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Faut-il construire des Tours à Paris ? Should we build towers in Paris? CARTOGRAPHIE HISTORIQUE POUR PORTRAIT DE VILLE / ROTTERDAM Historical mapping for portrait de ville / ROTTERDAM Conscience pietonne du territoire. Awareness of the territory by the pedestrian. A86 support pour le metropherique. A86 support for the Métrophérique. Autonomous territories Forms and equilibria in Sub Saharan Mali Phoenix, a metropolis in the desert Paradoxes of domestication of nature facing the threat of sustainable Interspace The territory by its limitations, the case of Paris. (Excerpt) Anne Pellissier Idris Yangui Research Research Publication Papers Thesis L’ESPACE « INTERMEDIAIRE » LE TERRITOIRE PAR SES LIMITES, LE CAS PARISIEN. (EXTRAIT) Territoires d’autonomies Phoenix, une metropole dans le desert Les paradoxes d’une domestication optimiste face à la menace du durable Formes et équilibres au Mali Sub saharien
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Mar 28, 2016

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Anne Pellissier

Portfolio Anne Pellissier - Idris Yangui - 2010
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  • Faut-il construire des Tours Paris ?

    Should we build towers in Paris?

    cartographie historique pourportrait de ville / rotterdaMHistorical mapping for portrait de ville / ROTTERDAM

    Conscience pietonne du territoire.Awareness of the territory by the pedestrian.

    A86 support pour le metropherique.A86 support for the Mtrophrique.

    Autonomous territoriesForms and equilibria in Sub Saharan Mali

    Phoenix, a metropolis in the desertParadoxes of domestication of nature facing the threat of sustainable

    Interspace

    The territory by its limitations, the case of Paris. (Excerpt)

    Anne PellissierIdris YanguiResearch

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    LESPACE INTERMEDIAIRE

    LE tErritoirE par sEs LimitEs, LE cas parisiEn. (Extrait)

    Territoires dautonomies

    Phoenix, une metropole dans le desertLes paradoxes dune domestication optimiste face la menace du durable

    Formes et quilibres au Mali Sub saharien

  • Lhomme stablit sur le territoire partir despaces. Des espaces de pratiques, des espaces orients, parfois dlimits et rguls, des couches dapprhension dun sol et dun climat qui lui font face, dans leur opportunit ou leur hostilit permettre dexister. Cet quilibre dmarre dune recherche, dune ngociation entre la vie et le milieu, dans sa surface et dans sa forme, dans ses biens propres ou rapports. Le territoire comme il est possible, vcu, est une convergence parfois littrale des lments, parfois invisible des relations dchange entre hommes et richesses. Lensemble pour perdurer, par un jeu de dterritorialisation, reterritorialisation, transforme lespace pour quil soit autonome. Une autonomie dautonomies, un territoire global despaces locaux.Depuis 1970 le Sahara, alors aux portes de Tombouctou, a progress de 700km au Sud, puisant progressivement les ressources naturelles jusquaux montagnes de Bandiagara. Cette dsertification rapide et grandissante, contraint aujourdhui des peuples nomades sinstaller en bordure des villes, et les habitants des rives du Niger se dplacer davantage entre villages lointains pour se ravitailler.Lautonomie des populations face aux territoires en carence, semble dborder de lespace naturel comme de lespace de la ville pour dcrire des trajets de subsistance matrielle et conomique. Il apparat alors un rseau de dplacements entre villes et villages, pied comme en transport en

    commun, dune population rurale sdentaire aux mouvements nomades. Cette chelle de dplacement, expression des dpendances entre villes et villages, entrane des phnomnes de priurbanisation, de migrations rurales dessinant des villes diffuses et des axes routiers o les commerces de passage stalent.Le territoire de la ville avance sur le dsert, dans ses constructions comme dans ses mouvements humains. Lappauvrissement du milieu naturel devenu critique, les parcours nomades se sont transforms, prolongeant le rseau originel des puits par un rseau des villes. Lespace urbain, la route, sont dsormais un territoire qui ne peut tre luvre finie dune pratique diffrencie de lespace, quil soit conomique, culturel ou de simple change social. Dynamique des hommes contre celle du dsert, mouvement des richesses et dparts spontans des ressources, les acteurs sont les mmes mais leur paysage change. Larticulation du temps de la socit avec le temps du territoire, nous propose un instant charnire pour observer les mcanismes dune persistance, les rouages les plus efficaces et les plus slectifs dune organisation qui na dautre choix que celui dexister.Face aux contraintes dun territoire dont lchelle des ressources nest plus accessible une population rurale, le dveloppement dun rseau de dplacements permanents peut-il tre lexpression dun nouvel quilibre entre ville et milieu rural ? Le rseau vient dfaire lautarcie

    pour agencer lautonomie. Cette transformation dun territoire circonscrit un territoire inscrit car ouvert, augmente ltendue de son fonctionnement, du proche par le lointain. Ds lors, lempreinte du rseau dcrite par les mouvements de nomades ou de sdentaires, significative dune autonomie, peut- elle tre vectrice du territoire urbanis de demain ? Lorsque la ville sexacerbe, pousse dans ses extrmes par le contraste naturel, lorsque lespace agricole ou sauvage steint sous ses propres nourrices, lespace qui subsiste ne peut plus se contenir dans le territoire solide. Cest lintervention dun autre territoire substitu, celui du mouvement et de lchange, celui qui tente de se librer des contraintes du sol pour oprer sur une chelle plus grande, une chelle duniformisation des biens marchands et vitaux, lchelle du rseau et de son autonomie.Ce dessin mouvant dun quilibre entre temps et territoires, parcours et points de chute des hommes, ne dessine pas pour autant une conception moderne des villes. Il rvle un jeu de forces, dattraction ou dillusion conomique, vers dautres formes durbanits, extrinsques la forme ville mais intrinsques son fonctionnement global. Nous parlons alors dun champ de liaisons oprant sur le territoire, travers et non dans ses formes figes. LEtat directeur est organisation part entire des tats locaux spontans, quand lurbanit prolonge la ville hors de ses murs. Dune confusion des types, dun mlange des modes, lespace nomade pourrait tre lespace

    restant, le seul espace possible de production autonome.Le territoire efficace, celui qui observe les vritables allers et retours entre matire et vie, entre mouvements et lieux, transgresse lide premire dune forme visible aux limites stables. Lquilibre que nous recherchons est davantage dcrit par le mouvement des matriaux que par celui de la matire, et par la position des forces plus que celle des formes. Le territoire apparat alors lorsque la probabilit de lespace est gale la probabilit de dplacements, des hommes comme des biens, des ressources comme de leur accs. Enfin, lespace (ici comme uvre propre de lhomme) se projette tel quil apparat dans ses capacits influer sur le territoire. Si le rel se constitue, de lensemble des formes aux descriptions inpuisables, le territoire rel est dans son dessin, la croise des espaces de pratiques et dinfluences du mouvement.

    Une expression littrale du territoire

    Avec ses 12,7 millions dhabitants en 2005 et un indice de croissance dmographique de 3% par an, le Mali entame sa transition dmographique. La rpartition encore majoritairement rurale de la population (70%)1 permet de dcrire un territoire

    Cette recherche, base sur lexemple dun territoire Malien, se veut la fois contextuelle et thorique sur la question des formes dorganisations des hommes dans une gographie particulire, par rapport toutes les contraintes existantes, quelles soient dordres naturels, topographiques ou climatologiques, culturels, ethnolo-giques ou anthropologiques, mais aussi politiques et conomiques. A travers les formes de pouvoirs et de com-portements ethniques, nous chercherons comprendre comment, un moment charnire de lvolution du Mali, les mcanismes de survie et de dveloppement rvlent des pratiques fortes, parfois ancestrales, dadaptations progressives ou spontanes des peuples avec leur territoire naturel, par le biais des parcours, mais aussi des mat-rialisations de lespace: dsert, villages, villes, etc. Grce la notion dautonomie et ses diverses dclinaisons sur le territoire, nous chercherons montrer comme la forme sadapte aux contraintes et aux opportunits naturelles et conomiques, par le biais de la dterritorialisation -au sens de Deleuze et Guattari in Trait de Nomadologie- qui sexprime aux travers des formes de rseaux et de leur pratique

    This research, based on the example of a Malian territory, is intended to be both contextual and theoretical question of the forms of mens organizations in a particular geography, against all existing constraints, whether of natural, topographic or climatic, cultural, ethnological or anthropological, but also political and economic orders. Through the forms of authority and ethnic conduct, we seek to understand how, at a hinge moment in evolution of Mali, the mechanisms of survival and the development practices show strong, sometimes traditional, progressive or spontaneous adaptations of the people with their natural territory, through the course, but also realizations of the space: desert, villages, towns, etc.. With the concept of autonomy and its various variations on the territory, we will seek to show how the form fits the constraints and opportunities for natural and economic, through deterritorialization (in the sense of Deleuze and Guattari in Trait de Nomadologie) which is expressed through the forms of networks and their practice.

    Territoires d'autonomiesFormes et equilibres au Mali Sub-saharienAutonomous territoriesForms and equilibria in Sub Saharan Mali

    Florian Julien, Idris Yangui. Territoires dautonomies, forme et equilibres au Mali subsaharien. Mmoire de Master. Janvier

    2010. ENSAPM, dpartement Ville, Architecture et territoire (VAT), enseignant : Jean Attali

    Florian Julien, Idris Yangui. Territoires dautonomies, forme et quilibres au Mali subsaharien. Master thesis. January 2010.

    ENSAPM, department Ville, Architecture et territoire (VAT), teacher : Jean Attali

  • ou laccessibilit aux ressources et la proximit sont encore lchelle dun dplacement pdestre. Si la croissance conomique malienne depuis 1994 reste suprieure 3%, la pauvret quant laccs leau, lducation et la nourriture, aux soins, est elle aussi en augmentation. La grande majorit des Maliens et plus particulirement les femmes reste en dessous du seuil de pauvret, et ce majoritairement en milieu rural. La convergence de ces contraintes et opportunits socio-conomiques, annonce le dpart dune urbanisation du territoire, et dun exode rural rapide la hauteur des faibles moyens de la population. Ncessairement attires par le rseau existant des villes, les ethnies maliennes convergent vers des pratiques du territoire qui les exposent autant de difficults dadaptation quelles les forcent sarticuler avec la globalisation. Ainsi persistent dans un paysage se modernisant, des comportements toujours ruraux dans un rseau urbain, offrant un contraste directement rvlateur dune forme de territoire, dans son parcours, dans ses installations et son organisation.

    lpreuve du climatLa carte de dplacement des prcipitations, observ entre 1951 et 1989, montre une progression du dsert vers le sud. Limpact de cette transformation rapide sobserve particulirement sur les terres agricoles, repousses vers le fleuve et ses zones inondables en priode de crue. Au niveau des campements nomades et aux abords des villes, les zones de pturage amoindries contraignent les habitants une nouvelle gestion toujours plus conomique des eaux de pluie et des forages de plus en plus consquents et coteux dans les nappes phratiques2. Ce sont autant de facteurs importants du rapprochement des populations nomades vers la priphrie des villes, seules possder les infrastructures dimportation et de stockage de leau depuis les rgions du Sud.

