Master Economie de l’Environnement de l’Energie et des Transports ; Parcours : Transport et Logistique Mémoire de fin d’études Mr : Nassreddine ELMAMMERI. Mai à Septembre 2017 Enseignant référant : Tuteurs de stage Mr Thierry BLAYAC Natacha GONDRAN, Vincent WAWRZYNIAC (Mines Saint-Etienne - UMR 5600 EVS) Jean-Pierre NICOLAS (LAET – ENTPE) Université de Montpellier Institut Henry FAYOL Faculté d’économie, Site Richter UMR 5600 Environnement Villes Sociétés Avenue Raymond Dugrand CS 79606 158 cours Fauriel– CS 62362 Montpellier42023 Saint-Etienne Cedex 2 2016-2017 Etude exploratoire sur l’incertitude et la sensibilité des mesures de la précarité énergétique des ménages
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Master Economie de l’Environnement de l’Energie et des Transports ;
Parcours : Transport et Logistique
Mémoire de fin d’études
Mr : Nassreddine ELMAMMERI.
Mai à Septembre 2017
Enseignant référant : Tuteurs de stage
Mr Thierry BLAYAC Natacha GONDRAN, Vincent WAWRZYNIAC
(Mines Saint-Etienne - UMR 5600 EVS)
Jean-Pierre NICOLAS (LAET – ENTPE)
Université de Montpellier Institut Henry FAYOL
Faculté d’économie, Site Richter UMR 5600 Environnement Villes Sociétés Avenue Raymond Dugrand CS 79606 158 cours Fauriel– CS 62362 Montpellier42023 Saint-Etienne Cedex 2
2016-2017
Etude exploratoire sur l’incertitude et la sensibilité des mesures de la précarité énergétique des ménages
1
Remerciements:
Je tiens à remercier toutes les personnes qui ont contribué au succès de mon stage et qui m’ont
aidé lors de la rédaction de ce rapport.
Tout d’abord, j’adresse mes sincères remerciements à mon maitre de stage, Mme Natacha
GONDRAN, maitre assistante GEO (Génie de l’Environnement et des Organisations), à
l’institut Henry FAYOL, Mines Saint Etienne, qui, tout au long du stage m’a conseillé, aidé et
accompagné lors de mes missions.
Je tiens à exprimer mes vifs remerciements à Mr Jean-Pierre NICOLAS, Chargé de Recherche
CNRS au Laboratoire Aménagement Economie de Transport (LAET, Université de Lyon) à Mr
Vincent WAWRZYNIAC et Mr Esperan PADOUNOU pour leurs aides, supports, conseils qui
ont permis d’enrichir mon travail pendant toute la période de stage. Je remercie également tous
les salariés de l’institut Henry FAYOL à l’école des Mines de Saint Etienne pour leur accueil
inoubliable.
Mes remerciements vont également à Mr Thierry BLAYAC, notre responsable et mon
encadrant à l’université de Montpellier, qui, par ses conseils, m’a permis de trouver ce stage et
qui s’est assuré de son bon déroulement.
Ce travail a été réalisé grâce au soutien financier du LABEX IMU (ANR-10-LABX-0088) de
l'Université de Lyon, dans le cadre du programme "Investissements d'Avenir" (ANR-11-IDEX-
0007) géré par l'Agence Nationale de la Recherche (ANR)
Enfin, j’adresse mes plus sincères remerciements à ma famille et mes amis qui, par leurs prières
et encouragements, m’ont permis de surmonter tous les obstacles.
2
Résumé :
La précarité énergétique est une préoccupation croissante en France. À la suite de la hausse des prix de l'énergie qui a débuté en 2004, le problème de l'accessibilité énergétique pour les ménages à faibles revenus est entré dans le débat politique avec la loi «Grenelle» en 2007. Nous étudions l’ampleur de la précarité énergétique des ménages dans trois territoires : Saint-Fons, Trièves et le Rovaltain. Après, nous caractérisons les ménages vulnérables selon l’indicateur BRDE (Bas Revenu Dépenses Elevées). Les modèles économétriques sont utilisés pour analyser quels facteurs influencent la probabilité qu’un ménage soit en situation de précarité énergétique selon ses trois aspects (logement, mobilité et résidentiel), ces estimations sont faites à partir de la base des données GEOVEHM. L'étude indique que la proportion de ménages précaires et leurs caractéristiques diffèrent considérablement en fonction de la mesure de la pauvreté énergétique choisie. Les résultats économétriques montrent que la probabilité de tomber en situation de précarité est plus élevée pour ceux qui vivent seuls, louent leur maison, habitent dans des maisons moins performantes et qui sont dépendants de leur voiture personnelle.
Mots clés : précarité énergétique, vulnérabilité, modèle logit
Abstract:
Fuel poverty is a growing concern in France. Following the hike in energy prices that started in 2004, the problem of energy affordability for low-income households entered the political debate with the « Grenelle » law in 2007.We are studying the extent of household fuel poverty in three territories: Saint Fons, Trièves and Rovaltain. After that, we characterize vulnerable households according to the LIHC (Low Income High Cost) indicator. Econometric models are used to analyze which factors influence the probability of a household being in a fuel poverty situation according to its three aspects (housing, mobility and residential), these estimates are made from the GEOVEHM database. The study indicates that the proportion of precarious households and their characteristics differ considerably depending on the measure of energy poverty chosen. The econometric results show that the likelihood of falling into a precarious situation is higher for those who live alone, rent their house, live in less efficient houses and who are dependent on their personal car.
