IUFM Célestin Freinet Académie de Nice Centre de Nice Master EEF (Enseignement, Education et Formation) Spécialisation : Enseignement et Intervention en milieu éducatif Parcours : Enseignement UF3 (S4) NOM Prénom [email protected]M2 Groupe 2 MÉMOIRE Le tableau blanc interactif en langue vivante étrangère Quels apports pour les élèves ? Sous la direction de Mme WHYTE Shona et de M. BAUMANN Alexandre.
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IUFM Célestin FreinetAcadémie de Nice
Centre de Nice
Master EEF(Enseignement, Education et Formation)
Spécialisation : Enseignement et Intervention en milieu éducatif Parcours : Enseignement
La caractéristique des technologies de l’information et de la communication (TIC) est
d'être une alliance de matériel et d'immatériel : le social, l'éducatif et le culturel sont en lien
constant avec le technique, ainsi le matériel devient moins essentiel. « Il s'agit donc, non pas
de s'inscrire dans une rupture, mais au contraire de vivre activement la continuité des
changements engagés des comportements sociaux, éducatifs et culturels »3.
Quels sont les apports pour les élèves de l’enseignement d’une langue vivante à l’école
élémentaire à l’aide d’un tableau blanc interactif (TBI) ?
Ce mémoire n’a pas pour objectif d’affirmer que les technologies de l’information et de la
communication (TIC) sont la solution pour enseigner les langues vivantes, notamment ici
l’anglais. De nos jours, on ne cherche plus à justifier l’utilisation des technologies de
l’information et de la communication pour l’enseignement (TICE), mais plutôt à en analyser
les effets. Ce travail de recherche vise à montrer que la combinaison de ces deux disciplines,
les technologies de l’information et de la communication (TIC) et la langue vivante, permet
de développer des connaissances et des compétences chez les élèves. L’apprentissage d’une
langue nécessite aussi la manipulation d’objets, la lecture d’ouvrages, la mise en place de jeux
de rôle, de jeux éducatifs, etc. De la même façon, la préparation au brevet informatique et
internet (B2i) ne peut se cantonner à l’anglais. En effet, ce brevet nécessite une approche en
langue maternelle, concernant par exemple le lexique spécifique aux technologies de
l'information et de la communication (TIC). Pour faciliter l’observation et la mise en place de
ce travail, ce sujet concerne des élèves de cycle 3 qui possèdent déjà des connaissances
élémentaires en anglais et en technologies de l'information et de la communication (TIC). Les
directives du Ministère de l’Education Nationale concernant un cadre européen commun de
référence pour les langues (CECRL) stipulent que des élèves de cours moyen deuxième année
(CM2) doivent avoir acquis certaines compétences en anglais de niveau débutant A1.
L’objectif de l’analyse de cette méthode d’enseignement vise à mettre en exergue les apports
concrets pour les élèves concernant l’utilisation d’un tableau blanc interactif pour
l’enseignement d’une langue.
Pour mieux comprendre ce nouvel outil qu’est le tableau blanc interactif, il est présenté et
ses caractéristiques sont exposées. Enfin, une analyse de ses apports et limites est réalisée.
3 MIEGE Bernard, « Les nouvelles technologies entraînent-elles des changements sociaux ? ».7
1.2. Présentation du tableau blanc interactif (TBI)
Aux Etats-Unis, les laboratoires Rank-Xerox
développent le « Liveboard » en 1988. Le premier
tableau blanc interactif (TBI) est ensuite
commercialisé dès 1991, par la société Smart,
implantée au Canada. La Figure 1 est une photo4
qui présente le tableau blanc interactif qui se
compose au minimum d’un vidéoprojecteur et
d’un écran blanc tactile associés à un ordinateur.
En France, de 2004 à 2006, la sous-direction
des technologies de l'information et de la
communication pour l'éducation (SDTICE) met
en place l’opération TBI-PrimTICE. L’objectif est de recenser les usages du tableau blanc
interactif (TBI) et de cerner les apports et les limites de cet outil, dans le premier degré.
Ainsi, le Rapport Fourgous est remis le 15 février 2010 au Ministre de l’Education Nationale,
Luc CHATEL. Le bilan de la mission parlementaire « Réussir l’école numérique » est dressé. Il
devient urgent d’encourager l’utilisation du numérique dans les établissements. Parmi les
soixante-dix mesures préconisées dans ce document, l’équipement des établissements en
tableau blanc interactif (TBI) est une priorité : « Généraliser à 100% des établissements
scolaires les tableaux numériques interactifs associés à un ordinateur et à un logiciel de
création de séquences pédagogiques multimédias » 5. D’ailleurs, la Grande-Bretagne est un
modèle précurseur pour notre pays puisque la totalité des écoles primaires sont équipées avec
huit tableaux blancs interactifs (TBI) par école en moyenne.
