Où Va l’Algérie _ - 13. École Et Religion - Institut de Recherches Et d'Études Sur Le Monde Arabe Et Musulman

8/15/2019 Où Va l’Algérie _ - 13. École Et Religion - Institut de Recherches Et d'Études Sur Le Monde Arabe Et Musulman

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va l’Algérie ? - 13. cole et religion - Institut de recherches et d'étu... http://books.openedition.org/ir

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Où va l’Algérie ? | Ahmed Mahiou, Jean-Robert Henry

Nouria Benghabrit-Remaounp. 289-302

Texte intégral

une contrainte historique liée à la tradition jacobineimposée par le modèle scolaire républicain colonial etqui se traduit ici par une centralisation del’or anisation d’ensemble !des enjeu" sociopolitiques pour les nou#eau"diri eants de l’$l érie indépendante qui ont cherché àasseoir une lé itimité par la énéralisation de

l’ensei nement et un dé#eloppement du sentimentnational qui #isait à réduire au ma"imum lesparticularismes culturels.

%e s&stème scolaire en $l érie est marqué par unecontrainte historique et des enjeu" sociopolitiques '

(e préoccuper du )onctionnement institutionnel desré)érents de l’idéolo ie nationale* c’est prendre commecentre d’intér+t leur principal mo&en de di))usion qu’estl’école* particulièrement , dans une société sansdémocratie et o l’ tat a massi#ement )onctionné à l’usa edu passé comme mo&en de lé itimation de sone"istence / 1.


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ans le cadre de la politique éducati#e* quelle est laplace institutionnelle accordée à la reli ion*appréhendée à tra#ers l’or anisation et lespro rammes d’ensei nement

1.

$ partir de quels hérita es relati)s à la prise en char ede la dimension reli ieuse s’est construite la politiquescolaire de l’ tat indépendant et quel est son impact

2.

n 1940* le président de la commission nationale char éede la re)onte de l’ensei nement* le docteur $hmed 5aleb*dans son rapport d’orientation énérale* dé)inissait les #aleurs )ondamentales de#ant structurer le s&stèmeéducati) ainsi ' , 6ous a#ons souli né à ce propos que

l’7slam était la #aleur des #aleurs dans la #ie al érienne* etque les autres #aleurs ne de#aient leur importance* leure"istence et la considération dont elles jouissent* qu’en)onction de l’harmonisation ou du parallélisme de leursliens a#ec l’7slam* ou bien parce qu’elles en tirent leurori ine ou lui sont soumises /2. %a position de départ* ici*est que la colonisation* )aute de pou#oir détourner les, masses populaires / de l’7slam* a tenté de le, discréditer / et de le , dénaturer / en laissant des, séquelles / après l’indépendance du pa&s. ’est ainsiqu’au lendemain de l’indépendance juillet 19:2;l’introduction de l’ensei nement de l’arabe etl’al érianisation des contenus d’ensei nement desdisciplines sociales histoire* éo raphie* philosophie*éducation ci#ique* morale et reli ieuse; constituèrent lespremières mesures de chan ement opérées au sein dus&stème hérité de la colonisation.%e ré)érent arabo-musulman* désormais* )onctionnecomme socle identitaire* comme premier desthawabit

acquis de la


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sur les acteurs ?uels sont les enjeu" en @u#re dans les débats actuelsautour de la question de l’école

3.

Système scolaire et référent religieux%’é#olution du s&stème éducati) al érien est ré#élatrice del’in#estissement consenti sur plus d’une trentained’années '

5out l’ar umentaire du préambule )i"ant la conception de base de l’éducation et de la )ormation* dans le te"te de laré)orme d’a#ril 194:3* s’articule autour d’une construction

idéolo ique #isant à l’arrima e des options sociopolitiquesdémocratisation* arabisation* socialisme; à une #aleurdonnée comme )ondatrice de la communauté al érienne*celle de l’7slam. %’objecti) étant d’inscrire l’$l érie dans, l’authenticité / et , la modernité /* #aleurs arabo-islamiques et conscience socialiste ser#iront de cadreprincipal au" missions dé#olues au s&stème éducati).Aartant du principe de l’unité de l’ensei nement et de, l’orientation idéolo ique commune de la jeunesse /* il estpréconisé dans la harte nationale la nécessité de, )ondre / l’ensei nement ori inel dans un ensei nement

