pédagogies numériques Basque Culinary Center 101 Paseo Juan Avelino Barriola, Saint. Sebastien, Espagne (00 34) 902 540 866 http://www.bculinary.com/es/home Jesus Garate 27 octobre 2012 – 28 février 2013 UNIVERSITE DES SCIENCES ET TECHNOLOGIES DE LILLE Master 2 ème année Sciences Humaines et Sociales mention Sciences et Métiers de l’Education et de la Formation spécialité Sciences de l’Education et de la Formation d’Adultes Option Ingénierie Pédagogique Multimédia Pédagogies numériques au Basque Culinary Center Tuteur universitaire : Pierre-André Caron Tuteur entreprise : Alex Beitia
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Basque Culinary Center 101 Paseo Juan Avelino Barriola, Saint. Sebastien, Espagne (00 34) 902 540 866
http://www.bculinary.com/es/home
Jesus Garate
27 octobre 2012 – 28 février 2013
UNIVERSITE DES SCIENCES ET TECHNOLOGIES DE LILLE
Master 2ème année Sciences Humaines et Sociales
mention Sciences et Métiers de l’Education et de la Formation
spécialité Sciences de l’Education et de la Formation d’Adultes
Option Ingénierie Pédagogique Multimédia
Pédagogies numériques au Basque Culinary Center
Tuteur universitaire : Pierre-André Caron
Tuteur entreprise : Alex Beitia
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…et les murs de la classe
s’écroulent tranquillement
et les vitres redeviennent sable
l’encre redevient eau
les pupitres redeviennent arbres
la craie redevient falaise
le porte-plume redevient oiseau…
Jacques Prévert
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Remerciements
Je voudrais tout d’abord remercier Joxe María Aizega, directeur du BCC,
Alex Beitia, mon tuteur en entreprise et responsable pédagogique, pour
m’avoir offert cette occasion de travailler avec eux au sein du BCC, et pour
leur accompagnement bienveillant pendant le stage.
Je remercie également mon tuteur universitaire, Pierre-André Caron, pour
son encadrement, et ses conseils, tout le long du stage et de la rédaction du
mémoire.
Je souhaite témoigner ma gratitude à tout le corps enseignant du Master 2
IPM pour cette magnifique opportunité que j’ai eue d’apprendre autant de
choses.
Mes remerciements aussi pour la « troupe » de mes collègues IPM, pour
le soutien, le travail, l’aide, et les bons moments passés. C’était un régal!
Finalement, mille mercis à Valérie pour sa patience et son aide en relisant
tous mes papiers.
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TABLE DE MATIERES
0. Résumé………………………………………………………… 4
1. Introduction……………………………………………………. 4
2. Demande de l’entreprise………………………………………. 5
3. Spécificité de la Corporation Mondragon et du BCC…………. 6
4. Problématique soulevée……………………………………….. 8
5. Exploration ingénierique..……………………………………... 9
6. Actions entreprises……………………………………………. 10
1. Usages du numérique…………………………………. 10
1. Observation des cours…………………….…... 11
2. Enquête professeurs & étudiants…………..….. 11
3. Conclusions & Propositions………………..…. 12
2. Vers une pédagogie numérique ?.................................... 13
3. Google Apps ou la pédagogie numérique…...………… 14
4. Création d’une formation en ligne…………...………... 16
1.Dispositif de la Formation…………….….……. 16
2. Scénario Pédagogique…………………………. 17
3. Vision d’ensemble…………………………….. 21
4. Commentaires…………………………………. 22
5. Explorations dans la Formation Online……….……….. 22
1. Scénario Pédagogique…………………………. 24
2. Storyboard (Contrôle des Coûts)……………… 24
3. Vision d’ensemble…………………………….. 26
6. Enseigner la cuisine : comment s’y prendre?.................. 27
7. Analyse Critique……………………………………………….. 30
1. Analyse Usage des Tic…………………………………. 31
2. Dispositif de Stockage…………………………………. 31
3. Formation en Haute Gastronomie……………………… 32
4. Création de 3 Unités Pilote…………………………….. 32
8. Conclusion………………………………………………..….… 34
9. Bibliographie…………………………………………………… 36
10. ANNEXE 1………….……………………………………...….. 38
11. ANNEXE 2………….…………………………………………. 41
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0. Résumé
Le BCC (bculinary.com), université des arts culinaires avec deux ans
d’existence, veut se mettre au pas de la révolution numérique. La cuisine in-
téresse tout le monde, et les vidéos de cuisine sur internet sont consultées par
des milliers d’internautes. L’objectif du BCC est d’offrir une formation di-
plômante aux quatre coins du monde, ouvrir leur savoir-faire dans l’ensei-
gnement à la formation à distance.