    Richesses et ressourcesLa richesse, comprise ici comme facult de possder des ressources9 permettant le fonctionnement dune socit, locale ou globale, est directement lie la potentialit de dveloppement. Si la richesse est suprieure aux ncessits de fonctionnement, le systme (ville, villages etc.) a la possibilit de saccrotre grce ses ressources excdentaires. Si la richesse est gale la ncessit, il y a un quilibre de dveloppement, et la production ne dpasse pas les ressources permises. Enfin, si les ressources

    manquent au maintien de lquilibre, on peut observer soit une disparition du systme, soit son dplacement vers une autre forme dorganisation pouvant combler les manques (rseau de subsistance) ou ne ncessitant pas les mmes ressources pour se dvelopper. Cest le passage dun rseau local un rseau global, dun rseau territorial un rseau a-territorial.Le Mali Sub-Saharien est empreint de ces rapports darticulation entre richesses et ressources tous les niveaux. Le fleuve nous montr quil ne pouvait se positionner comme ressource globale, mais comme ressource locale, et son rseau de proximit pour passer une chelle territoriale sarticule avec celui des routes. Mais, elles-mmes limites par leur usure, contraignent lorganisation du territoire des situations locales. La situation globale du Mali, encadre par son climat destructeur, ses capacits compromises de fonctionnement et sa faible production, pour atteindre lquilibre doit faire appel un rseau daide financires extrieures (Dette des pays pauvre concernant le Mali: 1766 milliards deuros, source: Coalition des alternatives Africaines). Ainsi, lvolution du rapport ressources/richesses dcrit les autonomies, quelles soient locales ou globales, de rseau ou non, naturelles ou financires. On voit donc se dvelopper des rapports conomiques grandes distances, parfois abstraites du territoire comme dans le cas des aroports de Svar, Tombouctou et Gao, et inversement des organisations locales autarciques comme dans le cas des campements nomades au nord et des villages agricoles au Sud du pays Dogon. Ceci implique les diffrences quexpose la forme du rseau au Sud et au Nord (explications et prcisions ci-aprs), avec une autonomie pendulaire des couples Village-ville dun ct, et de lautre spcialise des villages entre eux.

    Territoire dautonomie et rseaux des villes

    Lenvironnement souffrant des villages du Mali sub-saharien implique le passage dun tat autarcique de fonctionnement local un tat dautonomie plus large. Ce paysage parcouru montre les signes de mouvements prcis et coordonns, celui dune autonomie tablie par un rseau de dplacement humain entre villes.

    Dynamique des dpendancesVilles, villages et routes sont des formes du territoire qui, ancres sur la rpartition

    htrogne des richesses, tendent dsormais vers une conomie convergente. Ce qui fabrique limage du rseau, ce nest pas seulement le dessin des axes, mais la pratique des abords et de lespace intrieur du lien. La question de la complmentarit des productions conomiques, si elle permet de dcrire les rapports dchange entre villes et villages ne permet pas de rvler directement la forme prise par la dilatation du lien en espace. Cest davantage par rapport aux dpendances absolues des diffrentes entits urbaines et rurales, quon peut observer lvolution de lquilibre construit et mouvant, dans sa rpartition, dans sa densification autour et dans la forme.La dynamique des dpendances, propose donc une lecture transversale du lien qui vient sajouter la pratique longitudinale. Elle montre une recherche statique autour des passages marchands, le profit dun champ dopportunits conomiques dj existant. Le dsquilibre des richesses entre villes et villages, la spcialisation gographique, ne constituent cependant que ltape de pratique, de remplissage du rseau. Sa naissance prcde son parcours dans lapparition du manque. Ainsi, le rseau samorce par une demande, celle des localits rurales aux ressources subitement insuffisantes, qui saccolent aux grandes agglomrations avant mme que celles-ci puissent subvenir spcifiquement leurs besoins. Ce phnomne de priurbanisation, noffre une vritable complmentarit entre le cur des grandes villes et ses quartiers priphriques qu la condition dun rapport de proximit. Trs vite la migration des villages vers les villes, la mtamorphose du tissu rural distinct en tissu priphrique diffus, dessine des juxtapositions successives autour de la ville jusquau lointain, et renvoie le phnomne de priurbanisation son manque initial, celui de laccs aux ressources.La dpendance implique donc, par del la possibilit de complmentarits entre espaces, une perduration du manque, dplaant rciproquement le problme de laccs aux ressources en problme daccs lconomie. La priurbanisation sexpose en ralit comme un processus circulaire, qui renvoy sa propre production, sexclut du rseau de dveloppement des villes. Ainsi, lquilibre formel entre entits rurales et urbaines, bien quabsorb par la ville diffuse, prsente une permanence des villages sur le grand territoire.

    Morphologie et autonomie

    Lempreinte du rseau dcrit par les mouvements nomades et sdentaires, significative dune autonomie, peut-elle tre vectrice du territoire urbanis de demain ? Les chelles varies dautonomie politique, conomique comme naturelle, induisent- elles une morphologie urbaine propre? A linverse, lexistence dun rseau inter-villes fort peut-elle librer la ville de ses contraintes morphologiques?

    Formations et dformations territorialesLe trajet nomade fait le contraire [du trajet sdentaire], qui est de distribuer aux hommes un espace ferm, en assignant chacun sa part et en rglant la communication des parts. Le trajet nomade fait le contraire, il distribue les hommes (ou les btes), dans un espace ouvert, indfini, non communiquant.

    Lauto-organisation des changes sociaux et la relation des habitants la ville, met en vidence des phnomnes dtats dans lEtat, et propose une lecture formelle de lespace urbain qui transgresse la forme btie pour pouser une forme plus lgitime, celle de lespace extrieur. Autant le tissu de la ville nous apparat au premier abord comme un trac sdentaire, autant son utilisation, lpreuve de la mobilit ou de la statique des hommes, dcrit une mtamorphose de lextrieur urbain en espace nomade. Que ce soit lespace du march, lutilisation de la rue comme lieu de rencontre et de communication, limplantation des tentes en marges des quartiers calmes, la morphologie de la ville est dessine par un mouvement qui, bien quil reste entre murs, envahit le volume urbain et lui impose ses vritables liens entre parties, ses limites mouvantes. Lespace Nomade vient alors complter lespace dur sdentaire pour dcrire une morphologie dutilisation et de parcours de la ville, lespace du mouvement, responsable dune gestion autonome du lieu comme surface dchange conomique ou social.Le nuage des relations nomades au sein du milieu urbain, puisquil tmoigne de la rencontre des acteurs trangers et citadins eux- mmes, est la fois laboutissement et le dpart des tracs commerciaux inter-villes. Cet espace Nomade, sil reprsente une pratique indpendante du pouvoir dans lespace public, nest pas une forme exclusive et ferme de la ville. Au contraire, cest par lui que rside le potentiel de mouvement de la ville hors delle mme. En prenant comme forme active dconomie lespace ouvert, la ville stend au-del de ses limites physiques pour adopter

    Autarcie 80% Autarcie 70%Autarcie 100%

    Dependance 60%Dependance 30%

    AUTARCIE VARIATION MOPHOLOGIQUE

    RESAUX DES VILLES

    Migration 20%

    Migration 100%

    Autarcie 40%

    Dependance 90%

    Autarcie 10%

    RESAUX DES VILLES

    Dpendance nancire

    Dependance XX%

    Dependance XX%

    Autarcie XX%

  • par sa forme mouvante, une extension de son territoire productif.15 Se dessine ainsi, non plus un trac limit de la forme urbaine par ses murs, mais un prolongement par ses axes pratiqus, intimement li aux noyaux dactivits quelle abrite. Cest alors lurbanit qui constitue la forme, en mouvements constants et orients, selon une logique territoriale des provenances et des croisements, des nuds de parcours et lieux daboutissements des hommes et des marchandises. Cette interdpendance entre entits urbaines qui dcrit un rseau inter-territoires, est limage dune complmentarit possible distance, entre espaces aux productions diffrentes. Lespace Nomade est luvre urbaine collective, sopposant au visage intime et cach de lintrieur sdentaire dont la productivit est encore fixe. Il y a donc une frontire systmatiquement franchie entre espace Nomade et espace Sdentaire qui ne correspond plus seulement un mode ancestral dhabiter, mais bien une mise en mouvement de la production de la ville, depuis sa forme fixe vers sa forme en dplacement.Hors delle-mme mais encore elle-mme, la ville sempare du territoire par ses fils, non seulement habits de flux mais aussi durbanit. Ce quelle propulse derrire ses frontires physiques est une surface de rencontres et de partage social, aux potentiels lis au passage et au mouvement des richesses. Se dessine ainsi sur le grand territoire inter-ville, le thtre dun profit, fait dopportunits marchandes. La complmentarit des ressources, grce aux transports de villes en villes, propose une vidence pour les villages proximit des liens, celle de se greffer sur le rseau existant pour commercer avec lui. Le rseau na plus comme image dtre simplement centr sur ses nuds communicants, mais aussi sur ses voies de parcours devenues des surfaces denrichissement. Lespace nomade fait du rseau sdentaire une surface matricielle, plus uniquement cible sur ses points mais sur ses talements, sur la dilatation et la concentration de lespace conomique en mouvement.Il existe donc une morphologie de lquilibre, o se met en uvre un processus darticulation entre plusieurs types despaces, celui des villes, celui des liens entre villes, celui des villages avec ces liens parcourus. La ralit de cette organisation ne peut sexpliquer sur le simple principe de dpendance et de complmentarits entre espaces pauvres et espaces riches, mais bien plus sur un schma de production impliqu par les rapports de distance. Si le lien, traversant, est un territoire productif, cest parce quil permet une multitude de connexions transversales, et mue la distance de communication inter-villes en espace