énéral uni)ié et d’& dé#elopper , l’éducation reli ieuse audouble plan des études primaires et secondaires / . 7ldemeure entendu que* pour les ré)ormateurs* il & aassimilation entre islam et reli ion. %a ré)orme de 194: #isait en )ait l’uni)ication du s&stème d’ensei nement sur ledouble plan péda o ique et or anisationnel consécrationdu caractère national des pro rammes* s&stème


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d’ensei nement unique ou#ert à tous les en)ants en B ed’+tre scolarisé jusqu’à 1: ans;.7nstitutionnellement* c’est à tra#ers une matière* dispenséedurant tout le cursus de l’ensei nement obli atoire C soitneu) années C que l’éducation islamique est présente au

sein de l’école. lle continue à e"ister sous la )orme d’unespécialité dans le secondaire lettres et sciencesislamiques; et* dans l’ensei nement supérieur* elle a sespropres établissements Dni#ersité des sciences islamiquesde onstantine* entre uni#ersitaire d’$drar* institutsnationau" de sciences islamiques trans)ormés* depuisseptembre 1999* en )acultés des sciences islamiques ausein des uni#ersités;.(i dès l’indépendance 19:2;* l’ensei nement des préceptesreli ieu" a été inté ré à celui de l’éducation morale etci#ique* à partir de la ré)orme de 194:* instituant unensei nement de base obli atoire de neu) années* unediscipline spéci)ique d’éducation islamique a donc étéo))icialisée à tous les ni#eau". %’ou#erture du s&stème àune )orte demande de scolarisation a mené à unrecrutement massi) d’ensei nants> C en )ait des moniteursa&ant un ni#eau de quali)ication in)érieur au bre#et de )inde collè e C et à la coopération mo&en-orientale pour laréalisation de l’objecti) d’arabisation. (ans )ormationappropriée* le corps ensei nant présente des lacunes , tantsur les plans culturels et scienti)iques queps&chopéda o iques et méthodolo iques. es dé)icits ont

été accentués par la rareté de la documentation* ce qui aconduit à une absence d’autonomie péda o ique et decréati#ité cheE la plupart des ensei nants qui dispensentun ensei nement stéréot&pé* con)ormiste* peu propice àl’é#eil et au dé#eloppement de l’intelli ence des élè#es /: .Aendant près de #in t-trois ans de 194: à 1999;* lespro rammes4 d’éducation islamique sont restés sanschan ement sérieu" sau) à déplacer* a#ancer ou reculerdans le temps l’apprentissa e de sourates considéréescomme plus ou moins di))iciles. n 1999* et )aisant suite àune action d’allé ement des pro rammes8 menés en 1993*


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une opération de , netto&a e / des contenus )ut initié parle ministère de l’ ducation nationale* touchant tout ce quiapparaissait comme appel à la #iolence* au djihad et àl’intolérance. (i* pour le premier et deu"ième c&cle

primaire;* c’est le maFtre unique d’arabe qui a la char e de

l’éducation islamique* au troisième c&cle collè e;* c’estl’ensei nant spécialisé en lettres arabes qui prend la relè#e.n 1992-93* sur un total de 1:>4 ensei nants spécialisés en

sciences islamiques* 1 : sont dans le secondaire pour 9pro)esseurs de l’ensei nement )ondamental A G; et 1maFtre de l’ensei nement )ondamental H G;.

omme pour toutes les matières d’ensei nement* lecontenu de l’éducation islamique est )ormellementprésenté en termes de )inalités à atteindre* d’objecti)s et decontenus. %’objecti) principal est , l’implantation / des #aleurs et cro&ances islamiques* traduit sous )orme de lacon)ormité à l’ima e du musulman accompli* )ormé au", #raies habitudes et bonnes moralités /. %es domainesrele#ant d’un ensei nement sont ' le oran* leshadith, laaqida, les ibadate, soulouk oual adab9.%’utilisation quasi e"clusi#e* dans la relationensei nant=élè#es* de la méthode péda o iquetraditionnelle de la transmission=restitution a ra#ée parl’ampleur du nombre de sujets à mémoriser* trans)ormecette matière en une caricature de ce qui aujourd’hui )aito))ice d’ensei nement. %ors d’une inter#ieI* un inspecteurdu primaire se plai nait de la )aJon dont s’e))ectuait

l’ensei nement de la #ie du Arophète et qui aboutit au )aitque les , élè#es parlent du Arophète Hohamed comme ilsparlent du )ellah /. %a crainte de commettre des erreurs*selon lui* ou* en )ait* l’absence de compétences* amènel’ensei nant à é#acuer les interro ations des élè#es.Ari#ilé ier l’énonciation et l’application des rè les en #uede leur reproduction principalement par la mémorisation*est une modalité que le maFtre de l’éducation reli ieuseparta e a#ec tous ses collè ues dans leur pratiquequotidienne de la classe.