Pour atteindre cet objectif d’expansion l’école veut commencer avec une
petite formation online pour le Pôle Emploi d’Espagne, et à partir de là ex-
plorer toutes les possibilités de l’elearning.
Par ailleurs, les responsables académiques de l’établissement voudraient
aussi renouveler les pratiques pédagogiques des enseignants à l’aide des nou-
velles technologies, et penser à des dispositifs qui pourraient permettre une
meilleure collaboration et un partage entre les membres du staff.
Ces deux pistes (formation online & pédagogie du présentiel) marquent
les contours du stage que j’ai réalisé dans le cadre du Master 2 en Ingénierie
Pédagogique Multimédia au BCC.
1. Introduction
La Fondation Basque Culinary Center (le BCC) a été créée en 2009
grâce à la collaboration de certains restaurateurs renommés du Pays
basque, l’Université de Mondragon (mondragon.edu), et diverses institutions
publiques (mairie de Saint Sébastien, Gouvernement basque et espagnol entre
autres).
Le BCC a pour objectif de développer la formation, la recherche,
l'innovation et le transfert de connaissances et de technologie dans les
diverses aires des sciences gastronomiques. L'offre concernant la formation
comprend une Maîtrise (BAC + 4) en Gastronomie et Arts Culinaires
(Diplôme Universitaire Officiel), le Master « Innovation et Gestion de
Restaurants » ( MIGR), et le Master « Cuisine, Technique et Produit». De
plus, on offre une formation continue (cours adressés à tout type de
professionnels liés en quelque sorte à la gastronomie) et dans le cadre du
Bculinary Club, des cours pour les passionnés de gastronomie.
D'autre part, le Centre de Recherche et d'Innovation en Alimentation
et Gastronomie développe six lignes de recherche : l'éducation et les
habitudes alimentaires, la responsabilité sociale alimentaire, les tendances
alimentaires, l'innovation dans la gestion des entreprises du secteur, le
Ce qui fait du groupe un cas à part, pris comme modèle dans les écoles de
management partout dans le monde, c’est sa culture coopérative unie à son succès
économique. Dans les principes de base de cette culture coopérative, et qui guident encore aujourd’hui toutes les entreprises, nous pourrions souligner :
Organisation démocratique du travail
Participation à la gestion
Caractère instrumental et subordonné du Capital
Intercoopération de tous les agents
Rôle central de l’éducation et l’innovation
Les fondateurs du BCC ont cherché un partenariat avec les universités
publiques de la région et aussi avec la prestigieuse université privée jésuite de
Deusto, mais finalement l’accord a été conclu avec l’université de Mondragon,
et ce fait a contribué à augmenter encore le caractère déjà très particulier du centre :
l’empreinte du groupe Mondragon, et sa culture coopérative, peut
s’apercevoir dans une pratique professionnelle et académique assez
singulière. En effet, les enseignants travaillent de façon coopérative, ils
partagent les documents et matériaux de classe, et les matières peuvent
être interchangées selon les besoins du centre. Disons que chaque matière
appartient à plusieurs enseignants et que selon les circonstances tel ou tel
autre le professeur sera choisi, et celui-ci pourra se servir des documents
créés pour l’occasion par le département auquel appartient la matière.
ensuite, nous pouvons parler du BCC comme un cas presque unique, ce
n’est ni une école professionnelle, ni une école hôtelière ; dans le monde
il n’y a pas beaucoup d’universités qui proposent des diplômes dans le
domaine de la haute gastronomie : en Europe on a l’université privée
créée par l’association internationale Slow Food, et aux Etats-Unis on
trouve le Culinary Institute of America (CIA) dont s’est inspiré le BCC.
