l'Eglise et
dans Le Monde , Vie actuelle et d'autres encore, les cardinaux
Ratzinger et Oddi ont accord des interviews o ils admettent, pour
ne citer que le cardinal Oddi, que vous n'aviez pas eu tort sur
toute la ligne . Ce qui fait dire certains qu'il y a un certain
changement au sein de la curie romaine. Quel est votre avis ?
Mgr Lefebvre : Si on lit bien l'interview du cardinal Ratzinger,
il faudra dornavant prendre garde de bien appliquer le concile, de
ne pas se tromper dans son application et de faire attention de ne
pas rpter les erreurs qu'on a pu commettre. Il ne parle pas d'en
changer les principes.(1)
Mme s'il en vient admettre que les fruits du dernier concile ne
sont pas ceux qu'il attendait, il opte pour en reprendre les
principes de base et faire en sorte qu'ainsi il n'y ait plus de
difficult l'avenir. Ils n'ont donc pas compris ce que signifie le
retour la Tradition que nous rclamons et ne veulent par consquent
pas revenir la Tradition des prdcesseurs de Jean XXIII.
Controverses : On entend souvent ces derniers temps parler de
Tradition vivante . Quel est selon vous le sens de cette expression
?
Mgr Lefebvre : Eh bien, prenons la condamnation que nous fait le
pape dans le Motu proprio (2). Cette condamnation repose sur un
mauvais concept de la Tradition. En effet, le pape, dans le Motu
proprio, nous condamne parce que nous n'admettons pas la Tradition
vivante . Mais la manire dont est comprise cette Tradition vivante
a t condamne par saint Pie X dans son encyclique Pascendi contre le
modernisme, parce qu'elle comporte une volution lie l'histoire, qui
ruine la notion du dogme, dfini pour toujours.
La Tradition, selon eux, est quelque chose de vivant et qui
volue. Cette Tradition vivante , c'est maintenant l'Eglise Vatican
II. C'est trs grave et a dnote un esprit moderniste. Cette nouvelle
doctrine,
Pourquoi j'ai refus de me mettre entre leurs mains,(Controverses
n 0 de septembre 1988)
Si je venais enseigner autre chose que cela, il ne faudrait plus
me suivre
La Porte Latine a rcemment publi ces propos de Mgr Lefebvre,
initialement parus dans le numro 0 de Controverses.
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car c'est bien de cela qu'il s'agit, est formellement condamne
par le pape saint Pie X. L'Eglise porte avec elle sa Tradition. On
ne peut pas dire quelque chose de contraire ce que les papes ont
affirm autrefois. On ne peut pas admettre une pareille chose. C'est
impossible.
Controverses : Est-ce que selon vous c'est la raison pour
laquelle depuis une vingtaine d'annes il n'y a plus eu d'actes
d'infaillibilit ?
Mgr Lefebvre : Pour le Concile Vatican II, le pape Paul VI n'a
pas utilis le principe de l'infaillibilit dogmatique. Il s'est
content de le dclarer pastoral.
Les papes conciliaires sont incapables d'employer leur
infaillibilit doctrinale parce que le fondement mme de
l'infaillibilit, c'est de croire qu'une vrit doit tre fixe jamais
et ne peut plus changer : elle doit rester ce qu'elle est.
Jean-Paul II, plus encore que Paul VI, ne croit pas l'immuabilit
de la vrit.L'Assomption de la Trs Sainte Vierge Marie a t dfinie
par le pape Pie XII en 1950. C'est
dsormais un dogme immuable. Pour eux, non ! Avec le temps, il y
a des explications scientifiques nouvelles, le dveloppement de
l'esprit humain, le progrs qui modifient la vrit. Par consquent, on
pourrait ventuellement affirmer autre chose que ce que les papes
ont dit. Lors d'une entrevue avec le pape Jean-Paul II, je lui ai
demand s'il admettait l'encyclique Quas primas de Pie XI, sur le
rgne social de Notre Seigneur Jsus-Christ. Il m'a rpondu : Je pense
que le pape ne l'crirait plus de la mme faon . Voil nos dirigeants
actuels. On ne peut dcidment pas se mettre entre leurs mains.
Controverses : Parmi ceux qui ont accept les propositions du
pape, il y a Dom Grard. Que pensez-vous personnellement de sa
dcision ?
Mgr Lefebvre : Lors de notre dernire rencontre, il m'a demand
s'il pouvait accepter le protocole que j'ai moi-mme refus. Je lui
ai rpondu que sa situation n'tait pas la mme que la mienne, que la
Fraternit est rpandue dans le monde entier, alors que lui n'est
responsable que de son monastre. Vous pourrez peut-tre vous dfendre
plus facilement. Mais je ne suis pas pour un accord, j'estime
qu'actuellement un accord est mauvais. Et je le lui ai mme crit. Il
ne faut plus dialoguer avec les autorits romaines. Elles ne veulent
que nous ramener au Concile, il ne faut pas avoir de relations avec
elles. Dom Grard m'a rpondu que son cas tait diffrent et qu'il
allait quand mme essayer. Je ne l'approuve pas. La dernire fois que
nous nous sommes vus, je lui ai dit :
Dom Grard, vous ferez ce que vous voudrez et moi je dirai ce que
je veux. Pour les gens, votre passage sous l'autorit de Rome, c'est
votre sparation d'Ecne et de Mgr Lefebvre. Dornavant, vous
chercherez votre soutien auprs d'autres vques. Jusqu' prsent, vous
vous tes adress moi, eh bien, prsent, c'est fini. Je vous considre
comme les prtres qui nous ont quitts. Nous n'aurons plus de
relations puisque vous avez des relations avec ceux qui nous
perscutent. Vous vous tes mis en d'autres mains.
Il y a cinq ans dj, Dom Grard a fait une dclaration dans son
bulletin pour les bienfaiteurs, dans lequel il disait vouloir
s'ouvrir davantage tous ceux qui ne sont pas comme nous, ne plus
demeurer dans la critique strile, recevoir tout le monde dans
l'espoir de les faire participer la Tradition. C'est ce qu'il a
fait, et maintenant il est prisonnier de tout ce monde, de ces
crivains, de la presse, des professeurs, comme Bruckberger, Raspail
; il les a prfrs nous. Il est dsormais dans les mains des
modernistes.
Controverses : Comment jugez-vous les propositions faites au pre
prieur du monastre du Barroux ?
Mgr Lefebvre : Pour eux, leur objectif c'est de diviser la
Tradition. Ils ont dj eu Dom Augustin(3), ils ont eu de
Blignres(4), et maintenant ils ont eu Dom Grard. Cela affaiblit
d'autant notre position. C'est leur but : diviser pour nous faire
disparatre.
Le cardinal Ratzinger a dclar dans une interview donne un
journal de Francfort qu'il trouve inadmissible qu'il y ait des
groupes de catholiques qui s'attachent la Tradition, de telle
manire qu'ils ne sont plus en concordance parfaite avec ce que
pensent tous les vques du monde. Ils ne veulent pas admettre notre
existence. Ils ne peuvent pas nous tolrer dans l'Eglise. Dom Grard
ne veut pas croire tout cela.
Controverses : Marc Dem vient de publier un trs beau livre
consacr Dom Grard et son oeuvre. Cette sortie semble mal tomber
pour le pre prieur qui y est dcrit comme l'un des piliers de la
reconstruction de la chrtient, fidle la Tradition et Votre
Excellence.
6 Reconquista N 1 Oct. 2013
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Mgr Lefebvre : J'ai flicit Dom Grard pour ce livre et il m'a
rpondu : Ne me parlez pas de cela, je ne veux pas en entendre
parler, ce n'est pas moi qui l'ai fait, c'est Marc Dem. Tout cela
parce que Marc Dem a prsent Dom Grard dans sa premire forme de
combattant et de lutteur de la foi.
Controverses : Les contacts avec Rome ne sont pas rompus. Il
paratrait mme que des discussions pourraient reprendre cet automne.
Pouvezvous nous en parler ?
Mgr Lefebvre : Ce sont des inventions. Si jamais il y a de la
part de Rome une volont de reprendre les conversations, c'est moi
cette fois qui poserai les conditions. Comme l'a dit le cardinal
Oddi : Mgr Lefebvre est en position de force. C'est pourquoi
j'exigerai que la discussion porte sur des points doctrinaux.
Qu'ils en finissent avec leur oecumnisme, qu'ils redonnent son vrai
sens la messe, qu'ils redonnent la vraie dfinition de la foi,
qu'ils redonnent la vraie dfinition de l'Eglise, qu'ils rendent la
collgialit son sens catholique et ainsi de suite.
J'attends d'eux une dfinition catholique et non librale de la
libert religieuse. Il faut qu'ils acceptent l'Encyclique Quas
primas sur le Christ-Roi, et le Syllabus (Pie IX). Il faut qu'ils
acceptent tout cela, car c'est dornavant la condition de toute
discussion nouvelle entre eux et nous.
Controverses : En conclusion, aprs tous les vnements de cet t,
quels conseils donnez-vous vos fidles ?
Mgr Lefebvre : Le seul objectif que doit avoir devant les yeux
le fidle, c'est le rgne universel de Notre Seigneur Jsus- Christ
sur les individus, sur les familles, sur les cits ; il n'y a pas
d'autre religion qui subsiste devant ce rgne.
Si je venais enseigner autre chose que cela, il ne faudrait plus
me suivre. Comme le dit saint Paul : Si un ange du ciel ou si
moi-mme vous enseignons une autre doctrine que celle que je vous ai
enseigne autrefois, ne me suivez pas, faites-moi anathme. Le bon
sens catholique de nos fidles a fait que 90% et mme plus encore
selon moi continuent nous suivre.
