UNIVERSITE D’ANTANANARIVO Faculté de Droit, d’Economie, de Gestion et de Sociologie (Domaine : Sciences de la société) DEPARTEMENT ECONOMIE (Mention : Economie) ****************** Mémoire de fin d’études pour l’obtention du diplôme de Licence en Sciences Economiques Option : Economie Générale Par Mlle RAKOTOVAO Andy Mihamintsoa n° 128 Encadreur : Docteur RAMAROMANANA ANDRIAMAHEFAZAFY Fanomezantsoa Promotion : MAMIRATRA Date de dépôt : 29/01/18 Date de soutenance : 19/02/18 A.U : 2016-2017 ORIENTATION DE L’AGRICULTURE, DEVELOPPEMENT ET PRESERVATION DE L’ENVIRONNEMENT : CAS DE MADAGASCAR
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ORIENTATION DE DEVELOPPEMENT ET PRESERVATION DE L ...
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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO
Faculté de Droit, d’Economie, de Gestion et de Sociologie
(Domaine : Sciences de la société)
DEPARTEMENT ECONOMIE
(Mention : Economie)
******************
Mémoire de fin d’études pour l’obtention du diplôme de Licence en Sciences
CCNUCC : Convention-Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique
FAO : Food and Agriculture Organisation
GES : Gaz à effet de serre
MAEP : Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche
ODD: Objectifs de Développement Durable
OMD: Objectif Millénaire pour le Développement
PIB : Produit Intérieur Brut
PAM : Programme Alimentaire Mondial
Cf. confier « latin » équivalent de voir en français
iv
Liste des tableaux et figures
Tableau 1 : Définition de la sécurité alimentaire selon ses quatre dimensions…………6
Figure 1 : La croissance du PIB provenant de l’agriculture à l’échelle mondiale………3
Figure 2 : Evolution des émissions de gaz à effet de serre d’origine agricole…………..9
Figure 3 : Evolution du PIB national, du PIB agricole et rizicole……………………..…23
Figure 4 : Emission des GES……………………………………………………………. 25
Figure 5 : Histogramme Emission des GES…………………………………………… ..26
v
GLOSSAIRE
AGRICULTURE BIOLOGIQUE (AB)
Techniques respectant les lois de la nature tant dans le travail et la fertilisation des sols (rejet
des engrais minéraux solubles) que pour la conduite et la défense des plantes (sans insecticides
ni fongicides de synthèse).
AGRICULTURE CONVENTIONNELLE
(Dite aussi moderne, chimique, industrielle) techniques modernes de culture enseignées dans
les universités; qui traitent plus la nature en ennemie à vaincre qu'en alliée empressée à rendre
service.
AGRO-BIO-ECOLOGIE
Agriculture respectueuse de la vie, du sol, des plantes, et de l'environnement.
ARABLE ( c o u c h e d e t e r r e )
Epaisseur de terre superficielle cultivable
BIO
Relatif à "biologique", ex. biodégradable, biodiversité... Un produit bio-certifié est conforme
aux règlements de l’AB, en général sans produit chimique.
BIODIVERSITE
Paramètre qui mesure les différences entre les occupants vivants d’un écosystème. D’une
générale, plus la biodiversité est grande, plus le système est considéré comme riche.
BIOMASSE
Ensemble de matière vivante végétale et animale, et par extension, de la matière organique.
La biomasse végétale est produite par photosynthèse à partir des matières minérales et d'énergie
solaire convertie en énergie chimique. Source d'énergie renouvelable. L'agroforesterie
augmente la biomasse fourragère et compostable .
COUVERTURE VEGETALE
Tapis de plantes vivantes ou mortes. Protège le sol du soleil, des pluies battantes, du
ruissellement, de l'évaporation, du vent, des mauvaises herbes. Les plantes vivantes
réinvestissent aussi les fertilisants du sol menacés de lessivage; des plantes mortes (mulch,
paillis) protègent et nourrissent aussi la vie microbienne du sol (compostage de surface).
vi
DEGRADATION (du sol)
Appauvrissement de sa texture et de sa structure voire de son état de surface
DEVELOPPEMENT DURABLE (OU SOUTENABLE)
Prise de conscience des effets pervers de certains modes de développement sur l'environnement. Son objectif est de concilier le développement économique et social des
populations avec la protection de l'environnement dans une perspective à long terme. Mode de développement qui cherche son équilibre avec l'environnement naturel
ECOLOGIE
Entretien qui étudie les êtres vivants en relation avec leur milieu.
ECOSYSTEME
Ensemble complexe d'indexations entre minéral, végétal, animal, l'air, l'eau, la température, les
vents et les rayonnements en activité constante et en recherche d'équilibre pour se maintenir et se perpétuer. Ex. La forêt est un écosystème où la vie et la mort s'entretiennent. Cadre de la
recherche en écologie mettant en relief les interactions entre les êtres vivants et leur environnement au sein d'un espace donné. Révèle la complexité de la nature, notamment au
travers de la chaîne alimentaire.
ENGRAIS ou FUMURE
Caractérise généralement les apports minéraux.
EROSION
Dégradation de la surface d'un sol dégarni par l'eau ou par le vent.
PESTICIDE
Terme générique de produits phytosanitaires chimiques pour lutter contre ravageurs et
maladies. Non toléré en AB, hormis le soufre, la bouillie cuivrique et le silicate de soude, toutes en petites quantités vu leur faible nocivité.
POLLUTION
Action de rejeter dans un milieu une ou plusieurs substances (POLLUANT) capables d'entraîner des dysfonctionnements.
RESSOURCES NATURELLES
Moyens naturels que les hommes peuvent tirer des actifs naturels. Certaines d'entre elles
donnent actuellement des signes d'épuisement. D'où la volonté de parvenir à une "gestion rationnelle et durable" des ressources naturelles qui s'appuierait sur la distinction fondamentale
entre ressources renouvelables et ressources non renouvelables
RESSOURCES NON RENOUVELABLES
Ressources naturelles qui s'épuisent par extraction. Ex :Pétrole.
RESSOURCES RENOUVELABLES
Ressources naturelles qui ne s'épuisent pas ou qui se reconstituent. Ex. Energie solaire, BIOMASS
1
INTRODUCTION
L’agriculture en général est définie comme étant l’ensemble des travaux transformant
le milieu naturel pour la production des végétaux et des animaux utiles à l’homme. Et selon le
FAO, elle se réfère à des petites surfaces (par exemple des terrains vagues, des jardins verges,
des balcons, des terrasses) utilisées en ville pour cultiver quelques plantes et élever de petits
animaux et des vaches laitières en vue de la consommation du ménage ou des ventes de
proximité.
L’environnement joue un rôle important dans l’activité agricole car il constitue le pilier
du secteur agricole. L’agriculture est fortement liée aux conditions naturelles et ses activités
prennent une grande part active dans le développement économique d’un pays. Les méthodes
et les produits utilisés par les producteurs pour permettre le développement pourront avoir un
impact sur l’environnement et sur la santé des consommateurs et des producteurs.
A Madagascar, le secteur agricole est un levier pour le développement de son
économie et il est important pour le gouvernement d’en assurer sa stabilité pour parvenir à une
croissance économique. L’agriculture constitue une composante importante de l’économie
malgache et contribue pour près de 30% de son produit intérieur brute et plus de 80% de la
population y travaille dans le secteur selon l’INSTAT. Comme dans d’autres pays en voie de
développement, l’agriculture malgache est confrontée à plusieurs crises majeures comme le
non-respect des conditions naturelles par exemple. Ce qui nous amène à poser la question :
Quelle orientation en agriculture permet de joindre les objectifs de développement tout en
préservant l’environnement à Madagascar ?
Pour pouvoir répondre à cette question nous allons voir dans la première partie les
débats entre développement via l’agriculture et la préservation de l’environnement et dans la
seconde partie l’analyse du cas de Madagascar.
2
PARTIE I : Débat entre développement via l’agriculture et
préservation de l’environnement
Chapitre I : L’agriculture : un facteur de développement
De par sa définition dans le dictionnaire de français Larousse « L’agriculture est,
plus généralement, l’ensemble des activités développées par l’homme, dans un milieu
biologique et socio-économique donné, pour obtenir les produits végétaux et animaux qui lui
sont utiles, en particulier ceux destinés à son alimentation». Elle est une des anciennes
activités de l’homme qui tient encore sa place dans le monde contemporain. La majorité des
habitants des pays en développement vivent dans un milieu rural et ont l’agriculture comme
activité principale, de ce fait, miser sur ce secteur serait une obligation dans le processus de
développement.
