8/19/2019 Rapport d'Activités de la Licra - 2015
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LIGUEINTERNATIONALE
CONTRELE RACISME ET
L’ANTISÉMITISME
Suivez-nous sur et sur www.licra.org
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RAPPORT D’ACTIVITÉ 2015
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APPORT D’ACTIVITÉ 2015
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Mener la bataille des idées
Depuis sa création en 1927, la Licra a mené defront sa mission de veille et d’alerte contre lesthéories dangereuses de « la race supérieure »,
contre la peur ou la haine des étrangers et desactions de terrain, auprès des populations.Cette bataille des idées contre les négation-nistes et contre les théories xénophobes quiveulent faire croire que les étrangers sont lacause des difficultés du pays, qu’il suffiraitd’appliquer une « préférence » pour sortir lepays du chômage ou pour répondre aux coupsde boutoirs des nouveaux « fous de dieu ».
Ces combats, nous devions aussi les menersur leur terrain de prédilection : les réseaux so-ciaux. Là où les propos racistes et antisémitessont les plus violents et se propagent en quasiimpunité. Mais toujours avec le même souci :mobiliser le plus largement possible, tous lesantiracistes de la Toile. Nous offrons désor-mais des contenus, des images, des « pro-duits » porteurs de nos valeurs de respect, de
tolérance et de fraternité. Aux internautes des’en saisir, de les faire circuler pour que ce soitla « communauté » des antiracistes qui fassereculer les thèses nauséabondes de l’extrêmedroite ou des islamistes antisémites.
Devant la montée des dangers, nous avonsaussi souhaité renouer les liens avec les troisassociations antiracistes universalistes (SOSRacisme, la LDH et le MRAP), avec qui nouspartageons 80 % de valeurs. La réussite dela Campagne « Grande Cause Nationale »contre le racisme et l’antisémitisme, menée
ensemble, constitue un point d’appui pour ras-sembler les antiracistes de notre pays : plusde 20 millions de téléspectateurs ont vu aumoins un des spots et plus de 4 millions depersonnes ont été fauchées sur les réseauxsociaux.
Gagner la bataille des cœurs
Mais cette bataille des idées ne saurait êtresuffisante pour inverser la courbe des vio-lences racistes et antisémites. Une parolemédiatique nationale, relayée sur les réseauxsociaux est incomplète si elle ne peut pas s’ac-compagner d’un développement des actionsdans la proximité, pour gagner la bataille descœurs.
C’est la face méconnue de la Licra, ces cen-taines de militants qui prennent à bras lecorps ces actions et incarnent cette Francefraternelle. Leur générosité, leur engagement,leur dévouement rendent convaincant l’antira-cisme, la laïcité, le vivre-ensemble.
Les plus jeunes, nous les rencontrons dans lesétablissements scolaires. Ces interventionsdans un millier de classes sont l’occasiond’échanges avec ou entre élèves sur les pré-
jugés, les racines du racisme, de l’antisémi-tisme, sur les risques associés à ces fléaux…
Lors de nos actions contre le racisme dans lesport, nous touchons les 18-35 ans, à l’occa-sion de tournois ou lors d’actions de préventioncontre le racisme et les dérives communauta-ristes. Si les matchs des clubs professionnels
AVANT-PROPOS
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RAPPORT D’ACTIVITÉ 2015
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APPORT D’ACTIVITÉ 2015
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ont aujourd’hui mieux contrôlés, les difficul-és s’aggravent dans le sport amateur, comme
en témoigne notre enquête.
Lors de nos actions de formation auprès desorces de Police et de Gendarmerie, nous tra-
vaillons ensemble pour améliorer l’accueil desvictimes. Faire connaître la Licra et ses prisesde position, présenter sa plateforme juridique,on réseau d’avocats bénévoles, expliquer la
valeur ajoutée de la Licra pour les 95 % de vic-imes qui ne pourront pas mener une action enustice, toutes ces approches constituent des
points de passage de ces échanges.
Parmi les actions publiques et judiciaires de laLicra, citons celles contre BDS pour faire inter-dire leurs opérations de boycott et alertent sures fondamentaux de cette organisation, quie présente comme un soutien du Hamas, du
FPLP. Sous couvert d’un antisionisme avéré eten utilisant la question palestinienne, BDS estde plus en plus ouvertement un mouvementantisémite.
Dans les entreprises, nous continuons d’expé-imenter des actions de formation ou « d’ap-
pui conseil » pour répondre aux difficultésengendrées par les tensions racistes et les de-mandes religieuses.
Ces actions de terrain représentent aussi une
ource d’expériences enrichissantes pour leenouvellement des idées et pour percevoires évolutions en cours sur les questions duacisme et de l’antisémitisme.
Professionnaliser la Licra
Dès qu’une section Licra a pu rassembler uneéquipe déterminée et aguerrie, les demandessont plus nombreuses et diverses. Mais,comme pour la plupart des ONG, ces actionsde terrain ne peuvent pas se déployer sur lesseules forces militantes. Plus l’équipe est ex-périmentée, plus les temps d’organisation,d’intervention et d’évaluation des actions sontlongs et imposent une professionnalisationdes équipes Licra.
A titre d’exemple, intervenir deux heures dansune classe représente entre 6 et 8 heures detravail pour deux militants en général... Dansle sport amateur, les temps de préparation,de coordination avec les partenaires sont pluslongs encore, et peuvent représenter plusieurs
journées… mais pour un plus grand nombre depersonnes touchées.
Cette professionnalisation est devenue unecondition sine qua non pour développer lemaillage du territoire, former de nouvelleséquipes, répondre aux multiples demandes etassurer le renouvellement générationnel.
Ce rapport d’activité en témoigne, il rendcompte de cette nouvelle mue qui s’engagesous l’impulsion des militants de la Licra pourêtre plus efficaces contre le racisme et l’anti-
sémitisme.
Roger BenguiguiSecrétaire Général
ÉDITO
Alain Jakubowicz, Président de la Licra
2015 a vu la République chanceler… mais ne jamais abdiquer. Ses valeurs ont été défenduespar toutes celles et ceux qui jamais ne cèderontface à la terreur, au fatalisme et aux fanatismes.L’horreur nous a saisi, nous a questionné, maissurtout nous a obligé au seul comportementsensé face à l’irrationnel : rester debout, unis etdéterminés.
Debout face à tous les extrêmes et extrémistes.Nous avons analysé l’après-Charlie, ses consé-quences et prévenu ses dérives. Le siège et lessections de la Licra sont intervenus partout surle territoire pour dialoguer avec les jeunes et lesmoins jeunes. Ce sont ainsi 1 100 interventionsdans les écoles qui ont été effectuées et unnombre important de débats dans nos sections.Nous avons été mobilisés contre le Front Nationallors des dernières élections régionales, alors que
la France joue à se faire peur dans les urnes…
Unis dans les défis qui se présentent à nous. LaLicra est un phare dans la nuit. Forte de son ex-périence presque centenaire, elle agit sur tout leterritoire grâce à ses militants, ses bénévoles etson équipe de permanents. Inlassablement, ellefait face aux assauts répétés de ses détracteurset parle d’une seule voix contre les déferlanteshaineuses qui sévissent dans notre société etsur les réseaux sociaux. Son message portetoujours plus haut, il agrège les antiracistes etcontre frontalement les discours de la fachos-
phère, des conspirationnistes et de toutes lesmouvances racistes et antisémites.
Déterminés dans nos actions. Le mal s’immiscepartout où l’on lui cède une once de terrain. C’estpourquoi nous redoublons d’efforts dans nos ac-tions auprès des lycéens, des collégiens et dansles associations sportives. Un langage concret,clair pour les jeunes et nos interlocuteurs, voilànotre feuille de route et notre meilleure signa-ture. Pour la Licra, il n’y a pas d’échelles de va-leur dans le racisme et l’antisémitisme. Nous lescombattons tous. Nous accompagnons chaqueannée plus de 2 000 victimes dans leurs procé-dures judiciaires, convaincus qu’aucune de cesinfractions ne doit être laissée impunie.
La Licra, ses 62 sections, ses 7 commissionsthématiques et surtout ses milliers d’adhérents
et militants bénévoles, travaillent au quotidien àl’élaboration de projets collectifs, organisent desciné-débats, interviennent auprès de 40 000 jeunes chaque année dans les écoles et les as-sociations sportives et vont rencontrer un publicparfois éloigné lors des festivals comme les So-lidays. Aucun terrain, aucune action, aucun motne doit être tabou dans la lutte contre le racismeet l’antisémitisme.
La Licra est plus que jamais mobilisée pour l’es-sentiel: une France citoyenne et fraternelle, de-bout, unie et déterminée.
DEBOUT, UNISET DÉTERMINÉS
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QUE FAIT LA LICRA
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APPORT D’ACTIVITÉ 2015
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SOMMAIREAVANT PROPOS
EDITO
SOMMAIRE
QUE FAIT LA LICRA ?
LA LICRA EN CHIFFRES
LES TEMPS FORTS DE L’ANNÉE
Hommages aux victimes des attentats
Faire preuve d’humanité
Combattre les extrêmes
Défendre les droits de l’Homme
Au cœur des enjeux politiques
Pour une Licra plus of fensive
LES ÉVÉNEMENTS DE LA LICRA
Convention de Marseille (23-24 avril)
Le colloque Licra-CRAN
Un symposium au Conseil de l’Europe
Festival d’Avignon
Université d’automne : Faites l’humourpas la haine
ournées des Justes à Dieulefit
Prix Jean Pierre-Bloch
L’ACTUALITÉ DES COMMISSIONS
Culture
Éducation
nternational
eunesse
Juridique
Mémoire & Histoire & Droits de l’Homme
Sport
L’ACTUALITÉ DES DÉLÉGATIONS
Institutions et monde associatif Affaires publiques
Communication
Le développement digital
Formations
Police & gendarmerie
Diversité et laïcité
LES PUBLICATIONS ET DÉBATS
Le Cercle de la Licra, réfléchir les Droitsde l’Homme
Droit de Vivre
Dialogues et réflexions
P.3
P.5
P.6
P.7
P.9
P.11
P. 93
P.123
P.127
P.129
L’ACTUALITÉ DES SECTIONS
LES COORDONNÉES DE LA LICRA
LES PARTENAIRES
TÉMOIGNAGES DE VICTIMESDE RACISME ET D’ANTISÉMITISME
P.65
P.33
P.45
Elle est aujourd’hui à la pointe de tous lescombats contre le racisme et l’antisémitisme.Indépendante, en dehors de tout parti politiqueet de toute organisation philosophique etconfessionnelle, la Licra est l’héritière d’unetradition humaniste et universaliste.
Elle a le statut d’organe consultatif auprès desNations Unies et du Conseil de l’Europe.
EN PREMIÈRE LIGNE SUR LE TERRAIN - Forte de ses milliers de militants et plus
de 60 sections en France et à l’étranger,la Licra œuvre au quotidien pour ladéfense des valeurs républicaines deliberté, d’égalité, de fraternité et de laïcité.L’ensemble forme un maillage dense quipermet à la Licra de mener ses missionsà grande échelle afin de sensibiliser tousles publics aux problématiques de racisme,d’antisémitisme et de xénophobie.
