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CONNAISSANCE DES HAUTES-PYRNES
R. COQUERELCORRESPONDANT DPARTEMENTAL DES ANTIQUITS
HISTORIQUES
TRACES DE LOCCUPATION GALLO-ROMAINEDANS LES HAUTES - PYRNES
Esquisse dune synthsedes faits archologiques du dpartement
EDITION DU CENTRE DEPARTEMENTAL DE DOCUMENTATION PEDAGOGIQUE -
TARBESAnne 1977
Tte de Saint-Lzer, tte funraire du premier ou du deuxime
sicle.La peinture rouge est la couleur du deuil.
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Introduction
Nous voulons dmontrer ici que labsence apparente danciens
habitats dpoque gallo-romaine dans la plusgrande partie de notre
dpartement, absence encore admise nagure, navait dautre raison que
le manque derecherches srieuses sur le territoire.
Sans doute, quelques dcouvertes fortuites, anciennes ou rcentes,
venaient montrer la prsence humaine audbut de notre re et l, sur ce
qui devait devenir un jour les Hautes-Pyrnes ; mais rien ne les
liait entreelles. Aujourdhui, bien que notre connaissance des faits
archologiques de la rgion soit loin dtre exhaustive- cest sur
larchologie que nous appuyons notre tude - nous pouvons tablir une
liaison formelle entre leshabitats de la valle de lAdour,
pressentir les liens existant entre les valles de la Neste et de la
Garonne etentre nos hautes valles et la plaine.
Entre Campan et la sortie de lAdour du territoire dpartemental,
nous connaissons 22 communes sur lesquellesdes traces doccupation
du sol lpoque gallo-romaine sont indiscutablement tablies et dont
beaucoupmontrent la marque dune unit culturelle.
La rpartition gographique des autres sites documents
archologiques reconnus, en mme temps queltude du matriel quon y a
trouv, permettent de concevoir une image dj valable de ltendue
dupeuplement. La varit des types doccupation - lieux de culte,
places fortes, centres urbains et villas -permet de reconnatre des
activits culturelles, cultuelles, commerciales, militaires,
partiellement analyses,parfois, mais jamais dans leur ensemble
puisque seules les nombreuses et rcentes dcouvertes rendent
celapossible.
Partant de ces analyses plus spatialement tendues, nous pouvons
tenter une synthse, synthse videmmentprovisoire, mais qui donne une
image valable de ce qutait notre dpartement au temps de
lAquitaineromanise. Il y faudra admettre un certain schmatisme ;
vouloir ltude de tout ce qui a t crit sur legallo-romain des
Hautes-Pyrnes - non que cela nous dplairait - nous sortirait du
modeste ouvrage quenous nous sommes assign. Et, pour cette raison
aussi, nous ne donnons en rfrence que les auteurs dont
lepragmatisme rpond notre ambition, dans la mesure du possible nous
ne retenons que les faits commearguments, sans pour cela mpriser
les interprtations dj donnes ; l exgse nest pas prvue dansnotre
propos.Nous donnons aussi quelques rfrences douvrages dont lintrt
vient de ce quils apportent un inventairede publications relatives
un site particulirement tudi.Notons enfin que nous employons
lexpression gallo-romain pour simplifier le texte, tant entendu
pournous que les populations du Pimont des Pyrnes ntaient pas
gauloises.
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Nous rservons cette tude au Centre Dpartemental de Documentation
Pdagogique ; nous esprons queles enseignants y trouveront des
matriaux utiles :- Une premire partie est consacre LINVENTAIRE DES
VESTIGES ; par commune, nous avonsindiqu, laltitude et la situation
du lieu de trouvaille, les documents crits archologiques relatifs
cevestige. La mention Indit indique que nous navons encore rien
publi sur cette dcouverte plus oumoins rcente ; aussi y avons nous,
parfois, ajout quelques brves notes...- Une deuxime partie traite
de LA SIGNIFICATION DE CES VESTIGES et de limage quils donnentde
notre territoire dpartemental et de son occupation l'poque
gallo-romaine.
R. COQUEREL, Correspondant dpartemental des Antiquits
historiques.
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1Loccupation du Sol :
sites et vestiges
documents bibliographiques
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RPARTITION GOGRAPHIQUEDES VESTIGES GALLO-ROMAINS
( Voir troisime partie : DOCUMENT 1)
Il tait difficile de prsenter une tude des sites archologiques
prospectssystmatiquement et den tirer une conclusion valable, en
ludant la rvision dessites dcouvertes fortuites. Dautre part, il
est indispensable de prsenter aussi larpartition gographique des
points de recherche ou de trouvailles actuellementconnus en
Hautes-Pyrnes.
Notre dpartement est divis en trois rgions naturelles :- Au Sud,
la zone montagneuse lallure de barrire grandiose, aux hauts
sommets dpassant 3 000 m. justifiant lappellation de
Hautes-Pyrneset dans laquelle pntrent transversalement, trois
grandes valles, celles duGave, de lAdour, de la Neste.
- Au Nord et au Nord-Est, des plateaux et des collines,
transition entre laplaine et la montagne ; elle comprend les plate
aux de Lannemezan, dOrignacet Cieutat et la bordure Est du plateau
de Ger. Lrosion les a dcoups auNord, en longues lanires.
- Au Nord-Ouest, la plaine de lAdour, entre deux lignes
parallles de collines.
Ce sont ces trois rgions que nous avons schmatises sur la carte
ci-aprs ofigurent aussi, plus en dtail, les cours deaux. Cest que
tout dabord, ils donnentune ide plus claire du relief et surtout
parce que toute organisation humaine danslantiquit, quelle fut
implantation ou route, relevait dabord de lexistence descours
deaux. Enfin y figurent les communes sur lesquelles un ou plusieurs
documentsou vestiges gallo-romains ont t signals. Il est vident que
la prsence de rarestmoins dans une commune ne signifie pas quelle
soit forcment site doccupation.Afin de retrouver plus facilement
lemplacement des communes, la carte comporteun quadrillage avec
index alphanumriques.
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RPERTOIRE DES COMMUNES A VESTIGES GALLO-ROMAINS
( Chaque commune est suivie : des index alphanumriques du
quadrillage de la carte document N1, delaltitude du lieu de
trouvaille, de la nature du vestige, des rfrences bibliographiques
concernant ce vestige).
AGOS-VIDALOS : (A-4) Alt. 500 m Tesson damphore et poterie
dpoque augustenne. Frquentation de quelquesgrottes au Moyen-ge.
Andr CLOT : Bulletin Socit Ramond, 1972, p. 79. Alt. 580m. Tesson
de poterie sigille ditegallo-romaine prcoce ; fragments de tuiles ;
Vestiges dune construction. Indit.
ANERAN-CAMORS : (C-5) Alt. 957 m. Une stle. J. SACAZE :
Inscriptions antiques des Pyrnes .
ANLA : (D-4) Alt. 510 m. Une stle. J. SACAZE : Inscriptions
antiques des Pyrnes .Un chapiteau, un sarcophage.J. J. HATT Les
monuments funraires gallo-romains du Comminges et du Couserans.
ANTIN : (C-3) Alt. 330 m. Urne et petit trsor montaire.Sur une
terrasse argileuse qui domine le village, en 1965, un bulldozer a
fait apparatre une grosse poterie, en mmetemps quil la rduisait en
fragments. Ctait une urne en terre ocre rouge engobe (1) gristre et
dont nous navonspu reconstituer la forme. Elle contenait une
vingtaine de monnaies dont 17 ANTONIANI, allant de GORDIEN III
CLAUDE II, et qui ont pu tre sauves de la dispersion. Aucune trace
dhabitat na t retrouve.Une prospection attentive autour du lieu de
trouvaille nous a fait dcouvrir un tesson de bol paroi mince -
3mmdpaisseur, galement en cramique ocre rouge.
ARIS : (D-3) Alt. 284 m. Tegulae (2). M. LABROUSSE : Gallia XVII
1959.
ARMENTEULE : (C-5) Alt. 960 m. Une stle. J. SACAZE :
Inscriptions antiques des Pyrnes.
ASQUE : (C-4) Alt. 600 m. Deux autels votifs (3). J. LARCHER :
Glanages ; (Bibliothque municipale). J.J.MARTIN : Les autels
gallo-romains de Bagnres-de-Bigorre. Bull. Socit Ramond 1970, pages
19 34.
AST : (B-4) Alt. 700 m. Deux tessons damphore. Indit.
AUREILHAN : (B-3) Alt. 309 m. Un autel votif (considr comme
douteux par J. Sacaze). Quatre pices de monnaie leffigie de
FAUSTINE et des objets divers en bronze.Bull. Socit Acadmique des
H.P. 1857, p. 324. Substructions (4) de thermes ou fonderie ?Essais
historiques sur la Bigorre. DAVEZAC-MACAYA, 1823, p. 55.
AURIBAT : (B- 2) Alt. 240m. Villa avec mosaques, chapiteau en
marbre, tessons de poteries et de tuiles, au lieu dit Gleisa (5). A
5 Km louest de la villa, des tessons de poteries et de tuiles.
Bull. Socit Ramond, 1973.Entre Maubourguet et Marciac (Gers), dans
la plaine que bordent les coteaux limitant les Hautes Pyrnes, au
lieu-ditla Gleisa , des mosaques furent dcouvertes la fin du sicle
dernier, fortuitement dans un champ de vignes, etelles tombrent
dans loubli. Elles ont t redcouvertes en 1974.En 1968, nous avons
prospect le site et y avons trouv de nombreux tessons de poteries,
damphores et de nombreuxfragments de marbre. Parmi les poteries se
rencontre de la sigille.Le propritaire de la vigne conserve chez
lui un trs beau chapiteau de marbre blanc quil a dcouvert au cours
dunlabour et dont il na t rien publi.Tout indique lemplacement dune
riche villa dont lactivit devait stendre du II me S. au IV me S.
Plus louest, environ 5 km de la villa, un pied damphore et du
laitier de forge ont t trouvs aprs le labour dun champ.
AVEZAC : (C-4) Alt. 600 m. Une auge cinraire (6). J.J.HATT : Les
monuments funraires gallo-romains duComminges et du Couserans.
(1) Engobe : Mlange deau et dargile finement dilue dont on
recouvre la paroi extrieure dune poterie avant cuisson, pour la
rendre pluslisse.
(2) Tegulae : Tuiles.(3) Autel votif : Monument de pierre
souvent de marbre, dont le poids peut varier de plusieurs
hectogrammes un kilogramme, devant lequel
on venait se recueillir et prier en voquant le Dieu ou la
Divinit auquel lautel tait ddi. Gnralement des inscriptions
graves(lpigraphe ) sur le monument expliquaient la ddicace.
(4) Substruction : partie enterre dune construction ; ce qui
subsiste au ras du sol, aprs sa destruction.(5) Gleisa :
littralement glise. Lieu dit o lon rencontre des ruines, le plus
souvent sur un site gallo-romain.(6) Auge cinraire : petit cercueil
en pierre destin recevoir les cendres dun dfunt.
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AZET : (C-5) Alt. 1 172 m. Un bronze leffigie de Nron. A.
SARAMON : Les Quatre Valles, p. 69.
AZEREIX (B-3) Alt. 330 m. Une borne inscription nigmatique, la
limite de la commune avec celle dIbos.Indit.
BAGNERES-de-BIGORRE (B-4) Alt. 550 m. Trois autels votifs. J
SACAZE : Inscriptions antiques des Pyrnes.Piscines ou baignoires JJ
DUMORET : Bull. Socit Ramond, 1886, pp. 43/44. Des poteries,
tuiles, fragments demarbre. J.J. MARTIN : Bull. Socit Ramond,
1966/1968, P. 50 et suite. Ruine dune pile ou porte triomphale (6)
J.J.MARTIN : Les autels gallo-romains de Bagnres-de-Bigorre. Bull.
Socit Ramond, 1970, pp. 19 34.
BARBAZAN-DESSUS : (B-3) Alt. 400 m. Une stle. J. SACAZE :
Inscriptions antiques des Pyrnes.
BAUDEAN (B-4) Alt. 600 m. Un autel votif. J. SACAZE :
Inscriptions antiques des Pyrnes. J.J. MARTIN : Lesautels
gallo-romains de Bagnres-de-Bigorre. Bull. Socit Ramond, 1970, pp.
19 34.
BAZET : (B-3) Alt. 275 m. Tuiles, poteries. Indit.
BAZILLAC : (B-2) Alt. 235 m. Tuiles, poteries. Indit.