Propos recueillis par Eric Bertinat (Entretien paru dans
"Controverses" N 0 septembre 1988)
Source : Le Rocher n 84 de d'aot-septembre 2013
Notes du Rocher n 84 d'aot-septembre 2013:
(1) C'est ce qu'a confirm le pontificat de Benot XVI, qui n'a eu
de cesse de dfendre cette mme ligne.
(2) A la racine de cet acte schismatique, on trouve une notion
incomplte et contradictoire de la Tradition. Incomplte parce
qu'elle ne tient pas suffisamment compte du caractre vivant de la
Tradition qui, comme l'a enseign clairement le Concile Vatican II,
"tire son origine des aptres, se poursuit dans l'Eglise sous
l'assistance de l'Esprit-Saint : en effet, la perception des choses
aussi bien que des paroles transmises s'accrot, soit par la
contemplation et l'tude des croyants qui les mditent en leur coeur,
soit par l'intelligence intrieure qui'ils prouvent des choses
spirituelles, soit par la prdication de ceux qui, avec la
succession piscopale, reurent un charisme certain de vrit". Mais
c'est surtout une notion de la Tradition, qui s'oppose au Magistre
universel de l'Eglise lequel appartient l'vque de Rome et au corps
des vques, qui est contradictoire. Personne ne peut rester fidle la
Tradition en rompant le lien ecclsial avec celui qui le Christ, en
la personne de l'aptre Pierre, a confi le ministre de l'unit dans
son Eglise. (Lettre apostolique Ecclesia Dei du pape Jean-Paul II,
sous forme de Motu proprio, du 2 juillet 1988, no 4)(3) Dom
Augustin-Marie Joly (1917 2006), fondateur de l'abbaye Saint-Joseph
de Clairval, Flavigny, reconnue comme monastre de droit diocsain le
2 fvrier 1988.(4) Le P. Louis-Marie de Blignires a fond la
Fraternit Saint-Vincent Ferrier en 1979. En 1987, cette communaut
de la mouvance traditionaliste, se rendant compte que leur position
doctrinale sur la question de la libert religieuse au concile
Vatican II n'tait pas juste , fait des dmarches Rome pour essayer
d'obtenir la reconnaissance canonique. A la suite des sacres de
1988, leur petit groupe a t reconnu comme Institut religieux de
droit pontifical. (cf. P. Dominique-Marie de Saint Laumer, nouveau
prieur de la Fraternit Saint- Vincent Ferrier depuis septembre
2011, in La Nef no 239 juillet-aot 2012)
** *
La Rsistance 7
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De Rome ... Le pape Franois et la lacit: pas de condamnation; Le
rle de l'Eglise: offr[ir] une certaine
vision de la personne et de sa dignit en vue du bien commun:
Le Pape Franois a reu un groupe de 45 parlementaires franais,
snateurs et dputs de diffrentes sensibilits politiques, samedi 14
juin 2013. Il a soulign la diffrence entre lacit et hostilit la
ralit religieuse et les a invits rechercher le bien de la personne
en promouvant la fraternit .
"le principe de lacit qui gouverne en France les relations entre
l'Etat et les diffrentes confessions religieuses ne doit pas
signifier en soi une hostilit la ralit religieuse, ou une exclusion
des religions du champ social et des dbats qui l'animent. On peut
se fliciter que la socit franaise redcouvre des propositions faites
par l'Eglise, entre autres, qui offrent une certaine vision de la
personne et de sa dignit en vue du bien commun. L'Eglise dsire
ainsi apporter sa contribution spcifique sur des questions
profondes qui engagent une vision plus complte de la personne et de
son destin, de la socit et de son destin. Cette contribution ne se
situe pas uniquement dans le dom[...] votre tche, technique et
juridique, consiste proposer des lois, les amender ou mme les
abroger. Il vous est aussi ncessaire de leur insuffler un
supplment, un esprit, une me dirais-je, qui ne reflte pas
uniquement les modes et les ides du moment, mais qui leur apporte
l'indispensable qualit qui lve et anoblit la personne humaine. En
vous assurant de mes encouragements dans la poursuite de votre
noble mission, je vous encourage toujours rechercher le bien de la
personne en promouvant la fraternit dans votre beau pays".
Source:http://www.eglise.catholique.fr/actualites-et-evenements/actualites/des-parlementaires-francais-en-audience-au-vatican-16707.html
Selon l'agence ZENIT, une dlgation de lEglise grecque orthodoxe,
conduite par le patriarche grec-
orthodoxe dAntioche et de tout lOrient, Yohanna X Yazigi, tait
ces jours-ci au Vatican. Introduisant langlus, le pape sest adress
ce frre en ces termes, invitant la foule prier pour la paix au
Moyen Orient : Jadresse un salut particulier mon frre Sa Batitude
Yohanna X, Patriarche grec orthodoxe dAntioche et de tout lOrient.
Sa prsence nous invite prier encore une fois pour la paix en Syrie
et au Moyen Orient. . Dans le dialogue entre les orthodoxes et
lEglise catholique, nous voulons faire tout notre possible , a pour
sa part ajout le patriarche. (Source Zenit, Rome 29 Septembre
2013.)
Face cet cumnisme rcurrent (voir le discours du pape au
patriarche de l'glise syro malankare orthodoxe [= schismatique]
dont nous publierons prochainement des extraits), nous vous
invitons lire ou relire l'encyclique Mortalium Animos du pape Pie
XI, disponible sur le blog Reconquista)
Le 30 Septembre 2013, le pape Franois a annonc officiellement la
date de la canonisation de Jean-Paul II et Jean XXIII : ce sera le
27 avril 2014.
Le P. Lombardi a aussi rappel que le pape Franois avait approuv
un vote positif des cardinaux en vue de la canonisation de Jean
XXIII, le 5 juillet dernier, sans qu'il n'y ait de miracle reconnu.
Le pape a en effet le pouvoir de dispenser du deuxime miracle,
ncessaire aprs la batification, pour la canonisation (cf. Zenit du
5 juillet 2013). Cette dcision, a prcis le P. Lombardi, doit tre
comprise dans le contexte du 50e anniversaire de l'ouverture du
Concile Vatican II et de la renomme de saintet qui entourait Jean
XXIII (cf. Zenit du 17 juillet 2013). Lors d'une confrence de
presse dans l'avion qui le ramenait de Rio de Janeiro Rome, aprs
les Journes mondiales de la jeunesse, le pape avait laiss entendre
que les canonisations de Jean-Paul II et Jean XXIII auraient lieu
au printemps (cf. Zenit du 4 aot 2013). Il avait confirm qu'elles
auraient lieu ensemble : ces deux canonisation se veulent tre un
signe d'apprciation de la saintet de ces grands papes, tmoins de
notre temps, lis de faon diffrente au Concile Vatican II: l'un
parce qu'il l'a ouvert et mis en chemin ; lautre parce qu'il l'a
mis en uvre au cours de son extraordinaire pontificat , a ajout le
P. Lombardi. (Source: Zenit, 30 septembre 2013)
Voil donc canonis avec 1 seul miracle (et quel miracle qui n'est
pas scientifiquement prouvable) Jean Paul II, le pape d'Assise, du
nouveau Code de droit Canon
Sur les canonisations post conciliaires, nous vous conseillons
la lecture du commentaire leison n 317 du 10 aot 2013, et pour ceux
qui veulent tudier plus en profondeur la question, l'tude de l'abb
A. Calderon, publie dans le Sel de la Terre n 72 du printemps
2010.
Reconquista8 N 1 Oct. 2013
-
Pape Franois :
Aprs six mois de pontificat, un bilan inquitant.
Bonjour tous. En tant que catholique, me voir en conscience dans
lobligation dmettre des critiques vis--vis du Pape constitue pour
moi une douleur immense, un vritable dchirement du cur. Et en tant
quArgentin, la douleur et langoisse nen sont que plus profondes et
plus aiges. Sachez que je me passerais bien volontiers davoir crire
ce type de courrier et que je serais bien plus heureux si les
choses se passaient tout autrement. Or, il se trouve que Franois,
en peine quelques mois de pontificat, a pos un grand nombre de
gestes atypiques et dit beaucoup de choses qui sont pour le moins
troublantes. Les faits sont tellement nombreux que jai lembarras du
choix. Jen ai fait une slection de cinq, prenant ceux qui me
semblent tre les plus reprsentatifs du style quil a visiblement
dcid de donner lexercice de sa charge apostolique. Je vais les
numrer en essayant de montrer brivement en quoi ils peuvent faire
lobjet dune critique et je donnerai la fin des liens renvoyant des
articles de presse o lon peut vrifier lexactitude des faits voqus.
