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TROISIME PARTIE
ROCHES RUPTIVES L'tude des diffrents types de roches ruptives
que j'ai
rencontrs dans le Rouergue et dans la Montagne Noire mriterait
un dveloppement plus grand que celui que je puis lui attribuer ici.
Je me contenterai, pour le moment, d'expo-ser sommairement les
faits les plus importants relatifs leur composition minralogique et
leur gisement.
Je suivrai la classification adopte par M. Fouqu dans son cours
profess au Collge de France durant l'anne sco-laire 1887-1888 et je
diviserai les roches ruptives, d'aprs leur structure, en deux
groupes : les unes a structure grenue, les autres structure
microlithique.
Dans les roches grenues, il y a lieu de sparer celles dans
lesquelles le quartz est libre : ce sont les granites, les
granu-lites et les microgranulites ; puis, dans le cas prsent,
celles o il y a association d'un feldspath plagioclase angle
d'extinction faible (oligoclase) avec la biotite (kersantite) ou
avec le pyroxne (diabase); enfin, celles o le plagioclase grand
angle d'extinction (labrador) est associ l'hypers-thne
(norite).
Le second groupe est reprsent, dans la rgion que j'ai tudie, par
des roches microlithes d'oligoclase (porphy-rites andsitiques), ou
de labrador (mlaphyre labradorique et basalte labradorique), et
enfin par des roches dans la com-position desquelles n'entrent que
des microlithes d'augite avec olivine (limburgites).
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CHAPITRE PREMIER
ROCHES A STRUCTURE GRENUE
GRANITE
La roche ruptive structure grenue, la plus ancienne du Rouergue
et de la Montagne Noire, est un granite qui diffre, ds le premier
aspect, du granite ancien porphyrode du Plateau Central. 11 est trs
riche en feldspath, ce qui lui donne une couleur trs claire, et son
apparence est plutt celle de la granulite.
Les lments de consolidation les plus anciens sont le mica noir,
le feldspath et quelques minraux accessoires. Le mica noir en longs
cristaux irrguliers et dchiquets ren-ferme, comme inclusions, du
fer oxydul, du zircon et du ru-tile. Le feldspath, le plus souvent
en grandes plages, appar-tient l'orthose, au microcline et
l'oligoclase. Le sphne en petits grains de section losangique,
l'apatite en longs prismes et le grenat en grands cristaux arrondis
et briss, sont les lments accessoires les plus rpandus.
Leslmentsde consolidation rcente sont encore l'orthose, le
microcline et le quartz.
Enfin, comme produit d'altration, il faut citer l'pidote, qui
provient de l'altration des feldspaths, et la chlorite, qui rsulte
de celle du mica noir. Frquemment, les feldspaths sont cribls de
paillettes de damourite.
L'aspect de ce granite rappelle beaucoup celui de la gra-nulite;
parfois mme, les grandes lamelles de mica blanc y sont nombreuses.
Aussi ai-je hsit avant de rapporter cette roche au granite ; mais,
comme le mica noir y est de beaucoup le plus abondant, je me suis
dcid la
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ranger parmi les granites. Au point de vue ptrographique, c'est
un passage du granile la granulite.
Cette roche constitue plusieurs massifs dans la Montagne Noire
(1 ) ; ils ont tous la forme de dmes au milieu des gneiss
granulitiques; sur leurs bords, ils se fondent avec ceux-ci, et
parfois il est trs difficile de les dlimiter d'une faon cer-taine.
Cependant, on peut reconnatre que, d'une manire gnrale, ils
occupent l'axe de plis anticlinaux, et c'est la suite des rosions
qui ont fait disparatre toutes les couches qui recouvraient la
partie gneissique de la Montagne Noire, que ces massifs granitiques
ont apparu. J'ai indiqu les prin-cipaux pointements de granite ;
ils sont tous aligns suivant la direction du massif montagneux et
ils correspondent des plis qui ont affect les dpts palozoques.
C'est encore cette mme varit de granite qu'il faut rapporter le
massif si pittoresque du Sidobre, situ l'Est de Castres. Cette
rgion est traverse par la rivire de l'Agout, dont le lit, trs
profond, permet de voir le contact de la roche ruptive et de la
roche encaissante. On peut ainsi reconnatre que le granile est venu
au jour par suite du jeu de deux failles orientes N. 40 E. et N. 70
E., qui sont peut-tre
plus anciennes que l'poque de l'ruption du granile, mais qui,
certainement, ne sont pas plus rcentes. La roche rup-
(i) Dufrnoy et E. de Beaumont (E.vplic. Carte gol., t. I, p.
160) ont distingu dans la Montagne Noire trois massifs granitiques,
parmi lesquels il n'y a que le Sidobre qui mrite celte appellation.
Ils ont reconnu plusieurs varits de gra-
ANN. SC. GOL. XXII, 17. ART. N 1.
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tive a mtamorphis les roches en contact, ainsi que je l'ai dj
dit (V. p. 48). La faille la plus mridionale n'a amen que des
schistes, mais ils sont extrmement mtamorphiss au contact immdiat,
ainsi qu'en tmoigne le feldspath qu'on y rencontre, tandis qu'
quelque distance, on ne retrouve plus que des cristaux de
staurotide et surtout d'an-dalousite, dont le nombre et les
dimensions diminuent mesure que l'on s'loigne du centre d'ruption.
Des filons de granulite traversent ces mmes schistes. Peut-tre
sont-ce l de simples apophyses de ce granite qui a dj une si grande
tendance passer la granulite.
Dans la partie septentrionale, les schistes ont t mla-morphiss
comme les prcdents ; mais il y a, en plus, des calcaires qui ont
subi un commencement de mtamorphisme aboutissant la formation des
cornes vertes (V. p. 57).
Vers le Nord-Est du massif, ce granite est recouvert par des
schistes en place trs riches en minraux.
On retrouve aussi au milieu du granite des lambeaux de schistes
et de calcaires qui ont t entrans et mtamorphiss par cette roche
ruptive, de la mme manire que je viens de signaler pour les roches
sdimentaires en place.
Ce qui a valu au Sidobre sa rputation, c'est l'aspect
pittoresque qu'y affecte le granite, par suite de son mode
d'altration ; ce sont de gros rochers contours arrondis d'un volume
considrable. En bien des points, notamment sur la route de
Saint-Salvi, on peut voir ces blocs arrondis se former en place.
Dans la masse granitique, il y a des parties plus dures que
d'autres; tout autour de ces sortes de noyaux, la roche forme, pour
ainsi dire, des enveloppes concentriques. C'est l un phnomne
frquent dans toutes les masses qui ont t l'tat pteux, quelle que
soit d'ailleurs leur composition chimique. La roche s'altre
facilement; le feldspath se kaolinise et est entran sons
nite qui, ainsi que M. Viguier l'a tabli (tudes gol. sur le dep.
de l'Aude, p. fil), correspondent aux roches que l'on dsigne
maintenant sous les noms de granite, granulite et pegmatite.
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forme d'argile; les enveloppes se dsagrgent et dispa-raissent
ainsi peu peu; il arrive enfin un moment o le noyau est compltement
isol. Lorsque le point d'appui de ces blocs arrondis est de peu de
largeur, on a les pierres Maniantes; d'autres fois, plusieurs de
ces noyaux sont superposs les uns aux autres; alors on les dsigne
sous le nom de piles de pains ; enfin, il y a des rivires de
pierres dans les endroits o ils sont accumuls en trs grand nombre,
par exemple l o le granite prsentait une dpres-sion : alors les
eaux s'y sont dverses et ont entran l'ar-gile.beaucoup plus
facilement que dans les parties plates. Ce qui prouve bien que ce
ne sont pas les eaux qui ont roul ces blocs comme on pourrait tre
port le croire, c'est que ceux-ci ne dpassent gure la rgion
granitique, mme quand les dpressions dont j'ai parl se prolongent
sous forme de valles, dans les terrains encaissants. De pareils
accidents ont t signals dans tous les massifs granitiques
connus.
La mme varit de granite forme tout le massif qui s'-tend de
Montbazens Villefranche, dans le Rouergue. Celui-ci correspond
encore l'axe d'un pli anticlinal ayant une direction sensiblement
N.-S. De chaque ct se voient les micaschistes, plongeant les uns
vers l'Ouest, les autres vers l'Est. Le contact du granite et des
micaschistes semble se faire par faille et je serais trs port voir
dans cette rgion un accident comparable celui que j'ai signal
propos du Sidobre, c'est--dire un pointement de granite entre deux
massifs dj spars par une faille. On retrouve galement dans ce
massif du Rouergue, au milieu du granite, des lambeaux de
micaschistes entrans par la roche rup-tiye, dans lesquels, par
suite de l'action mtamorphique, le mica noir rcent est trs dvelopp
; ces micaschistes, par adjonction de feldspath, rappellent
beaucoup les gneiss gra-nulitiques.
Au point de vue de l'ge, d'aprs les faits observs au Si-dobre,
ces diffrentes ruptions de granite seraient post-
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rieures la base du Silurien, et, d'aprs les faits que j'ai
signals dans le bassin de Decazeville, elles seraient ant-rieures
au Houiller suprieur.
Dans les environs de Capdenac, dans le Rouergue, se ren-contre
une varit de granite trs riche en amphibole; elle est connue dans
le pays sous le nom de granite bleu cause de la coloration que lui
donne ce minral; elle a dj t signale par Boisse (1) sous le nom de
diorite de Sonnaw, cet auteur la dfinit : une diorite granitode
charge, dans beaucoup de points, de fer oxydul titanifre. Mais lu
composition minralogique de cette roche ne permet pas d'en faire
autre chose qu'un granite amphibole.
L'apatite y est peu dveloppe ; on en voit quelques sections
(hexagonales et rectangulaires) appartenant des cristaux de trs
faibles dimensions. Les plages de mica noir sont enchevtres les
unes dans les autres. Les clivages y sont trs nets, grce aux
nombreuses inclusions qui per-mettent de les suivre. La hornblende,
en plages d'assez grandes dimensions, de coloration vert-bleu et
fortemenl dichroque, est souvent mcle suivant les faces h\ Los
cristaux en ont t briss et leurs dbris ont en partie disparu; leurs
angles sont arrondis comme s'ils avaient t rouls; peut-tre
proviennent-ils d'une amphibolite des gneiss qu'aurait traverse le
granite, amphibolite qui. d'ailleurs, apparat non loin de l, dans
les environs de Blagnac. Le sphne est rare. Il semble, lui aussi,
avoir t bris. Il proviendrait galement de l'amphibolite prc-demment
mentionne, comme d'ailleurs ce serait le cas pour le grenat et le
fer oxydul que j'y ai trouvs. L'orthose forme de grandes plages
traverses par des tranes de damourile. L'oliglocase prsente les
mcles de l'albite. Le quartz moule tous les autres minraux.
Les minraux secondaires sont l'pidote et la chlorile.
(1) Esquisse gologique du dpartement de l'Aveyron, p. 242.
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L'pidote forme des petits grains trs rfringents, sans con-tours
cristallins bien dfinis ; ils se trouvent dans le voisinage et
aussi l'intrieur de quelques plages d'oligoclase. Cer-taines plages
de chlorite (pennine) laissent voir le mica noir dont elles
proviennent.
Du ct de la Caze, l'Est de Capdenac, ce granite amphibole
injecte des schistes micacs; mais il est impos-sible de dterminer
davantage son ge.
Tous les gisements de granite dont je viens de parler forment
des massifs; c'est d'ailleurs l'allure la plus gn-rale de cette
roche ruptive. Cependant, j'ai observ dans l valle du Dadou, l'Est
de la Fenasse, des filons d'une roche granitique lments lins. Ces
filons traversent les schistes archens-cambriens et les
mtamorphisent pro-fondment, ainsi que je l'ai dj dit (V. p. 56).