Comme le signale le journal Le Monde dans un article dédié au BCC,
cette faculté « ne s’intéresse pas qu’aux cours pratiques : 70% du cursus
sont consacrés à des matières universitaires. Informatique, histoire et
sociologie de la gastronomie, économie, physique-chimie, psychologie,
communication, droit du travail, législation alimentaire et
environnementale, marketing et gestion commerciale viennent compléter
les cours de cuisine, de service en salle et d’œnologie »2. Donc, les études
universitaires proposées par le BCC forment les étudiants pour les domaines professionnels suivants :
2 MOREL, Sandrine. « La cuisine a son Harvard », 6 janvier 2012 dans Le Monde [en ligne]
La jeunesse de l’institution, et de l’équipe, est un des éléments qui
marque le premier contact avec le BCC ; on a l’impression que tout est à faire,
dans les deux sens de cette expression : tout peut être fait, et tout doit être fait.
En effet, cette jeunesse permet que l’institution soit assez flexible pour s’ouvrir
à de nouvelles voies de développement, en même temps que l’on sent une
urgence pour avancer qui ne laisse pas toujours le temps nécessaire pour réfléchir comme il faudrait à l’heure de prendre des décisions stratégiques.
Dans le champ académique le centre n’a pas eu encore le temps de se
donner un modèle pédagogique, d’autant moins qu’une grande partie du
professorat est constituée par des vacataires, et les professeurs titulaires ont des
emplois du temps très chargés pour satisfaire les besoins de plus en plus exigeants du centre.
Autant au niveau de la direction qu’au niveau des enseignants on est
conscient de l’importance de l’intégration des nouvelles technologies à
l’enseignement : les salles de classe sont très bien dotées, et le centre a des très
bons moyens technologiques mais les professeurs se montrent incapables de se
servir de tous ces moyens. Discuter avec eux et analyser leurs besoins et faire des
propositions pour améliorer cette situation sera une des tâches de ma mission.
Le monde de la cuisine est un domaine bouillonnant sur internet : il y a
des milliers de sites qui proposent des ressources (vidéos surtout) et même des
parcours pour apprendre à cuisiner. Comment se positionner face à cette immense
offre ? C’est une question à se poser quand il s’agit d’explorer le développement de la formation online au BCC. Par
contre on constate que la plupart des ressources disponibles sur internet ne sont
pas sanctionnées par un diplôme à la fin, et c’est là un des atouts principaux des formations online que pourra proposer le BCC à moyen terme.
Dans l’offre foisonnante de formations proposées par le BCC (licence,
masters, cours de spécialisation, ateliers, séminaires, master class, cours pour
passionnés, etc.), on peut se demander où commencer avec la formation online.
Laquelle est la plus adéquate pour le format online, sur quels critères - rentabilité,
adéquation académique, demande… - mais la réponse doit être donnée
collectivement par les experts et la direction d’après la conjoncture.
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Comme dernière problématique il y a la question de l’évaluation ; même
si, comme on l’a signalé, 70% de l’enseignement dispensé au BCC sont
composés de matières plutôt théoriques, on ne peut pas oublier que le cœur de
cet enseignement est la cuisine, matière professionnelle pratique qui est censée pouvoir être évaluée, même à distance, pour l’obtention d’un diplôme.
5. Exploration ingénierique
Le stage de 4 mois que j’ai réalisé au Basque Culinary Center a suivi deux
axes principaux, qui correspondent à la problématique détaillée dans la
section précédente :
Faire une analyse sur l’usage des nouvelles technologies
dans l’enseignement présentiel, étudier la façon dont la
pédagogie est altérée par l’irruption des Tic, et présenter
des propositions sur les possibilités d’une nouvelle
pédagogie basée sur le numérique.
Exploration des possibilités de développement de la
formation en ligne à court et moyen terme au BCC, en
prêtant une attention particulière à l’évaluation des acquis
de la part des étudiants.
Ces deux questions sont étroitement liées et peuvent être formulées au sein
d'une même perspective plus large qui considère les nouvelles technologies
comme une opportunité pour renouveler l'enseignement, dans le but que
l'étudiant soit plus présent et participe plus activement à l'acquisition du
savoir. Le numérique a bouleversé plein de domaines de la vie quotidienne
(travail, mass media, culture, etc.), et le monde de l’éducation n’a pas été
épargné : le rapport au savoir, et même le sujet du savoir ont été bousculés3.