BENQU-DESSUS : (C-4) Alt. 450m. Plaque funraire (2), Autel
votif. J.J HATT : Les monuments funrairesgallo-romains du Comminges
et du Couserans.
BERTREN : (D-4) Alt. 450 m, Vestiges dhypocauste. (3). M.
LABROUSSE : Gallia XXIV, 1966.
BORDRES-sur-ECHEZ : (B-3) Alt. 295 m. Trsor montaire. Journal :
LEre Impriale des Hautes-Pyrnes du24/6/1865.Au nord de la commune,
sur un territoire qui stend jusqu la limite voisine de Bazet et qui
porte le nom deCantillac, fut trouv en 1865 un trsor montaire
important. Cest lors de ltablissement de la voie ferre, Tarbes
-Agen, que fut faite la dcouverte. 1 200 pices de monnaie taient
contenues dans un vase. Ce dernier fut bris, jetet le trsor
dispers. Le plus grand nombre des pices reprsentaient les
empereurs, PHILIPPE LARABE, GORDIEN,GALLE, CARUS et MAXIMIEN
HERCULE, ce qui date ce trsor de la fin du III me S. ou du tout
dbut du IV meS.Villa dans le parc du chteau dUrac. Indit. En 1964,
un sondage dans une motte fodale voisine du chteau dUrac(Les Mottes
Fodales Pyrnennes, R. COQUEREL, Nouvelle Rpublique des Pyrnes du
10/6/1966.) devaitfaire dcouvrir la prsence de fragments de
mosaques dans la masse de terre. Mis en veil par cette dcouverte,
nousdcouvrmes en 1968 les substructions dune villa dans le parc du
chteau.(4).
BORDRES-de-LOURON : (C-5) Alt. 850 m. Une stle. J. SACAZE :
Inscriptions antiques des Pyrnes.
BRAMEVAQUE : (D-5) Alt. 560 m. Un autel votif. J SACAZE :
Inscriptions antiques des Pyrnes. A 1541 m. 53autels votifs. FOUET
et SOUTOU : Gallia XXI, 1963.La commune de Bramevaque est domine
louest par un massif montagneux, le mont Sacon, dont le point
culminant,le Pic de Tourroc, marque 1541 mtres daltitude, la
jonction des limites des communes voisines de Sacou au nord-ouest
et dOurde au sud-ouest. En 1957, aprs quelques dcouvertes fortuites
rvlatrices, G. FOUET entreprit avecune quipe de chercheurs, une
expdition sur le Pic de Tourroc. Elle se rvla trs fructueuse
puisque furent descendus,dans des conditions de portage plutt
pnibles, 28 socles dautel et 53 petits autels votifs de diffrentes
tailles et dediffrentes figurations. Certains sont anpigraphes (5)
et dautres ne prsentent que des figurations symboliques.G. FOUET et
A. SOUTOU ont largement dvelopp toutes les considrations possibles
sur leur dcouverte aprs uneanalyse complte des 53 autels
rencontrs.
(2) Plaque funraire : Plaque de pierre ou de mtal sur laquelle
sont gravs en pitaphe, les noms et qualits du dfunt.(3) Hypocauste
: Mode de chauffage dun local dans lantiquit et qui consistait
faire passer sous le plancher les gaz brls
dun foyer aliment par lextrieur.(4) Le chteau dUrac se situe
dans la commune de Bordres-sur-Echez la limite de celle-ci et de
Tarbes.(5) Anpigraphe : Sans criture grave.(6) R. COQUEREL : La
Nouvelle Rpublique des Pyrnes, 21-1-74 : Conduites deau en Opus
signinum (Chaux, sable et
briques broyes).
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CADAC : (C-5) Alt. 750 m. Six autels votifs. Une stle. J. SACAZE
: Inscriptions antiques des Pyrnes
CAMPAN : (B-4) Alt. 650 m. Une colonne milliaire (1). J. SACAZE
: Inscriptions antiques des Pyrnes. Tessonsdamphores, indit.
CAPVERN : (C-4) Alt. 600 m. Une Stle. J.J. HATT : Les monuments
funraires gallo-romains du Comminges etdu Couserans ; J.J. MARTIN :
Les autels gallo-romains de Bagnres de Bigorre, Bul. Socit Ramond,
1970, pp.19 34.
CASTELNAU-MAGNOAC : (D-3) Alt. 340 m. Une colonne milliaire.
Pallas. M. LABROUSSE : Pallas IV, 1956.
CASTELNAU RIVIRE-BASSE : (B-1) Alt. 133 m. prs de lEglise de
Mazres : Vestiges de construction gallo-romaine et de tuiles rebord
(2) Indit. Alt. 230 m. Tuiles et amphore, indit.
CASTILLON : (C-4) Alt. 555 m. Deux autels votifs. J SACAZE :
Inscriptions antiques des Pyrnes.
CAUBOUS : (D-3) Alt. 375 m. Deux auges cinraires. J.J. HATT :
Les monuments funraires gallo-romains duComminges et du
Couserans.
CAUTERETS : (A-5) Alt. 1 100 m. Piscine, fragment dautel votif,
un bronze (3) de Caracalla, un nummus (4) du IVme S, quelques
tessons de poteries, R. COQUEREL : Les bains romains de Cauterets
Nouvelle Rpublique desPyrnes du 12/1/65 et La piscine antique de
Cauterets, Bulletin Socit Ramond, 1973. M. LABROUSSE : Lesorigines
de Cauterets, Actes du Congrs des Socits savantes, Tarbes, 1957, p.
76. E. PEYROUSET : Une tapesur le chemin antique de Cauterets,
Bulletin Socit Ramond, 1973.Exemple de recherche dun chemin antique
par la toponymie).M. Ernest Fourcade, employ aux thermes de
Poze-Vieux, dcouvrit au-dessus de la station, sur une petite
terrassedominant les ruines de thermes anciens, une sorte de bassin
dans lequel il crut reconnatre une piscine gallo-romaine.En 1965,
avec laccord trs favorable de M. Labrousse (5), nous avons
entrepris une fouille de dgagement du bassin.Lquipe de fouilleurs
comprenait entre autres, M. Fourcade, linventeur.Il sagissait bien
des restes dune piscine dpoque gallo-romaine. Btie contre une paroi
rocheuse, elle est creuse enforme dabside, celle-ci tant loppos de
la paroi rocheuse. Orient Est-Ouest, le bassin a 1,30 m de
profondeur,5,30 m. de longueur et 4 m de largeur. Le fond ainsi que
les lambris, taient faits dun dallage en marbre blanc. Dansla roche
dont la paroi limite la piscine lEst, tait amnage une petite crypte
vote do sortait leau chaude. Avecdes amnagements datant du
Moyen-ge, linstallation thermale fonctionnait encore au dbut du XIX
me sicle.Autour de la piscine subsistent des vestiges de
constructions antiques qui indiquent que linstallation
gallo-romainentait ni rustique ni provisoire.Au cours de la fouille
nous avons trouv un fragment dautel votif, en marbre blanc,
indiscutablement gallo-romain,ainsi que quelques fragments de
fioles en verre et un tesson de poterie grise de mme poque.
Antrieurement lentreprise de la fouille, deux pices de monnaie
avaient t trouves non loin de Poze-Vieux : un nummus du IV mesicle
et un bronze de Caracalla (198-217). Enfin nous rappelons que M.
Labrousse, signalant dans une communicationau Congrs de Tarbes, en
1957, lexistence de tessons de poteries, de verroteries et dune cl
gallo-romaines, concluaiten ces termes : ... il semble aujourdhui
lgitime daffirmer quil y a eu, Cauterets, un tablissement
gallo-romain...Il faudrait des fouilles qui nous diraient la
vritable nature des installations thermales et, partant,
limportance de lastation....Notre fouille a rpondu, en partie, au
vu de M. Labrousse. R. COQUEREL : La piscine antique de
Cauterets.Bulletin Soc. Ramond 1973.
CAZARILH-LASPNE : (D-5) Alt. 600 m. Une auge cinraire ; Une
plaque funraire J.J. HATT : Les monumentsfunraires gallo-romains du
Comminges et du Couserans.
(1) Colonne milliaire : Borne sur laquelle tait indique, an
milliers de pas, la distance (comme sur nos bornes kilomtriques
actuelles).(2) Tuiles rebord : la tuile romaine (tegula) avait les
bords relevs sur les deux cts aligns dans le sens de la pente du
toit et entre lesquels
coulait leau de pluie. Lespace de jonction des tuiles tait abrit
par une tuile incurve dite imbrice et qui couvrait les bords.(3)
Bronze : pice de monnaie en bronze, gnralement de peu de valeur,(4)
Nummus : Autre pice de monnaie romaine.(5) M. Labrousse est alors
Directeur de la Circonscription des Antiquits historiques de la
rgion Midi-Pyrnes.
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CRCHET : (D-4) Alt. 540 m. Un autel votif, J. SACAZE :
Inscriptions antiques des Pyrnes.
ESBAREICH : (D-5) Alt. 700 m. Une auge cinraire et une tte de
marbre. Guide rpertoire darchologie duT.C.F..
ESTENSAN : (C-5) Alt. 1 040 m. Un autel votif. J SACAZE :
Inscriptions antiques des Pyrnes.
ESTIRAC : (B-2) Alt. 160 m. Vestiges dune villa et autre site.
Indit.
FRRRE : (D-5) Alt. 770 m, Un autel votif. J. SACAZE :
Inscriptions antiques des Pyrnes. A 1729 m. daltitude: Deux autels
votifs et 6 socles dautels votifs. G. FOUET : Gallia XXII,
1964.
GNREST : (D-4) Alt. 520 m. Une auge cinraire. J.J. HATT : Les
monuments funraires gallo-romains duComminges et du Couserans.
GNOS : (C-6) Alt. 940 m. Une auge cinraire J.J. HATT : Les
monuments funraires gallo-romains du Commingeset du Couserans.
GOUAUX : (C-5) Alt. 930 m. Une stle. Guide rpertoire dArchologie
antique du T.C.F. Un autel votif. M.LABROUSSE : Gallia XXII,
1964.
GUCHAN : (C-5) Alt. 880 m. Une plaque funraire. J.J. HATT : Les
monuments funraires gallo-romains duComminges et du Couserans.
(Donn tort comme cippe (1) par le Guide rpertoire dArchologie
antique duT.C.F.).
GUCHEN : (C-5) Alt. 772 m. Une stle. J. SACAZE : Inscriptions
antiques des Pyrnes.
HAGEDET : (B-1) Alt. 262 m. Oppidum avec gisement de tuiles, de
tessons damphores et de poteries. Indit
HAUTAGET : (D-4) Alt. 550 m, Un autel votif. J. SACAZE :
Inscriptions antiques des Pyrnes.
HCHES : (C-4) Alt. 610 m. Un autel votif, J. SACAZE :
Inscriptions antiques des Pyrnes.
HOURC : (B3) Alt.330 m, Un pied damphore.
HRES : (B-1) Alt. 145 m, Tuiles.
IBOS : (B-3) Alt. 410m. Tessons de poteries sur et autour dun
tumulus. R. COQUEREL Prospection et fouille destumuli du plateau de
Ger, Ogam, Janvier - Juin 1965.Sur le plateau de Ger, dans la
partie qui domina la village dIbos et qui voisine avec celui de Ger
en PyrnesAtlantiques, existaient encore en 1964, un groupe de
tumuli. Cest au cours de la fouille de lun deux, que nousdcouvrmes
des tessons de poteries gallo-romaines rpartis sur le tumulus et
sur le terrain dalentour, dans un primtrede 100 mtres de rayon
environ. Les tassons provenaient surtout de poteries grises,
probablement augustennes.
ILHEU : (D-4) Alt. 650 m. Un autel votif, J. SACAZE :
Inscriptions antiques des Pyrnes. Une auge cinraire, J.J. HATT :
Les monuments funraires gallo-romains du Comminges et du
Couserans.
IZAOURT : (D-4) Alt. 440 m. Une stle, J.J. HATT : Les monuments
funraires gallo-romains du Comminges et duCouserans.
IZAUX : (C-4) Alt. 540 m, Importante villa comprenant une
installation deau trs complexe, maintenue aux III meet IV me
sicles, Nombreux mobilier. R. COQUEREL : Recherches sur la site
gallo-romain dIzaux, Ogam,
(1) Cippe : Petite pierre dresse, sans autre sculpture que
linscription qui y est grave.(2) Villa : Grosse maison de matre
comprenant les locaux dhabitation et dagrment, ainsi que les
dpendances pour loger les serviteurs etconserver les rserves
alimentaires. On entend aussi par villa, le domaine rural avec la
maison dont il dpend.