Cette roche est constitue par de grands cristaux d'orthose et
d'oli-goclase, trs abondants, par du mica noir en partie trans-form
en pennine et par de grandes plages de quartz. C'est donc bien une
roche granitique, mais qui semble s'tre forme clans des conditions
spciales, le quartz y prsentant, par places, la structure
pegmatode.
GRANULITE
La granulite en filons joue un rle trs important dans les
massifs gneissiques du Rouergue et de la Montagne Noire. Sa
composition est sensiblement la mme dans tous les gise-ments que
j'ai rencontrs.
Les lments fondamentaux sont, ainsi que dans le granite, le mica
noir, l'orthose, l'oligoclase ; comme l-ments accessoires anciens,
il y a encore le sphne et le grenat. Les lments de dernire
consolidation sont l'or-those, l'oligoclase, le microcline, le
quartz et le mica blanc
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qui, le plus souvent, s'est group avec le mica noir. Le quartz
forme de petits filonnets d'aspect grenu entre les lments anciens;
par places, il prend la structure pegmatode qui correspond une
individualisation plus complte.
Les produits d'altration sont les mmes que ceux que j'ai signals
dans le granite.
Les filons sont gnralement assez troits et aligns suivant la
direction de la Montagne Noire, ou suivant une direction N. 70 0.
Les principaux gisements se voient dans les envi-rons de Murat, de
Lacaune, de Brassac, sur la lisire septen-trionale du massif
gneissique; dans les environs d'Angles, de Rieumajou, de la
Salvetat, du Fraisse, du bassin de Lampy, sur la route de Saissac,
dans la partie mdiane de ce mme massif; enfin, sur son bord
mridional, on trouve de nom-breux filons dans le massif de Nore, le
Saumail et le Caroux.
Entre le Sidobre et la Montagne Noire, prs de la mtairie de
Gujane, apparat un pointement de granulite qui, au pre-mier abord,
se distingue de tous les autres. En certains points, le quartz est
trs peu dvelopp et le mica blanc, qui. au contraire, est trs
abondant, s'est orient suivant des directions rectilignes
correspondant aux faces des cristaux de feldspath. Il en rsulte un
aspect cloisonn, que je n'ai retrouv nulle part ailleurs.
Dans la Montagne Noire, la granulite semble cantonne dans la
partie gneissique; mais, dans le Rouergue, il n'en est plus ainsi.
Dans la valle du Dadou, la mtairie de la Rou-cari, une granulite
grenat injecte des schistes qui appar-tiennent la partie suprieure
des schistes micacs. Il en est de mme dans les environs de Rquista,
de Cassagnes, etc., autour du massif granitique de Villefranche,
dans la valle de l'Alzou, enfin dans toute la rgion schisteuse qui
entoure le bassin houiller de Decazeville.
La roche dite pegmatite n'est qu'un accident de structure de la
granulite ; je ne l'en sparerai donc pas, bien qu'aux points de vue
du mode d'ruption et de l'ge, elle s'en dis-
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tingue compltement. Le quartz et le feldspath ont cristallis
simultanment et leurs cristaux se sont enchevtrs les uns dans les
autres. Frquemment cette roche renferme, outre du mica blanc et du
mica noir, de la tourmaline dont les cris-taux peuvent atteindre de
grandes dimensions.
Les gisements de pegmatite les plus importants sont ceux du
Saumail ; les varits rsultant de la prdominance de tel ou tel des
minraux composants y sont nombreuses. Trs frquemment, les filons ne
sont plus constitus que par une association de quartz et de
tourmaline, le feldspath ne se trouvant qu' l'tat de rares
cristaux. Celte varit se rencontre encore dans les environs de
Verdun, l'extrmit Sud-Ouest de la Montagne Noire.
La pegmatite graphique forme de beaux pointements l'Est de
Saint-Amand. Sur la lisire septentrionale du massif gneissique,
depuis les environs de Brassac jusqu' Murat, on en voit de
puissants filons qui ont t marqus par de Boucheporn sur sa carte
gologique du Tarn avec la mention de granite tourmaline .
11 y a encore beaucoup d'autres gisements de pegmatite, mais ils
sont bien moins importants que les prcdents; ils sont aligns le
plus gnralement suivant les mmes direc-tions que les filons de
granulite. En plusieurs points, notam-ment dans la rgion du
Saumail, les filons de pegmatite tra-versent ceux de granulite et
ne laissent aucun doute sur la postriorit de leur ruption celle de
cette dernire roche.
Sur la carte gologique, je n'ai pas distingu les uns des autres
les gisements de granulite et de pegmatite ; d'ailleurs, je n'ai
reprsent que les plus importants d'entre eux, de manire faire
comprendre quelle est leur allure, surtout dans la Montagne Noire,
o elle est particulirement intres-sante.
Il est une varit de granulite qui constitue elle seule un
puissant massif et qui offre quelques caractres intressants;
d'ailleurs, le rle qu'elle semble jouer justifierait une men-
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tion spciale. C'est la granulite qui forme le massif isol du
Mendie, silu l'extrmit Nord-Est de la Montagne Noire. On peut y
reconnatre facilement deux temps de consolida-tion. Les minraux du
premier temps appartiennent au mica noir, l'orthose et au quartz.
Ce dernier forme parfois des masses arrondies qui correspondent aux
cristaux dihexa-driques de la microgranuli Le ; quant aux cristaux
de feldspath, leurs contours sont corrods et la silice a rempli
bien dos vides. Les lments de seconde consolidation sont le
micro-cline, le mica blanc et le quartz; leurs dimensions sont
beaucoup plus petites que celles des cristaux du premier temps.
Bien que cette distinction en deux temps soit trs nette, et que la
roche prsente quelques caractres de la microgranulite, cependant
elle a encore plus d'affinits poin-ta granulite, et c'est celte
dernire roche que je la rapporte, contrairement une premire opinion
que j'ai prcdem-ment mise (1).
Ce massif du Mendic, aprs avoir atteint une altitude de 800
mtres, disparat sous des schistes sricite qui appar-tiennent soit
la partie suprieure des schistes micacs, soif aux schistes
archens-cambriens. D'aprs sa direction, il doit se prolonger vers
le Sud-Ouest et passer sous la rgion septentrionale de Graissessac.
C'est de celte masse souter-raine de granulite que semblent venir
les filons de microgra-nulite des environs de Graissessac.
La granulite a exerc de puissantes actions mtamorphi-ques sur
les roches sdimentaires qu'elle a traverses. J'en ai parl
prcdemment (V. p. 48) et je n'y reviendrai pas ; mais je crois
intressant de signaler que des filons de quartz ont agi de la mme
manire que ces granulites, en provoquant la formation de minraux
secondaires dans les roches traverses. Ainsi que le fait a t tabli
par
(1) Bull. Soc. gol., 3 srie, t. XVI, p. 211.
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M. Munier-Chalmas (1), ces filons de quartz sont le
prolon-gement des filons de granulite. Si dans les gneiss, on
ren-contre la roche ruptive elle-mme, il est naturel que dans les
schistes archens-cambriens, qui sont plus loigns du centre
d'ruption, on ne trouve plus que des Iraces d'une activit dj bien
attnue. Ces filons de quarlz sont trs nombreux dans les bandes
palozoques qui entourent la Montagne Noire; ils suivent encore les
mmes directions que les filons de granulite. Ils sont en trs grand
nombre et n'ont jamais que de trs faibles dimensions. Il serait
trop long d'numrer tous les points o on les rencontre dans tout le
pourtour de la partie gneissique de la Montagne Noire; je dirai
seulement que les rgions o se voient les plus beaux exemples sont
celles de Lacabarde, de Lamalou, dans la bande mridionale, et celle
de Lacaune, notamment le col de la Bassine, dans la bande
septentrionale.
Je n'ai trouv aucun fait qui pt me permettre de pr-ciser l'ge de
l'ruption des granulites ; elles traversent les schistes
archens-cambriens et on les retrouve en galets dans le Houiller
suprieur.
MICROGRANULITE
Une des roches les plus importantes de la rgion que j'ai tudie
est certainement la microgranulite ; ses gisements sont trs
nombreux, aussi bien dans le Rouergue que dans la Montagne Noire.
C'est le porphyre de Boucheporn (2) et de Reyns (3), le porphyre
quartzifre et le porphyre granitode de M. Boisse (4), ainsi que le
porphyre quart-zifre de M. de Rouville ().
(1) Observations sur les actions mtamorphiques de granite et des
filons de quarlz aux environs de Morlaix. C. R. Ac. des Se. Sance
du 13 juin 1887.
(2) Explication de la carte gologique du Tarn, p. 25. (3) Essai
de Gologie et de Palontologie aveyronnaises, 1SCS, p. 13. (4)
Esquisse gologique du dpartement de l'Aveyron, p. 243. (5) Carte
gologique du dpartement de l'Hrault. Feuille de Lodve. Introduction
la description gologique du dpartement de l'Hrault,
p. 207.
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Cette roche est deux temps de consolidation, qu'il est trs
facile de distinguer dans certaines microgranulites du Rouergue
comme de la Montagne Noire.
Dans le premier temps, il y a eu formation de grands cristaux
d'orthose structure zonaire dont les contours sont parfois trs
irrguliers, par suite de corrosions postrieures leur
cristallisation, et datant probablement du second temps.
L'oligoclase se rencontre parmi les grands cristaux, mais ses
dimensions sont toujours infrieures celles de l'orthose. Tous ces
feldspaths, quelle que soit l'espce laquelle ils appartiennent,
sont trs frquemment altrs et remplis de damourite. Le mica noir,
parfois transform. en une varit de chlorite, la pennine, est
toujours assez. rare relativement aux autres lments de premire
conso-lidation. Le quartz du premier temps se prsente sous forme de
cristaux dihexadriques.
Les lments du second temps sont le quartz granulitique et un
feldspath, qui, le plus souvent, est l'orthose en plages juxtaposes
et trs petites, rappelant les microlithes des roches
tertiaires.
Gnralement, la microgranulite est altre, de couleur blanche ou
grise et d'aspect terreux. Elle forme rarement de grandes masses et
c'est presque toujours en filons minces qu'on la rencontre.
De la structure, comme de la frquence plus ou moins grande de
certains lments, rsultent des varits signales depuis longtemps par
M. Michel Lvy (1). J'ai retrouv plusieurs d'entre elles associes
les unes aux autres dans les mmes gisements. Je les noncerai en
parlant de ces derniers.
La microgranulite a t le plus souvent figure sur les cartes
gologiques avec la mme couleur et la mme lettre que les porphyrites
et les autres porphyres. J'ai cru utile de
(1) Note sur quelques roches analogues aux porphyres granitodes
de la Loire. Bull. Soc. gol., 3e srie, t. If, p. 60.
Structure microscopique des roches acides anciennes. Bull. Soc.
gol-, 3 srie, t. III, p. 205.
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la distinguer sur la carie qui accompagne ce travail, car c'est
une roche ayant ses caractres bien francs et bien distincts. Je
n'en ai marqu, d'ailleurs, que les principaux gisements.
Dans le Rouergue, de rares pointements de microgranulite se
voient la Caze, prs Capdenac, et sur la route de Viviez Asprires ;
mais dans les environs d'Auzits, les filons en sont assez frquents.
Celte roche est trs dveloppe dans les environs de Villefranche (1),
o elle forme, dans la rgion comprise entre Malleville et Sauvensa,
un faisceau de filons extrmement nombreux, sensiblement parallles
entre eux et ayant une direction N. 5 10 E.
Cette microgranulite traverse le granite et toute la srie
primitive qui repose sur lui. En suivant la valle de l'Alzou, on a
une fort belle coupe, dont je donne ici un dtail
qui montre l'allure de ces filons au milieu du granite. Dans
plusieurs d'entre eux, le feldspath orthose est en gros cris-taux
et la microgranulite passe alors la varit dite por-phyre granitode.
