Production animale Âge de la mise en lot et état de santé des veaux à l’engrais Page 92 Economie agricole Simulation de l’évolution des structures agricoles Page 102 Environnement Appréciation des risques de transfert de pesticides par écoulement de surface Page 110 RECHERCHE AGRONOMIQUE SUISSE Mars 2010 | Numéro 3 Agroscope | OFAG | HESA | AGRIDEA | ETH Zürich
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Production animale Âge de la mise en lot et état de santé des veaux à l’engrais Page 92
Economie agricole Simulation de l’évolution des structures agricoles Page 102
Environnement Appréciation des risques de transfert de pesticides par écoulement de surface Page 110
RecheRcheAgRonomiqueSuiSSe
M a r s 2 0 1 0 | N u m é r o 3
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91 Editorial
Production animale
92 Âge de la mise en lot et état de santé des veaux à l’engrais
Michel Rérat
Production animale
96 Effet du bruit et des vibrations de la salle de traite sur l’animal Maren Kauke et Pascal Savary
Economie agricole
102 Simulation de l’évolution des structures agricoles
Christian Flury, Beat Meier
et Gianluca Giuliani
Environnement
110 Appréciation des risques de transfert de pesticides par écoulement de surface
Dorothea Noll, Nathalie Dakhel
et Stéphane Burgos
Listes variétales
Encart Liste recommandée des variétés de maïs pour la récolte 2010
Alice Baux, Jean-François Collaud,
Jürg Hiltbrunner, Ulrich Buchmann
et Mario Bertossa
118 Portrait
119 Actualités
123 Manifestations
ImpressumRecherche Agronomique Suisse / Agrarforschung Schweiz est une publication des stations de recherche agronomique Agroscope et de leurs partenaires. Cette publication paraît en allemand et en français. Elle s’adresse aux scientifiques, spécialistes de la recherche et de l’industrie, enseignants, organisations de conseil et de vulgarisation, offices cantonaux et fédéraux, praticiens, politiciens et autres personnes intéressées.
EditeurAgroscope
Partenairesb Agroscope (stations de recherche Agroscope Changins-Wädenswil
ACW; Agroscope Liebefeld-Posieux ALP et Haras national suisse HNS; Agroscope Reckenholz-Tänikon ART)
b Office fédéral de l’agriculture OFAG, Berneb Haute école suisse d’agronomie HESA, Zollikofenb Centrales de vulgarisation AGRIDEA, Lausanne et Lindau b Ecole polytechnique fédérale de Zurich ETH Zürich,
Department of agricultural and foodscience
Rédaction Andrea Leuenberger-Minger, Recherche Agronomique Suisse / Agrarforschung Schweiz, Station de recherche Agroscope Liebefeld-Posieux ALP, Case postale 64, 1725 Posieux, Tél. +41 26 407 72 21, Fax +41 26 407 73 00, e-mail: [email protected]
Judith Auer, Recherche Agronomique Suisse / Agrarforschung Schweiz, Station de recherche Agroscope Changins-Wädenswil ACW, Case postale 1012, 1260 Nyon 1, e-mail: [email protected]
Team de rédaction Président: Jean-Philippe Mayor (Directeur général ACW), Eliane Rohrer (ACW), Gerhard Mangold (ALP et HNS), Etel Keller-Doroszlai (ART), Karin Bovigny-Ackermann (OFAG), Beat Huber-Eicher (HESA), Philippe Droz (AGRIDEA), Jörg Beck (ETH Zürich)
AbonnementsTarifsRevue: CHF 61.–*, TVA et frais de port compris(étranger + CHF 20.– frais de port), en ligne: CHF 61.–** Tarifs réduits voir: www.rechercheagronomiquesuisse.ch ou
La santé et le mode de garde des vaches et des veaux sont d’importants domaines de recherche d’Agroscope.Dans ce numéro, deux articles («Âge de la mise en lot et état de santé des veaux à l’engrais» et «Effet du bruit et des vibrations de la salle de traite sur l’animal») sont consacrés à ces sujets. (Pho-to : Olivier Bloch, ALP)
Office fédéral de l’agriculture OFAGDépar tement fédéral de l ’économie DFE
Agroscope
SommaireMars 2010 | Numéro 3
Chère lectrice, cher lecteur
La fin de la première décennie du XXIe siècle a été marquée par deux confé-
rences mondiales d’importance: la première sur l’alimentation, qui s’est te-
nue à Rome en novembre 2009, et la seconde sur le climat de Copenhague,
en décembre 2009. L’une et l’autre ont fait l’objet de nombreuses critiques
dans la presse et leur utilité a été contestée. Il est vrai que les déclarations
finales de ces événements géants, bien modestes, ne contribueront que peu –
trop peu – à la résolution des problèmes alimentaires et climatiques.
Cependant, parmi les thèmes évoqués au cours de ces deux conférences,
nombre d’aspects peuvent présenter un grand intérêt pour le secteur agro-
alimentaire en Suisse et sont – pour les établissements de formation et de
recherche – synonymes de nouveaux défis à relever et d’opportunités à saisir.
Par ailleurs, qu’il s’agisse de lutte contre la faim, de sécurité alimentaire
ou de limitation du réchauffement climatique, les avis étaient unanimes: il
n’existe pas de solution simple. La résolution de ces problèmes devra reposer
sur des bases globales, qui s’inscriront dans un cadre durable.