Par conséquent, l’utilisation du tableau blanc interactif (TBI) dans les classes de primaires
est de plus en plus encouragée (cf. Tableau 1). Les outils et possibilités techniques que
propose le tableau blanc interactif (TBI) sont à déterminer pour mieux cerner les apports
pédagogiques. Tableau 1 - Evolution du nombre de TNI pour 1000 élèves6
Ecole maternelle
Ecole élémentaire
Dont ENR7
Source
4 Photo de Marragem sous licence Créative Commons (Attribution - Pas d’Utilisation Commerciale - Partage à l’Identique) : http://www.flickr.com/photos/marragem/6834261747/.5 FOURGOUS Jean-Michel, Réussir l'école numérique.6 Collectif, Repères et références statistiques sur les enseignements, la formation et la recherche, Editions de 2010, 2011 et 2012.
1.3. Les caractéristiques du tableau blanc interactif (TBI)
Le tableau blanc interactif est un écran blanc tactile relié à un ordinateur et un
vidéoprojecteur. Le vidéoprojecteur permet d’afficher en plus grand l’interface de l’ordinateur
sur l’écran blanc tactile. L’utilisateur intervient sur l'écran tactile par l’intermédiaire du
toucher ou d’un stylet électronique. L’ordinateur reçoit les informations de l’écran. Ainsi,
l’utilisateur réalise directement sur l’écran tactile toutes les tâches que l’on peut effectuer à
l’aide d’une souris8.
Il existe sur le marché de nombreuses marques de tableau blanc interactif Les
caractéristiques de cet outil sont propres à chaque modèle.
1.3.1. Emplacement du tableau blanc interactif
Le tableau blanc interactif peut être installé dans différents lieux, de manière fixe ou
mobile. Il peut se trouver en salle d’informatique, dans une salle de classe partagée par
plusieurs enseignants, dans la salle de classe d’un seul enseignant.
Afin de déterminer l’emplacement idéal du tableau blanc interactif dans une classe, il faut
prendre en considération plusieurs facteurs. Cet outil doit être installé de telle sorte que les
apprenants puissent facilement y avoir accès et le voir. Ainsi, ils doivent pouvoir attendre au
moins le tableau à mi-hauteur afin de participer à l’activité. Ils doivent également tous être en
mesure de voir la totalité de l’écran. Par ailleurs, l’éclairage naturel ou artificiel peut affecter
la visibilité. Par conséquent, il est nécessaire de prévoir des rideaux ou des stores pour
pouvoir réguler la luminosité de la salle9.
1.3.2. La surface tactile
D’une part, les constructeurs ont opté pour deux types de surface : antireflets ou en acier
émaillée. Une surface antireflets permet d’augmenter la transmission de la lumière (et donc du
contraste), ce qui réduit les reflets. Une surface en acier émaillée est garantie à vie. En effet,
7 ENR : Ecole numérique rurale.8 http://france-tableau-interactif.com/les-tableaux-blancs-interactifs-tbi.html9 Technologies interactives dans l’enseignement des langues, Manuel de Formation iTILT, p11.
La majorité des constructeurs de tableau blanc interactif proposent leur propre logiciel
10 Photo extraite de Technologies interactives dans l’enseignement des langues, Manuel de Formation iTILT, p1211 Photo extraite de Technologies interactives dans l’enseignement des langues, Manuel de Formation iTILT, p1212 Technologies interactives dans l’enseignement des langues, Manuel de Formation iTILT, p12.13 http://www.tableauxinteractifs.fr/utiliser-tbi/logiciels-tbi/types-de-logiciels/
spécifique à cet outil. Ces logiciels se fondent sur l’utilisation de diapositives de
présentations. Ce sont des pages blanches qui permettent de créer du matériel pédagogique ou
d’intégrer des utilisations spontanées. Cette source illimitée d’espace pour l’écriture peut être
sauvegardée et modifiée par la suite.
Ces logiciels proposent une gamme d’outils : des stylos pour écrire, dessiner ou souligner
en plusieurs couleurs ; la reconnaissance d’écriture ; le glisser-déposer d’objets ou de texte ;
en les cachant et les montrant ; la création de photos instantanées ; l’utilisation d’un
navigateur Web ; la conception d’exercices interactifs. En outre, le tableau blanc interactif
permet d’inclure d’autres technologies de l’information et de la communication dans les
activités. Ainsi, il est aisé d’intégrer des ressources multimédias : des fichiers vidéo et audio,
des photos, des jeux en flash ou tout autre support issu d’internet14.
Pour conclure, un tableau blanc interactif possède trois utilisations principales. Il est
assimilé à un rétroprojecteur : projeter des supports sur un écran. Il s’apparente à un tableau,
avec des fonctionnalités additionnelles (annoter des documents, superposer des documents,
surligner du texte, enregistrer des documents, retourner en arrière en annulant une action,
supprimer des éléments, masquer une partie du document, etc.). Il dispose d’une interface de
communication grâce au stylet (ce qui permet d’accéder aux documents de l’ordinateur et à
internet, d’agir sur les documents et fichiers, etc.).