    potentiellement plus productif car beaucoup plus grand.Autour des routes, des axes majeurs du pays, viennent se positionner les installations commerantes des villages proximit, parfois mme se construire les villages partir des douanes de contrles.16 Tout au long du lien, renforc par leffet des ralentisseurs, le mouvement des voitures, des camions de marchandises et des cars de voyageurs, est rythm par lorganisation marchande de lespace. La route est le sige dun flux commercial qui se dilate et se contracte en fonction de la vitesse. Lempreinte du lien sort vritablement de son trac pour se faire champs daction segment mais non fragment, et montre un intrt tout aussi efficace son parcours qu sa finalit de franchissement. Sous cette forme la route se lit dans ses deux sens, laccs au proche comme au lointain, ses bas cots comme son horizon.Il convient donc dinterroger laboutissement du lien dans le cas de la route. La forme avant tout linaire, en traversant le territoire dsertique sur une trs grande distance, prsente soudain un potentiel plus fort caractriser le lointain dabord comme une addition de proximits. Un modle arborescent du lien ne peut suffire expliquer la forme de lespace observ le long des routes, car il signifierait que la route sest ramifie pour atteindre et desservir les localits rurales. Or, historiquement et conomiquement, la construction des grands axes au Mali relie les chefs lieux des cercles, et son trac rectiligne ne dvie pas en fonction des villages quelle approche. Cest dans un deuxime temps, que ces villages au rseau originel propre, vont venir comme par attraction sapposer aux grandes routes, afin de profiter de ce que reprsente le passage des vhicules : une relation marchande grce la spcificit de lchange et non sa quantit. Dautre part, labsence encore aujourdhui dasphalte sur les ramifications constitue limage formelle dune attraction des villages par la route et non de la route vers ces villages.Si lchange entre grands axes routiers et villages tait bas sur un flux simplement quantitatif, lon imaginerait plus facilement la route comme une voie de ravitaillement de marchandises et le dessin des villages se suffirait aux abords de ces axes. Or, cette attraction, si elle donne lieu parfois de vritables constructions de villes autour de la route, napparait pas comme unique modle. Il persiste une organisation des villages proximit des grands axes, sans toutefois que ceux-ci dplacent entirement pour perdre leur forme initiale. Ainsi, lconomie de la ville traverse par la route marchande ne montre pas

    une forme absolue dconomie et rvle une autre forme dconomie parallle, celle encore rurale des rseaux propres aux villages entre eux.

    Formateurs et dformateursCertains points de lespace, quils soient lexpression dune forme topographique, dune ressource gographique ou dune prsence conomique sont susceptibles de moduler autour deux les parcours, les rencontres, les changes et ainsi, la forme du territoire parcouru. Ces points nous apparaissent alors selon leurs proprits (formelles ou informelles, naturelles ou conomiques) comme visibles ou invisibles, et dcrivent des champs dactions, de rpercussions, attirant et dformant les flux, organisant dans lespace des zones de concentration ou de dconcentration, une variation des densits de personnes ou de biens sur le territoire. A Svar, la complexit gographique et la ncessit conomique peuvent elles seules dcrire la formation dun territoire, son dessin vident mais aussi ses relations extrieurs.Il existe une chane de consquences qui permet de suivre la formation, la dformation et la reformation dun quilibre pratique du territoire, et donc, la projection de son autonomie. A Mopti, ce sont les limites du potentiel gographique, topographique stendre, qui ont pouss la ville sortir de son enclave inondable et venir stablir Svar. La capacit rduite de transport par le fleuve Niger, a dynamis la construction des routes et promu Svar au rang dun carrefour central, invitable du rseau des villes. La fragilit des routes et le manque de moyen pour les entretenir, permet denvisager laroport comme une voie de dveloppement venir, autant avec linternational (confin essentiellement aux pays frontaliers dAfrique de lOuest, Niger, Burkina, etc.) quavec le pays lui-mme. Le jeu dattraction rpulsion qui sexerce dans la rgion de Mopti, nest pas le fruit dun talement sauvage, libre, mais bien la consquence des contraintes et opportunits de subsistance, de dveloppement, et de maintien dun quilibre conomique, culturel et vital. Chaque entrave, chaque confrontation aux territoires, fait sortir le rseau daction et dchange des hommes de lui-mme, vers un autre parcours du rseau ou plus encore vers un autre type de rseau. La chane des contraintes, entrane alors une chane des consquences, et en rsultat la formalisation substantielle ou non du territoire. Cest la subsistance dune organisation telle que dans la rgion de Mopti, qui pousse lautonomie se dplacer, se fondre dans dautres formes, parfois intimement lies (route) au territoire, parfois ncessairement abstraite

    (avion) de ce territoire. Ceci implique donc quune forme dorganisation conserve son quilibre grce sa possibilit de mouvement, sa capacit de changer de rseau ou de le dformer. Nous ne sommes plus dans une logique de disparition ou dapparition de la forme alors toujours fige, mais dans une logique de dplacement de celle-ci en fonction de la prsence ou labsence de ressources, ici lment formateur et dformateur sur le territoire.

    Rseaux et formes du mouvementLe nomade, lespace nomade est localis, non pas dlimit. Ce qui est la fois limit et limitant cest lespace stri, le globale relatif.Gilles Deleuze, La machine de guerre Nomade, Axiome III, Mille plateauxEnvisager une mutation perptuelle de la forme par ses dformations sur le territoire, nous permet de faire lhypothse que, dune part les rseaux peuvent sabstraire de la forme et ne disparaissent jamais vritablement, et dautre part que la forme nefface pas la fonction mais que la fonction sabstrait de la forme ou la dforme pour atteindre son propre quilibre.Les tracs des rseaux au niveau des rgions de Mopti, Tombouctou et Gao font apparatre des relations de cause effet entre climat, gographie et culture qui tmoignent toutes dconomies diffrentes. Au nord, dans la rgion de Tombouctou, les rseaux des villages sont assez indpendants entre eux et chaque village fonctionne directement avec le rseau plus important des villes. Ces mouvements pendulaires entre village et ville constituent des changes de ravitaillement dans une optique unilatrale. Cest une structure de communication arborescente, o la ville constitue une ressource comparable un puits. Ainsi, la ville nest pas considre comme un espace de migration, de sdentarisation des nomades, mais bien comme un espace de ressources ncessaires au parcours, dans un milieu sappauvrissant. Ce glissement du puits comme tape de la course nomade, vers la ville, nous permet denvisager une perduration de la pratique nomade, indpendamment de la pratique sdentaire urbaine. Il y a ici un dplacement des ressources illustr par lappauvrissement du dsert et la richesse de la ville. Hors, Tombouctou survivant au dsert grce son rseau, la scheresse ne montre pas une disparition de la culture nomade, mais son intgration au rseau des villes. Le couple ressource-richesse est ici exclusif, mais pas diffrent de celui prsent dans la route des puits nomades. Chaque puits possde ses propres ressources, ncessaires la suite du parcours, cest la richesse des puits du

  • rseau qui constitue lensemble des ressources (richesses=ressources).Mopti ainsi que le pays Dogon sont un cas de figure presque oppos, avec un rseau de relations entre villages trs dvelopp et trs tal. Les villages sont interconnects entre eux et les chemins de parcours sont apprcis en fonction des spcificits propres aux villages. Dune part les terres trs fertiles permettent un talement de la forme organise, une dissmination sur lensemble de la surface, et dautre part une rpartition complmentaire des qualits commerantes propres chaque tape. Aussi, si les villages possdaient tous les mmes ressources, chacun dentre eux vivrait soit en autarcie, soit uniquement connect au rseau des villes, et lon reviendrait une course marchande quasi-uniforme et linaire comme dans le cas de la rgion de Tombouctou. Lquilibre ici est rparti, la fois concentr en surface et non en ligne, en multiplication de points, tous comme ressources dun fonctionnement global. La dpendance ville-village est inverse, et le rseau des villes sappuie sur la prsence des villages. La route vient trancher au travers des relations entre villages pour en faire profiter une chelle plus large. Mais cet quilibre, dpendant lui aussi du climat, de la scheresse et des crues dsormais fragiles du fleuve, sil se maintient encore, tend tre intgr au rseau des villes par leur croissance. La ville, arrive aprs les villages, vient remplir le tissu existant pour fondre la forme rurale dans la forme urbaine. Par ailleurs, si lavenir persiste dans lappauvrissement des ressources naturelles, il ne sagirait pas ici simplement dune mutation de la forme, mais dune mutation de la fonction pour un enrichissement plus large avec les autres villes du rseau.Enfin Gao, qui nest ni directement confronte au dsert ni des zones inondables, montre un sous-rseau qui vient complter les rseaux des grands axes, en toile daraigne. Il y a ici, une mutation formelle dun rseau dchange mme la terre, progressivement renforc en voie bitume. La forme ville est une volution des formes villages, selon un quilibre dmontr des usages des lieux et de la route. Lurbanisation se fait par renouvellement des formes ancestrales de sdentarisation du territoire rural.

    Autarcie, Rseau et Autonomies,Formes et quilibre

    Lautonomie nest pas lautarcie. La facult dun espace vivre sans ses espaces voisins, nexclut pas lorganisation propre de cet espace. Lespace autarcique, en tant quorganisme, est un tout dont les parties dpendent les unes des autres. Lautarcie donc, renferme une autonomie, dont les relations internes sont interdpendantes entre elles. Ainsi, lautarcie est dpendante delle-

    mme, plus prcisment de ses constituants, et dessine alors un territoire circonscrit, qui lui, est ncessairement autonome. En dautres termes, lautarcie est une forme de lautonomie se dfinissant par une opposition et une indpendance totale avec son extrieur.Lautarcie perd son nom ds lors quelle perd sa forme circonscrite. Et plus prcisment, elle perd sa forme lorsquelle fait partie dun rseau hors delle-mme. Cest alors le rseau et la somme de ses parties, interdpendantes entre-elles, qui forment lautonomie. Ainsi, le terme dautonomie, ici rapport lespace, ne concerne pas la question de lindpendance face aux formes extrieures, mais la forme globale prise par une organisation. Puisque cest un rapport dchelle, lautonomie une nouvelle fois circonscrite, pourrait simplement signifier une chelle dautarcie plus grande. Mais si la notion dautarcie renferme celle de lautonomie, celle-ci ne soppose plus lextrieur, prcisment par la diffrenciation de ses espaces de rseau et de ses espaces de vies, et par consquent de louverture permanente de sa forme. Lautonomie, suit donc un rapport dchelle, locale ou globale, assurant chaque fois par sa forme, lquilibre de son fonctionnement.La forme de lautonomie est ncessairement ouverte. Dans le paysage des villes et des villages, cette ouverture assure par le rseau tend ncessairement vers un enrichissement. En effet, la multiplication des ressources comme assurance vitale, implique que le rseau a naturellement intrt saccrotre pour subsister la perte possible de parties (lie au climat, au sol, la dmographie, etc.). Ainsi, pour parvenir une autonomie, les comportements observs entre Gao, Tombouctou et Mopti, ont rvl des pratiques du territoire bien distinctes.La forme des trois types de rseaux observs renseigne implicitement sur la pratique du territoire mais aussi sur lorganisation culturelle, conomique, et gographique dune population pour prserver son autonomie. Au Nord, ltude climato-graphique aurait pu montrer une migration des nomades vers les villes et labandon progressif du dsert. En ralit, si les allers et retours des Touaregs vers les villes sont plus nombreux, du fait de la qualit des villes combler grce au commerce, les manques de richesses naturelles, il ny a pas lieu dentendre une sdentarisation. Cest une connexion ponctuelle du rseau nomade au rseau des villes, et lon constate un passage de la forme autarcique des villages nomades un passage autonome, par son inscription dans un espace dchange non seulement plus grand mais aussi renouvelable. Quant au rseau nomade, ses routes sont envisages comme des tracs potentiels et non figs, comme lexpliquent Deleuze et Guattari dans le Trait de Nomadologie, au lieu de strier lespace, on loccupe avec un vecteur de dterritorialisation en mouvement perptuel. Ceci implique dune part que la forme de cette autonomie nest pas matrialise, non circonscrite, et quelle sarticule toujours en mouvement avec le rseau des villes ou les villes elles-mmes. Cet quilibre de lconomie nomade carte lhypothse