Parfois aussi, le quartz prend la structure pegmatode : c'est l une
varit signale souvent sous le nom de micropegmatite.
C'est la mme ruption qu'il faut rattacher les pointe-ments
signals par de Boucheporn (2) sur les bords du Viaur et au Nord-Est
d'Albi, prs du Puy Saint-Georges, ainsi que celui de la Fenasse,
prs Ralmont. A l'Est de ce
(1) Gisements cits par Boisse. Op. cit., p. 243. (2) Op. cit.,
p. 26.
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village, on voit commencer brusquement la montagne par une srie
de filons de roches ruptives anciennes qui forment une sorte de
barrage au Dadou. J'ai dj signal la prsence de filons de granite
qui ont profondment mtamorphis les schistes archens-cambriens de la
rgion. Ces schistes modifis sont traverss de nouveau par des filons
de micro-granulite qui ne paraissent pas avoir produit d'effets
m-tamorphiques sensibles. Toute la rgion comprise entre la Fenasse
et l'exploitation de galne de la Compagnie minire du Dadou est
traverse par des filons de microgranulite ayant sensiblement la
direction N. 5 E.
Dans la Montagne Noire, la microgranulite forme de nom-breux
filons, parfois assez puissants, comme dans la rgion comprise entre
Ceilhes, Avesne, Brusque et Mlagues (1). Ils sont orients
sensiblement N. 60 E. ; ils sont donc venus au jour par des failles
ayant la direction de la Montagne Noire. La roche est d'ailleurs
trs altre ; le feldspath est rempli de damourite; le mica noir est
chloritis et passe la pennine.
A la sortie du village de Brusque et prs du hameau de Sials, non
loin de ce dernier village, j'ai trouv des filon-nets de
microgranulite n'ayant pas plus d'une trentaine de centimtres de
large. Cette roche est remarquable par la finesse de ses lments du
second temps. La damourite, due la dcomposition de tous les
cristaux de feldspath du pre-mier comme du second temps, est trs
abondante et donne une apparence spciale au magma de la roche.
Si, dans la microgranulite, les cristaux de feldspath sont de
dimensions rduites et deviennent des microlithes; si, d'autre part,
les cristaux dihexadriques de quartz diminuent et mme
disparaissent, alors toute la roche prendra l'as-pect et la
structure des vrais porphyres. Dans ces condi-tions, suivant la
prdominance de l'lment feldspathique,
(1) Gisements marqus sur les cartes gologiques do M.M. Boisse et
de Rou-ville.
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gnralement l'orthose, ou du quartz, il y aura un passage une
porphyrite (orthophyre) ou un porphyre quartz glo-bulaire.
Dans ce dernier cas, on retrouve encore, dissmins dans un magma
trs siliceux, quelques-uns des grands cristaux de la
microgranulite, mais le fond de la roche est constitu par des
sphrolithes de quartz. Ces sphrolithes, qui pro-viennent du
groupement de la silice autour de grains de quartz ancien, sont
orients eux-mmes comme ces derniers; aussi l'extinction se
fait-elle presque simultanment dans tout le sphrolithe. C'est un
degr d'individualisation du quartz encore plus marqu que celui que
j'ai signal en parlant de la micropegmatite.
Cette varit se trouve trs frquemment en filons distincts
accompagnant les filons de microgranulite du faisceau de
Villefranche (Fig. 37, p. 267). Elle a d'ailleurs une coloration
beaucoup plus fonce et se distingue premire vue de la
microgranulite. Je l'ai retrouve dans le massif microgra-nulitique
de la Devze, l'Est de Brusque, dans la Mon-tagne Noire.
Lorsque le magma fondamental renferme surtout des microlithes
d'orthose et que la roche a perdu presque tout son quartz, il y a
passage l'orthophyre. Les grands cristaux de la microgranulite,
moins le quartz, se rencontrent encore au milieu de la pte de ce
porphyre. Ce passage est trs net dans un filon qui traverse les
schistes sricile Lagarde, prs Capdenac. Dans le faisceau de
Villefranche, j'ai re-trouv quelques filons de cette varit
accompagnant la mi-crogranulite, comme le fait le porphyre quartz
globulaire.
Au Sud de Najac, prs de la mtairie de Cassagnes, il y a un filon
d'orthophyre qui traverse un pli anticlinal de ser-pentine (Fig.
38, p. 270). Bien que la roche soit altre, cepen-dant on y voit de
courts microlithes d'orthose en trs grande abondance et semblant
constituer presque exclusivement le
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magma fondamental. Ce filon appartient encore au faisceau de
Villefranche.
Enfin, dans la Montagne Noire, j'ai encore retrouv celle varit
dans le massif de la Devze, l'Est de Brusque.
Ce dernier gisement est particulirement intressant. L, dans un
mme massif, qui, d'ailleurs, est marqu sur la carte gologique de
l'arrondissement de Lodve par M. de Rou-ville et que Reyns avait dj
signal en 1868 (1), se voient toutes les varits et modifications de
la microgranulite. C'est la roche grands cristaux de feldspath,
celle o les micro-lithes d'orthose prdominent et o il y a passage
l'ortho-phyre, enfin celle quartz pegmatode ou micropegmalie, qui
elle-mme passe au porphyre quartz globulaire (2).
A Auzits, le conglomrat qui forme la base des couches les plus
anciennes du Houiller de la rgion, et qui correspond probablement
au niveau des Cvennes, est rempli de blocs de microgranulite altre.
Ce n'est l qu'un renseignement sur l'ge limite de cette roche ;
c'est le seul que j'aie pu avoir.
(1) Op. cit., p. 13. (2) J'tudierai dans un autre travail les
conditions de gisement de ces diff-
rentes modifications de la microgranulite de la Devze.
-
Dans les autres localits o je l'ai rencontre en place, elle
traversait le granite (Villefranche), ou les micaschistes et les
schistes sricite (La Caze, Viviers, Auzits), ou bien elle
ja-lonnait des failles qui ne disloquaient que les dpts du
Silu-rien et du Dvonien infrieur (faisceau de Brusque et de
M-lagues). Mais il semble rsulter de l'ge des gisements que l'on a
cits en d'autres rgions que la microgranulite a pu venir au jour
depuis le commencement de l'Anthracifre jusque pendant l'poque
houillre.
M. Michel Lvy, qui l'on doit les premiers travaux
micro-graphiques sur cette roche et sur ses passages l'orthophyre
et au porphyre quartz globulaire (1), l'a signale dans le Morvan
(2), dans la Loire (3) et dans le Maconnais (4). M. Bar-rois l'a
trouve dans les Asturies (5), prsentant galement la varit dite
micropegmatite; il l'a reconnue galement en Bretagne (6), o elle
passe au porphyre quartz globulaire et l'orthophyre. Enfin, dans
unergion voisine de la Monlagne Noire, dans les Corbires, M.
Viguier (7) cite une microgra-nulite augite.
Cette roche n'est pas moins commune dans les autres massifs
anciens. C'est ainsi que le professeur Rosenbusch la cite (8) sous
le nom de quartz porphyre dans la Fort-Noire, l'Erzgebirge, la
Thuringe, la Saxe, le Tyrol, la Bohme, etc.
(1) Structure microscopique des roches acides anciennes. Bull.
Soc. gol., 3" srie, t. III, p . 207.
(2) M. Lvy et Douvill. Note sur les granulites et les porphyres
quartzi-fres des environs d'Avallon. Bull. Soc. gol., 3e srie, t.
Il, p . 109; Bull. Soc. gol., 3 srie, t . VII, p . 765.
(3) Bull. Soc. gol., 3" srie, t. II, p . 60. (4) Bull. Soc. gol,
3 srie, t. XI, p. 296. (5) Recherches sur les terrains anciens des
Asturies et de la Galice. Mem. Soc.
gol. du Nord, t. II, p. 108. (6) Aperu sur la constitution
gologique de la rade de Brest. Bull. Soc. gol.
de France, 3 srie, t. XII, p. 694. (7) tudes gologiques sur le
dpartement de l'Aude, p. 234. (8) Mikroskopische Physiographie der
massigen Gcsteine, p. 383.
-
KERSANTITE
La kersantile (1) typique est constitue par une associa-tion de
mica noir et d'oligoclase. Ces deux minraux sont assez dvelopps,
surtout le feldspath, qui se prsente en cristaux allongs,
gnralement assez troits et accusant une tendance devenir
microlithiques.
A ces deux lments principaux, il faut ajouter, comme minraux
accessoires, l'apatite et l'amphibole, qui se ren-contrent d'une
facon presque constante. M. Barrois signale encore dans les
kersantites du Finistre la prsence du py-roxne; jusqu' prsent, je
n'ai pas trouv ce minral dam les filons que j'ai examins.
Les lments secondaires sont le quartz granulitique, la chlorite
et la calcite. Ces deux minraux me semblent tout fait rcents et
n'ont rien de caractristique, car ils se re-trouvent encore dans
les porphyrites et dans bien d'autres roches ruptives commenant
s'altrer.
Tous ces caractres gnraux sont ceux de la kersantite classique
du Morvan et du Finistre (2), et les lames minces de mes roches
sont semblables celles qu'ont figures MM. Michel Lvy et Douvill
(3).
Dans le Rouergue, la kersantile amphibole est trs d-veloppe dans
le voisinage du faisceau de microgranulile de Villefranche. On en
trouve aussi des filons traversant le granite et les micaschistes
plus l'Est, du ct de la Gar-rigue, sur la route de Compolibat
Villefranche. L'am-phibole qui entre dans la composition de ces
kersantites a une coloration brune trs marque et son polychrosme
est trs accus. Elle forme des mcles suivant la face h1 avec
(1) Michel Lvy et Douvill. Note sur le Kersanton. Bull. Soc.
gol., 3e srie. 1876, t . V , p . 51.
(2) Barrois. Sur le Kersanton de la rade de Brest. Ann. Soc.
ool. du Nord, 1886, t. XVI, p. 31.
(3) Op. cit.,g. i, pl. I .
-
axe de rotation perpendiculaire cette face. C'est d'ailleurs la
mcle la plus habituelle de l'amphibole.
Dans la Montagne Noire, Boissezon, l'Est de Castres, le type de
la kersantite amphibolique est encore plus franc : l'amphibole, le
sphne,le leucoxne et le fer oxydul y sont plus abondants. On y
retrouve ainsi les minraux accessoires qui caractrisent les roches
dans lesquelles l'amphibole joue un rle prpondrant. Cette diffrence
de richesse en am-phibole a t dj signale par M. Barrois dans les
kersantites du Finistre (1).
On voit souvent dans la kersantite quelques cristaux d'orlhose
dissmins au milieu des plages d'oligoclase. Lorsque la roche
s'enrichit en orthose et s'appauvrit en oligoclase, elle passe au
type que Cordier a dsign sous le nom de minette et qui est une
association de ce pre-mier feldspath et de mica noir. Je n'ai pas
rencontr de minette franche, mais j'ai trouv des roches qui s'en
rap-prochent beaucoup. En effet, l'oligoclase y est bien moins
abondant que l'orthose ; le mica noir y joue un rle plus important,
et mme, l'il nu, c'est le mica noir qui semble caractriser la
roche. Telle est la com-position d'un filon qui passe prs de
Viviez, sur les bords du Lot.
Si la structure de la kersantite change de telle sorte que les
cristaux d'oligoclase deviennent moins larges et prennent la forme
allonge des microlithes, la roche passe alors une porphyrite
andsitique micace. D'aprs M. Michel Lvy (2), c'est l un type de
porphyrite qui se rencontre dans l'Allier. J'en ai trouv un filon
au milieu des schistes du Silurien, au Nord de Lacaune.