1.4. Les apports pour l’élève
Dès les années 1940 avec le psychologue Lev VYGOTSKY et plus tard en France dans les
années 1980 avec le psychologue du développement Jean PIAGET, les enseignants
aboutissent à deux conclusions majeures : les élèves doivent être actifs dans leurs
apprentissages et ils doivent pratiquer15. D’ailleurs, un cadre commun européen de référence
pour les langues (CECRL) développe la perspective actionnelle. En effet, ce document place
l’élève au cœur de ses apprentissages et définit qu’il doit développer les compétences de
communication suivantes à travers des tâches : s’exprimer à l’oral et à l’écrit, comprendre à
l’oral et à l’écrit, et interagir oralement. En outre, les technologies de l’information et de la
communication dans l’enseignement (TICE) permettent également de renforcer cette
focalisation sur la mise en activité de l’élève. Qu’en est-il des effets du tableau blanc interactif
(TBI) sur les apprentissages de l’élève en langue vivante ?14 Technologies interactives dans l’enseignement des langues, Manuel de Formation iTILT, p10.15 JEUNIER et al., Expertise relative aux usages du tableau blanc interactif en école primaire, p22.
11
SMITH et al. soulignent que la littérature disponible sur ce thème ne comporte aucune
étude rigoureuse décrivant l’impact du tableau blanc interactif (TBI) sur les apprentissages de
l’élève16. De plus, JEUNIER et al. ajoutent qu’un grand nombre d’études ne distinguent pas
suffisamment les bénéfices généraux des technologies de l’information et de la
communication (TIC) des bénéfices spécifiques du tableau blanc interactif17.
1.4.1. Meilleure expression orale et mémorisation du vocabulaire
En France, MACEDO-ROUET s’appuie sur les constats du groupe d’interlocuteurs
académiques du site Eduscol18. En effet, l’utilisation du tableau blanc interactif augmente la
participation des élèves et leur permet de mieux apprendre et mieux mémoriser19.
Au Royaume-Uni, TSOU et al.20 réalisent également une étude comparative en utilisant le
tableau blanc interactif comme support. Un professeur de langue étrangère raconte les mêmes
histoires à ses deux classes pendant dix semaines. Il emploie deux méthodes distinctes pour
différencier les classes : une lecture traditionnelle (lire l’histoire et montrer les images) et une
lecture à partir d’un site web (lire l’histoire et montrer la construction du scénario à partir du
site). Une évaluation du niveau des élèves est réalisée en amont et en aval de cette séquence
pédagogique. On observe une amélioration des compétences langagières concernant la
mémorisation du vocabulaire et la formulation de phrases complexes.
Le tableau blanc interactif favorise ainsi le développement les compétences langagières
suivantes : s’exprimer à l’oral et interagir oralement. Les apprenants se sentent plus à l’aise et
osent s’exprimer, de manière de plus en plus complexe. Leur lexique s’accroit également. Le
tableau blanc interactif permet de placer l’élève en position optimale d’apprentissage d’une
langue étrangère par l’oral.
1.4.2. Maitrise de ses apprentissages
Les auteurs français JEUNIER et al. considèrent l’association d’informations visuelles et
sonores comme un outil qui facilite l’apprentissage des langues étrangères21. Par ailleurs, leurs
homologues britanniques MILLER et al. présentent le tableau blanc interactif comme un
support de l’apprentissage. Ils certifient également que cet outil permet de motiver les élèves
16 SMITH et al., Interactive whiteboards: boon or bandwagon? A critical review of the literature, pp91-101.17 JEUNIER et al., Expertise relative aux usages du tableau blanc interactif en école primaire, p4.18 http://eduscol.education.fr/pid26435/enseigner-avec-le-numerique.html19 MACEDO-ROUET Mônica, « L’usage du TBI : une amélioration des résultats des élèves ».20 TSOU Wenli, WANG Weichung, TZENG Yenjun, « Applying a multimedia storytelling website in foreign », pp17-28.21 JEUNIER et al., Expertise relative aux usages du tableau blanc interactif en école primaire, p4.
en focalisant leur attention et en les impliquant davantage dans la tâche22.
Les différentes études (principalement anglo-saxonnes) et le Bilan de l’opération « Usages
de tableaux blancs interactifs dans l’enseignement primaire » 23 montrent une évolution des
pratiques. Par exemple, on observe une augmentation de la communication entre apprenants
et enseignants, de la collaboration entre élèves, ainsi qu’un changement du rapport au savoir
(les élèves s’impliquent davantage et posent des questions) et une plus grande participation
des élèves en difficulté. De même, WOOD et ASHFIELD ont réalisé une étude dans laquelle
ils concluent que le tableau blanc interactif rend les élèves plus actifs et plus engagés dans
leurs apprentissages24.
L’élève est davantage concerné par ses apprentissages. Il cherche à mieux comprendre ce
qu’il fait en posant plus de questions. Ce nouveau niveau de compréhension de son
environnement scolaire développe un sentiment de responsabilité. Ce point de vue sur ses
apprentissages s’associe à celui d’autonomie : il réfléchit par lui-même ou collabore avec ses
camarades.