1. La place de l’agriculture dans le développement
L’agriculture s’avère importante du point de vue économique et social puisqu’elle
contribue dans le PIB et est aussi une source d’emploi. En moyenne, 62 pour cent de la
population totale de l’Afrique Subsaharienne est rurale et vit principalement de l’agriculture,
de la pêche et de l’exploitation forestière. (MAEP, 2007)
1.1. Croissance et PIB agricole
Selon l’édition 2008 du rapport de la Banque Mondiale consacré à « l’agriculture
au service du développement », la contribution de l’agriculture dans le PIB est de 29 pour cent
et elle emploie 65 pour cent de la population active des pays à vocation agricole. Ce secteur
d’activité est le moteur de croissance de par sa capacité à fournir une main d’œuvre
potentielle et à dégager un surplus.
3
Figure 1 : La croissance du PIB provenant de l’agriculture à l’échelle mondiale
Source : Ligon et Sadoulet, 2007
Selon le même rapport de la Banque Mondiale, l’agriculture peut contribuer à la
croissance économique, une croissance impérative au développement suite à ces facteurs :
- Un vaste secteur : pour certains pays de l’Afrique subsaharienne, la contribution de
cette activité sur la croissance globale était significative. En effet, l’augmentation du
PNB par habitant est le résultat d’une spécialisation dans l’agriculture pour lubrifier la
croissance globale.
- Réduction des prix alimentaire : Dans la même région de l’Afrique subsaharienne, la
commercialisation des produits alimentaires reste isolée des marchés internationaux à
cause des coûts élevés de transport surtout pour les zones rurales. Pour ces pays, la
priorisation des produits alimentaires de première nécessité est primordial et est
garanti de l’une croissance économique.
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- Avantage comparatif : Les pays à vocation agricole ont un avantage comparatif dans
les activités primaires en raison d’un vaste espace agricole, d’une difficulté de climat
d’investissement et d’un manque de mains d’œuvre qualifié qui limite la compétitivité
des produits manufacturés dans les marchés internationaux.
- Relations entre différentes formes de croissance : Lorsque le revenu agricole permet
d’acheter des produits industriels au niveau local alors cela stimule la croissance des
produits industriels. Cela dit que la priorisation des activités agricoles induit un effet
positive sur les autres secteurs du niveau local.
Pour les pays en développement, l’augmentation de la productivité agricole est
l’épicentre de la croissance économique et de la réduction de la pauvreté. En Chine, la
croissance agricole a été de 3,5 fois plus efficace pour réduire la pauvreté que la croissance du
PIB en dehors de ce secteur ; en Amérique Latine, elle était 2,7 fois plus efficace dans la
réduction de la pauvreté ; Ghana a connu une forte baisse de la pauvreté grâce à la croissance
agricole.
Cependant il existe une forte corrélation entre les dépenses publiques en faveur de
l’agriculture et la formation de capital dans le secteur du fait qu’elle ouvre un environnement
propice à l’investissement privé pour les infrastructures et les ressources naturelles. La
croissance agricole est au moins deux fois plus efficace pour la réduction de la pauvreté
comparée aux autres activités économiques. Les avantages d’une activité agricole ne se limite
pas au profit des agriculteurs mais va au-delà de cette sphère en s’étendant à d’autres éléments
tels que la disponibilité nourriture, la diminution du coût des aliments et des emplois plus
nombreux dans les zones rurales.
1.2. L’agriculture contre la pauvreté et l’insécurité alimentaire
1.2.1. Cercle vicieux de la pauvreté et de la faim
Dans l’ère du XXIe siècle, le rythme de la faim et de la pauvreté réside encore.
D’après les statistiques actuelles, 1,2 milliards de personnes vivent encore dans des conditions
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de pauvreté extrême et près de 800 millions d’entre elles souffrent de sous- alimentation
chronique.
La faim est le résultat de la pauvreté mais aussi principale cause de cette dernière.
Elle est non seulement le résultat mais aussi une cause de l’insuffisance de revenu : les
personnes souffrant de faim et de malnutrition chroniques peuvent être incapables de
constituer le capital humain, physique et social nécessaire pour échapper à la pauvreté.
(Stamoulis et Zezza, 2003). En effet, la faim a un effet sur la main d’œuvre des pauvres et
augmente les coûts économiques de la société toute entière. Quand il y a absence de
nourriture, il y a répercussion sur la santé physique et mentale entrainant à son tour une baisse
de la productivité et de la production. De ce fait on assiste aussi à une baisse du revenu.
Lorsqu’une personne est exposée à la faim, sa capacité productive diminue et la probabilité de
demeurer dans la pauvreté est certaine. La faim est un défi dans le cas où c’est un élément
indispensable à la réduction de la pauvreté.
1.2.2. Rôle de l’agriculture dans la réduction de la pauvreté
La majorité des pauvres des pays en développement vivent dans le milieu rural, la
réduction de la pauvreté vise alors l’agriculture puisqu’elle est au cœur de l’activité rurale. Le
meilleur moyen de combattre la pauvreté est d’offrir aux individus des opportunités de
revenus grâce à leur participation au processus de production. Ainsi la réduction de la pauvreté
et la faim s’accompagne avec une croissance de l’économie rurale en améliorant les revenus
des pauvres et par le renforcement de leurs moyens d’existence.
Les effets d’entrainements se présentent comme suit : la production de
subsistance, la pratique agricole et la vente des produits agricoles améliorent le revenu des
ruraux et créent ensuite une demande pour la production des petites entreprises rurales. De ce
fait, la croissance de la production agricole a un effet multiplicateur des économies non
agricoles. Il y a réduction de la pauvreté par l’accroissement des revenus des ruraux.
1.2.3.Place de l’agriculture face à l’insécurité alimentaire
Le concept de sécurité alimentaire a été constamment élargi depuis sa première
définition en 1974. Axé initialement sur la quantité de nourriture disponible, il a évolué
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notamment vers la notion d’accès des populations à l’alimentation. La définition la plus
consensuelle est celle du Sommet mondial de l’alimentation en 1996 : « La sécurité
alimentaire existe lorsque tous les êtres humains ont, à tout moment, un accès physique, social
et économique à une nourriture suffisante, saine et nutritive leur permettant de satisfaire leurs
besoins énergétiques et leurs préférences alimentaire pour mener une vie saine et active. »
Selon cette définition, la sécurité alimentaire ne se limite plus sur la disponibilité
des aliments mais sur la capacité de la population à avoir un accès matériel et économique de
la nourriture qu’elle a besoin.
Cette définition présente quatre dimensions principales de la sécurité alimentaire
Tableau 1 : Définition de la sécurité alimentaire selon ses quatre dimensions
La DISPONIBILITE
PHYSIQUE des aliments
La disponibilité alimentaire porte sur le « côté de l’offre »de la sécurité
alimentaire et est déterminé par le niveau de production alimentaire, les niveaux
de provisions, et le commerce net
L’ACCES économique et
physique des aliments
De bonnes provisions alimentaires au niveau national ou international ne
garantissent pas en soi la sécurité alimentaire des ménages. Les inquiétudes par
rapport à l’accès insuffisant aux aliments ont mené à une concentration des
politiques sur le revenu, les dépenses, le marché et le prix des aliments pour
atteindre les objectifs de sécurité alimentaire.
L’UTILISATION des
aliments
L’utilisation porte sur la façon dont le corps optimise les différents nutriments
présents dans les aliments. De bonnes pratiques de soins et d’alimentation, de
préparation des aliments, de diversité du régime alimentaire et de distribution
des aliments à l’intérieur du ménage ont pour résultat un apport adéquat
d’énergie et de nutriments. Ceci s’ajoute à une bonne utilisation biologique des
aliments consommés et détermine l’état nutritionnel des individus.
La STABILITE des trois
autres dimensions dans le
temps
Même si votre apport alimentaire est adéquat, vous êtes toujours considéré à
risque de souffrir d’insécurité alimentaire si sur une base régulière, vous avez
un accès inadéquat aux aliments, et vous risquez une détérioration de votre état
nutritionnel. Les conditions climatiques défavorables (sécheresse, inondations),
l’instabilité politique (troubles sociaux), ou les facteurs économiques (chômage,
augmentation du prix des aliments) pourraient avoir un impact sur votre état de
sécurité alimentaire
Source : FAO 2008, publié par le programme CE-FAO « Sécurité alimentaire l’information
pour l’action »
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La sécurité alimentaire peut être assurée soit par la production domestique, soit par
les importations, soit par les aides étrangères. Les deux derniers dépendent respectivement de
la capacité du pays considéré à rembourser les dettes ainsi que des ressources en devises, et
des politiques agricoles des pays donateurs. De ce fait, la production domestique est le seul
moyen efficace pour éradiquer la faim.