    que la dsertification entraine une perte didentit et de mode de vie, mais confirme une dviation des parcours lis au glissement des ressources, le remplacement des ressources naturelles par les richesses urbaines. Le nomade renferme le rseau puisquil le probabilise en permanence. Du point de vue du territoire, il est donc dfinitivement autonome. lOuest, Mopti observe diffrentes chelles dquilibre de fonctionnement. lchelle locale, la dissmination des villages, la multiplicit de leurs liaisons et la diversification de leurs rles respectifs montrent comment la richesse du nombre est significative de la stabilit du rseau. Loccupation des terres par la surface daction la plus large possible montre une volont de captation globale des richesses, une matrise large pour un quilibre stable. lchelle urbaine, Mopti, dont la forme et lextension sont contraintes par les terres inondables, chappe au risque dautarcie par congestion, grce Svar et son aroport, qui linscrivent dans un rseau global des villes. Pour quil y ait autonomie cette chelle, laroport, qui suppl aux routes, permet labstraction des contraintes gographiques et climato- graphiques. Mopti dont le moteur conomique provient avant tout du fleuve Niger, voit sa capacit territoriale rapidement dpasse par sa capacit denrichissement. Pour atteindre son autonomie, Mopti donc, sexporte dabord Svar, puis assure son quilibre dcontraint du territoire grce laroport. Ici, la recherche de lautonomie, la ncessit de se dsenclaver, pousse la forme se dplacer puis sexporter, et sassurer un quilibre qui sappuie aussi bien sur des territoires proches que sur des territoires lointains.A lEst, Gao suit un schma plus distinct. Le rseau nouveau des villes se substitue en ralit au rseau existant des villages. Lquilibre nest donc pas nouveau et tmoigne dune formation dj ancienne des villages entre eux. Gao, moins contraint par la gographie des terres inondables que Mopti, a pu asseoir son autonomie de manire ancestrale, et suit un dveloppement urbain selon la croissance des formes villages en formes villes, et du rseau des chemins en rseau routiers. Lquilibre senrichit par un renouvellement. Cette adaptation implique une transformation du mode de vie par la forme mais pas par son dplacement.Au travers du nomade, du migrant et du sdentaire, le rseau des villages et des villes est la condition de survie ou de dveloppement dun quilibre, sa ncessit dvoluer, de bouger, de se transformer sous les nouvelles contraintes ou opportunits.Parler de disparition de la forme, dabandon du territoire, de perte didentit ou encore de changement de mode de vie est une hypothse qui se fragilise lide quun quilibre peut se baser sur son propre mouvement et que lautonomie dun territoire, dun peuple, en constitue ltat dexistence durable, de la subsistance lenrichissement. La forme, substantielle ou non mais toujours spatiale, dcrit un territoire, celui dun quilibre en mouvement, obligatoirement perptuel.

  • Phoenix, une mtropole dans le dsert Les paradoxes dune domestication optimiste face la menace du durable

    Metropole vs Desert

    1 PHOENIx ET LES MTROPOLES

    Mtropoles mondiales Urbanisation des USA Attirances et rpulsions Organisation gnrale de Phoenix Le dsert : situation gographique et ressources

    2 CROISSANCE

    Constats : population en augmentation et croissance conomique Logiques dexpansion urbaine Autonomie industrielle/conomique ?

    3 - COMPARAISONS

    L.A. la grande sur ? Quelle dynamique ? - Etude de cas

    Domestication du territoire

    1 - LA CONQUTE ET LIMPLANTATION

    De la rue vers lOr la rue vers leau - Chronolo-gie succincte Dveloppement dans les annes 40-50 : modle de ville idale et sgrgation Toponymie et ngation de la terre

    2- LA CRATION DUN IDAL DE VIE

    Pour une nouvelle vie dans le sain climat du dsert : De la rue vers leau la rue vers lor Des premires gated communities aux master planned communities Symbolique et usages de la grille

    3 - LES TECHNIQUES DE LA CONQUTE

    La technique qui a fait Phoenix // son image moderne lie lindustrie de pointe Civilisation constitue par le travail sur soi et sur lenvironnement Modernit // conscience cologique Modle de vie et de socit remis en cause

    Croissance et durabilit

    1 - QUELS MODES DE VIE POUR CE MODLE URBAIN

    Mobilit Zoning et talement

    2 - LA MENACE COLOGIQUE

    Rchauffement / asschement

    3 - PLANIFICATION AUjOURDHUI : UNE PENSE GLOBALE ?

    Metropolis vs Desert

    1 Phoenix anD other MetroPoLis

    World Metropolis Urbanization in the Usa Likes and dislikes General organization of Phoenix Desert : location and resources

    2 GroWth

    Findings: population increase and economic growth Logics of urban expansion industrial / economic autonomy?

    3 - CoMParisons

    L.a. : big sister ? What dynamic ? - Case study

    Domestication of the territory 1 - the ConqUest anD settLeMent

    From Gold rush to the rush water - Brief Chro-nology Development in the years 40-50: model of an ideal city and segregation Place names and negation of the ground

    2- CreatinG a iDeaL LiFe

    Pour une nouvelle vie dans le sain climat du dsert : De la rue vers leau la rue vers lor Des premires gated communities aux master planned communities symbolique et usages de la grille

    3 - Les teChniqUes De La ConqUte

    the technique has made Phoenix / / its modern image associated with the leading industry. a civilization that consists of work on oneself and on the environment Modernity / / environmental awareness ... Model of life and society questioned

    Growth and sustainability

    1 - What LiFestyLes For this UrBan MoDeL

    Mobility Zoning and urban sprawl

    2 - the eCoLoGiCaL threat

    Warming / drying

    3 - PLanninG toDay: a GLoBaL vieW?

    Phoenix, a metropolis in the desertParadoxes of domestication of nature facing the threat of sustainable

    Lenjeu de cette recherche est de mettre en valeur les paradoxes lis limplantation dune mtropole et sa croissance rapide en plein dsert. Phoenix, ville dont la croissance dmographique et conomique est lune des plus fortes des USA, offre ses habitants une qualit de vie particulire, une alternative la grande ville traditionnelle, grce son dialogue permanent avec lespace et la nature. La ville a su se vendre et attirer les migrations par la promotion dun idal de vie inspir de lesprit pionnier. Cette nature rve et recherche est - pour rpondre aux idaux - domestique et conditionne. Des prmices du dveloppement de cette ville jusqu aujourdhui, on associe chaque pic de croissance un progrs technique : barrage et contrle de leau, communication distance et contrle de lespace, climatisation et contrle de lair. Dans les modes de vie quelle propose, la dpendance des ressources finies est trs notable : irrigation, mobilit motorise, climatisation, et lenvironnement est lui mme souvent conditionn : surabondance de golfs, despaces naturels et de loisirs trs consommateurs en eau entretenir, quartiers population contrle... Phoenix, qui a su crer un environnement vendu comme idyllique en quelques dizaines dannes (depuis les annes 50), se retrouve aujourdhui face la question de la durabilit : les ressources finies quelle importe, et la dtrioration de son propre environnement par lusage mme que sa mise en valeur et sa promotion implique.

    The aim of this research is to highlight the paradoxes related to the implementation of a metropolis and its rapid growth in the desert. Phoenix, a city whose population and economic growth is one of the strongest in the USA, offers its residents a special quality of life, a great alternative to traditional city, with its ongoing dialogue with space and nature. The city has been able to sell itself and attract migrations by promoting an ideal of life inspired by the pioneering spirit. This dreamed and desired nature is - to answer to the ideals - domesticated and conditio-ned. From the beginnings of the development of this town, until today, we can associate each growth sprurt to a technical progress : dam and water control, long distance communication ans space control, air conditioning and air control. In the lifestyle it offers, the dependance on finite resources in very significant : irrigation, motorizes mobility, air conditioning, and sometimes, the environment itself is conditioned : overabundance of golfcourses, entertaining open spaces which mantain needs lots of water, neighborhoods with controlled population... Phoenix, which has been able to create an environment sold has idyllic in a few decades (from the 50s), now finds itself faced with the question of sustainability : the finite resources that it imports, and the deterioration of its own environment by the uses that its promotion and emphasizing itself implies.

    Anne Pellisser. Phoenix, les paradoxes dune domestication optimiste face la menace du durable. Mmoire de Master. Janvier 2010. ENSAPM, dpartement Ville, Architecture et

    territoire (VAT), enseignant : Jean Attali

    Anne Pellissier. Phoenix, les paradoxes dune domestication optimiste face la menace du durable. Master thesis. January

    2010. ENSAPM, department Ville, Architecture et territoire (VAT), teacher : Jean Attali

  • Le rcent et rapide dveloppement de Phoenix la mene au rang de mtro-pole mondiale: 5me ville des USA en population depuis 2006, avec lArizona comme 1er tat du pays pour la croissance co-nomique en 2004 et 2005. chaque tape de son dveloppement corres-pond un progrs technique venant rpondre un problme qui jusqualors empchait la ville de se dvelopper : barrage et contrle de leau, communication distance et contrle de lespace, et enfin climatisation et contrle de lair. Phoenix est donc (comme nombre dautres villes dveloppes) dpendante de la technique, mais nest elle pas plus vulnrable car elle est presque ne grce cette technique, et ce il y a peine 50 ans? Elle trouve les bases de son histoire dans un artificiel rcent. De plus, elle sinscrit dans une ligne de villes du gaspillage notamment despace, mais aussi dnergie et deau: Phoenix, pourtant historique-ment aride, est le paradis du golfeur... On parle aujourdhui de recherche sur la ville cologique et exprimentale, de durabilit, dconomie dnergie, de ressources... Cest lexpression de la conscience dun problme rel mais aussi de la mise en place de nouvelles stratgies de dvelop-pement des villes: aujourdhui Phoenix se dve-loppe-t-elle en prenant en compte sa durabilit long terme (voire court terme)? Et demain, quel visage aurait une Phoenix-aprs-la-croissance, encore plus grande, tale et dpendante, dans le scenario-catastrophe dune importante crise cologique, ptrolire?Comment expliquer limplantation et le succs dune mtropole en plein dsert?Quelles logiques ont entrain le dveloppement de Phoenix, et quelle est la durabilit des modes de vie quelles engendrent?