Par conséquent, l’élève s’engage intelligemment dans la tâche et maîtrise mieux ses
apprentissages ; il apprend ainsi plus facilement et plus rapidement.
1.4.3. Augmentation des résultats scolaires
Il est délicat d’évaluer l’impact du tableau blanc interactif dans des évaluations
sommatives qui ne prennent pas en compte cet outil. Les études réalisées dans cet objectif
présentent des résultats très différents et plus ou moins visibles. Il existe cependant quelques
expérimentations qui présentent des résultats positifs.
Au Royaume-Uni, la professeure SOMEKH s’intéresse aux résultats de l’opération
« Primary Schools Whiteboard Expansion Project »25. Elle compare les scores des élèves en
fonction du temps d’utilisation du tableau blanc interactif. Ainsi, trois cent trente-deux classes
de la grande section (GS) de maternelle au cours moyen de deuxième année (CM2) font
l’objet de cette étude. Ainsi, elle conclut que plus le nombre de mois durant lesquels les élèves
utilisent le tableau blanc interactif est grand, meilleurs les résultats sont.
Le rapport de FOURGOUS dresse un bilan des améliorations des résultats scolaires. Il cite 22 MILLER et al., Enhancing mathematics teaching through new technology: the use of interactive whiteboard. 23 ODIC Laurent, RICHARD Daniel, Bilan de l’opération « Usages de tableaux blancs interactifs dans l’enseignement primaire », p5.24 WOOD Ruth, ASHFIELD Jean, « The use of the interactive whiteboard for creative teaching and learning in literacy and mathematics: a case study », pp84-96.25 SOMEKH Bridget et al., Evaluation of the Primary Schools Whiteboard Expansion Project.
13
par exemple le programme Basic Skills/computer Education (BS/CE) de la Virginie
occidentale qui enregistre que les scores des élèves augmentent de 11%26 lorsqu’un tableau
blanc interactif est utilisé pour apprendre. BALANSKAT27 certifie qu’une croissance plus
rapide des résultats est également observée auprès des écoles qui ont une utilisation plus
mature de cet outil.
SAMEKH et FOURGOUS aboutissent à la même conclusion. Les résultats des élèves
s’améliorent au fur et à mesure que les enseignants maitrisent de mieux en mieux le tableau
blanc interactif, au fil des heures d’utilisation.
1.4.4. Bilan global
Le Bilan de l’opération « Usages de tableaux blancs interactifs dans l’enseignement
primaire », publié par la Direction technologique de la Sous-Direction des TICE, présente
l’impact de cet outil sur le développement des compétences et l’acquisition des connaissances
pour les élèves. Le Graphique 1 ci-dessous montre que cet impact est jugé important par 27%
des enseignants, voire très important par 58% d’entre eux28.
1% 14%
58%
27%
Quel est, selon vous, l’impact de ce dispositif sur le développement des compétences et l’acquisition des connaissances (pour l’élève) ?
nulfaibleimportanttrès important
Graphique 1 - Impact du TBI sur les apprentissages de l'élève
Pour terminer, ce même document dresse un bilan global des apports pédagogiques afin
d’appuyer l’importance de l’impact du tableau blanc interactif sur les apprentissages de
l’élève29.
On observe chez l’élève un développement cognitif qui se manifeste par l’organisation de
ses connaissances et la maitrise de ses apprentissages.
Il participe davantage, il est plus acteur dans les tâches.
26 FOURGOUS Jean-Michel, Réussir l'école numérique, p109.27BALANSKAT Anja et al., Is ICT living up to its full potential in schools? A review of ICT impact studies in Europe, p43.28 ODIC Laurent, RICHARD Daniel, Bilan de l’opération « Usages de tableaux blancs interactifs dans l’enseignement primaire », p4.29 ODIC Laurent, RICHARD Daniel, Bilan de l’opération « Usages de tableaux blancs interactifs dans l’enseignement primaire », p5.
14
Enfin, l’accroissement de la motivation intrinsèque de l’élève lui permet de se placer en
position de réussite dans l’acquisition de ses connaissances et de ses compétences.
1.5. Les limites
Ces quelques études mettent également en exergue des limites aux effets bénéfiques de
l’utilisation du tableau blanc interactif sur les apprentissages des élèves.
1.5.1. Aucune amélioration de l’écrit
MACEDO-ROUET affirme dans son article « Enseigner et apprendre avec le tableau
interactif » que l’utilisation du tableau blanc interactif n’améliore pas l’écrit des élèves. En
effet, aucune hausse des résultats des élèves aux examens n’est constatée puisque cet outil
permet de développer des compétences principalement orales. Cette conclusion est formulée
par les chercheurs britanniques du centre d’apprentissage et d’enseignement de l’Université
de Newcastle qui ont réalisé une étude pour évaluer l’impact du tableau blanc interactif sur
l’acquisition de compétences30.
