« Produire durablement !... », compte-rendu du congrès des Producteurs de Légumes de France à Cavaillon les 19-20-21 novembre 2009 Page 1 Après Reims en 2007 et Montauban en 2008, les Producteurs de Légumes de France se sont réunis à Cavaillon les 19, 20, et 21 novembre 2009 autour du thème "Produire durablement !.. » Le congrès national des Producteurs de Légumes est une occasion de partager des analyses entre producteurs et de construire des propositions d’actions , de débattre sur ces analyses et ces propositions avec des responsables politiques, avec l’éclairage de grands témoins et d’experts. Le congrès est également un grand moment de convivialité entre producteurs venus de toutes les régions. En 2009, le congrès a réuni plus de 200 participants : responsable professionnels producteurs de légumes , représentants de l’Administration (Ministère de l’Agriculture, FranceAgriMer), experts techniques (CTIFL, stations d’expérimentation), experts « métiers » du Club Partenaires, journalistes de la presse spécialisée, élus mobilisés sur les fruits et légumes… Produire durablement ! … Compte-rendu du congrès des Producteurs de Légumes de France et des Légumes dans la Ville à Cavaillon les 19, 20 et 21 Novembre 2009 Evénements organisés par Légumes de France, la FDSEA du Vaucluse et la FRSEA Provence-Alpes-Côte-d’Azur
10
Embed
Produire durablement - fd80.fnsea.frfd80.fnsea.fr/.../congres_2009/compte_rendu_congres_2009_cavaillon.pdf« Produire durablement !... », compte-rendu du congrès des Producteurs
This document is posted to help you gain knowledge. Please leave a comment to let me know what you think about it! Share it to your friends and learn new things together.
Transcript
« Produire durablement !... », compte-rendu du congrès des Producteurs de Légumes de France à Cavaillon les 19-20-21 novembre 2009 Page 1
Après Reims en 2007 et Montauban en 2008, les Producteurs de Légumes de France se sont réunis à
Cavaillon les 19, 20, et 21 novembre 2009 autour du thème "Produire durablement !.. »
Le congrès national des Producteurs de Légumes est une occasion de partager des analyses entre
producteurs et de construire des propositions d’actions , de débattre sur ces analyses et ces propositions
avec des responsables politiques, avec l’éclairage de grands témoins et d’experts. Le congrès est
également un grand moment de convivialité entre producteurs venus de toutes les régions.
En 2009, le congrès a réuni plus de 200 participants : responsable professionnels producteurs de légumes ,
représentants de l’Administration (Ministère de l’Agriculture, FranceAgriMer), experts techniques (CTIFL,
stations d’expérimentation), experts « métiers » du Club Partenaires, journalistes de la presse spécialisée,
élus mobilisés sur les fruits et légumes…
Produire durablement ! … Compte-rendu du congrès des
Producteurs de Légumes de France
et des Légumes dans la Ville
à Cavaillon les 19, 20 et 21 Novembre 2009
Evénements organisés par Légumes de France, la FDSEA du Vaucluse et la FRSEA Provence-Alpes-Côte-d’Azur
« Produire durablement !... », compte-rendu du congrès des Producteurs de Légumes de France à Cavaillon les 19-20-21 novembre 2009 Page 2
Discours prononcé par Angélique Delahaye, Présidente de Légumes de France,
le 19 novembre (extraits)
Retrouvez le texte intégral et la vidéo du discours sur le
site www.legumesdefrance.fr
Euro compatibilité. LA condition sine qua none à toute
nouvelles mesures d’accompagnement de notre
profession.
Pourtant, aujourd’hui, pour les producteurs que nous
sommes, l’Europe n’est qu’une source de distorsions de
Communication Suite aux contacts répétés de Légumes de France
avec la presse, la radio et la tv, plusieurs reportages
révélant les réalités du métier de producteur de
légumes ont été diffusés en 2009 à des heures de
grande écoute, notamment le 22 février, reportage
au JT de 20h de TF1 sur les impasses techniques
liées à l’interdiction de produits de traitements , le
22 septembre, reportage au JT de 20 h de TF1 sur la
crise des F&, les distorsions de concurrence liées au
coût du travail et le dumping social sur le marché
français des fruits et légumes, et enfin le 17
novembre, reportage au JT de 13 h de France 3 sur
les pratiques abusives de la grande distribution avec
ses fournisseurs producteurs de légumes.