Pour satisfaire le besoin croissant en denrées alimentaires, en particulier
l’augmentation vertigineuse de la demande en produits d’origine animale, la
réponse est d’innover et d’intensifier la production actuelle de manière du-
rable. Cette intensification, quel que soit le scénario retenu, devra s’opérer
tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre liées aux productions
végétales et animales, de même que d’autres émissions. Or, les systèmes d’ex-
ploitation mixtes qui allient grandes cultures et élevage, ce qui est générale-
ment le cas en Suisse, disposent encore d’un grand potentiel d’optimisation.
Grâce à la densité et à l’efficacité de son réseau d’institutions de re-
cherche, de formation et de vulgarisation, notre pays est bien placé pour
apporter une contribution importante sur le plan national et international
dans le secteur agroalimentaire.
Citons ici l’adhésion de la Suisse à l’Alliance pour la réduction des gaz à
effet de serre provenant de l’agriculture. Autre signe positif : le fait que l’Of-
fice fédéral de l’agriculture se soit engagé, avec la FAO, à développer de
manière durable l’économie laitière de certains pays du sud et de l’est en
étroite collaboration avec des organes gouvernementaux nationaux et
l’économie privée. Forte de son savoir-faire et de son expérience, la Suisse
dispose des compétences nécessaires pour remplir ses engagements. «Last
but not least»: reste à espérer que les responsables des programmes glo-
baux de la Direction du développement et de la coopération (DDC) dans les
domaines de la sécurité alimentaire, des changements climatiques et de
l’eau travailleront main dans la main avec les centres de compétences suisses.
Une nouvelle décennie : des défis et des opportunités à saisir
Editorial
91Recherche Agronomique Suisse 1 (3): 91, 2010
Fritz Schneider Haute école suisse d’agronomie HESA
I n t r o d u c t i o n
Le principal problème sanitaire dans les lots de veaux à
l’engrais est la pneumonie. Le stress et les mauvaises
conditions de transport de l’exploitation de naissance à
l’écurie d’engraissement affaiblissent les mécanismes de
défense du jeune veau. De plus, le mélange d’animaux
d’origines différentes accroît la pression infectieuse. Ces
différents facteurs sont responsables des fréquents pro-
blèmes respiratoires observés lors de la mise en lot des
veaux en écurie d’engraissement.
De la deuxième à la sixième semaine de vie, le statut
immunitaire du veau en croissance se modifie. L’immu-
nité passive conférée par l’immunoglobuline contenue
dans le colostrum durant les premières heures après vê-
lage disparaît au profit d’une production active d’immu-
noglobuline (Hassig, 2007). Le fait de transporter les
veaux durant cette phase de transition pourrait contri-
buer à augmenter l’incidence de pneumonies.
Un essai a été mis sur pied afin de tester l’hypothèse
que la mise en lot de jeunes veaux à un âge correspon-
dant à la période de transition immunitaire peut avoir
des répercussions négatives sur les défenses immuni-
taires et l’état de santé du veau en début de période
d’engraissement.
M a t é r i e l e t m é t h o d e s
Nonante veaux mâles de la race Tachetée rouge ont été
transportés de 73 exploitations de naissance à l’atelier
d’engraissement durant une période de quatre jours. Des
informations ont été récoltées sur les traitements réalisés
avant leur entrée en écurie d’engraissement. Trente
étaient âgés de deux à quatre semaines (groupe A2 – 4), 30
de cinq à sept semaines (A5 – 7), et 30 de 8 à 10 semaines
(A8 – 10). La période expérimentale a démarré le jour d’arri-
vée et duré neuf semaines. Les trois groupes ont été pla-
cés séparément, chacun dans une stabulation libre paillée,
avec aire d’alimentation bétonnée, sans enclos externe et
sans contact direct avec d’autres animaux de l’exploita-
tion. Chaque étable était équipée d’une ventilation mé-
canique individuelle et identique pour les trois groupes
expérimentaux. Le plan d’alimentation était similaire
Âge de la mise en lot et état de santé des veaux à l’engraisMichel Rérat, Station de recherche Agroscope Liebefeld-Posieux ALP, 1725 Posieux
Le dépistage des premiers symptômes d’une pneumonie est crucial pour la réussite d’un traitement. Plus le diagnostic est précoce, plus le traitement sera bénéfique. (Photo : ALP)
Production animale | Âge de la mise en lot et état de santé des veaux à l’engrais
Âge de mise en lot et statut immunitaire
Les concentrations moyennes d’IgG dans les trois
groupes, similaires à l’entrée, ont rapidement décru du-
rant les 21 premiers jours d’essai dans les groupes A2 – 4 et
A5 – 7 et durant les sept premiers jours dans le groupe
A8 – 10 (fig. 2). Ces chutes de concentration d’IgG dans les
trois groupes expérimentaux peuvent s’expliquer par la
haute incidence des problèmes respiratoires durant les
premières semaines de mise en lot, l’IgG étant forte-
ment impliquée dans les processus inflammatoires.
Pour tous les âges testés lors de cette étude, le taux
sanguin d’IgG dépendait encore fortement de l’immu-
noglobuline contenue dans le colostrum administré du-
rant les premières heures après le vêlage. La quantité et
la qualité des différents colostrums distribués aux nou-
veaunés étaient inconnus dans cette expérience et les
différences enregistrées dans les taux sanguins d’IgG
des veaux peuvent directement en découler. Il est donc
préférable d’interpréter avec grande prudence les résul-
tats des concentrations en IgG. Rappelons que même la
distribution de colostrums de qualité et de quantité
similaires peut provoquer de grandes variations dans le
taux sanguin d'IgG maternelles (Erhard et al. 1999).
