1 Prévention - Promotion de la santé Éducation pour la santé - Éducation thérapeutique PACES – UE 7 Santé publique cours n°6 Dr Marion ALBOUY-LLATY 3 mars 2011
1
Prévention - Promotion de la santé
Éducation pour la santé -
Éducation thérapeutique
PACES – UE 7
Santé publique cours n°6
Dr Marion ALBOUY-LLATY
3 mars 2011
2
Objectifs pédagogiques
1. Situer la prévention dans la pratique médicale
2. Définir les déterminants de la santé
3. Définir les différents niveaux de prévention et
citer quelques exemples
4. Définir les stratégies de la promotion de la
santé (PS)
5. Définir l’éducation pour la santé (EPS)
6. Définir l’éducation thérapeutique (ETP)
3
Plan du cours
1. Historique de la prévention en France
2. Déterminants de la santé
3. Prévention
4. Promotion de la santé
5. Éducation pour la santé
6. Education thérapeutique du patient
4
Historique de la prévention en
France
1945 1970
Hygiénisme
vaccination,
salubrité
Pas de
traitement
Soin
Sécurité sociale
Progrès médecine
santé maladie
Prévention
Crises sanitaires
Vieillissement
Maladies chroniques
santé = OMS
2000
5
Définition de la Santé selon l’OMS
(1946)
Ce n’est pas seulement l’absence de
maladie ou d’infirmité
C’est un complet bien-être physique
mental et social
= Cette définition donne une image positive
de la santé
6
Historique de la prévention en
France
En 2002, le HCSP constate que les meilleurs résultats des politiques de santé ont été obtenus pour les pathologies qui répondaient le mieux aux soins (maladies cardio-vasculaires), et les moins bons pour les problèmes de santé où les possibilités thérapeutiques étaient moindres (cancer du poumon)
De plus, il a été mis en évidence des inégalités sociales et spatiales de santé et une forte surmortalité prématurée (20% des DC) évitable (1/3 des DC prématurés; liés au Tabac, Suicides, Alcool, Accidents de la circulation)
Ce double constat est le résultat d’une politique de promotion de l’accès aux soins plus que d’une politique de promotion de la santé
7
Politiques de prévention en France
depuis 2000
2001/2003 Plan national d’éducation pour la santé 2001-2006
2002 Loi du 4 mars 2002 relative aux droits des malades et à
la qualité du système de santé
2004/2005 Loi du 9 août 2004 relative à la politique de santé
publique
2006/2007 EGP / Commission d’orientation de prévention Rapport
TOUSSAINT Stratégies nouvelles de prévention
2007 Plan d’amélioration de la qualité de vie des personnes
atteintes de maladies chroniques 2007-2011
2008 Rapport SAOUT Pour une politique nationale d’ETP du patient
2008 Recommandations de la HAS sur ETP
2009 Loi HPST : titre III dédié à la prévention et ETP
2009 Rapport HCSP : L’ETP intégrée aux soins de premier recours
2010 Rapport JACQUAT : ETP: Propositions pour une mise en oeuvre
rapide et pérenne
8
INPES : http://www.inpes.sante.fr : un site pour les
professionnels de santé ou de l’éducation et pour tout public
9
Plan du cours
1. Historique de la prévention en France
2. Déterminants de la santé
3. Prévention
4. Promotion de la santé
5. Éducation pour la santé
6. Education thérapeutique du patient
10
Déterminants de la santé
11
Déterminants de la santé
Facteurs environnementaux
Facteurs
psycho-
sociologiques
Le système
de santé
Facteurs Mode de vie Santé
Facteurs endogènes
(biologie, génétique)
Facteurs constitutionnels
Facteurs environnementaux
Facteurs comportementaux
Système de soins Facteurs psychosociologiques
12
Modèles sous-jacents de la santé
(Bury, 1988)
Modèle global (ouvert) La maladie résulte de facteurs complexes, organiques,
humains et sociaux
Elle affecte l’individu et son entourage
Elle demande une approche continue de la prévention à la réadaptation
Par des professionnels de santé collaborant ensemble, formés aux sciences biologiques et humaines
Modèle biomédical (fermé) a maladie est principalement organique
