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AGENCE DE L’EAU ARTOIS PICARDIE
Suivi du phytoplancton de la Deûle Campagne 2018
Mars 2019
Phytoplancton dans la Deûle Étude no 10103b – Mars 2019
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Suivi du phytoplancton de la Deûle Campagne 2018
Mars 2019
Version Date Nom et signature du (des) rédacteur(s) Nom et signature du vérificateur
1 07/03/2019 Nathalie NOUCHET
Jessica VIZINET
Phytoplancton dans la Deûle Étude no 10103b – Mars 2019
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Sommaire
1. OBJECTIF DU SUIVI ...................................................................................... 4
Phytoplancton dans la Deûle Étude no 10103b – Mars 2019
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1. OBJECTIF DU SUIVI
Le suivi du phytoplancton de la Deûle est déjà effectué dans le cadre de l’étude pour l’Agence de l’Eau Artois Picardie « Réalisation de prélèvements et d'analyses d'algues en cours d’eau, en canaux, et en plans d’eau dans le bassin Artois-Picardie, le calc ul d’indices, l’interprétation et la restitution de s données » pour les années 2017/2018/2019. Ce rapport présente les résultats des analyses du phytoplancton du cours d’eau de la Deûl e, aux environs de Lille, dans le cadre d’une étude supplé mentaire réalisée au cours de l’année 2018. Le CAR a eu en charge les prélèvements et leur envoi à Aquascop (Angers). Le laboratoire d’Aquascop a eu ensuite la responsabilité du traitement des échantillons de phytoplancton, la détermination des peuplements, la saisie et l’exploitation des données, et enfin la restitution des résultats.
2. METHODOLOGIE
2.1. PRÉLÈVEMENTS
Sur le terrain, les prélèvements ont été réalisés par le personnel du CAR. La méthodologie de référence suivie est celle proposée par l’IRSTEA et intitulée «Protocole standardisé d’échantillonnage et de conservation du phytoplancton en grands cours d’eau applicable aux réseaux de mesure DCE. Version 2 décembre 2010 ». Ce protocole est également utilisé pour des canaux. Conformément à ce protocole, les campagnes de prélèvements couvrent la période dite estivale, réparties à minima de mai à octobre, et à raison d’une opération par mois : soit 6 opérations de contrôle par an et à intervalle minimum de deux semaines.
Les échantillonnages d’eau brute ont été réalisés depuis la berge. A chaque station, une prise de 400 mL d’eau brute est réalisée, puis fixée sur le terrain à l’aide d’une solution de lugol en vue de l’expertise phytoplanctonique. Cet ajout de lugol (2 ml) est nécessaire afin d’assurer la conservation (et la fixation) des caractéristiques de l’échantillon phytoplanctonique avant son analyse au laboratoire. Une deuxième aliquote est récupérée dans un flacon propre, destinée à l’analyse des pigments chlorophylliens. Les échantillons sont immédiatement stockés à l’abri de la lumière en glacière réfrigérée puis sont envoyés au laboratoire d’aquascop (Angers). A réception, les échantillons sont contrôlés et enregistrés dans le fichier dédié à ce groupe biologique dans le cadre de notre système qualité. Ensuite, ils sont stockés en conditions réfrigérées en vue de l’analyse du phytoplancton. Parallèlement aux prélèvements de phytoplancton, le personnel du CAR effectuent des prélèvements destinés aux mesures physico-chimique.
2.2. ANALYSES
Le dénombrement du phytoplancton est effectué selon la norme NF EN 15204 (décembre 2006, voir la description de la méthode en annexe). L’ensemble des listes floristiques détaillées est présenté en annexe. Les algues phytoplanctoniques sont déterminées à l’espèce dans la mesure du possible, ou au niveau du genre, voire au groupe. Elles peuvent être unicellulaires ou pluricellulaires (colonies, filaments…), d’où des modes d’évaluation quantitative différents, soit en termes de densité algale (nombre d’individus par millilitre) soit en termes de densité cellulaire (nombre de cellules par millilitre). La biomasse algale totale est exprimée en mg/L (ou mm3/L) et est calculée à partir du biovolume de chaque taxon, lui-même étant évalué à l’aide de formules géométriques appropriées correspondant à la taille et à la forme des cellules considérées.