I. La question de lIslam. Le Pape a adress aux musulmans un message
de vux pour la fin du ramadan. Jamais lEglise Catholique navait
fait cela avant le Concile Vatican II. La raison en est trs simple
et vidente pour tout catholique nayant pas encore compltement perdu
son sensus fidei : les actes des autres religions nont aucune
valeur surnaturelle et ils dtournent leurs adeptes de la seule voie
du salut, Notre-Seigneur Jsus-Christ. Comment ne pas frmir
dpouvante lorsque le Souverain Pontife dit aux adorateurs dAllah
que nous sommes appels respecter la religion de lautre, ses
enseignements, ses symboles et ses valeurs ? Jen viens vraiment me
demander : a-t-il seulement lu les Actes des Aptres et les ptres de
Saint Paul ? Au vu de la teneur de ses propos, on est en droit den
douterCar tout de mme, on doit certes respecter les personnes, mais
en aucun cas de fausses croyances qui nient la Sainte Trinit des
Personnes Divines et lIncarnation du Verbe de DieuMais, sur ce
point prcis, il faut convenir que Franois ninnove pas, loin sen
faut, il ne fait que poursuivre sur la voie novatrice introduite
par Vatican II qui enseigne, dans la dclaration Nostra Aetate sur
la relation de lEglise avec les religions non chrtiennes
(hindouisme, bouddhisme, islam et judasme), que lEglise Catholique
ne rejette rien de ce qui est vrai et saint (!!!) dans ces
religions. Elle considre avec un respect sincre ces manires dagir
et de vivre, ces rgles et ces doctrines () Elle exhorte ses fils
pour que () par le dialogue et la collaboration (!!!) avec les
adeptes dautre religions () ils reconnaissent, prservent et fassent
progresser les valeurs spirituelles, morales et socio-culturelles
qui se trouvent en eux. Comment pourrait-on collaborer avec des
gens qui travaillent activement pour instaurer des croyances et
souvent des murs qui sont contraires lEvangile ? Et comment ne pas
voir dans ce dialogue tant dclam un vritable dtournement de la
seule attitude vanglique, qui est celle de lannonce de la Bonne
Nouvelle de Jsus-Christ, qui nous a dit trs clairement ce quil nous
incombe de faire en tant que disciples : Tout pouvoir ma t donn
dans le ciel et sur la terre. Allez et faites des disciples de
toutes les nations, baptisez-les au nom du Pre, du Fils et du
Saint-Esprit, et enseignez-leur garder tout ce que je vous ai
prescrit. (Mt. 28, 18-20) Cette notion de dialogue avec les autres
religions na aucun fondement scripturaire ni magistriel, et il nest
quun pige visant dvoyer lesprit missionnaire authentique, qui
consiste annoncer aux hommes leur salut en Jsus-Christ, et non pas
dans un quelconque dialogue entre deux interlocuteurs placs sur un
pied dgalit, recherchant ensemble la vrit et senrichissant
rciproquement. Cette pastorale conciliaire novatrice dun dialogue
inscrit dans un cadre de lgitime pluralisme , de respect des
fausses religions et de collaboration avec les infidles est un
leurre qui sent le soufre. A ce propos, il suffit de se rappeler la
seule occasion de vritable dialogue que nous livrent les Ecritures,
qui plus est au tout dbut, afin den tre dfinitivement prvenus : il
sagit de celui auquel se prta Eve dans le jardin dEden avec le
Serpent et qui aboutirait la chute du genre humain (Gn. 3, 1-6) On
pourrait donner une liste interminable de citations tires du
Nouveau Testament, des Saints Pres et du Magistre de lEglise pour
rfuter lineptie mensongre selon laquelle les faux cultes doivent
faire lobjet dun respect sincre envers leurs manires dagir et de
vivre, leurs rgles et leurs doctrines prouvant que, la diffrence
des personnes qui malheureusement sy trouvent et qui doivent faire
lobjet bien videmment de notre respect, de notre charit et de notre
misricorde, en aucun cas les fausses doctrines religieuses ne
mritent le respect, que
Un correspondant nous a adress cete tude particulirement
importante, vue la dsinformation que regretait l'abb Chazal dans le
numro prcdent.
De Rome... 9
-
dans ces religions-l il ny a strictement aucun lment de saintet
et que les lments de vrit qui sy trouvent sont utiliss au service
de lerreur. Mais rassurez-vous, je vous pargnerai ce recueil de
citations, qui pourrait tre prolong linfini, par souci de brivet.
Il faut reconnatre que Franois est tout fait cohrent dans son
message avec ce que le document conciliaire dit propos des
musulmans, savoir que lEglise regarde aussi avec estime les
musulmans, qui adorent le Dieu unique, vivant et subsistant,
misricordieux et tout-puissant, crateur du ciel et de la terre, qui
a parl aux hommes. Ils cherchent se soumettre de toute leur me aux
dcrets de Dieu Or, quelle que puisse tre la sincrit dun musulman
dans sa croyance et dans sa pratique, cest parfaitement faux de
dire quils adorent le Dieu unique , qui a parl aux hommes et quils
cherchent se soumettre aux dcrets de Dieu , etc., du moment o Allah
nest pas le vrai Dieu, quIl na pas parl aux hommes par le Coran et
que Ses dcrets ne sont pas ceux de lIslam. Un tel langage est indit
dans lEglise et prend le contrepied de 2000 ans de magistre et de
pastorale. Et une telle pratique htrodoxe a conduit aux aberrations
des multiples rencontres inter-religieuses dAssise, o lon a
encourag les membres des diffrents cultes idoltres prier leur
divinit dintervenir afin de favoriser la paix dans le monde. Fausse
paix, bien entendu, puisquelle exclue par principe le seul Seigneur
de la Paix et Rdempteur du genre humain, ainsi que son Eglise,
seule Arche de Salut. Et elle a conduit aussi aux visites des
derniers Papes dans des mosques, des synagogues et des temples
protestants o par le geste et la parole ils ont mis en valeur ces
faux cultes et nont pas hsit dnigrer publiquement lEglise de Dieu
en critiquant lattitude intolrante dont Elle aurait fait preuve par
le pass leur gard. Cette nouvelle praxis conciliaire est proprement
scandaleuse, et ce un double titre : dun ct elle mine la Foi des
croyants confronts tous ces faux cultes mis en valeur par leurs
Pasteurs, dun autre ct elle sape les chances de conversion des
infidles qui se voient conforts dans leurs erreurs par ceux l-mmes
qui devraient les aider en sortir en leur annonant la bonne
nouvelle du salut, apporte par Celui qui est le Chemin, la Vrit et
la Vie.
II. La question du Judasme. La premire lettre officielle de
Franois, le jour mme de son lection, fut adresse au Grand Rabbin de
Rome. Ce fait laisse songeur. La toute premire lettre de son
pontificat, envoye aux Juifs ? Serait-ce du moins pour les appeler
se convertir et reconnatre Jsus de Nazareth comme leur Messie et
Sauveur ? Pas le moins du monde. Le Pape y invoque la protection du
Trs-Haut , formule convenue qui dissimule les divergences
thologiques, pour que leurs relations progressent dans un esprit
dentraide renouvel et au service dun monde pouvant tre toujours
plus en harmonie avec la volont du Crateur. Deux questions me
viennent lesprit. La premire : comment peut-on sentre-aider avec
son ennemi, avec celui qui na quun seul but en tte : votre perte,
en loccurrence, et ce depuis bientt 2000 ans, la ruine du
christianisme, fond selon eux par un imposteur, par un faux messie,
et qui constitue lobstacle qui fait barrage lavnement de celui
quils attendent, propos duquel Notre Seigneur les avait mis en
garde : Je suis venu au nom de mon Pre et vous ne mavez pas reu ;
un autre viendra en son nom et vous le recevrez. (Jean 5, 43) Saint
Jrme commente : Les Juifs, aprs avoir mpris la vrit en personne,
recevront le mensonge, en recevant lAntchrist. (Epist. 151, ad
Algasiam, quest. II) Et Saint Ambroise : Cela montre que les Juifs,
qui nont pas voulu croire en Jsus-Christ, croiront lAntchrist. (In
psalm. XLIII) Maintenant que lobstacle politique quincarnait la
Chrtient a t supprim par le dferlement rvolutionnaire, nous
assistons la suppression progressive de lobstacle religieux, savoir
la Papaut, gagne quelle est, depuis plus dun demi-sicle, par les
ides rvolutionnaires. Et cet obstacle la manifestation de lHomme
dIniquit, ce mystrieux katejon dont parle Saint Paul (2 Thes. 2,7)
et qui retarde son avnement, me semble tre justement la Papaut,
lumire des nations et matresse de vrit. Ce nest que lorsque cet
obstacle aura disparu que se rvlera limpie (2, Thes., 2, 8) Et ce
nest pas moi qui prend plaisir fantasmer sur la pntration des ides
rvolutionnaires Rome. Ceux qui ont travaill activement
laggiornamento de lEglise, son adaptation au monde moderne, ce qui
a t le but principal recherch par Vatican II, sa ligne directrice
(Paul VI, Ecclesiam suam, 1964, n 52), ne sen cachent pas. Ainsi le
Cardinal Suenens na pas mch ses mots : Vatican II, cest 1789 dans
lEglise (cit par Mgr. Lefebvre, Ils Lont dcouronn, Clovis, 2009, p.