Elle affecte l’individu
Elle demande une approche curative (diagnostic et traitement)
Par des médecins formés aux sciences biologiques
13
Modèles sous-jacents de la santé
(Bury, 1988)
Modèle global (ouvert) La maladie résulte de facteurs complexe, organiques,
humains et sociaux
Elle affecte l’individu et son entourage
Elle demande une approche continue de la prévention à la réadaptation
Par des professionnels de santé collaborant ensemble, formés aux sciences biologiques et humaines
Modèle biomédical (fermé) La maladie est principalement organique
Elle affecte l’individu
Elle demande une approche curative (diagnostic et traitement)
Par des médecins formés aux sciences biologiques
14
Du modèle biomédical au modèle global
(Bury, 1988)
Promotion
de la santé Prévention
de maladie Prévention
de l’invalidité
Accompagnement
(soins palliatifs)
Prévention
primaire
Prévention
secondaire
Prévention
tertiaire
Prévention
quaternaire
Psychologique
Physique
Social
ENVIRONNEMENT
INDIVIDU
Biologique
Diagnostic
Traitement
Secteur
Curatif
15
Plan du cours
1. Historique de la prévention en France
2. Déterminants de la santé
3. Prévention
4. Promotion de la santé
5. Éducation pour la santé
6. Education thérapeutique du patient
16
Définition de la Prévention
Première définition dans la Loi du 4 mars
2002 relative aux droits des malades et à la
qualité du système de santé (Article L1417-1)
« La politique de prévention a pour but
d'améliorer l'état de santé de la population
en évitant l'apparition, le développement ou
l'aggravation des maladies ou accidents et
en favorisant les comportements individuels
et collectifs pouvant contribuer à réduire le
risque de maladie et d'accident »
17
Définition de la Prévention
Ensemble des mesures qui visent à réduire le nombre et la gravité des maladies ou des accidents
Mesures traditionnelles Actes médicaux individuels
Génie sanitaire (portée collective)
Mesures légales
Mesures socio-économiques
Mesures plus récentes Éducation pour la santé
Psychologie
Sociologie
18
Classification de la Prévention
(OMS)
Primaire
Population saine
Réduire l’incidence maladie
Secondaire
Population malade asymtomatique
Réduire la prévalence : détecter et traiter
précocement (dépistage)
Tertiaire
Population malade symtomatique
Réduire progression et complications
19
Prévention : Primaire Secondaire Tertiaire
Actes médicaux Vaccinations (BCG,
ROR, DTpolio…)
Dépistage : VIH, cancers Réadaptation pour
les personnes avec
séquelles d’accident
Génie sanitaire Constructions de
stations d’épuration
(eau potable)
Mise au point de
techniques d’isolation
contre le bruit
Aménagement des
lieux publics pour les
personnes
handicapées
Mesures légales Interdiction de vente
de cigarettes aux
mineurs (loi HPST)
Réglementation anti-
alcool
Réinsertion
professionnelle des
personnes
handicapées
Mesures
économiques
Construction
équipements sportifs
(obésité)
Création de structures de
dépistage
Création de
structures de
réadaptation
Éducation Action anti-tabac
dans une école
Action anti-tabac auprès
de fumeurs
Education
thérapeutique du
patient atteint de
maladie chronique
20
Dépistage
Identifier, par un test performant et
acceptable, une anomalie pouvant amener
au diagnostic et à une prise en charge
précoce chez les personnes à risque d’une
maladie fréquente et grave dont l’histoire
naturelle est connue
Types
Ciblés sur la pathologie: phénylcétonurie à la naissance
Généralistes: facteurs de risque cardio-vasculaires
Obligatoires : dons de sang
Systématiquement proposés: VIH pendant la grossesse
21
Prévention : Primaire Secondaire Tertiaire
Actes médicaux Vaccinations (BCG,
ROR, DTpolio…)
Dépistage actif: VIH,
cancers
Réadaptation pour
les personnes avec
séquelles d’accident
Génie sanitaire Constructions de
stations d’épuration
(eau potable)
Mise au point de
techniques d’isolation
contre le bruit