Keywords: Fuel poverty, vulnerable households, poverty indicators, logit model
Table des matières ................................................................................................................................... 3
Table des figures ..................................................................................................................................... 4
Liste des tableaux .................................................................................................................................... 4
1.1. Les différentes sources de précarité : .................................................................................... 10
1.2. Indicateurs de précarité énergétiques : .................................................................................. 12 Le taux d’effort énergétique « the “10% ratio approach” »................................................... 13 Le « after fuel poverty approach »: ....................................................................................... 14 Le BRDE (bas revenu, dépenses élevées) : ........................................................................... 15
CHAPITRE 2 : Estimation du profil des ménages en situation de précarité énergétique ..................... 18
1.1. Analyse descriptive de la précarité énergétique sur les données GEOVEHM pour Saint Fons, le Trièves et le Rovaltain : ..................................................................................................................... 19
1.1.1. Les données : ....................................................................................................................... 19 1.1.2. Territoires concernés par l’étude : ....................................................................................... 21 1.1.3. Distributions des taux d’effort dans les trois zones : ........................................................... 24
1.2. Étude économétrique : le modèle Logit ...................................................................................... 26 1.2.1. Le modèle dichotomique : ................................................................................................... 26 1.2.2. Spécification linéaire des variables endogènes dichotomiques : ......................................... 26 1.2.3. Les modèles probit et logit : ................................................................................................ 29 1.2.4. Estimation par Maximum de Vraisemblance : .................................................................... 30 1.2.5. Tests de validité du modèle : ............................................................................................... 31 1.2.6. Le modèle logistique sous R : ............................................................................................. 32
CHAPITRE 3 : Identification des variables influençant la précarité des ménages ............................... 35
3.1. Le modèle estimé : ..................................................................................................................... 36
3.2. Sélection des variables : ............................................................................................................. 36
3.3. Résultats pour la précarité énergétique liée au logement : ......................................................... 37
3.4. Résultats pour la précarité énergétique liée à la mobilité : ......................................................... 42
3.5. Résultats pour la précarité énergétique totale (logement + mobilité) : ....................................... 43
Figure 1. Evolution des dépenses énergétiques des ménages selon le prix des énergies. ........ 11
Figure 2. Schéma du principe de fonctionnement général de la base de données ONPE ........ 20
Figure 3. Déciles des revenus des ménages de StFons ............................................................ 21
Figure 4. Déciles des revenus des ménages du Rovaltain ........................................................ 22
Figure 5. Déciles des revenus des ménages du Triéves ........................................................... 23
Liste des tableaux
Tableau 1. Les différents indicateurs de la précarité et les seuils correspondants ................... 17 Tableau 2. Déciles de revenu disponible des ménages à Saint-Fons ....................................... 21 Tableau 3. Déciles de revenu disponible des ménages au Rovaltain ...................................... 22 Tableau 4. Déciles de revenu disponible des ménages au Triéves ........................................... 23 Tableau 5. Taux de précarité énergétique dans les trois zones selon les indicateurs monétaires : ................................................................................................................................................. 25 Tableau 6. Variables sélectionnées pour l'étude ....................................................................... 37 Tableau 7. Probabilité d’être en situation de précarité à St-Fons : .......................................... 38 Tableau 8. Probabilité d’être en situation de précarité au Triéves: .......................................... 39 Tableau 9. Probabilité d’être en situation de précarité à Rovaltain: ........................................ 40
5
Contexte :
Avec l'augmentation des prix de l'énergie à partir de 2004, la problématique de précarité
énergétique des ménages à faible revenu est entrée dans le débat politique. Les autorités
territoriales sont de plus en plus intéressées par les conséquences sociales de la transition
énergétique. La relation entre la forme urbaine et la mobilité quotidienne des personnes est
souvent établie pour pouvoir prendre en compte simultanément les coûts de la mobilité
quotidienne et les coûts du logement dans les approches de mesures de la précarité énergétique.
Ainsi, le choix de la localisation résidentielle des ménages et de leurs efforts budgétaires pour
être motorisés est basé essentiellement sur cette relation.
La vulnérabilité énergétique est donc expliquée par des caractéristiques socioéconomiques des
ménages, mais aussi par des facteurs spatiaux, tels que la localisation résidentielle des ménages,
la dépendance automobile et l'accessibilité aux transports publics.
En France et depuis 2000, plusieurs études ont considéré la notion du coût résidentiel pour
comprendre et mesurer la vulnérabilité énergétique des ménages. Plusieurs bases de données
ont été construites, permettant de mieux repérer les ménages en difficulté du fait de leurs
dépenses énergétiques ; la base de données GEOVEHM de l’Observatoire National de la
Précarité Energétique (ONPE) en est une. Elle est en effet aujourd’hui considérée comme la
seule à permettre une analyse désagrégée au niveau des ménages croisant à la fois des
informations sur leur mobilité quotidienne et leur logement, même si d’autres bases de données
existent dans ce domaine de recherche1.
Dans ce contexte, le projet RESILIENCE s’inscrit dans une démarche qui croise à la fois les
problématiques liées au processus de précarisation énergétique et aux modalités d’actions
publiques autour de cette question.
L’objectif principal du projet est de répondre aux enjeux de politiques publiques liées à la mise
en œuvre d’actions transversales de prévention et de lutte contre ce phénomène de vulnérabilité
énergétique.
1Il existe notamment deux autres sources de données, avec d’une part une base issue de l’enquête nationale PHEBUS (2014), et d’autre part quelques bases des enquêtes ménages déplacements locales qui ont recueilli des informations sur les coûts du logement (Aix-Marseille 2009 et Toulouse 2013). Cependant, les unes comme les autres fournissent moins d’information que GEOVEHM.
6
L’équipe du projet regroupe 4 chercheurs membres d’IMU (Intelligence des Mondes Urbains)
issus de trois laboratoires de recherche impliqués dans le labex (EVS, LAET, Triangle), ainsi
que trois partenaires praticiens (Agence d’urbanisme, Auvergne-Rhône-Alpes Énergie
Environnement, association VIGS - Ville Innovante et Gestion des Savoirs).
Notre étude fait partie de ce projet RESILIENCE, elle consiste à exploiter la base de données
GEOVEHM, afin d’étudier l’ampleur de la précarité énergétique des ménages dans les
territoires retenus par le projet et de faire ressortir le profil d’un ménage précaire selon ses
caractéristiques socio-économiques ainsi que les caractéristiques de son logement dont dispose
GEOVEHM.
7
Introduction :
La définition de la précarité énergétique est importante pour la formulation des stratégies
(politiques) afin de déterminer l'ampleur et la nature du problème, en surveillant les progrès et
en ciblant une stratégie de lutte et de prévention.
Si le Royaume-Uni a été le premier pays à définir la précarité énergétique, ce phénomène s’est
imposé depuis comme un sujet de préoccupation majeur dans de nombreux pays européens. La
France a intégré dans la loi de 12 juillet 2010 2 portant engagement national pour
l’environnement la définition suivante : « Est en situation de précarité énergétique une
personne qui éprouve dans son logement des difficultés particulières à disposer de la fourniture
d’énergie nécessaire à la satisfaction de ses besoins élémentaires en raison de l’inadaptation
de ses ressources ou de ses conditions d’habitat ». Cette définition recoupe des situations
diverses qu’il convient d’éclairer.
Par simple lecture de cette définition, nous constatons qu’elle ne prend pas en considération la
précarité énergétique liée aux déplacements des personnes.
Dans notre travail, nous essayons d’introduire cette dimension et d’étudier la précarité
résidentielle (logement + mobilité) des ménages.
La précarité énergétique fait référence à trois notions imbriquées : la situation sociale et
économique d’un ménage (conjoncturelle ou structurelle), l’état de son logement et de sa qualité
thermique et sa fourniture d’énergie (accès, coûts, qualité) (Charlier et al., 2015).
Parmi les différents ménages, les ménages précaires se différencient selon le poids de leurs
dépenses liées au logement ou à celle liées à leurs logements et aux transports.
Selon Energie Demain [2010]3, parmi les ménages doublement précaires, seraient davantage
concernés les actifs accédant à la propriété, habitant dans des logements construits après 1975,
et surtout dans le périurbain. Quant aux précaires énergétiques de par leur logement, les «
retraités » seraient davantage concernés, habitant des logements anciens aux moindres
performances thermiques.