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La richesse taxonomique (nombre de taxons par prélèvement) est également évaluée, apportant ainsi une information sur l’état de maturité du peuplement. La saisie des résultats des analyses du phytoplancton est réalisée grâce à l’outil Phytobs, dans sa version la plus récente, développé par l’IRSTEA. Les résultats sont synthétisés selon le calcul du biovolume de chaque taxon (en mm3/L). Les inventaires phytoplanctoniques sont disponibles, pour bancarisation, sous forme de fichiers compatibles avec le format d’export de Phytobs (format « .csv »).
3. LISTES DES STATIONS
Le tableau ci-dessous présente les stations de la Deûle étudiées dans le cadre de ce suivi.
Cours d’eau site N° de station Département
Deûle Marquette Lez Lille 01001083 59
Deûle Lille 01002277 59
Deûle Lille 01002280 59
Deûle Canal de la Deûle 01002283 59
Localisation des stations du suivi de la Deûle (extrait de carte IGN)
Station 1083
Station 2277
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Station 2280
Station 2283
4. RÉSULTATS ET EXPERTISE DE LA DYNAMIQUE DU PHYTOPLANCTON
Pour chaque station, un tableau présente les principales données algales (densités algales, cellulaires, biomasses, richesses taxonomiques) et la chlorophylle a1. De ces résultats sont extraits deux graphiques synthétisant les densités cellulaires et les biovolumes selon les groupes d’algues.
4.1. LA DEULE A MARQUETTE LEZ LILLE – STATION 01001083
L’évolution temporelle de la densité cellulaire à Marquette est très progressive entre fin mai et fin août, lors du pic annuel (53 000 cell./mL le 31/08), puis chute très rapidement dès septembre. La composition du peuplement phytoplanctonique est très variable d’une campagne à l’autre. Etonnamment, dès le 31 mai, les cyanobactéries, accompagnées par les chlorophycées (31%), dominent le cortège (48%). La densité cellulaire est alors assez faible (4 600 cell./mL), bien que la température de l’eau soit déjà élevée (22,4°C le 31 mai). Les cyanobactéries présentes sont presque exclusivement des espèces filamenteuses appartenant à l’ordre des oscillatoriales. Les chlorophycées sont très diversifiées (27 taxons) mais aucun taxon ne prend réellement d’essor. En revanche, en juin, les cyanobactéries disparaissent complètement et les chlorophycées se développent massivement (7 700 cell./mL, soit 85% de la densité cellulaire totale). Trois espèces sont remarquables, représentant, à elles seules, 41% de la concentration cellulaire : Spermatozopsis similis, Tetrastrum staurogeniaeforme et Dictyosphaerium subsolitarium. L’augmentation de la température de l’eau et de l’ensoleillement peut expliquer leur importance relative. Pourtant, en juillet, les cynaobactéries et les chlorophycées sont toujours présentes (respectivement 20 et 26%) mais ce sont désormais les Bacillariophyta qui dominent (52%) avec en particulier l’espèce Stephanodiscus cf. binderanus (46%). Au sujet de cette dernière espèce, sa grande polymorphie apparente et le peu de bibliographie faisant référence à de telles populations, rend la détermination délicate (possibilité de confusion multiple selon le morphe observé). Egalement, lors de la préparation spécifique des diatomées (selon la norme NF T EN 90-354), l’identification reste délicate car bon nombre de ces valves sont peu silicifiées et peu visibles. Ces observations ont été communiquées à d’autres experts diatomistes afin de confirmer ou non l’identification de cette espèce peu connue. Des populations similaires ont également été observées dans des cours d’eau de l’est de la France (Moselle….) et dans la Loire.