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Janvier- mai 1968 ; Les vestiges gallo-romains dIzaux, Revue du
Comminges, 1970 ; Fouilles sur le site gallo-romain dIzaux,
Bulletin Socit Ramond, 1972.Les premiers vestiges dune villa
gallo-romaine Izaux, furent dcouverts en 1965. Ils se situent dans
la plainetraverse par la rivire La Neste, la base dune colline
adosse au plateau de Lannemezan. Cest au cours dun petitsondage
fait pour vrifier la tradition dun cimetire dans une parcelle du
territoire que lOeuvre Lamon possde dansle village, que cas
vestiges apparurent.Dans ltat actuel des dgagements, 9 salles bien
distinctes ont t fouilles entirement jusquau niveau de leur
soldoccupation, ainsi quune piscine et 3 bassins dagrment. Cela ne
reprsente quune faible partie de ltendue totaledes constructions
dgager.La fouille est oriente vers la dgagement exclusif des
substructions du IV me sicle, priode pour laquelle onconstate et
vrifia deux stades doccupation avant labandon de la villa. Des murs
doccupation antrieure ont cependantt reprs.Sur la seule partie
dgage, 53 spultures ont t dnombres, ce qui confirme la tradition
dun cimetire. Des textesdu XVI me sicle font mention dune chapelle
en ruine, dans la rgion du lieu de fouilles ; dnormes
fondationsmdivales, bties sur les ruines de la villa, semblent tre
celles de cette chapelle. Un grand nombre de tombes datentdu Haut
Moyen-ge et la prsence dun foyer rituel au milieu delles ne fait
que confirmer cette datation, (1)Les lments darchitecturaux de la
villa dIzaux montrent, pour la plupart, quelle fut un tablissement
plutt luxueux,La marbre y abonde, la vaisselle y est riche. La
maonnerie des constructions est trs robuste et la matriau en est
legalet de quartzite, mais contrairement a ce quon observe
gnralement ailleurs, Izaux, les constructeurs ont pann,parfois
taill, le galet pour obtenir des plans de parement sans creux ni
saillie. A plus dun point de vue, et plusparticulirement des lments
darchitecture et du mobilier, la villa dIzaux sapparente celles de
Montmaurin et deValentine, en Haute-Garonne.Parmi les pices de
mobilier remarquables pour lethnographie, deux mritent plus
particulirement dtre signales: - Une petite bague-cl en bronze,
tige fore et finement travaille, plus lgante que celles exposes aux
muses deSt Bertrand-de-Comminges et de Luchon.- Une petite flte 6
trous faite dun tibia de gros oiseau (2).11 pices de monnaie en
bronze trouves au cours des fouilles, sont dates de 270 354 aprs
J.C. A environ 100mtres de la villa, coule une source fort dbit
autour de laquelle on reconnat des amnagements antiques ;
ellepourrait tre la raison de limplantation gallo-romaine. De
nombreux petits canaux rencontrs dans la villa montrantque leau
entrait pour une grande part dans lamnagement du milieu, au cours
des III me et IV me sicles.
JUILLAN : (B-3) Alt. 328 m. Tessons damphore et de tuiles ;
moellons de petit appareil (3) M.LABROUSSE :Gallia XXVI 1968.En
1967, M. J. Duffau, alors lve de M. Labrousse, recueillit,
loccasion de travaux dassainissement dans levillage, quelques
fragments typiques de tegulae et damphores. Cas rares tmoins
doccupation gallo-romaineconfirment ce que la toponymie laissait
prvoir.
LABATUT-RIVIRE-BASSE : (B-1) Alt. 162m. Tessons de poteries.
Indit.
LAGARDE : (B-3) Alt. 362 m. Tessons de poteries et damphores sur
un oppidum. R. COQUEREL : Revue de Pauet du Barn, 1974.Le
territoire communal est form dune partie basse dpendant de la
plaine de lchez et de lAdour et dune partiehaute constitue par un
peron de colline se dtachant du plateau de Ger. La village et les
terres cultives sont situesdans la plaine ; la crte et les pentes
de la colline sont surtout boises.Sur la pointe qui termine la crte
de la colline, un petit oppidum (4) a t bti. Il est du type peron
barr (5) et sasuperficie est de 7,4 hectares. Il comprend deux
enceintes : lune extrieure, enferme deux basses-cours et
lautre,intrieure, dlimite la haute-cour de 1,8 hectare de
superficie. Les textes la dsignent par : Castet-Crab.
(1) Foyer rituel : Fente excavation pratique dans le sol,
gnralement dun cimetire, pour y faire un feu contre les sortilges.
Les premiersrois carolingiens punissaient de mort les auteurs de
foyer rituel.(2) Un fragment dune autre flte, plus grosse et faite
dans un os de mammifre, a galement t trouv.(3) Appareil :
dispositif de construction utilisant des pierres tailles de plus ou
moins grandes dimensions, ajustes, pour obtenir des surfacesde mur,
des parements, agrables regarder.(4) Oppidum : Ville ou camp
fortifi tabli dans un site naturellement protg.(5) peron barr : nom
donn un systme de fortifications fait dun talus et dun foss
construits au travers dune arte de colline pour enprotger
lextrmit.
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Cest certainement 1un des oppida les mieux conservs de France ;
son systme de dfense est encore parfaitementvisible et ses talus,
hauts de 11 mtres, particulirement impressionnants, sont en parfait
tat.Quelques petits sondages, peu profonds, pratiqus dans loppidum
et sur les pentes qui lentourent, ont fait dcouvrirune grande
quantit de tessons damphores ainsi que quelques tessons de poteries
de la fin de La Tne (5).Les amphores rencontres se distinguent par
la qualit de la cramique et surtout par la morphologie des anses.
Ellessont de 3 types :a)- A cramique de teinte jauntre charge de
sable grains blancs et noirs, paroi paisse, pied massif. Ce
typesapparente aux grosses amphores globulaires hispaniques.b)- A
cramique ocre rose charge trs dilue de sable blanc et gris auquel
se mlent des grains de laitier et de broyagede cramique rouge. Ces
amphores sont du type Dressel I. Certaines ont des anses section
elliptique ; les autres, engrand nombre parois plus minces,
fortement canneles. On ne les rencontre ni Montmaurin, ni St
Bertrand-de-Comminges.c)- A cramique ocre rouge, anses elliptiques
et col galement. Dressel I. (6)
LAFITOLE : (B-3) Alt. 190 m. Tessons de poteries, pied damphore.
Indit.
LALOUBRE : (B-3) Alt. 330 m. Tessons damphore. indit.
LARREULE : (B-2) Alt. 183 m. Vestiges dune villa. R. COQUEREL et
S. DOUSSAU : Autres traces doccupationsur le territoire de
Maubourguet, Bulletin Socit Ramond, 1970.Dans la plaine de lAdour,
au Sud-Ouest de Maubourguet et sa limite avec la commune de
Larreule, sur la rive droitedu petit ruisseau Layza, se situe le
lieu-dit Lapoudgette (7). Une prospection attentive de M. S.
Doussau devait, en1970, y faire dcouvrir quelques fragments de
tegulae, de la poterie gallo-romaine, un pied damphore et une
partiedun pavage en galets. Quelques tessons de poterie mdivale ont
t trouvs au mme endroit.Au lieu dit Pravas, S. Doussau, aprs avoir
reconnu un site doccupation gallo-romaine importante, a fait un
sondagequi a montr que cette occupation sest tendue depuis la fin
de lindpendance de lAquitaine jusqu la fin delEmpire. Parmi les
tessons de poteries des diverses poques trouvs en couches
successives, un a particulirementretenu notre attention : cest un
fond de jatte sigille portant la marque dun potier, LATINI, du nom
de LATINUS,travaillant au II me sicle Lavoye, dans la Meuse.
LASCAZRES : (B-2) Alt. 178 m, Chapiteau et base de colonne (dans
lEglise ). Guide rpertoire dArchologieantique du T.C.F.
LZIGNAN : (B-4) Alt. 460 m. Fragment de statue, bas relief,
statue sans tte. Bulletin Socit Acadmique desHautes-Pyrnes, 1857,
p. 324.
LIAC : (B-2) Alt. 204 m, Tessons de poteries, Indit.
LOMBRES : (D-4) Alt. 460 m. Un autel votif. J. SACAZE :
Inscriptions antiques des Pyrnes.
LOUDENVIELLE : (C-6) Alt. 860 m. Deux autels votifs, J. SACAZE :
Inscriptions antiques des Pyrnes.
LOURDES : (A-4) Alt. 420m. Une stle, une tte funraire (1) R.
COQUEREL : Bulletin Socit SLA de Pau, 1970,p. 49. Un chapiteau
corinthien, L.A. LEJOSNE : Bulletin Socit Acadmique des H.P. 1858,
p. 498. Alt. 400 m. Unas dHadrien, indit, une tte de Mithra (2), un
autel votif (3). En 1844, lors de travaux faits par le Gnie
militaire auchteau de Lourdes, diffrents objets dpoque
gallo-romaine furent mis jour. Parmi eux, deux sculptures
retinrentnotre attention au cours de lanne 1968, et, avec
lautorisation de M. Robert, Conservateur du muse pyrnen, nousen
avons publi une tude.(3)
(5) La Tne : Priode aussi appele deuxime ge du fer ; elle stend
entre lHallstatt, environ 500 ans av. J.C. et la fin de
lindpendance dela Gaule, environ 50 av. J.C.(6) Classification des
types morphologiques des amphores tablie par larchologue
DRESSEL.(7) Lapoudgette, lapoudge ou Poudge : noms donns de trs
vieux chemins, situs gnralement prs dun cours deau.(1) Tte funraire
: portrait sculpt dun dfunt que lon pouvait placer sur une statue
dj existante et prpare cet effet,(2) Mithra : gnie de la religion
des anciens Mdes ; son culte stendit chez les grecs dAsie puis dans
tout lEmpire romain o il opposa unersistance tenace au
christianisme.(3) Cinquante ans dacquisitions au Muse pyrnen,
catalogue de lexposition, dress par J. ROBERT, 1970.
-
Une des sculptures est une tte funraire fminine. Par le bandeau
qui en orne la coiffure, rplique du bandeau de lafemme de Paquius
Proculus (daprs le portrait de Pompi datant de Nron) nous datons la
Dame de Lourdes. Lafacture de cette statue-portrait indique par
elle-mme une uvre du Ier ou II me sicle.La tte de Mithra mesure,
cou et coiffure compris, 15 cm. Les dtails ont t estomps par une
rosion assez marque,mais ils sont encore suffisamment visibles pour
y voir un travail galement du Ier ou du II me sicle. On y
remarqueune abondante chevelure encadrant le visage et un bonnet
qui ne peut tre que phrygien.
LOURES-BAROUSSE : (D-4) Alt.450 m. Une auge cinraire. J.J. HATT
: Les monuments funraires gallo -romainsdu Comminges et du
Couserans .
MAUBOURGUET : (B-2) Alt.177 /180 m. Vestiges dinstallation
importante, villa, R. COQUEREL et S. DOUSSAU: Bulletin Socit
Ramond, 1970 - 1973.Dans la sanctuaire de lglise de Maubourguet,
deux belles colonnes antiques de marbre blanc soutiennent
larctriomphal ; leur prsence avait dj intrigu quelques chercheurs,
frapps par leur facture incontestablement gallo-romaine. M. Maspi
les signala dans une tude de lglise, publie dans les actes du
Congrs de la Fdration Languedoc-Pyrnes-Gascogne, de 1966. Leur
origine restait cependant nigmatique.En 1967, la suite de la
dcouverte fortuite dun fragment de tegulae dans le parement dune
absidiole, nous entreprmesun examen srieux des murs de lglise et
puis nous effectumes quelques sondages dans ses proches alentours.