57% des ménages précaires énergétiques de par leur logement auraient 60 ans et plus contre
31% de ménages doublement précaires. Dans ce dernier cas, ce sont les ménages de 40-59 ans
qui sont les plus précaires. Les ménages doublement précaires habiteraient à 56% dans des
2Loi n° 2010-788 du 12 juillet 2010 portant engagement national pour l'environnement (1) dite GRENELLE2, disponible sur : https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000022470434 3 Premiers repères quantitatifs et qualitatifs de la situation des ménages et des territoires dans la région Rhône-Alpes. ADEME 2015 P.11
8
logements datant d’avant 1975 ; contre 81% de ménages précaires uniquement énergie
logement.
Face à ces constats, un engagement national contre la précarité énergétique a été lancé par les
pouvoirs publics en janvier 2010 (ONPE, 2014). A la croisée de la politique sociale et de la
politique environnementale, la précarité énergétique est devenue progressivement une
problématique importante.
Cette étude poursuit un double objectif : i) fournir des éléments généraux de définition de
précarité énergétique et les appliquer aux cas des trois zones de la région Auvergne Rhône-
Alpes à savoir le Trièves, Saint Fons et le Rovaltain, en s’appuyant sur la base de données
GEOVEHM ; ii) Estimer économétriquement les profils des ménages précaires on se focalisant
sur les indicateurs monétaires de la précarité.
Schématiquement et à l’issue de ce travail, on pourra répondre aux questions suivantes : quelle
est l’ampleur du phénomène de précarité énergétique dans les trois zones selon l’indicateur
utilisé ? Quels sont les facteurs de risques de la précarité énergétique, tant en termes de
caractéristiques sociodémographiques de ménages qu’en termes de caractéristiques du
logement et des déplacements effectuées ?
9
CHAPITRE 1 : QU’EST-CE QUE LA PRECARITE
ENERGETIQUE ?
10
Définir et mesurer la précarité énergétique :
La lutte contre la précarité énergétique est à la fois une tâche complexe et coûteuse - trois
milliards d’euros sont dépensés chaque année dans sa seule dimension logement (Erard et al.
2015).
Cette complexité est venue essentiellement d’un double problème de qualification et de
quantification de ce phénomène comme le montrent Erard et al. dans leur article [La précarité
énergétique face au défi des données, 2015] :
« Qualification difficile, car le concept désigne un phénomène protéiforme à la croisée d’enjeux
sociaux, économiques et énergétiques. Et quantification difficile, car les données disponibles
sont de formes diverses et produites par de multiples acteurs. Des difficultés de fiabilité,
d’homogénéité, d’accès et de renouvellement des données se posent donc dans la définition et
la mise en œuvre des politiques publiques de lutte contre la précarité énergétique. Ces
préoccupations ont émergé d’une manière relativement récente dans les débats politiques ».
Parmi les définitions les plus larges de ce concept, on trouve celle de Reddy (2000) qui a défini
la précarité énergétique comme : «The absence of sufficient choice in accessing adequate,
affordable, reliable, high quality, safe an environmentally benign energy services to support
economic and human development ». Dans cette définition, Reddy lie de manière extrêmement
forte le développement économique et l’accès à l’énergie, dans la mesure où l’accès limité à
l’énergie prive les individus de possibilités d’accès aux autres biens fondamentaux tels que
l’éducation, la santé, la participation à la vie politique et sociale.
Cette dimension plus large de la précarité énergétique est utilisée dans la littérature appliquée
dans les pays en développement. Dans les pays industrialisés, le concept de précarité
énergétique se concentre plutôt sur le domaine de la consommation énergétique que ce soit dans
l’habitat ou dans la mobilité (Charlier et al. 2015). Il s’est imposé comme une question
prioritaire dans les débats politiques et économiques et notamment avec le développent du
projet EPEE [2006-2009]4.
1.1. Les différentes sources de précarité :
Les causes de la précarité énergétique sont multiples et complexes, mais le phénomène peut
s’expliquer principalement par l’accumulation de plusieurs facteurs : i) de mauvaises conditions
d’habitat, ii) une tendance à la hausse des prix des différentes énergies, et iii) un faible revenu
du ménage.
4 European Fuel Poverty and Energy Efficiency
11
Souvent la relation de cause à effet entre la pauvreté économique et la précarité énergétique a
été établie dans la littérature sur ce concept.
Bouzarovsky (2012) souligne que la population vulnérable économiquement est plus exposée
à l’inconfort thermique, aux difficultés monétaires liées à l’effort financier conséquent à
consentir pour chauffer son habitat et aux variations du coût de l’énergie. Ce constat nous laisse
dire que les ménages maximisent leurs utilités en termes de confort énergétique sous contrainte
de leurs fonctions budgétaires, or les ménages économiquement défavorisés sont contraints à
dépenser des sommes importantes pour tenter d’atteindre un niveau de confort minimal.
Un autre facteur qui pourra causer une situation de précarité/vulnérabilité énergétique est celui
de la hausse des prix de l’énergie. Si un ménage est en situation de précarité énergétique, en cas
de hausse des prix de l’énergie, ses dépenses en matière d’énergie prennent alors une part plus
importante dans le revenu dont il dispose.
Dans le graphe ci-dessous, on peut voir l’évolution des budgets des ménages consacrés à
l’énergie:
Source : SOeS, bilan de l’énergie 2010 ‐ 2015
Ce graphique doit être interprété dans le contexte particulier de l’année de 2013, car à partir de
cette année-là, les prix ont connu une diminution après avoir progressé entre 2009 (année de la
crise financière) et 2013.
Figure 1.Evolution des dépenses énergétiques des ménages
12
En 2014, les prix ont diminué grâce –selon les spécialistes- à l’augmentation de la production
américaine liée au gaz et au pétrole de schiste et la politique pétrolière de l’Arabie Saoudite.
Ainsi, en janvier 2016, d’après l’Insee, le prix du baril de Brent était au plus bas depuis
décembre 2003.
En conséquence, après avoir progressé de manière continue entre 2009 et 2013, le budget des
ménages consacré aux dépenses d’énergie s’est replié en 2014 et 2015.
Le niveau des prix apparait alors commun des ressorts du phénomène de la précarité
énergétique.
1.2. Indicateurs de précarité énergétiques :
La précarité énergétique est un problème sérieux à partir de trois grandes perspectives: la
pauvreté économique; la santé et le bien-être; la réduction des émissions de CO2 et les
économies d'énergie (Hills, 2011). Ce phénomène a plusieurs causes qui sont presque toujours
combinées: logements à forte consommation d'énergie, hausse des prix d’énergie et faibles
revenus. Bien qu'il existe un accord large sur cette notion, sa mesure diffère considérablement,
ce qui entraîne des implications importantes en termes de représentation de l'ampleur de la
précarité énergétique, et en termes de caractéristiques des ménages précaires.
Par conséquent, de nombreux débats se concentrent sur la mesure de la précarité compte tenu
des difficultés potentielles pour identifier un seul indicateur qui permettra de capturer de
manière satisfaisante toutes ces dimensions.