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Photographies aquascop : Stephanodiscus cf binderanus (à gauche avec les plastes, au milieu aspect des chainettes vides, à droite vue valvaire après montage en résine)
Fin août, le peuplement phytoplanctonique atteint le pic annuel et est composé à part égale de cyanobactéries (dont Aphanocapsa sp. 34%) et de chlorophycées (dont Dictyosphaerium subsolitarium 11%). En septembre, le peuplement diminue très nettement ; les chlorophycées restent alors nettement compétitives, dont l’espèce citée précédemment Dictyosphaerium subsolitarium représentant désormais ¼ de la densité cellulaire. De nombreuses autres espèces d’algues vertes sont répertoriées dont une grande diversité de Desmodesmus/Scenedesmus. En octobre, les chlorophycées gardent leur dominance (57%), cependant les cyanobactéries se développent également encore à cette période, surtout des filamenteuses (Oscillatoriales 38%), alors que la température de l’eau diminue. La concentration de cyanobactéries est élevée en août (25 000 cell./mL) cependant, celle de cyanobactéries potentiellement toxiques est faible à cette station ne dépassant pas 1 200 cell./mL en mai comme en octobre. Le graphique ci-dessous présente l’évolution saisonnière des biomasses algales obtenues selon la proportion de chaque groupe d’algues.
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L’évolution temporelle de la biomasse algale présente une très nette augmentation de celle-ci sur une large période estivale (9,1 mg/L). Cette observation est confirmée par les teneurs en chlorophylle a plus importantes (19,4 µg/L le 20 juillet). Elle est encadrée par des biomasses beaucoup plus faibles en mai-juin, puis en septembre-octobre. Cette biomasse est constituée d’une part en juillet par les Bacillariophyta (83%) dont principalement les espèces Stephanodiscus cf. binderanus (67%) et Stephanodiscus neoastraea (12%), puis par les Chlorophyta en août (67%), dont Desmodesmus pannonicus (16%) et Pseudopediastrum boryanum (13%). Ces deux espèces d’algues vertes sont particulièrement présentes en fin d’été, accompagnées aussi en septembre et octobre par Desmodesmus subspicatus.
La richesse taxonomique est correcte tout au long de la période de suivi (moyenne de 52 taxons). Le maximum de richesse (59 taxons) est observé fin mai grâce à une importante diversité de chlorophycées. La plus faible richesse (44 taxons) est relevée en octobre lorsque la biomasse est faible alors que les chlorophycées sont toujours aussi bien diversifiées (28 taxons). En conclusion, cette station présente un peuplement phytoplanctonique bien diversifié et nettement concentré sur la période estivale. La biomasse algale est faible à moyenne et surtout composée de diatomées et de chlorophycées. Les cyanobactéries restent discrètes en termes de biovolumes bien que pouvant atteindre des proportions importantes en nombre de cellules lors de certaines campagnes. Leur aspect dangerosité n’est pas significatif.
4.2. LA DEÛLE À LILLE – STATION 01002277
Date de prélèvement 31/05/2018 12/06/2018 20/07/2018 31/08/2018 27/09/2018 24/10/2018
L’évolution temporelle de la densité cellulaire à cette station est assez similaire à la précédente. En effet, elle est d’abord assez faible en mai et juin, puis progressivement moyenne en juillet et élevée en août au moment du pic annuel (41 460 cell./mL). Enfin, la densité cellulaire chute très nettement dès septembre. La composition du peuplement phytoplanctonique est en revanche un peu moins varié qu’à Marquette puisque ce sont presque essentiellement les chlorophycées qui dominent (37 à 80%) sauf en juillet lorsque les cyanobactéries prennent leur essor (42%). Dès fin mai, et ceci jusqu’à mi-juin, le peuplement est surtout composé d’algues vertes dont principalement Pseudopediastrum boryanum et Tetrastrum staurogeniaeforme, accompagnées aussi d’une petite cryptophycée très commune, Plagioselmis nannoplanctica. En juillet, les cyanobactéries se développent préférentiellement dont deux petites espèces coloniales (Aphanocapsa sp. 21% et Merismopedia tenuissima 11%). Seule Aphanocapsa sp. perdure jusqu’en octobre. Lors du pic au mois d’août, les chlorophycées, dont la petite coloniale Dictyosphaerium subsolitarium, dominent, accompagnée par Aphanocapsa sp. jusqu’en octobre, cette dernière étant encore majoritaire en septembre. Bien que la concentration en cyanobactéries soit assez élevée en juillet et août (entre 11 200 et 12 000 cell./mL), celle des espèces potentiellement toxiques est insignifiante voire nulle (380 cell./mL au maximum en septembre). Le graphique ci-dessous présente l’évolution saisonnière des biomasses algales obtenues selon la proportion de chaque groupe d’algues.