Cespremiers travaux nous permirent de constater que ldifice
religieux est construit sur des substructions du IV mesicle. Deux
autres sondages pratiqus, lun dans labsidiole Nord, lautre
lextrieur au droit du mur de la sacristie,confirmrent la prsence de
cas substructions qui se prolongent sous le bas-ct Nord, et
lextrieur de lglise,jusquau bord de lAdour. Le matriel rencontr au
cours de la fouille, fragments de colonne en marbre blanc identique
celui des colonnes antiques supportant larc triomphal, fragments de
marbre moulur, restes de mosaquespolychromes, montrant que
ltablissement primitif gallo-romain tait plutt luxueux. Il tait
pourvu dun systme dechauffage hypocauste, ce qui nous permet de
dire qutait implant l, non pas un temple comme beaucoup le
pensent,mais un tablissement thermal ou une villa. Et nous penchons
plutt vers lhypothse villaLextension de la prospection du
territoire nous a permis de constater que dautres traces dhabitat
se retrouvent ctde lglise, non seulement sur la rive gauche de
lAdour, mais aussi, sur la rive droite, plus de 700 mtres du
fleuve,Dans un cas, les vestiges de murs dcouverts ainsi que des
lments de mosaques cubes noirs, jaunes, blancs etrouges, tmoignant
de lexistence dune villa urbaine du IV me sicle. Dans deux autres
cas, les tmoins recueillis sersument quelques fragments de tegulae,
de poteries et damphores ; nanmoins, ils attestent de la prsence
devillae, probablement rustiques.La mobilier gallo-romain trouv
Maubourguet comprend de la vaisselle du IV me sicle, et aussi de la
sigille quilui est antrieure. Il comprend galement des tessons
damphores des types a, b, c, signals au paragraphe relatif loppidum
Castet crab de Lagarde.
MAULEON-BAROUSSE : (D-5) Alt. 570 m. Un autel votif. M.
LABROUSSE : Gallia XX, 1962.
MAZRE-de-NESTE : (D-4) Alt. 420 m. Un chapiteau, un masque
sculpt (1), en marbre. R. COQUEREL : NouvelleRpublique des Pyrnes,
15 juin 1968.En 1968, M. Bernat, cur de la paroisse de
Mazres-de-Neste, dcouvrit la base dun pilier en bois
soutenantlescalier de la tribune de lglise, un chapiteau renvers
qui servait de support. Il le fit dgager et porter dans
lesanctuaire o il est actuellement visible. Cest un beau chapiteau
travaill au trpan (2), et qui date vraisemblablementdu IV me sicle.
Sa particularit est de prsenter une face plate larrire de la
corbeille (3), comme sil tait faitpour tre accol un pan vertical.
Cette face plate est cependant travaille dans le style genre
corinthien quonretrouve sur le reste du vestige. Il est en marbre
blanc de St Bat.M. Bernat, la mme poque, fit mettre en vidence prs
de la cuve baptismale, une dalle, galement en marbre de StBat et
sur laquelle est sculpt, en bas relief, un masque visage lunaire,
orn dun collier de grosses perles. A lagauche du visage, stale une
sorte daile qui pourrait tout simplement reprsenter les
cheveux.Laspect chagrin du visage et le collier de grosses perles
apparentent cette figure celle qui est sculpte sur le
frontontriangulaire dune auge cinraire se trouvant sur le mur
extrieur de la chapelle St P de la Moraine Garin, en Haute-
(1) Masque : Image dun visage humain, sculpte dans une matire
dure ou faonne dans du mtal et reprsentant un gnie ou un dieu.(2)
Travaill au trpan : procd de sculpture qui consistait utiliser un
trpan pour faire des creux par une succession de trous ronds
trsrapprochs et dont il ne restait plus qu enlever les minces
cloisons les sparant. On obtenait ainsi des saignes dans la pierre
plus aismentquavec un burin.(3) Corbeille : la partie dcore du
chapiteau, plus troite la base et rappelant la forme dun panier,
dune corbeille.
-
Garonne. Si cependant la figure de Garin exprime plutt le dpit,
la parent entre les deux sculptures nen est pasmoins flagrante.
J.J. HATT (Les monuments funraires gallo-romains du Comminges et du
Couserans) voit dans cevisage de Garin un driv indigne de la Mduse
romaine.
MONTGAILLARD : (B-4) Alt. 600 m. Amphores et poteries sur
oppidum. Indit.
MONTGUT : (D-4) Alt. 430 m. Un autel votif. J. SACAZE :
inscriptions antiques des Pyrnes.
MONTSRI : (C-4) Alt. 500 m. Base de colonne. M. LABROUSSE :
Gallia XX, 1962 ; 650 m. Vestiges duntemple, masque de bronze dit
de Tarbes, plus de 100 autels votifs des tessons damphores, de
nombreuses pices demonnaies ; R. COQUEREL De lge et de lorigine du
masque de bronze de Tarbes, Celticum IX, 1963. J.F.SOULET : le
sanctuaire gallo-romain de Montsri, revue du Comminges 1964, pp.
105 143.Cest en 1956, que par un travail de compilation nous avons
pu comprendre que le fameux masque en bronze dit deTarbes,
provenait dun lieu de culte situ en montagne sur le territoire de
la commune de Montsri. Ce nest quen1963, aprs une assez longue
prospection, que nous dcouvrmes lemplacement exact du sanctuaire o
le masqueavait t dcouvert en 1839.Cest sur le Mont Marteau, environ
650 mtres daltitude, qutait difi le temple o furent trouvs avec le
masque,plus de 100 autels votifs, des armes et des bijoux, une
grande quantit de pices de monnaies qui, toutes, dataient desIer et
II me sicles.Il y avait en plus du sanctuaire, un amnagement fait
de constructions assez vastes puisque lun des murs retrouvsmesure
plus de 50 mtres de longueur. Ces constructions bties en gros blocs
de pierres sches grossirement quarries,sont ltat de ruines dont
certaines mesurent encore plusieurs mtres de hauteur. Les murs ont
une paisseur quivarie entre 0,30 et 1 mtre. Ils se rpartissent sur
trois terrasses dont lune dentre elles nous a sembl faire partie
dutemple. Une voie daccs mne jusqu la terrasse suprieure et est
protge des boulements, ct aval et ct amont,par des murs de
soutnement construits comme les murs des btiments. Il nest pas
difficile de reconnatre dans cesvestiges de constructions, une
architecture protohistorique (4) quil faut faire remonter sans
doute au III me ou au IIme sicle avant notre re.Nous avons trouv
des tessons damphores et de poteries sur ces terrasses en soulevant
simplement la couche dhumus; un pied damphore tait fortement
encastr entre les lments dun mur, une hauteur de 1,50 m.
environ.Trente-six des autels votifs trouvs sur le Mont Marteau ont
t publis par J. Sacaze et presque tous sont ddis audieu ERGE.
NISTOS : (D-4) Alt. 500 m. Deux autels votifs. SARRAMON : Les
Quatre-Valles.
NOUILHAN : (B-3) Alt. 198 m. Un autel votif. Revue de Gascogne
1875, p. 268 ; Vestiges dune villa. R. COQUERELet S. DOUSSAU :
Vestiges gallo-romains autour de Maubourguet, Bull. Socit Ramond,
1974.Au cours du mois de janvier 1970, M. Doussau prospectant sur
une parcelle de terrain longeant lAdour, a trouv,tendus sur une
grande surface, des tessons de poteries gallo-romaines et de
tegulae ; il est peu prs certain que cestmoins archologiques sont
ceux dun habitat antique, existant autrefois lendroit mme des
trouvailles.
OLAC DEBAT : (B-3) Alt. 375 m. Des tessons damphore et des
fragments de tegulae.
ORLEIX : (B-3) Alt.336 m. Vestiges doppidum fragments de tuiles
et damphores.
OSSUN : (B-3) Alt. 400 m. Un bronze de Constance ; 430 m. un
fragment damphore. Indit.Il y a une vingtaine dannes, on donna M.
labb Francez un bronze de Constance II (323-361 aprs J.C.) trouvprs
dun petit oppidum connu sous le nom de Camp de Csar. Une lampe
huile de la fin de lEmpire nous a tprsente, il y a une dizaine
dannes, comme ayant t trouve Ossun mais malheureusement sans
pouvoir prciserle lieu exact de la trouvaille ni le nom de
linventeur.En 1968, nous avons recueilli dans une coupe de terrain
faite loccasion dune construction, sur le lieu dit lagleysia, en
bordure du plateau de Ger, dans la partie qui domine le village
dOssun, un gros tesson de col damphore.Enfin, mentionnons aussi,
titre indicatif, les tessons de poterie de tradition hallstattienne
(1) que nous avons trouvs,en 1968, sur loppidum, au cours dune
opration de relev topographique.
(4) Protohistoire : Epoque pour une rgion donne prcdant le
moment o apparat lhistoire crite.(1) Hallstatt : priode dite aussi
premier ge du fer ; elle succde celle du bronze, vers 800 av. J. C.
et dure environ 3 sicles.
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OZON : (C-3) Alt. 429 m. Sur un oppidum : une dizaine dautels
votifs, des tessons damphores, de poteries et detuiles, un sesterce
de Lucille. M. LABROUSSE : Gallia XXIV, 1966.Ds 1964, nous avons
signal lexistence dun oppidum Ozon, dit le Castriou. Il se prsente
sous laspect dunperon barr, renforc de fosss et talus formant une
enceinte intrieure. Les talus sont faits de trs gros galets
enquartzite et leur montage sec tmoigne dune conception
protohistorique.En 1965, des moines de labbaye bndictine de
Tournay, en labourant une parcelle de terre quils louaient et
situesur le Castriou, mirent au jour une dizaine dautels votifs
anpigraphiques, un sesterce de Lucille - environ 160 aprsJ. C. -
des fragments damphores, de tegulae, de poteries gallo-romaines.
Vers la mme poque, nous y reconnmesdes tessons de poteries
hallstattiennes.
POUEYFERR : (A-4) Alt. 476 m. Poteries et tuiles. Indit.
POUZAC : (B-4) Alt. 721 m. Un autel votif ; J. SACAZE :
Inscriptions antiques des Pyrnes. A 500 m. tessons depoteries,
damphores et de tuiles. Dans le mur du cimetire, des tuiles.
Indit.
PUJO : (B-2) Alt. 237m. Villa. M. LABROUSSE : Gallia XVII, 1959,
XX, 1962, XXII, 1967. J. DURET : La villagallo-romaine de Pujo .
Bulletin Socit Ramond, 1971.Le chantier de fouilles de la villa
gallo-romaine de Pujo fut mis en exploitation en 1959, la suite de
la dcouverte desubstructions dune petite piscine, substructions
visibles au-dessus du sol mais peu reconnaissables. Linventeur, M.
J.Duret, avec sa petite quipe, a maintenant dgag un ensemble de
substructions permettant de constater que la villacomprenait un
logis principal, une longue cour pave de galets et un logis
secondaire, le tout stalant sur une longueurde 62 m. environ. La
superficie totale devait couvrir quelques 2 000 mtres carrs.On
reconnat actuellement trois poques doccupation de la villa, la
dernire tant du IV me sicle. Les deux premires,plus difficiles
dterminer, pourraient tre des Ier et III me sicles. Les matriaux de
construction et de dcorationarchitecturaux sont assez modestes...
La profusion des marbres dIzaux, par exemple, ne se retrouve pas
Pujo.
SACOU : (D-5) Alt. 580 m. Un autel votif. J. SACAZE :
Inscriptions antiques des Pyrnes. Une stle . J.J HATT: Les
monuments funraires gallo-romains du Comminges et du Couserans. Une
auge cinraire. Guide rpertoiredArchologie antique du T.C.F.
SAINTLZER : (B-2) Alt. 280 m. Oppidum protohistorique renforc
dun mur denceinte au III me sicle ; Tracesde constructions dans et
en dehors de lenceinte. ROSAPELLY et de CARDAILLAC : La cit de
Bigorre, 1890. R.COQUEREL : Recherches archologiques sur les
vestiges antiques de St Lzer, Ogam, Janvier/Juin 1964. J. C.FONTAN
: Histoire de St Lzer dans lAntiquit T.E.R. 1970 (2).Dans la
plaine, 215 m daltitude, traces dhabitat, four tuiles et briques.
Indit.Cest en 1956 que dbutrent nos premires recherches St Lzer,
dont les ruines gallo-romaines ne semblent pasavoir retenu
lattention de quiconque jusqu 1881, date laquelle fut publi, crit
par un instituteur en retraite et lusage des enfants du village, un
opuscule intitul : Saint-Lzer, son couvent et la ville dOrre
Lauteur, reprenantune thse dj ancienne que de Marca rfutait et que
Jean Larcher faisait sienne, cherchait dmontrer que les
ruinessubsistant sur les hauteurs qui dominent le village, sont
celles de la ville dOrre ou Bigorre, ancienne capitale de lacivitas
(3). Dans les annes qui suivirent, Norbert Rosapelly et Xavier de
Cardaillac, sur les renseignements delinstituteur prcit et
reprenant leur compte sa thorie, entreprirent une tude du milieu
dune part, et des recherchessur documents dautre part. En 1890,
avec des conclusions affirmatives, ils publirent le rsultat de
leurs travaux sousle titre : La Cit de Bigorre. Ils dmontraient
queffectivement une ville avait exist St Lzer, lpoque
gallo-romaine, ville dont les ruines encore visibles, rvlaient
limportance. Dans leur conclusion, renforant les argumentsde J.