Aucun des gisements que j'ai reconnus ne m'a permis de dterminer
l'ge de ces ruptions avec certitude, car tous
(1) Op. cit., p. 33 . (S) Note sur les porphyrites micaces du
Morvan. Bull. Soc. gol., 3e srie,
t. VII, p. 873. ANN. SC. GOL. XXII, 18. ART. N 1 .
-
ces filons ne traversent que des schistes sricite, auxquels ils
sont videmment bien postrieurs. Il est d'ailleurs re-marquer que
l'ge de cette roche n'ajamais t bien dfini, et c'est seulement par
des dductions qu'on est arriv une conclusion peu prs certaine.
D'aprs les observations de M. Barrois (1) en Bretagne, cette roche
serait venue au jour postrieurement l'Anthracifre ; de ses affinits
avec la porphyrite micace, M. Barrois conclut (2) qu'elle a d
apparatre la mme poque que cette dernire roche. c'est--dire l'poque
du Houiller suprieur.
D'aprs l'ge des porphyrites du Rouergue auxquelles ces
kersantites pourraient se rattacher, leur ruption aurait pu se
produire postrieurement au dpt de la partie infrieure du Houiller
suprieur. Dans le bassin de Decazeville, on en trouve des galets
rouls dans le delta des Estaques qui appar-tient au systme
moyen.
DIABASE
Les diabases du Rouergue, comme celles de la Montagne Noire,
appartiennent toutes au groupe des diabases andsi-tiques et
prsentent frquemment les caractres des roches dites Ophites
oligoclase des Pyrnes, dont M. Michel Lvy (3) a donn une tude si
complte.
M. Boisse les a classes dans les porphyres euritiques, sans
d'ailleurs les tudier d'une faon spciale (4). Magnan (5) cite
seulement le gisement de diabase de Lacaune, dans la Montagne
Noire, en le dsignant sous le nom d'ophite et en l'assimilant
l'ophite des Pyrnes.
(1) Constitution de la rade de Brest. Bull. Soc. gol., 3e srie,
t. XIV, p. 70-i. (2) Sur le Kersanton, etc., p. 47. (3) Note sur
quelques ophites des Pyrnes. Bull. Soc. gol., 3 srie, I. VI.
p. 165. (4) Carte gologique de l'Aveyron. Les gisements de
diabase sont indiqus
par la mme couleur et par la mme lettre que les porphyres
euritiques et quartzifres.
(5) Note sur une deuxime coupe des petites Pyrnes de l'Arige.
Sur l'ophile (diorite), roche essentiellement passive, et Aperu sur
les rosions et les failles, Bull. Soc. gol., 2' srie, 1868, t. XXV,
p. 709.
-
Cette roche ruptive forme dans la Montagne Noire de nombreux
pointements prsentant des varits de structure qui dpendent
uniquement des circonstances dans lesquelles elle est venue au
jour. Les diabases, en effet, sont des roches basiques et, par
suite, ainsi que l'ont tabli les diffrents travaux de M. Michel Lvy
sur les variolites de la Du-rance (1) et les diabases, diorites et
porphyrites amphibo-liques du Maconnais (2), elles n'ont aucune
structure qui leur soit propre. Selon la plus ou moins grande
conducti-bilit thermique des roches qu'elles ont traverses, elles
se sont refroidies plus ou moins rapidement : de l, est rsulte une
diffrence dans la manire dont se sont forms les cristaux et, par
suite, dans la structure. Mais, au point de vue minralogique, la
composition reste la mme.
Diabase granitode. La diabase granitode est constitue par une
association de grands cristaux d'oligoclase et de pyroxne; ce
dernier, souvent altr et contours mal dfinis, forme des grains
irrguliers. Le feldspath est de beaucoup l'lment le plus abondant
et le mieux dvelopp au point de vue de la forme cristalline. Le fer
oxydul y pr-sente galement des contours bien nets.
Parmi les minraux du second temps de consolidation, l'oligoclase
est bien dvelopp, tandis que le pyroxne l'est relativement peu.
Il y a quelques gisements dans lesquels le quartz granuli-tique
secondaire est trs abondant.
Dans toutes les diabases que j'ai tudies, quelle que soit leur
structure, le pyroxne a subi une altration par suite de laquelle il
s'est transform en partie en chlorite. Celle-ci appartient
plusieurs varits: tantt, c'est de la pennine qui forme des agrgats
sphrolithiques ; tantt, c'est une chlorite verte dont je n'ai pu
reconnatre l'espce. Dans un grand nombre de gisements, le pyroxne
s'est oura-
(1) Mmoire sur la variolite de la Durance. Bull. Soc. gol., 3e
srie, t. V, p. 256.
(8) Sur les roches ruptives basiques cambriennes du Maonnais et
du Beaujo-lais. Bull. Soc. gol., 3' srie, t. XI, p. 181.
-
litis et s'est transform en actinote. Parfois, ce dernier
mi-nral forme de nombreuses aiguilles dans tous les autres minraux.
Le fer titane est transform en leucoxne dans ces diabases. L'pidote
et mme la zosite se rencontrent dans tous ces gisements ; mais ces
deux minraux se prsentent sous un aspect tout diffrent de celui
sous lequel je les ai signals dans les roches primitives. Ils ne
forment pas de cristaux contours bien dfinis ; ils sem-blent se
fondre avec les cristaux qui les entourent et dont ils proviennent
par altration. Ils sont incontestablement secondaires. Dans les
roches de la srie cristallophyllienne, au contraire, l'pidote et la
zosite font partie des lments anciens.
Diabase ophitique. Dans les diabases ophitiques ou ophites, la
structure est fonction de la rapidit plus grande avec laquelle la
roche ruptive s'est refroidie, ainsi qu'il rsulte des belles
recherches exprimentales de MM. Fouqu et Michel Lvy. Dans ce cas,
l'oligoclase, au lieu d'tre en grands cristaux dvelopps dans tous
les sens, s'allonge suivant l'arte pgl et forme de grands
microlithes mouls et souvent englobs par des plages tendues de
pyroxne. Dans les roches ophitiques que j'ai recueillies, cette
struc-ture est trs nette.
Ces deux varits de diabases granitode et ophitique
ap-partiennent bien la mme roche, car, dans certains filons, on
peut reconnatre le passage d'une structure l'autre.
Quelle que soit la varit laquelle il faille les rapporter, ces
diabases se montrent le plus souvent sous forme de poin-tements au
milieu de roches sdimentaires. Ces pointements sont aligns suivant
des directions bien dfinies qui doivent correspondre autant de
filons souterrains parallles entre eux et la direction de N. 60 E.,
qui est celle de la Montagne Noire. Ces filons forment des
faisceaux que je vais tudier sparment. Ils m'ont d'ailleurs prsent
quelques diffrences dans leurs produits d'altration.
-
Un des plus remarquables par l'abondance de ses pointe-ments est
celui dont Lacaune occupe le centre. A la sortie mme de cette
ville, se voit une diabase andsitique struc-ture ophitique qui peut
tre cousidre comme typique. Elle forme un filon qui affleure sous
la ferme de Constanci et derrire l'tablissement thermal (1). Dans
ce filon, l'oligo-clase est en microlithes ; la zosite y forme de
petits grains peu dvelopps et le pyroxne s'est transform en partie
en actinote.
Dans la mme rgion, un autre filon parallle celui de Constanci
passe plus au Nord, par la mtairie de Prat-Sal-vage. Il est venu au
jour par une faille qui met en contact les schistes ardoisiers du
Silurien et les dolomies du Dvonien infrieur. C'est d'ailleurs le
mme type de roche qu' Cons-tanci. Ce filon passe encore par la
mtairie de Grenouillre ; mais, en ce point, la diabase est trs
grands cristaux d'oli-goclase et de pyroxne. Ce dernier minral
prsente de grandes plages mcles qui ont t corrodes; dans les anses
qui rsultent de cette corrosion, on voit apparatre de longs
cristaux d'oligoclase. Ce pyroxne est presque complte-ment
transform en chlorite, qui parfois s'est groupe en sphrolithes. La
roche est d'ailleurs trs altre et le feldspath est cribl de
damourite; mais cependant on peut encore y reconnatre les mcles et
les extinctions caract-ristiques de l'oligoclase. On y voit encore
de l'pidote fai-blement birfringente et passant la zosite. La
pyrite s'est dveloppe dans toute la roche.
C'est encore ce mme faisceau qu'il faut rattacher la dia-base de
Moulinas, prs de Coufouleux. La structure ophi-tique y est trs
accentue. L'pidote franche y est trs abon-dante et le pyroxne
semble tre transform en actinote, presque en totalit. Le sphne et
le leucoxne y sont abon-dants. Ce mme filon se prolonge plus
l'Ouest, o il forme un vaste pointement correspondant au bois de
Merdelou.
(1) Cet tablissement est aliment par une source d'eau chaude qui
sort de ce massif de diabase, comme c'est dj le cas pour les eaux
thermales d'Ax.
-
Au Sud du filon de Lacaune, il en est un autre qui passe par le
hameau de Thiays. C'est une roche structure ophi-tique, mais dans
laquelle tous les minraux constitutifs sont de faibles dimensions.
L'oligoclase est l'tat de micro-lithes ; la zosite est trs
abondante et en petits fragments ; enfin, les extrmits des cristaux
de pyroxne sont ornes de houppes formes par des aiguilles
d'actinote.
Prs de Murasson, il y a un pointement de diabase ayant une
tendance prsenter la structure ophitique : les cris-taux y sont
longs et troits ; la chlorite (pennine) provenant de l'altration du
pyroxne entoure le feldspath.
Au Nord-Ouest de Lacaune, au col qui domine le vallon de Crouze,
la route de Laval-Roquecesire traverse un filon d'ophite qui donne
naissance plusieurs pointements. L'un d'eux a travers des schistes
granulitiss et en a entran quelques dbris. Il se produit alors un
phnomne sp-cial des plus intressants. Le pyroxne, en petits grains
commenant avoir une forme prismatique, s'est group autour de dbris
de schistes dont il pouse tous les con-tours. Entre ces dbris de
schistes avec aurole de pyroxne, il n'y a que des cristaux
d'oligoclase enchevtrs les uns dans les autres ; ils sont allongs
suivant l'arte pgf et leurs contours extrieurs sont irrguliers,
tandis que les surfaces de mcle sont au contraire trs rgulires.
Quelques rares grands cristaux de pyroxne, de leucoxne et de fer
oxydul sont dissmins dans ce magma andsitique. Il s'est produit
encore dans ce cas un phnomne analogue celui que j'ai dj signal
dans la pyroxnite et dont je reparlerai propos de la norite : le
pyroxne a cristallis le premier, au contact des lments anciens, en
se sparant des autres minraux constitutifs de la diabase.
Le faisceau de diabase de Lacaune se poursuit l'Ouest, jusqu'au
massif du Sidobre. Les pointemenls les plus occi-dentaux du versant
septentrional de la Montagne Noire apparaissent dans les environs
du hameau de Lavaissirc. La roche est trs riche en pyroxne, souvent
altr et trans-
-
form en chlorite; le sphne, le leucoxne et le fer oxydul s'y
trouvent en grands cristaux ; l'oligoclase y forme gale-ment des
cristaux de grandes dimensions ainsi que de grands microlithes.
Dans la partie centrale de la Montagne Noire, j'ai trouv prs du
village de Fraisse, l'Est de la Salvetat, un filon de diabase
ophitique dans lequel le pyroxne, d'ailleurs trs abondant, est en
partie ouralitis. De nombreuses fibres d'actinote sont dissmines
dans la roche. Ce filon traverse des calcaires archens-cambriens
transforms en cornes vertes (V. p. 60) et ne semble pas y avoir
produit de nou-veaux phnomnes mtamorphiques.