- Un réseau de plus de 100 avocatsbénévoles aide et soutient les victimes. Une permanence juridique conseille etassiste chaque jour les victimes d’actes
racistes et antisémites partout en France.
EN PREMIÈRE LIGNE POUR ÉDUQUER,FORMER, PRÉVENIR
La Licra exerce de nombreuses missions deformation, de sensibilisation et de préventiondans le cadre de conventions passées avec lesministères et les collectivités territoriales.
- Missions éducatives dans les écoles. LaLicra effectue chaque année plus de 1000missions d’éducation à la citoyenneté
dans les écoles primaires, les collèges et
les lycées. Elle répond aux situations de
racisme et d’antisémitisme rencontrées
par les établissements et participe à la
sensibilisation et à la prévention des élèves,
des enseignants et des responsables
scolaires.
- Missions de formation des forces de l’ordre.
La Licra intervient dans les écoles de police
et de gendarmerie et en formation continue
pour sensibiliser les professionnels aux
délits de racisme, aux conditions du
dépôt de plainte et améliorer l’accueil des
victimes.
- Missions de perfectionnement des
professionnels du Droit. La Licra est
présente dans les écoles de la magistrature
et du barreau pour former les futurs
magistrats et avocats.
- Missions de formation des intervenants.
L’École des Militants de la Licra forme
ses intervenants dans les domainesde l’éducation, du droit, du sport, de la
culture pour agir efficacement auprès
des institutions publiques ou privées qui
ont recours à elle dans toute la France.
Elle conçoit des supports pédagogiques
et diffuse la documentation utile.
La Licra est présente dans de nombreuses
manifestations d’ordre culturel, sportif et
citoyen et auprès de leurs organisateurs
pour encourager et valoriser le respect
d’autrui.
QUE FAIT LA LICRA ?
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UE FAIT LA LICRA QUE FAIT LA LICRA
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La Licra s’investit dans le sport et déve-loppe des actions en partenariat avec lesdifférents acteurs du monde sportif (en-traîneurs, clubs, fédérations...) : Actionsde sensibilisation, de formation, étudeannuelle sur le racisme dans le sport...Vecteur de mixité sociale et d’égalité deschances, il est un outil ludique et populairequi valorise le vivre-ensemble et la citoyen-neté auprès des jeunes et des éducateurs.
EN PREMIÈRE LIGNE CONTRE LE RACISMEET L’ANTISÉMITISME SUR INTERNET
Face à une situation inédite et préoccupanteur Internet et les réseaux sociaux, la Licra’impose comme un partenaire privilégié des
grands acteurs d’Internet (Facebook, Twitter,Google…) et des pouvoirs publics (Premierministre, les ministères de l’Intérieur, deÉducation, du Sport, de la Culture, de laustice, Dilcra, Défenseur des droits). Elle
développe au quotidien des réponses auxnouvelles formes de haine qui sévissent sur laoile.
Une présence accrue avec son site, sesblogs, ses pages et sur les réseaux sociaux
La Licra déploie ses outils pour recruter,
mobiliser et diffuser une parole républicaineet fraternelle sur le web. Sa newsletterhebdomadaire, ses campagnes et sesmessages atteignent une audience de plus enplus large.
Une veille avec Licranet. L’influence dela Licra sur Facebook, Twitter, YouTube etsur notre site Internet permet d’effectuerune veille et de riposter rapidement endemandant la suppression de contenus.Constitué d’avocats bénévoles, Licranet se positionne comme une vigie qui agit en
relation constante avec les grands acteursde l’Internet.
- Une riposte à la haine avec une e-section. La Licra a créé une section dédiéeuniquement à Internet et aux réseaux sociaux.Cette e- section propose de nouvellesformes de lutte et d’engagement auxinternautes pour répondre aux semeurs dehaine et devenir ainsi des webmilitants.
EN PREMIÈRE LIGNE DANS LE DÉBATD’IDÉES La Licra est une association où le débat,l’échange d’idées et la réflexion sont constantspour mieux agir et adapter le combat contrele racisme et l’antisémitisme à l’évolution denotre monde et de notre société.
- Sept commissions suivent des domainesspécifiques : Jeunesse, Sport, Culture,Mémoire & Histoire & Droits de l’Homme,Éducation, Juridique, International. Elles rassemblent des intellectuels, deshistoriens, des juristes et des experts denombreuses spécialités.
- « Le Droit de vivre » est édité par la Licradepuis 1932. Le plus ancien journal
antiraciste est un bimestriel qui rassembleéditoriaux, enquêtes, entretiens, tribunes.L’actualité de l’antiracisme y est décortiquéeet analysée afin que chaque lecteur se fasseune opinion et trouve des raisons d’agir.
- « Le Cercle de la Licra-Agir pour les droitsde l’Homme » est un Think Tank dédié auxdroits de l’Homme. Il promeut des analyseset des concepts novateurs en matière derespect et de défense des droits de l’hommeet fait émerger solutions alternatives etbonnes pratiques.
1 convention
1 université d’automne
1 campagne Grande Cause Nationale 2015 « Debout contre le Racisme ». Plus de 20 millions
de téléspectateurs, soit 1 français sur 3 ont vu au moins 1 spot
Symposium européen « No Hate Web » rassemblant 800 personnes
1 plan territorial de lutte contre le racisme et l’antisémitisme signé entre la Licra
et la Mairie de Vaulx-en-Velin
62 sections locales
2 810 militants participent aux actions de la Licra dans toute la France
24 000 élèves de 6 à 18 ans, bénéficiaires de plus de 1 100 interventions scolaires
800 actions contre le racisme dans le sport dans toute l’Europe avec le réseau FARE
17 000 jeunes sensibilisés par nos programmes dans le sport
4 475 gendarmes et policiers formés à l’accueil des victimes de racisme et d’antisémitisme
2 175 plaignants aidés par la plateforme juridique nationale de la Licra et par les
permanences juridiques des sections
95 dossiers juridiques et procès engagés en 2015
304 000 dépliants distribués dans les lieux d’accueil de la police et de la gendarmerie
nationale
47 600 exemplaires du Droit de Vivre
153 980 visiteurs uniques sur le site www.licra.org
1 182 contenus racistes sur Internet traités
8 055 personnes ont participé à nos débats et conférences
5 864 bénéficiaires des actions culturelles de la Licra
18 463 inscrits à la Newsletter
82 089 fans sur Facebook
Audience des publications sur Facebook : 700 927 vues par post
8 095 followers sur Twitter
Audience moyenne des vidéos Youtube : 24 394 par vidéo
Audience des vidéos sur Facebook : 143 170 par vidéo
LA LICRA EN CHIFFRES
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LES TEMPS FORTS DE L’ANNÉE
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UE FAIT LA LICRA
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LES TEMPS FORTSDE L’ANNÉE
CHARLIE HEBDO EST LA FRANCE !
Communiqué de presse du 7 janvier 2015
La terreur a frappé aujourd’hui Charlie Heb-do. Nous pleurons les victimes de cette igno-minie et exprimons toute notre solidarité auxfamilles.
A travers cet acte, les assassins se sont atta-qués à la France, à son modèle et à ses valeurs.
Aujourd’hui Charlie Hebdo est la France et laFrance est Charlie Hebdo.
La Licra appelle TOUS les Français à des-cendre dans la rue pour signifier que noussommes plus nombreux et plus forts que lespourvoyeurs de haine et de mort.
Ne laissons pas les terroristes nous diviser.Plus que jamais, affirmons l’unité nationalecontre la barbarie.
RENDRE HOMMAGE ET DIRE NON
Communiqué de presse du 8 janvier 2015
La LDH, la Licra, le Mrap et SOS Racisme ap-pellent tous les citoyens à sortir de chez euxpartout en France le dimanche 11 janvier2015 à 15h pour participer aux rassemble-ments de soutien aux victimes de la tuerie deCharlie Hebdo.
Parce que nous n’acceptons pas le fanatisme etla violence, parce que nous sommes attachésà la démocratie et l’État de droit, parce que la
liberté de la presse est un des biens les plusprécieux que nous avons acquis, nous voulonsvivre ensemble, sans racisme et sans discri-mination, en paix et en harmonie quelles quesoient nos origines, nous appelons les femmeset les hommes vivant en France, les organisa-tions syndicales et politiques, les associationset tous ceux et toutes celles qui sont attachésà cet idéal de se joindre à nous, sans motd’ordre ni slogan, sans banderole ni bannière.
Juste pour être ensemble.
HOMMAGES AUX VICTIMES
DES ATTENTATS
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LES TEMPS FORTS DE L’ANNÉE
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DES MILLIONS DE CHARLIE
Communiqué publié le 9 janvier 2015
La grande manifestation de dimanche à Pariset dans toutes les villes et villages de Francedoit être un moment d’union et de communionnationale.
Tous les hommes et toutes les femmes vivantdans notre République sont invités à venir af-rmer haut et fort qu’ils n’ont pas peur et qu’ils
ne céderont pas devant la barbarie.
ne doit y avoir dans ces manifestations niécupération ni hiérarchie. Tout le monde peut
et doit y participer, quelles que soient sesorigines, ses croyances ou ses sympathiespolitiques.
Les rues de nos villes appartiennent à tout le
monde. Rien ni personne ne doit venir troublerce moment d’union nationale.Dimanche, il ne doit y avoir ni partis politiques,ni syndicats, ni associations, mais des millionsde Charlie.
CRIER PLUS FORT
Article paru dans le Huffington Post le 3 février2015
Faudra-t-il toujours plus de haine, plus de fana-tisme et plus de morts pour que nous soyonsentendus ? Les événements que nous venonsde vivre nous ont d’autant plus bouleversé,qu’au-delà de notre immense tristesse, nosanalyses, depuis plus de dix ans, se sont révé-lées d’une justesse effrayante. Est-ce un tortd’avoir eu raison trop tôt ?
Les ter roriste s voulai ent nous diviser. Ils no us ont r éunis. Des m illions de Français se sont r assemblés su r la Place de laRépublique à Pari s, en janvie r 2015. Tous unis sous le m ot d’ordr e « Je suis Cha rlie ».
En 2000, au début de la seconde Intifada, nousavons mis en garde contre les dangers de l’impor-tation du conflit israélo-palestinien en France.En 2001, nous avons dénoncé la pantalon-nade de la conférence de Durban. En 2002,nous avons entamé le combat judiciairecontre le sinistre Dieudonné M’Bala M’Bala.En 2003, nous avons alerté sur les dangersdu racisme et de l’antisémitisme sur Internet.En 2004, nous avons soutenu les proposi-tions de la commission Stasi. En 2005, nousavons défendu le rapport Obin sur les reven-dications religieuses à l’école. En 2006, nousavons mis en garde contre l’antisémitisme desbanlieues après l’assassinat d’Ilan Halimi. En2007, nous étions aux côtés de Charlie Hebdopoursuivi pour ses caricatures et présents àl’ONU contre le délit de blasphème. En 2008,nous avons apporté notre soutien à MohamedSifaoui. En 2009, nous étions à Genève pourla conférence Durban 2. En 2010 nous avonspoursuivi Éric Zemmour pour ses propos ra-cistes. En 2011 nous avons soutenu la loiinterdisant le port du voile intégral. En 2012nous avons formulé « 50 propositions pour uneFrance plus fraternelle ». En 2013 nous avonsdemandé que la lutte contre le racisme etl’antisémitisme soit érigée au rang de Grandecause nationale...