Aménagement des
lieux publics pour les
personnes
handicapées
Mesures légales Interdiction de vente
de cigarettes aux
mineurs (loi HPST)
Réglementation anti-
alcool
Réinsertion
professionnelle des
personnes
handicapées
Mesures
économiques
Construction
équipements sportifs
(obésité)
Création de structures de
dépistage
Création de
structures de
réadaptation
Éducation Action anti-tabac
dans une école
Action anti-tabac auprès
de fumeurs
Education
thérapeutique du
patient atteint de
maladie chronique
22
Prévention : Primaire Secondaire Tertiaire
Actes médicaux Vaccinations (BCG,
ROR, DTpolio…)
Dépistage actif: VIH,
cancers
Réadaptation pour
les personnes avec
séquelles d’accident
Génie sanitaire Constructions de
stations d’épuration
(eau potable)
Mise au point de
techniques d’isolation
contre le bruit
Aménagement des
lieux publics pour les
personnes
handicapées
Mesures légales Interdiction de vente
de cigarettes aux
mineurs (loi HPST)
Réglementation anti-
alcool
Réinsertion
professionnelle des
personnes
handicapées
Mesures
économiques
Construction
équipements sportifs
(obésité)
Création de structures de
dépistage
Création de
structures de
réadaptation
Éducation Action anti-tabac
dans une école
Action anti-tabac auprès
de fumeurs
Education
thérapeutique du
patient atteint de
maladie chronique
23
Prévention : Primaire Secondaire Tertiaire
Actes médicaux Vaccinations (BCG,
ROR, DTpolio…)
Dépistage actif: VIH,
cancers
Réadaptation pour
les personnes avec
séquelles d’accident
Génie sanitaire Constructions de
stations d’épuration
(eau potable)
Mise au point de
techniques d’isolation
contre le bruit
Aménagement des
lieux publics pour les
personnes
handicapées
Mesures légales Interdiction de vente
de cigarettes aux
mineurs (loi HPST)
Réglementation anti-
alcool
Réinsertion
professionnelle des
personnes
handicapées
Mesures
économiques
Construction
équipements sportifs
(obésité)
Création de structures de
dépistage
Création de
structures de
réadaptation
Éducation Action anti-tabac
dans une école
Action anti-tabac auprès
de fumeurs
Education
thérapeutique du
patient atteint de
maladie chronique
24
Prévention : Primaire Secondaire Tertiaire
Actes médicaux Vaccinations (BCG,
ROR, DTpolio…)
Dépistage actif: VIH,
cancers
Réadaptation pour
les personnes avec
séquelles d’accident
Génie sanitaire Constructions de
stations d’épuration
(eau potable)
Mise au point de
techniques d’isolation
contre le bruit
Aménagement des
lieux publics pour les
personnes
handicapées
Mesures légales Interdiction de vente
de cigarettes aux
mineurs (loi HPST)
Réglementation anti-
alcool
Réinsertion
professionnelle des
personnes
handicapées
Mesures
économiques
Construction
équipements sportifs
(obésité)
Création de structures de
dépistage
Création de
structures de
réadaptation
Éducation pour
la santé
Action anti-tabac
dans une école
Action anti-tabac auprès
de fumeurs
Education
thérapeutique du
patient atteint de
maladie chronique
25
Classification de la Prévention
(OMS)
Primordiale
Population saine
Eradiquer les facteurs de risques connus des maladies
Ex: Elimination de la culture, de l’élaboration et du
commerce de certaines substances (drogues dures,
alcool, tabac)
…. Primaire – Secondaire – Tertiaire ….
Quaternaire
Population malade à un stade évolué de la maladie
Accompagnement de l’invalidité et du processus de la
mort (soins palliatifs)
Ne vise pas l’amélioration de la santé
26
Limites de cette classification OMS
Classification universellement admise facilitant les
échanges entre acteurs
Mais elle fait référence à la maladie et non à la
santé : la prévention est classée selon le stade de
la maladie. Comment classer certaines actions
indépendantes d’une maladie ?
port de la ceinture de sécurité : prévention primaire des
conséquences des accidents ou prévention secondaire
puisqu’elle intervient après l’accident…?