Sur le versant mridional de la Montagne Noire, j'ai re-trouv prs
de Catbalo, sur la route de Saint-Pons Saint-Ghinian, plusieurs
pointements de diabase qui traversent les calcaires du Dvonien
infrieur. Le pyroxne y est en grande partie transform en actinote
et la zosite y est trs abon-dante. Malgr son degr avanc
d'altration, on peut recon-natre dans cette diabase tous ses
caractres spcifiques.
Dans le Rouergue, je n'ai rencontr de diabase bien fran-che que
dans les environs de Ralmont. A la Fenasse, il y a un faisceau de
filons prsentant tous la structure ophitique. Dans les uns, le
pyroxne s'est ouralilis et l'actinote forme des aiguilles dissmines
dans toute la roche. Dans d'autres, la chlorite est trs abondante
et forme des amas. Il est noter que les filons de cette rgion ont
une direction sensi-blement N.-S.
Toutes ces modifications de structure, ainsi que ces alt-rations
secondaires, se relrouvent dans les ophites andsi-tiques des
Pyrnes; M. Michel Lvy (1) en a donn une tude fort complte laquelle
je renvoie pour les assimila-tions faire entre les roches des
Pyrnes et celles de la Montagne Noire.
Les acLions mtamorphiques exerces par ces diabases sur
(1) Note sur quelques ophites, etc , p. 165.
-
les terrains sdimentaires qu'elles ont traverss sont trs
variables. Les faits que j'ai observs ne m'ont pas paru assez prcis
pour pouvoir tre cits ici; cependant je puis dire que c'est surtout
sur les schistes que le mtamorphisme est sensible et se rapproche
de celui signal par M. Michel Lvy dans le Mconnais (1) et par M.
Cross en Bretagne (2). Dans aucun cas, les calcaires n'ont t
transforms en gypse, ce qui vient l'appui de l'opinion mise par M.
Jac-quot (3), de l'indpendance absolue, au point de vue de
l'ori-gine, des ophites, des gypses et du sel gemme des Pyrnes.
Les diabases sont trs frquentes dans tous les massifs anciens et
elles semblent tre, en gnral, des roches relative-ment anciennes.
Celles du Cotentin (4), de l'Angleterre (5) et de la Bohme (6)
seraient siluriennes ; celles de la Bre-tagne (7) et de la Mayenne
(8) seraient postrieures au granite, tandis que, dans le Maconnais
et le Beaujolais (9), les dia-bases seraient postrieures au
Cambrien, mais antrieures au granite. Il y a d'autres rgions o ces
roches sont moins anciennes : elles peuvent tre dvoniennes,
carbonifres et mme triasiques. M. Michel Lvy pense que, dans les
Pyr-nes (10), l'ge des ophites peut osciller entre le Trias et le
Miocne.
Les seules indications que j'aie pu recueillir sont les
sui-vantes : elles sont venues au jour par des cassures qui ont
affect le Silurien et le Dvonien infrieur, sur les deux versants de
la Montagne Noire. Mais, d'autre part, je n'en ai trouv aucun
fragment dans les conglomrats houillers,
(1) Sur les roches ruptives basiques, etc., p. 299. (2) tudes
sur les roches de Bretagne. Analyse de M. Barrois. Ann. Soc.
gol.
du Nord, t. VIII, p . 116. (3) Sur la constitution gologique des
Pyrnes; le systme triasique. C. R.
Ac. des Sa. Sance du 21 juin 1886. (4) De Lapparent. Trait de
Gologie, 2 d., p. 1302. (5) Ibid., p . 1318. (6) lbid., p. 1322.
(7) Cross. Op. cit. (8) OEhlert. Notes gologiques sur le dpartement
de la Mayenue, p. 132. (9) Michel Lvy. Sur les roches ruptives
basiques, etc., p . 280. (10) Note sur qnelques opbites, etc., p .
173.
-
ni dans les conglomrais permiens. Je ne puis donc leur assigner
aucun ge ; peut-tre appartiennent-elles la venue des diabases
labradoriques structure ophitique que M.Viguier (1) a signales dans
les Corbires et qui traversent les couches Hildoceras bifrons.
NORITE
Dans la partie septentrionale du mamelon de serpentine de
Pentzac, situ deux kilomtres au Sud d'Arvieu, appa-rat au jour, par
une sorte de boutonnire, une roche consti-tue par une association
d'hypersthne et de labrador. Ce pointement, de forme elliptique,
mesure 7 mtres dans sa plus grande dimension, tandis que son petit
axe n'aurait gure plus de 4 mtres.
La roche prsente une coloration brun bronz et elle a un aspect
chatoyant qui provient de la grande abondance de l'hypersthne. Ce
dernier minral constitue, en effet, la ma-jeure partie de la roche,
et le feldspath labrador n'y joue qu'un rle tout fait secondaire,
en formant de petits filon-nets de couleur blanche. Cette
association d'hypersthne et de labrador correspond la roche
laquelle M. des Cloizeaux (2) pense qu'il faut rserver le nom
d'Hyprite. Elle appartient au type de la cte du Labrador dans
lequel l'hypersthne est en grandes masses associe une diallage
laminaire gris verdtre et du fer oxydul . MM. Fouqu et Michel Lvy,
dans leur Minralogie micrographique, dsignent les roches qui
prsentent cette composition min-ralogique sous les noms de Norites
labradoriques quand elles sont ante-tertiaires, et d'Hyprites
labradoriques quand elles sont tertiaires. La roche dont il est
queslion, tant certainement ante-tertiaire, doit rentrer dans le
premier
(1) tudes gologiques sur le dpartement de l'Aude, p. 238. (2)
Sur la classification des roches dites Hyprites et Euphotides.
Bull. Soc.
gol., 2 srie, t. XXI, p. 105.
-
groupe et ne pas porter le nom d'Hyprite que je lui avais donn
prcdemment (1). La norite tant assez rare (2), j'ai cru intressant
de l'tudier ici avec soin.
Le gisement d'Arvieu semble n'tre connu que depuis quelques
annes seulement. C'est trs probablement cette norite que fait
allusion M. Boisse, dans son Esquisse golo-gique du dpartement de
l'Aveyron (3), quand il signale Pentzac l'existence de la diallage
chatoyante . M. Pisani (4) est le premier qui l'on doive la
dtermination de celle roche. Ayant eu entre les mains un chantillon
d'hyprile provenant d'une localit franaise , sans autre indication,
il en fit l'analyse et la soumit M. Damour, qui lui montra alors un
chantillon de la mme roche provenant d'Arvieu, dans l'Aveyron. En
publiant dans les comptes rendus de l'Acadmie des Sciences les
rsultats qu'il avait obtenus, M. Pisani fit connatre cette localit
si intressante et si peu tudie depuis lors.
L'hypersthne est en cristaux assez volumineux, mais tellement
enchevtrs les uns dans les autres qu'il est trs difficile d'en
isoler un seul individu offrant les formes cris-tallines
caractristiques de l'espce. Cependant, on y recon-nat trs bien les
caractres des faces gt qui sont ondules et prsentent un clat soyeux
et mme nacr, tandis que les autres faces ont un clat rsineux.
D'aprs l'analyse qu'en a donne M. Pisani (5), cette hypersthne est
de 40 0/0 moins riche en fer, mais plus riche en magnsie et en
alumine que les hypersthnes dont M. des Cloizeaux a donn l'analyse
dans son Manuel de Minralogie (t. I, p. 47). Toutes les proprits
physiques et minralogiques reconnues par
(1) Sur l'hyprite d'Arvieu. C. R. Ac. des Sc. Sance du 25
juillet 1887. (2) MM. des Cloizeaux et Rosenbusch citent des roches
similaires dans le La-
brador, le Groenland, la Finlande, l'Ecosse, le Canada et l'le
de Sumatra. Voir notamment Rosenbusch, Mikroskopische
Physiographie, t. II, p. 150.
(3) P. 254. Note infrapaginale. (4) C. R. Ac. des Sc, 1878, t.
LXXXVI, p. 1419.
. (5) Voir, pour la composition chimique et les proprits
physiques et minra-logiques de l'hypersthne, la note prcite.
-
M. Pisani sont celles qui ont t signales dans ce mme trait; je
n'y reviendrai donc pas.
Au microscope (V. PI. I, fig. 2), les particularits dj signales
sont rendues plus sensibles. L'hypersthne se pr-sente l'tat de
grandes plages enchevtres, sans ordre, les unes dans les autres.
Dans les faces g1 les clivages parallles h1 et m sont trs peu
visibles; ils ne sont repr-sents que par des traits discontinus ;
ce sont d'ailleurs les seuls qu'on aperoive. Dans les faces h1, les
clivages paral-lles aux faces g' sont trs nombreux, et ils forment
une srie de traits noirs parallles entre eux, trs fins et trs
rapprochs les uns des autres. Dans les faces parallles p, il y a
deux clivages : l'un trs marqu, correspondant g1, et l'autre,
oblique de 40 environ par rapport au pre-mier, et correspondant la
face m.
Le clivage parallle aux faces g1 se distingue de celui qui est
parallle aux faces m par l'abondance de ponctuations correspondant
des inclusions caractristiques de l'hy-persthne et qui ne se voient
bien que dans les faces g1. Ce sont de petites lamelles trs peu
paisses, de forme sensi-blement rectangulaire, d'une couleur
bronze, et dont le sens de plus grand allongement est tantt
parallle l'arte h1g1 tantt parallle l'arte pg'. Parfois, des
lamelles al-longes dans ces deux sens se superposent, et alors les
bords de ces inclusions semblent tre dentels. Dans les faces de la
zone ph1 ces inclusions ne sont pas ou presque pas visibles; elles
ont donc un aplatissement parallle la face g1. Cepen-dant, dans les
faces p, on constate la prsence de faibles granulations alignes
paralllement la face g1 et corres-pondant probablement ces
inclusions brunes. Leur pais-seur est si faible que leurs proprits
optiques ne sont plus sensibles. Avec aussi peu de donnes, il est
bien difficile de dire quel minral il faut rapporter ces
inclusions.
On observe encore d'autres inclusions dans les plages
d'hypersthne. Elles ont des contours assez peu rguliers et peu
nets, leur rfringence est un peu infrieure celle de
-
l'hypersthne; mais leur birfringence est beaucoup plus grande,
ce qui permet, en lumire polarise, de les distin-guer premire vue
de ce dernier minral. Leurs carac-tres optiques sont ceux du
diallage. Ces cristaux de diallage sont mcls avec ceux
d'hypersthne, de telle sorte que la face g1 de celui-ci est associe
la face h1 du pyroxne. Celle mcle a dj t signale par M. Michel Lvy
dans une no-rite (1) de la Serrania de Honda, en Andalousie. Ces
inclu-sions de pyroxne sont elles-mmes cribles de petites
in-clusions, parfois si nombreuses que le pyroxne en est trouble.
Il semble que la substance qui les constitue soit la mme que celle
qu'on observe, mais en quantit bien plus faible, dans
l'hypersthne.
A ct de ces grands cristaux d'hypersthne se rencon-trent, mais
en petit nombre, de grands cristaux de diallage. Ils sont galement
cribls d'inclusions qui les rendent ter-nes; mais leur trs forte
birfringence, leurs clivages carac-tristiques ne laissent aucun
doute sur l'espce minrale laquelle il faut les rapporter. Ces
cristaux sont parfois mcls entre eux suivant les faces h1.
Ainsi que le fait remarquer M. Pisani, les filonnets blancs
rapports au labrador prsentent une lgre coloration bleue, surtout
dans le voisinage de l'hypersthne.
L'tude microscopique de la roche montre que ces filon-nets ne
sont pas constitus uniquement par du labrador, mais par un
assemblage de plusieurs minraux de faibles dimensions, affectant la
structure granulitique. Ils ont tous des contours arrondis et ne
prsentent plus de formes cris-tallines. Les plus petits sont trs
birfringents et, en l'absence de toute indication
cristallographique, il a fallu chercher les dterminer en s'appuyant
uniquement sur ce carac-tre. M. Michel Lvy a bien voulu les tudier
l'aide du comparateur, et il leur a trouv un indice de birfringence
gal 0,027, nombre qui se rapproche de l'indice du
(1) G. R. Ac. des Sc. Sance du 22 mars 1886.