ans son a#ant-projet relati) au" principes énérau" de la


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nou#elle politique de l’éducation et de la ré)orme del’ensei nement )ondamental décembre 1994;* le onseilsupérieur de l’éducation a#anJait qu’à l’issue del’ensei nement )ondamental l’en)ant de#ait +tre, impré né de la )oi islamique authentique* de patriotisme

et du sentiment de )ierté et d’appartenance nationale /* ilde#ait +tre capable de , mémoriser une partie du saintoran et des hadith du prophète* d’accomplir les

obli ations rituelles et prendre e"emple* en parole et enacte sur la conduite du Arophète /.%’or anisation de l’ensei nement reli ieu" )ut l’objet d’unréaména ement par un décret du 8 octobre 1944 quitrans)ère l’ensei nement ori inel au ministère del’ ducation* tandis qu’un autre décret du 24 mai 1948décide la suppression du diplKme d’el ahlia del’ensei nement ori inel10 au pro)it d’un diplKme uniqueappelé bre#et d’ensei nement mo&en L H;* ainsi quel’inté ration du baccalauréat de l’ensei nement ori inel11au baccalauréat de l’ensei nement secondaire.%’absorption de ces institutions* dans les années 40* )aitsuite au mou#ement enclenché dés l’indépendance 19:2;d’inté ration de diplKmés de l’ensei nement ori inel ausein des institutions de l’ tat qui hésitaient à reconnaFtreces diplKmes ! cette inté ration se )era principalementdans l’ ducation nationale* l’7n)ormation et la culture*l’administration des $))aires reli ieuses et à un moindrede ré la Mustice et les $))aires étran ères12.

n réalité* et comme le )ait remarquer Hustapha Naddab*le déclin ou la disparition d’institutions liées à la traditionarabo-islamique ma hrébine ne si ni)ient nullement ledéclin ou la disparition des structures intellectuelles etculturelles qui étaient au )ondement de ces institutions%’h&pothèse dé#eloppée* à partir des études et recherchesmenées* est que les intellectuels de la mou#ance ré)ormiste

$ssociation des ulamas; sont restés pro)ondémentimpré nés de la culture arabo-islamique ma hrébine13.Dne étude menée par %ucie Aru#ost1 sur les manuelsd’ensei nement reli ieu" en usa e de la troisième à la


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, %es pro rammes ensei nés ne sont en )ait qu’une chaFne

de connaissances dont les anneau" sont entrecoupés pardes messa es de #iolence* des appels à la dissidence* sous)orme de te"tes de lecture émaillés de #aleurs reli ieusesau ser#ice d’une doctrine dont les adeptes s’entretuent*pr+chant l’intolérance. n leur abolissant les concepts réelsde la ci#ilisation* nos en)ants #i#ent inconsciemment dansun monde médié#al a#ec tous les quali)icati)s de laré ression /1> O

, es personnes a&ant pour seul antécédent scolaire C sion peut l’appeler ainsi C la )réquentation de la Eaouia*accédèrent à l’uni#ersité. ’autres a&ant le m+me cursuspro)itèrent d’un séjour dans des écoles théolo iques despa&s arabes o ils )urent en#o&és par le G%6 à partir de19>:. $ leur retour au pa&s* ils n’eurent aucune di))iculté àobtenir les équi#alences académiques ! le bre#et* le bac oula licence. %’article 120 de l’e"-parti unique leur ou#rit lesportes des emplois straté iques de la )onction publique.Aour un m+me poste de tra#ail de la )onction publique*c’est l’ancien taleb de Eaouia qui est choisi /1:.