Autant dans la formation à distance que dans la salle de classe, les
nouvelles technologies permettent de concevoir des nouvelles pédagogies,
plus horizontales, décentrées, collaboratives, et ouvertes. En effet : « les
technologies à base Internet... sont des supports puissants à la coopération
cognitive parce qu’elles sont à la fois des outils de coordination sociale et des
aides à la connaissance »4. Egalement, d’après la théorie du connectivisme la
3 Cf. SERRES Michel. Petite Poucette. Paris : Editions Le Pommier, 2012. 4 CONEIN Bernard. “Communautés épistémiques et réseaux cognitifs: coopération et cogni-
Par contre, l’usage qu’on fait de ces outils reste assez limité, autant de la
part des professeurs que des étudiants. Pour parler de Moodle, dans la plupart
des cas son usage se limite à déposer les matériaux de cours, et à collecter les
devoirs des élèves. Les nombreuses possibilités de Moodle (wiki, chat, forum,
test/quiz, glossaire, podcast, enquête, et autres…) restent complètement
inconnues. Les formations sur Moodle qui ont eu lieu dans le centre se sont
concentrées sur l’usage le plus basique de la plate-forme.
Dans le cas de Google Apps la situation est encore pire, et la majorité de
l’équipe ne connaît même pas son existence à part Gmail. Personne ne se sert
des outils très puissants tels que Google Drive, Google + & Hangouts, Google
Sites, et Groupes. Il faut rappeler que Google Apps est un service gratuit pour
les centres éducatifs.
L’utilisation d’outils comme Moodle et Google Apps permet une façon
de travailler, et d’enseigner différente, qui favorise l’autonomie des étudiants,
augmente la motivation, et ouvre les portes à une pédagogie
plus personnalisable, collaborative, flexible et ouverte.
C’est ici que se pose la question centrale de ce mémoire, la question de
la possibilité d’une nouvelle pédagogie soutenue par les nouvelles
technologies. D’après Michel Serres la pédagogie a changé 3 fois dans
l’histoire : une première fois avec l’invention de l’écriture, postérieurement
avec l’arrivée de l’imprimerie, et aujourd’hui avec les technologies de
l’information et de la communication7. Le binôme support-savoir est une
variable fondamentale de la pédagogie, les changements dans la variable
doivent produire des variations dans la fonction8. Ou comme le dit Thierry
Gaudin :
« l’accès aux documents pédagogiques et aux informations
scientifiques et techniques par les étudiants et le public en général
modifie inévitablement les modalités de l’éducation9.
6.2 L’ingénieur pédagogique dans la formation présentielle / Vers une
pédagogie numérique universitaire… ?
Arrivés à ce point nous pouvons parler de la place d’un ingénieur
pédagogique ou médiateur -entre l’enseignant, les contenus accessibles dans
le web, et les technologies nécessaires pour présenter, éditer ces contenus -
dans la formation présentielle, au même titre que dans la formation à distance.
De cette façon la formation présentielle s’approche de la formation hybride,
7 Serres Michel, Petite Poucette, Paris, Editions Le Pommier, 2012, p. 25-49. 8 Serres Michel, Les nouveaux défis de l’éducation [en ligne] http://nouveaux-defis-educa-
tion.institut-de-france.fr/serres.html 9 Gaudin Thierry. « Nous franchissons le mur du temps », Le Monde, 1 février 2013, [en
ou, en formulant autrement : nous serions plutôt face à une formation
présentielle enrichie. Mais dans tous les cas, nous sommes devant un modèle
pédagogique nouveau. Le triangle pédagogique de Jean Houssaye ne peut pas
rester inaltéré10.
A l’évidence on ne peut pas enseigner de la même façon dès que l’on
compte avec le numérique, mais la pratique, et c’est cela que j’ai constaté
dans les observations des cours, nous montre le contraire : malgré Moodle,
Google Drive, les ordinateurs et le wifi, les cours restent dans leur format
classique, avec le professeur dans son rôle central de transmetteur de connais-
sances. Les moyens à disposition des étudiants gênent plutôt le déroulement
du cours, et favorisent les distractions : ces ordinateurs ne sont mis au service
de l’enseignement que pour consulter les documents mis à disposition sur
Moodle, mais évidemment permettent les petites « échappées » des étudiants
sur internet.