-
diopside. Les autres cristaux granulitiques de plus grandes
dimensions sont trs peu birfringents et doivent tre rappor-ts au
quartz et surtout au labrador. Les grains de feldspath reprsentent
pas de formes cristallines mieux dfinies que eelles du pyroxne ; on
les reconnat leur faible bir-fringence et, surtout, ce que
quelques-uns d'entre eux pr-sentent les mcles multiples et les
angles d'extinction carac-tristiques du labrador. Les grands
cristaux de ce feldspath sont trs rares et semblent tre de
formation secondaire : on voit, en effet, de fines aiguilles
d'actinote, toujours rares d'ailleurs, prises dans des plages assez
grandes de labrador; tantt elles sont isoles, tantt elles sont
groupes et forment des houppes ; elles apparaissent toujours dans
le voisinage des cristaux de pyroxne. Ce fait indique que la
formation des cristaux de labrador a t postrieure celle des grains
de pyroxne, puisque ceux-ci avaient dj pu se transformer, en
partie, en actinote.
L'tude microscopique a permis de reconnatre la struc-ture de
cette norite. Les grands cristaux d'hypersthne se sont enchevtrs
lors de leur formation, puis ils ont t bri-ss et les interstices
entre leurs fragments ont t remplis par des minraux prsentant la
structure granulitique dont j'ai parl plus haut. Ceux-ci forment de
grandes tranes continues au milieu de plusieurs plages d'hypersthne
jux-taposes. Non seulement ces cristaux d'hypersthne ont t briss,
mais ils ont encore subi un mouvement de torsion. En effet, quand
on suit une de ces cassures, les deux lvres sont d'abord assez
cartes l'une de l'autre pour que les minraux structure granulitique
aient pu s'y injecter; puis elles se rapprochent de plus en plus,
la cassure ne parat plus que comme un trait; puis elle disparat, et
alors, dans son prolongement, il y a des jeux de lumire qui
indiquent que les fibres d'hypersthne ont encore subi, dans celte
par-tie de la plage, un lger mouvement de torsion. Cette torsion
est rendue trs sensible lorsque la cassure a affect une plage
renfermant une inclusion de diallage : les deux parties de
-
cette inclusion sont orientes de faon diffrente, ainsi que le
prouve la diffrence constate dans leurs extinctions.
Parmi les cristaux structure grenue, ceux d'une mme espce se
runissent de prfrence entre eux et forment des groupements trs
nets. De plus, les petits cristaux de py-roxne s'agglomrent le plus
souvent autour des grands cris-taux d'hypersthne. Ce fait montre
l'ordre de cristallisa-tion des minraux : le pyroxne a cristallis
aprs l'hy-persthne et avant le labrador, et il est venu se grouper
autour des cristaux dj forms.
La structure de cette norite ne laisse aucun doute sur l'ordre
dans lequel se sont produits les phnomnes par suite desquels cette
roche s'est forme : les grands cristaux d'hy-persthne associs
quelques grands cristaux de diallage constituent le fond de la
roche; la suite de mouvements mcaniques, ils ont t casss. C'est
alors que les lments du pyroxne et du labrador ont t injects dans
la masse d'hypersthne et qu'ils ont d y cristalliser rapidement
l'tat grenu, d'abord le pyroxne, puis le labrador.
Les nombreux types de gabbros que le professeur Rosen-busch a
dcrits dans son Trait de ptrographie se diffren-cient de la norite
de Pentzac par la prsence de min-raux accessoires; mais le mode de
gisement de la plupart d'entre eux est encore le mme. Le savant
ptrographe cite, comme un fait gnralement reconnu, que tout autour
des gabbros se rencontrent des amphibolites, des schistes
amphiboliques, des schistes dioritiques et autres roches de la mme
famille. C'est encore le cas Pentzac.
Entre la norite et la serpentine se trouve intercale une zone de
cristaux fibreux qui entoure compltement la pre-mire de ces roches;
c'est une masse d'aiguilles trs fines d'amphibole hornblende et
d'anthophyllite. La composition minralogique et l'allure de cette
roche amphibole en font une amphibolite comparable toutes celles de
la rgion ; seul, l'tat de l'amphibole en trs petits dbris la
distingue des
-
autres roches similaires et indique qu'elle a subi des efforts
puissants. D'autre part, le contact de cette amphibolite avec la
norite est trs rgulier et tel qu'il pourrait tre entre deux roches
sdimentaires superposes.
Dans le pointement de norite, l'hypersthne semble tre cantonne
sur les bords, tandis que le pyroxne, le felds-path et le quartz
sont injects plutt dans la partie centrale. J'ai dit prcdemment que
les cristaux d'hypersthne taient fracturs comme s'ils avaient subi
un violent effort de plisse-ment. Une partie des lments de la
norite se comporte donc comme toutes les autres roches stratifies
de la srie des gneiss au milieu desquelles elle se trouve, tandis
que ses autres lments, tels que le pyroxne, le quartz et le
feldspath, ont un caractre ruptif bien marqu. C'est l un fait que
l'on a signal dj dans plusieurs roches an-ciennes de la famille des
gabbros, laquelle appartient la norite. Le professeur Becke (1),
notamment, a remarqu ces rapports entre certains gabbros et les
roches sdimentaires qui les entourent. Il y aurait pour lui
association d'une roche sdimentaire et d'une roche ruptive. Tel
est, selon moi, le cas pour la norite de Pentzac.
Beaucoup d'auteurs interprtent les faits d'une tout autre faon.
Pour les uns, les amphiboliles et les roches amphi-bole driveraient
par mtamorphisme des gabbros qu'elles entourent, tandis que, pour
d'autres, ce seraient les gabbros qui driveraient des roches
amphibole. Il y aurait l un effet de Dynamo-mtamorphisme. Le
passage de l'une l'autre roche, observ dans quelques cas,
confirmerait cette manire de penser, que les gabbros et les
amphiboliles sont intimement lis les uns aux autres. Mais le
gisement de Pentzac se trouve dans des conditions telles, au point
de vue stratigraphique, qu'il est difficile d'admettre de
pa-reilles relations.
Il me semble, de plus, que le mode de gisement de cette norite
vient encore l'appui de ma manire de
(1) In Rosenbusch. Op. cit. Bd. II, p. 158.
-
voir. Cette roche occupe (Fig. 39) la partie centrale d'un pli
anticlinal constitu par une amphibolite, paisse d'un mtre environ,
puis par une serpentine d'une puissance de 4 m-tres, enfin par une
amphibolite qui est recouverte direc-tement par le gneiss
granulitique.
Ce pli anticlinal se reconnat sur une vingtaine de kilo-mtres de
long; il est jalonn par un certain nombre d'affleurements de
serpentine, affleurements qui correspon-
-
dent autant de bombements locaux dont la partie sup-rieure,
constitue par l'amphibolile et le gneiss, a t enleve par rosion, ce
qui permet a la serpentine d'apparatre au jour. Le plan schmatique
prcdent (Fig. 40) indique la faon dont ces affleurements sont
distribus.
Quand ces bombements ont subi des rosions assez puis-santes pour
faire disparatre une partie de la serpentine, alors apparaissent
dans la partie centrale de l'anticlinal des roches riches en grands
cristaux de pyroxne, comme la norite et la pridotite que j'ai dj
signales au Nord d'Axvieu (V. p. 36). Pour moi, ce pyroxne associ
soit l'hy-persthne, soit au pridot, constituerait une roche
sdimen-taire au mme titre que l'amphibolite qui l'accompagne et
aurait subi les mmes phnomnes de pression. A Pentzac il y aurait eu
une injection locale de labrador et de pyroxne ayant donn lieu la
formation de la norite; c'est la raison pour laquelle je laisse
celle-ci parmi les roches rup-tives.
CHAPITRE II
ROCHES A STRUCTURE MICROLITHIQUE
PORPHYRITES
Les roches ruplives, deux temps de consolidation, aux-quelles on
a donn le nom de porphyrites, comprennent plusieurs types que l'on
peut grouper en deux sries : l'une andsitique, l'autre
labradorique. Je n'ai eu affaire qu'aux varits suivantes de la srie
andsitique :
Porphyrite andsitique micace. amphibole. pyroxne.
Dans la srie labradorique, existent des varits corres-pondantes,
mais je n'ai rencontr que la porphyrite labra-
ANN. SC. GOL. XXII, 1 9 . ART. N 1 .
-
dorique augitique se chargeant d'olivine et laquelle on donne le
nom de mlaphyre labradorique.
Porphyrite andsitique micace .
Cette roche est gnralement altre; elle prsente cepen-dant des
caractres suffisants pour qu'on puisse la recon-natre.
Les cristaux de premire consolidation appartiennent aux
feldspaths plagioclases ; ils sont altrs et transforms le plus
souvent en damourite. Le mica noir est en plages assez grandes,
mais il est trs altr et presque totalement transform en pennine.
Tous ces minraux du premier temps rappellent ceux que j'ai signals
en parlant des ker-santites.
Les microlithes du second temps appartiennent en grande majorit
l'oligoclase, mais on y rencontre aussi des micro-lithes d'orthose
et de mica noir.
Parmi les produits d'altration, il faut citer l'pidole, la
calcite, la chlorite pignisant les microlithes de mica noir.
Parfois la silice secondaire forme des sphrolithes de quartz
globulaire.
Je ne citerai ici que les gisements o j'ai pu dterminer avec
certitude la porphyrite micace; cependant, j'en ai ren-contr
beaucoup d'autres qui, trs probablement, ont appar-tenu cette
varit, mais dans lesquels la roche est trop altre pour qu'il soit
possible d'y reconnatre ses lments caractristiques.
Dans le Rouergue (l), j'en ai vu des filons dans les environs de
Viviez, prs Livinhac, puis dans le Sud du bassin houiller de
Decazeville, Carabols, prs d'Auzits. En ce dernier point, l'ruption
aurait eu lieu postrieurement au premier dpt de houille de ce
bassin, car la porphyrite n'entre pas parmi les lments constitutifs
des premires assises qui corres-
(1) M. Boisse comprenait toutes les porphyrites sous la
dnomination de porphyres euritiques.
-
pondent l'tage Cvenol (I). Ces gisements de Viviez et d'Auzits
font suite ceux qui se voient du ct de Figeac, sur la route de
Blagnac.
Prs de Cassagnes, les gneiss sont traverss par une por-phyrite
micace renfermant de grands cristaux dcomposs d'un bisilicate
transform, en partie, en chlorite. Le mica noir y forme des
microlithes, et l'orthose et l'oligoclase sont les feldspalhs du
second temps ; c'est pour cela que je rapproche cette roche des
porphyrites micaces. Le quartz secondaire est si abondant au milieu
du magma fonda-mental que l'on pourrait, sans l'abondance des
microlithes, en faire une roche granulitique.
Dans la Montagne Noire, au Nord de Lacaune, j'ai re-trouv des
roches trs altres qui me paraissent avoir t des porphyrites
micaces.
MM. de Rouville et Delage en ont signal la prsence dans les
environs de Gabian (2).
Porphyrite andsitique amphibole.
L'amphibole se prsente sous forme de cristaux allongs de faibles
dimensions, accusant une certaine tendance la structure
microlithique. Les cristaux mcls suivant la face h1 sont trs
abondants. Les microlithes d'orthose, en trs grand nombre dans les
chantillons que j'ai recueillis, sont larges et courts. Le sphne et
le leucoxne y sont trs abondants, comme c'est gnralement le cas
pour les roches amphibole. Certaines plaques sont riches en fer
oxydul. Dans tous les chantillons que j'ai tudis, il s'est dvelopp
du quartz secondaire de structure granulitique, passant par-fois la
structure globulaire.