De plus, elle a été établie pour les maladies aiguës
et est mal adaptée aux maladies chroniques
27
Nouvelle classification de la
prévention (Gordon, San Marco)
Prévention universelle Pour tous, quel que soit son état de santé
Éducation pour la santé - Promotion de la santé
Ex : grandes règles d’hygiène alimentaire (PNNS)
Prévention sélective Pour les sujets exposés
Prévention des maladies
Ex: vaccinations (enfants, voyageurs), port de la ceinture de sécurité (automobilistes)
Prévention ciblée Pour les malades
Apprendre à gérer le traitement pour éviter la survenue de complications
Éducation thérapeutique
28
Nouvelle classification de la
prévention (Gordon, San Marco)
Cette classification est non plus basée sur
le moment de l’intervention mais sur la
population à laquelle elle s’applique
(cible)
Elle supprime la dichotomie entre soin
et prévention
Elle est fondée sur l’appropriation de sa
santé par la population cible
29
Plan du cours
1. Historique de la prévention en France
2. Déterminants de la santé
3. Prévention
4. Promotion de la santé
5. Éducation pour la santé
6. Education thérapeutique du patient
30
Définition de la Promotion de la
Santé
Reconnue lors de la première conférence internationale pour la promotion de la santé en 1986 au cours de laquelle a été ratifiée la Charte d’Ottawa
« Processus qui confère aux personnes et aux communautés la capacité d’améliorer leur santé et d’accroître leur contrôle sur les déterminants de la santé »
Conditions préalables à la santé : la paix, un logement, la nourriture, un revenu… « La santé exige un certain nombre de conditions et de
ressources préalables, l’individu devant pouvoir notamment: se loger, accéder à l’éducation, se nourrir convenablement, disposer d’un certain revenu, bénéficier d’un écosystème stable, compter sur un apport durable de ressources, avoir droit à la justice sociale et à un traitement équitable »
31
Moyens en Promotion de la Santé
Stratégies d’intervention de la charte d’Ottawa :
– Élaboration de politiques publiques saines
– Renforcement de l’action communautaire
– Création de milieux favorables
– Réorientation des services de santé Acquisition des aptitudes individuelles
32
Moyens en Promotion de la Santé
Élaboration de politiques publiques
saines : Tous les secteurs des politiques publiques (social,
éducation, emploi, loisir, environnement, habitat…) sont
concernés par la santé
Développer des solutions d’accès aux soins pour les personnes
pauvres est nécessaire mais insuffisant si il n’y a aucune
mesure sociale et économique de lutte contre la pauvreté en
parallèle
S’occuper de la santé des chômeur est bien mais il faut y
associer des mesures créant de l’emploi
et à tous les niveaux (national et local) :
un proviseur de lycée peut prendre des décisions sur
l’organisation de l’enseignement en conformité avec le bien-être
des élèves et des enseignants, en lien avec le médecin scolaire
33
Moyens en Promotion de la Santé
Renforcement de l’action
communautaire :
Pour promouvoir la santé, il ne suffit pas
de mobiliser les décideurs mais il faut une
participation effective et concrète de
l’ensemble de la communauté pour la
fixation des priorités (dont les priorités de
santé), la prise de décision et l’élaboration
des stratégies de planification
Place grandissante du secteur associatif
dans les décisions publiques
34
Moyens en Promotion de la Santé
Création de milieux
favorables « supportifs » : Conservation des ressources
naturelles
Soutien des communautés par leur
milieu physique et social qui les
« supporte » véritablement dans
leurs efforts de changement de
comportement
La PS engendre des conditions de
vie et de travail sûres, stimulantes,
plaisantes et agréables.
35
Moyens en Promotion de la Santé
Réorientation des services de santé :
La PS demande un vrai bouleversement de la
logique actuelle des services de santé trop
exclusivement orientés vers des soins
techniques, nécessaires mais non suffisants :
une meilleure prise en compte des besoins de
santé donc de tous les déterminants de la santé
un décloisonnement entre les activités curatives
et les activités préventives
Développement de maisons médicales, de
l’ETP…
36
Moyens en Promotion de la Santé
Acquisition des aptitudes individuelles La PS donne aux gens la capacité de
promouvoir leur santé et leur qualité de vie grâce
à l’information
à l’éducation pour la santé
aux aptitudes indispensables à la vie (comme l’esprit critique et l’autonomie) qui permettront de faire des choix judicieux
Apprendre dans tous les lieux de vie (école, famille, travail…) à faire face à tous les stades de la vie et à se préparer à affronter les traumatismes et les maladies chroniques
37
Plan du cours
1. Historique de la prévention en France
2. Déterminants de la santé
3. Prévention
4. Promotion de la santé
5. Éducation pour la santé
6. Education thérapeutique
38
Place de l’EPS
Pénétration
de l’information
Respect
de la liberté
Éducation Persuasion Information
D’après le modèle biomédical, les personnes ont une
meilleure santé si elles sont mieux informées et les
méthodes persuasives comme le port de la ceinture de
sécurité ou les vaccins obligatoires sont efficaces.