Larcher, ils affirmaient que ce fut l qutait lantique et premire
capitale de Bigorre, bien avant quelle nesdifie Tarbes.Les dix
annes que nous avons consacres ltude de loppidum de St Lzer, - car
cest bien un oppidum pr-romainquon y reconnat - nont fait que
confirmer le point de vue des auteurs de La Cit de Bigorre.
Larchologiecompare de St Lzer et de Tarbes ne permet pas den
douter. (1).
(2) En dpt au C.D.D.P.(3) Civitas : dabord une population, puis
la fin de lEmpire le chef-lieu de la population. Civitas Bigorra a
t la population des Bigorrais,puis la ville principale de leur
territoire. Le chef-lieu de la Civitas prenait alors le nom de la
population et loppidum des Bigorrais devintBigorra.(1)-Voir deuxime
partie, page : 32.
-
Limportance de lenceinte fortifie du IIIme sicle qui couronne
lancien oppidum, les vestiges architecturauxquon y rencontre, sont
les tmoins dune activit urbaine incontestable. Le mobilier atteste
des relations commercialeslointaines.Loutillage nolithique et la
poterie du bronze final quon y a dcouverts montrent que cet habitat
remonte bien audel de loccupation romaine.
SALCHAN : (D-5) Alt. 470 m. Une auge cinraire. J.J. HATT : Les
monuments funraires gallo-romains duComminges et du Couserans.
SAMURAN : (D-5) Alt. 620 m. Une auge cinraire. J.J. HATT : Les
monuments funraires gallo-romains duComminges et du Couserans.
SARIAC-MAGNOAC : (D-3) Alt. 270 m. Deux autels votifs. SARAMON :
Les Quatre Valles.
SNAC : (B-2) Alt. 240 m. Un aureus de Majorien, empereur
dOccident 458-461, trouv par un petit berger. Souvenirde Bigorre,
Tome VII.
SIRADAN : (D-5) Alt. 480 m. Une stle. J.J. HATT : Les monuments
funraires gallo-romains du Comminges et duCouserans.
SOST : (D-5) Alt. 750 m. Deux autels votifs. J. SACAZE :
inscriptions antiques des Pyrnes.
SOUES : (B-3)Alt. 343 m. Tessons de poteries. Indit.
SOULAN : (C-5) Alt. 980 m. Un autel votif. J. SACAZE :
Inscriptions antiques des Pyrnes.
TALAZAC : (B-2) Alt. 242 m. Tessons de tuiles, damphores, de
poteries. Indit. A lEst des deux communes de StLzer et Talazac et
leur limite, existe une parcelle de terre connue sous le nom Les
tuiles. En 1957, sur la demandedu propritaire, nous avons profit de
la fin dun labour pour prospecter attentivement ce terrain. Une
grande quantitde tegulae en justifiait le toponyme. Et parmi eux,
nous avons rencontr des tessons damphores et de poteries.Ltendue
sur laquelle se rencontrent ces vestiges est suffisamment
importante pour y reconnatre les tmoins dunassez vaste habitat
antique.Le mme propritaire nous signala quen creusant un foss de
drainage dans un autre champ quil possde tout ctdu village, il
avait mis au jour, un gros morceau damphore ; il nous proposa dy
effectuer quelques sondages. Nouspmes alors constater, qu moins de
30 cm du niveau du sol, taient des tessons damphores et de tuiles.
Uneprospection du champ nous y fit dcouvrir en surface, des
fragments de tuiles, damphores et de poteries, et cela, surune
tendue de 10 000 mtres carrs.Il faut noter que sur ces deux sites,
la charrue, au cours des labours, ne rencontre aucun mur dans le
sol.
TARBES : (B-3) Alt. 300/310m. Un autel votif. J. SACAZE :
inscriptions antiques des Pyrnes. Vestiges durbanismeet nombreux
mobilier. R. COQUEREL : Les dcouvertes archologiques de Tarbes,
Celticum XX, 1968 ; autresdcouvertes non publies.Avant 1959, anne
pendant laquelle furent entrepris les travaux de pose dgouts
Tarbes, on ne connaissait quequelques rares tmoignages dune prsence
gallo-romaine dans la ville. Il y avait le bel autel votif trouv
dans larsenalen 1873 mais qui ne reprsentait quun tmoin unique
rencontr plusieurs kilomtres du centre de la ville. Despices de
monnaie qui pourraient tre gallo-romaines avaient t dposes et
enregistres au muse de Tarbes avec lamention suivante : 40 pices de
monnaie petit module et 30 pices de plus grand module, dune monnaie
en argent,trouves en creusant un aqueduc sur le terrain de la gare
; malheureusement aucune trace nen subsiste. Une picede monnaie de
Jules Csar, trouve en 1873 dans lhpital de la ville, ne figure elle
aussi quau catalogue. Enfincomme dernier objet trouv Tarbes avant
1959, citons un petit vase verser, inscrit tort comme amphore sur
lesregistres du muse. Cest un objet du Bas-Empire et nous en avons
fait la publication dans notre tude de larchologiegallo-romaine de
Tarbes.Profitant des saignes profondes faites dans les rues de la
ville pour la pose des gouts et aussi des fondationscreuses pour la
construction dimmeubles neufs, nous avons pu, depuis 1959, faire un
relev des vestiges antiques,
(2) Ltude des observations postrieures 1968 est publie dans les
actes du congrs de la Fdration Historique du Sud-Ouest de 1975.
-
relev riche en enseignements et suffisant pour avoir une ide
valable de ce qutait lurbanisme tarbais des premierssicles de notre
re. Au cours de ce relev, de nombreuses photographies de dtails
ainsi que de nombreuses observationstechniques ont t faites. Nous
en avons publi lessentiel dans Celticum, en 1968.( 2)Au cours des
annes 1969 1972, dimportants travaux entrepris autour de la
cathdrale ont t loccasion de nouvellesdcouvertes particulirement
instructives ; elles nont pas t encore publies.De toutes ces
observations, il ressort que ds le dbut du Ier sicle, il y avait dj
un habitat Tarbes. Actuellement, ilest impossible den dfinir la
topographie exacte ; nous navons pu que constater une rpartition
disperse des pointsde rencontre du mobilier caractristique,
rpartition cependant logique car ces points se situent sur des
terrains sains.Le sous-sol de Tarbes tait, dans lantiquit, une
sorte de vaste marais maintenu humide par les innombrables
brassecondaires de lAdour qui le sillonnaient. Il est aussi noter
que le niveau du sol doccupation dpoque gallo-romaine se trouve,
par rapport au niveau du sol actuel, sous un apport artificiel de
remblais dont lpaisseur varie,selon les endroits, entre 1 mtre et
2,50 mtres.Le mobilier et les monnaies trouvs Tarbes datent en
grande majorit des II me et III me sicles, une bonne partiedu Ier,
mais rien du IV me sicle(l). Aux diverses priodes contemporaines du
mobilier trouv, furent construits desdifices publics dont les
ruines, par leurs dimensions attestent de limportance. Citons
notamment une constructionaux murs massifs de 90 cm dpaisseur
stalant sur 30 mtres de longueur et 20 de largeur et quon a
dcouverte lorsdes travaux dagrandissement des btiments
prfectoraux.Du II me sicle, nous avons recueilli un petit trsor
montaire dans une poterie malfaon provenant dun atelier depotier
dont les btiments ont t en partie retrouvs. Dautres vestiges de
constructions tmoignent dun urbanismeincontestable ; les points o
ne furent dcouverts que des tessons de poteries et des fragments de
tegulae, mais endensit suffisante, semblent indiquer que lhabitat
comprenait aussi des constructions modestes faites en pis qui,
parla suite, a disparu par dilution ne laissant sur place que la
couverture en tuiles imprissables. Dans presque tous les
casdhabitations retrouves, quelles soient en dur ou en pis, on
constate que les occupants se sont appliqus construiresur un
terrain relativement sec et solide. Cependant dans quelques cas, ce
lui du potier par exemple, le voisinage duncloaque boueux ne fut
pas vit.La topographie des constructions en dur sinscrit dans un
losange dont la grande diagonale, oriente Est-Ouest,mesure 600
mtres et la petite diagonale Nord-Sud 300 mtres (2). Leau qui
entourait de toutes parts le premierhabitat de la Tarbes future,
fut nen pas douter un excellent systme naturel de protection. Rien
ne permet cependantde reconnatre cet emplacement un ancien oppidum.
Rien non plus na t rencontr dans le sous-sol tarbais quipuisse
suggrer lexistence dune fortification de lpoque gallo-romaine : le
Castrum Bigorra ne se retrouve pas Tarbes. Tout suggre, au
contraire, lide dun petit centre urbain en activit pendant la paix
romaine mais qui laperdit vers la fin du III me sicle.
TRAMEZAYGUES : (C-6) Alt. 980 m. Un autel votif. J. SACAZE :
Inscriptions antiques des Pyrnes.
TRBONS : (B-4) Alt. 470 m. Une plaque funraire. J.J. HATT : Les
monuments funraires gallo-romainsdu Comminges et du Couserans.
TROUBAT : (D-5) Alt. 560 m. Un masque sculpt. Guide rpertoire
dArchologie antique du T. C.F.
VIC-EN-BIGORRE : (B-2) Alt. 217 m. Une monnaie de Claude 1er et
une monnaie de Commode. Revue desHautes-Pyrnes, 1908. Vestiges de
deux villas avec mosaques, hypocaustes, poteries, autel
anpigraphique. R.COQUEREL et S. DOUSSAU : Bulletin Socit Ramond,
1974.Situe dans la plaine de lAdour, traverse par la rivire Echez,
la ville a une limite commune avec Saint-Lzer et2,500 km sparent
les deux centres dagglomrations. Avant 1914, une fouille avait t
entreprise, dans le territoire deVic-en-Bigorre, sur lemplacement
mme dune villa gallo-romaine ; un plancher de mosaque y avait t
dgag.Mais linventeur devant rejoindre larme, recouvrit les vestiges
dcouverts, et lendroit en fut perdu.La Revue des Hautes-Pyrnes de
Janvier 1908 publie la dcouverte dun tesson de petite poterie, de
deux pices demonnaie, lune de Claude 1er (environ 50 ans aprs J.C.)
lautre de Commode (176 - 192 aprs J.C.). Ces dcouvertesauraient t
faites en 1863, fortuitement au cours de travaux de dfoncement qui
mirent jour les substructionsdune habitation (3).
(1) Nous revenons sur cette particularit dans la deuxime partie,
page 32;(2)- voir document page XV.(3)-N. Rosapelly : Vestiges
gallo-romains Vic-en-Bigorre, Revue des Hautes-Pyrnes, Janvier
1908.
-
Dautres substructions, probablement antiques, ont t dgages en
1900, lors du trac dun jardin. Lanne suivante,dans un endroit
voisin, furent dcouvertes, en grande quantit, des poteries
gallo-romaines. Enfin, en 1906, une petitette de marbre blanc
apparut loccasion de la dmolition dun mur ; elle pourrait tre
gallo-romaine.Nous-mme, profitant du creusement de profondes
tranches lors de la pose dgouts, avons recueilli quelques tessonsde
poteries et damphores dont quelques-uns sont dpoque augustenne.On
est en droit dadmettre que lactuelle ville de Vic-en-Bigorre fut un
vicus, un faubourg, de la ville fortifie deSaint-Lzer ; tout montre
que ce vicus devait tre important. Tout autour de Vic, comme autour
de Maubourguet et deTarbes, se trouvaient des villae et des casae,
domaines ruraux et installations de paysans modestes. En plus de la
villadont lemplacement se perdit en 1914, notons celle de Belloc,
au Nord de la Vic actuelle, celle de Saubeniac, lEst,une casa, au
Sud-Est prs de la rive droite de lAdour, des casae et des villae,
au Sud-Ouest et enfin celles situes surle territoire de St Lzer,
moins de 2 Km de Vic. Rappelons que sur le sol de Saint-Lzer les
vestiges doccupationdes premiers sicles apparaissent jusqu sa
rencontre avec le territoire vicquois.