Ce type amphibole est le mme que celui que M. de
(1) V. p. 203. Cette porphyrite d'Auzits a t dj siguale par M.
Fayol (Bull. Ind.Min., 2 srie, t. XV, p. 14, Note infrapaginale, 3e
et 4e livraisons, 1880) l'tat de galets dans le Houiller.
(2) Ptrographie de l'Hrault. Les porphyrites de Gabian. C. P.
Ac. d. S-, sance du 22 octobre 1888. Bull. Soc. gol., 3 srie, t.
XVII, p. 197.
-
Launay (1) a rencontr dans l'Allier et dont il a donn une
figure.
Cette varit se montre en filons de peu d'importance sur les deux
versants de la Montagne Noire. C'est surtout dans les environs de
Boissezon que j'en ai trouv les gisements les mieux conservs. Ils
traversent le Silurien infrieur et semblent tre en relation avec la
kersantite amphibolique que j'ai dj signale dans cette rgion.
Dans le Rouergue, la mme roche forme encore des filons qui
traversent le massif granitique de Villefranche.
Porphyrite andsitique pyroxne.
Dans cette porphyrite, le bisilicate ferrugineux est cons-titu
par du pyroxne.
J'ai rencontr un filon de cette roche au lieu dit Foui-Haut, prs
Livinhac, dans le Rouergue. Le pyroxne s'y trouve en dbris, le plus
souvent altrs et transforma en partie en chlorite. Il en est de mme
pour quelques rares lamelles de mica qui forment avec le pyroxne
les lments de premire consolidation. Les microlilhes d'oligoclase,
extrmement petits, constituent le fond de la roche. Ce sont
d'ailleurs ses seuls lments de seconde consolidation. Elle renferme
encore des dbris de quartz et de calcdoine pro-venant des grs
houillers qu'elle a traverss.
Cette porphyrite pyroxne du Four Haut se trouve dans le
voisinage des tufs mlaphyriques et du mlaphyre de la valle de la
Tapie. Cette dernire roche est trs pauvre en olivine, elle se
rapproche donc des porphyrites ; mais elle est trs riche en
microlilhes de labrador, tandis que la porphyrite est franchement
andsitique. De plus, la porphyrite pyroxne et le mlaphyre ont un
aspect trs diffrent : le mlaphyre ayant une cassure beaucoup plus
frache que celle de la porphyrite et paraissant une
(1) Note sur les porphyrites de l'Allier. Bull. Soc. qol., 3
srie, t. XVI, p. 102, fig. 8.
-
poche rcente, bien qu'il soit antrieur au Jurassique.
Cepen-dant, je crois qu'on peut admettre que ces deux roches ont
une mme origine, mais qu'elles correspondent deux ruptions
diffrentes.
La mme espce de porphyrite se retrouve dans la rgion de Gabian
et de Vailhan. Elle a t signale pour la pre-mire fois en 1833 par
Boue (1), qui avait dj reconnu que c&porphyre gi'is et verdtre
tait postrieur aux dpts houil-lers de Neffiez. Fournet (2), qui
partageait cette opinion, dsignait cette roche sous le nom de
porphyre quartzifre.
Dans la valle du Mas de Moulens, au Nord de Neffiez, on peut
reconnatre que les grs houillers sont injects par cette
porphyrite.
Dans la mme rgion, la ligne de chemin de fer de Fau-gres Gabian
traverse, prs de la grange du Pin, un massif de schistes siluriens
(Silurien moyen, partie suprieure) injects par cette porphyrite.
Toute la roche est kaolinise et forme un mlange d'argile et de
schistes en dbris.
Cette porphyrite pyroxne a t signale dans le Morvan depuis
longtemps par M. Michel Lvy, qui en a fait une tude trs approfondie
(3). M. de Launay (4) a reconnu la mme roche dans l'Allier. C'est,
d'ailleurs, un des types les plus frquents et les mieux connus du
groupe des porphyrites.
Dans les gisements o j'ai reconnu la prsence de cette porphyrite
pyroxne, j'ai rencontr galement une varit sans bisilicate, qui
n'est, en ralit, qu'un accident d la disparition de ce minral.
Les porphyrites sont trs abondantes dans tous les massifs
montagneux; mais toutes, quel que soit le type auquel on puisse les
rapporter, sont trs facilement altrables, et on
(1) Course de Pzenas aux mines de houille de Neffiez. Bull. Soc.
gol., 1" srie, t. III, p. 332.
(2) Bull. Soc. gol., 2e srie, t. VIII, p. 44. (3) Note sur les
porphyrites du Morvan. Bull. Soc. geol. de France, 3 srie,
1881, t. VII, p. 873. (4) Op. cit., p. 96.
-
ne les reconnat plus qu' des amas d'argile avec quelques
concrtions de calcite et de sels de fer hydrats remplaant les
bisilicates qui ont disparu.
Il est encore un fait que je crois bon de mentionner. Plu-sieurs
filons de porphyrite sont accompagns de filons de silice; mais
ceux-ci ne forment pas les pontes des premiers; ils ne sont pas
venus au jour par les interstices entre la roche ruptive et la
roche encaissante; il semble que ce soient des ruptions siliceuses
latrales aux ruptions porphyritiques et formant auroles autour
d'elles. Le fait est remarquable, surtout dans la rgion de Vailhan
et de Gabian. Ces rup-tions siliceuses rappellent d'une faon
frappante celles qui, en Saxe et dans les Vosges, se sont produites
l'poque permienne et ont accompagn les ruptions porphyritiques.
Jusqu'ici, malgr mes recherches, je n'ai pu y rencontrer aucun
indice de vgtal silicifi, comme c'est le cas dans les rgions que je
viens de citer.
Au point de vue de l'ge des ruptions, les gisements de
porphyrites que j'ai reconnus m'ont donn peu de renseigne-ments. Il
n'y a que le bassin d'Auzits, ainsi que je l'ai dj dit, qui m'ait
fourni quelques donnes cet gard. La por-phyrite micace s'y trouve
l'tat de galets la partie suprieure du systme le plus infrieur qui
correspond l'tage cvenol.
Dans le bassin de Neffiez, la porphyrite pyroxne tra-verse et
injecte les dpts houillers qui appartiennent l'-tage des Cvennes;
de plus, les assises infrieures de l'Au-tunien sont en contact par
faille avec la porphyrite et, dans la valle du ruisseau de
Roquessel, on peut reconnatre que les schistes et calcaires de ce
sous-tage ont subi de sa part des actions mtamorphiques des plus
nettes.
-
MLAPHYRE
La seule porphyrite microlithes de labrador que j'aie rencontre
est pridot; elle rentre donc dans le groupe des mlaphyres
labradoriques. Mais elle est, de plus, trs riche en enstatite, ce
qui en fait une roche assez rare.
Elle n'apparat que dans la partie septentrionale du bassin
houiller de Decazeville, prs du pont de Bourran, sur la route de
Flagnac, o elle a t signale par M. Boisse (1), qui avait remarqu
avec raison ses affinits avec les porphyrites de la rgion.
Voici les caractres de ce mlaphyre examin au micros-cope. Les
lments de premire consolidation sont les sui-vants :
Le fer oxydul, sans forme cristalline bien dfinie, est r-parti
peu prs galement dans toute la roche. Le pridot, en grains contours
arrondis, est dissmin dans le magma, ou bien forme des inclusions
dans les cristaux de pyroxne. Ceux-ci, appartenant en partie
l'enstatite, sont allongs gnralement suivant l'arte h1 g1 et les
faces h1 sont assez frquentes dans certaines prparations. Le mica
noir, fort rare d'ailleurs, qui semble faire partie des lments de
pre-mire consolidation, provient peut-tre des roches plus anciennes
que le mlaphyre a traverses. Le labrador forme de grands cristaux
contours mal conservs, appartenant galement ce premier temps.
Les lments de seconde consolidation sont constitus par des
microlithes d'oligoclase et surtout par des microlithes de
labrador; de petits cristaux d'enstatite appartiennent en-core ce
second temps.
Tous ces cristaux sont dissmins dans un verre brun. Comme
minraux secondaires, on peut signaler la ser-
(1) Esquisse gologique du dpartement de l'Aveyron, p. 247.
-
pentine, ainsi qu'une chlorile vert-meraude, provenanl toutes
deux de l'altration du pridot.
Cette roche est comparable celle que M. Michel Lvy a dcrite des
environs de Figeac(l); mais cette dernire est plus basique, car les
microlithes d'anorthile y sont abon-dants.
Par suite du grand nombre de microlithes de labrador, la roche
du pont de Bourran doit tre classe parmi les mla-phyres
labradoriques ; cependant, la prsence de micro-lithes d'oligoclase
permet de la rapprocher des por-phyres andsitiques pyroxne dont
j'ai dj parl et qui affleurent dans la mme rgion Lagarde, Viviez
el. Livinhac.
Au point de vue minralogique, ce mlaphyre peut tre compar un
basalte labradorique. D'ailleurs, dans plu-sieurs de ses filons, sa
cassure est aussi frache que celle d'une roche tertiaire ;
cependant il date de la priode palozoque. Pour le gisement de
Decazeville, les seuls renseignements que l'on ait, relativement
son ge, sont les suivants : le mlaphyre mtamorphise les grs
houillers qu'il traverse, et les tufs qui l'accompagnent
disparaissent dans la partie septentrionale du bassin, sous les
marnes de l'ocne suprieur. Mais le pointement du pont de Bourran
doit se relier ceux de Figeac, dont l'anciennet a t reconnue depuis
longtemps.
Ds 1807, Cordier (2) signalait dans les environs de celle
dernire ville, la Capelle-Marival, une lave basaltique , accompagne
de tufs, qui traversait les couches de pou-dingues houillers.
Trois ans plus lard, Berthier (3) citait encore cette roche
noire, sans se prononcer sur sa nature ; mais il signalait ce
(1) Sur un gisement franais de mlaphyres enstatite. C. R. Ac. d.
S., 1889, t. CVIII, p. 579. '
(2) Statistique du dpartement du Lot. Journal des Mines, t. XXI,
p. 470. (3) Analyse du zinc carbonate de Combecave et du calcaire
qui l'accompagne.
Journal des Mines, 1810, t. XXVII, p. 488 (note
infrapaginale).
-
fait que, si elle tait volcanique, cela indiquerait, que les
feux souterrains ont tourment le centre de la France une poque trs
recule qui voyait natre un terrain plus ancien que le calcaire
secondaire.
Ce mlaphyre ne fut l'objet d'tudes spciales qu'en 1818, poque
laquelle Gardien (1) y reconnut des nids de p-ridot granuliforme en
dcomposition . Ce fait, ajout celui que la roche forme des colonnes
prismatiques, suffit pour le dcider en faire une roche volcanique
antrieure au terrain houiller et au terrain calcaire qui environne
sa base , et qui n'est autre que le Jurassique.
A la mme poque, Berthier (2), revenant sur celte roche, la
dclare contemporaine du terrain houiller et de mme formation que
lui .
L'anciennet du mlaphyre a frapp tous les auteurs qui s'en sont
occups ; c'est que, du ct de Figeac, il affleure sous des calcaires
appartenant l'Infralias. On peut donc -considrer cette roche comme
ayant apparu entre le Houiller et le Jurassique. Il est probable
que l'ruption a eu lieu durant l'poque du Permien moyen, comme
c'est le cas dans les rgions o l'on a pu constater les relations
d'ge entre le mlaphyre et les terrains sdimentaires (3). J'ai dj
dit qu'il y avait peut-tre quelque relation entre son ruption et
les phnomnes auxquels le Rothliegende doit sa coloration.