Mais les gens informés ne changent pas forcément de
comportement et les modifications de comportement
obtenus par la persuasion relèvent plus du
conditionnement que du libre choix éclairé
39
Définition de l’EPS
Une des méthodes d’intervention en
prévention entre information et persuasion
Ensemble des moyens qui permettent
d’aider les personnes et les groupes à
adopter des comportements favorables à la
santé
Quels moyens?
Collectifs / individuels
Centrés sur les risques ou non
Au sein de programmes d’EPS
40
Moyens en EPS
1. Centrés sur les risques (Habituels)
Rationalisme, médicalisation
Injonctions
Prescriptions
Moralisation
Culpabilisation
Fondés sur la peur
41
42
Moyens en EPS : exemple du sida
1987 Peur « Le sida ne passera pas par moi »
1997 Rationalisme
(épidémiologique)
« Le sida existe toujours »
1998 Facteurs déterminants
(obstacles)
« À croire que d’attraper le sida ça
fait moins peur que d’en parler »
2000 Rationalisme (remise à
niveau des
connaissances)
« Sida, aujourd’hui on meurt encore »
2001 « L’épidémie reprend, reprenons le
préservatif »
2005 Ciblé sur les
populations prioritaires
« Sida, le seul moyen c’est de faire le
test: se faire dépister c’est pouvoir
bénéficier des traitements »
43
Moyens en EPS : exemple du sida
De 1987 à 2005
44
2. Non centrés sur les risques Approche globale et positive qui recherche :
les représentations de la santé « Images mentales »
Que l’alcool représente a priori un plaisir ou un danger, chacun a sa représentation, celle de son milieu, de son histoire, son temps et son lieu
les facteurs déterminants les comportements Modèles théoriques des comportements
les alternatives à un comportement à risque Bénéfice-risque
à résoudre des problèmes Les jeunes n’ont pas besoin de nouveaux « savoirs » sur les
dangers de l’alcoolisation excessive et festive mais d’apprendre ce qu’il faut faire en cas d’alcoolisation excessive de l’un de leurs camarades
Moyens en EPS
45
Modèles théoriques de
comportements de santé
Connaître les facteurs déterminants les
comportements aide à planification des
actions de prévention
Les modèles théoriques de
comportements de santé sont des
modèles développés en psychologie
sociale qui expliquent les mécanismes par
lesquels des variables sociales et
cognitives peuvent être amenées à
influencer les comportements de santé
46
Health Belief Model (Hochbaum 1958
puis Rosenstock 1974)
Le HBM a été développé afin de comprendre pourquoi les gens acceptent ou refusent de passer un test de dépistage des maladies asymptomatiques. Puis il a permis d’expliquer certains comportements de santé (modes de vie)
Il repose sur le fait que chaque individu est capable de choisir des actions susceptibles de prévenir une maladie du fait qu'il possède des connaissances minimales en ce qui concerne sa santé et ceci dans la mesure où il considère la santé comme une dimension essentielle de sa vie
L’individu agira s’il perçoit une menace pour sa santé et s’il croit en l’efficacité de l’action pour réduire cette menace
47
Health Belief Model (Hochbaum 1958 puis
Rosenstock 1974)
Perception d’une menace pour la santé 1. vulnérabilité perçue : perception subjective du risque
d’avoir un problème de santé
2. sévérité perçue : sentiment qui concerne la sévérité de la maladie si elle est contractée ou non traitée
Croyance en l’efficacité de l’action 3. bénéfices perçus : croyances envers l’efficacité des
actions disponibles pour réduire la menace de la maladie
4. obstacles perçus : concernent les aspects physiques, psychologiques et financiers liés à l’action de santé
PLUS 5. Variables influencent les perceptions= inducteurs
d’actions
48
Health Belief Model (Hochbaum 1958
puis Rosenstock 1974)
5 variables vont donc influencer le comportement de
santé
49
Modèle transthéorique (DiClemente et
Prochaska 1982, 1985)
Dans ce modèle, le changement n’est pas n’est pas un événement brutal mais se produit par étapes et par cycles
pré-intention
intention
action
maintien
relapse
le mode d’intervention de l’EPS doit être adapté au stade auquel se trouve la personne, il ne faut intervenir « ni trop tôt, ni trop tard»
50
Exemple d’utilisation du modèle transthéorique : Dépliant sur le
tabac proposant plusieurs versions en fonction des stades où se
trouvent les individus
51
PRE-INTENTION
la personne n’envisage pas encore de changer de comportement…mais elle
vous dit : on m’a dit qu’il fallait que
j’arrête de fumer…
qu’il fallait que je vienne voir quelqu’un dans votre institution,
je n’ai pas compris pourquoi…
le juge m’a obligée à venir ici...