10), a soutenu celui qui fut lune des figures de proue du dernier
concile et lun des quatre modrateurs nomms par Paul VI. Le Pre Yves
Congar, nomm par Jean XXIII en 1960 consulteur de la commission
thologique prparatoire et plus tard, en 1962, expert officiel au
concile, dont il fut aussi membre de la commission thologique, a t
sans doute le thologien le plus influent du concile, aux cts de
Karl Rahner. Le clbre dominicain a affirm, en parlant de la
collgialit piscopale, qu Vatican II lEglise avait accompli
pacifiquement sa rvolution dOctobre (Vatican II. Le concile au jour
le jour, deuxime session, Cerf, 1963, p. 115), a reconnu que la
dclaration conciliaire Dignitatis humanae sur la libert religieuse
dit matriellement autre chose que le Syllabus de 1864 et mme peu
prs le contraire. (La crise dans lEglise et Mgr. Lefebvre, Cerf,
1976, p.51) et a admis que dans ce texte, dans lequel il a
travaill, il sagissait de montrer que le thme de la libert
religieuse apparaissait
10 Reconquista N 1 Oct. 2013
-
dj dans lEcriture. Or, il ny est pas. (Eric Vatr, La droite du
Pre, Guy Trdaniel Editeur, 1995, p. 118) Et daprs le Cardinal
Ratzinger le problme du Concile a t dassimiler les meilleures
valeurs de deux sicles de culture librale. Ce sont des valeurs qui,
mme si elles sont nes hors de lEglise, peuvent trouver leur place
-pures et corriges- dans sa vision du monde et cest ce qui a t
fait. (Revue Jesus, nov. 1984, p. 72) et il nhsite pas dire au
sujet de la constitution pastorale Gaudium et spes sur les
relations de lEglise avec le monde moderne, quon peut considrer ce
texte comme un anti-Syllabus, dans la mesure o il reprsente une
tentative pour une rconciliation officielle de lEglise avec le
monde tel quil est devenu depuis 1789. (Les principes de la
thologie catholique, Tqui, 1987, p. 427) La seconde question qui se
pose propos de la lettre envoye par Franois au Grand Rabbin de Rome
est la suivante : comment est-il concevable quune religion qui hait
le Christ puisse tre au service du monde toujours plus en harmonie
avec la volont du Crateur ? Une telle ineptie se passe de
commentairesCela est pourtant en parfait accord avec la
modification de la prire pour les juifs du Vendredi Saint, que Jean
XXIII sempressa deffectuer en mars 1959, quatre mois peine aprs son
lection, en supprimant les mots perfidis et perfidiam appliqus aux
juifs, et qui serait par la suite dfinitivement supprime dans le
nouveau missel approuv par Paul VI en avril 1969 et promulgu en
1970. Voici la nouvelle prire qui y figure : Prions pour les juifs
qui Dieu a parl en premier : quils progressent dans lamour de son
Nom et la fidlit de son Alliance. Plusieurs remarques : pas un mot
quant leur conversion au Christ, le mot alliance laisse entendre
que lancienne aurait toujours cours et, enfin, pour progresser dans
lamour de quelquun il faut commencer par laimer, or comment peut-on
aimer le Pre si on rejette le Fils ? Et comment pourrait-on
progresser dans la fidlit son alliance si on sobstine refuser
lAgneau de Dieu qui a scell une nouvelle alliance en simmolant sur
la Croix ? Force est de constater que cette nouvelle thologie
marque une rupture de fond avec celle qui avait cours dans lEglise
depuis ses origines jusqu Vatican II et qui tait exprime de manire
lumineuse par lancienne prire pour la conversion des juifs dsormais
supprime de la liturgie latine : Prions aussi pour les juifs qui
nont pas voulu croire (perfidis judaeis), afin que Dieu notre
Seigneur te le voile de leurs curs et quils connaissent, eux aussi,
Jsus-Christ notre Seigneur () Dieu ternel et tout-puissant, qui ne
rejetez pas non plus de votre misricorde linfidlit juive ( judaicam
perfidiam), exaucez les prires que nous vous adressons pour ce
peuple aveugl ; donnez-leur de connatre la lumire de votre vrit,
qui est le Christ, afin quils soient arrachs leurs tnbres. La
diffrence avec la nouvelle prire est saisissante, tout comme elle
lest avec le discours de Jean-Paul II la synagogue de Rome en avril
1986 o il vante la lgitime pluralit religieuse et o il affirme quil
faut sefforcer de supprimer toute forme de prjug () pour prsenter
le vrai visage des juifs et du judasme . Prjugs dont lancienne
prire du vendredi saint pour les juifs en exprimait lessentiel, ce
qui explique sa disparition de la nouvelle liturgieCest tout de mme
trs fcheux, car selon ladage clbre du V sicle attribu au Pape Saint
Clestin I : lex orandi, lex credendi, la loi de la prire dtermine
la loi de la croyance, cest--dire quen modifiant le contenu de la
prire on peut aussi modifier le contenu Foi, et ce qui sest produit
au XVI sicle avec les innovations liturgiques de Luther en
Allemagne et de Cranmer en Angleterre est l pour le prouver. Mais
il ny a hlas pas eu que cette lettre envoy le jour de son lection.
Douze jours plustard Franois rcidive avec une lettre adresse au mme
Grand Rabbin de la synagogue de Rome loccasion de la Pque juive,
lui faisant part de ses vux les plus fervents pour la grande fte de
Pessah. En tant que catholique, quelle peut bien tre la nature de
ces vux lintention dune fte o lon fait injure Notre-Seigneur, seul
et vritable Agneau pascal immol sur la Croix en rdemption de nos
pchs ? Ces vux ne peuvent que conforter les juifs dans leur
aveuglement spirituel et partant les maintenir loigns de leur
Messie et Sauveur. Et le Pape de poursuivre : Que le Tout-Puissant
qui a libr son peuple de lesclavage dEgypte pour le conduire vers
la terre promise continue de vous librer de tout mal et de vous
accompagner de sa bndiction. Mais visiblement Dieu ne les a pas
encore librs de tout mal, puisque il ny en a pas de plus grand que
dtre des ennemis de lEvangile (Rom. 11, 28) et de faire partie de
la synagogue de Satan (Ap. 3, 9) Comment concevoir que Dieu puisse
continuer les accompagner de sa bndiction , alors quils continuent
obstinment de refuser Celui quIl a envoy ? Je tiens prciser, pour
viter tout malentendu, quen aucune faon je ne men prends aux juifs
en tant quindividus, il y en a certainement qui sont des personnes
excellentes et qui professent leurs croyances en toute bonne foi,
cela va sans dire. Non, en parlant des juifs jentends me situer sur
le plan des principes thologiques, cest l o lon constate une
inimiti irrductible entre lEglise, qui cherche tablir la Royaut de
Notre Seigneur dans la socit, et le judasme talmudique, lequel,
stant structur par opposition au Christ et son Eglise, essaye
logiquement dy faire obstacle, en toute cohrence avec sa thologie,
qui ne voit en Jsus de Nazareth quun imposteur et un blasphmateur,
un faux messie faisant barrage lavnement du vrai, celui quils
attendent en vue de rtablir le Royaume dIsral et de gouverner
toutes les nations depuis Jrusalem dans son rgne messianique. Mais
revenons la lettre de Franois. Dans celle-ci, il conclut en disant
aux juifs : Je vous demande de prier pour moi, et je vous assure de
ma prire pour vous, avec la confiance de pouvoir approfondir les
liens destime et damiti rciproque.
De Rome... 11
-
L, force est de le constater, on atteint des sommets dans le
domaine de labsurde : en effet, comment la prire de ceux qui sont,
selon Saint Jean, sous lemprise de Satan, pourrait-elle tre exauce
de Dieu ? Et en toute logique, si jamais les juifs tenaient prier
pour le Pape, ils ne pourraient demander pour lui que sa conversion
au judasme, seule religion vraie, et par consquent son apostasie du
christianisme : le Pape serait donc en train de leur demander de
prier Dieu pour quil parvienne rejeter le Christ, linstar des
juifs, ni plus ni moins ! Ma foi, si cette affaire ne revtait pas
une gravit inoue, ce serait l une histoire mourir de rire tellement
cest ubuesquePour ne rien dire propos des liens de lamiti rciproque
que le Pape voque la fin de son message : or, il se trouve quun ami
est un alter ego, un autre moi-mme, il ne peut donc y avoir de
vritable amiti en labsence dune correspondance de penses, de
sentiments et dactivits qui rendent possible la communion des mes.
Or, les penses et laction de lEglise et de la synagogue sont, on la
dj dit plus haut, diamtralement opposes, leurs projets sont
incompatibles, lopposition qui existe entre elles est radicale, si
bien que tant que les juifs ne se seront pas convertis au Christ
linimiti entre Eglise et Synagogue demeurera irrductible, pour des
raisons thologiques videntes, tout comme entre la lumire et les
tnbres, entre Dieu et Satan, entre le rgne du Christ et celui de
lAntchristAvec ce type de vux on rentre de plain-pied dans le
domaine de lutopique, de la sensiblerie humaniste, du dni de ralit
et, surtout, dans le dtournement du langage et le travestissement
des concepts : on est en plein dans lillusion, dans la manipulation
des esprits et dans le mensonge. Mensonge dont on sait trs bien qui
est le preMonseigneur Jorge Bergoglio, lorsquil tait Archevque de
Buenos Aires et Cardinal Primat de lArgentine, avait dj lhabitude
de se rendre dans des synagogues pour participer des crmonies
inter-religieuses, dont la dernire en date ne remonte pas plus loin
quau 12 dcembre 2012, juste trois mois avant son lection
pontificale, loccasion de la fte de Hanukkah, celle des lumires, o
lon allume chaque soir une bougie dans un chandelier neuf branches
durant huit jours conscutifs, liturgie dont la signification est,
dun point de vue spirituel, la reprsentation de lexpansion de la
foi juive. Le Cardinal Bergoglio participa activement la crmonie du
cinquime jour en allumant la bougie correspondante. Cela ne stait
jamais vu auparavant dans lhistoire de lEglise, et cest quelque
chose dextrmement troublant. Mais ce qui est vrai dire encore plus
inquitant, cest que ce type de gestes proprement scandaleux passent
compltement inaperus, nattirent plus gure lattention de limmense
majorit des catholiques, hbts et assoupis, largement imbus de la
pense rvolutionnaire qui mine la Foi et affaiblit le sensus fidei
des croyants, pntrs jusqu la moelle de lidologie pluraliste,
cumnique, dmocratique et droit-de-lhommiste que leurs Pasteurs leur
servent toutes les sauces depuis plus dun demi-sicle, compltement
trangre au dpt de la Rvlation et qui est devenue le leitmotiv des
discours officiels de la hirarchie catholique depuis Vatican II.