Ainsi, la croissance économique, plus précisément de l’agriculture et de
l’économie rurale est impérative pour une réduction durable de la pauvreté et de la faim.
2.Relation entre agriculture et environnement
D’une manière plus simple, l’environnement est l’ensemble des éléments naturels
(nature, air,...) ou artificiels (architecture, décoration,…) qui conditionnent la vie de l’homme
et constituent son cadre de vie. (Dictionnaire de français). L’essor de l’agriculture a conduit au
développement mais aussi à un nouveau défi environnemental majeur. Avec une croissance
démographique considérable, l’homme est dans l’obligation d’exploiter davantage les
ressources qu’il possède, qui a ensuite entrainé des perturbations écologiques. Cependant la
relation entre agriculture et environnement existe et il ya une dépendance entre les deux.
L’agriculture comme étant une activité économique peut nuire à l’environnement mais peut
également être victime des perturbations de cet environnement.
L’interaction entre l’agriculture et l’environnement est devenue de plus en plus
critique quand la pratique de cette activité économique a des conséquences néfastes sur
l’écologie. Parmi ces effets y figurent les défrichements des terres agricole, l’érosion des sols,
la pollution des eaux souterraines due aux engrais et pesticides, la pollution atmosphériques
par la déjection animale. Les politiques agricoles instaurés peuvent être un catalyseur de
trouble social et politique en marginalisant certains agriculteurs. De ce fait, la pratique de
l’agriculture intensive par l’utilisation intensive des terres et des intrants agricoles va à son
tour créer un déséquilibre écologique.
D’autre part, l’environnement peut aussi avoir des conséquences sur l’agriculture.
En effet, la pratique des activités par les industries crée une pollution de l’eau et de
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l’atmosphère et a un effet sur la couche d’ozone. Comme conséquence majeur le changement
climatique qui va avoir des répercutions sur l’activité agricole.
• L’agriculture et les ressources naturelles
Les économistes illustrent différemment la diversité de la conception sur les ressources
créatrices de richesse (Louhichi K., 1997).
-chez les physiocrates, il n’y a de richesse que la terre seule est productrice de valeur donc
d’un supplément net de revenu.
-pour Adam Smith, la richesse des nations est constituée « par les biens de consommation
annuellement reproduits par le travail de la société »
-pour Malthus, les obstacles à la croissance résident dans les limitations des moyens de
subsistance c'est-à-dire une offre limitée de denrées utile à l’homme. Ces limites se portent sur
le coût d’utilisation des ressources que peut supporter une société.
- Ricardo a développé l’idée que la rareté des ressources naturelles limite la croissance
économique. Ces limites sont en relation avec l’augmentation de valeurs significatives des
coûts d’extraction.
Ce concept de rareté est relatif aux ressources naturelles de façon que les
ressources soient limitées face aux besoins et demandes de l’homme ou la quantité physique
disponible. Les ressources naturelles ont été depuis longtemps sujet d’une grande discussion
concernant leur intervention dans l’activité économique (R.Passet, 1990 et C.W. Howe, 1979).
Il existe des ressources naturelles non renouvelables, celles dont l’usage est nécessairement
limité et les ressources naturelles renouvelables dont le stock n’est pas fixe et peut augmenter
ou diminuer dans le temps. Parmi les ressources qui sont influencées par l’agriculture se
trouve le sol et est la plus menacée puisqu’il est la base de l’activité agricole.
Ainsi, l’agriculture est au cœur du développement de par sa capacité à réduire la
pauvreté pour parvenir à la sécurité alimentaire. Elle stipule qu’elle est le moteur de
croissance qui conduit au développement des pays à vocation agricole. Il n’est pas à nier que
les progrès spectaculaires de l’agriculture et son efficacité dans la réponse aux questions de
suffisance alimentaire ont des impacts environnementaux : pollution diffusées par les engrais
et pesticides, modifications de l’utilisation des techniques et leurs effets sur les sols agricoles,
etc. La première partie se focalise sur les idées contradictoires entre l’agriculture,
l’environnement et ressources naturelles.
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Chapitre II : Contradiction entre agriculture et environnement
L’agriculture et l’environnement, deux concepts qui ont une relation
d’interdépendance depuis longtemps. Dans le cas où la fragilité de l’environnement et des
ressources naturelles n’est pas pris en compte, les conséquences des pratiques agricoles sont
néfastes et concernent les compartiments environnementaux traditionnellement distingués : air
et climat, eau, sol, etc.
1.Enjeux sur l’air et le climat
L’activité agricole est considérée comme une source de gaz à effet de serre avec
14 pour cent des émissions mondiales et la plupart de ces émissions sont issues des pays en
développement ou pays émergents.
Figure 2 : Evolution des émissions de gaz à effet de serre d’origine agricole
Source : FAOSTAT
Selon la FAO, de 1990 à 2010, les émissions dues à l’agriculture des pays en
développement ont connu une augmentation considérable surtout pour l’Afrique. Parmi ces
gaz y figurent le méthane émis par les ruminants et protoxyde d’azote lié à l’utilisation
d’engrais azotés. Pour le GIEC, 13,5% des émissions proviennent de la fertilisation des sols,
notamment sous la forme de CH4 et de N2O, de la combustion de la biomasse, de la
fermentation entérique et du fumier, ainsi que la production d’engrais. Comme conséquence
direct de ce gaz à effet de serre est l’appauvrissement de la couche d’ozone, qui ultérieurement
est responsable du changement climatique.
Les pratiques agricoles sont responsables de la dégradation de l’environnement
mais est aussi en même temps victime de celle- ci, c’est le cas ici du changement climatique.
Le changement climatique par le réchauffement climatique se présente comme un
défi majeur du secteur agricole. Il est d’ailleurs un phénomène marquant l’ère du XXIè siècle.
D’après une étude, le réchauffement climatique de 3,5 à 5% sur les trente dernières années a
entrainé une baisse des rendements en blé et maïs. Pour les pays en développement, les effets
seront encore plus majeurs car en plus des pertes agricoles, certaines zones déjà touchées par
la malnutrition en souffriront encore davantage alors que la demande dans les trente
prochaines années ne va cesser d’augmenter. Ce phénomène a aussi d’effet sur la disponibilité
en eau pour l’agriculture et pour la biodiversité.
2.Enjeux concernant l’eau
L’agriculture reste la principale source consommatrice d’eau, avec un taux de 85
pour cent contre 45 pour cent des pays développés. Le rapport des Nations Unies en 2009
souligne l’importance du défi de la consommation en eau par la demande alimentaire toujours
à une échelle croissante. Pourtant avec le changement climatique, compte tenu que l’irrigation
pluviale est la source primordiale en eau des espaces agricoles, le climat de plus en plus
variable augmente les coûts à l’irrigation. Ces phénomènes sont constitués par la sécheresse,
les inondations, les tempêtes à des fréquences plus graves.
Pour les pays en développement, la sécheresse avec une fréquence et ampleur
considérable freine le développement agricole, c’est le cas dans nombreuses régions de
l’Afrique Subsaharienne. La vulnérabilité de cette région face aux sécheresses et la capacité
d’investir dans les technologies d’irrigation ou aussi de récupération d’eau contraint la
possibilité d’accroître la production agricole.
Serveur
Texte écrit à la machine
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L’intensification en intrants par l’emploi des produits chimiques comme les
engrais, les fertilisants ou encore les antiparasitaires comme les pesticides, les herbicides, etc
dans l’environnement favorise la nuisibilité de l’environnement lui –même et ses
compartiments, tel est le cas de la pollution de l’eau. En effet, ces produits dérivés de la
chimie sont utilisées sous forme de liquides pulvérisés sur les plantes ou le sol. Une fois dans
ces derniers, ces produits peuvent se ruisseler et atteignent les eaux de surface ou souterraines.
Pour plus de clarté, le ruissellement est défini comme le mouvement à la surface du sol de
l’eau et des matières dissoutes et suspendues qu’elle contient éventuellement (Léonard,
1990).Comme conséquence, la pollution des eaux va à son tour avoir un impact sur la qualité
et les caractéristiques des eaux dans l’irrigation des espaces agricoles.