M. Boisse admettait que ce mlaphyre tait de l'poque houillre
(4). Pour lui, l'ruption aurait commenc avant la fin du dpt
houiller, et l'on pourrait assimiler les conglo-mrats porphyriques
et mlaphyriques de Flagnac aux conglomrats qui marquent le passage
du terrain houiller
(i) Note sur un gisement analogue celui de la Roche Noire. Ann.
des Mines, 1re srie, t. III, p. 565.
(2) Note sur les roches de Figeac. Ann. des Mines, 1re srie, t.
III, p. 568. (3) En Saxe, le mlaphyre forme des nappes
interstratifies au milieu des
assises du Rothliegende. (Credner. Das Sachsische Granulit
Gebirge und seine Umgebung, 1884, p. 112.) Il en est de mme dans
les Vosges. (Vlain. Le Per-mien dans la rgion des Vosges. Bull.
Soc. gol., 3 srie, t. XIII, p. 536.)
(4) Op. cit., p . 252.
-
aux terrains permiens . L'erreur de M. Boisse provient de ce
que, sur la route de Flagnac, il n'a pas distingu les tufs
mlaphyriques des conglomrats houillers. Prs du pont de Bourran, on
voit succder ces derniers un autre con-glomrat constitu par des
blocs de roches feldspalhiques, telles que granulite et
microgranulite et par des dbris de mlaphyre. Tous ces blocs sont
dissmins dans un tuf de couleur rouge, dont on peut reconnatre
facilement l'origine au microscope. En examinant avec soin le
contact des deux conglomrats, on constate qu'il y a eu ravinement
des schistes et des grs houillers, puis dpt du tuf. Ce dernier, au
pont de Bourran, est travers par des filons de mla-phyre.
Dans la valle de la Tapie et sur la rive droite du Lot, au Nord
de Livinhac, le mlaphyre injecte les grs houillers (1). En quelques
points, il y a contact de la roche ruptive et de la houille ;
celle-ci a subi un commencement de dis-tillation.
Les tufs qui accompagnent le plus souvent les filons de mlaphyre
sont rduits l'tat de matire argileuse, prove-
(1) Dufrnoy en a donn une figure. Explication de la Carte
gologique, t. I, p. 616, fig. 34.
-
venant de l'altration des feldspaths en microlithes ou en grands
cristaux. Ce sont surtout ces derniers qui ont rsist ; cependant,
ils sont en partie altrs et remplis de damourite. Les microlithes
ont disparu pour la plupart. Il y a quelques rares cristaux de
pyroxne, en juger par les parties encore intactes; mais ils sont le
plus souvent totalement dcomposs. Une chlorite de couleur vert-bleu
fonc est dissmine en grande abondance dans toute la roche, qui en
prend une coloration verte trs belle. L'olivine ne se recon-nat
plus dans ce magma ; il est probable qu'elle a contri-bu donner la
chlorite. Le fer oxydul y est encore trs abondant, mais il a d se
transformer en limonite qui a color parfois la pte en rouge. Il
faut encore ajouter ces diffrents produits secondaires les zolithes
qui sont trs abondantes. Jusqu' prsent, celles que j'ai recueillies
n'ap-partenaient qu' une espce : l'apophyllite. Dans ces tufs, se
sont dveloppes en beaucoup de points des concrtions calcaires
provenant soit d'infiltrations, soit de l'altration de leurs lments
constitutifs. Telle est, d'une manire gn-rale, la composition trs
uniforme de ces tufs qui, cepen-dant, semblent tre trs varis. Ces
diffrences apparentes rsultent surtout de leur coloration qui dpend
du degr d'oxydation des lments ferrugineux.
Les gisements de tufs sont beaucoup plus nombreux que ceux de
mlaphyre. Sur la rive droite du Lot, ils affleurent sous le village
de Livinhac, et la route qui monte Saint-Santin en coupe plusieurs
massifs qui disparaissent sous les marnes de l'ocne suprieur. Le
principal constitue le rocher de Gerles. Dans ce dernier gisement,
les tufs pr-sentent une belle coloration verte, due la chlorite
qu'ils contiennent, et on y voit des zolithes discernables l'il nu.
L encore, le mlaphyre traverse les tufs.
Ceux-ci se retrouvent dans les valles de Decazeville et de
Combes. Ils jalonnent la faille limitative occidentale du bassin,
ce qui semblerait indiquer qu' l'poque de leur ruption une valle
correspondait dj cette faille.
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J'en ai retrouv encore d'autres gisements isols dans la valle de
Rulhe, au Sud-Ouest de Bramarigues, l'Est et au Nord-Est de Lugan.
Ils sont traverss par les nouvelles routes qui vont de Rulhe Aubin
et Lugan.
Sur sa carte de l'Aveyron, M. Boisse indique encore des tufs
dans les environs d'Auzits : ce sont les conglomrais riches en
galets de porphyrite, dont j 'ai signal dj la prsence dans cette
rgion.
Je n'ai pas rencontr de mlaphyre dans la Montagne Noire.
Cependant, M. Viguier (1) en a cit des filons clans les Corbires.
tant donnes les analogies qui existent entre ces deux rgions, il
est possible qu'on en trouve un jour dans le premier de ces
massifs.
BASALTE LABRADORIQUE
Bien que l'tude de la priode tertiaire sorte de mon sujet,
cependant j'ai cru intressant de rechercher s'il y avait quelque
rapport entre la composition des roches microli-thiques de cette
poque et celle des roches anciennes de mme structure.
Ces roches tertiaires peuvent se rapporter deux types : le
basalte labradorique et la limburgite ; ce sont l les deux termes
extrmes d'une mme srie qui m'a paru prsenter tous les passages.
Les minraux du premier temps de consolidation sont, le fer
oxydul, l'augite en cristaux plus ou moins grands, le plus souvent
contours mal conservs, et l'olivine en petits grains, gnralement
arrondis.
Les lments de seconde consolidation sont des micro-lithes de
labrador et de pyroxne.
Les diffrentes prparations que j'ai examines m'ont pr-Ci) tudes
gologiques sur le dpartement de l'Aude (Bassin de l'Aude et
Cor-
bires), p. 274.
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sent quelques variations dans les dimensions des cristaux de
pyroxne du premier temps, dans la proportion des micro-lithes de ce
dernier minral, enfin dans l'abondance des cristaux de pridot. Ces
derniers sont gnralement de trs faibles dimensions et n'ont pas
conserv de formes cristallines bien nettes. On ne les reconnat gure
qu' l'aspect rugueux de leur surface et leur birfringence trs
accuse.
Les basalles labradoriques francs forment un puissant massif
dans les environs de Roquelaure, dans l'Aveyron, en dehors de la
rgion que j'ai explore; enfin, le pointement d'Azinires, l'Ouest de
Milhau, est constitu par celte varit de basalte.
Si l'on suppose que dans la roche que je viens d'tudier, et qui
ne renferme dj aucun grand cristal de feldspath, les microlithes
d'augite deviennent plus abondants que les micro-lithes de
labrador, si enfin ces derniers viennent dispa-ratre compltement,
alors on arrive graduellement au type dsign sous le nom de
limburgite. Ces passages se voient trs bien dans certaines coules
de la plaine du Salagou, au Sud de Lodve. Prs de Salase, par
exemple, se dresse un piton isol correspondant une ancienne chemine
volca-nique; dans la roche qui le constitue, les microlithes de
labrador sont dissmins dans un magma o les microlithes d'augite
sont les plus abondants. Les premiers se groupent entre eux, mais
en petit nombre, et forment pour ainsi dire de petits lots
microscopiques de basalte labradorique au milieu de la
limburgite.
LIMBURGITE
Les chantillons de limburgite que j'ai examins sont ainsi
constitus : les cristaux du premier temps de conso-lidation sont le
fer oxydul, le pyroxne et le pridot eu grands cristaux, le plus
souvent briss, frquemment altrs et passant la serpentine. Les
lments du second temps
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sont des microlithes d'augite. Mais par places, il y a eu
oura-litisation de ce pyroxne, et alors il semble que l'on ail
affaire une roche microlithes d'amphibole. Ceux-ci se reconnaissent
leur polychrosme et leur birfringence qui est plus grande que celle
du pyroxne.
La rgion de Lodve et celle du Salagou m'ont paru avoir t le sige
de nombreuses ruptions de limburgite. Je n'ai pas tudi spcialement
chaque centre d'ruption, mais les chantillons de roches que j'ai
rapports du ravin des Yeuses, l'Est de Lodve, du pic de Throndel,
de celui qui est situ au Sud de la Blacquire et l'Est du
Pigeonnier, des Bories, l'Est de la route de Lodve Clermont, du
massif ruptif situ au Nord de Lieuran-Cabrires, eh:.. appartiennent
tous au type de la limburgite.
Il semble donc que les roches tertiaires de la partie orien-tale
de la Montagne Noire correspondent un type plus basique que celles
du Rouergue, mais elles sont extrme-ment voisines l'une de
l'autre.
Si les conditions stratigraphiques pouvaient donner une notion
de l'poque de leur ruption, peut-tre y aurait-il lieu de distinguer
les basaltes et les limburgites sur la carie; mais dans le
Rouergue, comme dans le Languedoc, il m'a t impossible d'avoir
aucune donne prcise ce sujet et je les ai reprsents sous la mme
couleur.
Toutes ces ruptions tertiaires ont t accompagnes de projections,
telles que bombes et scories, que l'on retrouve accompagnant les
coules. Dans la plaine du Salagou, par suite des rosions qui ont
fait disparatre une partie des plateaux que recouvraient les
limburgites, on peut voir un certain nombre de chemines, dont
plusieurs offrent des exemples remarquables de structure
prismatique.
Ainsi que je l'ai dj dit (1), l'injection de la limburgite en
filons minces ne semble avoir produit aucune disloca-tion des
couches. En parlant des marnes rouges du Permien
(1) Notes sur les roches ruptives de la Montagne Noire. Bull.
Soc. gol., 3e srie, t. XVII, p. 54.
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moyen, j'ai signal l'existence de petits lits de calcite
blan-che au milieu de ces dernires; les filons coupent ces lils
sans produire aucune dnivellation ni d'un ct ni d'un autre, ainsi
que le montre la figure suivante, releve au Nord de Salase :
1. Marnes rouges. 2. Lits de calcite. 3. Filon de
limburgite.
Le mlaphyre labradorique de la rgion de Decazeville est trs
probablement le dernier terme de la srie porphy-ritique qui soit
venu au jour dans la rgion tudie. Entre son ruption et celle du
basalte labradorique, il n'y a eu aucune manifestation ruptive
connue. Les deux roches diffrent peu entre elles et elles peuvent
tre considres comme se faisant suite l'une l'autre. Au point de vue
minralogique, il ne parat donc pas qu'il y ait eu d'inler-ruption
dans la srie ruptive du Rouergue. Dans la Mon-tagne Noire, si le
filon de porphyrite labradorique signal prs de Gabian par MM. de
Rouville et Delage (1) n'appartient pas une roche tertiaire, il y
aurait donc galement conti-nuit, au point de vue minralogique, dans
la srie ruptive ; mais, dans cette dernire rgion, il y aurait
encore tendance, comme c'est dj le cas pour les porphyrites, la
forma-tion d'un type plus basique.
(1) Ptrographie de l'Hrault. Les porphyrites de Gabian. C. R.
Ac. des Sc, t. CVII, p. 665, sance du 22 octobre 1888.
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QUATRIME PARTIE
STRATIGRAPHIE GNRALE Aprs avoir expos dans les chapitres
prcdents quelles
sont les assises sdimentaires, ainsi que les roches ruptives du
Rouergue et de la Montagne Noire, il me reste indi-quer de quelle
manire ces dpts et ces roches sont rpartis, pour lcher d'en tirer
quelques conclusions rela-tivement au mode de formation de la rgion
tudie.
En jetant les yeux sur la Carte gologique, on reconnat que les
gneiss granulitiques occupent deux vastes rgions, dont