Cette limite n’a que peu d’importance dans l’enseignement des langues vivantes, puisqu’il
s’agit d’un enseignement par l’oral. Les élèves ne sont que très peu amenés à écrire.
1.5.2. Les élèves ne comprennent pas mieux
L’étude des britanniques TSOU et al.31 révèle une limite quant à l’utilisation conjointe du
tableau blanc interactif et d’un site de création d’histoire. En effet, aucune différence notable
concernant le niveau de compréhension de l’histoire n’est remarquée.
Ainsi, les élèves ne développent pas une meilleure capacité de compréhension écrite
d’histoires littéraires. Ils comprennent tout autant qu’avec un support non-technologique.
1.5.3. Les résultats scolaires dépendent de la maitrise de l’outil par
l’enseignant
DELCROIX32 considère que les enseignants s’amusent avec le tableau blanc interactif,
qu’ils l’effleurent sans le maitriser. Il l’explique par deux raisons. D’une part, les enseignants
ne sont pas suffisamment formés pour utiliser le tableau blanc interactif. D’autre part, ils
reproduisent la manière d’enseigner qu’ils ont vécue en tant qu’ancien élève. Selon lui, les
enseignants et leur manière d’enseigner n’évoluent que très peu ; ils en donnent simplement
30 MACEDO-ROUET Mônica, « Enseigner et apprendre avec le tableau interactif ».31 TSOU Wenli, WANG Weichung, TZENG Yenjun, « Applying a multimedia storytelling website in foreign », pp17-28.32DELCROIX Eric, « Grandeur et décadence du elearning et de l'enseignement à la française ! ».
15
l’impression grâce à « un saupoudrage de technologie ».
Pour que le tableau blanc interactif devienne un outil efficace dans l’enseignement et
l’apprentissage, DELCROIX pense que des enseignants « autodidactes ou réfractaires aux
systèmes scolaires traditionnels » sont nécessaires. Il ajoute qu’un mélange équilibré
d’enseignement traditionnel et de nouveauté serait la solution.
Pour ce faire, il affirme que les enseignants devraient commencer par comprendre
l’utilisation des technologies de l’information et de la communication pour l’enseignement
(TICE), puis les utiliser au quotidien afin de proposer une pédagogie optimale et adaptée à
l’usage du tableau blanc interactif.
2. Le tableau blanc interactif à travers le projet iTILT
L'IUFM ayant été impliquée dans ce projet européen, et ayant moi-même participé à des
séances tournées dans le cadre de volet français, je me suis penchée sur la partie du corpus qui
concerne l'anglais à l'école élémentaire en France. Ainsi, j’ai sélectionné quelques vidéos du
projet iTILT33 (Interactive Technologies in Language Teaching, soit technologies interactives
pour l'enseignement des langues).
2.1. Le projet iTILT
Le projet iTILT concerne une approche communicative de l’enseignement des langues à
travers l’utilisation du Tableau Blanc Interactif. Leur site propose des ressources (vidéos,
commentaires audio, fichiers TBI) en six langues (français, allemand, anglais, espagnol,
gallois, et turc) et pour des niveaux différents (primaire, secondaire, universitaire, adultes).
Dans les vidéos que j’ai sélectionnées, les élèves sont à l’école élémentaire (CE1-CM2), ils
sont français et réalisent des activités d’anglais (niveau A1 - Débutant).
Je poursuis des objectifs de ce projet notamment la création de ressources pour la
formation des enseignants de langues, l’information concernant des pratiques efficaces avec le
Tableau Blanc Interactif, ancrées dans la recherche en didactique, et la promotion de pratiques
réflexives autour de l'utilisation du Tableau Blanc Interactif.
Le projet iTILT est financé dans le cadre du programme Apprentissage tout au long de la
vie (KA2) et débute en janvier 2011. Pendant les premiers mois, les membres du projet
produisent un manuel destiné aux enseignants de langue afin de les former à l’utilisation du
Tableau Blanc Interactif. Entre octobre 2011 et juin 2012, l'équipe réunit des exemples de 33 http://pilot.itilt.eu/
Cette expérience m’a permis d’observer des élèves en activité, lors d’une séance d’anglais. Ces diverses activités proposent différentes
utilisations des outils du tableau blanc interactif (TBI) et des mises en activités variées. Cette observation révèle que cet outil peut être un support
stimulant pour provoquer la prise de parole en anglais chez les élèves (après compréhension de la consigne). Mais il permet également à l’élève
de participer sans pour autant prendre la parole, on vérifie ainsi uniquement sa compréhension orale.
24
2.4. Résultats et analyse de l’observation
2.4.1. Du point de vue des TICE
A partir des observations, des tableaux et leurs graphiques de pourcentages récapitulent les
résultats globaux concernant les compétences du brevet informatique et internet (B2i)
travaillées par les élèves et leur efficacité à utiliser le tableau blanc interactif (TBI).