Notre tort a sans doute été de ne pas avoircrié assez fort pour être entendus par les poli-
tiques, les médias et nos concitoyens. Quandnous avons engagé les premières poursuitescontre Dieudonné M’Bala M’Bala, nous étionsbien seuls. Quand nous avons poursuivi ÉricZemmour, on nous a accusé de por ter atteinteà la liberté d’expression. Quand nous avonsappelé à manifester à la suite de l’incendie cri-minel qui a frappé Charlie Hebdo, nous étionsquelques centaines. Quand nous avons mani-festé après les assassinats commis par Mo-hammed Merah à Montauban et à Toulouse,nous étions quelques milliers. Quand nousavons soutenu la loi interdisant le port du voile
intégral, nous avons été traité d’islamophobes.Quand nous avons parlé de grande cause na-tionale, personne ne nous a pris au sérieux...
Nos 50 propositions pour une France plus fra-ternelle n’ont jamais été autant d’actualité.
Plusieurs d’entre elles sont aujourd’hui re-prises par le gouvernement. Il aura fallu 17morts. Pour qu’ils soient les derniers nouscontinuerons à crier. Plus fort...
CONTRE LES AMALGAMES, LA SOLUTION EST ENTRE LES MAINS DES MUSULMANS EUX-MÊMES
Article paru dans le Huffington post le 30 avril
Qu’on le veuille ou pas, les fous de Dieu quidécapitent, enlèvent, violent et assassinentaux quatre coins de la planète se réclament del’islam. D’un islam dévoyé, bafoué et humiliécertes, mais de l’islam quand même.
Bien sûr qu’il ne faut pas faire d’amalgames.Bien sûr que ces criminels sanguinaires neconstituent qu’une infime minorité dont lesmusulmans sont les premières victimes. Iln’empêche, quand ils font couler le sang, cesont tous les musulmans qui sont montrés
du doigt. C’est injuste, mais c’est ainsi. Onpeut s’en indigner, faire de grands et beauxdiscours, ça ne changera rien. On ne réglerapas le problème avec des bons sentiments,fussent-ils légitimes et sincères.
La solution est entre les mains des musul-mans eux-mêmes. C’est à eux de crier à laface du monde que les fanatiques qui as-sassinent au nom de leur foi sont des im-posteurs qui déshonorent le Prophète. C’està eux de descendre en masse dans lesrues des capitales souillées par le sang des
http://www.huffingtonpost.fr/alain-jakubowicz/lutte-contre-racisme-antisemitisme_b_6603126.htmlhttp://www.huffingtonpost.fr/alain-jakubowicz/lutte-contre-amalgames-musulmans_b_7159716.htmlhttp://www.huffingtonpost.fr/alain-jakubowicz/lutte-contre-amalgames-musulmans_b_7159716.htmlhttp://www.huffingtonpost.fr/alain-jakubowicz/lutte-contre-amalgames-musulmans_b_7159716.htmlhttp://www.huffingtonpost.fr/alain-jakubowicz/lutte-contre-amalgames-musulmans_b_7159716.htmlhttp://www.huffingtonpost.fr/alain-jakubowicz/lutte-contre-amalgames-musulmans_b_7159716.htmlhttp://www.huffingtonpost.fr/alain-jakubowicz/lutte-contre-amalgames-musulmans_b_7159716.htmlhttp://www.huffingtonpost.fr/alain-jakubowicz/lutte-contre-racisme-antisemitisme_b_6603126.html
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LES TEMPS FORTS DE L’ANNÉE
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ES TEMPS FORTS DE L’ANNÉE
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victimes pour hurler « not in my name ! ». ne s’agit pas pour eux de s’excuser de crimes
qu’ils n’ont pas commis, mais d’envoyer unmessage fort aux assassins, pour leur intimerordre de cesser d’instrumentaliser leur Dieu
et leur signifier qu’ils n’ont pas peur.
La parole de l’islam de tolérance, de paix etde concorde doit être plus forte que celle desobscurantistes pourvoyeurs de haine et demort. Elle doit être plus claire, plus unanimeet plus ferme. Ces voix existent, lucides et cou-ageuses, plus nombreuses qu’on croit. Nous
onnaissions celles de l’imam Chalgoumi et deLatifa Ibn Ziaten.
Nous sommes heureux et fiers de faire en-endre dans le dernier numéro du Droit de
Vivre celles de Boualem Sansal, Farid Abdelk-im, Chadortt Djavan,Samy Aldeeb, Abdenour
Bidar, Fehti Benslama, Hakim Elkaouri, BarizaKhiari, Chahla Chafiq, Lassana Bathily, TareqOubrou, Tewfik Allal, et Waleed Al-Husseini.
Ces hommes et ces femmes de culture musul-mane, venant d’horizons divers, chiites et sun-nites, croyants et laïcs, parlent sans langue debois ni tabou de tous les sujets, y compris desujets qui fâchent : la place de la religion dansa société, la question du voile, le blasphème,es caricatures, la liberté d’expression, l’anti-émitisme... Leur voix est la meilleure réponse
aux fanatiques et aux racistes. Écoutons-les,emercions-les, aidons-les...
DEBOUT, UNIS ET DÉTERMINÉS CONTRE LESEXTRÊMES
Article publié le 14 novembre 2015 sur le si te de la Licra
La France et ce qu’elle représente dansa communauté des Nations a, à nou-
veau, été frappée au cœur de sa capitale.Mais ce sont tous les Français qui ont été viséset qui aujourd’hui sont meurtris.
En ces heures de douleur la Licra tient à ex-primer sa compassion fraternelle aux victimeset à leurs familles. Elle invite nos concitoyensà rester debout, unis et déterminés à luttercontre le terrorisme.
Publié le 25 novembre 2015
La France est attaquée, la République est me-nacée. En frappant notre jeunesse et notreavenir, des fanatiques ont voulu briser le soclerépublicain que la Licra défend sans relâchedepuis près d’un siècle. Nous refusons detomber dans le piège que ces assassins noustendent. Leur but est clair, favoriser les amal-games, le communautarisme et renforcer lesdivisions qui sapent la Fraternité, ce pilierRépublicain auquel nous sommes tant atta-chés. C’est ce qu’ils attendent, c’est ce qu’ilsveulent.
La Licra combat sur ce terrain, celui des va-leurs républicaines. Pour gagner cette bataille,nous devons rester unis et ensemble rejetertout sectarisme, toute idéologie raciste ouhaineuse et tout ce qui conduit au repli sursoi. C’est ce qu’ils redoutent, c’est ce qu’ils
craignent.
Cela doit se traduire par des actes citoyens etpolitiques.
Le 13 décembre, un mois jour pour jour aprèsla sauvagerie que Paris et Saint-Denis ont af-frontée, nous serons invités à voter au secondtour des élections régionales. Gardons dansnos têtes et dans nos cœurs cette fraternitéet cette unité en déposant notre bulletin dansl’urne. Car on ne répond pas à l’extrême parl’extrême.
PARLONS VRAI
Article paru dans le Huffington post le 24novembre
La réaction de l’humanité a été à la hauteurdu coup qui lui a été porté. Le monde entiera chanté la Marseillaise et pavoisé ses lieuxsymboliques du drapeau tricolore.
Chez nous, les citoyens, les artistes, les in-ternautes, ont fait assaut d’imagination pourmarquer leur colère, leur rage et leur déter-mination à ne rien céder devant les barbares.Nous, militants de la Fraternité, tout en étantà l’unisson de nos concitoyens, sommes res-tés silencieux. Nous savons que dans cesmoments d’unité nationale, notre parole estinutile et inaudible. Face à la dimension del’horreur et à l’embrasement qui en est ré-sulté, le peuple de France, dans sa richesseet sa diversité, s’est emparé du flambeau del’indignation et de la révolte. Quand l’incendiesera éteint, quand la vie aura repris son cours,que les victimes exterminées le 13 novembreauront rejoint dans le cimetière de la mémoirecollective celles des 7 et 8 janvier et tantd’autres aujourd’hui oubliées, il nous appar-tiendra de ramasser le flambeau encore chaudet d’entretenir la flamme chancelante de la vic-time inconnue... jusqu’à la prochaine fois.
Tel est notre rôle, tel est notre destin, depuisprès d’un siècle. Il n’y a nulle amertume dansce constat, mais un peu de lassitude et beau-coup de tristesse. La belle unanimité à la-quelle nous avons assisté, laisse en ef fet, pourles observateurs avertis que nous sommes, ungoût un peu amer.
Parlons vrai. Qu’est ce qui a le plus touché nosconcitoyens dans le drame que nous venonsde vivre ? Le fait que chacun de nous auraitpu en être victime et se sent donc directementconcerné. Qui ne va dans un stade, à la ter-
rasse d’un café, ou tout simplement dans larue ? Qui n’aime pas la musique, manger aurestaurant ou boire un verre entre amis ? Maisquelle différence y a-t-il entre ces victimes etcelles de Merah en 2012 et de Kouachi etCoulibaly il y a 10 mois à peine ? Les unes,seraient-elles plus victimes que les autres ? Yaurait-il des morts qui seraient plus injustesque d’autres ? Allez, lâchons le mot puisqu’il aété employé à satiété sans apparemment cho-qué grand monde, y auraient-ils des victimesinnocentes et d’autres qui le seraient moins ?
Il existe certes une « nouveauté » dans le dramedu 13 novembre : au-delà du nombre de vic-times, qui glace le sang, les assassins ne lesont pas « sélectionnées » en fonction de leurorigine ou religion réelle ou supposée. C’estce qui a conduit les commentateurs à releverque les victimes ont été choisies non pour cequ’elles ont fait, mais pour ce qu’elles étaient(ce qui est, soulignons-le, l’une des caractéris-tiques du crime contre l’humanité). Admettonsque cela vaille pour les journalistes de Charlie,encore que le seul fait d’en émettre l’idée merévulse. Mais les enfants abattus par Merahet les clients de l’hyper cacher de Vincennes,de quoi étaient-ils coupables ? D’être juifs ?Cela les priverait-t-ils de la présomption d’inno-cence ? Et puisqu’on parle vrai, y aurait-t-il eu4 millions de Français dans la rue le 11 janvieravec un cortège des chefs d’État en tête, si le
massacre de l’hyper cacher n’avait pas été pré-cédé par celui de Charlie Hebdo ?