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Les valeurs de biomasses algales ne sont pas très élevées (2,1 à 6,9 mg/L), les teneurs en chlorophylle a sont alors également assez faibles (1,6 à 10,4 µg/L). L’évolution temporelle de la biomasse algale montre une progression plus atténuée que celle de la densité cellulaire de fin mai à fin août. En effet, même si les chlorophycées apportent une très nette contribution (45 à 76%), la part des diatomées en termes de biovolume n’est pas négligeable (8 à 45%). Fin mai, les Bacillariophyta apportent leur contribution la plus importante (45%) due surtout à deux taxons : Cymatopleura solea (13%) et Stephanodiscus sp. (20%). En juillet, aussi leur participation est importante (36%) grâce à la présence de Stephanodiscus cf. binderanus et Stephanodiscus neoastraea, comme observé précédemment à Marquette. En septembre et en octobre, la contribution des diatomées à la biomasse est beaucoup plus faible (18 à 8%), les chlorophycées dominant désormais le cortège (plusieurs espèces de Desmodesmus surtout – voir photographie).
Plusieurs espèces de Desmodesmus observées dans la Deûle (Photographie aquascop)
La richesse taxonomique, avec une valeur moyenne correcte (52 taxons), est assez variable (de 39 à 60 taxons identifiés). Le maximum est observé au mois d’août lors d’un développement important des chlorophycées (24 000 cell./mL).
En conclusion, cette station présente un peuplement phytoplanctonique bien diversifié et nettement concentré en fin de période estivale. Si la concentration cellulaire montre une nette dominance des Chlorophyta, la biomasse algale est en fait aussi composée par les diatomées. La biomasse algale est faible à assez faible.
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4.3. LA DEÛLE À LILLE – STATION 01002280
Deux stations ont été échantillonnées autour de la citadelle de Lille à peine à 2 km de distance (voir carte ci-dessous) dont celle-ci.
Date de prélèvement 31/05/2018 12/06/2018 20/07/2018 27/09/2018 24/10/2018
Le prélèvement du mois d’août n’a pas été réalisé à cette station. Le graphique ci-dessous présente l’évolution saisonnière des concentrations cellulaires selon la proportion de chaque groupe d’algues.
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L’évolution temporelle de la densité cellulaire à cette station est assez classique avec une augmentation progressive au printemps pour atteindre le pic observé en juillet, suivie d’une diminution en automne. La concentration cellulaire maximale (18 370 cell./mL) n’est pas aussi élevée que pour les autres stations, en particulier la station 01002277. Il est possible que le pic ai été atteint en août, comme pour la station précédente, mais l’absence de prélèvement ce mois-ci ne nous permet de le savoir. La composition du peuplement phytoplanctonique est très variable en termes de densité cellulaire. En effet, au mois de mai les chlorophycées, tout en étant très diversifiées (28 taxons), dominent principalement ce cortège (57%). Peu de taxons se distinguent alors, hormis Tetrastrum staurogeniaeforme (8%) et Dictyosphaerium subsolitarium (6%). Toutefois, il faut noter également la participation de la cyanobactérie coloniale Aphanocapsa sp. (18%) en termes de densité cellulaire. En juin, le groupe des algues vertes continue de se diversifier et de progresser (87%). Cette fois, certains taxons se développent plus visiblement : Spermatozopsis similis (19%), Pseudopediastrum boryanum (16%), Dictyosphaerium subsolitarium (11%), Tetrastrum staurogeniaeforme (10%). Lors du pic algal observé en juillet, la diatomée centrique Stephanodiscus cf. binderanus représente plus de la moitié de la densité cellulaire. Elle était déjà présente à la station précédente (01002277), alors qu’ici elle est dix fois plus concentrée (9 420 cell./mL), Stephanodiscus neoastraea est par contre absente du peuplement. Deux mois plus tard, en septembre, les diatomées ne sont plus du tout dominantes, en effet, les Chlorophyta (55%) et les Cyanobacteria (34%) représentent une grande partie du peuplement phytoplanctonique ; Aphanocapsa présentant un nouveau développement (28%). Enfin, en octobre, le phytoplancton décline et seules les Chlorophyta sont encore très présentes (77%), en particulier Dictyosphaerium subsolitarium (13%). La concentration en cyanobactéries ne dépassent pas 4 000 cell./mL au maximum en septembre et celle des espèces potentiellement toxiques est quasiment anodine. Le graphique ci-dessous présente l’évolution saisonnière des biomasses algales obtenues selon la proportion de chaque groupe d’algues.