, %a société al érienne a troqué la péda o ie contrel’idéolo ie* l’a#enir contre le passé* la liberté d’e"pression

neu#ième année de l’école )ondamentale dont lacon)ection est due en rande partie au" anciens membresde l’$ssociation des ulamas;* montre l’ancra etraditionaliste des contenus* plus proches des , asharites /sur la question du , qadar / que du , moutaEilisme / du

cheikh $bdou* et donc plus attachés au consensus et à ladimension ritualiste de la reli ion* laquelle semble serestreindre à un ensemble de prescriptions relati#ementélémentaires concernant la )oi et les rites.7ncriminant les cursus sui#is* ju és insu))isants* par lesdétenteurs du pou#oir* des écrits journalistiques si nalent '

Pu encore '

%es $l ériens ont un présupposé lar ement parta é quantà la place et au rKle de l’école dans la )abrication desindi#idus* l’ori ine des rands mau" de la société étant mis

en concordance a#ec la dé radation du s&stème éducati) '


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et la richesse lin uistique contre la lan ue de bois* leci#isme contre le )anatisme* la ré)le"ion contrel’apprentissa e... %’échec de l’école est celui de la société*du pa&s tout entier* de la politique qui re)use de se projeterdans l’a#enir et qui re arde le passé comme seul repèrepossible /14.

’est ainsi que* dans le te"te de base de la ré)orme del’ensei nement de 194:* il est clairement spéci)ié que , leprincipe d’unité et de lobalité de l’éducation amène àconsidérer l’école comme le mode le plus sQr et le pluse))icace de socialisation des en)ants /18. eci d’autant plusque le dia nostic établi de l’hérita e colonial sur le planéducati) et culturel & décelait les caractéristiques , del’instrument t&piquement étran er et importé* aliénant etinadapté / 19. %es domaines dé)inis comme straté iques parles promoteurs de la ré)orme sont les disciplines sociales 'l’histoire* la éo raphie* la philosophie et l’éducationci#ique* morale et reli ieuse.%’e"périence coloniale de l’ensei nement dit )ranco-musulman a été rejetée par les initiateurs de la ré)orme de

194:. t pourtant* nous a#ons assisté à des rentréesscolaires successi#es réalisant une scolarisation de plus enplus massi#e et accompa née d’un tira e de li#res scolairespar l’7nstitut péda o ique national re)létant despro rammes d’ensei nement sans chan ement depuis #in t ans. %es méthodolo ies d’ensei nement reposente))ecti#ement sur une approche ne laissant aucune place àla di#ersité et à la créati#ité* se présentant comme uniqueset uni)iées sur tout le territoire national. %a mission con)iéeà l’école* dans son action de modela e* et en tant quereprésentante de l’ tat* est d’assurer la construction del’identité collecti#e nationale. ’est le nationalisme commeidéolo ie politique* quali)ié de s&ncrétique20 islamisme*panarabisme* berbérisme* modernisme laRcisant; quiser#ira d’élément structurant à cette identité.%a commission nationale des e"perts $l érie 200>* mise enplace par le président Loudia)* a#ait proposé dans sas&nthèse un ren)orcement de l’éducation morale et


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, %’éducation morale et reli ieuse s’a#ère da#anta enécessaire en raison des boule#ersements sociau"* de lacrise des #aleurs qui en a découlé dans le pa&s* et en raisoné alement du #ide et de l’an oisse des jeunes. eci

e"plique bon nombre de phénomènes de l’anomie socialeactuelle. ette éducation pratiquée a#ec méthode* conJuecomme un dé#eloppement de l’esprit et de l’intelli ence*de#ra contribuer à créer une culture capable de restituer àla société son éthique et à l’indi#idu la sérénité etl’équilibre /21.

Héritage scolaire, conditionnement etimpact sur les acteurs

reli ieuse '

ans les débats se superposent plusieurs t&pes delé itimité ' la lé itimité islamique* la lé itimité historiqueet la lé itimité moderniste22 démocratie* justice sociale*droits de l’homme et de la )emme;. 7l en résulte une ima e brouillée o le ré)érent arabo-islamique )onctionne commesocle identitaire. Aartant de la reli ion comme paradi mede la prescription et de la normation* nous pou#onsa#ancer que le s&stème d’ensei nement ré)ère* parinculcation* mémorisation et restitution* au cadre de

pensée traditionnelle.%a restructuration de l’ensei nement secondaire pré#oit* àpartir de 1992-93* trois troncs communs en premièreannée du secondaire dans le but d’homo énéiser lesni#eau" des élè#es et de mieu" préciser leur orientation etou#rant droit à di))érentes )ilières en deu"ième année dusecondaire* technolo ique ou technique ' tronc communtechnolo ie* tronc commun sciences et tronc communlettres estion et économie* lettres et lan ues étran ères*lettres et sciences humaines* lettres et sciencesislamiques;. Aar ailleurs on assiste à la création à

onstantine de l’Dni#ersité mir $bdelSader des sciencesislamiques.