La réaction est humaine me dit-on, on ne se mo-bilise que quand on est concerné et l’immensemajorité des Français ne mettent pas leurs en-fants dans une école juive et ne fréquententpas les magasins cachers. Il aura donc falluun carnage et 130 victimes innocentes pourque chacun se sente enfin concerné et ré-alise que c’est la même haine et la mêmehystérie meurtrière qui ont frappé à Toulouseen 2012 et à deux reprises à Paris en 2015.
http://www.licra.org/debout-unis-et-determines/http://www.licra.org/debout-unis-et-determines/http://www.licra.org/debout-unis-et-determines-contre-les-extremes-signez-la-petition/http://www.huffingtonpost.fr/alain-jakubowicz/islam-radical-laicite_b_8629834.html%20http://www.huffingtonpost.fr/alain-jakubowicz/islam-radical-laicite_b_8629834.html%20http://www.licra.org/debout-unis-et-determines-contre-les-extremes-signez-la-petition/http://www.licra.org/debout-unis-et-determines/http://www.licra.org/debout-unis-et-determines/
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La même haine et la même hystérie meurtrièreonfinant, je reprends le terme à dessein, en
une véritable volonté d’extermination, au nomd’une foi dévoyée et d’un prophète instrumen-alisé.
On ne dira jamais assez qu’aucune caricature,aucun « vice » et aucune luxure ne fera jamaisautant de mal au Prophète et à ses croyantsque ces salauds endoctrinés et assoiffés deang. Arrêtons une bonne fois pour toute deeur chercher des excuses, ils n’en n’ont au-une. Aucune misère, aucune injustice, au-
une discrimination, pour réelles qu’ellesoient, ne justifie d’ôter la vie à quiconque, aortiori au nom d’un Dieu qui n’en peut mais.
Leur volonté est de semer la zizanie en mêmeemps que la peur au sein de notre société. Jerémis à l’idée qu’ils puissent y parvenir et cer-aines prises de parole d’irresponsables poli-iques au cours de ces derniers jours n’incitent
guère à l’optimisme.
Ce n’est pas en jetant l’opprobre sur une re-gion au nom d’une prétendue et absurdeesponsabilité collective qu’on réglera le pro-
blème, au contraire. Autant il est indispen-able de lutter sans merci contre tous lesenants de cet islam radical qui gangrèneertains de nos quartiers (et pas seulement),
en ayant recours, s’il le faut, aux mesures lesplus coercitives, autant il est urgent de tendre
a main à nos concitoyens de confession mu-ulmane pour leur signifier qu’ils font définiti-
vement partie de la communauté nationale.
C’est avec eux et pas contre eux qu’on éradi-quera le mal. Il ne s’agit pas de les sommerde prendre parti ou de se justifier de quoi quesoit.
Mais il leur appartient, oui, de signifier claire-ment, que leur foi, que la laïcité protège, n’arien à voir avec ceux qui prônent le djihad etqui sèment la mort au nom d’une idéologie ra-ciste et antisémite. Les musulmans de Francesont victimes de l’islamisme radical et doiventdonc prendre toute leur place dans le combatimplacable que nous devons mener pour l’éra-diquer. Nous serons pour cela à leurs côtés,unis dans la foi qui nous est commune, celledans l’espérance, les valeurs de la Républiqueque sont la liberté, l’égalité et surtout, oui sur-tout, la fraternité. Montrons dans la belle etpuissante union du peuple de France qui semanifeste depuis le 13 novembre que noussommes, tous ensemble, déterminés à refusertous les extrémismes et leur cortège de haineet de rejet de l’autre. L’occasion nous en seradonnée dès le mois prochain. Après ce quenous avons tous vécu, il ne peut, il ne doit,plus y avoir de place pour l’abstention. Pour re-prendre notre destin en main, usons de l’armedes démocrates qu’est le bulletin de vote et fai-sons-en bon usage. Au-delà et s’il le faut contreles calculs politiciens et les logiques d’appa-reils, unissons-nous dans un vaste et salvateurfront de défense républicaine, pour dire non à
l’obscurantisme et ne pas donner raison auxsalauds. Nous devons cela au moins aux vic-times, à, toutes les victimes.
RÉAGISSONS AUX GÉNOCIDES DES CHRÉ-TIENS AU MOYEN ORIENT ! RÉAGISSONS AUX GÉNOCIDES DES MINORITÉS NON MU-SULMANES !
Article paru dans le Huffington Post le 9 avril2015
Un génocide à bas bruit se déroule sous nosyeux en Syrie, en Irak en Libye et en Afriquenoire à l’initiative de Daech, l’État islamiqueet ses complices. Depuis la proclamation ducalifat par l’État islamique, le 29 juin dernierau premier jour du ramadan, des milliers d’Ira-kiens chrétiens sont morts, exécutés par lesdjihadistes ou tués au combat, et environ unmillion de personnes auraient quitté leur foyer.La première destination des réfugiés, et cesdernières semaines des chrétiens de Mossoul,est le Kurdistan irakien, région voisine des ter-ritoires conquis par l’État islamique mais quireste la plus stable et la plus prospère du pays.
Les Yezidis connaissent le même sort. Des cen-taines d’entre eux ont été décapités et ceux quirestent ont dû affronter de terribles marchespour fuir la mort. Les survivants rassemblésdans des camps de fortune connaissent unsort dramatique dans des camps où la pous-sière envahit tout et où ils manquent de l’es-sentiel.
Il y a moins d’un mois 100 chrétiens d’un vil-lage syrien ont été capturés et aujourd’hui leurassassinat ne fait plus de doute, rappelant lemartyr médiatisé subi par 21 Coptes en Libye
quelques jours plus tôt. Il faut craindre le mas-sacre dans les jours à venir, des villageois enle-vés femmes et enfants inclus dans des misesen scène d’une cruauté qui dépasse l’imagi-nation. Ce génocide, comme tous les grandsgénocides de l’histoire, se déroule dans la pas-sivité et la lâcheté de la communauté interna-tionale.
Les chrétiens de Syrie décapités, les coptesd’Égypte massacrés, les chrétiens nigériansbrûlés vifs dans leurs églises et les petites éco-lières violées ou vendues, les 148 étudiantsdu Kenya assassinés parce qu’ils ne savaientpas réciter le Coran, n’étaient pas armés. Cesont des populations civiles sans défenseque les islamistes de Daech ont passé par lesarmes. Reconnaissons que quelques militantschrétiens sont bien seuls en France à alarmer.Pourtant nous sommes tous concernés. LaLicra fera tout ce qui est en son pouvoir pourmobiliser nos concitoyens. L’humanité com-mande d’être solidaires avec ces victimes d’un
nouveau génocide.
La Licra défend le droit de chaque commu-nauté religieuse à vivre, à croire et exercer sonculte, et pour elle, la défense du droit à la vieest le premier impératif à faire triompher. Aussiappelons- nous les françaises et les françaisà s’organiser pour défendre les droits essen-tiels de ces minorités chrétiennes ou non,pourchassées par ces islamistes avides demeurtres et de sang. Certains rescapés com-mencent à parvenir en France. Aidons-les àsurvivre !
FAIRE PREUVED’HUMANITÉ
http://www.huffingtonpost.fr/alain-jakubowicz/genocide-chretiens-dorient_b_7025584.htmlhttp://www.huffingtonpost.fr/alain-jakubowicz/genocide-chretiens-dorient_b_7025584.htmlhttp://www.huffingtonpost.fr/alain-jakubowicz/genocide-chretiens-dorient_b_7025584.htmlhttp://www.huffingtonpost.fr/alain-jakubowicz/genocide-chretiens-dorient_b_7025584.htmlhttp://www.huffingtonpost.fr/alain-jakubowicz/genocide-chretiens-dorient_b_7025584.htmlhttp://www.huffingtonpost.fr/alain-jakubowicz/genocide-chretiens-dorient_b_7025584.htmlhttp://www.huffingtonpost.fr/alain-jakubowicz/genocide-chretiens-dorient_b_7025584.htmlhttp://www.huffingtonpost.fr/alain-jakubowicz/genocide-chretiens-dorient_b_7025584.html
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LE POIDS DES MOTS, LE CHOC DES PHOTOS
Article paru dans le Huffington Post e 17 septembre et dans le Droit de Vivre d’octobre 2015
l aura fallu la photographie insoutenable d’unpetit garçon mort sur la grève pour réveillernos consciences assoupies.
Les articles et reportages sur les milliers denoyades en Méditerranée et les corps décom-posés de « migrants » dans un camion aban-donné, n’y suffisaient pas. Le poids des motsne vaut pas le choc des photos.
Le public a besoin de voir pour croire et d’émo-ion pour se mobiliser. Les États, eux, n’ont pas
d’émotion, ils ne réagissent que sous la pres-ion de l’opinion publique.
Mais au-delà de la bataille de l’image, il y laguerre des mots. Car en ce domaine plus qu’enout autre, mal nommer les choses c’est ajou-er aux malheurs du monde. Ce n’est pas un
hasard si les malheureux dont on parle sontdésignés sous le vocable générique et anes-hésiant de « migrants ». Les migrants sonteux qui migrent. Le terme est rassurant en ce
qu’il implique le mouvement. Le migrant est depassage, il n’a pas vocation à s’installer « cheznous ». Il est celui dont personne ne veut. Lemigrant n’a pas de statut. Au gré des flux et desflots, des frontières qui se ferment, de canotsde fortune, de passeurs qui font fortune, decampements insalubres et d’humiliations suc-cessives, il perd même son statut d’humain.
Les migrants ne sont plus des hommes, desfemmes et des enfants, mais des cohortes fa-méliques et hagardes dont le sort ne dépendque de l’empathie inspirée par une photogra-phie volée sur une plage. Le terme de migrantdésigne la conséquence, pas la cause. Dansle drame que nous connaissons la cause est
pourtant connue. Elle se nomme guerre, mort,génocide, dictateurs sanguinaires, islamistesfanatiques... Le statut qui en découle porteaussi un nom, celui de réfugié.
Aylan n’était pas un migrant, Aylan était un ré-fugié, comme les grands-parents de nombre deceux qui hurlent aujourd’hui au loup et qui se-raient inspirés de se souvenir d’où ils viennent.Le statut de réfugié implique le droit d’asile.Est-ce pour s’en affranchir qu’on préfère nepas nommer les choses ? On m’objectera queparmi ces pauvres ères qui se sont résignés
Migrants, réfugiés, dépassons les mots. Qu’ils soient Syriens, Afghans, Irakiens… ils aspirent tous au bonheur. © István Zsíros.
à déraciner leur famille pour tenter de sauverleur vie, se sont peut-être mêlés des réfugiéséconomiques et climatiques, voire mêmequelques terroristes en puissance. C’est pos-sible. Devons-nous pour autant vouer à unemort certaine des milliers de malheureux in-nocents ? La solution serait pour une poignéed’élus, d’accueillir les seuls réfugiés chrétiens.Comptent-ils demander aux petits garçons debaisser leur pantalon pour s’assurer qu’ils sontbien nés ? La seule idée d’une telle sélectiondéshonore ceux qui l’émettent et pire, désho-nore la France. Dans les années 30, face à l’af-flux de réfugiés fuyant les pogroms d’EuropeCentrale et l’Allemagne nazie, le Président dela Licra écrivait dans le Droit de Vivre :
« Notre devoir c’est d’assister les errants dunouvel exode avec tous les égards qui sontdus à des hommes dont brusquement le des-tin s’effondre... Nous ne voulons pas que lesmalheureux échoués ici aient l’impressiond’être traités en clochards. Nous voulons qu’ilsgardent avant tout le sentiment de leur dignité.Leur venue parmi nous ne doit pas les abais-ser à leurs propres yeux. Des temps meilleursviendront pour eux, il faut l’espérer. Qu’ils neconservent pas de leur passage ici le souvenird’une déchéance ».