Dans ce même sens Bruno Devauchelle pose la question de ce que le nu-
mérique fait à la pédagogie, plutôt que ce que la pédagogie fait du numérique.
Il surligne deux aspects du numérique en rapport à la pédagogie :
L’amélioration de ce qui se faisait avant, même dans les cas les
plus extrêmes de cours transmissifs, il y a la possibilité de faire
mieux ce que l’on faisait déjà.
La révélation, ou mise en évidence, des choix pédagogiques qui
jusqu’à maintenant restaient enfermées entre les murs de la classe.
Le numérique a bousculé le modèle limité dans l’espace-temps de
la classe avec l’enseignant au centre de l’activité. Comme Devau-
chelle dit « ce qui est le plus transformé par le numérique c’est la
posture relationnelle des acteurs ».
6.3 Google Apps ou la pédagogie numérique.
Au milieu du stage j’ai créé une formation pour les employés du BCC sur l’usage de Google Apps, étant donné que le centre dispose de ce dispositif, d’ailleurs gratuit, et qu’il n’y a eu aucune formation sur son utilisation. De mon côté, cette formation répond à 3 exigences : • La demande du BCC autour d’un dispositif de partage d’in-formation entre les professeurs du centre : pour répondre à cette de-mande j’ai proposé l’utilisation de Google Drive.
• La demande des responsables pédagogiques pour former l’équipe du centre à certaines fonctionnalités incluses dans Google Apps, la création de formulaires en ligne entre autres. • Mon intention de présenter quelques voies d’exploration dans ce que pourrait être une pédagogie numérique.
La formation (voir ici : goo.gl/fj2kK) a durée 2h et son format a été une
présentation interactive dans laquelle les apprenants devaient s’en servir du
même outil que l’on était en train de présenter. Les idées que j’ai essayés de
souligner sont les suivantes :
Google Drive :
o stockage et partage de documents
o peut être utilisé comme dispositif de stockage collectif (demande
du BCC)
Google Docs :
o édition en collaboration de documents de tout type
o possibilité d’interaction avec les étudiants
o historique de modifications pour savoir qui a fait quoi
o recherche avancée pour trouver tout et facilement
Google+ & Hangouts :
o Interaction multimédia à portée de tout le monde : forum, chat,
vidéo conférences, et plus…
Google Forms :
o création de formulaires en ligne
o possibilité d’avoir feedback, et autres possibilités, facilement
Points forts Connectivisme: les connaisances se construisent dans la collaboration, le partage, et les échanges, donc grandes possibilités pour interactuer: Google Hangouts, BigBlueButton, forums, chats, glossaires, wikis, etc.
Les connaissances sont à porté de la main: des activités pour que l'étudiant trouve lui même l'information, seul ou en équipe. Le professeur comme accompagnateur de l'étudiant.
Plate-formes gratuites: Google Sites, Wordpress, mdl2
Importance de l'audiovisual:
des presentations commentées
des vidéos sous-titrés en 3 langues
des vidéos avec des questions de comprehension
des vidéo tutoriales
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6.6. Enseigner la cuisine : comment s’y prendre ?
Je crois intéressant de m’attarder à commenter les solutions proposées
pour le module autour de la cuisine, puisque celui-ci touche au cœur de
l’activité du BCC, et, étant une matière pratique, pose plus de problèmes que les deux autres, matières théoriques.
D’abord pour la transmission des connaissances (recettes, techniques de
cuisson, et autres) j’ai misé sur la vidéo, ce qui va presque de soi, vu la
quantité de sites internet qui proposent des vidéos culinaires. Néanmoins, j’ai
voulu me focaliser sur deux possibilités fort intéressantes de la vidéo :
Les sous-titres : actuellement nous avons la possibilité avec des outils
gratuits de créer des sous-titres, et de les traduire dans autant de langues que
l’on veut, sans que cela demande un énorme travail. J’ai utilisé la
reconnaissance automatique de Youtube, et après, pour les morceaux non
reconnus je me suis servi de Amara.org. Le résultat est très satisfaisant, le
temps dédié est raisonnable, et on peut difficilement nier le potentiel de la vidéo sous-titrée pour accéder à un public plus élargi.