C o n c l u s i o n s
• L’arrivée des veaux en écurie d’engraissement
aux âges testés dans cette étude n’a eu aucune
influence sur le statut clinique ainsi que sur
l’incidence de pneumonies.
• Une certaine relation entre l’âge absolu des animaux
et l’apparition de symptômes respiratoires semble
se marquer, principalement dans le groupe A2 – 4.
• La mise en lot de jeunes veaux à un âge de transition
immunitaire n’a eu aucune répercussion négative sur
leur état de santé. n
14
12
10
8
6
4
2
0arrivée
Groupe A2–4
lgG
, g/L
semaine
1
a a
b
b b
a
3 5 7
Groupe A5–7Groupe A8–10
Figure 2 | Taux moyen d’immunoglobuline IgG par groupe durant les 49 premiers jours après l’arrivée en écurie d’engraissement. Valeurs moyennes par groupe; n = 30 pour les groupes A2 – 4, A5 – 7, et A8 – 10. Des lettres différentes entre les groupes durant la même semaine indiquent des différences statistiquement significatives (P < 0,05).
Figure 1 | Incidence des troubles respiratoires (%) chez les animaux de l’essai. Valeurs moyennes par groupe; n = 30 pour les groupes A2 – 4, A5 – 7, et A8 – 10. Des lettres différentes entre les groupes durant la même semaine indiquent des différences statistiquement significatives (P < 0,05).
100
90
80
70
60
50
40
30
20
10
0arrivée
Groupe A2–4
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3 52 4 6 7 8 9
Groupe A5–7Groupe A8–10
Âge de la mise en lot et état de santé des veaux à l’engrais | Production animale
95Recherche Agronomique Suisse 1 (3): 92–95, 2010
Ria
ssu
nto
Sum
mar
y
Bibliographieb Erhard M. H., Amon P., Nüske S. & Stangassinger M., 1999.
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Entry age of veal calves in a fattening
unit and health status
In Switzerland, the entry of veal calves
in the fattening unit at the age of 4 – 7
weeks coincides with the transition
from passive to active immunity. The
main objective of this study was to
determine the effect of the entry age
in the fattening unit on the health
status of veal calves. Three groups of
30 calves ranging from 2 to 4, 5 to 7
and 8 to 10 weeks of age were simul-
taneously brought to the fattening
unit. The age of entry influenced
neither clinical symptoms nor respira-
tory disorders incidence. The number,
duration, and success rate of the
antibiotic treatments were similar in
the three groups. In conclusion, the
arrival of veal calves in the fattening
unit during the period of immune
transition did not have any negative
influence on their health status.
Key words: bovine respiratory disease,
calf, immunoglobulin G.
Età d’inserimento nel gruppo e stato
di salute dei vitelli da ingrasso
In Svizzera, l’inserimento nel gruppo
di vitelli di età compresa tra le quattro
e le sette settimane coincide con il loro
periodo di transizione, dall’immunità
passiva a quella attiva. E’ stato condot-
to un esperimento per valutare
l’influenza dell’inserimento nel gruppo
a diverse età sullo stato di salute dei
vitelli. Tre gruppi di trenta vitelli, di età
compresa tra due e quattro, cinque e
sette e otto e dieci settimane, sono
stati collocati contemporaneamente
nella stalla d'ingrasso. L’età dei vitelli,
al momento del collocamento nel
gruppo, non ha influito sul loro stato
clinico e sull’incidenza di polmonite.
Il numero totale, la durata media e il
tasso di successo dei trattamenti
antibiotici è risultato simile nei tre
gruppi. L’inserimento nel gruppo di
giovani vitelli durante il periodo di
transizione immunitaria non ha avuto
alcuna conseguenza negativa sul loro
stato di salute.
I n t r o d u c t i o n
Même dans les salles de traite modernes et répondant
aux normes, des problèmes peuvent se présenter dans les
différentes phases de la traite. Par exemple, des vaches ne
se rendent pas de leur plein gré dans la salle de traite,
elles sont agitées, elles urinent et défèquent plus fré-
quemment. Parallèlement, leur comportement pendant
la traite change et l’état de santé de la mamelle se dété-
riore. Nosal et al. (2004) ont montré que les bruits et les
vibrations peuvent être la cause de ces problèmes. Dans
leurs études, ils ont mesuré une intensité sonore allant
jusqu’à 70 dB(A) et des vibrations comprises entre 0,1 et
0,2 m/s2 dans des exploitations présentant une bonne
santé de la mamelle. Dans les exploitations à problèmes,
des bruits dépassant 70 dB(A) et des vibrations de plus de
0,3 m/s2 ont été enregistrés. Enfin, ils ont constaté que,
dans les exploitations où les teneurs en cellules du lait
restaient en dessous de 200 000/ml, les bruits étaient
d’une intensité inférieure à 70 dB(A) et les vibrations à
moins de 0,3 m/s2. Le bruit et les vibrations sont liés en
premier lieu à la construction et au montage des diffé-
rents composants de l’installation de traite, comme la
pompe à vide, le régulateur de vide, les pulsateurs, le sys-
tème de conduites et la pompe à lait. Suivant l’installa-
tion et le montage de ces différents éléments, des fluc-
tuations de vide importantes peuvent survenir dans les
conduites d’air et de lait, occasionnant du bruit et des vi-
brations. Enfin, certaines particularités des bâtiments
peuvent également influencer le volume sonore. En mo-
Effet du bruit et des vibrations de la salle de traite sur l’animal Maren Kauke et Pascal Savary, Station de recherche Agroscope Reckenholz-Tänikon ART, 8356 Ettenhausen
Production animale | Effet du bruit et des vibrations de la salle de traite sur l’animal
Tableau 1 | Moyennes (de toutes les traites et / ou animaux) et écart-type des paramètres de comportement étudiés (part des animaux en % et / ou nombre de phases) en fonction des différentes variantes et phases d’essai.
