Prises de tête ! Onitopia : La naissance d’une guilde Illustration : Spitting Hydra, par Daren Bader (Magic The Gathering) 34 Les remerciements, c’est pas mon truc. Ça me gonfle même. Ce seront tes derniers mots ? Qu’est-ce qui te fait revenir en arrière ? Pourquoi hésites-tu ? Un peu de sérieux, bon sang ! Lazare ? T’es sur que les lapins, c’était utile ? Ah ! La coquine, la perverse, la maligne ! Soupolé, en avant ! Soupolé ! Reviens ! Tout de suite ! Le dragon que tu tiens en main, Joue avec nous, le malin. Ta gueule ! Si tu me détruits, tu ne la retrouveras jamais. Mais ces lapins, c’est de la bombe ! Quatre cerveaux, ça doit aider. Mon cerf Svynge, t’abuses ! Jamais ! Médusés, nous l’étions tous, nous, crapauds et hydre, devant ce spectacle quelque peu étrange. Je t’en prie, cesse de reculer, et raconte-nous ton errance. Lazare, tu peux nous exploser ce lapin ? Par tout ce qui rime, j’hallucine ! Je deviens gaga ? Quoi ? Tu veux mourir Lazare ? Je vais t’exploser la tête !
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Transcript
Prises de tête ! Onitopia : La naissance d’une guilde
Illustration : Spitting Hydra, par Daren Bader (Magic The Gathering)
34
Les remerciements,
c’est pas mon truc.
Ça me gonfle même.
Ce seront tes
derniers
mots ?
Qu’est-ce qui te fait
revenir en arrière ?
Pourquoi hésites-tu ?
Un peu de
sérieux, bon
sang !
Lazare ? T’es sur que
les lapins, c’était
utile ?
Ah ! La coquine, la
perverse, la
maligne !
Soupolé, en avant !
Soupolé !
Reviens !
Tout de suite !
Le dragon que tu tiens
en main,
Joue avec nous, le malin.
Ta gueule !
Si tu me détruits, tu ne la
retrouveras jamais.
Mais ces lapins,
c’est de la bombe !
Quatre cerveaux, ça
doit aider.
Mon cerf
Svynge,
t’abuses !
Jamais !
Médusés, nous
l’étions tous, nous,
crapauds et hydre,
devant ce spectacle
quelque peu
étrange.
Je t’en prie, cesse
de reculer, et
raconte-nous ton
errance.
Lazare, tu
peux nous
exploser ce
lapin ?
Par tout ce qui
rime, j’hallucine !
Je deviens gaga ?
Quoi ? Tu veux
mourir Lazare ? Je
vais t’exploser la
tête !
Prises de tête !
: Ælwynn Wintersong (humaine, élémentaliste)
: Svynge (norn, gardienne)
: Nezumy (asura, ingénieur)
: Pug (asura, élémentaliste)
: Alia Arkady (humaine, voleuse)
: Shalimar (sylvari, élémentaliste)
: Ayrin Fields (humaine, guerrière)
: Aboune (asura, envoûteur)
: Stathor (asura, ingénieur)
: Guess (humaine, élémentaliste)
: Lianis (sylvari, élémentaliste)
: Agaéti (sylvari, gardienne)
: Altyon (sylvari, voleur)
: Lazare (humain, nécromant)
: Pogonar (humain, guerrier)
: Gledinia (norn, rôdeuse)
: Pajim (norn, rôdeuse)
: Yaddle (charr, guerrière)
: Oméga (asura, guerrier)
: Splif (asura, élémentaliste)
: Pan d’Orr ( ?)
Prises de tête !
- Bon, plus sérieusement, on fait quoi contre ça ? On est pas au meilleur de
l’équipement là. D’autant plus que les crapauds m’ont privé de Perte et Fracas.
C’est vrai que niveau équipement, on a connu mieux. Mais de là à donner un nom à une
épée. Quoi qu’on va bien bruler une épée qui parle après tout.
- Ces piques sont de mauvaises factures, répondis-je à l’asura, elles vont se briser au moindre
impact. Si j’avais mon arc…
- Il n’a pas de nom ?
- Hein ? Non.
- C’est dommage.
- Eh oh, interrompit Svynge, je voudrais pas vous prendre la tête, mais y’en a une là qui n’en
fait qu’à sa tête, l’entêtée, et qui se rapproche dangereusement.