3.Enjeux sur le sol
La menace des ressources en sol prend ampleur suite à l’utilisation intensive des
sols, la contamination par les produits chimiques qui va modifier la qualité des sols, une
qualité influencée par la qualité de l’eau.
Actuellement, les terres cultivées occupent 1,6 milliards d’hectares et sont issues
des sols bien productifs. Avec la dégradation des sols sous l’effet de l’érosion hydrique et
d’une exploitation non durable, les sols les plus médiocres ou marginaux ont été convertis en
terres agricoles. En l’espace de 40 à 50 ans, certains terres arable ont disparu à cause de
l’érosion et se poursuit avec une perte de 10 millions d’hectares par an.
L’érosion du sol fait parti des préoccupations majeures de la science économique.
En effet, pour les économistes de l’environnement, l’érosion est considérée comme une
externalité négative liée à la production agricole du fait que l’activité agricole a des retombées
négatives sur l’environnement voire le sol. Bien que l’érosion est issue de facteurs naturels :
le vent, la pluie et le ruissellement, l’activité économique axée sur l’agriculture y contribue
aussi. Dans la théorie de la rareté, le sol est une ressource soumise à cette raréfaction et les
actions faites sur cette dernière sont considérées comme irréversibles. De ce fait, l’érosion est
alors la forme aggravée de la dégradation des sols.
3.1.L’agriculture comme facteur de l’érosion
L’érosion peut être issue des facteurs naturels, sociaux ou économiques. De ce
dernier aspect, elle peut être évoquée comme suit :
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Texte écrit à la machine
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- l’irrégularité des pluies accompagnées d’une moindre considération de la durabilité des
sols,
- l’incompatibilité des techniques d’exploitation sur le maintien de la fertilité et la
durabilité des sols,
- les défrichements et les prélèvements biomasse comme facteurs liés à l’homme qui
accroit la dégradation massive de cette ressource,
- l’augmentation de la taille des parcelles qui a limité les aménagements d’une fonction
hydraulique ou a freiné l’écoulement de l’eau et a favorisé le dépôt des sédiments.
Ainsi, l’activité agricole tient une part de responsabilité dans ce phénomène due
aux changements des modes d’occupations des sols. Comme toute chose, la relation cause à
effet de l’agriculture et l’érosion est évaluée selon différents rubriques.
3.2.Les conséquences de l’érosion
Les effets de l’érosion se manifestent différemment selon l’échelle de temps, la
localisation, les fréquences ainsi que les coûts.
Comme effet à court termes, les dégâts dans les parcelles des cultures sont
observés et limitent les opérations culturales. Parmi ces dégâts, il y a les arrachements des
plants, la destruction de semis et le recouvrement des semis par les dépôts. Cela se traduit par
une charge supplémentaire en temps de travail et en coût de production pour les agriculteurs
qui vont devoir travailler sur des parcelles limités. Pour les dommages extérieurs, l’érosion
affecte également la qualité de l’eau qui oblige les ruraux à la traiter si l’utilisation est pour la
consommation, elle crée aussi des nuisances écologiques pour les systèmes aquatiques.
En ce qui est des effets à long termes, l’eau et les sols sont les plus touchés. (Auzet
A.V. et al, 1992).L’érosion est à l’origine d’une perte de sol ainsi qu’à une modification de ses
qualités. L’épaisseur du sol diminue dans les zones d’arrachement alors que celui dans les
zones de dépôts connait une augmentation. La diminution de la fertilité des sols ont des
impacts directs sur le rendement des terres. Pour l’eau, elle se traduit par un changement de la
qualité, de plus, les ruissellements sur les terres cultivées participent à la pollution par les
nitrates et les métaux lourds que contiennent les produits phytosanitaire.
Cependant, les dégâts causés par l’érosion sont liés à la fois aux infrastructures,
aux autres activités économiques et au-delà de tous, à la détérioration du milieu naturel.
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Texte écrit à la machine
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Chapitre III : Combinaison de l’agriculture et la préservation de
l’environnement
1.Notion de développement durable
Le rapport de Brundtland défini le développement durable comme suit : « un
développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des
générations futures à répondre aux leurs » Il doit être à la fois économiquement efficace,
socialement équitable et écologiquement tolérable.
En 2015, les Etats membres des Nations Unies ont adopté les Objectifs de
Développement Durable (ODD) : un ensemble de 17 objectifs ambitieux. Succédant aux
Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), les 17 ODD visent à mettre fin à la
pauvreté et à la faim tout en restaurant et en gérant les ressources naturelles de façon durable.
Dans cette analyse, l’expression développement agricole et rural durable a été
défini par la FAO et conformément à la définition, le développement agricole et rural durable
suppose la mise en valeur et la conservation des ressources naturelles et des ressources
humaines dans un cadre propre à assurer la viabilité économique des mesures de
développement et le soutien populaire à ces mesures avec le concours de ceux qui se livrent à
l’agriculture, qui sont principalement des ruraux.
De ce fait, le véritable enjeu du développement agricole est une augmentation
durable et progressive de la production, qui préserve simultanément la durabilité des
ressources productives et prévienne leur dégradation. Autrement dit, le monde entier,
développé et en développement, doit relever le défi du développement agricole durable afin
d’assurer la sécurité alimentaire pour les générations futures.
Cependant, l’agriculture se trouve au cœur du Programme de 2030 pour un
développement durable car elle met fin à la pauvreté et la faim, répond au changement
climatique et préserve nos ressources naturelles. Il est alors primordial de maintenir une bonne
qualité des ressources notamment en eau et en terre.
2. Introduction à une économie verte
Une économie verte peut être définie comme une économie qui produit un mieux
être humain et assure l’équité sociale, tout en réduisant de manière significative les risques sur
l’environnement et les pénuries écologiques (UNEP, 2011). La conception de l’économie
verte réside dans le fait que les investissements privés et publics permettant de réduire les
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Texte écrit à la machine
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émissions de carbone et la pollution, de renforcer l’efficacité énergétique et des ressources et
aussi de prévenir la perte de la biodiversité et des services éco systémiques.
Pour augmenter le capital naturel dans l’agriculture, il est nécessaire d’adopter de
nouvelles méthodes de production qui limitent la pollution de l’eau, l’érosion des sols, et
augmente une optimisation des intrants organiques. L’introduction à une économie verte
assure donc une agriculture durable dans le futur.
3.Le secteur agricole, une partie de la solution
Il a été précisé que l’agriculture est un secteur vulnérable face aux variations
climatiques mais est aussi responsable de l’émission de gaz à effet de serre de par sa pratique.
La potentialité des pratiques agricoles à atténuer ces variations repose dans leur capacité à
réduire ou même éviter les émissions nettes des gaz à effet de serre et à augmenter le stock de
carbone dans la biomasse et dans le sol pour que ses impacts sont tolérables pour la société.
Les variations climatiques peuvent être atténuées par la régulation du déboisement
et de la dégradation des forêts. Pour les pays en développement, l’objectif est de créer des
puits de carbone tout simplement par l’investissement de pratique à faible teneur en carbone et
aussi la valorisation du carbone forestier. Cela se manifeste par une volonté de conservation,
de gestion durable des forêts ainsi que l’augmentation du stock de carbone forestier.
3.1.Une agriculture intelligente face au climat
La FAO au XXIe siècle évoque que l’activité agricole et la préservation de
l’environnement par une atténuation des retombées négative sur celle-ci peuvent aller de pair.
Cela est possible par la transformation
des pratiques agricoles en des « pratiques intelligentes face au climat » pour permettre une
combinaison parfaite entre secteur agricole et développement durable. L’approche utilisée
concerne des stratégies d’adaptation face à la réalité et des mesures prises sur l’atténuation de
ces effets.
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Texte écrit à la machine
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3.1.1.Une agroforesterie intelligente
L’agroforesterie met en relation l’utilisation d’arbres et de buissons dans le
processus d’exploitation des terres. En effet, cette pratique présente des intérêts multiples
pour l’adaptation aux changements climatiques et pour leur atténuation. Il est possible
d’accroître la résilience aux changements météorologique et aussi de l’érosion des sols par une
amélioration de la rétention de l’eau et à l’enrichissement de la qualité des sols pour ce qui est
de leur fertilité.