Les questions de compréhension intégrées dans la vidéo, avec du feedback
(en plus de nous dire si la réponse est correcte ou non, on nous amène au point
exact de la vidéo où nous pouvons trouver la bonne réponse). Comme dans le
cas des sous-titres, ici aussi on peut créer des questions type QCM et ouvertes,
et recevoir les réponses des étudiants, avec des outils gratuits et faciles à utiliser par les professeurs.
Le pari pour la vidéo, surtout dans les enseignements professionnels
mais pas seulement, prend de de plus en plus d’ampleur : des expériences
Difficultés Peu de disponibilité des enseignants:
emploi du temps chargé
manque de sensibilité par rapport à l'online & au tutorat
Evaluer la cuisine, ma proposition:
utilisation de la vidéo,
fiches de degustation &
évaluation situationnelle
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universitaires11, au lycée12, ou au collège13, montrent les innombrables
possibilités, d’autant plus que les moyens techniques sont de plus en plus à la
portée de tout un chacun14. Parfois ces vidéos sont utilisées pour faire de la
« pédagogie inversée », parfois pour renforcer les cours traditionnels et que
l’étudiant puisse réviser les passages les plus ardus de la leçon vue en classe.
La question de comment enseigner et évaluer à distance une matière
telle que la cuisine doit être mise à la lumière des recherches effectuées autour
de la didactique professionnelle par Pierre Rabardel, Pierre Pastré, et Gérard Vergnaud. Et pour cela je reprends leurs concepts de compétence, et situation.
La didactique professionnelle a fait renverser le poids du savoir et de
la connaissance dans les disciplines professionnelles :
« Dans le champ professionnel c’est en général l’inverse : ce qui est
premier, c’est l’action efficace, avec la multiplicité des critères et des normes
de validité et de valeurs de l’action. Ce qui est premier, c’est le faire, c'est la
réalisation. La connaissance n’est là que comme ressource mobilisable,
souvent mobilisée, mais en étant subordonnée à l’agir. C’est valable dans le champ technique, mais au-delà dans le champ professionnel15. »
Avec l’action et le savoir productif nous avons les compétences
(même si plus tard ce concept on l’appliquera aussi aux savoirs prédicatifs).
D’après Gérard Vergnaud la connaissance, au sens large du terme, est
adaptation, et en s’adaptant aux situations on développe des compétences,
compétences qui devront faire l’objectif de l’enseignement et qui pourront être évaluées16.
Mais évaluées comment ? En suivant les travaux de Pierre Pastré nous
pouvons dire que l’analyse du travail en didactique professionnelle doit être
11 Déziel-Hupé Mercedes, La vidéo au service de l’apprentissage, Affaires Universitaires, 20
février 2013, [en ligne], http://www.affairesuniversitaires.ca/la-video-au-service-de-lappren-
tissage.aspx. 12 Poitras Annick, 400 000 clips pour apprendre, L’actualité, 4 novembre 2012, [en ligne],
http://www.lactualite.com/societe/400-000-clips-pour-apprendre 13 Grégoire Isabelle, Mon prof sur Youtube, L’actualité, 4 novembre 2012, [en ligne],
http://www.lactualite.com/societe/mon-prof-sur-youtube 14 Gaulin Francheska, La vidéo au service de l’enseignement, L’éveilleur, 28 février 2013,
[en ligne], http://www.ssfudes.com/veille/leveilleur/15434/la-video-au-service-de-lappren-tissage/ 15 Rabardell Pierre, Des motifs et des buts, Le café Pédagogique, 7 janvier 2010, [en ligne],
http://www.cafepedagogique.net/lesdossiers/Pages/2010/DDP_Rabardel.aspx 16 Vergnaud, Gérard, Des compétences, Bravo ! Mais encore ? PedagoPsy, [en ligne],
toujours en situation, « il faut toujours passer par l’analyse de la situation pour avoir accès à la compréhension de l’activité », dit-il17.