ans une enqu+te menée auprès des l&céens oranais en1992* et #isant à cerner l’uni#ers des représentations


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, %es institutions n’en endrent pas des lo&autés morales*elles ne sont qu’un en#ironnement saisi en termesd’opportunités et de contraintes. $utonome* l’acteurs’oriente moins en )onction des TnormesU qu’en )onctiondes TopportunitésU. 7l )aut cesser de penser* m+meimplicitement* la socialisation comme un processus passi) de transmission de normes et d’acquisition des rKles. anstous les cas* l’acteur ne )ait pas émer er un ordre collecti) préétabli* et* surtout* c’est le cadre situationnel lui-m+me*et non pas l’intériorisation des normes* qui dé)init lesattitudes / 23.

relati#es à l’école* à l’a#enir* à la )amille et à la culture*nous a#ons constaté qu’au" questions abordant la cultureet l’histoire* le tau" de non-réponse est ma"imalcomparati#ement à ceu" concernant les questionspéda o iques et scolaires ainsi que la )amille. %’h&pothèse

e"plicati#e a#ancée ailleurs par . Vo))man* nous a semblépou#oir rendre compte de ce constat. n e))et '

5rès tKt l’en)ant est mis dans un espace institutionnel desocialisation o l’essentiel de l’apprentissa e se concentre

dans l’ensei nement reli ieu". %a mémorisation est le #ecteur quasi unique de la méthode de transmission)ormelle. %a medersa apparaFt auW7e siècle commeinstitution de l’ tat sunnite destinée à contrebalancer lapropa ande chiite* les autres institutions telles que lamosquée* le kuttab ou la zaouia ne rele#ant pasdirectement de son contrKle. %’e"istence des écolescoraniques* institution scolaire de base* attestait d’uneimplantation relati#ement importante à tra#ers le pa&s.%’essentiel de l’ensei nement portait sur le oran etl’apprentissa e de l’écriture et la lecture de la lan ue arabe.%eur nou#eau dé#eloppement à partir des années 30 n’étaitpas seulement une démarche de résistance culturelle* maisrépondait é alement au projet scolaire de l’administrationcoloniale* réticente à satis)aire à la re#endication scolaire

des $l ériens2 . lle se préoccupait plutKt de rechercher unmi"a e entre les institutions traditionnelles locales etl’école dans sa )orme moderne. , ans un conte"te


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d’oppression et d’occupation militaire permanente* lamobilisation du peuple a permis de maintenir une )ormed’éducation et de culture nationales* par l’entremise desécoles coraniques* des instituts et des médersas modernesde l’ensei nement populaire libre /2>. %es rédacteurs des

te"tes o))iciels )ont d’ailleurs remarquer que ces espaces de)ormation ont ser#i de )o&ers de )ormation de militants. %alan ue arabe comme #éhicule de la reli ion musulmane etla reli ion musulmane comme modalité d’apprentissa e dela lan ue arabe sont au )ondement de l’ar umentaire de laré)orme de 194:* qui présente le processus de reconqu+teidentitaire comme une réponse à la déstructuration dontces , piliers / )urent l’objet durant l’ère coloniale. %amodernité est* quant à elle* plus perJue comme un concept)i é que comme une notion dési nant di))érents processusà l’@u#re dans la société.

u coté des acteurs* plusieurs auteurs notent cheE les jeunes tout un tra#ail de bricola e culturel* et une tendanceà la subjecti#isation des cro&ances se pro)ile derrière lesréponses au" entretiens. 7l & a une sorte de tri qui s’opèrepar rapport à la parole pro)essée dans une né ociationpermanente entre le souhaitable et le souhaité mis enpratique #oir à ce ni#eau toute la amme de justi)icationsdonnées pour le port ou non duhijab cheE les )illes;2: .6otre enqu+te de mai 199224* menée auprès d’unéchantillon de 1 :29 élè#es de classes de terminale* a#aitpour objecti) le repéra e des sa#oirs communs parta és par

des l&céens a&ant )réquenté l’école durant au moins unedouEaine d’années attitude et opinions; et dont il )allaitreconstituer , les principes or anisateurs communs à desensembles d’indi#idus /28. $ l’une des questions posées 'dans quels domaines #oudrais-tu que l’école t’apprenne leplus de choses * le plus )ort tau" de réponse* soit 20*> X*était sur la reli ion et 13*> X sur l’histoire du monde arabo-musulman. %es raisons in#oquées répondent à unedemande d’ordre éthique et in)ormati)* par le biais d’unemeilleure compréhension du sens de la #ie 22 X;* demieu" connaFtre la reli ion 20 X; et le monde


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e sont donc les musulmans nationalistes et ré)ormistesqui apparaissent comme étant les représentants de laculture ! en )ait* c’est l’in)luence de l’école* à tra#ers lespro rammes scolaires* que l’on retrou#e dans les nomscités par les l&céens.