Production animale | Effet du bruit et des vibrations de la salle de traite sur l’animal
Dans une salle de traite en épi, Hagen et al. (2004)
ont constaté que les vaches urinaient lors de 7,5 % des
traites. Un cas de défécation a été observé lors d’une
seule traite. Dans le présent essai, ces deux comporte-
ments ont été enregistrés plus fréquemment chez les
vaches; la défécation et l’urination sont notamment plus
fréquentes dans les variantes B et C avec un volume so-
nore de 80 dB(A) que dans les variantes de référence.
Le niveau de la fréquence cardiaque était nettement
plus bas pendant la phase III que pendant les phases I et
II, peut-être à cause des températures plus élevées de la
phase III car, selon Bayer (1979) et Miescke et al. (1978), la
fréquence cardiaque baisse avec l’augmentation des
températures. Avec un volume sonore de 80 dB(A) (va-
riante B), aucune différence n’a été constatée sur le plan
de la fréquence cardiaque par rapport à la variante té-
moin. Arnold et al. (2007) ont certes observé une hausse
de la fréquence cardiaque lorsque le volume sonore de
l’installation de traite était de 85 dB(A), mais seulement
le premier jour de la phase d’essai. Par la suite, les vaches
se sont acclimatées. Avec des vibrations d’une intensité
de 0,5 m/s2 (variante A) également, les animaux ne se
comportaient pas autrement que dans la variante de
référence. Par contre, lorsque bruit et vibrations étaient
combinés (variante C), une hausse de la fréquence car-
diaque survenait déjà 15 minutes avant l’entrée dans la
salle de traite, ce qui permet de supposer que les ani-
maux appréhendaient la situation. Les différences entre
les variantes C et 0 durant la phase III n’étaient pas supé-
rieures à 6,2 pulsations / min. en moyenne. Hopster et al.
(1995) ont constaté une hausse de la fréquence car-
diaque deux fois plus élevée lors de la séparation de la
vache et de son veau, situation très stressante pour la
vache. Les résultats de Hopster et al. (1998 et 2002) et de
Wenzel et al. (2003) confirment les présentes observa-
tions, qui montrent une augmentation de la fréquence
cardiaque lorsque l’animal pénètre dans la salle de traite
suivie d’une baisse pendant la traite. Les valeurs plus éle-
vées le soir se recoupent avec les résultats de Bayer
(1969), mais pas avec ceux de Hagen et al. (2004) dont les
valeurs étaient plus élevées le matin que le soir.
Il est difficile d’interpréter les résultats obtenus dans
le cadre de la présente étude, car il manque parfois des
valeurs de référence ou certaines conclusions contre-
disent d’autres études scientifiques. De plus, les diffé-
rences sont relativement faibles en valeur absolue. Dans
un troupeau de 30 bêtes, une hausse significative de
13,2 % du paramètre «queue serrée» ne représente par
exemple que quatre vaches.
Selon Nosal et al. (2004), les éleveurs observent sou-
vent d’importants changements de comportement de
leurs animaux, ainsi qu’une hausse de la teneur du lait
en cellules somatiques après l’installation de nouvelles
salles de traite, où l’intensité du bruit et des vibrations
est élevée. Ces observations n’ont pas pu être confir-
mées avec cet essai standard dans lequel les bruits et les
vibrations étaient produits de manière artificielle dans
une installation de traite qui, elle, était inchangée. Les
problèmes de traite décrits par Nosal et al. (2004) s’ex-
pliquent donc en premier lieu par l’origine du bruit et
des vibrations. Les fluctuations de vide dans les conduites
d’air et de lait et par conséquent les fluctuations du vide
à l’extrémité des trayons semblent notamment pertur-
ber le bien-être des animaux. C’est pourquoi les recom-
mandations des conseillers devraient se concentrer sur
la cause du bruit et des vibrations et y remédier; la mise
en place de matériaux silencieux et amortisseurs dans le
but de réduire le bruit et les vibrations ne suffit pas for-
cément à améliorer la santé de la mamelle et le confort
de la vache. n
Bibliographieb Arnold N. A., Ng K. T., Jongman E. C. & Hemsworth P. H., 2007. The
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I n t r o d u c t i o n
En termes de coûts, la compétitivité du secteur agricole
dépend fortement de la taille des exploitations. Une ana-
lyse des évolutions montre que près de 44 000 ha de sur-
face agricole sont transférés chaque année entre exploi-
tations ou exploitants (voir Meier et al. 2009a). Toutefois,
l’évolution structurelle relative à la taille des exploita-
tions est plutôt lente et les terres qui deviennent dispo-
nibles sont rarement transférées au profit d’exploitations
plus grandes produisant à moindres coûts. Ainsi, la taille
moyenne des exploitations a augmenté de 0,24 ha seule-
ment de 2003 à 2007 pour atteindre 17,2 ha. Durant la
même période, la part des exploitations de 30 ha et plus
de la surface agricole totale est passée de 31 % à 35 %.