    Attirances et rpulsionsLArizona, est du point de vue de la rpartition de la population dans le pays plus attractif que les Etats qui lentourent. Il semblerait presque tre une annexe de la Californie, dont le territoire est aujourdhui trs urbanis. Si lon imagine un futur o ltalement urbain rapide et incontrl aurait continu suivre son cours, laire urbaine agrandie de Phoenix-Tucson pour-rait tre le bout dune ville continue commence sur la cte Ouest avec San Francisco et Los An-geles. Le scenario dune ville continue allant de San Francisco Phoenix est en ralit loin de la situation actuelle : si la cte Pacifique surbanise presque entirement, la sparation avec lagglo-mration de Phoenix cre par le vide, lespace du dsert est trs nette. Et cest en fait cela mme qui permet de penser lArizona comme un Etat annexe de la Californie. Outre sa puissance conomique, limage associe la Californie reste lenvironnement idyllique, laccession une maison, une piscine, dans une ville qui nest pas urbaine : pas de densit, pas de stress, et la nature proche de tous. Or, L.A. aujourdhui est la rfrence en matire de ville tale, donc des-tructrice. Elle a grandit trop vite, et malgr - mais aussi cause - de cela, elle continue attirer et grandir. Ne pouvant stendre linfini sous peine, entre autres, de perdre toutes les amnits lie son environnement initial elle doit trou-ver une annexe. Une ville plus loin permettrait ainsi de faire perdurer la ralisabilit du fan-tasme de la vie Californienne. Une transposition du rve alors, mais dans une ville denvergure moindre, sans la mer, et sans le nomLobservation des migrations de population inter-Etats va dans le mme sens : lArizona fait partie des rgions aujourdhui attractives, et ce notam-ment pour les Californiens. En effet, seuls 35% des habitants de lEtat y sont ns, 13% viennent de ltranger, donc plus de la moiti est originaire dun autre Etat du pays. La population migrante provient notamment des Etats voisins (Utah, Co-lorado...) que lon qualifiait plus haut de vides, mais aussi et surtout, les migrants viennent du Nord-Est, de la cte Ouest, et du Texas, qui sont les rgions les plus peuples et les plus actives des USA. Le fait que les rgions les plus peu-ples reprsentent une part plus importante dans le calcul final des provenances semble logique, en revanche, le fait que ce soient les plus actives - conomiquement et culturellement - est moins vident. Pourquoi quitter ces rgions histori-quement actives pour aller dans le dsert ? La carte des zones attractives et rpulsives, ralise avec le cumul des flux migratoires dans le pays montre que la tendance est de quitter la

    Californie, le Nord-Est et le centre. On na pas rellement faire un retournement de situa-tion : le Texas, la Floride, les rgions de Seattle et de Portland attirent toujours, et le centre-vide du pays reste vide. Pourquoi des rgions sym-boliques telles que la Californie ou le Nord-Est sont-elles rpulsives ? Le Nord-Est, historique-ment premire rgion industrielle est en dclin depuis les annes 70, mais reste vital pour le reste du pays, quant la Californie et sa Silicon Valley, cest une rfrence dans le domaine des hautes technologies, et cest pourtant aussi dans ce domaine que Phoenix se dmarque.

    Logiques dexpansion urbaineAvant 1950 la ville de Phoenix est peine no-table, et ce sont surtout les terrains agricoles entourant ce hameau qui se dveloppent. Puis, en quelques dcennies, la petite Phoenix des annes 50 multiplie son aire urbaine par plus de 10, voyant dans le mme temps rduire les terres agricoles qui lentouraient. Elle grandit dabord de manire circulaire et rpartie, mais dans les annes 70, elle voit se dvelopper des quartiers rsidentiels loin du centre et entours de dsert. Ltalement rsidentiel les a, depuis, rattraps et on imagine les actuels quartiers loigns bientt englobs dans cette aire urbaine peu dense et continue que constitue lagglomration de Phoe-nix. La logique dexpansion nest pas simplifiable une expansion radio-concentrique : elle est bien sur lie aux contraintes du site et du relief, mais elle semble aussi lie des tracs humains. Phoenix, comme la plupart des villes Nord-Am-ricaines a comme trac de base une trame rgu-lire, dforme a et l en fonction - notamment - de la topographie. Cest partir de la mme trame que les terrains agricoles de sa priphrie sont spars. Elle tait - lorigine de la cration de la ville et de la cration des villes amricaines - un outil de sparation foncire. Cest ce qui explique probablement que la limite Est de laire urbaine de la ville sarrte le long dune route Nord-Sud. La ville ne semble pas avoir de plan directeur gnral, mais plutt grandir en fonction des op-portunits foncires et oprations de promoteurs. Laire urbaine grandit de manire indpendante aux formes donnes par les limites administra-tives des communes, et lorsque lon sintresse uniquement la ville de Phoenix, on voit que les dcisions pour les dveloppements urbains sont prises lchelle des Urban Villages : une division administrative de la ville en quartiers, crs pour maitriser le dveloppement et la crois-sance de la ville.

    L.A. la grande sur?La croissance et lessor rapide faisant passer Phoenix de petite ville de second rang mtro-pole mondiale ont, comme nous lavons vu, des facteurs multiples (progrs technique pour habiter le dsert, amnits du site, opportunits conomiques), mais ont des consquences com-munes : augmentation de la population, donc des besoins et du trafic, construction massive et rapide, talement urbain, destruction des cosys-tmes, asschement, rchauffement... Le modle de ville tale, le mode de vie et les cons-quences cologiques quil entraine nest pas nouveau. Los Angeles, ville voisine de Phoenix ( seulement sept heures de route, et aucune ville entre les deux) est lexemple rcurrent de ville tale. Elle peut nous servir dlment de com-paraison et dventuel modle, ayant connu les mmes problmes - avec, certes, un climat moins extrme - quelques annes avant.Los Angeles, comme Phoenix, est construite sur le dsert et le nie : les promoteurs () dfrichent le terrain, le nivellent, y tracent des routes, tirent des canalisation depuis laqueduc le plus proche () construisent des murs de s-curit et branchent leur produit sur des lignes lectriques. Le dsert pour eux nest quune abstraction de plus[3]. A Los Angeles, on pro-duit et vend le rve amricain (espace, individu, esprit pionnier...) en reproduisant lidentique et presque linfini (de plus en plus loin dans le dsert) de grandes maisons isoles et bas prix. Cette rue vers le dsert, lie au rejet, la peur de la ville qui fait choisir ce mode de vie un si grand nombre de gens, y amne depuis les annes 80 embouteillages, bruit, dlinquance, rosion, pnurie deau courante Le dsert dis-parat petit petit et ses habitants se montent en association pour lutter contre la pousse de quar-tiers pavillonnaires qui dgradent le paysage et le calme. Le mythe du calme et de lchappatoire

    la vie stressante et dangereuse de la grande ville est cependant remis en cause par laugmentation des trafics et crimes que le dsert abrite.L.A. fut un jour associe au mythe de la vie de pionnier, de lhomme seul et libre dans un espace vide et potentiel et est aujourdhui le symbole de la ville-monde : cest une concentration de rseaux, une ville miroir des manires de faire la ville capitalistes, une illustration extrme du dveloppement urbain rapide, caractristique de la fin du xxe sicle. Elle est mme dans la littrature et le cinma - depuis les annes 80 - la mtaphore du capitalisme en gnral o croissance, sgrgation, criminalit, pollution sont incontrles... Pourtant dans les annes 70, UCLA, on dveloppe des recherches sur - entre autres - linternationalisation du capi-tal et la dlocalisation de la main duvre, les processus de dsindustrialisation et les cons-quences dun dveloppement urbain incontrl sur lenvironnement. Des propositions sont alors faites pour limiter ltalement urbain mais aussi viter la forte sgrgation due limportance de la promotion immobilire prive dans la ville. Un mouvement anti-croissance (Slow Growth) nait, et avec la Proposition 13 notamment, on voit apparatre des immeubles dhabitation apportant de la densit (et dans le mme temps venant per-turber lenvironnement de maisons individuelles paradisiaques) mais aussi un systme de bus de ramassage scolaire visant rtablir une mixit sociale. Les ractions sont trs violentes : boy-cotts, rvoltes des habitants, cration de nou-velles enclaves immobilires (autour de Golfs ou de Country Clubs) pour contrler la population... A la fin des annes 80 on dcide que lurbanisme local et la voix des habitants doit dominer pour les choix de dveloppement de la ville, et le Los Angeles Times publie le 8 septembre 1987 : Le mouvement anti-croissance devra viter lavenir de rechercher des solutions gnrales, lchelle de la ville, tous les problmes qui se posent au niveau local, et privilgier au contraire les dcisions et les mesures lchelle de la com-munaut et du quartier (). Les approches trop globales qui bloquent tout dveloppement ou qui empchent toute planification dcentralise ne font quaccentuer les antagonismes.[4]Ainsi, Phoenix et ses Urban Villages semble stre inspire, pour sa gouvernance, de lexp-rience de Los Angeles. Les Urban Villages sont donc une division de la ville, et cest leur ni-veau que les dcisions de dveloppement urbain sont prises, en mettant laccent sur la participa-tion des habitants dans les dbats et en proposant des accords avec les promoteurs pour crer des Master Planned Communities, ou quartiers rsi-dentiels (type pavillonnaire) dun genre nouveau, car offrant ds leur ouverture une mixit mini-mum programme. Si Los Angeles on avait vu, dans les annes 70, se dvelopper un mouvement Slow Growth, Phoenix on parle aujourdhui de Grow Smarter: les rponses quon y apporte sont encore une fois de lordre de la gestion dune population grandissante dans une ville tendue et le maintien de la prise de dcision lchelle locale, mais pas de lordre de la densification ou dun quelconque contrle de la croissance urbaine. Bien sr, on ne peux oublier le fait quil est dans la culture de Phoenix de prserver en son sein parcs et espaces naturels, et quen cela, ltalement urbain nest pas totalement incon-trl.On peut donc dceler une filiation dans le mode de gouvernance et dans les manires de faire la ville entre Phoenix et Los Angeles, mais pas vraiment dans la prvention des consquences environnementales et sociales dune croissance incontrle et rapide... Phoenix est videmment toujours entoure de dsert, on peut en quelques kilomtres oublier lurbanisation et la pollution. La sensation de vie pionnire, hors de la ville, est ainsi plus prsente que dans la L.A. dau-jourdhui, et cest peut tre encore la recherche du mythe qui pousse les californiens, plus que les autres Etats-Uniens, migrer vers Phoenix.