C %’$l érien qui représente le sa#oir ;.C %’$l érien qui représente le mieu" la politique 8 noms cités ' $bassi Hadani 29;* Loumediene 20;*Loudia) 18;* puis dans l’ordre ' hadli* Len Lella* Lachir

l 7brahimi* $li Lenhadj* $it $hmed. ependant* pour les)illes* c’est d’abord Loudia) 2 ; et Hadani 22; ! pour les

arJons* c’est Hadani 3:; et Loumediene 19;.C %e président étran er pré)éré par les l&céens :3 Xd’entre eu";

’est (addam Nussein 29; puis personne 19;* Lush 10;*astro et Hitterand :;* les )illes citant d’abord Hitterand18;* et ensuite astro 3;* à la di))érence des arJons 3

pour le premier et 11 pour le second;.Aeut-on )aire l’économie dans cette ré)le"ion sur l’école etla reli ion des débats dans le champ du reli ieu" et plusprécisément de l’islam. Aour H. Narbi* la question de lasécularisation re)oulée au cours de la uerre de libérationnationale réapparaFt en aoQt 19:2 à moins d’un mois del’indépendance politique proclamée le > juillet 19:2. 7l

note* partant d’une déclaration de la )édération de Grancedu G%6 ' , %es institutions al ériennes doi#ent reposer surle principe de la séparation du culte et de l’ tat !l’ensei nement reli ieu" est libre ! il est dispensé hors desétablissements publics /. %a réaction* le 21 aoQt 19:2* desouléma ne s’est pas )ait attendre ' , $ tout cela* nous nousopposons. 6ous sommes $l ériens* et cela #eut dire quenous sommes un peuple a&ant une personnalité propre.

ette personnalité apparaFt dans sa reli ion* dans salan ue* dans sa tradition* en)in dans son histoire /29.5rès #ite s’entrem+lent les questions de la personnalité et


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Conclusion

choi" péda o iques opérés au lendemain del’indépendance du pa&s. 5outes les reli ions proposentcertes des rè les de #ie e"primées sous )orme d’obli ationset d’interdits* mais ce qui pose problème c’est leurinstrumentalisation politique contre la modernité3>.

n l’absence de culture historique* et en raison d’uneinsu))isante maFtrise comparati#e des données et d’uneméconnaissance de la société* la recherche de boucsémissaires se substitue à la nécessité de produire leséléments de compréhension de la tra édie al érienne* et

d’anal&ser la )orme prise par la contestation* enl’occurrence la )orme reli ieuse. %’enjeu aujourd’hui estdouble* celui de la place à donner à la raison* à la démarchescienti)ique sous la pluralité de ses )ormes dans leprocessus éducati)* c’est-à-dire comme compétence àacquérir dans une di#ision du tra#ail* et celui del’acceptation de l’altérité sur la base du principe dupluralisme démocratique. %a phase historique que noustra#ersons est celle de la mise à nu de la con)usionentretenue entre les messa es reli ieu" et scienti)iques ausein des di))érents ensei nements à l’école )ondamentalenotamment.%a tentati#e de remplacement du rite sunnite par le ritechiite3: dans la mise en pratique des rituels reli ieu"* aussi bien dans certains pr+ches reli ieu" d’imams que par les #étérans d’$) hanistan et d’7ran* n’a pas )ait l’objet d’undébat public entre pro)essionnels de la question cettesituation pose le problème de la place occupée ou non parles instituts nationau" de sciences islamiques oul’Dni#ersité des sciences islamiques;. %’interro ation surles )ondements des di#ers rites reli ieu"* ainsi que la miseen @u#re de la séparation des préro ati#es de l’éducation

nationale et des a))aires reli ieuses constituent les #éritables réponses à la problématique du chan ement*perJu comme un tra#ail permanent et laborieu" de l’ancien


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Notes1. Nassan -4: du 1: a#ril 194:.

