PHILOSOPHIE DESCRIPTIFS DES ENSEIGNEMENTS L1 S1 2019-2020 (Version 11 juillet 2019) PHILOSOPHIE GENERALE (L1-S1) L1 S1 Groupe 1 Lundi 8h-10h YU-JUNG SUN L’Être et le devenir Les questions de l’Être et du devenir ont été posées sans arrêt ni rupture depuis la naissance de la philosophie. Certains philosophes, comme Hegel et Heidegger, interprètent même l’histoire de la philosophie via les différentes interrogations qui ont pu surgir autour de la question de l’Être vis-à-vis de son rapport au devenir, et les différentes réponses qui ont pu être apportées. Aujourd’hui, le devenir est souvent présenté en opposition avec l’Être. Cependant, le rapport entre les deux notions est en réalité plus complexe, et il change au fils du temps selon les questionnements des philosophes. Ce cours vise à articuler trois types de relation entre l’Être et le devenir dans l’histoire de la philosophie : identité/contradiction (Héraclite, Parménide) ; opposition (Platon, Aristote) et enfin une relation dialectique (Hegel, Nietzsche, Heidegger). A travers différentes articulations de la question de l’Être et du devenir chez différents auteurs, nous pourrons mieux en comprendre l’importance, en métaphysique. Bibliographie : Parménide, Barbara Cassin (tr.), Sur la nature ou sur l'étant - La langue de l’être ? Seuil, 1998 Platon, Parmnide, trad. Luc Brisson, Flammarion, 2011. Platon, Sophiste, trad. Nestor-Luis Cordero, Paris, Flammarion, 1993. Aristote, Mtaphysique, trad. Marie-Paule. Duminil et Annick. Jaulin F lammarion, 2008. Héraclite, Fragments, trad. Jean-François Pradeau, Flammarion, GF, coll. « Poche / essai », 2002 Karl Löwith, Nietzsche : philosophie de l’ternel retour du même, Paris, Calmann-Lévy, 1991. Friedrich Nietzsche, Le Gai savoir, Œuvres complètes, tome V, trad. Pierre Klossowski, Paris, Gallimard/Colli-Montinari. Martin Heidegger, Nietzsche I, trad. Pierre Klossowski, Paris, Gallimard, 1984
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PHILOSOPHIE
DESCRIPTIFS DES ENSEIGNEMENTS
L1 S1
2019-2020
(Version 11 juillet 2019)
PHILOSOPHIE GENERALE (L1-S1)
L1 S1 Groupe 1
Lundi 8h-10h
YU-JUNG SUN
L’Être et le devenir
Les questions de l’Être et du devenir ont été posées sans arrêt ni rupture depuis la naissance
de la philosophie. Certains philosophes, comme Hegel et Heidegger, interprètent même
l’histoire de la philosophie via les différentes interrogations qui ont pu surgir autour de la
question de l’Être vis-à-vis de son rapport au devenir, et les différentes réponses qui ont pu
être apportées. Aujourd’hui, le devenir est souvent présenté en opposition avec l’Être.
Cependant, le rapport entre les deux notions est en réalité plus complexe, et il change au fils
du temps selon les questionnements des philosophes. Ce cours vise à articuler trois types de
relation entre l’Être et le devenir dans l’histoire de la philosophie : identité/contradiction
(Héraclite, Parménide) ; opposition (Platon, Aristote) et enfin une relation dialectique (Hegel,
Nietzsche, Heidegger). A travers différentes articulations de la question de l’Être et du
devenir chez différents auteurs, nous pourrons mieux en comprendre l’importance, en
métaphysique.
Bibliographie :
Parménide, Barbara Cassin (tr.), Sur la nature ou sur l'étant - La langue de l’être ? Seuil,
Girard, René, Mensonge romanesque et vérité romantique, Paris, Grasset, 1961.
Castoriadis, Cornelius, L’institution imaginaire de la societe, Paris, Seuil, 1975.
Dufourcq, Annabelle, Merleau-Ponty : une ontologie de l’imaginaire, New-York, Springer,
2012.