Il n’y a pas un mot à changer.
POUR UNE FRATERNITÉ EN ACTE
Tribune parue le 16 septembre dans le Huffington Post
Sous la pression du flux migratoire de la routedes Balkans et dans le contexte d’une excep-tionnelle prise de conscience de la populationeuropéenne, un sommet européen des chefsd’État et de gouvernement se penchera les 15et 16 octobre sur la situation des réfugiés, un
sujet brûlant depuis de nombreux mois.
Les initiatives citoyennes qui se sont déve-loppées ces derniers jours et l’attention mé-diatique enfin portée sur ces hommes, cesfemmes et ces enfants qui risquent leur vieen tentant de rejoindre l’Europe ont permis deporter le débat sur la trop longue inaction desdifférents pays européens face à d’insuppor-tables drames humains.
Rien ne saurait justifier que les pays européenscontinuent à tergiverser. Rien ne saurait justi-fier que la pression des extrêmes droites conti-nue à freiner la mise en œuvre de la solidaritéet de la fraternité dont nous avons le devoir defaire preuve à l’égard de centaines de milliersd’hommes, de femmes et d’enfants qui prennentles routes de l’Europe. D’ailleurs quel plus belhommage rendu à l’Union Européenne que cesSyriens, Irakiens, Soudanais ou Erythréens quiviennent y chercher refuge parce qu’ils y voientla terre où leur vie pourra se reconstruire et leursenfants grandir et s’épanouir ?
Certes, l’annonce de l’accueil par la France denouveaux réfugiés constitue un message posi-tif, après des mois d’atermoiement. Mais :- rappelons que l’asile est un droit, reconnu in-ternationalement- empêchons l’exploitation populiste de la si-tuation que nous voyons se développer à tra-
vers la parole de certains responsables poli-tiques, et notamment de quelques maires.- affirmons que l’engagement de l’accueil denouveaux réfugiés nécessite une volonté poli-tique sans faille de la part du gouvernementet de l’ensemble des pouvoirs publics, avecl’adoption des moyens budgétaires et humainsnécessaire à l’accueil et à l’intégration de cespopulations. C’est la condition de l’effectivitédes engagements pris par la France.- pesons, en lien avec les sociétés civiles desdifférents pays de l’Union européenne, sur lesgouvernements européens. L’Europe doit se
http://www.huffingtonpost.fr/alain-jakubowicz/le-poids-des-mots-le-choc_b_8146240.htmlhttp://www.huffingtonpost.fr/alain-jakubowicz/le-poids-des-mots-le-choc_b_8146240.htmlhttp://www.huffingtonpost.fr/alain-jakubowicz/le-poids-des-mots-le-choc_b_8146240.htmlhttp://www.huffingtonpost.fr/alain-jakubowicz/le-poids-des-mots-le-choc_b_8146240.htmlhttp://www.huffingtonpost.fr/dominique-sopo/accueil-refugies-france_b_8145214.htmlhttp://www.huffingtonpost.fr/dominique-sopo/accueil-refugies-france_b_8145214.htmlhttp://www.huffingtonpost.fr/dominique-sopo/accueil-refugies-france_b_8145214.htmlhttp://www.huffingtonpost.fr/dominique-sopo/accueil-refugies-france_b_8145214.htmlhttp://www.huffingtonpost.fr/dominique-sopo/accueil-refugies-france_b_8145214.htmlhttp://www.huffingtonpost.fr/dominique-sopo/accueil-refugies-france_b_8145214.htmlhttp://www.huffingtonpost.fr/alain-jakubowicz/le-poids-des-mots-le-choc_b_8146240.htmlhttp://www.huffingtonpost.fr/alain-jakubowicz/le-poids-des-mots-le-choc_b_8146240.htmlhttp://www.huffingtonpost.fr/alain-jakubowicz/le-poids-des-mots-le-choc_b_8146240.htmlhttp://www.huffingtonpost.fr/alain-jakubowicz/le-poids-des-mots-le-choc_b_8146240.html
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omporter de façon solidaire et tourner le dosaux égoïsmes nationaux. Il faut obtenir despays qu’ils mettent en place non pas une poli-que à retardement mais bien une réponse sur
a longue durée, puisque les causes de l’affluxdes réfugiés ne disparaîtront pas à bref horizon.
Atteindre ces objectifs nécessite que la sociétéivile – associations, syndicats, organisations
de jeunesse, intellectuels, artistes, citoyensmobilisés - inscrive sa démarche dans la du-ée, par-delà l’émotion ponctuelle.
C’est pour porter ce message et inscrire notremouvement dans la durée que nous appe-ons, pour le week-end des 19 et 20 septembre2015 à une mobilisation à Paris et dans touteses villes de France. Sous des formes diverses,es mobilisations seront l’occasion de faire
partager et amplifier la nécessité de retrouverdans notre pays, au-delà de l’accueil des ré-ugiés, le chemin qui peut nous permettre deaire France : le chemin de la fraternité.
Organisations signatairesSOS Racisme, France Terre d’Asile, Ligue desDroits de l’Homme, MRAP, LICRA, EGAM [Euro-pean Grassroots Antiracist Movement], CFDT,CGT, FSU, UNSA, UNEF, FAGE, UEJF [Union desEtudiant Juifs de France], FIDL [Fédérationndépendante et Démocratique Lycéenne],
UNL [Union Nationale Lycéenne], Inter-LGBT,
FORIM, Forum réfugiés – COSI, CHERPAA,Collectif DOM, CM98, Association « La PaixMaintenant », Association « JCall », HachomerHatzaïr, Saut Jeune, GRAD Guinée (groupe deéflexion et d’appui au développement de la
Guinée), Collectif VAN [Vigilance Arméniennecontre le Négationnisme], CDCA [Comité deDéfense de la Cause Arménienne], CollectifUrgence Darfour, Ibuka, France Syrie Démo-cratie, L’Afrique a du talent, Coordination desAssociations Guinéennes de France, Club deéflexion Demain La Guinée.
SOLIDAIRES DES RÉFUGIÉS
Éditorial d’Antoine Spire paru dans le Droit deVivre, octobre 2015
Les dizaines de milliers de réfugiés qui ontenfin envahi nos écrans de télévision nousinterpellent tous et balayent les autres sujetsd’actualité. Ils nous émeuvent d’autant plusque nous savons qu’ils fuient la mort pour euxet les leurs, et sont prêts à tout pour trouverun havre d’accueil. La formidable solidarité quis’est d’abord manifestée en Allemagne, chezAngela Merckel et dans la société germanique,nous montre un chemin que, pour l’heure,une petite moitié de Français envisage d’em-prunter. A nous de faire grandir cette prise encompte de l’Autre qui frappe à nos por tes.
Ces hommes, ces femmes, ces enfantsm’ont remis en mémoire le visage de cetinterlocuteur qui m’interpella, en juin à Nogent-sur-Marne, lors d’un débat public consacréau droit d’asile. Cet homme apparemmentseul, la cinquantaine, qui se déclara artisanélectricien, tenait à m’expliquer que nousacceptions beaucoup trop de « migrants »clandestins en France, qu’ils envahissaientnos rues, nos écoles et nos hôpitaux, quiseraient débordés par ce flux dont les pouvoirspublics voudraient nous cacher l’importance.Je le pris au sérieux et, après lui avoir rappelé
le petit nombre d’étrangers acceptés enFrance, je lui demandai ce qu’il avait à craindrede cette présence étrangère sur notre sol.En quoi aurait-il, lui, à pâtir d’une éventuelleaugmentation du nombre de ces réfugiésqui quittaient leur pays au péril de leur vie ?En quoi leur présence affecterait-elle sonexistence ? Curieusement, je sentis que laquestion le désarçonnait. Il balbutia quelquesmots incompréhensibles, en ajoutant : « On nepeut pas accueillir toute la misère du monde. »Poussant mon avantage je lui demandai cequ’il perdait avec la présence de ces immigrés
sur notre territoire. Et de lui dire que son pointde vue reflétait comme une peur de l’autre quela fréquentation régulière de l’homme ou de lafemme qu’il s’agissait de recevoir pourrait fairetomber. Je ne pense pas l’avoir convaincu, et jesuppose qu’il fait partie de cette moitié de noscompatriotes qui s’opposent à une applicationplus généreuse du droit d’asile.
Les maires de Roanne ou de Belfort, par
exemple, expliquent qu’ils peuvent recevoirdes réfugiés, à condition qu’ils soient chré-tiens. Toujours cette peur de l’autre et cettequête du même !
A l’opposé, en Allemagne, et plus timidementen France, des familles se proposent pour ac-cueillir chez elles ces réfugiés. On a même ap-pris que le Premier ministre de Finlande met-tait sa propre maison à la disposition d’unefamille syrienne. Quel magnifique geste desolidarité de ces citoyens qui font vivre au quo-tidien l’idée de fraternité ! Des villes entières,
parfois des villages, se déclarent prêts à rece-voir ces humains qui cherchent d’abord un lieuoù poser la tête. Les démarches de générositéindividuelle se multiplient, parfois encoura-gées par des maires de gauche ou de droite.
Puisse-t-il m’être permis de dire que notreLicra est du côté de cette France fraternellequi se réveille. Avant de parler d’appel d’air,ceux qui, frileux, s’inquiètent de cette « inva-
sion » devraient prendre la mesure des limitesdu phénomène : il s’agit d’abord de permettreà ceux qui fuient la guerre, la torture et lesdiscriminations, d’exercer leur droit d’asile etde formuler une demande auprès de l’Ofpra,conformément à nos lois.
N’est ce pas légitime ? Nombre d’entreeux ne pourront pas rester, mais tous ontdroit à l’examen sérieux de leur situation.Alors, aidons-les.
Repense r le droi t d’asile est désor mais une n écessité et un devo ir pour n otre pays et la Comm unauté Eur opéenne.
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LE FN RESTE LE FN
Article paru dans le Huffington Post le 24 août 2015
C’est donc pour achever la dédiabolisation duFront National que Jean-Marie Le Pen en a étéexclu.
Par cette décision hautement symboliqueMarine Le Pen voudrait en finir avec le racismeet l’antisémitisme qui collent aux basques duparti frontiste comme la misère sur le pauvremonde. Voilà le vieux grognard victime de sonobsession clanique. De fait, aucun autre Pré-ident que sa fille n’aurait osé prendre uneelle décision.
Marine Le Pen commet cependant une erreuri elle croit qu’il suffira de se débarrasser deon père pour conférer au FN la respectabi-té qu’il n’a jamais eue. Les urnes confèrent
au mieux la légitimité, pas la respectabilité.