L’hydre claquait des mâchoires tout en avançant d’une patte confiante vers nous. Avec les têtes, elle
devait bien mesurer deux norns et demi de haut, voire trois.
- T’as vu Svynge, tu parles comme Nezumy ?
- Quoi ? Tu veux mourir Lazare, je vais t’exploser la tête !
- J’ai mal à la tête avec vos conneries.
- Un peu de sérieux bon sang !
- Soupolé ! En avant !
La voix de Pajim coupa net toutes les discussions. Soupolé, sa chouette effraie, s’élança vers le
serpent tétracéphale. Elle fonça dessus sans fléchir un instant, ni réfléchir d’ailleurs. Une des têtes
émit une sorte de rugissement vers le volatile. Le rugissement de trop, la chouette effraie s’enfuit
aussitôt, effrayée qu’elle était, dans l’autre sens.
- Soupolé ! Reviens ! Tout de suite !
- Mouais, pas au point, la chouette de combat…
- Soupolé, reviens merde !
Eh bien, on n’est pas sorti de l’arène…
Tandis que Pajim courait derrière sa chouette, l’hydre vint à notre niveau. Elle porta une
première attaque sur Oméga, Gledinia et moi, qui étions devant les autres. Malgré sa
taille, sa vivacité était exceptionnelle. Oméga se baissa pour éviter une morsure mortelle,
la mâchoire claqua au-dessus de lui. Gledi, d’un pas souple, fit deux bonds en arrière, se
mettant hors de portée. J’essayai une passe pour embrocher la tête qui fonçait vers moi,
mais manier les lances, ce n’est pas ce qu’il y a de plus rapide. L’hydre esquiva l’arme tandis que la
quatrième tête, que je n’avais pas vu, en profita pour s’élancer vers moi, gueule grande ouverte.
M’élançant pour une esquive, je vis une lance se fracasser et voler en éclat sur la quatrième tête :
Svynge l’avait abattue de toute sa force sur l’animal. Et pas n’importe quelle force ! Tandis que les
éclats de bois volaient dans tous les sens, la quatrième tête recula, surprise. Elle se secouait de droite
à gauche, un peu sonnée et interloquée.
Prises de tête !
- Faut pas me prendre la tête !
- Je vois ça oui. Merci. Mais euh, tu sais les lances, on peut s’en servir autrement. C’est pas une
massue.
- On reste groupés, on se disperse pas !
En prenant soin de reculer, je remarquai que Lazare n’était pas des nôtres. En effet, je le voyais
derrière la créature, marmonnant je ne sais quelle incantation en direction de la prison où était
retenue l’hydre. Il ne va pas faire ça quand même !
Il y eût d’abord du mouvement dans les ténèbres de la geôle, puis en sortirent des créatures extraites
directement de mes plus glauques cauchemars. Des squelettes de lapins, de biches et de cerfs à
moitié moisis, sur lesquels pendaient encore de la chair putride, sortirent de la geôle pour s’élancer
directement vers l’hydre. Celle-ci avait tourné toutes ses têtes vers ses anciens repas, totalement
éberluée. L’un des squelettes de cerf s’élança contre le poitrail de notre adversaire, les cornes
s’enfoncèrent quelque peu dans la chair. L’hydre réagit aussitôt et une des têtes mordit le corps de
l’animal pour le projeter au loin. Seule la tête du cerf, qui s’était détachée de son corps d’origine,
resta plantée dans le ventre de la bête tandis que le squelette explosa non loin de nous. Médusés,
nous l’étions tous, nous, crapauds et hydre, devant ce spectacle quelque peu étrange. Les lapins
grignotaient les pattes de la créature tandis que les trois squelettes de biche et le dernier de cerf
tournaient autour de notre adversaire. L’hydre écrasait les lapins en produisant de mats
craquements d’os brisés.
- Lazare ? T’es sur que les lapins, c’était utile ?
- J’ai pas fait le tri dans l’hécatombe.
J’avoue préféré y trouver un dragon
Mais ces lapins, c’est de la bombe !
Regarde bien mon bon.
Il claqua des mains. Aussitôt, trois des squelettes des lapins explosèrent au niveau des pattes de
l’hydre, projetant des bouts d’os coupants et pointus dans les chairs de l’animal.
- C’est glauque !