En France, l’Observatoire National de la Précarité Energétique (ONPE [2014]) propose une
typologie permettant de classer les indicateurs de précarité selon trois approches :
i) L’approche par l’économie de la consommation : selon laquelle on identifie les
ménages consacrant une part jugée trop importante de leur revenu dans les dépenses
énergétiques destinées à l’habitat ou à la mobilité.
ii) L’approche par le ressenti d’inconfort dans le logement : les ménages identifiés
selon cette approche sont ceux qui déclarent souffrir du froid ou d’humidité dans
leur logement.
iii) L’approche par la privation : on comptabilise ici les ménages ayant des dépenses
réelles d’énergie inférieures aux dépenses théoriques pour accéder à un confort
standard dans leurs logements.
Dans notre étude, on se focalise sur l’approche par l’économie de la consommation pour
mesurer l’ampleur de la précarité énergétique et identifier ensuite les caractéristiques des
13
ménages précaires. Elle se base sur l’effort financier (monétaire) réalisé par le ménage pour se
chauffer. Trois indicateurs relèvent de cette logique :
- Le taux d’effort « the “10% ratio approach” »
- Le « after fuel poverty approach »
- Le BRDE (bas revenus, dépenses élevées) ou LIHC (« Low Income High Costs »)
Le taux d’effort énergétique « the “10% ratio approach” »
Le calcul de cet indicateur s’obtient en divisant les dépenses consacrées à l’énergie par le revenu
disponible du ménage, ce dernier a été appliqué aux périmètres du logement, de la mobilité et
Selon cet indicateur, les ménages sont considérés en situation de précarité énergétique si leur
taux d’effort énergétique dépasse le seuil de 10%5 i.e. lorsqu’ils consacrent plus de 10% de
leurs ressources aux dépenses énergétiques.
Remarque :
Il est à noter que dans le cas où on ajoute aux dépenses énergétiques d’autres dépenses non
énergétiques liées au logement et/ou à la mobilité, on obtient un autre indicateur qui se nomme
le Taux d’Effort (TE) :
=Dépenses énergétiques Logt + Coût du logt
Revenu imposable − Impôts sur le revenu + Aides
=Dépenses énergétiques Mob + Autres dépenses Mob
Revenu imposable − Impôts sur le revenu + Aides
5 Seuil fixé par les britanniques en 1988 : il correspond au double de la médiane des dépenses de chauffage en Grande Bretagne à cette époque (Boardman, 2012)
14
=Dépenses énergétiques Logt et Mob + Coût du logt + Autres dépenses Mob
Revenu imposable − Impôts sur le revenu + Aides
Cet indicateur TEE est celui utilisé par l’Union Européenne pour estimer la précarité
énergétique et pour faire des comparaisons internationales. Cependant ce ratio relativement
simple à estimer fait l’objet d’un certain nombre de critiques :
On reproche à cette approche de ne pas prendre en considération les ménages qui restreignent
volontairement leurs consommations énergétiques en se chauffant le moins possible. A
contrario ce taux peut concerner des ménages avec des niveaux de vie plus élevés. Par
conséquent, un nombre important de ménages à revenu élevé ont été considérés comme
précaires selon cette mesure (Hills, 2011 ; Moore, 2012).
Afin de corriger ces biais, certains auteurs ont proposé de considérer les dépenses requises à la
place des dépenses réelles pour atteindre un niveau de confort adéquat. L'avantage de se
concentrer sur les dépenses requises (nécessaires) plutôt que réelles, est que cela permet de tenir
compte de la sous-consommation (Dubois, 2012).
Certains experts ont critiqué la manière dont est calculé le revenu dans cette mesure. En effet,
ce taux est calculé à partir de revenus avant l’extraction des coûts de logement/mobilité alors
qu’il devrait être mesuré après les coûts du logement (After House Costing) / mobilité pour
donner une image plus fine sur le revenu d'un ménage et donc le caractère abordable ou non
des factures d’énergie, étant donné que les coûts du logement sont habituellement satisfaits
avant d'autres types de consommation (Hills, 2011 ; Moore, 2012).
Etant donné que sur le plan géographique, les coûts du logement sont très variables, l'estimation
des revenus avant l’extraction des coûts de logement (BHC) peut produire des estimations
trompeuses de l'étendue et de la répartition spatiale de la pauvreté énergétique.
Le « after fuel poverty approach »:
Afin d’identifier les ménages à faible revenu, nous pouvons utiliser une mesure plus large de la
pauvreté énergétique à l'aide d'indicateurs traditionnels issus de la pauvreté monétaire. Ces
indicateurs reviennent à mesurer l’incidence des dépenses énergétique sur le revenu résiduel du
ménage et sur son positionnement relativement au seuil de pauvreté (60% de revenu médian).
Selon cette méthode, les ménages dont le revenu équivalent après les coûts du logement (HC)
et les coûts d’énergie (FC) sont inférieurs au seuil, sont classés comme étant précaires
15
énergétiquement. Cette approche est basée sur les travaux présentés par Hills (2011) et Moore
(2012)6.
= ( − − )
< 60% ( ( − − )
Cette approche identifie les ménages en situation de pauvreté économique (monétaire) et dont
la situation est aggravée par les coûts d’énergie. Cependant, dans le cadre de cet indicateur,
presque tous les ménages à très faible revenu sont classés comme étant des précaires
énergétiquement, peu importe leurs besoins en énergie. Cette approche ne reflète pas
correctement la nature distincte de la précarité énergétique, mais donne plutôt une idée de la
notion plus large de précarité.
Le BRDE (bas revenu, dépenses élevées) :
Le rapport Hills (2011-2012) recommande d'adopter un nouvel indicateur de l'ampleur de la
précarité énergétique: l'indicateur « Bas revenu-dépenses élevées » (LIHC, Low Income - High
Cost en anglais, ou BRDE en français). Cet indicateur identifie les ménages qui ont une
combinaison de faible revenu et de coûts relativement élevés en établissant deux seuils
spécifiques :
Le seuil de revenu est le même que pour l'approche «after fuel poverty approach ». Cela
correspond aux mesures officielles de la pauvreté.
Le seuil du coût de l'énergie est basé sur la médiane des dépenses requises pour tous les
ménages.
Par conséquent, les ménages dont les revenus sont inférieurs aux seuils de 60% du revenu
médian et qui ont des dépenses énergétiques supérieures au niveau médian sont classés
énergétiquement précaires. Cependant, cette approche ne donnera pas une identification précise
des ménages qui sont poussés dans la pauvreté en raison des coûts d’énergie. En outre, la
fixation du seuil des dépenses énergétiques à la médiane est essentiellement arbitraire
(Legendre et Ricci, 2015).
BRDE par m² Logement :
Dépenses énergétiques élevées = dépenses énergétiques de Logement> médiane nationale des dépenses énergétiques de logt (pondérée par la superficie du logement en m²)
6 Legendre et Ricci [2015] dans leur article “Measuring fuel poverty in France: which households are the most vulnerable?” ont choisi cette approche pour caractériser les ménages les plus précaires en France.