    Dveloppement dans les annes 40-50 : modle de ville idale et sgrgationLa ville commence se dvelopper lintersec-tion des axes de Central Avenue (Nord-Sud) et de Washington Street (Est-Ouest). Le long de Central Avenue, on trouve les quelques bti-ments en hauteur de la ville. Le reste de la ville est caractris par des constructions basses et se dveloppe selon les principes de zoning initis

  • dans les annes 40, qui sparent zones rsiden-tielles et zones dactivit, mais tablissent aussi des sparations sociales, ethniques et mme gnrationnelles. Ds la fin des annes 40, alors que Phoenix nest une petite ville qui entame sa croissance dmographique et conomique, est cre la Palmcroft subdivision, qui tablit les limites dune zone dlite socio-conomique interdite aux populations noires, gnralement migrantes dans la ville pour travailler dans les exploitations agricoles de coton et de citron. Les quartiers de la Palmcroft Subdivision interdisent laccs la proprit tous ceux qui auraient des traces perceptibles de sang Mexicain, Espa-gnol, Asiatique, Ngre ou Indien. Cette sgr-gation forte dure des annes, et commence disparaitre partir des annes 50, notamment grce aux luttes menes par les Ragsdale.[6] Le quartier ferm pour blancs dEncanto-Palmcroft est cit comme modle de quartier idal, et les lois racistes qui le rgissait lors de sa cration sont rarement cites. Cest Dwight B. Heard, pro-moteur immobilier, ami de Roosvelt, et activiste politique (ayant sa carte au Ku Klux Klan) qui in-vestit Phoenix et dveloppe ce quartier entre les 7th et 15th Avenues. Il construit des lotissements offrant le confort moderne (gouts, eau courante, gaz, trottoirs, ranges de palmiers, clairage public) adapts aux dplacements en voiture : linnovation majeure par rapport aux modles de banlieues pittoresque et romantiques du xIxe sicle est que les maisons et les grands parcs paysags fonctionnent ensemble. Aujourdhui le quartier dEncanto est cit comme modle dar-chitecture intgre dans un travail sur le paysage.En dehors de cette zone, la ville de Phoenix gran-dit, en dveloppant donc aussi des quartiers rsi-dentiels noirs. Deux principaux quartiers noirs se forment : lun allant au Sud, de Washington Street Buckeye Road jusqu lEst et de Central Avenue Sixteenth Street. Lautre, au Sud-Ouest, tait limite par Seventh et Seventeenth Avenues et stendant de Madison Street au Sud de Buc-keye Road.Si les choses ont volu aujourdhui, on peut encore lire des traces de cette sgrgation pas-se: Phoenix est, par exemple, la ville des USA o le pourcentage de population de Natifs Am-ricains est le plus haut, et cest aussi la ville o sa sgrgation est la plus forte.

    Toponymie et ngation de la terreLes systmes mis en place pour urbaniser le dsert, et la prolifration de quartiers comme celui dEncanto avec sa population contrle et lenvironnement idyllique qui y est cr sont des marques de la ngation de la nature initiale de

    lenvironnement. Dans lesprit pionnier, la vic-toire tait de parvenir neutraliser. En regar-dant une carte de Phoenix et en sintressant aux noms de lieux, on lit laction de lhomme sur le territoire, rendant paradisiaque un terrain ori-ginairement aride. En effet, si certaines localits ont des noms qui dcrivent lenvironnement (Salt River, Desert View, North Moutain) dautres sont des vocations cliches dun idal dlocalis et vague donc universel : Suncity, Paradise Valley, Encanto, Goodyear... Des noms sans lieux (donc noms dutopies) qui font rver et rendent le dsert abstrait, comme un simple dcors..

    La cration dun idal de vie, des premires gated communities aux master planned communities.La Palmcroft subdivision : quartier idal et litiste, Suncity: une ville cre pour et habite uniquement par des retraits, premier exemple mondial de Gated Community aujourdhui mo-dle export mondialement, et florissant - dif-frentes chelles - dans Phoenix et sa banlieue, sous la forme par exemple de groupement de maisons organises autour dun terrain de golf, et dont laccs aux rues desservant ces maisons est contrl et limit. Il semble que Phoenix, dans sa dtermination offrir espace et qualit de vie, et dans son caractre artificiel (car construit sur un dsert souvent ni) tait la ville idale pour voir natre et se dvelopper ces Gated Communities ou autres quartiers conditionns qui, pour at-teindre un certain idal de vie, nient et contrlent la ralit sociale et environnementale.Si ces quartiers relvent de la promotion prive, il existe aussi, aujourdhui un autre modle de dveloppement urbain, premire vue assez similaire, mais contrl par les pouvoirs publics. Il a t dfini par le Californien Simon Eiser, qui les dirigeants de Scottsdale demandent, au milieu des annes 60, un Master Plan Gnral pour la ville. Les Master Planned Communities proposent - en plus de diviser le terrains en lots constructibles pour un programme rsidentiel, ou de confier directement des zones vides des promoteurs censs y dvelopper un type de lotis-sement- de programmer, une chelle plus large, des parcs dactivit tertiaire, des centres com-merciaux et des parcs de loisir. Le fait de pro-grammer cette chelle plus large permet doffrir chacun plus damnits et dopportunits proximit, et davoir des parcs peut-tre moins nombreux mais plus grands et de meilleure qualit. Les Master Planned Communities vont tre la plupart du temps divises et confies plusieurs promoteurs, constructeurs, architectes diffrents, offrant ainsi diversit et choix aux

    futurs habitants, mais en conservant une coh-rence gnrale dans la rpartition des activits et des amnits. La grande nouveaut de ces Master Planned Communities, est quelles veulent ac-cueillir une population mixte: type de mnages, origine sociale, ges... Elles tentent de sensibi-liser la population de Phoenix en expliquant les bien faits dune certaines mixit de population: Lide est aussi dattirer des familles provenant dune population diversifie incluant des retrai-ts et des jeunes professionnels dorigines varis, afin dtablir une communaut robuste et active. Aprs des dcennies de construction de commu-nauts pour des ges restreints, les constructeurs et promoteurs ont reconnu que les lments tra-ditionnels de la planification de la vie en com-munaut comme la scurit, les amnits, et les logements maintenance rduite font aussi appel des acheteurs de tout ge.La domestication de lenvironnement, ici plutt de lenvironnement social, est donc moins ex-trme quil y a quelques dcennies. Peut-on y lire le dbut dun retournement de situation gnral, ou y voir juste un cas isol?

    Symbolique et usages de la grilleSi les romains considraient que la grille rece-lait dune charge motionnelle, les amricains furent les premiers lutiliser dans un but diff-rent: pour nier que la complexit et la diffrence existassent dans lenvironnement [9].Les modles durbanisation sont en effet direc-tement lis des modles de vie ou de socit, et lurbanisation priphrique amricaine (indi-viduel, peu dense, anti-urbain, dcentralis) cor-respond notamment au modle de Broadacre city, dvelopp par Franck Lloyd Wright.Wright va dcrire entre les annes 30 et 50, une ville utopique (trs proche de la ralit et sur-tout assez prophtique) ou chaque forme urbaine correspond un idal: lquilibre dans la rpar-tition spatiale, et lindividu au centre de tout. Il dira propos de son projet: lAmrique na pas besoin daucune aide pour construire Broadacre City. Elle se construira elle-mme, au hasard.Le projet et les idaux de Franck Lloyd Wright peuvent tre mis en relation avec la politique du New Deal. Vers 1929, lors de la crise, le mouve-ment politique et intellectuel des dcentralistes merge. Il dnonce la concentration dans les villes et la dsolation des campagnes. En 1933 avec la victoire de Roosevelt, et en rponse la crise, des projets sont mis en oeuvre pour relancer lAmrique rurale: en produisant llectricit n-cessaire la dcentralisation et la communica-tion. Grace la technologie moderne, les limites du temps et de lespace sestompent, urbanisation

    stale sans opposer ville et campagne, la ville est partout et nulle part et la socit collective est remplace par la communaut de voisinage. La mise en place relle dun nouvel idal de vie, qui vient ici comme rponse une crise - comme so-lution pour une relance de la croissance -, passe donc par la technique.

    Les techniques de la conquteLa technique qui a fait Phoenix // son image moderne lie lindustrie de pointeSi lenvironnement naturel est trs prsent et mis en valeur Phoenix, la technique est aussi trs reprsentative de cette ville. Sa formation et son volution sont comme nous lavons dit marqus par des avances techniques, sans lesquelles ltablissement humain, puis lexploitation des terres et le dveloppement, auraient t impos-sibles. Les premires avances techniques ayant permis la domestication et ltablissement de la vie et des activits sur ces terres arides sont lies lirrigation : barrages et canalisations, pour rpartir leau sur les territoires en dvelop-pement. Phoenix - et ses environs - disposaient, avant lirrigation, despace et de soleil: avec de leau ce territoire offre les conditions idales pour lagriculture, et cest notamment la culture de citrons et de coton qui se dveloppe. Les bar-rages fournissent plus que de leau: ils vont aussi alimenter la rgion en lectricit. Avec cette nou-velle nergie, les potentialits de dveloppement et de modification des conditions de vie augmen-tent. La climatisation notamment, le conditionne-ment de lair va permettre de vivre et davoir une activit productive - au moins intellectuelle et/ou tertiaire - tout au long de lanne, sans tenir compte des saisons et des tempratures extrmes de lextrieur. Les distances, lisolement dispa-raissent grce au transport routier (qui entraine ds les annes 40 la dlocalisation des usines du Nord-Est vers la Far West) mais aussi grce aux techniques de communications distance (dabord le tlgramme, puis le tlphone... dont le dveloppement va se faire en partie Phoenix, avec les laboratoires de Motorola). La ville grce lirrigation, le transport routier, la climatisa-tion dveloppe lactivit, mais aussi son image: parcs naturels, golfs, maisons individuelles pour presque tous les habitants, ville trs peu dense...Tous ces atouts ne sont pas uniquement offerts par lenvironnement naturel: le soleil et espace - ressources infinies - sont complmentaires leau, llectricit et au ptrole - ressources finies.Phoenix, en plus dutiliser la technique pour contrler son environnement, et davoir pour principale activit le dveloppement de cette

  • technique, cre un mode de vie nergivore, aujourdhui totalement dpendant des ma-chines...