Je propose de prendre ce concept « situation » et l’appliquer à
l’évaluation : on évalue en situation, et on évalue des compétences. Mais, on
est évalué par qui ? Par un professeur à distance, loin de la situation concrète
où nous développons nos compétences ? Ou plutôt par nos pairs (ou dans le cas où nos pairs ne sont pas à côté, par ceux qui le sont) ?
L’évaluation par les pairs a plusieurs avantages :
Cela aide à impliquer les étudiants
Cela permet de donner aux étudiants plusieurs feedbacks
Cela décharge l’enseignant dans le cas où il y aurait grand nombre
d’étudiants18.
En conclusion, pour l’évaluation des cours de cuisine je me suis basé
sur ces concepts de « compétence », « situation », et « évaluation par les
pairs », et je me suis servi des possibilités de la vidéo pour proposer une
évaluation en deux temps :
L’étudiant prépare son plat devant l’enseignant en vidéo-
conférence, ou s’enregistre sur Youtube ou sur une autre plate-
forme.
L’étudiant fait goûter son plat à ses pairs (ou à d’autres
convives), et ceux-ci devront remplir une fiche de dégustation
fournie par l’enseignant. A l’aide de cette fiche l’enseignant
pourra compléter ses appréciations de la préparation vue en
vidéo. Voici le modèle de fiche de dégustation que j’ai utilisé :
17 Pastre Pièrre, L’analyse du travail dans la didactique professionnelle, Revue Française de Pédagogie, n° 138, pp. 9-17, janvier- février – mars 2002, [en ligne], http://www.per-
see.fr/web/revues/home/prescript/article/rfp_0556-7807_2002_num_138_1_2859 18 Daele Amaury, Evaluer ou être évalué, telle est la question, Pédagogie Universitaire, 30
août 2009, [en ligne], http://pedagogieuniversitaire.wordpress.com/2009/08/30/evaluer-ou-
interlocuteurs avec de l’expérience et des connaissances sur la question aurait été d’une grande aide, et cela aurait enrichi mon expérience pendant le stage.
Pour poursuivre, je détaille les actions accomplies et les contraintes
rencontrées.
7.1. Analyse Usage des Tic
La question de la pédagogie universitaire, à l’aide des Tic ou pas,
est d’actualité (voir le dossier de Thot Cursus dédié à la question le 12 de
mars 201319), c’est un sujet passionnant et vaste. Ma mission était de faire une analyse de l’usage des Tic et des propositions pour améliorer cet usage.
Pour cela j’ai fait deux questionnaires (pour les enseignants et les
étudiants) et j’ai aussi observé environ 13 cours. A la fin j’ai eu une vision
assez claire sur les usages Tic, les aspects positifs, et ceux à améliorer. J’ai
présenté les conclusions aux responsables pédagogiques, et nous avons programmé une formation pour les employés.
Dans les objections je dirais que cette formation a été courte et sans suite.
Il aurait été intéressant de reprendre le sujet quelques jours plus tard pour voir
les résultats des explorations des professeurs avec les outils traités dans la formation.
J’aurais aussi voulu faire une formation sur les usages avancés de Moodle,
surtout avec une perspective pédagogique, mais cela n’a été pas possible par manque de temps.
J’ai même voulu faire passer l’idée entre les responsables académiques du
centre du besoin dans le contexte actuel de la création de la figure de « service
pédagogie numérique » : un service de soutien à l'enseignement et/ou un
service de promotion des TIC. Parfois j’ai utilisé la métaphore du
bibliothécaire (personne ne pourrait imaginer une bibliothèque sans un
responsable qui fasse d’intermédiaire entre les usagers et les livres) mais ce
poste de « médiateur numérique » n’est pas pour le moment dans les priorités
d’un centre éducatif avec beaucoup de fronts ouverts.
7.2. Dispositif de Stockage
Le souhait d’avoir un dispositif de stockage et partage de
documents entre les enseignants était une idée chère à la direction du BCC.
Cette commande pourrait convenir plutôt à un expert en systèmes
informatique et/ou en bases de données, donc je me suis focalisé surtout sur
l’aspect pédagogique, et la facilité d’usage par les enseignants.
19 La Pédagogie Universitaire, 12 mars 2013, Thot Cursus, [en ligne], http://cursus.edu/dos-