16
Revenus faibles = revenu – impôts + Aides - coût du logt – dépenses énergétiques du logement < 60% de la médiane de [revenu – impôts + Aides – coûts du logt] (pondérée par UC)
BRDE par UC Logement :
Dépenses énergétiques élevées = Dépenses énergétiques de Logement>Médiane nationale des dépenses énergétiques de logt (pondérée par UC) Revenus faibles = Revenu – Impôts + Aides - Coût du logement – Dépenses énergétiques du logement < 60% de la médiane de [revenu – impôts + Aides – coûts du logt] (pondérée par UC)
BRDE Mobilité :
Dépenses énergétiques élevées = Dépenses énergétiques de Mobilité>Médiane nationale des dépenses énergétiques de Mobilité (pondérée par UC) Revenus faibles = Revenu – Impôts + Aides – Dépenses énergétiques de Mobilité – Coûts du logement < 60% de la médiane de [Revenu – Impôts + Aides – Coûts du logement] (pondéré par UC)
BRDE Résidentiel :
o Dépenses énergétiques élevées = Dépenses énergétiques de Mobilité >Médiane Nationale des Dépenses Energétiques de Mobilité (pondérée par UC) o Revenus faibles = Revenu – Impôts + Aides – Dépenses énergétiques de Mobilité – Dépenses énergétiques de logement – Coûts du logement < 60% de la médiane de [Revenu – Impôts + Aides – Coûts du logement] (pondéré par UC)
Comme le taux d’effort, ces deux derniers indicateurs sont critiqués pour le non inclusion des
ménages qui restreignent volontairement leurs factures d’énergie en se chauffant le moins
possible.
Par ailleurs, la définition de ces indicateurs monétaires ne semble pas tenir compte de la
dimension qualitative de la précarité énergétique (Charlier et al., 2015) : l’inconfort thermique.
Ces différents indicateurs ont été résumés dans le tableau ci-dessous en y précisant le seuil
choisi pour la définition de la précarité :
17
Tableau 1. Les différents indicateurs de la précarité et les seuils correspondants
Thématique
Indicateur
Définition
Seuil de Précarité7
Logement
Le TEE Logement Dépenses d'énergie Logement / Revenu disponible
10%
Le TEE Logement réduit aux 3
premiers déciles
Dépenses d'énergie Logement / Revenu disponible
10%
Le TE Logement Dépenses de Logement / Revenu disponible
40%
Bas Revenus et dépenses
énergétiques dans le logement élevées
Prise en compte à la fois du revenu des ménages et de leurs dépenses
énergétiques dans le logement
. Revenus < seuil de pauvreté . Dépenses > Médiane des
dépenses
Mobilité
Le TEE Mobilité Dépenses d'énergie de Mobilité / Revenu disponible
6%
Le TEE Mobilité réduit aux 3
premiers déciles
Dépenses d'énergie de Mobilité / Revenu disponible
6%
Le TE Mobilité Dépenses de Mobilité / Revenu disponible
20%
Bas Revenus et dépenses
énergétiques de mobilité élevées
Prise en compte à la fois du revenu des ménages et de leurs dépenses
énergétiques de mobilité
. Revenus < seuil de pauvreté . Dépenses > Médiane des
dépenses
Coût Résidentiel
Le TEE Résidentiel Dépenses d'énergie totales / Revenu disponible
15%
Le TEE Résidentiel réduit aux 3
premiers déciles
Dépenses d'énergie totales / Revenu disponible
15%
Le TE Résidentiel Dépenses de logement et de Mobilité / Revenu disponible
50%
Bas Revenus et dépenses
énergétiques résidentielles
élevées
Prise en compte à la fois du revenu des ménages et de leurs dépenses énergétiques de logement et de
mobilité quotidienne
. Revenus < seuil de pauvreté . Dépenses > Médiane des
dépenses
Source : Observatoire Nationale de la Précarité Energétique (ONPE)
7 Il est à noter que les seuils de précarité retenus pour les indicateurs Taux d’Effort Energétique et Taux d’Effort ont été choisis suivant la règle suivante : Seuil de précarité=Arrondi (2*Médiane nationale des Taux d’effort (Energétique))
18
CHAPITRE 2 : Estimation du profil des ménages en situation de précarité énergétique
19
1.1. Analyse descriptive de la précarité énergétique sur les données GEOVEHM pour Saint Fons, le Trièves et le Rovaltain :
1.1.1. Les données :
Le travail s’appuie sur les données de la base GEOVEHM, construite à la demande de l’ONPE par Energie Demain, bureau d'études spécialisé dans la mise en œuvre opérationnelle des politiques publiques de réduction des consommations d’énergie et de lutte contre le changement climatique. Cette base de données associe à chaque ménage français les principales caractéristiques et données reliées à la précarité (vulnérabilité) énergétique globale.
Afin de constituer une base de données permettant de décrire de manière fine les logements et les ménages de France métropolitaine, Energie Demain s’est appuyé dans un premier temps sur son système d’informations interne ainsi que sur les données fournies par la maîtrise d’ouvrage.
Ensuite, et dans le but d’enrichir cette base, ils ont ajouté une évaluation des dépenses engendrées par les consommations d’énergie liées au logement et à la mobilité. Les autres dépenses contraintes (loyers, remboursements de prêts, charges locatives etc.…) ainsi que les revenus des ménages sont évaluées au moyen de sources de données multiples.
Cette base de données contient, pour chaque ménage, 161 variables le décrivant. De manière synthétique, les principaux composants de la base de données sont les suivants :
Description du ménage : nombre de personnes, âge, sexe, CSP des personnes du ménage, conditions d’emploi des personnes actives, statut d’occupation du logement, …
Revenus du ménage : salaires, allocations chômage et retraites, APL, RSA, …
Description du logement : commune, type de logement (maison, appartement, …), période de construction, typologie architecturale, surface, énergie de chauffage, …
Autres dépenses des ménages : produits alimentaires, santé, enseignement, …
Dépenses énergétiques et financières liées au logement :
- Dépenses de logement hors énergie : loyer et remboursement d’emprunt immobilier, factures d’eau, charges collectives, …
- Dépenses énergétiques liées au logement : consommations de chauffage, cuisson et Eau Chaude Sanitaire par énergie, consommations d’électricité spécifiques par usage, coût pour le ménage de ses différentes consommations d’énergie.
- Dépenses énergétiques et financières liées à la mobilité : besoin de mobilité par motif (Domicile-Travail, Loisir, Achat, …) et par mode (Voiture, transport en commun, modes doux…), dépenses financières liées à ces besoins de mobilité
20
une série d’indicateurs permettant d’étudier la problématique de la précarité énergétique (Taux d’Effort Energétique, BRDE, …)
La base de données a été créée à partir des données de l’enquête logement et de l’enquête nationale des individus, publiés par l’INSEE en 2006.