Pour conclure cette partie, voici un petit extrait de ce que
Franois disait aux juifs dans une autre synagogue de Buenos Aires,
Bnei Tikva Slijot, en septembre 2007, lors de sa participation la
crmonie de Rosh Hashanah, le nouvel an juif : Aujourdhui, dans
cette synagogue, nous prenons nouveau conscience dtre peuple en
chemin (???) et nous nous mettons en prsence de Dieu. Nous faisons
une halte dans notre chemin pour Le regarder et nous laisser
regarder par Lui. On ne peut manquer de sinterroger : que vient
faire ici lemploi du pronom nous ? (mais dj, que vient-il faire
dans une synagogue !!!) Et que veut-il dsigner en utilisant le mot
Dieu ? En tout cas, ce mot, utilis dans ce contexte prcis, ne
saurait en aucun cas nommer Dieu le Pre, sans quoi les juifs ne
rejetteraient pas le Fils. En effet, Notre-Seigneur leur a dit : Si
Dieu tait votre Pre, vous maimeriez, car cest de Dieu que je suis
sorti et que je viens () Vous avez pour pre le Diable, et vous
voulez accomplir les dsirs de votre pre () Celui qui est de Dieu
coute les paroles de Dieu. Vous ncoutez pas, parce que vous ntes
pas de Dieu. (Jean 8, 42-47) Fait des plus tonnants, durant son
long discours prononc dans cette synagogue de Buenos Aires, celui
qui ntait alors que Monseigneur Jorge Bergoglio, Archevque de
Buenos Aires et Cardinal Primat de lArgentine, ne daigna pas
prononcer une seule fois le Saint Nom de Jsus
III. Franois et la lacit de lEtat. Il convient davoir prsent
lesprit que le principe de lacit est la pierre dangle de la pense
illuministe, celle par laquelle Dieu est banni de la sphre
publique, lEtat ne tenant plus compte de la loi divine ni du
magistre ecclsial dans lexercice de ses fonctions, agissant
dsormais de faon totalitaire car refusant de reconnatre toute
instance morale au-dessus de lui-mme susceptible de lclairer
intellectuellement et de lorienter moralement dans son action : loi
divine, loi naturelle, loi ecclsiastique. LEtat moderne entend
alors devenir absolument indpendant de toute transcendance dans son
action, la seule source de lgitimit reconnue par lui tant la volont
gnrale et, par consquent, la loi positive que les hommes se donnent
eux-mmes. La sparation de lEglise et de lEtat est laboutissement
logique de ce principe, selon lequel lEtat, cest--dire, la socit
politiquement organise, na pas rendre Dieu le culte public qui lui
est d, ni respecter la loi divine dans sa lgislation ni se
soumettre aux enseignements de lEglise en matire de foi et de murs.
Il va sans dire que cela na rien voir avec la lgitime autonomie
dont la socit civile jouit lendroit du pouvoir religieux dans sa
propre sphre daction, savoir, celle de la recherche du bien commun
temporel, sachant que celui-ci est essentiellement ordonn celle du
bien
Reconquista12 N 1 Oct 2013
-
commun surnaturel, savoir, le salut des mes : cest la doctrine
catholique traditionnelle de la distinction des pouvoirs spirituel
et temporel et de la subordination indirecte de ce dernier au
premier. La lacit soppose cet ordre naturel des choses et constitue
une machine de guerre en vue de la dchristianisation des
institutions, des lois et de la socit dans son ensemble. Le grand
artisan de la prtendue neutralit religieuse de lEtat, lidologue de
la non-confessionnalit du pouvoir politique est la franc-maonnerie,
ennemi jur de la civilisation chrtienne. Mais ladite neutralit nest
quun leurre, car le pouvoir temporel ne saurait en aucun cas se
passer dune instance morale o il puise les principes dordre moral
qui rgissent son activit. La Rpublique Laque nest neutre en matire
spirituelle et morale quen apparence, puisquelle reoit ses
principes de la Contre-Eglise, savoir, de la Franc-maonnerie : La
lacit est la pierre prcieuse de la Libert. La Pierre nous
appartient nous, maons. Nous la recevons brute, nous la taillons au
fil du temps, elle nous est chre parce quelle nous servira btir le
Temple idal, le futur heureux de lHomme dont nous voulons quil soit
le seul matre. (La lacit : 1905-2005, Edimaf, 2005, p.117, livre
collectif publi par le Grand Orient de France loccasion du
centenaire de la loi de sparation de 1905.) Cette prcision ayant t
faite, voyons la position de Franois lgard de cette question. Dans
un discours tenu au Brsil le 27 juillet dernier, durant les
dernires JMJ clbrs Rio de Janeiro, le nouveau Pape a fait rien
moins que lloge de la lacit et du pluralisme religieux, allant
jusqu qualifier les grandes traditions religieuses, qui exercent un
rle fcond de levain de la vie sociale et danimation de la dmocratie
(!!!) Le nombre derreurs philosophiques et thologiques contenus
dans ces quelques mots est tellement grand et leur gravit dune
telle envergure, quil faudrait de trs longs dveloppements pour en
faire le point. Mais nayant pas prsent le temps de le faire (et
peut-tre vous non plus de le lire !), pour tous ceux qui
souhaiteraient approfondir la doctrine catholique en la matire,
vous trouverez ci-dessous les liens renvoyant aux documents
pontificaux suivants : Mirari vos (Grgoire XVI, 1832), Quanta cura,
avec le Syllabus (Pie IX, 1864) ; Immortale Dei et Libertas (Lon
XIII, 1885 et 1888) ; Vehementer nos et Notre charge apostolique
(Saint Pie X, 1906 et 1910) ; Ubi arcano et Quas primas (Pie XI,
1922 et 1925) ; Ci riesce (Pie XII, 1953) Voici, en guise dexemple,
un passage de lencyclique Quas primas, par laquelle Pie XI
instituait le solennit du Christ-Roi : Les Etats, leur tour,
apprendront par la clbration annuelle de cette fte que les
gouvernants et les magistrats ont lobligation, aussi bien que les
particuliers, de rendre au Christ un culte public et dobir ses
lois. Les chefs de la socit civile se rappelleront, de leur ct, le
dernier jugement, o le Christ accusera ceux qui lont expuls de la
vie publique, mais aussi ceux qui lont ddaigneusement mis de ct ou
ignor, et punira de pareils outrages par les chtiments les plus
terribles, car sa dignit royale exige que lEtat tout entier se rgle
sur les commandements de Dieu et les principes chrtiens dans
ltablissement des lois, dans ladministration de la justice, dans la
formation intellectuelle et morale de la jeunesse. Pour ceux qui
nauraient pas le temps de lire tous ces documents, la lecture de
ceux qui sont souligns devrait suffire saisir lessentiel. La
lecture de ces textes du magistre permet de comprendre que lEtat
lac , prtendument neutre en matire religieuse, non-confessionnel ,
incomptent en matire religieuse , et autres sophismes semblables,
est uneaberration philosophique, morale et juridique moderne, une
monstruosit politique, un pur mensonge idologique qui bafoue la loi
divine et lordre naturel. La distinction (et non pas la sparation)
des pouvoirs temporel et spirituel est une chose, la prtendue
autonomie du temporel vis--vis de Dieu, de son Eglise, de la loi
divine et de la loi naturelle en est une autre : cela sappelle
lapostasie des Nations. Rejet de Dieu, de la Rvlation, du Magistre
de lEglise et enfin, des principes les plus lmentaires de loi
naturelle. Cette apostasie est le fruit mr des Lumires , de la
Franc-maonnerie, de la Rvolution dite Franaise et de toutes les
sectes infernales qui en sont issues (libralisme, socialisme,
communisme, anarchisme, etc.) Ce sont l les ennemis impitoyables de
Dieu et de son Eglise, qui ont atteint leur objectif diabolique de
dtruire de fond en comble la socit chrtienne et driger sa place la
cit de lhomme sans Dieu, crature dsormais enivre par lautonomie
fallacieuse et insense dont elle serait cense jouir lgard de son
Crateur : cest en cela que rside lessence de ce quil est convenu
dappeler la modernit , en dpit de ses visages varis et multiformes,
laquelle ne peut aboutir, terme, qu lavnement du royaume de
lAntchrist, figure eschatologique de lhomme impie qui rejette tout
ce qui est au-dessus de lui-mme et de sa propre volont souveraine,
savoir la Rvlation, lenseignement de lEglise, la loi divine et
enfin, en toute logique, et pour sa plus grande honte, la loi
naturelle elle-mme. Pensons, par exemple, ces vrais dlires, ces
aberrations proprement inimaginables que sont le mariage
homosexuel, ladoption homo-parentale , le droit lavortement, la
soi-disant industrie pornographique, lcole-sans-Dieu mais avec
lintervention du Planning-Familial et lenseignement officiel de la
thorie du genre, le droit au blasphme, et jen passePersonnification
effroyable de la crature qui prtend faire de sa libert, dsormais
considre comme absolue, la seule et unique source de la loi et de
la morale, crature imbue delle-mme et aveugle par son arrogance
drisoire qui entend en dfinitive prendre la place de Dieu. Quand je
dis que cest dans la prtention insense de la crature de se passer
de son Crateur que rside le trait essentiel de la modernit, je ne
veux bien entendu pas dire que tous les hommes qui au long de
lhistoire ont contribu dvelopper et incarner les principes recteurs
de la modernit sont tous des
De Rome... 13
-
ennemis conscients et dclars de Dieu, mais il se trouve que cest
l laboutissement logique de ce qui est la racine du mal moderne,
savoir, une attitude de repli de lindividu sur sa propre
subjectivit, double dun refus de reconnatre un ordre objectif qui
le dpasserait et auquel il devrait se soumettre, quil sagisse de la
connaissance des universaux, de lenseignement de lEglise, de lordre
surnaturel de la grce, de la Rvlation divine, de la primaut du bien
commun sur le bien individuel, etc. Ce sont l les multiples
facettes de ltat desprit moderne : nominalisme, volontarisme,
subjectivisme, individualisme, rationalisme, naturalisme,
libralisme, relativisme, utopisme, fminisme, homosexualisme, etc.,
dont la racine est toujours la mme : le sujet autonome voulant
smanciper de lordre objectif des choses, et dont la consquence
inluctable est le projet insens de chercher btir une civilisation
nouvelle qui, ayant exclu Dieu de la vie de la Cit, veut tout
fonder sur le libre arbitre souverain de lhomme, devenu la source
de toute lgitimit. Le principe de la lacit de lEtat en est la plus
parfaite incarnation et sa figure emblmatique. Le jour o vous
mangerez (le fruit dfendu) vos yeux souvriront et vous serez comme
des dieux qui connaissent le bien et le mal (Gn. 3, 5), suggrait le
Serpent Eve, laquelle, faisant preuve dune ouverture desprit
remarquable et dun sincre respect envers le lgitime pluralisme
religieux, trouva le dialogue avec son respectable interlocuteur
fort enrichissant. Vous connaissez la fin de lhistoire : Eve et
Adam finirent par en manger, se retrouvrent nus, furent punis par
Dieu et chasss du Paradis. Les vieilles nations europennes qui
conformaient la Chrtient en mangrent galement, les mets sappelant
cette fois-ci Droits de lHomme, Dmocratie et Lacit. Elles se
retrouvent nues prsent. Quant au chtiment, inluctable, il finira
par arriver, tt ou tard : Je vis monter de la mer une bte qui avait
dix cornes et sept ttes, et sur ses cornes dix diadmes, et sur ses
ttes des noms de blasphme () Il lui fut donn de faire la guerre aux
saints et de les vaincre. Il lui fut donn pouvoir sur toute tribu,
tout peuple, toute langue et toute nation. (Ap. 13, 1 et 7) Mais
lAntchrist, lhomme impie, le fils de perdition (2, Thes. 2, 3) sera
prcd par un faux prophte, singerie diabolique du rle de prcurseur
tenu jadis par Saint Jean-Baptiste disposant les esprits larrive
imminente du Messie : Puis je vis monter de la terre une autre bte.