Graphique 2 - Récapitulatif des compétences du B2i travaillées
Très positif Positif Indifférent ou absent
Négatif Très négatif0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
80%
90%
100%
Graphique 2 - Récapitulatif d'utilisation du TBI
Dans 83% des cas (cf. Tableau 3 et Graphique 2), les élèves utilisent très efficacement le
tableau blanc interactif (TBI). Il est notable également qu’aucun élève ne rencontre de
difficulté quant à son utilisation.
On peut conclure que le tableau blanc interactif (TBI) est un très bon outil pour permettre
aux élèves de développer particulièrement les compétences 1c36, 2c37 et 3a38 du brevet
informatique et internet (B2i) tout au long de l’année. Ainsi, les séances d’informatique
peuvent se concentrer sur d’autres compétences du brevet. De plus, l’utilisation du tableau
blanc interactif (TBI) ne représente pas un obstacle à l’apprentissage puisqu’on remarque
83% d’utilisation efficace. Comme aucun élève ne sait pas s’en servir, cet outil présente une
simplicité d’utilisation qui semble intuitive pour un élève.
2.4.2. Du point de vue langagier
A partir des observations, un tableau et son graphique de pourcentages récapitulent les
résultats globaux concernant les compétences travaillées par les élèves.
Trè
s pos
itif
Posi
tif
Indi
ffér
ent
ou a
bsen
t
Nég
atif
Trè
s nég
atif
Qualité de Prononciation 25% 27% 35% 7% 6%Quantité de Répétition du vocabulaire 42% 16% 37% 2% 2%Qualité de Mémorisation du vocabulaire 39% 15% 24% 2% 20%Quantité de Participation et motivation 36% 58% 6% 0% 0%Quantité Communication entre élèves 7% 34% 59% 0% 0%Quantité de Communication avec l'enseignant 14% 63% 23% 0% 0%Quantité de Communication en anglais 25% 28% 35% 7% 5%
Total 27% 34% 31% 3% 5%Tableau 4 - Récapitulatif des résultats d'observation des élèves
36Utiliser des dispositifs de pointage et de saisie (souris, clavier, stylet...).37Participer à des travaux collaboratifs en connaissant les enjeux et en respectant les règles.38Créer, produire un document numérique et le modifier.
26
Prononciation
Répétition du voca
bulaire
Mémorisation du vo
cabulaire
Particip
ation et motiva
tion
Communication entre
élèves
Communication ave
c l'enseignant
Communication en anglais
Total0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
80%
90%
100%
Très positifPositifIndifférent ou absentNégatifTrès négatif
Graphique 3 - Récapitulatif des résultats d'observation des élèves
2.4.2.1. Focus sur les compétences individuellement
Dans 52% des cas, l’élève a une bonne prononciation en anglais, compte-tenu de son
niveau de débutant. Le Tableau Blanc Interactif n’induit pourtant aucun effet ou un effet
indifférent sur la prononciation de 35% des élèves. Dans la majorité des cas, l’élève répond à
la question en utilisant uniquement le tableau blanc interactif (TBI), cette absence de prise de
parole ne permet pas d’évaluer la qualité de sa prononciation.
Cet outil ne dégrade pas la prononciation des élèves mais accompagne efficacement au
moins la moitié d’entre eux. L’enseignant doit donc proposer d’autres activités pour parvenir à
un plus haut taux de réussite. Par exemple, il peut présenter plus d’activités faisant intervenir
les options audio ou audio-visuelles du tableau pour entendre des exemples corrects. Il est
ensuite nécessaire de faire répéter les élèves tout en s’assurant de leur correcte prononciation.
Dans 58% des cas, les élèves répètent le vocabulaire à la demande de l’enseignant. Or,
37% des élèves ne répètent pas alors qu’il leur ait demandé dans la consigne de répéter.
27
Le tableau blanc interactif favorise donc la répétition uniquement lorsque l’enseignant le
demande spécifiquement. Le tableau à lui seul ne suffit pas à encourager la répétition du
lexique, des rituels peuvent être mis en place par l’enseignant afin d’automatiser la répétition.
Dans 54% des cas, les élèves se souviennent du vocabulaire mais 22% ne s’en souviennent
pas du tout. En outre, le tableau blanc interactif n’a aucun effet particulièrement évaluable sur
la mémorisation pour 24% des élèves, puisqu’ils ne prennent pas la parole.
Cet outil ne permet pas un accroissement particulièrement apparent de la mémorisation du
vocabulaire, même s’il le favorise pour au moins la moitié des élèves. Le support audio-visuel
permet à l’apprenant de mieux mémoriser puisque selon son type de mémoire, la majorité est
sensible à ce support. Il ne faut pas négliger le cinquième des élèves qui ne se souviennent pas
du lexique. Ainsi, il faudrait proposer d’autres types d’activités, kinesthésiques par exemple,
où l’élève manipule davantage sur le tableau blanc interactif (TBI).