    Civilisation constitue par le travail sur soi et sur lenvironnementIl nest ni nouveau, ni original pour une ville dtre le fruit dune modification humaine de la nature. Cependant jusquau xIxe sicle, la nature reste une force dominante, lhomme sen protge, mais ne domine pas. Elle est le ter-rain des rapports sociaux dhommes hommes, des rapports de domination dhommes sur les hommes, mais nentre pas dans la comptition. Avec la modernit, et le potentiel daction et de force de lhomme, dcupl par le dveloppement de la machine, le rapport la nature change. Elle nest plus que terrain ou force extrieure, immuable : elle va pouvoir changer et suivre les besoins des hommes. La nature (inconnue, effrayante et divine) a dabord longtemps domin lhomme, puis lhomme a domin lhomme, pour arriver dominer la nature elle-mme : les premires grandes entreprises de remodelage et dexploitation cumulatives du milieu, au del de la simple domestication des ressources ont t des prolongements ou des drivs de la domina-tion politique.[10]Lesprit pionnier est caractris par la volont de conqute du territoire, de neutralisation de lenvironnement mais aussi par la recherche de la libert, et le dveloppement individuel. La libert individuelle passe ici par la domestica-tion du territoire: lhomme est libre parce que dabord seul face une nature vacante et tout of-ferte. Lappropriation artificialiste du monde est donc directement lie lmancipation poli-tique des individus qui restent eux-mme des acteurs indispensables dans cette appropriation, ou domestication, car leur puissance du travail dornavant illimite en son principe parce quex-pression et garantie de lautonomie des tres. [11]

    Modernit // conscience cologique Modle de vie et de socit remis en causeLa domestication et le triomphe de lhomme sur le territoire est donc rendue possible par le travail humain, volontaire et illimit ( et son potentiel dcupl par la technique) : en voulant dvier

    lexploitation de lhomme par lhomme sur une exploitation de la nature par lhomme, le capita-lisme a multipli indfiniment les deux . [12] En 89 le triomphe du modle capitaliste (avec la chute du mur de Berlin, dont le communiqu de victoire tait: Triomphe du libralisme, du capitalisme, des dmocraties occidentales sur les vains espoirs du marxisme) est un peu assom-bri par les confrences qui se tiennent la mme anne Paris et Amsterdam sur ltat de la plante, qui sont symbolisent pour quelques observateurs, la fin du capitalisme et de ces vains espoirs de conqute illimite et de domination totale de la nature . En effet, si le travail de lhomme est peut-tre dornavant illimit, les ressources et nergies consommes par ce travail sur la nature donnent des premiers signes dpui-sement.Cette conscience de crise cologique, aujourdhui largement exprime, diffuse, mdiatise, remet en cause les modes de production et les modes de vie dvelopps depuis plus dun sicle, et notam-ment ceux dont la base mme se trouve dans une nature contrle (air conditionn, eau dtourne, terres irrigues, dplacements motoriss) comme Phoenix en est lexemple.

    Croissance et durabilitLe Club de Rome peint dans les annes 70 un avenir bien sombre dans le scenario dune crois-sance mondiale continue, loptimisme davant la fin des 30 glorieuses est mis en perspective. En effet daprs leur recherches, lensemble des avantages et/ou consquences de la croissance (modes de production, de dplacement, de vie) entraineraient pour la plupart des scenarii quils tudient, une apoge suivie dun choc dans le courant du xxIe sicle, faisant baisser consid-rablement la population donc la production, la pollution... Ces rsultats sont bass sur des mo-dles caricaturaux, et sont biensr des calculs o la marge derreur est forte: ils ne sont en aucun cas prophtiques. Il est nanmoins intressant de se pencher sur les recherches dun polytech-nicien qui compare les prvisions du Club de Rome pour les 30 dernires annes ce quil sest rellement pass: les courbes dvolution de la population de la production industrielle, de la consommation de nourriture, de la pollution et de

    lpuisement des ressources non renouvelables sont effectivement assez proches de lun des sc-narii du club de Rome. Cest le scnario appell standard run (par opposition ceux du monde stabilis ou de la technologie tendue). Phoe-nix, de manire peut-tre plus visible va devoir faire face aux problmes gnraliss des Villes-Monde, lis lincompatibilits dun mode de vie urbano-mondial gnralis. Aujourdhui, la cause est sans quivoque, sublime : il sagit de sauver lhumanit, crit Edgar Morin [18], aprs avoir dcrit un demain plus local et moins tendu... du moins dans ses communications et changes physiques.Phoenix dans son dveloppement actuel sefforce de penser la petite chelle urbaine. Sans parler encore dautonomie, la ville tente de rtablir un certain quilibre avec une mixit programme et des prises de dcisions dcentralises. Mais au del de ces changements, mme dans le cas extrmes o ils auraient un impact rel et fort sur les habitudes des habitants (notamment en terme de mobilit), la situation gographique (loin des autres villes et dans des terres arides) empchent dimaginer lautonomie.Phoenix a su, ces 50 dernires annes, modi-fier son environnement pour un idal rv, au-jourdhui saura-t-elle modifier son rve pour son environnement?

    Phoenix apparat donc comme une ville cumu-lant les paradoxes, dcoulant du plus caractris-tique: le succs de cette ville est li son image de ville-nature, son dialogue permanent avec un environnement idyllique mais domestiqu et artificiel, ainsi il entraine - avec la croissance dmographique et ses consquences sur les usages dans la ville - une dtrioration de lenvi-ronnement lui-mme... Une contradiction entre ce quon vient chercher Phoenix et les modes de vie et de faire la ville qui en dcoulent et qui contredisent la donne initiale.Lhostilit de la nature, lors des premires implan-tations humaines dans la rgion, tait un obstacle combattre, matriser progressivement. Petit petit, et surtout depuis les annes 50, lartificiel prne, au nom dun idal rv, qui devient ralit dans des primtres contrls. Des noms de lieux vocation paradisiaque, faisant abstraction de

    laridit du terrain, une atmosphre conditionne, des quartiers conditionns qui nient et contrlent la ralit sociale (gated communities) et environ-nementale, un mode de vie nergivore, au nom de lespace pour tous et de lindividualit mobile, une politique de prservation des espaces natu-rels qui entraine elle-mme lasschement des rivires, une ville dcentralise - sur le modle dune broadacre city organise autour du noyau familial - mais aujourdhui thtre dune instabi-lit des mnages en augmentation associe une mobilit rsidentielle grandissante. La nature in-touche semble aujourdhui encore proche: ds quon sort de la ville, le dsert domine. Mais la croissance urbaine dans Phoenix, et mme dans Phoenix tendue, a aussi des effets distance sur lquilibre climatique et la biodiversit des d-serts de la rgion. Quel visage aurait une Phoenix de demain, ampute de limage de son environ-nement idyllique? Et Phoenix sans croissance, fonctionnant donc selon des logiques dviant de celles que suivent son dveloppement actuel?Phoenix, dont le nom voque limage dun oiseau qui renat de ses cendres, a dj connu une deuxime naissance au xIxe, aprs plus de 1000 ans. Elle peut aujourdhui placer des espoirs dans son potentiel de changement : elle a su conditionner son environnement et passer dEtat-dsert Etat la plus forte croissance... Certaines de ses ressources sont infinies : les-pace et le soleil ne manquent pas. Alors pourquoi pas un nouveau retournement de situation : la passage dune fonction de loisir une fonction de richesse, dun paysage passif une nergie renouvelable productive?

  • Tremblay-en-France. 34000 habitants, 50000 emplois, 40% de terres agricoles et lemprise du 2me aroport europen en terme de passagers et 1er en terme de fret. 30 minutes du centre de Paris en RER B, mais - except ce trajet privilgi - un rapport de dpendance la voiture pour les dplacements quotidiens.Nous remettons en questions les rapports dchelles de fonctionnements de la ville, du local au global, partir du corps.Tremblay comme cas typique, fonctionne lchelle de la mtropole parisienne, pour les trajets domicile-travail comme pour ceux qui concernent les loisirs ou les services, et ce malgr limportance du bassin demploi de la ville. Existe-t-il une vritable continuit entre tous ces trajets, ces parcours, qui nous permette ressentir la mtropole ltat local ? Le monopole de lhyper-lien, qui permet deffacer la distance grce la vitesse, serait responsable de la discontinuit des territoires et ainsi, dune fracture entre proche et lointain. Nous proposons la mise en place dune stratgie urbaine sur la ville de Tremblay. Il est question de r-interroger la capa-cit actuelle de la ville satisfaire les besoins de ses habitants qui ne possdent pas de voiture et de mettre en place un rapport durable entre le corps et la ville, aussi bien lchelle locale (le quartier, le territoire quotidien) qu lchelle glo-bale (la mtropole, le territoire de lexcellence). Le dveloppement dun transport en commun lent et linaire, lchelle du corps, en rponse un besoin de liaisons locales est aussi une couture fine qui donne voir le territoire. Le trajet local pourra tre intgr un rseau plus tendu liant des zones commerciales, industrielles ou logistiques plus lointaines, mais appartenant des repres et trajets hebdomadaires, voire quotidiens.

    Tremblay-en-France. 34000 inhabitants, 50000 jobs, 40% of agricultural land and the infuence of the 2nd European airport in terms of passengers and 1st in terms of freight. 30 minutes from the center by RER B, but - except for this special trip - a strong car dependency for commuting.We are calling into question the functioning scales of the city : from local to global, and from the body.Tremblay as typical case, opertates throughout the Paris metropolitan area for commuting and also for leisure services, despite the importance of the employement area of the city. Is there a real continuity between all of these journeys, all of these courses, witch could make us feel the city at its local state ? The hyper-link monopole, which erase the distance with speed, would be responsible for the discontinuity of the territories, and in this way the dislocation between close and distant. We suggest the etablishement of an urban strategy for the city of Tremblay. It is about re-examining the current capacity of the city to meet the needs of its residents who do not own a car, and establish a sustainable link between the body and the city, locally (the district, the territory you feel every day) and at a larger scale (the Metropolis, the territory of the excellence). Developping a slow and linear transit, with a body scale, in response to a need of local connections can also be seen as a very thin sewing, which shows the territory in its globalilty. The local course could be integrated to a larger network, linking commercial, industrial or logistic areas, far in space, but belonging to landmarks and weekly - or even daily - courses.