L1 S1 Groupe 5
Mercredi 17h-19h
RENAUD BARBARAS
Le corps
Bibliographie succincte :
Aristote De l’âme (G.F.)
Descartes Méditations métaphysiques (G.F.)
Maine de Biran Mémoire sur la décomposition de la pensée (Vrin)
Goldstein La structure de l’organisme (Gallimard TEL)
Merleau-Ponty Phénoménologie de la perception (Gallimard TEL)
Le visible et l’invisible (Gallimard TEL)
Jonas Le phénomène de la vie (De Boeck)
.
L1 S1 Groupe 6
Jeudi 11h-13h
JIAN QIAN
LE TEMPS
Ce cours propose une introduction à la philosophie du temps en examinant les différentes
facettes de cette notion : dans son rapport avec le mouvement (Aristote), en tant que corrélatif
de l’éternité (saint Augustin), comme forme a priori de la sensibilité (Kant), et comme
intuition (Bergson). Cet examen, qui se veut à la fois historique et critique, permettra,
d’abord, de mettre en valeur l’exigence d’intelligibilité propre à la philosophie lorsqu’elle a
pour sujet une des réalités, ou bien une des notions, les plus élémentaires de l’existence ou du
langage de l’homme, ensuite, de saisir les enjeux qui s’attachent à cette notion et de la
comprendre dans son rapport avec d’autres concepts philosophiques, et, enfin, de prendre
conscience de la diversité des points de vue qui peut exister en fonction de la préoccupation
de l’auteur et du contexte historique.
Bibliographie :
Aristote. Physique. Paris, GF Flammarion, 2002.
Saint Augustin. Les confessions. Paris, GF Flammarion, 1964.
Kant. Critique de la raison pure. Paris, PUF, 2014.
Bergson. Matière et mémoire. Paris, PUF, 2012.
.
L1 S1 Groupe 7
Jeudi 18h-20h
ISABELLE RAVIOLO
L’expérience de l’autre. Identité et différence
Quel est celui que j’appelle l’« autre » ? Qui désigne-t-il ? L’ambiguïté de cette notion
interroge le philosophe qui se heurte à la multiplicité de ses acceptions. Car, d’une part,
l’autre peut désigner cet individu différent de moi (l’autre homme, l’animal, le végétal, ou
même le cyborg) – différence qui m’en éloigne, le rend « étranger », radicalement « autre »
(transcendance de l’Infini divin), extérieur ou « hors de » moi. D’autre part, dans l’expérience
de l’autre, je fais aussi l’épreuve d’une proximité à moi-même (l’autre comme prochain),
d’une intimité de corps et d’âme, d’une immanence au point de pouvoir dire que je suis cet
« autre », que mon identité se constitue en cette altérité. Dès lors, en quoi l’expérience de
cette altérité va-t-elle modifier la perception que je peux avoir de mon identité, et par suite
bouleverser ma propre existence ? Qu’est-ce qui, dans cette expérience de l’autre, abolit le
figurable, ouvre le dialogue philosophique sur ce qui se refuse à la représentation.
Bibliographie indicative:
Homère, L’Odyssee
Platon, Le Phèdre
Montaigne, Essais III, 13
René Descartes, Correspondance à la princesse Elisabeth
John Locke, Essai philosophique concernant l’entendement humain
Friedrich Nietzsche, Crépuscule des idoles
Emmanuel Levinas, Totalité et infini
Paul Ricoeur, Soi-même comme un autre
Simone Weil, L’enracinement
Jean-Luc Nancy, L’intrus
Jean-Louis Chrétien, Fragilité
Barbara Cassin, La nostalgie. Quand donc est-on chez soi ?
L1 S1 Groupe 8
Vendredi 10h-12h
DEBORAH MIGLIETTA
La représentation
Qu’est-ce qu’une représentation ? Se poser cette question signifie s’interroger sur le rapport
entre la pensée et le monde, sur l’activité et la passivité du sujet. Est-il possible de saisir une
donnée dans sa pureté inaltérée ? Quel est l’apport de la subjectivité ?