L’agroforesterie permet :
- D’augmenter la productivité grâce à des approches intégrées en gestion terre-eau,
- De séquestrer le carbone dans la végétation et les sols
- D’un point de vue économique, de diversifier les sources de revenus et de fournir des
aides financières en cas de mauvaises récoltes
Le renforcement des systèmes de production peuvent être renforcé par une
amélioration de la gestion des sols et des nutriments, de la collecte et l’utilisation de l’eau, les
calendriers d’irrigation et aussi en privilégiant des méthodes de résilience au climat selon les
conditions géographiques et environnementales locales.
3.1.2.Un concept d’une agriculture durable
Une agriculture durable est capable d’assurer la sécurité alimentaire, de fournir
plus d’emplois et de revenus, et de contribuer à l’éradication du paupérisme tout en
sauvegardant les ressources naturelles et en protégeant l’environnement. Les termes de
l’échange entre producteurs agricoles et ceux qui transforment, commercialisent et
consomment leur production doivent être modifiés de façon à mieux tenir compte de ce que
coûtent aux agriculteurs et aux ruraux en général la conservation des ressources naturelles et la
protection de l’environnement. D’une autre manière le prix des produits agricoles devraient
refléter le plus à gagner des agriculteurs sans aggraver la dégradation de l’environnement et
l’appauvrissement des ressources naturelles.
La FAO reconnait le rôle crucial des ressources humaines dans les aspects de
l’agriculture et du développement rural durable. De ce fait, la conservation des ressources
naturelles n’est uniquement pas un problème technique étant donné que les politiques menées
visent à assurer le bien-être. La gestion durable des ressources naturelles se traduit par un
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Texte écrit à la machine
15
accès aux intrants, des régimes fonciers et des incitations économiques et politiques agricole.
La Conférence sur l’agriculture et l’environnement, organisée en Avril 1991 par la
FAO et le Gouvernement des Pays- Bas a examiné les stratégies et outils à utiliser pour
l’agriculture et le développement rural durable notamment pour les pays en développement.
Cette Conférence a identifié les conditions préalables à la promotion d’une agriculture et
développement rural durable et sont représentées comme suit :
- L’agriculture tant dans le monde développé que dans le monde en développement, doit
être restructuré de manière à répondre aux exigences de durabilité,
- Les pays développés doivent s’acquitter de leur rôle et de leur responsabilité dans
l’agriculture et le développement rural durable des pays en développement en
améliorant les relations économiques internationales de manière à augmenter et
stabiliser les revenus des agriculteurs et créer ainsi les incitations nécessaires pour que
des investissements appropriés aillent aux zones rurales.
- La communauté internationale doit accepter l’idée qu’il lui faut fournir, dans ces
domaines déterminés une aide technique et financière pour promouvoir l’ARDR ;
revoir et améliorer les règles régissant le commerce international pour assurer un
meilleur accès au marché, garanti des prix équitables et appuyer ainsi les stratégies
d’ARDR ; accroître le financement du développement de manière à fournir les
ressources nécessaires à des conditions telles que l’investissement dans l’ADRD soit
viable
- Des politiques démographiques doivent être mises en œuvre pour améliorer, à long
termes, les perspectives de développement durable
- Les gouvernements et la société dans son ensemble doivent reconnaitre le fait que
l’agriculture et les ruraux jouent collectivement un rôle vital, qui est d’assurer la
sécurité alimentaire et de préserver la base des ressources naturelles renouvelables.
Pour la plupart des pays en développement, ce principe doit se traduire par l’allocation
de ressources financières adéquates, les politiques de prix, la décentralisation des
institutions et la délégation de pouvoir aux ruraux, une attention particulière étant
réservée aux catégories les plus pauvres.
- Il faut instaurer entre les producteurs agricoles l’industrie et les consommateurs, des
termes de l’échange équitable
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Texte écrit à la machine
16
- Les agriculteurs, en, particulier les petits exploitants et ceux qui n’ont pas beaucoup
homme de ressources, hommes ou femmes doivent avoir plus facilement accès à
l’éducation et à la formation, aux technologies et ressources appropriées.
- Des campagnes de sensibilisation du public à la nécessité de l’ADRD et à ses
méthodes doivent être lancées
Le passage donc d’une agriculture à une agriculture durable nécessite la
participation compétente des producteurs primaires, des techniciens, des chercheurs, des
planificateurs, des décideurs et des gestionnaires des pays en développement pour pouvoir
mobiliser le développement.
4.Une technologie respectueuse de l’environnement
Le secteur agricole doit suivre et s’adapter aux avancées de la technologie de
l‘information et de la communication que la mondialisation a induit. Il est primordial de
mettre au point des technologies qui profitent aux agriculteurs, aux transformateurs et
consommateurs tout en respectant l’environnement compte tenu des coûts croissants de
l’énergie et des procédés très énergivore qui rendent les objectifs tels que la réduction du bilan
carbone de la production à la consommation très difficile à atteindre.
Des investissements publics et privés sont nécessaires aux recherches, au
développement et au transfert de technologies qui favorisent la production agricole. Les
systèmes de recherche et de vulgarisation exigent des approches nouvelles et novatrices et se
focalisent surtout sur une efficience des systèmes de production c'est-à-dire la maximisation
de la production agricole avec un minimum de dégât environnemental.
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Texte écrit à la machine
17
L’agriculture est une activité qui assure la sécurité alimentaire, la création
d’emplois et de revenus dans les zones rurales pour éliminer la pauvreté, la conservation des
ressources naturelles et la protection de l’environnement. Elle présente également des enjeux
environnementaux de par son intensification qui conduit à une pollution. Les pays en
développement doivent alors trouver une forme d’agriculture qui répond à leurs besoins
actuels tout en sauvegardant les ressources naturelles. Cela s’accompagne des technologies et
des pratiques de production qui maintient l’équilibre entre intensification et protection de
l’environnement.
Serveur
Texte écrit à la machine
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PARTIE II : Analyse de cas à Madagascar
L’agriculture a toujours été une priorité économique à Madagascar vu que le pays est à
vocation agricole. La majorité de la population active malgache vive dans les zones rurales et
pratique l’activité comme moyen de subsistance.
L’année 2015 a marqué la fin de la période suivi des progrès accomplis dans la
réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD). Le grand objectif à
atteindre était la réduction de l’extrême pauvreté d’où la pratique de certains pays de
l’agriculture intensive.
Une agriculture qui contraint le milieu naturel. Dans cette deuxième partie, on va
étudier le cas de Madagascar par rapport à cette pratique agricole.
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Texte écrit à la machine
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Chapitre I : Place de l’agriculture à Madagascar
En étant un pays à vocation agricole, le secteur agricole a toujours été le secteur
dominant dans l’économie malgache.
1.Caractéristiques de l’agriculture à Madagascar
La population de Madagascar est constituée de 78 pour cent environ de ruraux
(13 950 000 habitants issus de 2 716 000 ménages selon les résultats de la campagne agricole
2004-2005). L’agriculture contribue à 26,6 pour cent du PIB et emploie environ 68 pour cent
de la main d’œuvre active selon les statistiques de la FAO. La diversité climatique et
écologique permet de cultiver une large gamme de cultures : les cultures tropicales comme les
mangues, les poires, les litchis, les agrumes ; et d’autres cultures telles que le maïs, les
diverses épices. Les produits qui sont liées à l’exportation sont la vanille notamment située
dans le Nord-est, l’Est et le Sud-est, le café et le cacao dans les zones côtières du Nord, Nord-
ouest et Est, le poivre et clou de girofle. Le riz figure en tête de la culture vivrière et est la
denrée de base des Malgaches. Elle est cultivée presque dans toutes les zones du pays sauf
dans certaines zones semi-arides du sud et du sud- ouest où le manioc et le maïs sont les
aliments de base. (INSTAT/ENSOMD, Madagascar, 2012-2013)
En ce qui est de la disponibilité des terres agricoles, la superficie des terres agricoles
disponibles est estimée à entre 16 et 40 millions d’hectares. Une superficie qui est plus ou
moins large mais majoritairement inexploitée.
Les contraintes climatiques affectent l’activité agricole malgache car le pays est sujet
chaque année du passage des cyclones qui se manifestent en forte pluie et inondations. Le
pays figure parmi les 5 pays les plus vulnérables au changement climatique. (FAO/PAM,
2013). Ces effets ont directement des impacts majeurs sur le secteur agricole. Par rapport à
cette fonction climatique, les zones agro-écologiques peuvent être classées comme la carte ci-
dessous.