Les changements structurels s’expliquent par cinq
processus: les disparitions, les créations et les remises
d’exploitation, ainsi que par les agrandissements et les
réductions de surface. L’allocation des terres lors de trans-
ferts joue un rôle essentiel car les plus grandes exploita-
tions présentent de meilleurs résultats économiques. De
plus, la croissance a un effet positif sur l’évolution du re-
venu des exploitations (voir Giuliani et al. 2009).
Accélérer le transfert de terres agricoles au profit des
grandes exploitations permettrait de réduire les coûts
et, dès lors, d’améliorer la compétitivité: c’est ce que l’on
Simulation de l’évolution des structures agricoles
Christian Flury1, Beat Meier2 et Gianluca Giuliani1,1Flury&Giuliani Sàrl, Agrar- und regionalwirtschaftliche Beratung, 8006 Zurich2bemepro, beat meier projekte, 8400 Winterthur
et des prix valables pour les années 2000 – 2006, basés
sur l’avancement technologique et organisationnel ainsi
que sur les intensités et les productivités des années
2000 – 2006. Le transfert permet d’évaluer quels indices
sectoriels on obtiendrait, aux prix actuels, pour les di-
verses tailles d’exploitation. Plus les différences entre les
divers scénarios – c’est-à-dire entre les structures qui en
résultent – sont grandes, plus la valeur significative de
l’extrapolation est grande.
Dans le scénario A «tendances actuelles», la réparti-
tion des surfaces est plus large qu’en 2007 et la réparti-
tion par classe de grandeur se déplace vers la droite. Le
rendement brut global, les charges réelles et le revenu
agricole baissent d’environ 10 % tandis que le total des
unités de main-d’œuvre familiale diminue de près de
20 %. Par conséquent, le revenu moyen des facteurs, cal-
culé comme «revenu agricole par unité de main-d’œuvre
familiale», est en hausse d’environ 12 %. Les valeurs du
scénario A «tendances actuelles» servent de référence
pour les autres scénarios (100 % dans la figure 3).
Les différents scénarios influent peu sur les valeurs
agrégées du rendement brut, des charges réelles et du
revenu agricole. En revanche, on constate une diffé-
rence plus marquée en ce qui concerne le nombre d’uni-
tés de main-d’œuvre familiale. Cette valeur dépend
d’une part du nombre d’exploitations et d’autre part de
la taille des structures. Si le nombre de nouveaux exploi-
tants baisse (scénario C), le nombre d’unités de main-
d’œuvre diminue plus fortement que le revenu sectoriel.
Ainsi, le revenu par unité de main-d’œuvre familiale
s’améliore de plus de 7 % par rapport au scénario A.
Dans le scénario D «croissance des grands», bien que la
surface exploitée par les exploitations de plus de 30 ha
augmente de 19 %, le nombre d’unités de main-d’œuvre
familiale est inférieur de 4 % seulement au scénario A.
En effet, ce scénario engendre une structure duale avec
beaucoup de petites exploitations qui requièrent un
grand nombre d’unités de main-d’œuvre familiale. Par
conséquent, le revenu moyen par unité de main-d’œuvre
familiale augmente très peu. En revanche, avec le scéna-
rio E «moins de nouveaux exploitants & croissance des
grands», le nombre d’unités de main-d’œuvre familiale
est réduit de 15 %, ce qui influe positivement sur le reve-
nu moyen par unité de main-d’œuvre familiale. Comme
dans le scénario C, la situation économique s’améliore
en raison d’un nombre réduit de nouveaux exploitants.
La répartition des unités de main-d’œuvre familiale
par classe de grandeur est essentielle à l’identification
du revenu agricole moyen par unité de main-d’œuvre
familiale. A cet effet, nous avons distingué deux
groupes: les exploitations de moins de 20 ha et celles de
plus de 40 ha (fig. 4). Généralement, le revenu agricole
par unité de main-d’œuvre familiale de ces exploitations
est inférieur à 45 000 francs pour le premier groupe et
Figure 3 | Comparaison des scénarios : indices structurels et économiques agrégés.
Figure 4 | Revenu du travail pour les différents scénarios.
150%
140%
130%
120%
110%
100%
90%
80%
70%
Tendances actuelles = 100%
A Tendancesactuelles
B Plus devolume
C Moins denouveauxexpl.
D Croissancedes grands
E Scénariocombiné
Surface exploitée par les exploitations > = 30 haRevenu agricole par unité de main-d’œuvre familialeRevenu brut agrégéCharges réelles globalesRevenu agricole globalUnités de main-d’œuvre familialeNombre d’exploitations
Diverses sources : traitement par bemepro,
Flury&giuliani
180%
170%
160%
150%
140%
130%
120%
110%
100%
90%
80%
70%
Unités de main-d’œuvre familiale dans les exploitations > 40 ha( > env. 65 000 RA/UTAF)
Revenu agricole par unité de main-d’œuvre familiale
Unités de main-d’œuvre familiale dans les exploitations < 20ha ( < env. 45 000 RA/UTAF)
Bibliographieb Giuliani G., Meier B. & Flury C., 2009. Impact économique du transfert
des terres agricoles. Agrarforschung 16 (5), 163 – 165.b Meier B., Giuliani G. & Flury C., 2009a. Transferts des terres agricoles
et développement des structures agricoles jusqu’à 2007. Agrarforschung 16 (5), 152 – 157.
b Meier B., Giuliani G. & Flury C., 2009b. Flächentransfers und Agrar-strukturentwicklung, Studie im Auftrag des Bundesamtes für Landwirt-schaft. Schlussbericht, Winterthur und Zürich.