Dans 94% des cas, les élèves participent beaucoup et sont motivés par l’utilisation du
Tableau Blanc Interactif. Seuls 6% sont indifférents, un taux trop faible pour être pris en
considération. Cet outil apparait donc comme un moteur très stimulant.
On dénombre 41% d’élèves qui communiquent avec leurs homologues afin de les aider
dans leur tâche. Cependant, 59% n’échangent simplement pas avec leurs camarades. Le
Tableau Blanc Interactif est donc un outil qui semble enfermer l’élève dans sa tâche, même si
l’enseignant apporte son étayage dans 77% des cas. L’enseignant est encore très présent dans
l’apprentissage de l’élève. En favorisant l’échange entre apprenants au lieu de se tourner
systématiquement vers l’enseignant, les élèves augmenteraient leur autonomie et leurs
interactions orales.
Dans 53% des cas, les élèves répondent en anglais, 35% répondent en anglais et en français
et 12% uniquement en français. Le Tableau Blanc Interactif n’est donc pas un outil
particulièrement très stimulant pour s’exprimer particulièrement en anglais. Mais en
considérant que ce sont des apprenants débutant, il s’agit de réels efforts.
2.4.2.2. D’un point de vue général
Cette expérimentation révèle qu’enseigner une langue vivante étrangère avec un tableau
blanc interactif (TBI) n’a aucun effet ou un effet indifférent sur l’apprentissage pour 31% des
28
élèves.
Cependant, cette absence d’effet montre que l’apprentissage s’approche davantage d’un
processus que d’un produit. En effet, on ne peut pas conclure qu’il n’y a pas eu
d’apprentissage, puisqu’il est possible d’apprendre sans que l’observateur puisse le démontrer.
En outre, la participation de l’élève met tout de même en exergue sa compréhension de
l’activité.
En revanche, cette méthode a un effet bénéfique pour 61% des élèves : les conséquences
sont positives pour 34% des élèves et très positives pour 27% des élèves.
Cette expérience prouve que dans ces contextes particuliers, avec ces élèves, le tableau
blanc interactif (TBI) permet de développer des compétences langagières orales en langue
vivante étrangère (LVE) chez les élèves.
Cependant, même si un taux de 8% d’élèves subissant des effets négatifs sur leur
apprentissage semble insignifiant, l’enseignant doit prévoir des alternatives afin de permettre
à tous les élèves de réussir à apprendre une langue.
Le tableau blanc interactif (TBI) semble être un bon outil dans l’apprentissage d’une
langue, l’enseignant doit pourtant conserver et entretenir sa polyvalence, sa capacité à
s’adapter et son aptitude à imaginer et concevoir de nouvelles activités.
3. Discussion
3.1. La validation d’une hypothèse
Aujourd’hui, les études et leurs résultats sont limités, c’est pour cette raison qu’une
expérience est menée afin de vérifier sur le terrain la véracité de l’amélioration de
l’expression orale et de la mémorisation du lexique.
3.1.1. Une expérience
Cette expérience est réalisée grâce aux supports fournis par le projet iTILT et par Mme
WHYTE qui est un membre de ce projet. Ce projet propose des vidéos de plusieurs classes de
divers niveaux lors d’activités en langue vivante étrangère assistées par un tableau blanc
interactif (TBI). En observant ces vidéos, chaque intervention d’élève est évaluée selon des
critères qualitatifs et quantitatifs d’expression orale : la prononciation, la répétition et la
mémorisation du vocabulaire, la participation et la motivation, l’interaction avec ses
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camarades ou avec l’enseignant. En parallèle, on s’intéresse également aux effets du tableau
blanc interactif (TBI) afin de mieux gérer les apprentissages des élèves et s’assurer que cet
outil n’entrave pas le bon déroulement des séances.
3.1.2. Des résultats positifs mais incomplets
Cette expérience montre que le tableau blanc interactif (TBI) ne permet de développer que
trois compétences (1c39, 2c40 et 3a41) du brevet informatique et internet (B2i). Cet outil facilite
l’apprentissage et ritualise ces compétences tout au long de l’année permettant ainsi à
l’enseignant d’axer ses séances d’informatique sur d’autres activités.
En outre, le tableau blanc interactif (TBI) n’entrave pas l’apprentissage de la langue
puisque les élèves l’utilisent efficacement dans 83% des cas. Les apprenants semblent intégrer
intuitivement cet outil, ce qui ne demande qu’un court temps initial d’apprentissage et
d’adaptation, sans ralentir l’avancé dans les séquences d’enseignements.
Globalement, on enregistre des effets positifs sur l’apprentissage de la langue orale pour
six dixièmes des élèves. Cependant, l’absence d’effets concernant trois dixièmes des élèves ne
signifie pas que le tableau blanc interactif n’apporte aucune valeur ajoutée ; ce résultat
indique que cette observation ne permet pas de mesurer l’apprentissage, et non qu’il est
inexistant. Enfin, il ne faut pas négliger le dixième restant qui subit des effets négatifs.