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Texte écrit à la machine
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Source : Ministère de l’agriculture
D’après cette carte, il est possible de voir les différences observées dans le calendrier
cultural à travers le pays. Dans la région du Sud du pays, la saison de culture commence en
octobre /novembre et s’achève en mai/juin. Pour la région de Boeny, la saison commence en
avril et se termine en septembre. La majorité de la saison agricole proviennent des
exploitations familiales qui pratiquent une activité de subsistance souvent basée sur la culture
du riz. Les problèmes rencontrés par les agriculteurs et qui limitent leurs capacités productive
sont l’insuffisance du crédit rural, la faible utilisation des intrants agricoles, le mauvais état
des infrastructures de base, la diminution de la fertilité des sols due à l’érosion. Cette situation
est aussi liée par un environnement socio- économique et institutionnel peu favorable.
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Texte écrit à la machine
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1.1.Une agriculture familiale pour l’autoconsommation et le marché
L’agriculture malgache reste une agriculture familiale. En 2004, le Recensement
Général de l’Agriculture (MAEP 2007) avait évalué environ 2,5 millions de nombres d’EA
dont 99 pour cent étaient des exploitations familiales. L’agriculture familiale malgache est
majoritairement orientée vers la production pour l’autoconsommation, puisqu’environ 75 pour
cent de la production vivrière des ménages ruraux est autoconsommée (INSTAT, 2011). Par
suite, les stratégies développées, fortement marquées par la diversification des cultures et des
activités, trouvent leur raison d’être dans les risques auxquels doivent faire face à la fois le
chef d’exploitation dans ces choix de production et le chef de famille dans ses choix pour
satisfaire les besoins de sa famille.
L’agriculture familiale assure aussi la plus grande part de la production
commercialisée et alimente les marchés domestiques et même internationaux. La participation
au marché est très fréquente pour :
- Une part des produits vivriers comme le riz, le manioc, les haricots, etc
- Les produits de rente des exportations (vanille, café, girofle,etc)
- Les produits destinés essentiellement au marché domestique (légumes, fruits, lait, etc)
Ainsi les exploitations familiales commercialisent 25 pour cent de leurs productions
vivrières (riz, manioc,etc), produisent 45 pour cent des productions industrielles nationales
(arachide, canna à sucre) et plus de 90 pour cent des produits de rente comme la vanille, le
café et le girofle (INSTAT,2011)
1.2.La place de l’agriculture dans l’économie malgache
Du point de vue de l’économie malgache, l’agriculture s’avère de première importance
générant environ 26 pour cent du PIB et employant la majorité de la population active des
ruraux. Compte tenu d’un ralentissement des opportunités d’emplois des autres secteurs, alors
la majorité de la population malgache reste encore liée à cette activité.
Il existe une relative similitude entre l’évolution du taux de croissance du PIB national
et celle du PIB agricole à Madagascar sur le long terme (Figure 3). Le taux de croissance de la
production rizicole est d’une tendance similaire à celle du PIB national et met en avance le
rôle fondamental de la filière rizicole en tant que moteur de l’économie.
Le développement agricole constitue alors une priorité fondamentale à Madagascar du
fait que le pays doit faire face à un problème de pauvreté.
Serveur
Texte écrit à la machine
22
Figure 4 : Evolution du PIB national, du PIB agricole et rizicole
Source : Adapté des données du World Development Indicators, Banque Mondiale
Dans le long termes, l’agriculture peut jouer quatres rôles fondamentale
• L’agriculture comme moteur majeur de la croissance et de réduction de la pauvreté
La croissance agricole à Madagascar peut atteindre 5 pour cent par an avec les réformes
politiques, les investissements adéquats et les changements institutionnels. Les emplois sera
créé dans cette activité à forte main d’œuvre alors la croissance sera largement partagée.
Dans le court terme, la croissance des revenus des ménages sera assurée en créant de
nouvelles oppprtunités, y compris l’exportation.
• L’agriculture comme source majeur d’exportation
Le développement des produits agricoles notamment le riz et le maïs peut aider Madagascar à
être un acteur potentiel sur le marché mondial et puis plusieurs investisseurs ont montré de
l’intérêt pour l’agro-industrie. Dans le temps à venir, le pays pourrait redevenir le pays
exportateur qu’il était dans la première moitié du XXe siècle.
• L’agriculture pour assurer la sécurité alimentaire
Le développement du secteur agricole, notamment du secteur rizicole peut réduire la
vulnérabilité du pays aux fluctuations de l’approvisionnement alimentaire mondial. Les
réserves pour l’augmentation vont augmenter et ce qui va réduire la vulnérabilité des ménages.
• L’agriculture contribue à la gestion durable des ressources naturelles
L’activité agricole ou plus précisément les pratiques agricoles exerce des multiples impacts
Serveur
Texte écrit à la machine
23
sur l’environnement. Ces effets sont d’ordre négatif : baisse des réserves en eau, dégradation
des sols et le déboisement. Ces effets peuvent être d’ordre positif si à long termes leur
préservation est prise en compte. De ce fait, les producteurs agricoles devront maintenir la
fertilité des sols, la limitation des émissions de carbone et la lutte contre la déforestation.
Cependant, l’agriculture est considérée comme une activité à forte potentiel pour
l’économie malgache. Le secteur agricole fait face au manque d’investissements et manque de
participation institutionnelle.
A Madagascar, comme dans la plupart des pays en développement, compte tenu du
taux de croissance exponentielle démographique, les enjeux sur les ressources naturelles font
pression dans la mesure où l’activité agricole doit assurer une sécurité alimentaire.
Serveur
Texte écrit à la machine
24
Chapitre II : Les effets d’une agriculture intensive
Le secteur agricole malgache connait une faible productivité agricole malgré les vastes
terres non exploitées et la main d’œuvre intense. L’apport du secteur primaire est toujours
insuffisant, avec une contribution au PIB restée modeste autour de 25 pour cent depuis 30 ans
et donc ne permet pas de subvenir à l’ensemble des besoins alimentaire de la population
croissante et d’accroitre le revenu. La production agricole est alors fondée sur une
optimisation de la production par rapport à la surface cultivée pour une production efficiente :
c’est le cas d’une agriculture intensive qui a des impacts sur le milieu naturel.
1-L’agriculture et le changement climatique à Madagascar
1.1.Impact de l’agriculture sur le changement climatique
La majorité des émissions des GES est issue de l’agriculture avec un taux frôlant les 90
pour cent. (cf. figure 4). Les émissions des GES dans le secteur agricole proviennent des sols,
de la fermentation entérique et de la riziculture. (cf. figure 5)
Figure 4 : Emission des GES
Source : CCNUCC , 2000
Serveur
Texte écrit à la machine
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Figure 5 : Histogrammes des émissions de GES
Source : FAOSTAT
Cela dit que l’agriculture est alors considérée comme une activité émettant beaucoup
de GEZ dans l’atmosphère entrainant le changement climatique. Dans la pratique, la quasi-
totalité des émissions de GES de Madagascar pourrait être attribuée aux activités agricoles.
(UNFCC, 2000).
1.2.Impact du changement climatique sur l’agriculture
L’agriculture est aussi victime du changement climatique. En effet, cela conduit à une
baisse des rendements pour les diverses cultures notamment le riz et la canne à sucre due à un
stress hydrique et au développement de parasite. En ce qui est des cultures d’exportations
comme la vanille, les zones de sa culture sera sujet d’une augmentation de la fréquence et la
force des tempêtes tropicales. (2ème Communication Nationale)
Les impacts indirects se traduisent par une vulnérabilité de la population rurale face à
ces changements justifiés du fait que cette dernière n’a pas un niveau de compétence et
d’éducation élevé pour y faire face.
Les effets du changement climatique les plus répandues à Madagascar sont :
• La sécheresse : la tendance actuelle est la réduction des précipitations et
l’augmentation de la température que ce soit minimale ou maximale et aucune zone
n’est éradiquée sur le territoire malgache. Par conséquent, les fréquences et la durée de
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Texte écrit à la machine
26
la période de sécheresse s’accentue. Cette situation reste très contraignante pour
l’agriculture sachant que son évolution dépend du climat.
• Le changement d’intensité de pluies : Dans le cas où il y a manque de pluie,
l’agriculture par l’irrigation pluviale peut directement avoir des conséquences sur la
productivité des sols. Dans le cas inverse où il y a une intensité de précipitations alors
cela augmente le risque d’érosion des sols compte tenu de la relation entre intensité de
pluies et érosivité.