La base de données est le résultat d’un recoupement de ces deux bases de données : à chaque ménage est associé un logement et l’ensemble des déterminants entrant en jeu dans les phénomènes de précarité énergétique et énumérés précédemment.
Le schéma ci-dessous illustre les principes généraux de la base de données ainsi développée :
Base de données GEOVEHM
Avec le calcul des indicateurs pour chaque
ménage recensé
Figure 2.Schéma du principe de fonctionnement général de la base de données ONPE (source Energie Demain, 2014)
21
1.1.2. Territoires concernés par l’étude :
Dans ce travail, nous allons étudier l’ampleur de la précarité énergétique des ménages sur trois
territoires ayant des caractéristiques différentes :
Un territoire urbain défavorisé : Saint Fons
Saint-Fons est une commune française, dans la métropole de Lyon et la région Auvergne-
Rhône-Alpes. En 2014, cette commune comptait 17 735 habitants, et 7 201 ménages soit en
moyenne 2,46 personnes par ménage. Le nombre de logements pour la même année s’élève à
7 666 logements.
Ce territoire se caractérise par des ménages en grande difficulté, où la médiane de revenu annuel
par unité de consommation était de 15 336 euros et le taux de pauvreté est élevé (environ 30%,
INSEE, 2014)8.
Le graphique ci-dessous montre la représentation des déciles de revenus disponibles pour la
population de Saint Fons :
Tableau 2.Déciles de revenu disponible des ménages à Saint-Fons, 2006 (source : GEOVEHM)
D1 D2 D3 D4 D5 D6 D7 D8 D9
96 87 13 257 16 494 19 650 23 240 27 052 31 744 37 422 48 529 Réalisé à partir des données GEOVEHM
8 Dossier complet - Résultats pour toutes les communes, départements, régions, intercommunalités,
Si >1, l’augmentation d’une unité de Xj entraine une augmentation des chances que
Y=1(précarité) se réalise.
Si =1, l’augmentation d’une unité de Xj n’a pas d’impact sur Y.
Si <1, l’augmentation d’une unité de Xj entraine une augmentation des chances que
Y=0 (non précarité) se réalise.
Dans notre étude, nous avons préféré calculer les effets marginaux pour ne pas mettre trop de
tableaux et en plus les effets marginaux et les odds ratios convergent vers les mêmes résultats.
Tests de validité des modèles sous R :
Nous avons appliqué un certain nombre de tests sur nos modèles de régression afin de tester
leurs validités ainsi que leurs qualités prédictives :
Le premier test qu’on a appliqué est le rapport de vraisemblance entre le modèle réduit (notre
modèle) et le modèle « nul » avec juste la constante de la data frame « donnees », pour
implémenter ce test sous R nous avons besoins du package « lmtest ».
On a calculé aussi le R2 de McFadden qui nous donne une information sur la qualité du modèle.
Ensuite on a fait le test individuel (test de Wald) sur les estimateurs. Les instructions et les
fonctions nécessaires pour réaliser ces tests sont dans l’encadré suivant :
#test de rapport de vraisemblance Install. Packages("lmtest") library(lmtest) lrtest(nul,forwards) Install. Packages("pscl") #calcul de R2 de McFadden library(pscl) pR2(forwards) #test de Hosmer-Lemshow install.packages("ResourceSelection") library(ResourceSelection) hoslem.test(donnees$IS_BRDE_LOG_UC_REEL_EDL, fitted(forwards),g=10) #test individual de Wald install.packages("survey") library(survey) regTermTest(forwards, "AGEREF") regTermTest(forwards, "STOCD") #importance des variables library(caret) varImp(forwards)
35
CHAPITRE 3 : Identification des variables influençant la précarité des ménages
36
3.1. Le modèle estimé :
Ce modèle est construit pour examiner les facteurs de risques qui influencent la probabilité
d’être en situation de précarité énergétique.
L'utilisation du modèle logistique nous permet de vérifier si les profils généralement observés
à travers la précarité énergétique sont en fait associés à des caractéristiques uniques ou à une
combinaison de plusieurs caractéristiques.
Soit une variable aléatoire représentant une réponse binaire. Nous définissons :
= 1 é é é é é 0
Avec i le ménage
La probabilité d’être en situation de précarité s’écrit :
= ( = ) = ( ∗ > )
Le résultat dépend des variables explicatives, nous estimons donc le modèle suivant :
∗ = +
Avec x la matrice des variables et le terme d’erreur. Sous ce modèle nous allons donc essayer
d’estimer la probabilité tel que :
= ( = ) = ( )
3.2. Sélection des variables :
Comme il a été mentionné plus haut, la base GEOVEHM contient des variables
sociodémographiques et socio-économiques des échantillons des ménages. Nous
présélectionnons les variables afin d'éviter toute multicolinéarité qui pourrait survenir lorsque
certaines variables explicatives sont fortement corrélées. Certaines variables, comme par
exemple Mode de Cohabitation "MOCO" et Mode de Vie "MODV", fournissent des
informations redondantes, nous avons réalisé des tests de Khi2 pour sélectionner les variables
à retenir.
On trouvera dans le tableau suivant les variables sélectionnés et leurs descriptions :
37
Tableau 6. Variables sélectionnées pour l'étude
Variables Descriptions
AGEREF : âge de la personne de référence du ménage Variable discrète avec 6 classes d’âge
TACTM : type d’activité de la personne de référence Variable qualitative avec 6 modalités
DIPLM : diplôme de la personne de référence Variable qualitative avec 4 modalités
ACHLR : année d’achèvement du logement Variable discrète avec 7 classes d’années
CHFL : chauffage du logement Variable qualitative avec 4 modalités
CMBL : combustible utilisé dans le logement Variable qualitative avec 5 modalités
STOCD : statut d’occupation du logement Variable qualitative avec 5modalités
MODV : mode de vie Variable qualitative avec 5 modalités
INPOM : nombre de personnes actives dans le ménage Variable discrète avec 3 classes
INPSM : nombre de personnes scolarisées dans le ménage Variable discrète avec 3 classes
TYPL : type de logement Variable binaire (maison/appartement)
MATRM : situation matrimonial de la personne de référence Variable qualitative avec 4 modalités
IMMIM : situation quant à l’immigration de la personne de
référence
Variable binaire (Immigré/non immigré)
Plusieurs variables de la base GEOVEHM sont susceptibles d’avoir un effet sur la probabilité
d’être précaire. Comme nous l’avons vu lors de l’analyse descriptive, le revenu semble un
facteur primordial pour expliquer la précarité énergétique. Par ailleurs, il peut y avoir un
problème d’endogénéité entre le revenu et la probabilité d’être énergétiquement précaire
puisque les indicateurs monétaires de la précarité BRDE/TE/TEE sont construits à partir du
revenu. Ceci nous a poussés à éliminer la variable revenu et considérer d’autres variables
comme indicatrices du niveau de vie des ménages, notamment à travers le niveau d’éducation
(le diplôme).