VIGNEC : (C-5) Alt. 820 m. Une stle. J.J. HATT : Les monuments
funraires gallo-romains du Comminges et duCouserans.. Un autel
votif. J. SACAZE : Inscriptions antiques des Pyrnes .
VILLENAVE : (A-2) Alt. 340 m. Un pied damphore. Indit.
CHAPITEAU DAURIEBAT en marbre de Saint-Bat (IV me sicle)
Travaill au trpan - Style composite inspir du corinthien
(inspiration locale)
-
2la signification de ces vestiges
-
LA CULTURE DEPOQUE GALLO-ROMAINEDANS LES HAUTES-PYRNES
Il est vident quune analyse des vestiges de loccupation
gallo-romaine du territoire haut-pyrnen doit tenir comptedes
circonstances de leurs dcouvertes, dcouvertes fortuites ou bien
rsultat de recherches systmatiques. Ces derniresont t pratiques
tout au long de la valle de lAdour et en deux autres points
seulement du dpartement, Izaux etMontsri, dans la zone de la basse
Neste.
DOCUMENT N 1
En observant la carte des communes vestiges gallo-romains
(document N1) on constate quil y a :- deux zones o la densit des
lieux de trouvailles est particulirement leve : la Valle de lAdour
- et cela est
tout fait logique puisque rgion de recherches systmatiques - au
Nord-Ouest, et le bassin des Nestes, auSud-Est, avec les valles
dAure et du Louron, la basse Neste et la Barousse ; ici, cest la
consquence dedcouvertes fortuites.
- deux zones contrastant avec les prcdentes et particulirement
pauvres en communes vestiges gallo-romains: le bassin des Gaves, au
Sud-Ouest et le bassin des rivires descendant du plateau de
Lannemezan, au Nord-Est, parce que non explors.
Dautre part, un rpertoire par vestiges et par zones de situation
montrerait que les vestiges, dans la zone des Nestessont surtout
des autels votifs, des stles et des auges cinraires, gnralement en
marbre de St Bat. Le plus souvent,ils sont conservs dans la
maonnerie des glises.La rgion des Gaves, au Sud-Ouest, est pourtant
comme la prcdente une rgion de montagne et labsence dautelsvotifs,
de stles ou dauges ne signifie pas inexistence doccupation. Elle ne
peut rsulter que de la diffrence deculture ou dinfluence
culturelle. Dun ct, lEst, cest celle de St Bertrand-de-Comminges,
de Toulouse, duLanguedoc. De lautre, lOuest, cest une influence
plus mal dfinie et probablement plus complexe, celle delAquitaine
et de lEspagne sur un fond autochtone trs traditionaliste et assez
peu sensible aux apports trangers (1).Quant la rgion du Nord-Est,
notre jugement sur son caractre culturel est sans appui, faute de
documents mais nousy verrions volontiers un milieu o les courants
de passage auraient laiss une culture mitige.En ce qui concerne le
petit mobilier, la poterie en particulier, nous navons que les
dcouvertes dIzaux compareravec les rencontres mobilires de la Valle
de lAdour o les points de trouvailles sont suffisamment nombreux
pouron dgager des caractres gnraux. Mais en tenant compte de la
similitude des mobiliers dIzaux, de Montmaurin, deValentine en
Haute-Garonne, on constate une diffrence trs nuance mais relle
entre les rgions de la v alle delAdour et celles des pays de la
Neste.
On pourrait donc distinguer, dans notre dpartement, quatre zones
de culture gallo-romaine.1 - La rgion des Gaves, fortement
traditionaliste et assez peu ouverte la civilisation gallo-romaine
;2 - La plaine de lAdour ouverte linfluence gallo-romaine mais
ladaptant ses traditions ;3- Les valles dAure et du Louron, de la
Neste et la Barousse imprgnes de la culture gallo-romaine
languedocienne ;4 - Les coteaux du Magnoac, rgion de passage
culture mitige.
(1) - Le professeur Franck Bourbier dans Prhistoire de France,
Nouvelle Bibliothque Scientifique, 1967, dsigne lAquitaine du
Sud-ouest par lexpression : Zone traditionaliste, non sans raisons,
notre sens.
-
REMARQUES SUR LES EAUX
ET LE MILIEU
Il serait intressant de connatre exactement les conditions
climatiques qui rgnrent dans notre rgion, au momentqui va du Ier
sicle avant notre re jusqu la fin de la priode gallo-romaine. Nous
manquons actuellement derenseignements certains qui permettraient
de satisfaire notre curiosit ce propos. On admet gnralement que
leclimat dalors tait peu prs celui des temps prsents.
Pourtant, si nos anctres de Iantiquit avaient une endurance au
climat semblable la ntre, il faudrait croire que leclimat de lpoque
tait assez doux. Les vestiges de villas dgages par les chercheurs
ne montrent pas, malgr laprsence des hypocaustes, des amnagements
protgeant efficacement du froid ; on y reconnat plutt des
constructionsfaites pour des gens vivant au grand air, du type
mditerranen. Mais peut-tre sommes-nous plus frileux que
leshabitants des Pyrnes centrales des premiers sicles.
Une constatation, indniable celle-l, vient apporter une image de
nos valles, sensiblement diffrente de celledaujourdhui. Le niveau
de la mer, des rivires et des fleuves tait infrieur en altitude de
plusieurs mtres au tempsde lEmpire Romain. Les fouilles ont fait
apparatre que le sol doccupation de lantique Burdigala (Bordeaux)
est denos jours situ plus de trois mtres sous le niveau moyen du
plan deau de lAtlantique. Tout rcemment, uneobservation identique a
t faite la suite de la dcouverte dun fanum dans ltang de Sanguinet
- Cazaux dans lesLandes (1 ). Enfin, en ce qui nous concerne, la
prospection des sites dhabitat de la valle de lAdour, dpoque
gallo-romaine, indique que beaucoup dentre eux sont rgulirement
inonds chaque hiver. Cest le cas, en particulier, pourla villa de
Pujo. Le niveau du sol doccupation, autour des ruines antiques de
Tarbes, est infrieur celui de lAdouren faible crue. Il est vident
quon aurait pas bti lagglomration urbaine, ou construit une
habitation, sur des terrainsinvitablement inonds. Cest parce que
lAdour tait plus basse quil fut possible doccuper ce sol autrefois.
Ds leMoyen Age, le souci permanent des Tarbais fut de surlever la
ville par des remblais qui atteignent plus dun mtredpaisseur
(2).
Il faut conclure que le lit de lAdour tait plus troit que son
lit actuel du fait du plus bas niveau des eaux et dun dbitsans
doute moins abondant. Les conditions climatiques taient alors
probablement assez diffrentes des ntres danstoute lEurope
Occidentale, pour expliquer cet abaissement du niveau des eaux.
(1) - Cl. RICHIR : Le lac de Sanguinet-Cazaux Bull. St de Borda
1973.Fanum : petit sanctuaire dorigine indigne et dont le plan est
gnralement form de deux polygones concentriques.
(2)- R. COQUEREL : Le centre urbain antique de Tarbes op.
Cit.
-
LES CONQUTES ROMAINESLES OPPIDA HAUT-PYRNENS
En 56 av. J.C. CRASSUS, lieutenant de CSAR, soumit lAquitaine la
colonisation romaine. Les tribusdont les territoires se situaient
dans les limites du cadre dpartemental actuel, devinrent, elles
aussi, colonies.Les vainqueurs y trouvrent une civilisation qui
avait un artisanat dvelopp, des chemins pour les changescommerciaux
(l) et qui avait dj subi lempreinte de la culture latine. Nul doute
que la connaissance de latechnique des tuiles, de certains mortiers
de construction dont les Aquitains connaissaient lusage, leur
taitvenu par des voyageurs, trangers ou indignes, qui avaient eu
des contacts avec des rgions romanisesdEspagne ou du littoral
mditerranen celtique.
DOCUMENT N 2
Presque tous les pays des ctes maritimes de la pninsule lbrique
avaient t coloniss depuis 134 av. J.C.et depuis lan 120 av. J. C.
les Romains staient solidement implants sur la cote mditerranenne
duLanguedoc do ils pouvaient contrler efficacement leur liaison par
terre, entre lItalie et leurs conque tesdEspagne. De la Narbonnaise
(du nom de Narbonne, colonie fonde en 118 av. J.C.), des
commerantsvenaient vers Tolosa (Toulouse) certains nhsitaient pas
suivre le pimont pyrnen pour aller jusqulAdour. Cette influence par
lEst se fit encore plus vive dans les Pyrnes centrales, quand, en
72 av. J.C.POMPE fit du Comminges une nouvelle colonie, celle des
CONVNES avec Saint-Bertrand comme sigede la Civitas Convenarum.
(2)
Une influence plus ancienne venant de lOuest avait aussi marqu
la rgion des Pyrnes centrales. Sonorigine tait le grand courant
dchange qui se faisait par la cte atlantique entre lEspagne et
limportantecit de Burdigala (Bordeaux). Comme lEst, une partie des
commerants de ce courant saventuraient versle centre du pimont
pyrnen aquitain en y apportant des marques de leur culture. La
pninsule ibrique,par les nombreux comptoirs quy avaient installs
les Carthaginois, possdait une civilisation plus avanceque celle
des habitants de nos plaines et valles. Cette influence
carthaginoise remontait plusieurs sicles.Cest par lOuest quest
parvenue en Aquitaine pyrnenne la connaissance des amphores et du
verre.Mais il ne faut pas perdre de vue que notre rgion se situait
lcart des passages naturels aux dplacementshumains, se trouvant
ainsi protge plus que dautres, des bouleversements et des brassages
ethniques.Malgr un apport celtique incontestable, le fond, le
substratum de la population des Bigerriones et des tribusvoisines,
tait rest profondment indigne depuis, sans doute, plus dun
millnaire.
Comme toute colonisation, celle de notre rgion ne sest pas
manifeste dabord par une massive occupationdes territoires conquis
par les vainqueurs. Ils occuprent les oppida, peut-tre quelques
places fortes crespar eux au cours des combats, les postes
administratifs et des domaines ruraux. Contrairement ce qui sepassa
sans doute dans la Narbonnaise, aucun moment de lpoque
gallo-romaine, semble-t-il, le fondethnique autochtone des Pyrnes
centrales ne fut minoritaire dans la population.
Qutaient les peuples habitant ce qui est aujourdhui les Hautes
-Pyrnes ?CSAR, dans son rcit de la Guerre des Gaules dit que
lorsque la plus grande partie de lAquitaine sesoumit CRASSUS, parmi
les peuples qui envoyrent spontanment des otages et dont il ne
donne paslnumration complte, figuraient les BIGERRIONS, ce qui leur
donne une certaine importance tant
(l) -R. COQUEREL : Vestiges protohistoriques haut-pyrnens .
Editions du Centre Dpartemental de Documentation desHautes -Pyrnes.
Tarbes 1969.(2)- R. COQUEREL : Les vestiges gallo-romains dIzaux.
Revue du Comminges 1971, p.9 et tirs part de cette tude.
-
donn la grande quantit de tribus qui peuplaient lAquitaine.
Nombre et petitesse des tribus caractrisaientces pays dont les
habitants, note STRABON, diffrent des Gaulois par leur constitution
physique et parleur langue et il ajoute ils ressemblent plutt aux
Ibres et sont borns par la Garonne et les Pyrnes(1). Les
Bigerriones occupaient une partie de la valle de lAdour dont un
morceau de la Rivire-Basseactuelle, avec pour oppidum, St LZER.
Dautres tribus voisines avaient tout ou partie de leur
territoiredans ce qui est notre dpartement : les CAMPANI, avec pour
oppidum, CAMPAN ; les ONOBRISATES,dont le territoire serait
maintenant partag entre la Haute-Garonne et les Hautes-Pyrnes ; les
RUSTANI,occupants de lactuel Rustan ; les LAVETANI, dans le bassin
des Gaves ; et sans doute, dautres tribusmoins importantes parmi
lesquelles, lune aurait pu avoir Ossun pour oppidum et une autre,
dont Tarbesfaisait partie, avec Lagarde pour oppidum. Nous ignorons
les limites des territoires de ces tribus. Par contre,les bornes
des frontires de plusieurs de ces tribus confdres en une seule
civitas, la fin de lEmpire, parHonnorius premier, empereur
dOccident, 384-423, semblent avoir t assez bien dfinies par les
auteurs dela Cit de Bigorre, ROSAPELLY et de CARDAILLAC. (2)
Quelle tait lethnie de ces petits peuples ? Il est gnralement
admis que les Aquitains, peuples celtibriens,sinstallrent en
Aquitaine au VI me sicle av. J. C. aprs avoir t chasss dEspagne par
une invasioncelte. Les celtibriens seraient un mlange des Ibres,
occupants de la pninsule ibrique, et de Celtes,venus se mler eux,
aux IX me ou VIII me sicles av. J.C. Mais les peuplades des valles
du Sud et duNord de la chane des Pyrnes auraient t peu touches par
la premire implantation celte en Espagne etpeu aussi, par celle des
Celtibriens, parce que, protgs par leur loignement des grands
passages. Parcontre, en contact avec les Ibres depuis lge du
bronze, ils se seraient fortement imprgns de la cultureibrique (3).