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La biomasse algale est très faible une grande partie des campagnes (< 2 mg/L), tout comme les teneurs en chlorophylle a (1,9 à 3,2 µg/L). Toutefois, un pic est observé le 20 juillet, bien que de valeur modeste, tant pour la biomasse algale (8,4 mg/L) que la chlorophylle a (15,9 µg/L). A cette date, le peuplement est composé essentiellement de la diatomée centrique Stephanodiscus cf. binderanus qui représente 66% de la biomasse.
La richesse taxonomique est moyenne et assez peu variable autour de 50 taxons. C’est au mois de mai que le peuplement est le plus riche (57 taxons). En conclusion, cette station présente un peuplement phytoplanctonique moyennement diversifié, assez peu concentré hormis le léger pic observé en juillet. Le peuplement décroit ensuite progressivement en automne. Le pic de biomasse est essentiellement dû à une espèce de diatomée centrique qui n’y est observée qu’à cette date.
4.4. LE CANAL DE LA DEÛLE A LILLE – STATION 01002283
Cette station est la 2e échantillonnée autour de la citadelle de Lille, à environ 2 km de la précédente.
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Biomasse algale totale (mg/L) 0,8 3,3 5,6 2,7 1,7 0,3
Richesse taxonomique (nb. taxons/récolte)
27 36 43 45 42 32
Espèce dominante (% de densité cell.)
Plagioselmis nannoplanctica
(56%)
Plagioselmis nannoplanctic
a (28%)
Skeletonema potamos (18%)
Plagioselmis nannoplanctic
a (19%)
Plagioselmis nannoplanctic
a (23%)
Petites diatomées centriques
(34%)
Chlorophylle a (µg/L)
3,8 10,4 14,7 15,7 2,6 1,5
Le graphique ci-dessous présente l’évolution saisonnière des concentrations cellulaires selon la proportion de chaque groupe d’algues.
L’évolution temporelle de la densité cellulaire est différente de celles observées aux autres stations. En effet, à cette station, les concentrations ne sont pas très élevées (maximum à peine 16 000 cell./mL), de même ampleur en juin et juillet, puis en août et septembre. Enfin, en octobre, le phytoplancton devient très discret (800 cell./mL).
La composition du peuplement phytoplanctonique est elle aussi quelque peu différente de celles des autres stations. La cryptophycée Plagioselmis nannoplanctica, est une espèce constante sur l’ensemble des stations, cependant elle est beaucoup plus concentrée et souvent dominante à cette station lors de certaines campagnes (mai, juin, août et septembre). Les Chlorophyta sont bien représentées tout au long des campagnes (25 à 60%) surtout avec Dictyosphaerium subsolitarium, Pediastrum duplex,… ; et également les Bacillariophyta de juillet à octobre (31 à 59%) dont des petites diatomées centriques ou parfois Skeletonema potamos.
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La concentration de cyanobactéries est toujours très faible (< 400 cell./mL), et celle des espèces potentiellement toxiques est quasiment nulle. Le graphique ci-dessous présente l’évolution saisonnière des biomasses algales obtenues selon la proportion de chaque groupe d’algues.