un médecin m’a dit que c’était grave...
Modèle transthéorique (DiClemente et
Prochaska 1982, 1985)
Pré-Intention
Intention
Détermination
Act
ion
Main
tien
Entrée Sortie Rechute
52
INTENTION
la personne commence à se poser des questions, à formuler un désir de changement, à en voir les aspects positifs…
mais en général elle est réticente à abandonner les avantages d’une situation donnée
« Je m’inquiète un peu, j’aimerais bien m’en sortir, c’est sûr, mais bon je ne me vois pas renoncer à mon style de vie… Je voudrais arrêter mais j’y prends un véritable plaisir… »
Modèle transthéorique (DiClemente et
Prochaska 1982, 1985)
53
ACTION
la personne envisage activement de changer
elle commence à examiner les solutions disponibles, y compris les solutions de rechange
« J’ai bien réfléchi, je veux faire quelque chose et je pense que je peux commencer par essayer cela… Il faut que j’arrête, je sais que cela sera difficile mais il y a sûrement plusieurs façons de faire... qu’en pensez-vous ? En fait, j’ai pensé que ma sœur pourrait m’aider sinon j’ai aussi un ami… »
Modèle transthéorique (DiClemente et
Prochaska 1982, 1985)
54
RELAPSE
Affects négatifs, évènements de vie stressants, baisse du sentiment d’efficacité sont des facteurs précipitant une rechute
La rechute n’est pas le concept opposé de l’abstinence. Elle représente des essais successifs et ne doit pas abordé comme un échec
Le risque à ce stade est que la personne peut retourner au stade de la pré-intention... il faut alors tout recommencer !
Modèle transthéorique (DiClemente et
Prochaska 1982, 1985)
55
Programme d’EPS
1. Situation objectifs de santé (besoins) ? Éviter hypotophie NN
2. Conception objectifs spécifiques (stratégies) ? Info mères, formation SF
3. Programmation objectifs opérationnels ? Brochures, formation continue
4. Réalisation objectifs pédagogiques ? la mère cite les EI du tabac
5. Évaluation Processus / résultats
56
Programme d’EPS (Ex : tabac et grossesse)
1. Situation objectifs de santé (besoins) ?
Éviter l’hypotrophie des nouveau-nés
2. Conception objectifs spécifiques (stratégies) ?
Information des mères, formation des sages-femmes
3. Programmation objectifs opérationnels ?
Brochures, formation continue des sages-femmes
4. Réalisation objectifs pédagogiques ?
la mère cite les effets indésirables du tabac
5. Évaluation Processus / résultats
57
Programme d’EPS
Ces programmes sont réalisés par des porteurs de projets (enseignant, infirmière scolaire, tout professionnel de santé…) et peuvent bénéficier de l’aide documentaire et méthodologique des Instances régionales d’Education et de Promotion de la Santé (IREPS), anciens comités régionaux d’éducation pour la santé (CRES)
http://www.educationsante-pch.org/
58
Plan du cours
1. Historique de la prévention en France
2. Déterminants de la santé
3. Prévention
4. Promotion de la santé
5. Éducation pour la santé
6. Education thérapeutique du patient
59
EPS et ETP
Pour le patient, on distingue :
éducation pour la santé du patient
éducation du patient à sa maladie
éducation thérapeutique du patient (ETP)
EPS et ETP
Même but: acquérir des compétences pour entretenir et
développer son « capital santé »
Différences
Temporalité différente
Statut du malade
Implication des soignants
Deccache/recommandations de l’OMS (La santé de l’homme 1999)
60
Définition de l’ETP (OMS, 1998) Processus par étapes, intégré aux soins, qui comprend un
ensemble d’activités organisés de sensibilisation
d’information
d’apprentissage
et d’accompagnement psychosocial
concernant
la maladie
le traitement prescrit
les soins
les institutions de soins
et les comportements de santé et de maladie du patient
pour aider les patients et/ou leur entourage
à comprendre la maladie et les traitements
à collaborer aux soins
et prendre en charge leur état de santé
afin de conserver et/ou améliorer leur qualité de vie.