Elle avait deux cornes, semblables celles dun agneau, mais elle
parlait comme un dragon. (Ap. 13, 11) Les deux btes, celle de la
mer et celle de la terre, lAntchrist et le Faux Prophte, sont
indissociables, tout comme le sont le pouvoir temporel et le
pouvoir spirituel dans la socit humaine. En rgime de Chrtient, les
deux pouvoirs coopraient en vue de faire respecter la loi divine
dans la socit. Mais dans le cas qui nous occupe, les deux pouvoirs
ont chang de signe et sont au service de Satan, la deuxime bte -le
pouvoir religieux prvaricateur- frayant la voie de la premire et
induisant les hommes se soumettre elle : Elle fait que la terre et
ses habitants se prosternent devant la premire bte. (Ap., 13,12) La
premire bte reprsente, en premier lieu, le pouvoir temporel
apostat, ennemi de Dieu, mais qui sera un jour dtenu par une
personne concrte, lAntchrist. La deuxime bte, de son ct, reprsente
le pouvoir religieux dvoy, la tte duquel se trouvera un jour aussi
une personne concrte, le Faux Prophte ou Antchrist religieux. Les
temps o lon verra ces prophties saccomplir, sont-ils proches ? Il
est difficile davoir des certitudes dordre concret dans ce domaine
et de donner une rponse catgorique ; en revanche, on peut affirmer
sans hsitation possible que lorsque le nouveau Pape fait lloge de
la lacit de lEtat, linstar de ses prdcesseurs rcents dans le
Pontificat et du magistre post-conciliaire, la ncessit de porter un
regard attentif sur les prophties apocalyptiques de Saint Jean que
nous venons dvoquer devient de plus en plus manifeste.
suivre dans le numro de Novembre...
Si vous le dsirez, nous vous enverrons la totalit de cette tude
au format pdf ou Word, sur simple demande de votre part l'adresse
suivante: [email protected] ailleurs, les rfrences
de ce document tant considrables, elles ne sont disponibles que sur
notre blog Reconquista et sur le fichier pdf.
Enfin nous vous rappelons que nous recherchons quelques
collaborateurs pour notre blog et notre bulletin.D'avance soyez
remercis de votre gnrosit pour notre combat.
Viva Cristo Rey!
14 Reconquista N 1 Oct 2013
-
Et la lumire luit dans les tnbres et les tnbres ne l'ont point
reue (St Jean I,5).
Quand le Divin Sauveur tait entour par la meute de loups des
pharisiens, comme ils essayaient de le coincer dans son discours,
Notre-Seigneur leur rpondit: Si je vous dis la vrit, pourquoi ne me
croyez-vous pas ? ... Je vous l'ai dit et vous ne me croyez pas :
les uvres que je fais au nom de mon Pre rendent tmoignage de moi,
mais vous ne croyez point, parce que vous n'tes pas de mes brebis
(St Jean X,25). . Saint Paul appelle Notre-Seigneur Gloriae
Splendor : le rayonnement de la gloire du Pre (Hbreux I,3) en qui
il n'y a aucun changement, ni ombre de changement , ni confusion.
Le Saint-Esprit relgue l'tat de confusion aux ennemis de Dieu qui
aiment et pratiquent le mensonge comme une punition pour avoir
refus obstinment la lumire de la vrit (Apoc. XXII,15) .
Ambigu dsigne quelque chose qui peut tre interprt de deux faons.
Lorsque ce langage est utilis dans le domaine de la foi, cela
provoque une immense confusion ! Saint-Pie X dans son encyclique "
Pascendi " expose la tactique du clerg moderniste qui a recours un
langage ambigu afin de prsenter ses pernicieuses nouveauts. Il
condamne cette ruse dlibre destine brouiller le sens d'une
doctrine, ou pire, conduire la perte de la foi !
De telles tactiques dviantes ont triomph dans tous les documents
du Concile Vatican II, comme Mgr Lefebvre en a lui-mme t tmoin et
Michael Davies le dit en les traitant de bombes retardement
liturgiques. Mgr Lefebvre fait rfrence ceci au cours du Concile
libral lorsque le moderniste Schillebeeckx lui-mme a crit : Nous
savons trs bien ce que nous faisons en plaant des PHRASES
EQUIVOQUES dans les schmas du Concile. Nous procderons partir de l
APRES le Concile [ Les majuscules sont de moi ]. Rcemment, un
archevque moderniste, le cardinal Kasper, a tmoign de cet usage
dlibr du double discours dans les documents du Concile. Il a dit:
Dans de nombreux endroits, les [ Pres conciliaires ] ont d trouver
des FORMULES DE COMPROMIS, o, souvent, les positions de la majorit
sont situes immdiatement ct de celles de la minorit, qui doivent
les limiter. Ainsi, les textes conciliaires eux-mmes ont un norme
potentiel de conflit, car ils ouvrent la porte une rception
slective DANS LES DEUX SENS [j'insiste par ces majuscules] .
Le langage ambigu est l'ambiance propice aux hrsies et au
modernisme ( la synthse de toutes les hrsies - Saint-Pie X ) pour
prendre racine et s'panouir. C'est pourquoi l'Eglise catholique
dans sa tradition dfend vigoureusement la scolastique, la
philosophie et la thologie de saint Thomas d'Aquin , et la langue
immuable du latin. Pour le clerg, fidle la tradition, la clart de
la doctrine est cruciale dans ce combat pour la foi et rien ne peut
tre plus rpugnant et odieux l'esprit catholique que l'utilisation
d'un langage ambigu. Il n'a pas sa place dans les crits, les
documents ou les sermons de tout catholique, en particulier des
prtres, des vques , .... et des papes !
Saint Athanase a vu l'ensemble de la foi catholique dpendre
d'une dipthongue grecque ! Tout l'avenir de la survie de la foi
catholique tenu deux lettres ! Le mot Homoousion signifiait : Le
Christ est de mme nature que le Pre ( c'est dire : consubstantiel
), et l' hrtique : Homoiousion du prtre Arius pouvait tre interprt
de deux faons diffrentes , catholique ou hrtique. Soit le Christ
est de MEME substance, ou de substance SEMBLABLE A CELLE du Pre.
Combien de martyrs sont morts pour dfendre la vrit de la doctrine
catholique claire de homoousion ! Les mots, comme le verre qui
dtient le vin, dtiennent le sens des choses. Si le verre est bris
ou fissur, le vin est perdu. De mme, l'utilisation abusive des mots
peut briser ou modifier le sens des mots .
Venons-en aux faits de la crise actuelle dans la Tradition. Au
moment du Concile Vatican II, les libraux ont d inventer des
chappatoires dans les documents pour rendre possible leur dsir que
l'Eglise se compromette et soit accepte par le monde . N'est-il pas
moins vrai que les esprits libraux dans la tradition voulaient
compromettre la clart du langage afin de devenir plus acceptables
par l'glise conciliaire ? Cela est devenue officiel en Juillet 2012
avec une toute nouvelle orientation de normalisation avec la Rome
moderniste. Ignorant les avertissements et la direction du
fondateur (qui a une grce d'tat spciale en tant fondateur !) , les
chefs de la Fraternit Saint-Pie X ont d redfinir la conversion de
Rome , faire une fausse sparation entre les principes de prudence
et les principes de la foi dans l'application des questions de
normalisation canonique avec la Rome moderniste, et
Le langage ambigu, sables mouvants du diable...Abb David Hewko,
fsspx-mc *
La Rsistance 15
-
utiliser un langage ambigu pour atteindre leurs objectifs . Pour
dmontrer cela, essayez de comprendre ce que certains des textes et
des interviews cits ci-dessous signifient vraiment :
1 . Beaucoup de choses que nous aurions condamnes comme issues
du Concile, en fait ne sont pas issues de lui mais de la commune
interprtation qu'on en a fait.... Le Concile prsente une libert
religieuse qui est en fait trs, trs limite. Trs limite. Dans nos
pourparlers avec Rome, ils ont clairement dit que signifier qu'il y
aurait un droit l'erreur ou un droit choisir sa religion, c'est
faux . (CNS interview du Suprieur gnral de mai 2012).