L’évolution temporelle de la biomasse algale est beaucoup plus progressive que celle concernant la densité cellulaire. Les biomasses sont globalement assez faibles et le pic estival n’est pas très élevé (< 6 mg/L). Parallèlement, les concentrations en chlorophylle a ne dépassent pas 15,7 µg/L le 31 août. L’augmentation est très graduelle au printemps, parallèlement à l’augmentation des Chlorophyta et plus particulièrement de Pediastrum duplex accompagnée de Cryptomonas. La participation des diatomées (dont Cyclotella meneghiniana 31% et Skeletonema potamos 10%) augmente la biomasse observée en juillet mais également en septembre (48%) et en octobre (58%), l’espèce Stephanodiscus neoastraea se joint alors au cortège.
La richesse taxonomique, évoluant entre 27 et 45 taxons avec une moyenne de 38 taxons identifiés, est particulièrement faible à cette station. En conclusion, cette station présente un peuplement phytoplanctonique moyennement diversifié et assez peu concentré sauf en début de période estivale. Si la concentration cellulaire montre une nette dominance des Chlorophyta, la biomasse algale estivale est en fait aussi composée par les diatomées.
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3
4
5
6
7
8
9
10
mai juin juillet août septembre octobre
biomasse algale
1083
2277
2280
2283
0
10
20
30
40
50
60
mai juin juillet août septembre octobre
richesse taxonomique
1083
2277
2280
2283
0
10 000
20 000
30 000
40 000
50 000
60 000
mai juin juillet août septembre octobre
densité cellulaire
1083
2277
2280
2283
5. COMPARAISON ENTRE STATIONS
Les graphiques ci-dessous reprennent l’ensemble des résultats des densités cellulaires, des biomasses algales et des richesses taxonomiques.
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L’ensemble des stations présente des résultats globalement de mêmes ordres de grandeur tant en densité, biomasse que richesse taxonomique. Les pics de biomasse algale sont tous observés en période estivale (essentiellement centré sur août), encadrés par des périodes de développements peu intenses. Les chlorophycées sont le plus souvent dominantes et sont très diversifiées. Les diatomées centriques planctoniques sont également une constante de ce cours d’eau. Les cyanobactéries peuvent parfois dominées en termes de densités cellulaires, cependant les taxons potentiellement toxiques ne sont jamais présent en concentration élevée et ne sont pas une problématique de la zone étudiée. La plupart des espèces dominantes sont communes à toutes les stations. Ainsi, nous pouvons lister les espèces principales, en termes de biomasse, suivantes :
• Chlorophycées : Spermatozopsis similis, Tetrastrum staurogeniaeforme, Dictyosphaerium subsolitarium, Pseudopediastrum boryanum, Pediastrum duplex, plusieurs espèces de Desmodesmus ;
• Cryptophycées : Plagioselmis nannoplanctica. L’ensemble de ces espèces caractérise une qualité de l’eau moyenne voire eutrophe pour certaines. En regardant en détail, nous pouvons distinguer les situations suivantes : La station 01001083 présente le peuplement phytoplanctonique le plus concentré en termes de densité cellulaire, particulièrement en juillet et août, et la biomasse la plus élevée. Une importante concentration de cyanobactéries est observée en août dépassant significativement celle des autres stations à la même date. La station 01002277 présente une densité cellulaire relativement élevée en cyanobactéries pendant les 2 deux mois d’été. Suite à la faible présence de Stephanodiscus cf. binderanus à cette station, la biomasse au mois de juillet est néanmoins la plus faible par rapport à celles relevées aux stations 1083 et 2280. Le peuplement de la station 01002280 est assez banal, rien ne le distingue particulièrement. La biomasse est très faible sauf en juillet où elle est moyenne. Les espèces observées sont très communes à toute la Deûle. La station 01002283 est celle qui présente la moins grande diversité de taxons (83 taxons en tout contre près de 110 pour les autres). L’absence de l’espèce Stephanodiscus cf. binderanus est étonnante, surtout en juillet. Les cyanobactéries sont ici les plus discrètes.