2.Les problèmes liés à la dégradation de la terre et les zones critique de la
dégradation des terres
2.1.Les problèmes relatifs à la dégradation de la terre
Très probablement, les causes de l’érosion à Madagascar sont dues en même temps par
des facteurs naturels mais aussi anthropiques. En effet, les causes naturelles sont ainsi
aggravées par une activité humaine intense et dans la plupart des cas inappropriée comme le
surpâturage, les feux de brousse et l’abattage d’arbres. (Banque Mondiale, 2013 ; MEEF, 2015
et TBE). Elle est surtout observée dans les meilleures terres agricoles des hauts plateaux qui
sont constituées par des sols très fragiles. Les formes les plus répandues de l’érosion à
Madagascar sont :
• L’érosion en nappe qui se traduit par le décapage de la couche superficielle et par
conséquent le départ des éléments fins (sable, argile) vers l’aval et la perte de la
productivité. Elle s’aggrave avec l’intensité des pluies, la vulnérabilité des sols, la
raideur des pentes et le manque du couvert végétal.
• L’érosion en griffes ou rigoles qui est observée sur les terrains à pente faible où le
ruissellement se concentre dans des petites rigoles peu encaissées. Elle se manifeste
par le transport progressif de la couche arable et d’une diminution de la productivité de
la terre comme conséquence.
Le processus de l’érosion se déroule en trois phases : Le détachement qui se produit
sur les parties les plus haute du plateau et sur les pentes raides des collines et prend la forme
de ravins profonds et énormes. Puis, le drainage en aval des sédiments issus des deux types
d’érosion et sont acheminés vers les cours d’eau ou les fleuves. Enfin, le dépôt des sédiments
qui remplissent les infrastructures utilisés pour amener l’eau vers les champs, que ce soit les
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Texte écrit à la machine
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réservoirs, les canaux ou même les rizières qui causent à leur tour des problèmes sur les
machines ou encore sur la composition et la fertilité de la terre arable dans les rizières.
L’érosion des sols contribuent à diminuer la fertilité en supprimant les couches les plus fertiles
de la partie arable. Les pratiques agricoles intensives ainsi que les techniques agronomiques
utilisées sont également responsable de la baisse de la fertilité des sols. Cette situation se
traduit généralement par une baisse des rendements, et alors une baisse de productivité qui
pénalise l’économie malgache.
2.2.Les zones critiques de la dégradation de la terre à Madagascar
Le problème de la dégradation de la terre et du changement climatique peut se
manifester différemment d’une zone à une autre selon les conditions climatiques de chaque
zone.
2.2.1.Les régions arides à sèche-subhumides du sud et de l’ouest
2.2.1.1. Les zones côtières
L’érosion éolienne affecte le plus les zone côtières du Sud de Madagascar. (PAN
2015). En effet, elle est une forme d’érosion qui est causée par le vent et appauvrit les sols de
ses composants les plus fins et les plus fertiles, se traduisant aussi par le déplacement des
dunes et des sables. Ce phénomène diminue la fertilité des sols et la disponibilité des terres
utilisables donc la productivité aussi à son tour. La dégradation des mangroves causée par la
surexploitation de celle-ci provoque la déforestation et la perte de biodiversité.
2.2.1.2.Les Hauts plateaux
L’érosion a comme source la culture sur brûlis, les feux de friche, la déforestation et
les conditions climatiques. Un phénomène qui se traduit par un dépôt de sédiment engendrant
de graves problèmes à l’agriculture.
2.2.2.Zones humide su Centre-ouest et du Nord
Les zones critiques de la dégradation des terres dans ces zones se situent dans les zones
montagneuses des hautes terres centrales de Madagascar. Les problèmes environnementaux
liés l’agriculture dans ces zones sont l’érosion et la sédimentation, s’ajoutant à cela, il y a la
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Texte écrit à la machine
28
pratique de la culture sur brûlis et les feux de savane qui diminuent la capacité de résistance
des sols face à l’érosion et la couverture végétale.
2.2.3.Les zones perhumides de la côte Est
Cette zone est caractérisée par un climat plus humide, d’où l’existence des forêts dense
humide conservant une biodiversité abondante et spécifique.
L’érosion et la sédimentation reste parmi les problèmes de la dégradation des terres de
cette zone, mais la principale cause de toutes les formes de dégradation est la pratique de la
culture sur brûlis encore appelé « tavy » qui est utilisée pour beaucoup de cultures. Une fois
pratiquée sur la terre, celle-ci ne peut plus se régénérer après le cycle de culture. Ces sols
deviennent plus fragiles et vulnérable à l’érosion. (TBE et RSEE).
Ainsi, la pratique d’une agriculture intensive a des retombées négatives sur le milieu
naturel notamment les sols qui constituent la base même de l’activité agricole.
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Texte écrit à la machine
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Chapitre III : Discussion sur l’orientation sur le choix du modèle de
l’agriculture à Madagascar
La préoccupation majeure de toute société est la libre utilisation des ressources dont
elle dispose pour répondre à leur besoin. Des ressources qui ne suivent pas la croissance
démographique incitent la société à chercher des moyens efficients au profit de tous.
1.De l’agriculture traditionnelle à l’agriculture biologique
A titre de rappel, l’agriculture traditionnelle est caractérisée par la libre utilisation des
ressources que la nature offre pour que tout le monde puisse vivre immanquablement en
harmonie. La pratique agricole reste une agriculture biologique. Après 1950, la croissance
démographique de 1,9 pour cent chaque année puis de 2,6 pour cent entre 1955 et 1960
(Rafrezy, Randretsa, 1985) et est maintenue à 2,8 pour cent dans les années 2000 (United
Nations, 2005), a limité les ressources en nature pouvant être consommées. La taille moyenne
des exploitations a diminué, passant de 1,2 hectare en 1,85 à 0,6 hectare en 2005, soit une
réduction d’environ 30 pour cent en 20 ans (MAEP, 2006). De ce fait, l’obsession des
agriculteurs est d’avoir une production agricole efficiente pour faire face à cette pression
démographique, soit par une extensification soit par une intensification de l’agriculture. Cette
situation a pourtant basculé l’équilibre de la nature.
1.1.Portées sur l’agriculture moderne
Au cours des dernières décennies, les programmes de recherche agricole ont été
orientés vers la révolution verte c'est-à-dire à la promotion de l’utilisation de variétés
culturales « améliorées à hauts rendements », des engrais chimiques plus spécifique et
l’utilisation systématique des produits phytosanitaire, la promotion de l’irrigation. Cette
nouvelle pratique est d’origine asiatique et s’est développée très vite dans les zones de
l’Afrique subsaharienne y compris Madagascar. Une utilisation des engrais chimiques se
présente comme solution efficace face à la faible productivité malgache. Cependant les
agriculteurs peuvent bien augmenter leur production.
En ce qui est de l’agriculture extensive, elle a été justifiée par la situation de pauvreté
de Madagascar. En effet, les ruraux pauvres ne pouvant pas avoir recours aux engrais
chimiques ou toute sortes de nouvelles techniques de ressources ont pratiqué des méthodes
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Texte écrit à la machine
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incluant la déforestation la pratique des cultures sur-brûlis. Blanc Pamarad et al (2005) en
donnent une illustration avec le cas du maïs en forêt des Mikea dans le Sud-Ouest de
Madagascar. Les agriculteurs de ces régions sont ainsi attirés par les profits rapides et faciles.
Dans le pays, ces nouvelles pratiques, celle de l’intensive et de l’extensive, ont
augmenté la productivité et les revenus moyens des paysans, on a ainsi enregistré un
accroissement de la production vivrière (y compris le riz).
L’élargissement des recherches associées à cette révolution agricole et l’obsession des
agriculteurs à produire plus a conduit à un basculement de l’équilibre biologique.
1.2.Les effets de l’agriculture moderne
La technologie et la science ont permis un accroissement de la production vivrière qui
a profité à beaucoup d’agriculteurs malgache. Face à cette situation, le caractère soucieux de
vouloir produire plus les a conduit à un abus des engrais chimiques et des pesticides, une
dégradation des sols, ce qui a entrainé un déséquilibre.