    Florian Julien, Anne Pellissier, Idris Yangui. Projet de Fin dEtudes (PFE). Soute-nance : juin 2010. ENSAPM, dpartement : Ville, Architecture et Territoire (VAT). enseignants : Jrome Treuttel, Steven Melemis.

    Florian Julien, Anne Pellissier, Idris Yangui. Diploma. Presentation : june 2010. ENSAPM, department : Ville, Architecture et Territoire (VAT). teachers : Jrome Treuttel, Steven Melemis.

    la Mtropole sur le trottoirle Corps lechelle Globalethe Metropolis on the sidewalk, the Body at the Global scaleUrban strategy for Tremblay-en-France

    TRANSPORT DE PERSONNES

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    ZONE COMMERCIALE : RAVITAILLEMENTDU TRAM

    CENTRE VILLEGARE MULTIMODALE DU VERT GALANT

    TISSU PAVILLONAIREGARE/PLACE DU MARCH ZONE DACTIVIT

    EQUIPEMENTS SPORTIFSFORET DE SEVRAN

    AEROPORT : FRET + PERSONNES

    MARCH MOBILE

    MEDIATHEQUE

    TRANSPORT DE PERSONNES

    TRANSPORT DE BIENS

    TRANSPOR

    T DE BIENS

    TRANSPORT DE BIENS

    TRANSPOR

    T DE PERSON

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    RER

    RER

    BOUCHERIE

    ME-DIATHEQUE

    CENTRE DE SOINS

    SUPER-MARCH

    SUPER-MARCH

    THATRETHATRETHATRE

    ME-DIATHEQUE

    CENTRE DE SOINS

    SUPER-MARCH

    SUPER-MARCH

    SUPER-MARCH

  • Tremblay-en-France.34000 habitants, 50000 emplois, 40% de terres agricoles et lemprise du 2me aro-port europen en terme de passagers et 1er en terme de fret. 30 minutes du centre de Paris en RER B, mais - except ce trajet privilgi - un rapport de dpendance la voiture pour les dplacements quotidiens.

    Nous remettons en questions les rapports dchelles de fonctionnements de la ville, du local au global, partir du corps.Tremblay comme cas typique, fonctionne lchelle de la mtropole parisienne, pour les trajets domicile-travail comme pour ceux qui concernent les loisirs ou les ser-vices, et ce malgr limportance du bassin demploi de la ville. Existe-t-il une vri-table continuit entre tous ces trajets, ces parcours, qui nous permette ressentir la mtropole ltat local ? Le monopole de lhyper-lien, qui permet deffacer la dis-tance grce la vitesse, serait responsable de la discontinuit des territoires et ainsi, dune fracture entre proche et lointain.

    Dans une vision plus gnrale, les rap-ports entretenus entre les territoires denses des mtropoles et leurs territoires diffus se limitent-t-ils au partage des fonctions dexcellences ? Plus encore, ces dpen-dances remplissent-elles ou vitent-elles les usages quotidiens? Les dplacements quotidiens des habitants des quartiers de grande banlieue, centrs abusivement sur Paris intramuros, pose la question de lidentit territoriale. La possibilit du quartier priphrique de se construire une identit propre persiste-t-elle face au mo-nopole central ?

    Interrogeons la commune, la ville de Tremblay dans ses rapports dexports et dimports, en terme de biens mais aussi de

    services. Quen est-il dune ville qui com-plte ses manques intrieurs, ses services, exclusivement lextrieur de son territoire ? Si les migrations sont compltives, elles ne semblent pas pour autant signifier un en-richissement du territoire, mais davantage de la personne, qui trouve et vit ailleurs ce dont elle ne peut bnficier Tremblay mme. Ceci implique donc, autrement quune dpendance critique lextrieur, un souhait, un choix de mode de vie qui partitionne le territoire sous plusieurs rles distincts, de lintime au commercial, de lindividu au collectif.

    Ainsi, Tremblay nest ni vritablement un quartier de la mtropole, ni une ville autonome. Lactivit, la dmographie et la densit augmentent : lquilibre de la par-tie sud de Tremblay - la ville dortoir - est perturb par une recherche de mixit et de services de proximit, notamment par le changement de destination non program-me des pavillons. La fin de la ville nest pas marque par une de-densification pro-gressive, mais par une confrontation tendue avec les terres agricoles, et par ailleurs en contraste avec les ples mtropolitain, la naissance spontane de petits ples actifs en bordure des terres rurales.

    La forme du tissu pavillonnaire, de sa voi-rie jusqu son fonctionnement nous semble idale. Dune certaine manire cest une formule, une rpartition logique ou non sensible. Lquilibre y est assur par parties spares, non disperses, et la vitesse est au sige dun rassemblement et dune unit des parties entre elles : pavillons, zones commerciales, zones industrielles, quipe-ments, etc. Grce la voiture, la distance devient praticable, effaable quand elle est contraignante, mise en valeur quand elle ne lest pas. Cette re-territorialisation idale,

    tient donc son quilibre sur des compo-santes catgoriques, majeurs, axiales. Cest leur solidit ou fragilit, intimement lies aux composantes conomiques, colo-giques, sociales, qui sont responsables de changements urbains, de ncessits dvo-lution de lquation initiale: des perturba-tions de ce paysage idal.

    Par ailleurs, la forme de la maison pavillon-naire est un archtype de lhabiter. Ils correspondent un modle x (promotion de lindividuel...), o la voiture et son rapport au territoire ont fait lapologie de la maison individuelle. Un peu plus loin, de manire paradoxale, nous nous trouvons face des adaptations spontanes de la forme pa-villon avec une pratique du territoire qui soppose ce modle. Adaptations sponta-nes : mutations, changement de destina-tion, apparition de services de proximit. Cette adaptation spontane montre la rsur-gence dun besoin dune ville lchelle du corps.

    De ces changements ponctuels ressortent une confrontation, celle dune politique globale de lchelle en pure contradiction avec le temps local vcu. La mthode ar-borescente du diagnostique territorial, de laction globale et pour finir du contrat, fait en ralit limpasse sur les discontinuits entre chelles de territoires et chelles de vies pour les confondre. La rglementation locale puisquelle dcoule de laction glo-bale, est relative dun visage partition de la ville et de cette contrainte pour le corps de traverser difficilement les chelles du territoire, voire dignorer les territoires voi-sins.

    Le territoire de la mtropole est un lieu pri-vilgi dchange de biens. Actuellement, la rpartition des zones de logistiques

    est clairement identifie sur le territoire. Toutes se situent essentiellement proxi-mit de laroport CDG, du port de Gene-villiers dune part, mais aussi au Sud avec la zone dfinie par laroport dOrly et le march de Rungis.

    Nous proposons la mise en place dune stratgie urbaine sur la ville de Tremblay. Il est question de r-interroger la capacit actuelle de la ville satisfaire les besoins de ses habitants qui ne possdent pas de voiture et de mettre en place un rapport durable entre le corps et la ville, aussi bien lchelle locale (le quartier, le territoire quotidien) qu lchelle globale (la mtro-pole, le territoire de lexcellence).

    Le dveloppement dun transport en com-mun lent et linaire, lchelle du corps, en rponse un besoin de liaisons locales est aussi une couture fine qui donne voir le territoire. Le trajet local pourra tre intgr un rseau plus tendu liant des zones commerciales, industrielles ou logis-tiques plus lointaines, mais appartenant des repres et trajets hebdomadaires, voire quotidiens. Le transport de personnes nest pas la seule option, on pourra imaginer un transport de fret ou de livraison domes-tique, avec une redfinition des gares de proximits comme dpt de marchandises, ou marchs plus ou moins permanents. Les options de dplacements individuels dans la ville seront donc modifis et augments, et non plus limits la voiture.

  • La limite entre ville et campagne existe-t-elle encore?La campagne nest-elle pas aujourdhui amene disparatre? La Nature inviole nest plus de ce monde?

    Limage commune de la ville est le plus souvent un lieu central dense et qui se distingue de la campagne. Mais cette image de la ville mdivale spare par un rempart de la campagne environnante a semble-t-il bien chang.Le paysage voque en chacun de nous des tendues de nature, semble tre un univers vierge dintervention humaine. J. B. Jackson1 a beaucoup clair la notion de paysage, apprhend comme approche du territoire. Il est, par dfinition, une partie dun territoire que lon peut saisir dun seul coup dil. Cependant, J. B. Jackson va plus loin, il englobe dans le paysage, la comprhension du territoire et de ses usages. Il nous parle plus particulirement du territoire amricain et de ce qui le caractrise, son dcoupage. La grille amricaine constitue la domination de la logique mathmatique, cartsienne, applique un territoire grande chelle. Il souligne limportance des frontires et des divisions spatiales2 dans la transformation du territoire. Selon lui, le rseau des limites, prives ou publiques, transforme un environnement amorphe en paysage humain3. Depuis lAntiquit, le cadastre, dont la France a hrit, tmoigne de la volont dinscrire la proprit de chacun

    en dcoupant le territoire en parcelles. Lensemble de lle-de-France ainsi parcellis, chacune de ses limites faisant de ces tendues des espaces matriss o la nature est domestique.

    On ne peut plus donc qualifier les espaces situs entre les villes comme naturels, puisque devenus terrains agricoles pour la plupart, urbaniss par un rseau dense de voirie, en interaction directe avec la ville ils en sont un complment ncessaire. La campagne et la ville se trouvent donc troitement lies dans une urbanit continue.Pour illustrer, on pourrait considrer lespace situ au niveau de la Francilienne entre le territoire durbanisation continu de la rgion parisienne et Meaux, situ 55 kilomtres du centre de Paris. Cette tendue de territoire est parcourue par une multitude de rseaux, routes, lignes lectriques, canaux. Ce maillage dense tablit une continuit entre ce que lon peut encore difficilement appeler la ville et la campagne. Cet espace offre des possibilits daccs, de connexion, un rseau de porte nationale par la route et internationale avec laroport de Roissy proximit.Prise entre la croissance de la mgapole parisienne et le dveloppement de lagglomration de Meaux, la campagne est maintenant entoure par la ville, elle se retrouve lintrieur de lhyperville4.

    La limite entre la ville et la campagne nexiste donc plus au sens strict du terme, cest un espace continu plus dun titre. Cette continuit des rseaux comme on la soulign prcdemment influence le dveloppement de lespace

    1 John Brinck