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6. ANNEXES
6.1. MÉTHODE DÉTAILLÉE D’ANALYSE DU PHYTOPLANCTON
Selon la norme AFNOR NF EN 15204/T 90-379 de déc. 2 006 (méthode Utermöhl)
- Homogénéisation de l’échantillon,
- Prélèvement d’un volume précis pour la sédimentation en chambre de décantation (type Hydrobios),
- Sédimentation simultanée, le cas échéant, du même échantillon à des volumes différents afin de choisir le plus approprié pour le comptage,
- Mise en sédimentation pendant 4 à 12 heures environ (selon le volume),
- Dénombrement au grossissement x 400 ou x 630, au microscope inversé,
- Comptage d’un minimum de 400 individus sur plusieurs champs choisis aléatoirement, un transect ou sur la surface totale de la cuve par déplacement sur des transects parallèles,
Conformément à la norme, une fidélité de comptage de 5% a été respectée.
Déterminations
- Au genre au minimum si possible (à la famille ou la classe s’il y a un doute),
- A l’espèce pour les genres dominants, remarquables, ou facilement identifiables et pour certaines diatomées,
- Lorsque les diatomées sont dominantes (>20% de la densité algale), ou posent des problèmes d’identification, une préparation spécifique est effectuée (traitement à l’eau oxygénée à chaud, séchage sur lamelle, montage en résine, observation à l’objectif x 1000 à immersion),
- Pour les formes simples, le nombre de cellules est compté directement lors du comptage au microscope inversé,
- Un filament est considéré comme un individu,
- Lorsque les cellules sont difficilement discernables lors du comptage, cas des algues coloniales ou filamenteuses, le comptage est fait séparément avec une estimation du nombre moyen de cellules par colonie ou filament. Un facteur multiplicateur est alors affecté au nombre d’individus de l’échantillon (il peut y avoir une variation du nombre de cellules par espèce d’un échantillon à l’autre),
- pour les espèces importantes posant quelques problèmes d’identification l’avis d’un expert extérieur à aquascop est demandé (collaboration avec M. Laplace-Treyture à l’IRSTEA de Bordeaux)
- Les cellules vides (sans plaste) ne sont pas comptées
Mesure de la biomasse
La biomasse algale totale est exprimée en µg/L (ou mm3/L2) et est calculée à partir du biovolume de chaque taxon, lui-même étant évalué à l’aide de formules géométriques appropriées correspondant à la taille et à la forme des cellules considérées.
Les biovolumes utilisés sont donnés par défaut par le logiciel Phytobs ainsi que par nos propres biovolumes lorsque d’expérience nous remarquons des différences récurrentes. Après avoir effectué le comptage, nous réajustons ces biovolumes pour les espèces les plus abondantes si leurs volumes varient de la valeur par défaut (nommées « valeurs personnelles » dans les listes). Plusieurs individus sont observés au microscope droit et mesurés (longueur, largeur, diamètre…) afin de calculer le biovolume de l’espèce à modifier. La formule géométrique utilisée est la plus proche de la forme observée.
2 En considérant que 1mm3/L=1mg/L
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Conversion de la biomasse à la biomasse carbone
Les facteurs de conversion permettant de passer de la biomasse à la biomasse carbone proviennent de l’ouvrage intitulé « Limnological Analyses » écrit par R.G Wetzel. & G.E. Lickens en 2000. Les facteurs de conversion, aussi appelés rapport carbone, sont spécifiques à chaque embranchement comme illustré dans le tableau suivant :
Embranchements Facteurs de conversion
Chlorophyta, Charophyta et Euglenophyta 0,16
Bacillariophyta 0,11
Cyanophyta 0,22
Dinophyta 0,13 Autres embranchements Craspedophyta, Cryptophyta,
Haptophyta, Heterokontophyta, Rhodophyta et Indéterminés 0,11
La biomasse carbone totale résulte de la somme des biomasses calculées pour chaque embranchement.