61
ETP et compétences du patient :
exemple du diabète
Compétences d’auto-observation
Signes hypo/hyperglycémie chez le diabétique
Compétences de raisonnement et de décisions
Choix d’une dose d’insuline, de l’alimentation
Compétences d’auto-soins
Injection insuline, dextro…
Compétences sociales
Intégration sociale, engagement associatif..
Compétences d’adaptation
Jugement appréciatif sur son état de santé: « patient
expert »
62
Définition de l’ETP (Loi HPST)
Depuis juillet 2009, l’ETP est reconnue, et intégrée dans la prise en charge et le parcours de soins, par la Loi du 21 juillet 2009 portant réforme de l’hôpital et relative aux patients, à la santé et aux territoires :
« L’éducation thérapeutique du patient s’inscrit dans le parcours de soins du patient. Elle a pour objectif de rendre le patient plus autonome en facilitant son adhésion aux traitements prescrits et en améliorant sa qualité de vie »
63
Programme d’ETP
Est coordonné par un professionnel de santé ou par un représentant d’une association (dûment mandaté)
Est mis en œuvre par au moins 2 professionnels de santé de professions différentes dont un médecin
Concerne une pathologie ALD30 plus l’asthme et les maladies rares ou un problème de santé considéré comme prioritaire au niveau de la région
Est formalisé par écrit (objectifs, population cible, modalités, outils, évaluation, confidentialité, consentement)
Comprend un diagnostic éducatif : s’appuie sur une évaluation des besoins et de l’environnement du patient
Est évalué (auto-évaluation annuelle et évaluation quadriennale)
64
Programme ETP et parcours de
soins
L’ETP est intégrée à la prise en charge thérapeutique
Le patient est au cœur du processus et est libre de participer au programme d’ETP
Le médecin traitant est un acteur incontournable
Adresse le patient
Est informé de l’entrée de son patient dans un programme
Est rendu destinataire d’informations régulières sur le déroulement du programme et sur l’évaluation individuelle
65
Programme ETP et professionnels
de santé
Un professionnel de santé peut faire de l’ETP si : Il a eu 40h de formation à l’ETP minimum
Il a acquis des compétences
relationnelles
pédagogiques et d’animation
méthodologiques et organisationnelles
biomédicales et de soins
66
Synthèse : la prévention à toutes les
étapes de la vie
67
Glossaire
PS : promotion de la santé OMS : organisation mondiale
de la santé DC : décès INPES : institut national de
prévention et d’éducation pour la santé
SP : santé publique EGP : état généraux de la
prévention ETP : éducation thérapeutique EPS : éducation pour la santé HPST : hôpital, patients,
territoires HCSP : haut conseil de santé
publique HAS : Haute autorité de santé FR : facteurs de risque
FRCV : facteurs de risque cardio-vasculaires
VIH : virus de l’immunodéficience humaine
BPCO : broncho-pneumopathie chronique obstructive
SIDA : syndrome d’immunodéficience acquise
ALD : affection longue durée
IREPS : Instances Régionales d’Education et de Promotion de la Santé
PNNS : Programme national nutrition santé
IGAS : inspection générale des affaires sociales
68
Bibliographie
Bourdillon F. Traité de prévention. Ed. « Flammarion », 2009.
Bury J. Éducation pour la santé : concepts, enjeux et planifications. Ed. « De Boeck », 1988.
Simon D . Education thérapeutique: prévention et maladies chroniques. Ed. « Masson », 2007.
HCSP. Rapport. La santé en France 2002. Ed. « La documentation Française », 2002.
IGAS. Rapport. Santé, pour une politique de prévention durable. Ed. « La documentation Française », 2003.
INPES : http://www.inpes.sante.fr
OMS : http ://www.who.int/topics/health_promotion/fr/