Notre cours se propose d’éclairer les différentes explications philosophiques et les enjeux de
cette notion selon une méthode à la fois transversale et historique. Si Platon, dans République,
soutient que la représentation (eikasìa) est une image semblable à la chose réelle, pour
Aristote, la représentation (phantasia) est quelque chose d’intermédiaire entre la sensation et
le concept. Dans la philosophie médiévale, en particulier avec Thomas d’Aquin, la
représentation, au-delà du fait de donner une image sensible de la chose réelle, est telle
qu’elle rend même présentes dans la conscience, par une action volontaire de l’esprit, les
choses absentes. Si les représentations sont assimilables aux idées, comme Descartes le
conçoit, existe-t-il une correspondance entre la représentation (subjective et interne) et la
réalité externe ? Chez Kant, l’homme connaît par le biais de représentations dans lesquelles il
est passif (il accueille les données du sensible) et actif (il réélabore par l’intellect). Or, s’il en
est ainsi, comment être certain de la correspondance entre ce matériel et mon élaboration ? Et
si la réalité se montre plutôt différemment de ce qu’elle est réellement, comme le dit
Schopenhauer ? Ou bien, l’objet réel devient-il inexistant, comme le pense Sartre ?
Nous travaillerons ensemble sur une dizaine d’ouvrages dont des extraits en langue française
seront distribués pendant le cours.
Bibliographie indicative
Platon, République, VI, 509d-511e.
Aristote, De l’âme, 428b, 432a.
Thomas d’Aquin, De la vérité (passages choisis)
René Descartes, Méditations, III ; Discours sur la méthode (passages choisis)
David Hume, Traité I, paragraphe 4.
Gottfried Wilhelm Leibniz, Monadologie, paragraphes 60-62.
Emmanuel Kant, Critique de la raison pure, (Ie partie, passages choisis)
Arthur Schopenhauer, Le monde comme volonté et comme représentation, (livres I et II,
passages choisis)
Edmund Husserl, Idées directrices pour une phénoménologie (passages choisis)
Jean-Paul Sartre, L’imaginaire (passages choisis)
L1 S1 Groupe 9
Vendredi 12h-14h Salle B1307
MARION GOUGET
L’âme et du corps
Le problème du rapport entre l’âme et le corps, tous deux d’essence différente et pourtant
en interaction et même unis dans cet être qu’est l’homme, est un problème central dans la
détermination non seulement de l’essence de l’homme mais également du type de rapport
qu’il entretient aux choses extérieures. Que le corps soit considéré comme le tombeau de
l’âme, comme la source de la déficience et des maux de l’homme, comme ce qui empêche
l’âme d’atteindre la connaissance de la vérité, ou que l’âme et le corps soient considérés
comme deux aspects complémentaires participant ensemble à la spécificité de l’existence
humaine et de son rapport au monde, cette question est au centre de toute théorie
philosophique s’interrogeant sur l’essence de l’homme. Il s’agira précisément dans ce cours
d’étudier ces concepts de corps et d’âme ainsi que leurs rapports afin d’envisager les
problèmes qu’ils posent et le rôle qu’ils jouent dans la détermination de l’essence de
l’homme, de son rapport au monde extérieur et de son action.
Bibliographie: - Platon, Phédon, éd. M. Dixsaut, GF. - Platon, Cratyle, éd. C. Dalimier, GF. - Platon, Timée, éd. L. Brisson, GF. - Aristote, De l’âme, éd. Tricot , Vrin. - Aristote, Métaphysique, Livres éd. Tricot, Vrin. - Descartes, Méditations métaphysiques, méditations I, II, VI, éd. Beyssade, GF. - Descartes, Principes de la philosophie, parties I et VI, éd. Alquié, T. III, Classiques
Garnier. - Leibniz, Discours de métaphysique, éd. Fichant, Folio essais. - Bergson, Essai sur les données immédiates de la conscience, éd. F. Worms, PUF
Quadrige. - Bergson, Matière et mémoire, éd. F. Worms et C. Riquier, PUF Quadrige. - Merleau-Ponty, Phénoménologie de la perception, éd. Tel Gallimard.