Suite à la demande de Légumes de France,
l’interprofession des fruits et légumes Interfel a
lancé une campagne de communication sur le prix
des fruits et légumes, intitulée : « les fruits et
légumes frais trop chers ? Ne nous trompons pas de
combat ! » Cette campagne de communication
particulièrement efficace a gagné une audience
médiatique évaluée à 6 fois son coût réel !
« Produire durablement !... », compte-rendu du congrès des Producteurs de Légumes de France à Cavaillon les 19-20-21 novembre 2009 Page 5
Les outils créés par Légumes de France en 2009 pour accompagner les
producteurs de légumes dans la production durable
« Produire durablement !... », compte-rendu du congrès des Producteurs de Légumes de France à Cavaillon les 19-20-21 novembre 2009 Page 6
Table ronde du 20 novembre :
Relever le défi d'une filière de production de légumes durable en France :
responsabilités politiques et propositions professionnelles
Les intervenants (de gauche à droite)
- Claude COCHONNEAU, Président de la Commission emploi de la FNSEA
- Benoît JEANNEQUIN, ingénieur de recherche au département Sciences pour l'action et le
développement de l'INRA, dirige depuis 1995 l'unité expérimentale d'Alenya, dont les travaux portent sur l'innovation dans les systèmes maraîchers.
- Angélique DELAHAYE, Présidente de Légumes de France
- Henri BRICHART, Président de la Fédération Nationale des Producteurs de Lait- Eleveurs Laitiers de
France
- Christian LEONARD, Président de la Caisse régionale du Crédit Agricole de Provence-Alpes-Côte-
d’Azur
- Christiane HUMMEL, Sénateur du Var, membre de la commission de l’économie, membre du groupe
d’études fruits et légumes
Table ronde animée par Philippe LEFEBVRE, journaliste à France Inter, spécialiste des questions agricoles
Les intervenants de la table ronde ont débattu des trois conditions indispensables à la mise en place d’une production durable. -1ere condition : Une production durable nécessite des techniques de productions performantes et respectueuses de l’environnement. Pour cela, «le groupement
d’intérêt scientifique PIClég (Production Intégrée en
Cultures légumières) travaille sur des combinaisons
de méthodes alternatives pour faire face à la
diminution des produits phytosanitaires autorisés»,
explique Benoit Jeannequin. Et de poursuivre «le
durable ce n’est pas forcément la diversification
dans les ceintures vertes. C’est aussi les hautes
technologies.» Angélique Delahaye est convaincue
qu’«il faut modifier notre raisonnement des
systèmes de cultures. Cependant les délais imposés
par le Grenelle sont trop courts au regard du chemin
qu’il reste à parcourir.»
- 2ème condition : Une production durable nécessite une compétitivité des entreprises en termes de coût du travail. « Si le dossier du coût du travail a autant progressé
ces derniers mois, c’est parce que des élus ont été
attentifs, notamment le Président de la région Alsace
qui a visité des entreprises de l’autre côté de la
frontière » explique Denis Digel. La sénatrice
Christiane Hummel a rappelé l’importance du contact
entre élus et professionnels : « dès mon retour du
congrès des producteurs de légumes à Montauban en
décembre 2008, j’ai fait un rapport au Sénat, qui a
permis de faire avancer la compréhension ». Claude
Cochonneau : « l’une des pistes à envisager pourrait
être de taxer un peu plus les produits venant de chez
nos voisins qui n’auraient pas les mêmes charges
sociales que nous. Des pays le font déjà, comme le
Danemark. Le faire est vraiment une décision du
gouvernement français ». André Bernard, Président
de la FDSEA du Vaucluse : « il n’existe aucune règle
européenne sur la fiscalité, sur les charges sociales.
« Produire durablement !... », compte-rendu du congrès des Producteurs de Légumes de France à Cavaillon les 19-20-21 novembre 2009 Page 7
C’est un problème de compatibilité franco française
que de considérer les parts patronales, de même que
les parts salariales, comme de la TVA »
- 3ème condition : Une production durable nécessite une valorisation de la production d’origine France Angélique Delahaye : « Nous ne pourrons pas
valoriser si nous ne sommes pas capables et si nous
ne sommes pas en mesure de mettre en place des
règles de commerce plus loyales et plus équitables .