- Ah bas désolé de ne pas trancher,
tailler, perforer et découper,
mes adversaires dans les règles de l’art,
tant et si peu qu’il y ait un art
pour…
- C’est bon c’est bon j’ai compris.
Si je puis me permettre l’expression, avec une telle zizanie, l’hydre ne savait plus où
donner de la tête. Les squelettes couraient dans tous les sens autour d’elle et c’est avec un
mal fou qu’elle parvenait à en croquer deux ou trois, qui explosaient aussitôt dans ses
gueules sur la demande de Lazare. Mais quatre cerveaux, ça doit aider. Le hasard ou la
réflexion, allez savoir, fit qu’elle se dirigea vers l’éminence grise de tout ce manège :
Prises de tête !
Lazare. Acculé de par sa situation, il allait très vite se retrouver dans une impasse bien pourrie. Il
fallait agir, et vite !
Il en veut le petit. Le voilà qui s’élance dans le dos de la bête, pique en main, à essayer de
percer la carapace. L’hydre se débattait comme une folle furieuse pour désarçonner l’asura,
ce dernier s’accrochant solidement aux écailles de l’animal. Avant même que nous pûmes
arriver à son niveau, l’hydre percuta le mur de l’arène, ce qui projeta notre ami sur la terre
bourbeuse. Légèrement sonné, il essaya de se relever. Mais c’était trop tard. Nous vîmes
tous, même Pajim qui continuait de galoper derrière sa chouette, notre asura se faire gober en un
éclair par l’une des gueules. De l’asura, il n’en restait rien lorsque la tête de l’hydre se releva. Furieux,
nous nous élançâmes sur l’animal qui semblait s’agiter.
Pas con le nabot. Il a pris le réflexe de coincer sa pique entre les mâchoires de l’animal.
Une des têtes se retrouvait gueule béante, la pique fichée du palais à la langue, un asura
s’accrochant aux dents de l’animal. Juste à temps, ce dernier s’extirpa de la mâchoire
mortelle lorsque celle-ci se referma d’un coup sec. Oméga chuta au sol et se réceptionna
tant bien que mal tandis qu’au dessus de lui, la pique traversa de part en part le crâne de
la bestiole, projetant des gerbes de sang sur la scène de combat. Une des têtes de l’hydre s’effondra
lourdement aux côtés de l’asura. L’hydre marqua un temps d’arrêt, comme pour réfléchir, avant de
reprendre sa chasse effrénée en direction de Lazare, comme si de rien n’était, trainant le cou inerte
derrière elle.
Le frangin était mal barré à ce rythme et, je le connaissais bien, le contrôle de ses petites
créatures qui continuaient de se ruer sur notre adversaire l’empêchait de se mouvoir
comme bon lui semblait. Je me précipitai, pique en main, vers la queue de l’animal, avant
d’exécuter un saut afin de donner un maximum de puissance à mes projets. Ma pique se
ficha dans la queue de l’animal, et dans le sol en dessous, l’empêchant ainsi de se
mouvoir. A quelques mètres de Lazare, l’hydre se retrouva bloquée bêtement, la queue fichée dans
le sol de l’arène. L’hydre siffla de ses trois têtes restantes et, oh, par les six dieux, ne me dites pas
que les légendes sont réelles, pour une fois !!!
L’hydre s’arrêta à quelques mètres de moi,
ce qui me laissa le temps de m’éclipser de cet émoi.
Mais, par tout ce qui rime, j’hallucine ! Je deviens gaga ?
La quatrième tête, percée par le vaillant Oméga,
Se relève déjà, l’air de rien, une pique en travers du crâne.
Sans migraine, sans trouble, sans rien. C’est un drame !
Prises de tête !
Saloperie de bestiole, qu’est-ce que c’est que ça encore ?! Une fichue emmerde, voilà ce
que c’est. La quatrième tète se relève, et elle pête la forme, tentant déjà de croquer le
Lazare. Là j’avoue, c’est la misère. Après avoir buté le Flammotaure, je m’attendais à faire
d’elle de la tête à pâté, mais ce retournement de situation était plutôt pénible. D’un
virulent coup de queue, elle fit valdinguer la pique dont Pogonar s’était servi pour
l’embrocher, et déjà elle se précipitait vers nous. Instinctivement, j’arrachai la tête du squelette du
cerf qui passait par là pour m’en servir de bouclier.