Simulation of future farm
size structures
In the Swiss agricultural sector, the
development towards larger farms and
consequently towards more economi-
cally favourable cost structures is
relatively slow. A dynamic simulation
model is used to investigate where an
extrapolation of the present develop-
ment could lead in future and what
form alternative development paths
could take. The simulations indicate
that, compared to a continuation of
the current development, more
cost-effective structures can be
achieved without more frequent,
non-age related farm closures. A
reduction in the number of start-ups
or a development towards a dual
agricultural structure can be identified
as socially acceptable and politically
realisable opportunities for improved
competitiveness. In view of future
challenges, this potential has to be
exploited to the full. This demands
that agricultural policy demonstrates
a firm commitment to more efficient
cost structures and thus to larger
farms.
Key words: structural change,
simulation model, farm size structures.
Simulazione dell’evoluzione delle
strutture agricole
L’evoluzione delle strutture agricole
verso strutture più grandi e, di conse-
guenza, più convenienti dal punto di
vista dei costi, è nell’agricoltura
svizzera, relativamente lenta. Il
modello di simulazione dinamica
permette un’estrapolazione delle
tendenze attuali e lo studio di scenari
alternativi per il futuro agricolo Le
simulazioni mostrano che è possibile
mirare a strutture più convenienti
anche senza accellerare la sparizione di
aziende non legata all’età. Tra le oppor-
tunità per una migliore concorrenziali-
tà, che sia sostenibile socialmente e
realizzabile politicamente, sono indica-
te la riduzione delle aperture di nuove
aziende e lo sviluppo verso un agricol-
tura a tempo parziale. Alla luce delle
sfide che il futuro riserva all’agricoltura
è indispensabile trarre profitto da
questi potenziali. In questo senso è
necessario che la politica agricola
prenda apertamente posizione a
favore di costi strutturali più redditizi
e d’aziende agricole più grandi.
I n t r o d u c t i o n
L’agriculture mécanisée et productive d’après-guerre a
conduit à une fertilisation intensive, une augmentation
des traitements phytosanitaires, une modification struc-
turale du paysage agricole (allongement des parcelles)
et à une compaction des sols. Ces changements favo-
risent le ruissellement et l’érosion, se traduisant par une
augmentation des teneurs en particules fines et en pes-
ticides dans les eaux superficielles jusqu’à des valeurs
dépassant souvent les normes dans les régions agricoles.
Les écoulements de surfaces sont une des voies majeures
de transfert des pesticides vers les eaux superficielles
(Liess et al. 1999). Les produits phytosanitaires peuvent
être soit adsorbés par les particules du sol (argiles et
matières organiques) soit dissous dans les eaux (Calvet
et al. 2005). Plusieurs méthodes et modèles existent déjà
pour estimer les risques d’érosion (perte de terre) ou de
pollution des eaux superficielles par les pesticides. Cer-
tains utilisent des données existantes à des échelles va-
riables, notamment ceux qui sont basés sur l’équation
universelle de perte de terre USLE (Bakker et al. 2008).
Appréciation des risques de transfert de pesticides par écoulement de surfaceDorothea Noll, Nathalie Dakhel et Stéphane Burgos, Ecole d’Ingénieurs de Changins EIC, 1260 Nyon
Environnement | Appréciation des risques de transfert de pesticides par écoulement de surface
Figure 3 | Représentation des bassins versants des routes (couleur pastel) et du flux d’eau potentiel (lignes bleues) (chiffre noir = n° de la route, chiffre vert = correspondance des parcelles avec les bassins versant des routes).
Figure 4 | Réalisation des cartes des facteurs intemporels.
ou
ou
Facteur relief
Facteur écoulement
Facteurs intemporels
Facteur longeur de pente
Facteur éléments du paysage
Facteur pente
Facteur distance au réseau hydrographique
Appréciation des risques de transfert de pesticides par écoulement de surface | Environnement
des écoulements sur les parcelles, les «mini-bassins
versants» de chaque voie de communication sont
déterminés ainsi que les directions d’écoulement de
chaque parcelle. En connaissant ainsi la destination
de l’eau issue des parcelles (fig. 3), il est aisé de voir
s’il existe un transfert direct ou non vers les eaux
superficielles. Par exemple, si l’eau s’écoule sur une
route, elle atteindra plus rapidement les eaux super-
ficielles en pénétrant dans une grille d’évacuation
qui alimente directement les eaux superficielles.
• La distance au réseau hydrographique correspond à
la distance entre les parcelles et les cours d’eau. Plus
une parcelle est proche des eaux de surface, plus le
risque que les écoulements de surface y parviennent
aussi est élevé.
• La texture superficielle du sol a été relevée par tests
tactiles, lors de 100 sondages à la tarière réalisés de
manière aléatoire, sur la zone d’étude. Les études
pédologiques existantes ont également été utilisées
(Haeberli 1971; SIGALES 2004).
Facteurs temporels
Ces derniers évoluent de manière saisonnière selon les
pratiques culturales et l’assolement.
• Le type de culture donne pour chaque parcelle le
nombre moyen de traitements pesticides ainsi que
le taux de couverture du sol au moment des traite-
ments. Les vignes sont classées selon le taux
d’enherbement dans l’interligne.
• Le sens du travail du sol par rapport à la pente est
relevé lors des observations de terrain.
Genèse des cartes de risques
Pour tous les facteurs considérés, une grille d’évaluation
(tabl. 1) a été élaborée. Elle détermine pour chaque fac-
teur des classes de risques, en général cinq, dont les li-
mites sont établies sur la base de données bibliogra-
phiques ou sur l’avis d’experts.