Je crois que la situation ne changera que si en tant
que producteurs nous avons la capacité, et si la
puissance publique nous le permet, de nous
structurer autour de ce que l’on appelle aujourd'hui
les AOP nationales produit, qui sont des structures
dans lesquelles il faudrait que nous puissions
échanger sur la compréhension que chaque
opérateur commercial a du marché, de façon à ce
que cette mise en commun d’informations permette
à chacun de se positionner par rapport au voisin, et
non pas dans un partenariat perdant/perdant, mais
gagnant/gagnant. »
Jean Sales, responsable professionnel sur le dossier
« relations commerciales » à Légumes de France :
« L’agriculture alimentaire devrait pouvoir bénéficier
d’un droit de la concurrence spécifique qui
bénéficierait des exemptions, notamment en
communiquant entre nous sur le prix de façon à
mettre en place une bonne organisation
économique. »
Henri Brichart : « Si la puissance publique a choisi de
se désengager de la régulation des marchés, elle doit
avoir un nouveau rôle législatif pour permettre que
le nouveau rapport de force ou les nouvelles
relations en train de se créer soient équilibrées et en
tout cas pas au désavantage des producteurs. »
« Par rapport à cette notion de volatilité qui va
s’accroître de par l’affaiblissement de la politique
agricole commune, nous allons pouvoir apporter, à
notre sens, un peu plus de stabilité si nous sommes
en capacité de stabiliser la consommation ou l’acte
de consommation. Nous avons donc lancé ce logo
« Eleveurs laitiers de France ».
Pierre Diot, Président de l’AOPN Tomates et
concombres de France et du GEFEL : « Il faut d’abord
que les produits d’importation soient soumis aux
mêmes règles que celles demandées aux
producteurs français. D’autre part, il faut éviter de
passer des accords avec des pays tiers sans regarder
l’incidence que cela peut avoir sur le marché
européen ».
Ateliers professionnels du 20 novembre :
Contraintes techniques et attentes sociétales : quelles réponses
professionnelles pour des entreprises économique durables ?
Atelier 1 : Productions et techniques : quels leviers pour une production durable ?
Deux sujets stratégiques ont émergés des
discussions.
La problématique de la protection des cultures a
été longuement abordée par les participants à partir
du cas concret du développement du parasite Tuta
absoluta dans les cultures de tomates en France. Les
producteurs qui représentaient l’ensemble des
régions ont souligné l’importance de la mise en place
d’un fonds de compensation sanitaire qui garantisse
l’indemnisation des producteurs en cas d’attaque. La
durabilité des entreprises passe par cette
surveillance constante des parasites, optimisant ainsi
les interventions et limitant les dégâts sur les
cultures. L’importance des stations
d’expérimentation a également été mise en avant :
« Le maintien de la production légumière en France
passera véritablement par un soutien fort des
paysans à la technique » a exprimé un producteur
participant. Les partenariats de recherche entre
public et privé ont également été cités. Texinov a
exposé son travail avec l’INRA sur les filets anti-
insectes, et cité l’exemple d’Israël, qui en 25 ans a
diminué son utilisation de produits phytosanitaires
de moitié grâce à l’utilisation de filets. Enfin,
l’harmonisation européenne est une attente forte de
la part de l’ensemble des acteurs : producteurs de
légumes, entreprises privés ou technicien, les
distorsions de concurrence ne sont plus acceptables
pour les entreprises.
Le deuxième axe abordé est celui de l’énergie, avec
la situation particulière des entreprises de
production sous serre. La pérennité des entreprises
« Produire durablement !... », compte-rendu du congrès des Producteurs de Légumes de France à Cavaillon les 19-20-21 novembre 2009 Page 8
serristes passe par l’investissement dans de
nouveaux outils, plus performants et optimisant les
consommations, ainsi que par le raisonnement de
l’approvisionnement énergétique. Ainsi les nouveaux
projets de serre s’orientent sur la récupération
d’énergie fatale ou sur l’utilisation de biomasse.
Cependant ces investissements sont coûteux et les
agriculteurs ne peuvent plus garantir ces sommes.
L’un des participants suggère que les agriculteurs
puissent avoir accès au concours d’Oseo pour
cautionner leurs investissements.
Merci à tous les participants de l’atelier et
notamment à son animateur, Bernard Guillard, Merci
également aux responsables professionnels : Bruno
Vila, Jean-François Vinet, Michel Saffin, Roland Jaeg ;
aux représentants des entreprises privées Delphine