Le développement extensif de l’agriculture notamment celle de la culture vivrière
atteint la forêt malgache et est aussi nature d’une exploitation du bois. L’ensemble des facteurs
de la déforestation rapide de Madagascar est favorisé par la pression démographique, la
production de charbon de bois, les feux de brousse. (Gezon, 1997 ; Jarosz, 1993 cités par
Zeller et al , 2001)
Les atteintes liées à l’environnement se manifestent comme suit : la dégradation des
sols, environ 3 milliards de m3 de terres arables perdus chaque année dont la moitié est due à
l’agronomie moderne, des sols qui se trouvent irrécupérables ; la pollution des eaux à cause de
l’infiltration des engrais solubles ; épuisement des énergies non renouvelables ;
appauvrissement de la faune et de la flore locale ; pollution de l’atmosphère qui implique un
changement climatique et un réchauffement de la planète
Les consommateurs en sont aussi victimes par l’appauvrissement nutritif des denrées
alimentaires à cause des préservateurs chimiques ainsi qu’à l’exposition au DDT qui est nocif
pour la santé dans le cas d’une agriculture intensive.
Serveur
Texte écrit à la machine
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1.3.Limites de cette pratique pour Madagascar
Suite aux effets cités dans le sous- chapitre précédent, l’agriculture moderne par
l’intensification ne se présente pas comme une opportunité pour l’économie malgache suite
aux prix exorbitants des engrais et des pesticides qui dépassent la capacité financière des
agriculteurs. L’utilisation des engrais n’est pas seulement un problème de disponibilité mais
perçu comme un investissement c'est-à-dire qu’un changement sur le prix peut influencer
l’utilisation des engrais. La pratique de celle- ci ne corresponde pas au niveau de connaissance
des agriculteurs sachant que les ruraux malgaches sont caractérisés par un faible niveau
d’éducation et d’instruction ; et en ce qui est des atteintes sur la santé, cette pratique ne fait
qu’aggraver l’état de santé des consommateurs qui sont déjà précaires due à une exposition
aux produits toxiques dans les engrais chimiques et les pesticides.
Les limites d’une agriculture extensive sont surtout liées à la dégradation massive de
l’environnement.
2. Le modèle de l’agriculture biologique : le modèle idéal pour Madagascar
Le modèle de l’AB est un modèle qui a été utilisé depuis une trentaine d’années à
Madagascar grâce aux efforts du CAPR Tsinjoezaka de Fianarantsoa animée par l’équipe du
père de Laulanié, frère Michel Hubert, Mr Edmond Rataminjanahary et Mme Jeannine
Rasoaividiana, et s’est développé par la demande d’exportation des produits classés bio,
notamment les fruits et les légumes. L’agriculture biologique est un modèle qui combine une
agriculture organique c'est-à-dire par l’utilisation des matières organiques et une agriculture
écologique, celle qui est pratiquée dans le respect de la nature et de l’environnement.
Le sommet de RIO+ a alimenté le processus vers ce modèle d’agriculture, durant ce
sommet , il a été évoqué que « l’élimination de la pauvreté, l’abandon des modes de
consommation et de production non viables en faveur de modes durables, ainsi que la
protection et la gestion des ressources naturelles sur lesquelles repose le développement
économique et social sont à la fois les objectifs premiers et les préalables indispensables du
développement durable. »
Ceux qui ont toujours prôné et soutenue l’écologie ont collaboré pour associer
l’agriculture biologique à la protection de l’environnement, d’où la notion de AGRO-BIO-
ECOSYSTEME pour que l’homme puisse jouir de ses ressources sans les nuire.
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Texte écrit à la machine
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Les avantages liés à ce modèle se présentent comme suit :
• Environnement : Le modèle de l’ABE apporte des solutions sur les défis que les
agriculteurs font face: protection des sols et régénération de leur fertilité, séquestration
de carbone réduction des émissions des GES , réduction des doses d’engrais et produits
chimiques ( dans la limite refus des engrais et produits chimiques), réduction de
l’agriculture itinérante et la réduction de la déforestation, réduction de la
consommation d’eau pour la production agricole.
• Socio-économique : Ce modèle permet une réduction du temps de travail et une
optimisation de l’organisation de travail, réduction des dépenses consacrées aux achats
des engrais chimiques et les pesticides, réduction des investissements (tracteurs,
charrue, etc)
Le potentiel des techniques de l’ABE pour le développement du secteur agricole à
Madagascar apporte des solutions à des problèmes tels que : les rizières sans maîtrise de l’eau,
les techniques d’abattis sans brûlis pour fixer la culture en zone de tavy, la protection des
bassins versants pour rendre la fertilité à des sols dégradés, la sécurité alimentaire dans les
zones arides.
L’utilisation de l’ABE offre à Madagascar une opportunité de faire une exploitation
soutenue des ressources pour répondre aux besoins actuels.
La transformation réussie des sociétés agraires tout en préservant l’environnement et
les ressources naturelles peuvent être réalisés suivant une stratégie d’intensification par
l’adoption de technologie de culture qui permet d’accroître la production sans dégrader la
qualité su sol (Zeller et al, 2001). Cela concerne l’utilisation de semences ou plantes
améliorées, d’engrais minéraux, d’irrigation maitrisée, de techniques améliorées de gestion
des sols ou animales ou végétales (Ruthenberg, 1980 ; Pingali et al, 1987). Dans le début des
années 1980, ce modèle permet d’augmenter la productivité sans avoir recours à des intrans
coûteux qui sont hors portée de la plupart des agriculteurs.
Serveur
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33
CONCLUSION
L’agriculture dans le cas de Madagascar tient une place importante dans l’économie
malgache. Elle est le secteur qui crée le plus d’emploi que d’autres secteurs dans les zones
rurales. Elle est alors une source de revenu et une activité de subsistance pour les ruraux.
Malgré les larges terrains non exploitées et l’intensité de la main d’œuvre, elle connait une
faible productivité qui force la population a pratiqué l’agriculture intensive caractérisé par une
exploitation intensive des sols et une emploie massive des engrais chimiques et des produits
chimiques. Cette situation ne peut nuire qu’à l’environnement et se manifeste sur tout le
territoire malgache par la pollution des eaux, l’érosion hydrique et l’érosion éolienne, en tout
par une dégradation massive de l’environnement.
Pour le cas de Madagascar, la pratique d’une agriculture moderne n’est pas le modèle idéale.
La meilleure façon d’avoir une productivité efficiente est la pratique de l’agriculture
écologique qui tient compte de la préservation de l’environnement. Ce qui nous amène à la
question : « Dans quelle mesure cette agriculture écologique est – elle soutenue à long
termes ? »
Serveur
Texte écrit à la machine
34
viii
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ADE, juillet 2007 - « Evaluation thématique de développement rural et agricole »,
Rapport final, volume 1- Rapport principal, 123 pages
ABDELMALKIL L. MUNDLER P. ,1997 -« Economie de l’environnement » Paris :
HACHETTE. 160 pages
BANQUE MONDIALE, 2014 - Visage de la pauvreté à Madagascar : évaluation de la
pauvreté, du genre, et de l’inégalité. Washington, DC, World Bank Group, 23 pages
3.1.2.Un concept d’une agriculture durable .............................................................. 15
4.Une technologie respectueuse de l’environnement ............................................................... 17
PARTIE II : Analyse de cas à Madagascar ............................................................................... 19
Chapitre I : Place de l’agriculture à Madagascar ...................................................................... 20
1.Caractéristiques de l’agriculture à Madagascar ..................................................................... 20
1.1.Une agriculture familiale pour l’autoconsommation et le marché ......................... 22
1.2.La place de l’agriculture dans l’économie malgache .............................................. 22
Chapitre II : Les effets d’une agriculture intensive .................................................................. 25
1-L’agriculture et le changement climatique à Madagascar ..................................................... 25
1.1.Impact de l’agriculture sur le changement climatique ............................................ 25
1.2.Impact du changement climatique sur l’agriculture ............................................... 26
2.Les problèmes liés à la dégradation de la terre et les zones critique de la dégradation des terres .......................................................................................................................................... 27
2.1.Les problèmes relatifs à la dégradation de la terre ................................................. 27
2.2.Les zones critiques de la dégradation de la terre à Madagascar ............................. 28
2.2.1.Les régions arides à sèche-subhumides du sud et de l’ouest ........................... 28
2.2.2.Zones humide su Centre-ouest et du Nord ....................................................... 28
2.2.3.Les zones perhumides de la côte Est ............................................................... 29
Chapitre III : Discussion sur l’orientation sur le choix du modèle de l’agriculture à