2 . Au sujet du Concile, lorsquon ma pos la question : Est-ce
que Vatican II appartient la Tradition ? , jai rpondu : Jaimerais
esprer quil en soit ainsi . ( propos du Suprieur Gnral, dans DICI
du 6-8-12 )
3 . La tradition est la transmission vivante de la rvlation
usque ad nos et l'Eglise dans sa doctrine, dans sa vie et dans son
culte perptue et transmet toutes les gnrations ce qu'elle est et
tout ce qu'elle croit. La tradition PROGRESSE dans l'Eglise avec
l'assistance du Saint-Esprit, non comme une nouveaut contraire,
mais grce une meilleure comprhension du depositum fidei. (Prambule
doctrinal, III, 3). [ majuscules idem]
4. Lentire Tradition de la foi catholique doit tre le critre et
le guide de la comprhension des enseignements du Concile Vatican
II, lequel son tour claire cest--dire approfondit et explicite
ultrieurement certains aspects de la vie et de la doctrine de
lEglise, implicitement prsents en elle ou non encore formuls
CONCEPTUELLEMENT. (Prambule doctrinal, III, 4). [ majuscules
idem]
5. Nous dclarons reconnatre la validit du Sacrifice de la Messe
et les Sacrements ... LGITIMEMENT promulgus par les papes Paul VI
et Jean-Paul II (Prambule doctrinal, III, 7). [ majuscules idem]
.
6. A propos de la rponse que j'ai envoye (...) Rome. (...)
D'aprs ce que je peux savoir de sources prives, j'ai l'impression
que cela convient. Chez nous je pense qu'il faudra l'expliquer
comme il faut, parce qu'il y a (dans ce document) des expressions
ou des dclarations qui sont tellement sur la ligne de crte que si
vous tes mal tourns ou selon que vous mettez des lunettes noires ou
roses, VOUS LES VOYEZ COMME CECI OU COMME CELA, donc, il faudra
qu'on vous explique bien que cette lettre ne change absolument rien
notre position..., mais que si on veut la lire de travers, on
arrivera la comprendre de travers. (Suprieur gnral de la FSSPX,
Brignoles, mai 2012 - Nouvelles de Chrtient n135).
7 . Quil soit not au passage que NOUS NAVONS PAS CHERCHE un
accord pratique. Cela est faux. Nous navons pas refus a priori,
comme vous le demandez, de considrer loffre du pape. Pour le bien
commun de la Fraternit, nous prfrerions de loin la solution
actuelle de statu quo intermdiaire, mais manifestement, Rome ne le
tolre plus ( Lettre du Suprieur gnral et de ses deux adjoints, date
du 14 Avril 2012).NB : Le Prambule doctrinal pour un accord
pratique a t envoy le lendemain!
Comment est-il possible que des personnes formes rfuter le
Modernisme et dnoncer la tactique des modernistes puissent
ventuellement recourir l'utilisation de ces mmes moyens pour
atteindre leur nouvel objectif; d'tre reconnus tels que nous sommes
et d'obtenir que justice soit faite de peines injustes? Qu'est-il
arriv la primaut de la foi ? Qu'est-il arriv au pas d'accord avant
que Rome ne se convertisse la tradition ? Qu'est-il arriv la preuve
de Mgr Lefebvre pour savoir si le moment tait venu de la conversion
de Rome, savoir la profession de tous les enseignements et des
condamnations papales du Concile de Trente Humani Generis de Pie
XII? Quelques miettes de reconnaissance certains aspects de la
tradition sont loin d'tre des preuves de la conversion de Rome !
Summorum Pontificum et la soi-disant leve d'excommunications qui
n'ont jamais exist, ne sont que des tactiques et des manuvres -
c'est ainsi que Mgr Lefebvre lui-mme nommait d'autres supposs
changements de la part du Saint-Sige - et ne sont rien d'autre que
des tentatives pour prcipiter la FSSPX dans l'glise conciliaire.
Encore et toujours, la preuve s'en trouve dans les consquences
qu'on observe chez toutes les communauts catholiques
traditionnelles qui ont fait des accords avec Rome. La preuve en
est l'inbranlable adhsion des autorits romaines Vatican II !
Les hommes de la Tradition ont-ils oubli les paroles divines de
l' unique Sauveur ; Prends ta croix et suis-moi ? Les dfenseurs du
dpt de la foi se sont-ils lasss de cette longue bataille ?
"Quand ceux qui sont choisis pour dfendre la Foi ne veulent plus
porter cette croix , et choisissent
Reconquista16
-
d'changer la rsistance et le sacrifice de soi pour le compromis
et la reconnaissance au nom d'une unit utopique, alors,
qu'advient-il de la vrit ? Qu'advient-il de la seule vraie foi ?
Qu'advient-il des mes?
Le Prambule doctrinal du 15 Avril 2012, OFFICIELLEMENT sign et
soumis Rome par les suprieurs de la Fraternit, est un tmoignage de
la volont de mener la lutte pour la foi travers des expressions
explicites de l'ambigut. Cette ambigut (similaire celle que
pratiquent des francs-maons, marranes et infiltrs de l'ennemi )
justifie la Rsistance ! Les faits parlent d'eux-mmes : depuis la
dclaration du chapitre gnral et ses 6 conditions, la lettre de
rponse aux 3 vques (14 Avril 2012) , et le fameux Prambule
doctrinal, il y a eu un affaiblissement de la doctrine, une perte
des mes et de la confusion. La crise devient plus svre . Une
clarification devient indispensable! " (Dom Daniel Joaquim Maria de
Santana, FBVM ) .
" Affirmer la vrit ! " disait Monseigneur aux jeunes prtres .
Pourquoi ? Parce que, comme Mgr Williamson a l'habitude de le dire:
La vrit tient debout toute seule. Saint-Jean l'appelle la victoire
qui triomphe du monde, c'est notre foi ! (1 Jn V: . 4) Il ne nous
appartient pas de la modifier ou de la moderniser, car elle ne
provient pas de nous, mais elle est le dpt sacr qui doit tre
transmis de gnration en gnration ( tradere signifie lguer , en
latin, d'o le mot tradition est driv). N'est-ce pas la gloire de la
Tradition catholique, qui, comme son fondateur sacr Lui-mme, est
toujours la mme, victoire sur les dmons et les hommes, sur les
hrsies, et toujours belle ? Jsus Christ, hier et aujourd'hui , et
le mme pour toujours! (Hbreux XIII, 8)
C'est sur le champ de bataille de la doctrine que les batailles
sont gagnes ou perdues , et c'est ce qui dcide de l'avenir , a
dclar le grand cardinal Pie de Poitiers. Si la Fraternit reprend
son ancienne dfense claire de la doctrine catholique, qui, son
tour, exige le rejet et la rpudiation publique de la langue de
compromis utilise dans certains documents rcents et interviews ,
alors Dieu pourra laisser la veilleuse allume. Sinon, on poursuivra
la voie du compromis vers les mchoires ouvertes du modernisme
conciliaire et de sa reconnaissance officielle au prix de la vrit
sans ambigut et au prix d'mes innombrables ! Que faire alors ? ...
Notre Seigneur a dit ceci : Je vous le dis, si eux se taisent, les
pierres crieront ! " ( Saint- Luc XIX: 40. ) La foi sera conserve,
mme si nous serons rduits une poigne !
Laissons au grand Mgr Lefebvre le mot de la fin au sujet des
libraux et de leur amour des mots ambigus - des sables mouvants du
diable !...
Les libraux catholiques nont cess de rpondre quils ont une
volont dorthodoxie gale celle des plus intransigeants. La
conciliation quils ont cherche nest pas thorique mais pratique. ils
en reviennent toujours cela. Ils nous disent : vous voyez, nous
sommes des pasteurs. Nous, nous sommes dans la ralit, nous sommes
des gens concrets, nous sommes des gens pratiques ! Quest-ce que la
pratique ? La pratique, cest lapplication des principes par la
vertu de prudence, ce nest pas autre chose. Quest-ce que la
pratique sil ny a plus les principes ? oui oui oui, nous sommes
daccord, nous avons le mme Credo que vous, etc. Oui, mais quand
nous sommes dans le monde alors l, il faut se mettre au niveau des
autres, se mettre avec les autres, sans quoi vous ne les
convertirez jamais. Erreur complte ! Les papes ont senti ce danger
de ces catholiques qui sont presque insaisissables parce quils
affirment lorsquon veut les saisir : Non, non, je suis daccord.
Mais aprs, ils font des pactes avec les ennemis de lEglise Ce sont
des tratres plus funestes que des ennemis dclars ils divisent les
esprits, dchirent lunit, affaiblissent les forces quil faudrait
runir toutes ensemble contre lennemi On vous le dira, cest vous qui
divisez, mais on ne peut pas diviser quand on sattache la vrit ceux
qui divisent sont ceux qui essayent de diminuer la vrit pour
sentendre avec tout le monde Ceux qui sont dans lerreur doivent se
convertir la vrit et non pas essayer de trouver un terrain dentente
entre la vrit et lerreur
( Mgr Lefebvre, confrence spirituelle, Ecne, janvier 1974).
* Traduction effectue pour le blog Reconquista.
La Rsistance 17
-
/ II. Il faudrait faire les distinctions absolument ncessaires
sur le magistre. Nous acceptons tout le magistre de lglise jusqu
Vatican II. Mais depuis, il y a un nouveau magistre, pour une bonne
part oppos au magistre antrieur. Nous ne pouvons donc pas dclarer
accepter ce nouveau magistre comme magistre de lglise. Ou bien nous
sommes avec ses prdcesseurs qui ont proclam la vrit de toujours,
qui sont en concordance avec lglise depuis les aptres jusquau Pape
Pie XII. Ou bien nous sommes avec le Concile et alors nous sommes
contre les prdcesseurs des papes actuels. Il faut choisir, il y a
un choix faire. Il est vident que la Tradition se trouve avec les
250 papes qui ont prcd le pape Jean XXIII et le concile Vatican II.