Groupe 10
Jeudi 8h-10h
STEPHANE FLOCCARI
Le temps
Ce cours s’attache à construire une définition de la notion de temps, en faisant apparaître
les obstacles et les apories qui sont au principe de l’analyse de cette notion cardinale de la
philosophie. Prenant appui sur les grands textes de la tradition philosophique d’Aristote à
Lévinas, il entend mettre en évidence à la fois la pertinence et les difficultés liées à la triple
articulation d’une physique, d’une psychologie et d’une phénoménologie du temps.
Bibliographie fournie à la rentrée sous la forme d’une anthologie de travail.
PHILOSOPHIE GENERALE COMPLEMENTAIRE 1
Vendredi 8h-10h
ANNE TEXIER
Le désir et la volonté.
On s'accorde généralement à distinguer le désir de la volonté en plaçant le désir, défini
comme un attrait que l'on subit, sous le double signe de la passivité et de l'irrationalité,
tandis que la volonté se voit au contraire, en tant que faculté de s'autodéterminer, placée du
côté de l'activité, et dans un rapport étroit, quoique complexe, avec la raison.
Les choses sont cependant loin d'être aussi simples lorsqu'on y regarde de plus près. Les
deux notions sont parfois prises l'une pour l'autre, et l'idée d'un désir rationnel et actif, que
l'on trouve à l'âge classique au cœur de l'Ethique de Spinoza, n'est pas étrangère à la pensée
d'Aristote.
Sans s'interdire des excursions en philosophie contemporaine, le cours propose de
parcourir la période qui, de l'Antiquité à l'âge classique, voit l'émergence de la volonté conçue
comme faculté, et s’efforcera d'examiner la pertinence d'une opposition entre philosophies du
désir et philosophies de la volonté.
Premiers éléments de bibliographie :
Vernant « Ebauche de la volonté dans la tragédie grecque », in J.P Vernant et P. Vidal-
Naquet, Mythe et tragédie en Grèce ancienne.
Platon République IV, 435b - 442 d.
Aristote Ethique à Nicomaque III, 4, 5 ; De l'âme III, 9, 10 ; Du mouvement des animaux.
Epictète, Entretiens, II, 23, IV, 1 ; Manuel d'Epictète, I-VIII.
Thomas d'Aquin, Somme théologique, Ia. q. 80, 82 ; Ia IIae, q. 6-17, 30.
Descartes, Méditations métaphysiques IV ; Les Passions de l'âme, art 40-50, 153,161, 170.
Hobbes, Léviathan, VI ; De la liberté et de la nécessité.
Spinoza, Court traité, II, 16, 17 ; Ethique, II, 48, 49, III, 1-9.
Malebranche, De la Recherche de la vérité, I, 1 ; Traité de la nature et de la grâce, III, 1, 6, 7.
Maine de Biran, Mémoire sur la décomposition de la pensée, 2e p., ch II ; Essai sur les
fondements de la psychologie.
Ricoeur, Philosophie de la volonté.
HISTOIRE DE LA PHILOSOPHIE ANCIENNE ET MEDIEVALE
Licence 1 - S1 - Histoire de la philosophie antique
Groupe 1 Lundi 11h-13h
G. LAMBEY
Le Soleil ni le Bien ne se peuvent regarder fixement. Socrate reconnaît que le Bien est au-delà
de l’essence, c’est-à-dire de ce qu’on peut définir. Si on ne peut en parler, ne faut-il pas garder
le silence ? Ce n’est pas le parti qu’il prend. Son enquête sur la justice se poursuit dans la
comparaison des différents régimes politiques, la description de leur naissance et leur mort, et
leur liaison bizarre à des caractères individuels. Ces textes surprennent : en faire des
expressions d’une époque révolue, ou d’une fascination toute personnelle pour les régimes
autoritaires, permet de les neutraliser à peu de frais. Leur donner sens aujourd’hui, même
lorsqu’ils louent la monarchie et blâment la démocratie, se révèle aussi périlleux que
passionnant.