Ces peuplades sont dites Pyrnaques. (4) - (5)
DOCUMENTS N 3 et 4
Nous avons vu que chaque tribu avait son oppidum. Ctait un lieu
fortifi par des travaux de terrassement(murs, talus et fosss de
terre) dans un site naturellement protg par son isolement et sa
hauteur : crte decolline, colline dresse au milieu dune plaine,
piton sur un plateau. Loppidum tait lendroit o Celtes etIbres se
runissaient en diverses circonstances, en particulier pour se
protger dun adversaire, pour mettreen scurit leurs denres, pour
tenir les marchs. Ctait, aussi souvent, un lieu de culte. Autour
des principauxoppida, se crrent les villes dont les romains firent
les chefs-lieux des civitas. Plus tard, sous les Mrovingiens,les
vques sinstalleront, eux aussi, auprs des oppida.Un grand nombre de
sites fortifis du dpartement des Hautes-Pyrnes sont connus sous le
nom de Campde Csar . Il en est peu qui soient construits suivant un
plan romain. Nous ne connaissons que peu de cas defortification
dpoque gallo-romaine. Quelques camps offrent cependant, une gomtrie
de plan rectangulaireavec enceinte de doubles fosss et talus qui
pourraient avoir t louvrage de lgionnaires mais qui peuventtre
aussi de ces oppida dAquitaine que Csar dit avoir t organiss la
romaine (6). Les plus typiquessemblent ceux de Villefranque dans le
Nord du dpartement, et de Loubajac, sur la colline de Mourle
quidomine, lOuest, le lac de Lourdes. Malheureusement, aucun
sondage ny a t fait et la prospection desurface na donn aucun tmoin
de datation.
(1)- STRABON. Gographie -Traduit par Franois LASSERE (1966) -
(Livre IV, chapitre 1-2) - Existe en un seul exemplaire la
bibliothquemunicipale de Tarbes.(2)- N. ROSAPELLY et X. de
CARDAILLAC : La cit de Bigorre. 1890, p. 9.(3)- B. BOSCH-GIMPERA :
Les Indo-Europens. Payot, 1961. et Rodrigo PITA MERCE : Problme de
la filiation ethnologique despeuples dAquitaine . Nouvelle revue
des Hautes-Pyrnes. N 5, 1962.(4)- Cest par larchologie et la
philologie que ce qui vient dtre expliqu a t dmontr. Un lment dtude
nous chappe malheureusement: cest lanalyse des restes humains des
nombreuses spultures datant du IX me au Vme sicle av. J. C.,
fouilles, sur les plateaux du pimontpyrnen franais ; lincinration
des morts ayant t pratique durant toute cette priode, na pas permis
de comparaison ethnologique.La toponymie fait apparatre une forte
celtisation de la langue des Pyrnaques, ce qui nexclut pas une
aussi forte conservation des traditionsculturelles, surtout en
Pyrnes centrales o les romains devaient donc rencontrer des tribus
ou peuplades dorigine trs ancienne et dont lestraditions cultuelles
avaient peu volu, bien que cependant influences par diffrentes
cultures extrieures.(5) G. BOUCHE Notre Dpartement. Les Faits
marquants de son Histoire Cartes pages 12 et 13.(6)- La Guerre des
Gaules. J. CESAR traduit par L.A. CONSTANS, livre III chap. XXIII
et XXV.
-
La plupart des oppida sont du type perons barrs. Nous nen
connaissons pas le nombre exact, unevingtaine probablement et il
est souvent difficile de classer chronologiquement ceux qui ont t
dnombrs.De nombreuses prsomptions les feraient dater de La Tne II
ou III. La prsence gallo-romaine se retrouvesur quelques-uns de
faon formelle tel est le cas des oppida de St Lzer, de Lagarde,
dOssun, dOzon, deLourdes et de Montgaillard. Tous, indiscutables ou
douteux, sont de petite superficie, le plus important,pour
linstant, semblant tre celui de St Lzer qui offrait prs de 6
hectares de surface doccupation protgeIl est le seul qui fut, en
priode gallo-romaine, renforc dune muraille. Aprs St Lzer, viennent
en importancedtendue, notre connaissance, celui de Lagarde avec 4,8
hectares lintrieur de la grande enceinte, celuidOzon qui devait
protger peu prs la mme surface doccupation. Tous les autres oppida,
y compris celuidOrignac dont le systme dfensif assez complexe est
pourtant imposant sont de superficie nettementinfrieure 4
hectares.
DOCUMENTS N 5, 6 et 7.
Loppidum dOssun, dit lui aussi de Csar constitue un cas
particulier. La superficie occupe au total parles divers
terrassements y est de 12 hectares ; le Castet Crab de Lagarde en
occupe 7,2. De plus, et celaest aussi une exception, le camp dOssun
est construit sur une minence naturelle de forme conodale,amnage en
3 terrasses tages dont la plus basse mesure elle seule environ 6
hectares. La terrasse la plusleve est une plate forme circulaire
protge par talus et fosss, de 109 mtres de diamtre, soit moins de
1hectare. La terrasse intermdiaire prsente, elle aussi, un systme
de talus et fosss protgeant une plateforme doccupation denviron 4
hectares. La terrasse infrieure est donc la plus vaste, mais il ne
semble pasquelle fut autre chose quun terrain prpar pour un retrait
rapide dans une des zones fortifies.Le Camp de Pouzac, galement dit
de Csar, bien que conservant des traces trs nettes de
lanciennecastramtation, noffre pas un aspect topographique
reconnaissable permettant, sans une recherche minutieusesur le
terrain, den juger la grandeur et la forme exacte.Le chteau de
Lourdes a, sans aucun doute, succd un petit oppidum qui couvrait
les terrasses du fameuxrocher. Loccupation a lpoque gallo-romaine y
est dmontre par les vestiges quon y a dcouverts. La ttede Mithra,
cite dans linventaire, prouve que ce fut aussi un lieu de culte.
(Il est noter, propos delAntiquit de Lourdes, quen faire lOppidum
Novum de litinraire dAntonin nest quune vue delesprit, absolument
gratuite et gnralement admise sans argumentation srieuse ; une tude
critiquedmontrerait plutt le contraire).
LES CENTRES URBAINSURBES
LUrbs, cest la ville des romains ils dsignrent de ce nom celles
quils crrent en Gaule, et aussi, lesagglomrations quils trouvrent
dans les pays coloniss. Durant la Paix romaine, les habitats,
jusqualorssur les hauteurs prs des oppida, sinstallrent dans les
plaines.Parfois un noyau dagglomration se forma quelques kilomtres
de loppidum ou de la ville : cest levicus. A la fin du IIIme sicle,
au moment des premires invasions barbares, on abandonna les
habitatsde la plaine pour se rfugier, nouveau, autour et dans
loppidum. A St Lzer, par exemple, loppidum necessera plus dtre
habit jusqu la fin de lpoque carolingienne. Dans la ville se
trouvaient le temple, lesthermes, les magasins, le march et aussi,
bien sr, les maisons des occupants ainsi que des maisons
daccueilpour les voyageurs. Certaines villes de cration romaine ou
dexistence plus ancienne, furent protges parune enceinte de murs et
de fosss ; devenues importantes, elles justifiaient ces mesures. On
ne connataucun cas de ce genre dans les Hautes-Pyrnes.
-
Dans les Hautes-Pyrnes, trois lieux durbanisation nous sont
connus : TARBES, SAINT-LZER,MAUBOURGUET. Vic-en-Bigorre, par
ltendue importante sur laquelle des vestiges ont ts trouvsainsi que
le toponyme lui-mme, pourrait la rigueur entrer dans la
classification des centres urbains. Maisla faible distance qui
spare les sites archologiques de Vic de ceux de St-Lzer, environ 1
600 mtres, faitpenser au vicus dpendant de lancien oppidum devenu
lurbs principal. Bagnres-de-Bigorre lantiquevicus Aquae, a t, sans
aucun doute une petite agglomration urbaine, mais nous sommes si
peu renseignssur ce que cache encore son sous-sol, quil nous est
difficile den faire tat.
DOCUMENTS N 8, 9, 10 et 11.
TARBES, nous lavons dit apparat comme une agglomration de
constructions importantes rle public,entoure de constructions
rustiques trs disperses selon le caprice des points deau qui les
isolent les unesdes autres, et cela semble-t-il, sur une tendue
sans limites bien dfinies. Aucune construction dcouvertene vient
confirmer lide dune ville fortifie gallo-romaine. Les murs les plus
massifs rencontrs ne dpassentpas 90 cm dpaisseur. Sils justifient
la conception ddifices publics, ils sont loin davoir les
dimensionshabituellement donnes aux murs denceinte des villes
protges. La muraille denceinte St Lzer, fait,dans ses parties les
moins paisses, plus de 3 mtres.Dautre part, aucun des murs
gallo-romains de Tarbes ne se prsente dans la position quaurait eu
unefortification gallo-romaine. Il reste vident que, par les eaux
vives qui coulaient abondamment autour de laville, la nature avait
fourni une possibilit de dfense dont les premiers occupants surent
sans doute tirerprofit. On connat des oppida qui neurent pas dautre
abri de retranchement (1). Ce mode de dfense deTarbes, sil tait
suffisant pour protger une tribu ou un clan ne l'tait pas pour une
ville aux points doccupationsi disperss. De plus, tout ancien
oppidum entour deau et devenu ville gallo-romaine, tait toujours,
auIII me sicle, protg de surcrot, par une enceinte maonne, laquelle
ne se retrouve pas Tarbes.
SAINT-LZER montre encore de puissantes murailles ltat dnormes
pans couchs horizontalement.Certains bien que tronqus, mesurent au
sol, 7 mtres de longueur ce qui signifie que lenceinte avait
aumoins cette hauteur. Cette enceinte ou plutt ce quil en reste,
comprend des vestiges de diffrentes poqueso lon peut reconnatre du
prromain, de la construction du Ier ou II me sicle, de la
construction du IIIme, la plus importante, et enfin de la
construction du IV me sicle. Nous avons conclu aprs
diffrentssondages, que, dabord btie en terrasses tages au temps de
loppidum, puis durant les premiers sicles, laville au IV me sicle,
avait vu disparatre ces terrasses et avait largement dbord
lextrieur de la muraillede protection. Il est difficile dans ltat
actuel de nos recherches de limiter exactement cette extension
horslenceinte ; nous avons vrifi qu plus de 100 mtres, au Sud de la
muraille, on retrouve des substructionsdu bas empire et quon en
retrouve 400 mtres lEst, les restes dune briqueterie, en
particulier. Il estsignal, en 1835, qu lOuest de lenceinte, un
champ est dit les ruines parce que cest l quont tdcouverts les
principaux vestiges monumentaux antiques (2).
(1)- Les Gallo - Pins . E. THEVENOT. Que sais-je ? 1948, p.
62.(2)- Souvenir dun voyage dans les Pyrnes . Auteur inconnu. 1835.
Chapitre XIV.
-
MAUBOURGUET : A Maubourguet, lglise paroissiale, ancienne glise
bndictine, est btie sur dessubstructions gallo-romaines qui la
dbordent largement. A 800 mtres de l'difice religieux, les
vestigesimportants dune villa du IV me sicle permettent de penser
qu Maubourguet comme Tarbes il y eut unpetit centre urbain
comprenant quelques difices publics entours dhabitations trs
modestes, avec plusloin dans le voisinage, des villas rustiques. Ce
qui se confirme par les sites archologiques signals en 3autres
lieux, moins dun kilomtre et demi du centre urbain.