3.3. Résultats pour la précarité énergétique liée au logement :
Pour faire l’estimation du profil d’un ménage en situation de précarité énergétique dans son
aspect logement, nous avons estimé la probabilité d’être en précarité énergétique selon
l’indicateur BRDE_Logement, et nous avons les résultats suivants pour les trois zones :
38
Tableau 7. Probabilité d’être en situation de précarité à Saint-Fons :
Nous n’avons pas pu calculer les effets marginaux pour le Rovaltain, probablement parce que
le nombre des ménages est trop important, et l’ordinateur dont nous disposions ne pouvait pas
exécuter une telle opération. C’est pour cela que nous avons préféré garder les valeurs des
coefficients à la place des effets marginaux, et nos interprétations se basent sur les résultats des
tableaux 7 et 8.
Les résultats suggèrent qu’il existe des ménages exposés à un risque plus élevé de précarité
énergétique.
Comme attendu, les niveaux du diplôme proxy du niveau de vie, et l’âge de la personne de
référence du ménage ont un effet significatif et négatif.
Si le niveau de diplôme augmente, relativement à un individu non diplômé, la probabilité d’être
énergétiquement précaire diminue. Ainsi, à Saint Fons, le fait d’avoir un diplôme supérieur à
Bac+2 diminue de 8% la probabilité d’être précaire par rapport au fait de ne pas avoir de
diplôme. Tandis que pour le Trièves, cette probabilité est diminuée de 17%.
Le niveau élevé d'éducation pourrait correspondre à une sensibilisation accrue à l'isolation de
la maison et à l'efficacité énergétique.
En ce qui concerne l’âge de la personne de référence, la probabilité d’être précaire des
personnes de 56 à 79ans diminue de 6% à Saint Fons et de 17% dans le Trièves par rapport aux
ménages dont la personne de référence est jeune (moins de 25ans). Ce résultat provient du fait
que les personnes les plus âgées sont souvent propriétaires non accédantes de leurs logements
(c’est-à-dire avec de faibles coûts de logement car elles sont déjà pleinement propriétaires de
leur logement).
Bien qu’allant dans le même sens, la probabilité d’être précaire diffère selon le Statut
d’Occupation de Logement (STOCD). Que ce soit à Saint Fons ou dans le Trièves, les
propriétaires sont les plus épargnés du risque de précarité énergétique. Par ailleurs, la
probabilité d’être précaire est plus grande chez les locataires Non HLM que les locataires HLM.
Les périodes de construction du logement ont un effet significatif dans les zones de Saint Fons
et du Rovaltain, alors qu’elles ne sont pas significatives dans le Trièves : les logements les plus
touchés par ce phénomène sont les plus anciens, et par exemple l’année de construction entre
1999 et 2005 diminue le risque de précarité de 11 % par rapport à un logement construit avant
1949 à Saint Fons.
Ce résultat souligne que si les pouvoirs publics veulent vraiment lutter contre ce phénomène,
leurs décisions de rénovation énergétique devraient se diriger vers les logements les plus
42
anciens, susceptibles de plonger plus fortement leurs occupants en situation de précarité que les
logements récents.
Le mode de vie des ménages a aussi un effet significatif : un ménage qui se compose d’un
couple sans enfant est plus épargné du risque de la précarité énergétique. Ce risque diminue de
8% à Saint Fons et de 20% dans le Trièves par rapport à un ménage d’une seule personne.
Les résultats montrent que le combustible utilisé, le nombre de personnes actives et le nombre
de personnes scolarisées dans le ménage sont des facteurs clés pour expliquer la précarité
énergétique.
Le nombre de personnes actives a un effet significatif et négatif. Plus ce nombre augmente plus
la probabilité de précarité du ménage diminue par rapport à un ménage sans personne active.
Cela peut s’expliquer par le fait que le revenu du ménage augmente avec l’augmentation du
nombre des personnes actives.
3.4. Résultats pour la précarité énergétique liée à la mobilité :
On a fait les mêmes démarches que précédemment pour estimer le profil des ménages précaires
en mobilité, la variable dépendante ou à expliquer est cette fois le BRDE-Mobilité.
De même que pour la précarité logement, on n’a pas pu calculer les effets marginaux de la zone
Rovaltain et on s’est contenté du tableau d’estimation des coefficients qui donne juste une
indication sur l’augmentation ou la diminution de la probabilité de précarité. Nos interprétations
sont donc basées essentiellement sur les résultats de Saint Fons et du Trièves.
Les résultats de l’estimation sont en annexes.
Interprétations des résultats :
Pratiquement, la précarité est expliquée par les mêmes facteurs à Saint Fons et dans le
Rovaltain. Pour le Trièves, des caractéristiques influentes sur les deux premiers territoires ne
sont cependant pas retenues comme variables explicatives : si le type d’activité de la personne
de référence a un effet significatif sur les trois territoires, la situation quant à l’immigration13
de la personne de référence et le nombre de voitures du ménage ne sont des variables
explicatives que pour le Rovaltain et Saint Fons.
Comme attendu, l’âge et le niveau d’éducation de la personne de référence ont un effet
significatif et négatif : plus la personne est jeune plus le risque de son ménage de tomber dans
la précarité énergétique liée à la mobilité augmente. Les personnes âgées sont moins mobiles
que les personnes plus jeunes, de ce fait la probabilité de vulnérabilité énergétique liée à la
13 Sont comptabilisées les personnes de références étrangères qui sont nées à l’étranger.
43
mobilité des personnes qui ont entre 65 et 79 ans diminue de 10% et de 12% par rapport à des
personnes qui ont moins de 25ans à Saint Fons et dans le Trièves respectivement.
Les personnes avec un niveau d’éducation élevé sont les plus épargnées par ce risque : à Saint
Fons la probabilité d’être en précarité liée à la mobilité diminue de 6,4% par rapport à un
ménage dont la personne de référence est non diplômée, tandis que cette diminution est de 5%
dans le Trièves.
Le mode de vie des ménages est un facteur de risque de la vulnérabilité énergétique liée à la
mobilité. On trouve que les ménages composés de personnes seules sont les plus touchés à Saint
Fons. Par contre, les familles monoparentales sont les plus précaires dans le Trièves. Ainsi, une
famille monoparentale a un risque de précarité énergétique 16% supérieur par rapport à une
personne seule dans le Trièves.
Le nombre des kilomètres totaux parcourus en voiture privée ou en transports en commun ont
un effet significatif et positif sur la probabilité de précarité liée à la mobilité.
Concernant le transport en commun, plus le nombre de kilomètres parcourus augmente, plus le
risque d’être précaire augmente, ce résultat est valable pour les deux zones. En ce qui concerne
la voiture personnelle, les résultats n’ont pas la même tendance dans les deux zones : à Saint
Fons plus les kilomètres parcourus augmentent plus le risque de vulnérabilité énergétique
augmente. Dans le Rovaltain, ce sont les ménages qui font entre 200 et 400km en voiture par
semaine qui sont les plus exposés à la précarité et dans le Trièves, ce sont ceux qui font entre
600 et 800 km par semaine.