A chaque classe de risque est associé un coefficient
allant de 0 (pas de risque) à 4 (risque très élevé). Des
cartes de risques sont générées pour chaque facteur.
Elles sont ensuite combinées pour générer une carte de
synthèse des risques de transfert de pesticides.
Parmi les facteurs intemporels, seuls les facteurs re-
lief (inclinaison et longueur de pente) et écoulement
(éléments du paysage et distance au réseau hydrogra-
phique) sont retenus.
En effet, les textures de surface sont, dans toute la
zone d’étude, de type LAS (limon argilo-sableux) ou Lsa
(limon sablo-argileux) selon le triangle textural du GEP-
PA (Groupe d’Etude pour les Problèmes de Pédologie
Appliquée). L’homogénéité des textures et leur apparte-
nance à une même classe de risque (tabl. 1) conduisent à
ne pas considérer ce facteur ici.
Pour constituer le facteur relief, la classe de risque
maximum entre la pente et la longueur de pente est re-
portée. De la même manière, le risque maximum entre
la distance au réseau hydrographique et les éléments du
Environnement | Appréciation des risques de transfert de pesticides par écoulement de surface
Bibliographieb Aurousseau P., Gascuel-Odoux C. & Squividant H., 1998. Eléments pour
une méthode d’évaluation d’un risque parcellaire de contamination des eaux superficielles par les pesticides. Etude et Gestion des Sols 5 (3), 143 – 156.
b Bakker M., Govers G., von Doorn A., Quetier F., Chouvardas D. & Rounsevell M., 2008. The response of soil erosion and sediment export to land-use change in four areas of Europe: The importance of landscape pattern. Geomorphology 98, 213 – 226.
b Calvet R., Barriuso E., Bedos C., Benoit P., Charnay M.-P. & Coquet Y., 2005. Les pesticides dans le sol – Conséquences agronomiques et environnementales. Ed. France Agricole, Paris, 637 p.
b CORPEN (Comité d’Orientation pour des Pratiques agricoles respec-tueuses de l’Environnement)., 2001. Diagnostic de la pollution des eaux par les produits phytosanitaires. Base pour l’établissement de cahiers des charges des diagnostics de bassins versants et d’exploitations. Ministère
de l’Aménagement du territoire et de l’Environnement, Ministère de l’Agriculture et de la Pêche, 32 p.
b Gouy V. & Gril J.-J., 2001. Diagnosis of pesticide diffuse pollution and management practices to reduce transfer to water. Ingénieries eau agriculture territoires n° spécial, 81 – 90.
b Haeberli R., 1971. Carte écologique-physiographique des sols du canton de Vaud. Office Cantonal Vaudois de l’Urbanisme. Cahier de l’aménagement régional 12, 119 p.
b Hani F., Popow G., Reinhard H., Schwarz A., Tanner K. & Vorlet M., 1990. Protection des plantes en production intégrée - Grandes cultures. Centrale des moyens d’enseignement agricole, Zollikofen, 334 p.
b Labreuche J., Le Souder C., Castillon P., Ouvry J. F., Real B., Germon J. C., de Tourdonnet S. (coordinateurs), 2007. Evaluation des impacts environ-nementaux des Techniques Culturales Sans Labour en France. ADEME-ARVALIS Institut du végétal-INRA-APCA-AREAS-ITB- CETIOMIFVV, 400 p.
Appréciation des risques de transfert de pesticides par écoulement de surface | Environnement
b Laubier F., 2001. The diagnosis of the risk of pesticides transfer in super-ficial waters: the bases and the implementation of the method developed in Bretagne Region (France). Ingénieries eau agriculture territoires n° spécial, 91 – 98.
b Liess M., Schluz R., Liess M. H.-D., Rother B. & Kreuzig R., 1999. Determination of insecticide contamination in agricultural headwater streams. Water Research 33 (1), 239 – 247.
b Ludwig B., Le Bissonnais Y., Souchère V., Cerdan O. & Jetten V., 2004. Intégration des pratiques agricoles dans la modélisation du ruissellement et de l’érosion des sols: les modèles LISEM et STREAM. In: Organisation spatiale des activités agricoles et processus environnementaux. (Ed. P. Monestiez., S. Lardon., B. Seguin), INRA Editions, Paris, 43 – 62.
b Mosimann T. & Rüttimann M., 1996. Erosion, clé d’appréciation du risque. Sols cultivés de Suisse romande. SRVA (Service de vulgarisation agricole), Lausanne, 27 p.
b Mosimann T., Maillard A., Musy A., Neyroud J.-A., Rüttimann M. & Weisskopf P., 1991. Lutte contre l’érosion des sols cultivés. Guide pour la conservation des sols. Programme national de recherche «Utilisation du sol en Suisse», Berne-Liebefeld, 187 p.
b Schriever C. A., von der Ohe P. C. & Liess M., 2007. Estimating pesticide runoff in small streams. Chemosphere 68, 2161 – 2171.
b SIGALES (Etude de Sols et Terroirs), 2004. Etude des terroirs viticoles vaudois. Géo-pédologie. Prométerre-Office de conseil viticole, Lausanne, 124 p.
118 Recherche Agronomique Suisse 1 (3): 118, 2010
P o r t r a i t
Michel Rérat : la recherche au service de l’animal
Jeune vétérinaire originaire du Jura bernois, Michel
Rérat n’a pas toujours rêvé d’être chercheur en méde-
cine vétérinaire. Enfant, il rêvait de devenir sommelier.