Il est vident quil y eut ce mme talement de villas rustiques ou
artisanales autour de la ville haute de StLzer mais ici, la prsence
trs dense des constructions sur lancien oppidum, ltendue de
lhabitat etlimportance de lenceinte du III me sicle, plus grande
par exemple que celle de deux chefs-lieux decivitas du Couserans et
du Comminges, tout y dsigne un chef-lieu de cit.
CABANES ET MAISONS ISOLESou CASAE
Sous ce nom, on dsignait les petites maisons isoles, les
maisonnettes de construction fruste, les cabanesprovisoires des
soldats, les cabanes qui servaient de demeures aux habitants des
pays coloniss. Si dansnotre rgion, les maisons ou pis couvertes de
chaume et qui taient lhabitation de presque tous les gens desvilles
et des villages furent pour les romains des casae, Plus tard, la
casa, sous linfluence des techniquesromaines, fut couverte de
tuiles on argile cuite. Par contre, la tradition des murs faits de
torchis ou de pisdargile crue fut conserve. Cest ce qui explique
que les tuiles se retrouvent sur les lieux dhabitation alorsquil ne
reste plus trace des murs dont la terre argileuse a t dilue par les
pluies. Ces murs taient parfoisrenforcs de clayonnages de bois, les
colombages. Lorsque la casa a t dtruite par un incendie, ce qui
futsouvent le cas, on retrouve des fragments de pis lgrement cuit
montrant lempreinte moule du bois decolombage. Ces faits expliquent
pourquoi nous ne savons pas exactement comment taient conues
cescasae ; limportance variable de ltalement des tuiles retrouves
montre quil y en avait de diffrentesdimensions.Cest cette catgorie
dhabitat quil faut vraisemblablement rattacher les petits gisements
de poteries,damphores et de tuiles que nous trouvons, sans restes
de constructions en dur (chaux et pierres). Cesgisements sont
nombreux autour de St Lzer, de Maubourguet et de Tarbes. Cest ce
que nous avons vu aussi Antin, il ne fait pas lombre dun doute quon
les rencontrerait dans toutes les autres basses valles denotre
dpartement, si elles taient suffisamment prospectes.
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MAISONS DE MATRE ET DOMAINES RURAUXou VILLAE
DOCUMENTS N l4, 15 et l6.
Avant 1959, 3 emplacements de villae taient connus en
Hautes-Pyrnes. En fvrier 1975, 16 sont reprs,dont 1 Aris, au Nord
-Est du dpartement et 2 au Sud- Est, Izaux et Bertren. Les 13
autres se situentexclusivement dans la valle de lAdour. De ces 16
points dexistence de villae, 3 seulement, ont t lobjetdune fouille
systmatique : Bordres-sur-Echez, Pujo, Izaux ; 2 autres ont fait
lobjet dun sondage : Pouzacet Larreule. Nous pourrions sans doute
citer comme emplacements probables de villae, le site excentriquede
Cognac sur le territoire de la commune de Tarbes, et celui de
Poueyferr o des murs et de la poterie ontt rencontrs
La villa romaine fut dabord la maison de campagne, ferme ou
mtairie, et le domaine qui en dpendait :ctait la villa rustica, la
maison rustique. Au IV me sicle, les riches propritaires aimrent
quitter la villepour sinstaller dans leur domaine campagnard. Les
villas (villae) devinrent alors souvent de vritablespalais, comme
celles de Montmaurin et de Valentine, et en Hautes-Pyrnes, celle
dIzaux. Autour desvillas, on continua de construire des casae pour
les serviteurs, les esclaves et sans doute aussi, pour
lesmtayers.La villa vivait presquentirement de ses propres produits
de culture et dlevage et fabriquait son outillageOn y faisait, sur
place, du fer, des briques et des tuiles, de la poterie assez
grossire, du tissu et tous les objetsen bois. Loutillage tait vari,
marteaux, burins, limes, scies, poids de tisserand, etc... Quand la
villa sesituait prs dune ville, on la disait urbana ; il y en eut
autour de Tarbes, de St Lzer, de Bagnres, deMaubourguet.
DOCUMENTS N 17, 18 et 19.
Sur lemplacement des villas, on trouve, avec la vaisselle assez
grossire fabrique sur place, des lmentsde vaisselle plus luxueuse
dimportation : assiettes, jattes, cruches, plats et marmites. Les
amphores contenaientle vin, lhuile, les conserves ; brises, elles
servaient encore divers usages, mme parfois comme spulturedenfant.
Le verre ne manquait pas soit sous forme de diffrents objets de
soins et de toilette, soit sous formede vitres des principaux
appartements. On retrouve aussi les restes de nombreux bijoux et
objets de luxedont aimaient sentourer hommes et femmes riches,
parfois aussi, un modeste jouet...Avec toute la rserve quimplique
une investigation insuffisante sur lemplacement des 14 villae
represmais non fouilles, nous pouvons cependant avancer quelques
remarques relevant dobservations valables- le mobilier cramique
recueilli fait apparatre une certaine unit propre aux sites
archologiques des rivesde lAdour. On constate Campan, Lagarde,
Talazac, Nouilhan et Maubourguet, un type de poterie ocrerouge,
insuffisamment cuite pour rsister lagressivit de largile du
terrain, et, en mme temps, Tarbes,Lagarde, Pujo, St-Lzer, Nouilhan
et Maubourguet, un type particulier damphores faites dune terre
ocrerose mieux cuite. Ces amphores sont paroi plutt minces,
fortement paules et anses troites marquesdune cannelure
longitudinale extrieure ; nous les avons dj signales comme tant du
type Dressel I. Unautre genre se rencontre Tarbes, Pujo et
Maubourguet : elles sont globulaires, paroi paisse faonne lamain,
anses rondes trs massives, de couleur jauntre. Elles sont reconnues
dorigine ibrique. Tout cemobilier dont on vient de faire tat, ne se
rencontre pas lEst du dpartement ; il est inconnu Montmaurin,
Valentine, St-Bertrand-de-Comminges. Par contre, on le retrouve
dans lAquitaine-Sud-Atlantique (Landes,Labourd, Barn).
-Une autre observation de caractre gnral propre la valle de
lAdour, cest labsence, exception faitepour St Lzer, de moellons
calcaires dans les constructions. Ils nont t trouvs, ni dans les
sites prospects,ni dans les sites fouills. Rappelons cependant, qu
Izaux, les moellons prismatiques sont remplacs pardes galets
taills, et quun moellon calcaire, le seul, a t trouv Tarbes, et
quelques autres, semble-t-il, Juillan.
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LES CHEMINS VIAE
DOCUMENT N 20.
Si nous navions rien crit sur les voies antiques de notre
dpartement, on aurait pu croire que nous aurionsvoulu luder un
problme rest pour nous sans rponse. Il nen est rien, mais ce que
nous pouvons en dire,ne satisfera sans doute pas, ceux qui
aimeraient avoir sous les yeux, une image du trac des routes
dpoquegallo-romaine dans les Hautes-Pyrnes. Il y existait des
chemins bien avant larrive des Romains. Il ne faitpas lombre dun
doute que les places fortes protohistoriques dominaient des
passages frquents par lesbergers transhumants, les commerants et
autres voyageurs. Il est gnralement admis que la Tnarze, cetteroute
qui longeait dabord la Neste pour aller du Sud au Nord rejoindre
les coteaux de la Base, estprotohistorique. Il est certain quune
liaison existait entre la Tarbes prromaine et loppidum de St
Lzer,que, de ces agglomrations, ou pouvait en rejoindre dautres
plus lointaines. Et tout naturellement, ces voiesfurent utilises
encore longtemps aprs la romanisation.
Avec la Paix romaine, sont apparus des domaines ruraux, dans les
plaines ; aussi les chemins de crte,plus volontiers utiliss
autrefois, furent dlaisss, au profit des routes de valle permettant
de rejoindre cesdomaines qui gnralement, lexprience de la recherche
a permis de le constater, taient situs lcart deschemins de liaison
directe auxquels ils taient relis par un chemin secondaire. Si les
vieux chemins, souventabandonns, quon retrouve dans la valle de
lAdour, taient danciennes voies antiques, ils confirmeraientcette
rgle effectivement, les vestiges des villae retrouves en sont
toujours loigns. Cest vrai aussi pour lavilla dIzaux.
On sait, par litinraire dAntonin, quune voie importante
traversait dEst en Ouest, le territoire devenucelui des Hautes -
Pyrnes ; elle reliait Toulouse (Tolosa) Dax (Aquae Tarbellicae).
Pour les dpartementsvoisins, il est certain que cette voie, lEst,
passait par St-Bertrand-de-Comminges (Lugdunum Convenarum)et
lOuest, par Lescar (Beneharnum). Malheureusement, nous ne savons
pas, malgr les savants autantquinefficaces plaidoyers qui veulent
les situer, quels lieux correspondent les Stations Aquae
Convenarumet Oppidum Novum situs dans le territoire actuel de notre
dpartement. Pour certains auteurs, AquaeConvenarum, cest Capvern,
et pour dautres, Bagnres-de-Bigorre, chacun usant darguments
sduisantsmais jamais dfinitifs. Par contre, ces mmes auteurs
admettent gnralement et priori, qu OppidumNovum dsignait Lourdes,
sans ce pendant donner de preuve valable permettant cette
identification. Nousprfrons avouer notre ignorance du trac, dans
notre dpartement, de litinraire dAntonin. (1).
Il reste nanmoins que des routes plus ou moins importantes ont
sillonn ce qui devait devenir le territoiredpartemental ; il serait
insens de refuser de croire que les nombreuses installations
rurales, les villes et lesthermes dpoque gallo-romaine et dont on
retrouve les vestiges, ntaient pas relis entre eux par des voiesde
communication. Il est probable que ces voies sont devenues, soit
les vieux chemins encore utiliss auXVIIIme Sicle et dont on
retrouve souvent les traces soit certaines routes dpartementales de
notre rseauroutier actuel. Ce que lon doit savoir, cest quil est
inutile de rechercher chez nous, les belles voies dallesromaines.
Les chausses des chemins principaux taient faites dun assemblage de
galets dresss de chant,servant de radier une couverture impermable
faite de gravier et dargile dams. Deux fosss bordaient ceschausses
(2). A St-Lzer, il subsiste un chemin dont la chausse est faite dun
radier de galets non ajusts,grossirement rpartis, sur lequel une
couche impermable de cailloutis ml dargile, supporte une
couverturede gravier et dargile dams, extrmement solide. Ce chemin
mesure 5 mtres entre les deux fosss. On leretrouve intact sur 2,5
Km, senfonant droit dans le bois qui couvre la crte reliant
Montaner et loppidumde Bigorre Malgr la rusticit de sa
construction, aucun arbre na pris racine sur cette route
abandonnedepuis longtemps ce fait est pour le moins remarquable.
(3)
(1)- Si notre propos navait pas t uniquement bas sur des
tmoignages archologiques, nous aurions, facilement, prsentune
argumentation thorique montrant que Lourdes ne devait pas se
trouver sur litinraire dAntonin.
(2)- Quelques coupes de voies romaines rgionales. G. FOUET.
Actes du XXV me congrs dEtudes Rgionales. Luchon etPyrnes
centrales. 1970 pages 16 24.
(3)- Un rcent article de M. Ed. PEYROUZET : Une tape sur le
chemin antique de Cauterets, (Bull. Soc. Ramond 1973)donne un
exemple prcis de la recherche dune voie gallo-romaine par la
toponymie.
-
THERMAE
DOCUMENTS N 21 et 22.
Les thermes occupaient une grande place dans la vie des Romains
ils surent en donner le got aux indignesde leurs colonies. Dans les
stations thermales, venaient de plus ou moins loin et pour raison
de sant, destrangers, mais aussi de simples voyageurs. Tout tait
prvu pour les recevoir on grand nombre : chambres,piscines,
baignoires individuelles, magasins des marchands... Les ruines
dgages Montmaurin prs de lasource de la Hillre, en Haute-Garonne,
montrent bien limportance et la complexit dune installation de
cegenre. Dans notre dpartement, la station thermale dpoque
gallo-romaine fut Aquae, devenue Bagnres-de-Bigorre. Ctait une
Station deaux chaudes, alors que La Hillre tait installation deaux
froides avecchauffage.Les grandes villas et les villes avaient
leurs thermes nul doute que Tarbes, sous les Romains, eut des
bainspublics. Les conduites deau pouvaient tre en bois ou en
mortier, comme celles trouves Bagnres-de-Bigorre, en terre cuite
comme celles trouves St-Lzer ou en plomb comme Izaux.Les thermes
des Pyrnes centrales, en rgion de montagne neurent certainement pas
limportan