Ne lui en déplaise, avec ou sans son père, leFront National demeure ce qu’il a toujours été,un parti d’extrême droite, fondé entre autrespar un ancien membre de la Waffen SS (LéonGaultier), un ancien membre de la division SSCharlemagne (Pierre Bousquet), un ancien mi-cien condamné pour collaboration avec les
nazis (François Brigneau), et un père du néga-ionnisme (François Duprat).
Depuis plus de 40 ans, on ose nous pré-enter comme patriote, un parti cofondé
par des salauds qui ont trahi la France.
Les électeurs du Front National s’en moquentparait-il. Eh bien ils ont tort.
Si elle était sincère, Marine Le Pen auraitété inspirée de rompre avec ces pairs et pasqu’avec son père. Et tant qu’à s’attaquer au su-
jet, c’est toute la nébuleuse radicale qui tientencore une place prépondérante au sein duFront National qu’elle aurait dû exclure. Maiscela elle ne le veut ni le peut, sauf à faire im-ploser le parti. Tous les membres du Front Na-tional ne sont pas racistes et antisémites, maistous les racistes et antisémites y sont les bien-venus. Marine Le Pen en a besoin. La seuledifférence avec son père, c’est qu’ils sont dé-sormais invités à se faire discrets. C’est parcequ’il ne l’est pas et ne le sera jamais, surtoutsur ce thème, que «le vieux» a été viré commeun vulgaire élu local qui s’est lâché sur Twitter.
Pour autant Marine Le Pen n’a rien réglé. Sielle veut vraiment rompre avec le parti d’ex-trême droite que lui a légué son père, elle n’a
qu’une solution : le quitter et en fonder unautre, sans les identitaires, les intégristes, lesnégationnistes et autres nostalgiques du ré-gime de Vichy. Avec son arbre généalogique,il ne suffit pas d’élaguer le FN, ce sont les ra-cines qui sont pourries. L’opération « bonne-teau » annoncée, consistant à changer le nomdu parti après en avoir viré la relique, ne t rom-pera que ceux qui le voudront bien. Ce n’estpas à la famille Le Pen qu’on apprendra quece n’est pas en changeant de nom qu’on sedéfait de son héritage. Tant qu’à changer denom, si Marine Le Pen est désormais heurtée
COMBATTRELES EXTRÊMES
par le racisme et l’antisémitisme au point derépudier le fondateur de la marque, qu’elle aitle courage et l’honnêteté politique de dépo-ser la sienne. Si elle est en mal d’inspiration,on pourra lui suggérer « Les Démocrates ».Elle pourra alors faire tous les procès qu’elleveut à ceux qui auront l’audace de qualifierson parti d’extrême droite.
APPEL DU CAMP DES MILLES
Communiqué de presse du 20 septembre2015
L’HISTOIRE ALERTE LE PRÉSENT
Veillons sur les valeurs de la République : Pasune voix pour les candidats du racisme et del’antisémitisme !
« Le monde est dangereux à vivre non pas tantà cause de ceux qui font le mal mais à causede ceux qui regardent et laissent faire ». AlbertEinstein
Racisme et antisémitisme progressent dange-reusement.
En France et dans le monde, ils provoquent lamontée des haines et des violences, de plus
en plus meurtrières.
Ils sont nourris par des discours démago-giques qui se saisissent de difficultés objec-tives, de peurs et de colères pour justifier l’in-
justifiable : la désignation de boucs émissaireset leur exclusion, au prétexte de répondre auxproblèmes qu’affrontent le monde et donc,nos sociétés.
Nous connaissons ces mécaniques ; elles ontdéjà malheureusement marqué notre histoireet elles resurgissent dans les moments diffi-
ciles, car les crises favorisent discriminationset atteintes aux droits de l’homme. Nous sa-vons qu’elles conduisent à exalter la force, àpratiquer la violence, à conjuguer la haine desfaibles, des minorités et des étrangers. Noussavons qu’elles déstabilisent ainsi le vivre en-semble, l’ordre public, l’idée même d’un avenircommun.
Bien que dangereuses, ces idées sont au- jourd’hui au cœur du débat public, dont ellesdonnent trop souvent le ton. Elles entendentconquérir encore du terrain lors des pro-chaines élections régionales. Il est urgent d’yporter un coup d’arrêt, il est décisif que nosvoix bannissent racisme et antisémitisme dudébat républicain.
C’est pourquoi nos associations lancent d’unemême voix un appel solennel aux électrices etaux électeurs, quels que soient leurs appar-tenances, leurs préférences, leurs choix poli-tiques.
Nous avons choisi de le faire ensemble parceque nous sommes profondément opposés auracisme, à l’antisémitisme, à tous les discourset à toutes les politiques de haine et d’ex-clusion qui préparent, toujours, le pire. Nousavons choisi de le faire au camp des Millesafin de rappeler que notre démocratie vit et sedéveloppe à l’ombre de l’histoire. Ce lieu, seul
camp français d’internement et de déportationencore intact, témoigne en effet des persécu-tions et des déportations du régime de Vichydont les héritiers et les défenseurs relèventaujourd’hui la tête.
Nous avons choisi de le faire parce que faceà un danger sociétal aussi grave, nos Associa-tions ne peuvent réussir seules et ont besoinde l’implication de tous.
Tout indique que lors du scrutin régional ladémagogie – singulièrement celle du FN mais
http://www.huffingtonpost.fr/alain-jakubowicz/exclusion-le-pen-fn_b_8029566.htmlhttp://www.huffingtonpost.fr/alain-jakubowicz/exclusion-le-pen-fn_b_8029566.htmlhttp://www.huffingtonpost.fr/alain-jakubowicz/exclusion-le-pen-fn_b_8029566.htmlhttp://www.huffingtonpost.fr/alain-jakubowicz/exclusion-le-pen-fn_b_8029566.htmlhttp://www.huffingtonpost.fr/alain-jakubowicz/exclusion-le-pen-fn_b_8029566.htmlhttp://www.huffingtonpost.fr/alain-jakubowicz/exclusion-le-pen-fn_b_8029566.html
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pas uniquement, le repli identitaire et le rejetde l’Autre vont être agités comme autant d’ap-pels à la peur et à la haine.
Le camp des Milles fait comprendre la per-manence de ces périls, il rappelle qu’on peut,qu’on doit leur résister.
C’est ce à quoi nous appelons toutes et tous.Parce que le racisme et l’antisémitisme ontun potentiel explosif et contagieux, parce quees dynamiques qu’ils engendrent deviennentvite immaîtrisables, aucun candidat ne doit
mpunément s’autoriser à les banaliser ou leségitimer.
Ne laissons pas ces idéologies polluer l’espritpublic, contaminer les discours de certainsélus dits modérés et détourner le débat démo-ratique du traitement sérieux des vrais pro-
blèmes sociaux, économiques, écologiques,écuritaires, migratoires.
Aujourd´hui comme hier, ne rien faire, c’estaisser s’enclencher des engrenages mor-ifères pour la démocratie et pour chacun
d’entre nous ; car la haine ne s’arrête ni auxrontières, ni aux « races », ni aux religions…
Nous en appelons à la capacité individuelleet collective à ne plus rien laisser passer, et àonvaincre, autour de soi comme sur Internet.
en va de notre responsabilité à tous : élus,esponsables politiques, journalistes, hommes
de culture et plus encore citoyens et électeurs.
Ne laissons pas la haine et la peur dicter leursois aux valeurs de la République ; entre uneonstruction commune et solidaire et un repli
mortifère, sachons combiner nos refus et noshoix pour porter et faire vivre les valeurs ré-
publicaines et humanistes de liberté, d’égalité,de fraternité, de laïcité, de dignité et de justice.Elles seules sont garantes de la paix civile etde l’avenir.
LA DÉFAITE ET LE DÉSHONNEUR
Article paru dans le Huffington Post le 7 décembre
Il y a quelques années on nous disait quece n’était pas grave que le Front national ob-tienne quelques sièges dans des conseils mu-nicipaux. Puis que ce n’était pas grave qu’ilconquiert quelques mairies. Ce n’était pasgrave non plus qu’il fasse élire des députés,puis des sénateurs.
Comme ce n’était pas grave qu’il entre dansles Conseils Régionaux avec des groupes deplus en plus nombreux et de plus en plus im-portants. Aujourd’hui il s’apprête à conquérirplusieurs régions. Et dans 18 mois, que di-rons-nous quand nous aurons livré le pays toutentier à un parti d’extrême droite ? Nous avonsencore, peut-être, la possibilité d’éviter le dé-sastre en même temps que la honte. Il est hé-las trop tard pour convaincre massivement lesabstentionnistes de voter dimanche prochain;ils ont trop été désespérés pour qu’on puisseles « récupérer » en si peu de temps. Mais iln’est pas trop tard pour dresser le dernier rem-part d’un Front de Défense Républicain auquelaspirent tous les démocrates de France.
Marine Le Pen et ses acolytes hurleront aucomplot UMPS. Et alors ? Le temps n’est plus
à l’hypocrite et opportuniste «ni-ni» et aux dis-cours éculés sur les « voix qui ‘appartiennentà personne ». Face au danger qui menace, ilfaut que tombent les masques et que chacunprenne ses responsabilités.
N’en déplaise à nos responsables politiquesdont beaucoup semblent une nouvelle foisn’avoir rien compris, le choix n’est pas entre lagauche et la droite, mais entre les démocratesattachés aux valeurs de la République et l’ex-trême droite qui foule au pied ces valeurs.
Pour éviter le pire, pour signifier clairement quenos Régions ne veulent pas être gouvernéespar un parti qui n’a pour seul programme quela division des français, il n’y a d’autre solutionpour le second tour des élections régionalesque le désistement de la liste la moins bienplacée ou la fusion des listes des démocrates,dans un sursaut d’union nationale.
Celles et ceux qui croient pouvoir éviter la dé-faite au prix du déshonneur auront le déshon-neur et auront la défaite. Ils en seront respon-sables face à l’histoire, car la victime sera laFrance.
LA LICRA APPELLE À FAIRE BARRAGE AU FN
Communiqué de presse des sections de larégion Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine-7 décembre 2015
Les sections Licra de la région Alsace-Cham-pagne-Ardenne-Lorraine ont pris connaissancedes résultats du 1er tour des élections régio-nales.
La région court le danger d’être dirigée parl’extrême droite, incarnée par M. Philippot et leFront National.
La Licra ne peut rester silencieuse quand ledanger de l’extrême droite menace le respectdes valeurs qui animent nos institutions natio-nales et européennes.
Les événements tragiques qui viennent encorede frapper notre pays nous ont rappelé à quelpoint la liberté, l’égalité et la fraternité sontmenacées.
Ces valeurs sont pourtant notre bien le plusprécieux.
C’est pourquoi la Licra entend sortir de sa t ra-ditionnelle neutralité en période électorale etappelle l’ensemble des candidats figurant surdes listes de partis républicains à faire barrageà la liste du Rassemblement Bleu Marine, soiten fusionnant, soit en se retirant au profit de laliste la mieux placée.