Bibliographie :
- Platon, La République, livres VI et suivants
- Wittgenstein, La Conference sur l’ethique
- Herodote, L’Enquête, Livre III
Groupe 2
Mardi 8h- 10h
AXEL FOUQUET
Le soin de l'âme chez Platon
Parmi les chefs d'accusation énoncés au procès de Socrate, figure le suivant : Socrate
est coupable : il cherche indiscrètement ce qui se passe sous la terre et dans le ciel (Apologie
de Socrate, 18b). Erreur (ou mauvaise foi) des accusateurs, car la sagesse (sophia) que
poursuit incessamment Socrate n'est pas la connaissance des choses qui nous sont extérieures,
mais c'est au contraire la sagesse « propre à l'homme » (Apologie de Socrate, 20d). C'est dans
l'Alcibiade que l'intérêt d'une telle connaissance est déterminé : pour pouvoir prendre soin
d'autrui – par la politique par exemple -, il faut d'abord pouvoir prendre soin de soi, et pour
pouvoir prendre soin de soi, encore faut-il savoir que c'est notre âme qui constitue ce que nous
sommes de plus propre. Dès lors, l'enjeu de la sagesse socratique est de prendre soin de notre
âme. Le soin de l'âme est à la fois au fondement de toute activité philosophique et son but
ultime, alors même que l'âme reste une réalité mystérieuse.
A travers les réflexions sur la recherche et l'apprentissage de la vérité, sur l'harmonie
de la justice ou encore sur l'élan du désir, nous verrons quelle est l'exigence d'une vie
philosophique par laquelle l'homme se soucie de ce qui lui est le plus propre, son âme. L'enjeu
est double, comme l'avers et le revers d'une pièce : comprendre que même les activités les
plus spéculatives et contemplatives de l'homme définissent son épaisseur existentielle, et,
réciproquement, que l'aspiration à une vie accomplie ne peut se réaliser que dans la lumière
de la vérité. Car telle est bien la pire maladie qui puisse atteindre l'âme : l'absence de la vérité.
BIBLIOGRAPHIE
Platon, Apologie de Socrate
Alicibiade
Phédon
République
Phèdre
En littérature secondaire, quelques ouvrages généraux qui peuvent servir de guides :
⁃ Luc Brisson et Francesco Fronterotta, Lire Platon, Puf, 2006ù
⁃ Monique Dixsault, Platon, le désir de comprendre, Vrin, 2003
⁃ Pierre Hadot, Qu'est-ce que la philosophie antique, Folio, 1995
Groupe 3
Mardi 12h-14h
SOPHIE LAABIDI-FERRIE
Le Gorgias de Platon
Analysant deux pratiques, la rhétorique conçue comme discours de persuasion, et la philosophie,
entendue comme un engagement de vie en faveur du Bien et du vrai, le Gorgias met en avant la
puissance du discours, lorsque celui-ci, déployé indépendamment de sa vocation à dire le vrai, devient
instrument de pouvoir. À partir de la lecture du Gorgias, nous aborderons la subtilité de la conception
platonicienne du discours (la dialectique, la place du mythe), les questions morales soulevées (le
rapport entre vertu et connaissance ; le plaisir et le bonheur) ainsi que les enjeux politiques évidents de
ce texte. Bibliographie
Platon, Le Gorgias. Suivi de L’eloge d’Helène de Gorgias, S. Marchand et P. Ponchon (trad.), Paris,
Les Belles lettres, 2016.
Groupe 4
Mercredi 11h-13h
ULYSSE CHAINTREUIL
Connaître, savoir, philosopher : une lecture suivie des livres V à VII de la République de
Platon
Ce cours a pour ambition de produire une lecture suivie des livres V à VII, qui
constituent les livres centraux de la République, le grand ouvrage de Platon. La République se
présente comme une interrogation sur le juste, et est une vaste description d'une cité idéale,
délibérément présentée comme utopique par Platon. Les « livres centraux », qui s'interrogent
sur les conditions de réalisation de cette justice, exposent toute une conception du savoir et de
l'idéal de vie philosophique nécessaire à la réalisation de l'utopie platonicienne. Y est décrit ce
qu'est une connaissance et quel est son rapport avec la pratique de la philosophie. Ce texte,
dont la postérité est immense dans l'histoire de la philosophie, nous permettra de poser la
question : qu'est-ce qu'un philosophe ? ou plutôt à quelles conditions y a-t-il philosophie ? En
proposant aux étudiants et aux étudiantes de première année de se confronter à ce texte
parfois difficile, nous avons pour ambition de leur offrir une introduction à la fois à la
philosophie antique, et spécifiquement à la pensée de Platon, mais aussi et surtout une
occasion de réfléchir sur la pratique de la philosophie qui est – ou plutôt sera – la leur dans les
années à venir.