Cest clair. Ou alors lglise sest toujours trompe. Voil la situation
dans laquelle nous nous trouvons. Il faut tre ferme, clair, dcid et
ne pas hsiter. (Mgr Lefebvre, 14 mai 1989, in Vue de haut n. 13 p.
70). Cette distinction dautant plus importante que Benot XVI a
dclar son intention : Les problmes traiter maintenant sont
essentiellement de nature doctrinale, en particulier ceux
concernant lacceptation du concile Vatican Il et le magistre
post-conciliaire des papes On ne peut pas geler lautorit du
magistre de lEglise en 1962 et cela doit tre trs clair pour la
Fraternit. (10 mars 2009, in DC 2421, p. 319-320). Dautre part la
profession de foi de 1989 a toujours t refuse par notre Fondateur
parce quelle impose ladhsion Vatican II. / III, 1. Nous ne pouvons
pas accepter la doctrine de LG III. Mme compris la lumire de la
Nota prvia, le n. 22 de LG garde toute son ambigut car il laisse
encore entendre quil y a dans lglise un double sujet du primat et
ouvre ainsi la porte la ngation de lenseignement de Vatican I (DS
3054). Mgr Lefebvre a insist sur cette erreur loccasion de la
publication du nouveau code de 1983 (14 mai 1989, Vue de haut n. 13
p. 69-70). Ce III, 1 nvite pas une grave ambigut du fait quil
dclare accepter la fois lenseignement de Vatican I sur le primat du
pape et celui de Vatican II sur la collgialit, alors quil est au
moins srieusement contestable que ce soit possible. Et le saint
sige ne manquerait dy voir la possibilit et mme le devoir
dinterprter Vatican I en fonction de Vatican II. Mgr Lefebvre
naurait jamais sign les affirmations contenues dans ce n. Dans le
protocole de 1988 on ne trouve aucune allusion au ch. III de LG. /
III, 2 et 3. La tradition peut sentendre en trois sens (le sujet,
lacte et lobjet) et les modernes jouent sur lambigut de cette
pluralit de sens. Seule la Tradition au sens du sujet et de lacte
peut tre dite vivante, non la Tradition au sens de lobjet. Celle-ci
est immuable dans sa signification. Il eut mieux valu reprendre les
expressions de nos discussions doctrinales et ne parler que de
Tradition constante. Le serment anti-moderniste (DS 3548-3549)
rejette clairement la fausse notion de la nouvelle Tradition
vivante en voquant la vrit absolue et immuable de la Tradition
divine. Ces clarifications sont dautant plus indispensables que
Benot XVI dveloppe une ide fausse de la Tradition au sens
volutionniste. Dautre part dire que lglise perptue et transmet tout
ce quelle est et tout ce quelle croit nest pas sans ambigut. Dune
part parce que pour Benot XVI et Vatican II, le sujet fondamental
qui transmet la Tradition cest lglise au sens de Peuple de Dieu
tout entier, sujet vivant qui chemine travers lhistoire ; dautre
part parce que le magistre de lglise ne transmet pas ce que lglise
est et croit , il transmet conserve et dfend le dpt objectif de la
foi, reu du Christ et des aptres, lensemble des vrits rvles par
Dieu, gardant toujours le mme sens. Pour Benot XVI, lglise Peuple
de Dieu transmet sa croyance et il faut entendre par l une
exprience au sens immanentiste. Il vaudrait mieux dire que le
magistre de lglise enseigne avec autorit au nom de Dieu la
signification dfinitive et immuable de la vrit rvle, en recourant
des expressions normatives qui sont les dogmes.
Critique de la dclaration doctrinale prsente par Mgr Fellay le
15 avril 2012
la Congrgation pour la Doctrine de la Foi pour servir de base
doctrinale un ventuel accord pratique
Abb Benoit de Jorna, fsspxDirecteur du sminaire d'Ecne
Ce document est le support de l'intervention de M. l'abb B. de
Jorna au Chapitre Gnral de juillet 2012. Il a t distribu tous les
capitulants au dbut du Chapitre. Voir le commentaire de la
Sapinire, la suite de la critique.
Reconquista18 N1 Oct 2013
-
/ III, 4 et 5. Nous [Mgr Fellay] ne pouvons pas dire sans plus
de prcision que Vatican II claire, approfondit et explicite
certains aspects de la vie et de la doctrine de lglise. Car dans
lesprit de Benot XVI, Vatican II a voulu redfinir la relation entre
la foi de lglise et certains lments essentiels de la pense moderne.
Cela a conduit contredire ou remettre gravement en cause
lenseignement constant de la Tradition catholique sur plusieurs
points essentiels. La libert religieuse est en contradiction avec
la Tradition. Lcumnisme et la collgialit sont aussi en rupture avec
la Tradition. Rappelons ce que disait Mgr Lefebvre en 1978 : Nous
professons la foi catholique intgralement et totalementNous
rejetons et anathmatisons de mme tout ce qui a t rejet et
anathmatis par lgliseCest dans la mesure o les textes du concile
Vatican II et les rformes post conciliaires sopposent la doctrine
expose par ces papes davant Vatican II, et laissent libre cours aux
erreurs quils ont condamnes que nous nous sentons en conscience
obligs de faire de graves rserves sur ces textes et sur ces
rformes. (in Itinraires n. 233, mai 19 p. 108-109). Il faut redire
ce que notre fondateur a toujours rpt : dire que lon voit, que lon
juge les documents du concile la lumire de la Tradition cela
signifie videmment que lon rejette ceux qui sont contraires la
tradition, que lon interprte selon la Tradition ceux qui sont
ambigus et que lon accepte ceux qui sont conformes la Tradition.
(in Vue de haut n. 13, p. 57). Prcisions dautant plus ncessaires
que les autorits romaines jouent sur le mot tradition. Dans la
pense du Saint Pre et dans la pense du cardinal Ratzinger, si jai
bien compris, il faudrait arriver intgrer les dcrets du Concile
dans la Tradition, sarranger pour les y faire rentrer tout prix.
Cest une entreprise impossible. (in Vue de haut, n. 13, p. 57).
Nous ne pouvons pas laisser supposer quil serait possible et
ncessaire de concilier Vatican II et la Tradition ; nous perdrions
la libert de dnoncer les erreurs et serions mis dans la cage dore
des espaces de libert thologique dont parle Mgr Ocariz. / III, 7.
On ne peut se contenter daffirmer que le NOM est valide. La
nouvelle messe est mauvaise en soi. Elle reprsente une occasion de
pch dinfidlit. Cest pourquoi elle ne peut pas constituer matire
obligation pour sanctifier le dimanche. A lheure o Rome reconnat
les deux rites il est ncessaire de rappeler : au sujet de la
nouvelle messe, dtruisons immdiatement cette ide absurde : si la
nouvelle messe est valide, on peut y participer. Lglise a toujours
dfendu dassister aux messes des schismatiques et des hrtiques, mme
si elles sont valides. Il est vident quon ne peut participer des
messes sacrilges, ni des messes qui mettent notre foi en danger.
(in Troadec, Clovis 2005 p. 391) / III, 8. Nous avons toujours
refus le nouveau code de 1983. Il est imbu dcumnisme et
personnalisme, il pche gravement contre la finalit mme de la loi
(Mgr Lefebvre, Ordonnances de la FSSPX p. 4). De plus ce nouveau
code vhicule lesprit de la nouvelle ecclsiologie, dmocratique et
collgialiste.
Conclusion. Cette dclaration est donc profondment ambigu et pche
par omission contre la dnonciation claire et nette des principales
erreurs qui svissent encore lintrieur de lglise et dtruisent la foi
des fidles. Cette dclaration, telle quelle se prsente laisse
supposer que nous accepterions le prsuppos de lhermneutique de la
continuit . Un tel document, principe dun accord, rendrait celui-ci
ds son dpart quivoque et favoriserait toutes les drives
subsquentes.
Le document que vous allez lire a t distribu tous les membres du
Chapitre en juillet 2012.Son expos na provoqu aucune objection
daucun membre.M. labb de Jorna y prouve que la Dclaration de Mgr
Fellay ntait rien dautre que lhermneutique de la continuit de Benot
XVI.De plus ce document manifeste deux choses : La pourriture
intellectuelle de Mgr Fellay, pour reprendre une expression de M.
labb de La Rocque, en mme temps que sa malhonntet comme nous la rvl
M. labb Faure tmoin des faits :Aprs lexpos de M. labb de Jorna, M.
labb Pagliarani sest lev (probablement de concert avec la Maison
Gnrale) et a rompu le silence en faveur de Mgr Fellay par ces
termes : Chers confrres ! Nous nallons quand mme pas infliger une
gifle notre suprieur en exigeant de lui une rtractation ; cela se
fera implicitement par la Dclaration finale du Chapitre. Puis on
passa un autre sujet Laffaire tait close.On venait de manuvrer le
Chapitre. La Maison Gnrale venait de tromper les capitulants en
leur laissant croire que la Dclaration tait retire avec une
dsapprobation implicite de son auteur. Mgr Tissier fut tromp comme
les autres.Dans une lettre du 29 mars 2013, il raconte quil a t
conclu tacitement quil ny avait pas lieu dinsister sur ce sujet, vu
quil tait vident que le Suprieur gnral regrettait son faux pas et
tait rsolu ne pas le refaire. (B.O. n 251, Annexe la lettre
Circulaire n 2013-04)