Présentation des résultats
Les données sont au format « Phytobs » (fichiers .csv).
Codification SANDRE
Lorsque les codes ne sont pas renseignés dans les listes exportées de phytobs (cas des taxons ajoutés), ceux-ci sont complétés en se référant au site du SANDRE.
6.2. LISTES FLORISTIQUES
Phytoplancton dans la Deûle Étude no 10103b – Mars 2019
Composition du phytoplancton dans la Deûle à Marque tte lez Lille - station 01001083prélèvements CAR et déterminations AQUASCOPrésultats exprimés en densité cellulaire (cell./mL)
Phytoplancton dans la Deûle Étude no 10103b – Mars 2019
Densité Cellulaire totale (nb. de cellules/mL) 4 624 9 133 22 428 53 034 13 501 9 061Richesse taxonomique (nb. de taxons identifiés) 59 46 53 58 49 44
Les prestations rapportées dans ce tableau sont couvertes par l'accréditation, exceptés les "amas flottants de cyanobactéries" (CYANOBACTERIA) non couverts par l'accréditation
Composition du phytoplancton dans la Deûle à Marque tte lez Lille - station 01001083prélèvements CAR et déterminations AQUASCOPrésultats exprimés en densité cellulaire (cell./mL)
Phytoplancton dans la Deûle Étude no 10103b – Mars 2019
Composition du phytoplancton dans la Deûle à Lille - station 01002277prélèvements CAR et déterminations AQUASCOPrésultats exprimés en densité cellulaire (cell./mL)
Phytoplancton dans la Deûle Étude no 10103b – Mars 2019
Densité Cellulaire totale (nb. de cellules/mL) 6 225 7 508 26 655 41 460 12 543 9 799Richesse taxonomique (nb. de taxons identifiés) 57 46 56 60 53 39
Les prestations rapportées dans ce tableau sont couvertes par l'accréditation, exceptés les "amas flottants de cyanobactéries" (CYANOBACTERIA) non couverts par l'accréditation
Composition du phytoplancton dans la Deûle à Lille - station 01002277prélèvements CAR et déterminations AQUASCOPrésultats exprimés en densité cellulaire (cell./mL)
Phytoplancton dans la Deûle Étude no 10103b – Mars 2019
Composition du phytoplancton dans la Deûle à Lille - station 01002280prélèvements CAR et déterminations AQUASCOPrésultats exprimés en densité cellulaire (cell./mL)
Phytoplancton dans la Deûle Étude no 10103b – Mars 2019
Densité Cellulaire totale (nb. de cellules/mL) 3 142 6 863 18 372 11 708 5 662Richesse taxonomique (nb. de taxons identifiés) 57 50 55 46 44
Les prestations rapportées dans ce tableau sont couvertes par l'accréditation, exceptés les "amas flottants de cyanobactéries" (CYANOBACTERIA) non couverts par l'accréditation
Composition du phytoplancton dans la Deûle à Lille - station 01002280prélèvements CAR et déterminations AQUASCOPrésultats exprimés en densité cellulaire (cell./mL)
Phytoplancton dans la Deûle Étude no 10103b – Mars 2019
Composition du phytoplancton dans le canal de la De ûle - station 01002283prélèvements CAR et déterminations AQUASCOPrésultats exprimés en densité cellulaire (cell./mL)
Phytoplancton dans la Deûle Étude no 10103b – Mars 2019
Densité Cellulaire totale (nb. de cellules/mL) 6 383 15 679 15 731 7 825 7 298 802Richesse taxonomique (nb. de taxons identifiés) 27 36 43 45 42 32
Les prestations rapportées dans ce tableau sont couvertes par l'accréditation, exceptés les "amas flottants de cyanobactéries" (CYANOBACTERIA) non couverts par l'accréditation
Composition du phytoplancton dans le canal de la De ûle - station 01002283prélèvements CAR et déterminations AQUASCOPrésultats exprimés en densité cellulaire (cell./mL)
Phytoplancton dans la Deûle Étude no 10103b – Mars 2019