.
Bibliographie La priorité, pour les étudiantes et les étudiants sera de lire les livres V à VII de la
République, ce qui constitue le minimum de lecture durant le semestre. En cours, je
m'appuierai sur la traduction de Georges Leroux (Platon, La République, traduction
introduction et notes par Georges Leroux, Paris, G.F., 2004) dont la richesse de l'introduction
et des notes est très précieuse. On pourra la compléter utilement avec la traduction de Pierre
Pachet, Platon, La République, traduction de Pierre Pachet, Paris, Folio, 1993, qui possèdent
moins de notes et d'appareil critique, mais est parfois plus précise. D'autres œuvres de Platon
seront également mobilisées au fils du cours, que les étudiants et étudiantes pourront travailler
pour approfondir leur culture. On citera pour le moment le reste de la République, qui sera
évidemment mobilisé pour donner le contexte de notre cours, le Ménon (On recommandera
l'édition Platon, Ménon, traduction et présentation par Monique Canto-Sperber, Paris, G.F.,
1991), l'Euthyphron (Platon, Lachès et Euthyphron, introduction et traduction de Louis-André
Dorion, Paris, G.F., 1997) et le Phédon (Platon, Phédon, introduction et traduction de
Monique Dixsaut, Paris, 1991).
Pour ce qui concerne la bibliographie secondaire, je liste ici quelques ouvrages de
synthèse qui peuvent servir d’appui ou d'introduction aux étudiants et aux étudiantes dans la
lecture de Platon. Mais la lecture des ouvrages de synthèse, quelque soit leur qualité, ne
saurait se substituer à la pratique assidue des textes platoniciens, qui doit être la priorité
des étudiants et étudiantes.
→ Dixsaut, M., Platon, le désir de comprendre, Paris, Vrin, 2012, qui présente une
synthèse limpide de l'ensemble de la pensée de Platon. Pour ce qui concerne notre cours, les
chapitres III, IV, VI et éventuellement VII sont les plus importants.
→ Robin, L., Platon, Paris, PUF, 1935 [réédité en 2009], qui est un peu vieilli, mais
qui reste assez fidèle au texte et qui est une introduction qui a fait date pour plusieurs
générations d'étudiants et d'étudiantes.
→ Desclos, M.-L., Structure des dialogues de Platon, Paris, Ellipse, 2000, qui est un
bon instrument de travail pour les jeunes platoniciens, puisqu'il présente un vaste résumé
analytique de l'ensemble de l’œuvre de Platon. Il permet donc de s'y retrouver dans des
dialogues à la structure parfois difficile à saisir.
→ Annas, J., Introduction à la République de Platon, traduit de l'anglais par Béatrice
Han, Paris, P.U.F., 1994 [2006], qui est le meilleur commentaire de la République à ce jour
destiné à des étudiants. Je l'indique car je m'appuierai en parti sur celui-ci pour bâtir mon
cours, même si les étudiants et les étudiantes peuvent largement se passer de le consulter.
Groupe 5
Jeudi 8h-10h
ANNE-CLAIRE JONCHERAY
Platon, Le Ménon : la question de la vertu
Nous allons étudié le dialogue le Ménon dans lequel Platon aborde la question de la vertu.
Nous proposerons une lecture et une analyse suivies de l'œuvre en suivant les trois étapes
essentielles du dialogue : la définition de la vertu, la théorie de la réminiscence,
l'enseignement de la vertu. Il s'agira de voir comment Platon, en opérant un détour par la
question générale de la connaissance, arrive à résoudre le problème de l'apprentissage de la
vertu. Ce questionnement sera l'occasion d'approfondir les fondements de l'éthique
platonicienne, tout en découvrant la théorie de la réminiscence.
Bibliographie indicative (une version plus complète sera donnée à la rentrée).