Au-delà des partis politiques, la Licra lance unappel à l’ensemble des électeurs de la régionafin d’empêcher l’élection de M. Philippot etde ses acolytes à la tête de la Région, en sereportant massivement sur la seule liste sus-ceptible d’offrir une alternative républicaine ànotre région.
La Licra appelle tous les citoyens quientendent refuser que la région Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine soit dirigéepar l’extrême droite à se retrouver pour unmeeting républicain en présence de sonPrésident national Alain Jakubowicz le jeudi 10décembre 2015 à partir de 20 heures à l’ARES10 rue d’Ankara à Strasbourg.
http://www.huffingtonpost.fr/alain-jakubowicz/defaite-deshonneur-regionales-fn_b_8736930.htmlhttp://www.huffingtonpost.fr/alain-jakubowicz/defaite-deshonneur-regionales-fn_b_8736930.htmlhttp://www.huffingtonpost.fr/alain-jakubowicz/defaite-deshonneur-regionales-fn_b_8736930.htmlhttp://www.huffingtonpost.fr/alain-jakubowicz/defaite-deshonneur-regionales-fn_b_8736930.htmlhttp://www.huffingtonpost.fr/alain-jakubowicz/defaite-deshonneur-regionales-fn_b_8736930.htmlhttp://www.huffingtonpost.fr/alain-jakubowicz/defaite-deshonneur-regionales-fn_b_8736930.html
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DÉFENDRELES DROITS DE L’HOMME
UN CENTENAIRE DE COMBAT
Article d’Antoine Spire paru dans le Droit deVivre de janvier 2015
...) A l’heure où la tentation communautaristegagne nombre de consciences, nous avonsvoulu tordre le cou au palmarès des souf-rances que certains, même parmi nos amis,
veulent installer. Ce n’est pas facile, tant laéaction spontanée de tout un chacun est dee positionner dans le camp des victimes prin-ipales de l’histoire sanglante du XXème siècle.
Alors que sera commémoré, en 2015, le cen-enaire du génocide des Arméniens, il nous re-
vient de dire ce que fut ce drame, le premierdes génocides du siècle, face auquel le néga-ionnisme turc, mais pas seulement, n’a pas
désarmé. Tout autant que le meurtre réel deentaines de milliers de sujets vivants systé-
matiquement exterminés, le génocide vise à
détruire la chaîne symbolique qui constitueeur généalogie, en anéantissant toute possibi-té de descendance. Le déni entretient la dis-
parition de l’existence passée des victimes ;elles deviennent ainsi non seulement desmorts, mais des êtres « n’ayant jamais existé ».
L’écriture est alors une tentative de réinscriredans les textes ce que les auteurs du génocidee sont acharnés à occulter. D’où l’importance
d’une historisation du propos qui démente, enpratique, le génocide, et rende un corps et uneâme à ceux que les assassins voulaient effacer.
La commémoration est donc à la fois fixationdans le temps et dans l’espace. Le déni desbourreaux avait rendu impossible le deuil et latransmission.
Les survivants s’étaient vus « comme expulsésdu champ symbolique », et donc « contraints derepasser par une mort reconnue » pour pouvoirréintégrer l’univers de tous. Ainsi les Turcs ont-ils non seulement assassiné, en 1915, près dedeux millions d’Arméniens, mais su organiserla dénégation de ce génocide au point que,cent ans plus tard, les séides d’Erdogan nienttoujours, et continuent à faire pression sur lesindividus, sur les institutions et sur les Etats,pour empêcher cette reconnaissance.
Hélène Piralian avance l’idée que les mortssans tombe transmettraient une question, unvide de génération en génération, jusqu’à ceque quelqu’un, dans la chaîne généalogique,puisse exhumer le corps mort comme cadavre
et l’enterrer symboliquement grâce à la recon-naissance publique de l’extermination. Auxyeux du monde entier cela ouvrirait aux Armé-niens un espace de vie digne de ce nom entant qu’héritiers des victimes.
Faut-il rappeler que, si la France a reconnu legénocide des Arméniens en janvier 2001, ellen’a toujours pas adopté de loi pénalisant la né-gation du génocide ? C’est ce combat que laLicra veut mener, avec d’autres, à l’occasiondu centenaire du génocide arménien.
LES ROMS ET L’UNION EUROPÉENNE : ENTRE STIGMATISATION ET MOBILISATION
Note réalisée par Cora Berner, Nicolas Berthozat, Margot Fortin, Aifang Ma et Constance Rimlinger dans le cadre du projet collectif de Sciences Po Paris pour le Cercle de la Licra.
Le racisme anti-Rom est aujourd’hui dange-reusement banalisé au sein des sociétés eu-ropéennes. Selon diverses études, cette ten-dance va en s’accentuant.
En France comme dans le reste de l’Europe,la société civile sonne l’alarme: les expulsionsforcées des Roms qui vivent en bidonville en-traînent de graves problèmes en amont telsque la déscolarisation des enfants et le main-tien des familles dans un cycle de pauvreté.
Cette situation condamne essentiellement lesRoms à l’errance en plus de faire obstacle àleur insertion sociale et à leur accès au mar-ché du travail.
En plus d’être hautement stigmatisés dansles pays où ils se concentrent typiquementen majorité (Roumanie, Bulgarie et Hongrie),les Roms subissent aussi les contrecoupsde la montée de l’euroscepticisme à l’Ouest.À l’origine de l’exclusion des personnes Roms
se trouve d’abord une confusion sémantiquequant à cette désignation elle-même. Ainsi, lestermes Roms, Tsiganes, Bohémiens, Gitansou autres sont souvent utilisés de façon syno-nyme alors qu’ils comprennent des groupeshétérogènes avec des trajectoires et traditionsdifférentes.
En France, les Roms sont souvent confondusavec un autre groupe hétérogène désigné sousle vocable administratif « Gens du voyage ».Cependant, le terme Rom a été formellementadopté par le premier Congrès mondial des
Roms en 1971 afin d’éviter l’emploi de termespouvant porter à controverse.
Par conséquent, le terme Rom englobe doncl’ensemble de groupes ayant en commun leurorigine indienne du Nord ainsi qu’une langue,le Romani, qui se décline sous de nombreusesvariantes. Établis en Europe depuis le 14ème siècle, où ils se sont pour la plupart sédentari-sés et forment aujourd’hui la plus grande mino-rité du continent européen. À l’heure actuelle,cette désignation a pourtant perdu sa valeurglobale et s’applique surtout aux groupes pro-
venant des nouveaux états membres d’Europecentrale et orientale. Ainsi, la présente notede recherche se concentre sur le racisme subipar les personnes roms de citoyenneté eu-ropéenne qui se déplacent vers l’Europe del’Ouest à la recherche d’opportunités.
LA QUESTION NOIRE
Par Antoine Spire et Louis-Georges Tin, Editorialparu dans le Droit de Vivre en avril 2015
Sur toutes les mairies de France, le mot« Égalité » figure au cœur de notre devise ré-publicaine, et pourtant, dans notre pays, leracisme frappe les Noirs de plein fouet : c’estce jeune homme qui, d’origine camerounaise,
explique qu’il a dû renoncer à l’auto-stop parceque noir ; c’est cette mère célibataire, candi-date à un logement social dans les Hauts-de-Seine, dont la demande, régulièrementrenouvelée, ne parvient jamais sur le haut dela pile ; c’est ce jeune diplômé d’un IUT recon-nu qui candidate à de nombreux emplois, estconvoqué, et se voit régulièrement préférerun concurrent bien blanc ; c’est ce plafond deverre qu’évoquent nombre de cadres d’entre-prise et d’hommes politiques noirs lorsqu’ilsparlent de leurs chances de promotion.
http://www.lecercledelalicra.org/wp-content/uploads/2015/11/Les-Roms-et-lUE_Projet-collectif-Sciences-Po-Paris-.pdfhttp://www.lecercledelalicra.org/wp-content/uploads/2015/11/Les-Roms-et-lUE_Projet-collectif-Sciences-Po-Paris-.pdfhttp://www.lecercledelalicra.org/wp-content/uploads/2015/11/Les-Roms-et-lUE_Projet-collectif-Sciences-Po-Paris-.pdfhttp://www.lecercledelalicra.org/wp-content/uploads/2015/11/Les-Roms-et-lUE_Projet-collectif-Sciences-Po-Paris-.pdfhttp://www.lecercledelalicra.org/wp-content/uploads/2015/11/Les-Roms-et-lUE_Projet-collectif-Sciences-Po-Paris-.pdfhttp://www.lecercledelalicra.org/wp-content/uploads/2015/11/Les-Roms-et-lUE_Projet-collectif-Sciences-Po-Paris-.pdfhttp://www.lecercledelalicra.org/wp-content/uploads/2015/11/Les-Roms-et-lUE_Projet-collectif-Sciences-Po-Paris-.pdfhttp://www.lecercledelalicra.org/wp-content/uploads/2015/11/Les-Roms-et-lUE_Projet-collectif-Sciences-Po-Paris-.pdfhttp://www.lecercledelalicra.org/wp-content/uploads/2015/11/Les-Roms-et-lUE_Projet-collectif-Sciences-Po-Paris-.pdfhttp://www.lecercledelalicra.org/wp-content/uploads/2015/11/Les-Roms-et-lUE_Projet-collectif-Sciences-Po-Paris-.pdfhttp://www.lecercledelalicra.org/wp-content/uploads/2015/11/Les-Roms-et-lUE_Projet-collectif-Sciences-Po-Paris-.pdfhttp://www.lecercledelalicra.org/wp-content/uploads/2015/11/Les-Roms-et-lUE_Projet-collectif-Sciences-Po-Paris-.pdfhttp://www.lecercledelalicra.org/wp-content/uploads/2015/11/Les-Roms-et-lUE_Projet-collectif-Sciences-Po-Paris-.pdfhttp://www.lecercledelalicra.org/wp-content/uploads/2015/11/Les-Roms-et-lUE_Projet-collectif-Sciences-Po-Paris-.pdf
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Face à cette ségrégation qui ne dit pas sonnom, nous sommes trop peu nombreux à nousmobiliser. La lente agonie des idéologies ré-volutionnaires serait- elle une explication dea démobilisation ? Pourtant, qu’il s’agissede Desmond Tutu ou de Mandela, de MartinLuther King ou d’Aimé Césaire, des millions denos contemporains communient dans l’admi-ation de ces hommes noirs qui ont pris touses risques pour faire triompher l’égalité desdroits en posant souvent la question de l’es-lavage, de ses conséquences, et des répa-ations. Mais avec quel retard nos politiques
et la société française dans son ensemble seont mobilisés face aux pires injures lancéesontre notre ministre de la justice, Christiane
Taubira ! Tout se passe comme si les hérosdu combat antiraciste étaient forcément desemmes et des hommes d’hier, et comme sies combattants d’aujourd’hui n’étaient pasaussi nécessaires que ceux d’hier. Et pourtant,enjeu de notre mobilisation est considérable.