Certains élèves ont besoin d’autres types de support pour favoriser leur apprentissage.
Comme le confirment les quelques études réalisées à ce sujet, le tableau blanc interactif
(TBI) semble être un bon outil dans l’apprentissage d’une langue en école élémentaire. Il
favorise l’amélioration de l’expression orale des élèves.
L’enseignant doit pourtant conserver et entretenir sa polyvalence, sa capacité à s’adapter et
son aptitude à imaginer et concevoir de nouvelles activités. En effet, on ignore l’impact du
tableau blanc interactif (TBI) sur une partie des élèves sans considérer ceux qui sont
effectivement freinés par cet outil.
3.2. Des résultats d’études
De nombreuses études mettent en avant les apports pédagogiques du tableau blanc 39Utiliser des dispositifs de pointage et de saisie (souris, clavier, stylet...).40Participer à des travaux collaboratifs en connaissant les enjeux et en respectant les règles.41Créer, produire un document numérique et le modifier.
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interactif (TBI) pour l’enseignement, mais très peu existent concernant les apports pour
l’apprentissage chez les élèves. La majorité des observations sont anglo-saxonnes car cet outil
a été mis en place dans ces pays plus tôt et de manière plus généralisée, permettant ainsi de
réaliser des études. Même si le nombre de tableaux blancs interactifs (TBI) dans les écoles
françaises augmente au profit des enseignants, l’intérêt pédagogique pour les élèves demeure
sans réponse claire.
Pourtant, certaines études montrent que le tableau blanc interactif (TBI) permet aux élèves
de développer une meilleure expression orale et une meilleure mémorisation du lexique en
langue vivante étrangère. Cet outil rend l’élève davantage concerné par ses apprentissages en
s’engageant intelligemment dans la tâche, qu’il maitrisera mieux. Il apprend ainsi plus
facilement et plus rapidement. Enfin, plus l’enseignant maitrise le tableau blanc interactif
(TBI) au fil des heures d’enseignement, plus les élèves améliorent leurs résultats.
Cependant, toutes les études ne convergent pas dans ce sens. Par exemple, le tableau blanc
interactif (TBI) ne favorise pas le développement de l’écrit. Même si Un cadre européen
commun de référence pour les langues (CECRL) ne préconise qu’un recours minimal à l’écrit
en élémentaire, cette limite reste conséquente. En outre, la compréhension des élèves n’est pas
particulièrement plus développée qu’avec des supports traditionnels. Les études soulignent
également que les résultats scolaires sont directement liés au niveau de maitrise du tableau
blanc interactif (TBI) par l’enseignant.
4. Conclusion
Le tableau blanc interactif (TBI) permet de proposer un très grand nombre d’activités à
travers ses divers outils et accessoires. Il offre un support visuel qui favorise le maintien de
l’attention des élèves et qui leur permet de comprendre l’activité à tout instant, même si leur
esprit s’est momentanément détaché de la séance.
L’expérience réalisée permet de montrer que cet outil améliore l’expression orale des
élèves en élémentaire. Cependant, comme elle ne constitue pas une étude à grande échelle et
qu’on ne s’est intéressé qu’à quelques classes et quelques activités, cette conclusion ne peut
donc être généralisée.
Afin d’obtenir des résultats plus concluants, plusieurs améliorations pourraient être
réalisées. Par exemple, il faudrait observer un plus grand nombre d’élèves provenant de
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différents niveaux sur une plus longue période. Ainsi, on pourrait concrètement analyser leur
évolution de niveau en langue. Plusieurs classes de contrôle, où l’enseignement d’une langue
serait dispensé sans tableau blanc interactif (TBI), permettraient également de mesurer
l’impact de cet outil sur l’apprentissage des élèves.
Une expérience complémentaire peut également être mise en place afin d’observer les
élèves d’un autre point de vue. Ainsi, on peut hypothétiquement attester de l’apprentissage
des élèves, qui ne semblaient pas apprendre lors de la première expérience. Cette observation
additionnelle consiste à effectuer une focalisation sur les structures syntaxiques mises en jeu
lors des séances. L’intérêt se porte sur la compréhension globale et fine de ces structures, puis
de leur production orale dans un dispositif progressif vers l’autonomie.
Même si les études et les instructions officielles de l’éducation nationale ne s’intéressent
que très peu à la production et à la compréhension écrite, il est également intéressant de se
pencher sur le sujet afin de proposer un point de vue global sur tous les aspects de
l’apprentissage d’une langue étrangère en élémentaire.
Pour terminer, le rapport de FOURGOUS ajoute que « les études ne répertoriant pas
d’impact positif sur les résultats scolaires soulèvent l’épineux problème de la pertinence des
examens "traditionnels", n’utilisant pas les outils numériques » 42. En effet, dans un monde
scolaire en mutation due aux technologies de l’information et de la communication (TIC), il
semblerait nécessaire de faire évoluer la manière d’enseigner et d’évaluer.