. Gront de libération nationale* , harte nationale /.

>. $u ni#eau de l’ensei nement primaire* 1er et 2e c&cles* 8> X des140 000 ensei nants n’ont pas le bac ! pour le mo&en 3e c&cle;* :3 Xdes 99 000 n’ont pas le bac Hinistère de l’ ducation nationale*cabinet ' tat des lieu" du secteur de l’éducation* a#ril 1998;.

: . Ibid.

4. %a con)usion entre le pro ramme et le manuel est dominante dans lesecteur* du )ait essentiel que le pro ramme et le manuel relè#ent del’autorité e"clusi#e de l’ tat. nsei ner le pro ramme* c’est ensei nerle manuel* ré)érence unique. %’absence d’un ré)érentiel de )ormation*la mise en place de la )iche péda o ique par l’7nstitut péda o iquenational pour toutes les matières C )iche que l’ensei nant est tenu derespecter à la lettre C et le recours à un modèle péda o ique obsolète

ont )ini par donner à l’école les caractéristiques d’un s&stème )ermé*conser#ateur et con)ormiste.

8 . %es pro rammes en #i ueur remontent à la mise en place de l’école

par le nou#eau* de l’e"istant par l’a#enir* du, traditionnel / par le , moderne / C caté orieidéolo ique. %’enjeu réel est celui de l’harmonie à atteindreentre des manières de penser* en jeu dans toutes lesdisciplines d’ensei nement* entre le prescrit et le produit*

entre le donné et le construit dans la conduitepéda o ique. ette démarche au urera-t-elle d’unchan ement possible pou#ant se )aire plus par mutationque par substitution %’enjeu aujourd’hui ne réside-t-ilpas dans l’inau uration de nou#elles méthodesd’acquisition du sa#oir* représentées notamment parl’e"ercice du ju ement personnel* de l’aptitude auraisonnement au détriment de l’usa e e"cessi) de lamémoire


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)ondamentale. onJus en un temps très court* ils n’ont connu aucuneré#ision pro)onde à ce jour.

9. 5raduction ' %i#re sacré* traditions des prophètes* do me* rituels*morale.

10. %es épreu#es obli atoiresd’el ahlia comportaient entre autresoran et e"é èse du oran* théolo ie musulmane* droit musulman et

calcul des dé#olutions successorales* rédaction* étude de te"te*mathématiques* lan ue étran ère et éducation ph&sique.

11. %e pro ramme comportait les matières principales sui#antes 'e"é èse coranique et hadith, droit musulman* littérature arabe*philosophie( ournal o!!iciel,mai 1941;.

12. Hustapha Naddab* , 5&pes d’intellectuels en $l érie* problèmes declassi)ication et de méthode /* in Elites et questions identitaires, op.cit.

13. Ibid.

1 . itée par H. Naddab*ibid.

1>.


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2: . ntretiens menés en 199> ! certaines ne portent pas lehijabsachant qu’elles ne pourront pas sui#re toutes les prescriptions & a))érentes* d’autres le portent sur pression d’un membre de la )amille

sou#ent le )rère; et )ont ce qu’elles #eulent a#oir entre autre un ami*se maquiller* adapter les couleurs entre )oulard et tenue;.

24. 6ouria Len habrit-* 1993.

28. enise Modelet* Les repr'sentations sociales, ADG* 1989.

%e nombre important d’e"clus scolaires a trans)ormé la )ormationpro)essionnelle en un second s&stème scolaire* au" capacités parallèlese"tr+mement )aibles du point de #ue de l’accueil et des mo&ens.

29. Hohamed Narbi* , %’islamisme* une ré#olution conser#atrice /*in )on!luences*M'diterran'e, n] 11.

30 . %ouis %e rand* , $pproches philosophiques de la laRcité /* in +istoire de la la cit', < A de Granche- omté* 199 .

31. Hohamed heSroun* , %a jeunesse ma hrébine au" prises a#ec laculture du Tmal à #i#reU /* in $ctes des journées d’étude ' Meunes etsociété dans les pa&s du Ha hreb* #e-ue Marocaine des sciences del’ ducation,publication $ttadriss* Gaculté des sciences de l’éducation*


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Où Va l’Algérie _ - 13. École Et Religion - Institut de Recherches Et d'Études Sur Le Monde Arabe Et Musulman

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