Aux États-Unis, une bonne partie des Noirs seont laissés aller à un antisémitisme dévasta-eur, malgré la coopération des juifs à la lutte
pour les droits civiques et contre la ségréga-ion raciale. On y a vu grandir la concurrence
des victimes entre Noirs et juifs. Celle-ci est enrain de gagner la France : Mbala Mbala y in-arne cette évolution en faisant, à tort, porter
aux juifs une bonne part de la responsabilitéde la traite négrière. A l’heure où l’antisémi-
isme relève la tête en France, les Noirs vont-s massivement se ranger dans ce camp, ou
au contraire nouer une alliance indispensableavec tous ceux qui se battent contre le racismeet l’antisémitisme ?
On peut redire que les militants antiracistespeuvent réussir quand ils combattent pourégalité d’accès au logement, à l’éducation
et à l’emploi, et que chaque jour, dans cer-ains lieux, des élus chargés des questions
d’égalité et de politique de la ville mènentdes actions qui font bouger les consciences.
Mais l’espace public doit prendre sur cettequestion une autre dimension. Nous devonsrelancer le débat public et, pour ce faire, userde moyens nouveaux. Les réseaux sociaux de-vraient nous aider à porter partout la paroleantiraciste, et la mise à disposition, pour tous,de livres, de films, de pièces de théâtre devraitnous permettre de convaincre et d’émouvoir.Face à l’agression raciste, il y a une victime,une personne dont l’émotion touche chacund’entre nous et nous révolte. La dignité de cha-cune d’entre elles, qu’elle soit noire, maghré-bine ou juive, doit devenir un objectif commun.C’est la raison pour laquelle, pour ce numérospécial du « Droit de vivre », la Licra s’est ad-
joint le Cran et la fondation Lilian Thuram. Unealliance historique se noue.
Ensemble, nous sommes plus forts.
HARKIS, LES OUBLIÉS DE L’HISTOIRE
Article paru dans le Huffington Post le 25 septembre
Ils se sont battus par patriotisme comme sup-plétifs de l’armée française entre 1954 et1962 pendant la guerre d’Algérie. Cinquantetrois ans plus tard, les Harkis attendent tou-
jours la reconnaissance des massacres subis
en Algérie tout comme celle de leur abandonpar la France.
Pour ces Harkis d’hier et leurs enfants d’au- jourd’hui, la Licra demande au gouvernementd’appliquer le plan d’action de dix mesures an-noncé le 25 septembre 2014 par son Premierministre Manuel Valls et l’ancien secrétaire d’Etatauprès du ministre de la Défense Kader Arif.
Rejetés par la France, les Harkis le sont aussi parles Algériens. Aujourd’hui encore, les famillesréclament un droit d’inhumation en Algérie.
Il est des rituels qui fondent nos sociétés.L’inhumation en est un. Les relations diplo-matiques entre la France et l’Algérie peuventcertainement dénouer cette situation afin queleurs morts reposent en paix sur leur terred’origine.
Les Harkis sont si souvent dénigrés que leurvoix ne porte pas. Et pourtant, si leurs aînésont été les seconds de l’armée, ils restent desFrançais de premier plan. Notre devoir est nonseulement de leur rendre hommage pour leurcourage mais aussi de les aider à laver leurhonneur vis à vis de leurs enfants et de lasociété.
Pour rappel :
- Les Harkis se rattachent à ce mouve-ment d’ « indigènes » pro-français qui naîten 1830 lorsque des tribus prêtent allé-geance à la France.
- 173.000 soldats « indigènes » algériensont participé à la Première guerre mon-diale.
- Pendant la Seconde guerre mondiale, de1939 à 1940, plus de 200.000 soldats« indigènes » algériens ont combattu auxcôtés des soldats français.
- Le 19 mars 1962, jour du cessez-le-feude la guerre d’Algérie, on dénombrait enAlgérie, 263.000 musulmans engagésdu côté français (60.000 militaires régu-liers, 153.000 supplétifs, dont 60.000Harkis, et 50.000 notables francophiles)
représentant, familles comprises, prèsde 1.500.000 personnes menacées sur8 millions de musulmans algériens.
- Dès le 19 mars 1962, les Harkis sont dé-sarmés par l’armée française.
- Après la déclaration d’indépendance del’Algérie le 3 juillet 1962, les massacres deHarkis se développent. Ils sont dus à desrèglements de compte, des vengeancesmais aussi au zèle des « marsiens », ralliésau FLN de la 25ème heure (au mois de mars
1962), voulant montrer leur patriotisme.
- Le 15 juillet 1962, le gouvernement fran-çais envoie une directive pour limiter l’ac-cueil des Harkis en France.
- En novembre 1962, Jean Lacouture dé-nonce l’abandon et le les massacres desHarkis dans les colonnes du « Monde »,plus de 10.000 Harkis auront été exécu-tés ou massacrés entre le 19 Mars et le1er novembre. Aujourd’hui, les historiensévaluent le nombre de morts entre 60.000et 70.000 personnes.
- Au final, 91.000 Harkis et membres deleurs familles se sont établis en France de1962 à 1968.
- Ceux qui ont pu rejoindre la France, ontenduré des conditions inhumaines de ra-patriement, le dénuement et la honte àl’intérieur de camps « provisoires » où ilsseront regroupés. Ils étaient vivants, maisdans quelles conditions ?
http://www.huffingtonpost.fr/alain-jakubowicz/commemoration-harkis_b_8190120.htmlhttp://www.huffingtonpost.fr/alain-jakubowicz/commemoration-harkis_b_8190120.htmlhttp://www.huffingtonpost.fr/alain-jakubowicz/commemoration-harkis_b_8190120.htmlhttp://www.huffingtonpost.fr/alain-jakubowicz/commemoration-harkis_b_8190120.htmlhttp://www.huffingtonpost.fr/alain-jakubowicz/commemoration-harkis_b_8190120.htmlhttp://www.huffingtonpost.fr/alain-jakubowicz/commemoration-harkis_b_8190120.html
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LE PRÉSIDENT DE LA LICRA DEMANDE À NÉTANYAHOU DE CESSER SES APPELS AUX UIFS D’EUROPE
Article paru dans Le Monde le 18 février 2015
Après les attentats antisémites qui ont frap-pé Paris et Copenhague, le premier ministresraélien, Benjamin Nétanyahou, a appelé lesuifs d’Europe à rejoindre Israël.
Bruxelles, Paris, Copenhague… Après chaqueattentat antisémite le premier ministre israé-en Benyamin Nétanyahou appelle les juifs
d’Europe à rejoindre Israël. Je ne crois pasêtre le seul à ressentir le besoin de lui deman-der, respectueusement mais fermement, demettre un terme à ces appels. Certes, un an-isémitisme mortifère frappe à nouveau notre
vieille Europe. Certes, pour la première foisdepuis la guerre, on a hurlé « mort aux juifs »dans les rues de Paris. Certes, on assassineaujourd’hui dans les écoles, les musées et les
magasins juifs. Certes, les synagogues et lesécoles juives doivent être protégées par deshommes en armes. Certes, tout cela est insup-portable. Mais au nom de quoi les juifs euro-péens et particulièrement les juifs Françaisquitteraient leur pays ?
Ce n’est pas à eux de partir, mais aux sa-auds qui s’attaquent à eux. Il n’est ni danshistoire ni dans la tradition juive de déserter.
Ce n’est pas au premier ministre israélien quee rappellerai l’histoire de Massada et de laésistance du ghetto de Varsovie. La situation
n’est certes pas la même, mais le choix n’estpas non plus comme dans les années 1930entre l’exil et Auschwitz.
Ne pas interférer dans ma vie de citoyen
Ma famille a quitté l’Allemagne en 1933 pourse réfugier en France. Mon grand-père n’a paschoisi cette destination par hasard, il voulaitêtre heureux comme Dieu en France, et il lefut. La France est mon pays et personne nem’en fera partir. Je n’accepte pas l’idée queles juifs soient confinés dans un État, fut-il leleur. La vocation d’Israël n’est pas de devenirle dernier village juif de la planète. Français,
je n’ai pas à juger de la politique conduite parBenyamin Nétanyahou, mais je suis autorisé àlui demander de ne pas interférer dans ma viede citoyen et de renvoyer l’idée que je seraisun Français de seconde zone.
Je respecte ceux de mes concitoyens qui fontle choix de l’alyah. Si leur nombre est en forte
augmentation, comme les médias se plaisentà le rappeler à satiété, il ne s’agit pas pour au-tant d’un exode. Je demande seulement quemon choix soit respecté. L’appel lancé a été en-tendu, point n’est besoin de le réitérer à chaqueoccasion hélas devenues trop nombreuses. Is-raël ne peut pas prospérer sur le malheur des
juifs. La peur et le repli ne peuvent être les in-grédients d’une alyah harmonieuse. Mon choixn’est ni de l’aveuglement ni de la candeur.Je refuse seulement de désespérer de monpays et de mes concitoyens. Je refuse que laFrance ne soit plus la France, comme cela ad-
AU CŒURDES ENJEUX POLITIQUES
viendrait si les juifs devaient quitter son sol.Quels que soient les périls, l’alternative n’estpas de rester ou de partir mais de se résignerou de se battre, et le choix est vite fait. À nousde remonter nos manches. Pour certains, hé-las devenus rares, on pourra encore y lire unnuméro matricule…
Par Alain Jakubowicz, Président de la Ligueinternationale contre le racisme et l’antisémi-tisme (LICRA). Il s’exprime ici à titre personnel.
100 AVOCATS DE VICTIMES DE RACISMEQUI S’ENGAGENT À FAIRE DU RACISME UN« VRAI » DÉLIT
TRIBUNE publiée dans Libération le 19 mai 2015
Depuis son annonce par le Gouvernement, leprojet de sortir les délits de propos racistesde la loi sur le presse de 1881 pour les in-sérer dans le Code pénal est l’objet de vivesattaques, venant du camp même des antira-cistes. Il s’agirait là d’une loi d’émotion, en ré-ponse aux tragédies du mois de janvier, d’uneatteinte à la liberté d’expression, d’une me-sure inefficace.
Aucune de ces critiques n’est pourtant fondée.
En premier lieu il faut rappeler qu’il ne s’agitpas là d’une réaction politique au traumatismede Charlie. C’est notamment une revendicationtrès ancienne de la Ligue internationale contrele racisme et l’antisémitisme, qui dès les an-nées 1990 portait le projet de sortir de la loi de1881 sur la presse pour mieux lutter contre leracisme. En cause, la loi elle-même. Technique,complexe, d’un formalisme extrême immaitri-sable pour la plupart des juristes. Même si lesefforts se sont accrus depuis plusieurs annéespour renforcer la formation des magistrats surla lutte contre le racisme, la réalité d’une juri-
diction non spécialisée – seules 4 juridictionsen France comportent des chambres spéciali-sées en matière de « délits de presse » – c’estde voir trop souvent des procédures relevantde la loi de 1881 échouer faute d’avoir respec-té les chausse-trappes procédurales de cetteloi. Ce qui signifie au quotidien nombre de vic-times de racisme qui ne voient pas leurs af-faires jugées par un tribunal.
Les hérauts de la liberté d’expression clament lecaractère sacro-saint de la loi de 1881, parfaitéquilibre entre le respect de la liberté d’expres-sion et la sanction de ses abus, équ