Le type d’activité de la personne de référence n’est significatif que pour le Trièves : les
étudiants et les stagiaires sont les moins touchés, un ménage dont la personne de référence est
étudiante ou stagiaire diminue le risque de la précarité énergétique liée à la mobilité de 9% par
rapport à un ménage dont la personne de référence est chômeur.
3.5. Résultats pour la précarité énergétique totale (logement + mobilité) :
Les modèles précédents nous ont permis de mettre en évidence les ménages pour lesquels la
facture énergétique liée au logement et à la mobilité représente un budget important. Cependant
il est également intéressant d’étudier le profil des ménages doublement touchés, pour cela, une
régression de la probabilité d’être précaire a été effectuée selon l’indicateur Bas Revenus
Dépenses Elevées -BRDE total-. Les résultats sont présentés en ANNEXES (tableaux B4 à B6).
44
Interprétation des résultats :
Les résultats selon cet indicateur –BRDE Total- ne s’éloignent pas beaucoup de ce qu’on a
trouvé dans les modèles de régression pour la précarité énergétique liée au logement ou celle
liée à la mobilité : en plus des variables explicatives de la précarité énergétique à Saint Fons,
on a la surface de logement, l’état matrimonial de la personne de référence et le type de
chauffage utilisé dans le logement comme des facteurs explicatifs de la précarité dans le
Trièves.
Les ménages avec des personnes seules sont les plus vulnérables par rapport à d’autres
compositions de ménages dans les deux zones : un ménage d’un couple sans enfant diminue la
probabilité de précarité totale de 9% à Saint Fons et de 8% dans le Trièves par rapport à un
ménage d’une seule personne.
Le niveau de diplôme, l’âge de la personne de référence du ménage ainsi que le nombre des
personnes actives dans le ménage ont tous des effets significatifs et négatifs.
Si nous considérons que le niveau d’éducation et le nombre des personnes actives comme des
proxys du niveau de vie d’un ménage, il apparait que plus le niveau de diplôme augmente plus
le risque de précarité diminue : le fait d’avoir un diplôme supérieur à BAC+2 diminue la
probabilité d’être en situation de précarité de 5 % à Saint Fons et de 14 % dans le Trièves par
rapport à une personne sans diplôme. De même, par rapport à un ménage sans personne active,
un ménage de 3 personnes actives ou plus diminue la probabilité d’être précaire selon
l’indicateur BRDE Total de 8% à Saint Fons et de 10% dans le Trièves.
Les kilomètres totaux parcourus par semaine par les personnes des ménages en voiture
personnelle ou en transport en commun, ont des effets significatifs et positifs. Globalement plus
le nombre des kilomètres augmentent, plus le risque de précarité totale augmente. Cela est dû à
l’augmentation des dépenses pour les déplacements pour ces deux modes de transport.
Les résultats nous disent aussi que les propriétaires (accédants ou non)sont plus épargnés de la
précarité énergétique totale que les locataires. A Saint Fons, un locataire non HLM à une
probabilité de précarité énergétique totale de 13% supérieure à celle d’un propriétaire, alors que
dans le Trièves, cette probabilité est augmentée de 16%.
45
Conclusion :
La question de la précarité énergétique a émergé de manière relativement récente dans le débat
politique. Elle est usuellement définie comme l’absence d’accès normal et régulier à une source
d’énergie permettant de répondre à ses besoins. De manière plus précise, la loi du 12 juillet
2010 (dite loi Grenelle 2) indique qu’une personne en situation de précarité énergétique
« éprouve dans son logement des difficultés particulières à disposer de la fourniture d’énergie
nécessaire à la satisfaction de ses besoins élémentaires en raison de l’inadaptation de ses
ressources ou de ses conditions d’habitat ».
Cette étude estime l'ampleur de la pauvreté énergétique sur trois territoires sous diverses
mesures et identifie les ménages vulnérables qui risquent de tomber dans la précarité selon
l’indicateur BRDE pondéré par l’unité de consommation.
Basés sur les données de GEOVEHM, les résultats nous indiquent que le nombre de ménages
précaires ainsi que le taux de précarité se différent d’un territoire à un autre et d’une mesure à
une autre. Par exemple dans le cas de Saint Fons, 18% des ménages sont précaires selon
l’indicateur Taux d’Effort Energétique, alors qu’ils sont 20% selon l’indicateur Taux
d’Effort, et seulement 12% selon le BRDE.
Dans ce travail, nous avons estimé la probabilité qu’un ménage soit en situation de précarité
selon ses caractéristiques socioéconomiques et selon les caractéristiques de son logement, et
nous avons opté pour une régression logistique (modèle logit) car c’est la méthode la plus
adaptée à ce genre de variables (variables binaires).
Nous avons commencé notre étude par l’estimation du profil d’un ménage en précarité
énergétique dans son aspect logement. Nous avons ensuite fait ressortir le profil d’un ménage
en précarité liée à la mobilité sur trois territoires différents. Enfin, nous avons fait notre
estimation en tenant compte du coût résidentiel prenant en compte à la fois les dépenses liées
au logement et à la mobilité.
L’indicateur choisi pour cette estimation est l’indicateur BRDE qui identifie les ménages
précaires en croisant deux critères : s’ils sont pauvres monétairement (revenu < 60% du revenu
médian) et s’ils ont des dépenses énergétiques élevées (supérieure à la médiane national des
dépenses énergétiques).
Suivant cette logique nous avons montré que les ménages les plus vulnérables sont souvent
locataires, sans emploi, vivent dans des logements inefficaces énergétiquement et sont
dépendants à la voiture personnelle. Ce résultat souligne que pour lutter contre la précarité
46
énergétique, il faut surtout lutter contre les causes du phénomène : la précarité sur le marché du
travail, l’inefficacité énergétique des logements, les difficultés d’accès à la propriété, et la
dépendance aux véhicules personnels.
Cette étude connait certaines limites, la première concerne l’indicateur choisi pour mesurer la
vulnérabilité des ménages BRDE, les spécialistes reprochent souvent à cette mesure de ne pas
prendre en considération toute les dimensions de la précarité énergétique. En effet, l’indicateur
BRDE exclut de la mesure les ménages qui restreignent volontairement leurs factures d’énergie.
Les modèles estimés sont des modèles simples dans la mesure où ils ne contiennent pas de
variables issues de la combinaison d’autres variables. La méthode d’estimation ne nous a pas
permis de calculer les effets marginaux pour le territoire du Rovaltain, car le nombre de
ménages dans ce SCOT (Schéma de Cohérence Territoriale) est très élevé et les capacités de
notre ordinateur ne nous ont pas permis de faire des calculs de telle envergure.
Finalement, l’objectif principal des politiques de lutte contre la précarité énergétique devrait
être de réduire la consommation d'énergie du logement afin de réduire durablement le nombre
de ménages vulnérables. Il apparait plus intéressant dans les travaux à venir d’intégrer la
dimension comportementale des ménages dans les mesures de la précarité énergétique.
47
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48
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