C’est au gymnase de La Chaux-de-Fonds qu’il commence
à s’intéresser à la médecine. «En médecine vétérinaire,
le patient ne peut pas dire où il a mal et c’est ça que je
trouve captivant». C’est ainsi que Michel Rérat explique
son choix en faveur des études de médecine vétérinaire.
«Intuition et sensibilité pour les animaux sont des traits
de caractère importants pour exercer ce métier».
Au terme de ses études à Berne, il travaille comme
assistant dans un cabinet vétérinaire à Bulle. Sa thèse
de doctorat du département de physiologie vétérinaire
de l’Université de Berne, consacrée à la «Croissance des
veaux issus de fécondation in vitro», a été un pas supplé-
mentaire en direction de son activité de recherche
actuelle chez ALP : la santé des veaux.
Engraissement de veaux en bonne santé
Les troubles respiratoires représentent le plus grand
problème dans l‘engraissement des veaux. «Lors de la
mise en lot de 30 veaux provenant de 30 exploitations
différentes, les germes pathogènes font un joyeux
mélange. Par ailleurs, les veaux sont souvent transpor-
tés, de leur ferme d’origine à l’atelier d’engraissement, à
un stade critique de leur croissance. Lors de cette phase
de transition, ils sont très sensibles aux maladies». Par
une gestion de troupeau ciblée et une détention en
étable optimisée, Michel Rérat tente dans ses travaux de
recherche de maintenir les veaux en bonne santé et de
réduire l’emploi d’antibiotiques.
Michel Rérat relève avec enthousiasme un double
défi : participer à la recherche internationale en méde-
cine vétérinaire et trouver des solutions applicables dans
les exploitations suisses. Son projet actuel, mené en
collaboration avec d’autres instituts suisses de santé
animale, se déroule dans le cadre de la révision de l’Or-
donnance sur les épizooties. Il a pour objectif de décou-
vrir quels types de complémentation fourragère
conviennent le mieux à la bonne santé du veau et à ses
besoins physiologiques.
Citadin et amateur de théâtre
«Maintenant, je dois m’exprimer en français !» dit
Michel Rérat dans un grand éclat de rire. Après avoir usé
de la langue de Goethe pour expliquer ses projets de
recherche, Michel Rérat revient au français, sa langue
maternelle, pour parler de ses hobbies. «Je ne corres-
ponds pas vraiment au portrait que l’on se fait normale-
ment d’un vétérinaire, passionné de nature et passant le
plus clair de son temps libre dans les montagnes».
Michel Rérat préfère la ville et son offre culturelle. Il est
passionné de théâtre, jouant lui-même avec le Théâtre
de la Cité à Fribourg – son lieu de domicile.
Andrea Leuenberger, rédactrice de Recherche Agronomique Suisse,
Tâches de gestion d’exploitationen grandes cultures
Rapport ART 718 Les grandes exploitations consacrent nettement moins
de temps aux tâches de gestion d’exploitation par hec-
tare et par an. Le temps consacré fluctue entre 3,6 et
26,2 heures de main-d’oeuvre par hectare et par an. En
valeur absolue, les tâches de gestion d’exploitation dans
les grandes cultures impliquent entre 154 et 680 heures
de main-d’oeuvre par exploitation et par an dans les ex-
ploitations étudiées. Etant donné l’importance de ces
travaux, il est indispensable de leur octroyer une place
centrale dans la planification. Avec les procédés de pro-
duction hautement mécanisés qui caractérisent les
grandes cultures, il n’est pas surprenant que les tâches
de gestion d’exploitation représentent un fort pourcen-
tage du temps de travail total requis sur l’exploitation.
Les exploitations étudiées consacrent en moyenne près
de 45 % de leur temps de travail à la gestion d’exploita-
tion. C’est une raison suffisante pour approfondir la
question et développer des mesures pour optimiser ce
secteur.
Christoph Moriz et Andreas Mink, Station de recherche
Agroscope Reckenholz-Tänikon ART
Problématique de la structure des rations mélangées des troupeaux à haute productivitéRésultats d’une enquête auprès des exploitations de vaches laitières
Rapport ART 719Pour les éleveurs de bovins et les conseillers en alimenta-
tion, il est de plus en plus important d’évaluer la struc-
ture d’une ration. Ils devraient pouvoir s’appuyer sur des
méthodes fiables et connaître l’influence du traitement
du fourrage de base sur sa structure. Une enquête réali-
sée dans dix-sept exploitations a montré qu’en pratique,
l’évaluation de la structure des rations totales à l’aide de
la valeur structurelle de de Brabander et al. était peu
satisfaisante pour les exploitations suisses qui utilisent
de forts pourcentages d’ensilage d’herbe et de foin. En
dépit de valeurs structurelles relativement bonnes, envi-
ron deux tiers des exploitations ont recours à des subs-
tances tampons pour protéger la panse. Or, plus la part
de concentrés dans la ration totale est élevée, plus le
risque de problèmes structurels est important. Toutefois,
une part élevée de concentrés n’entraîne pas nécessaire-
ment des problèmes de structure. L’analyse avec tamis-
secoueur permet d’étudier la ration mélangée. Cepen-
dant, elle ne prend pas en compte les aliments complé-
mentaires proposés dans le distributeur automatique de
concentrés, alors que ces aliments jouent un rôle décisif,
surtout pour les animaux à haute productivité qui sont
les plus exposés. Les résultats ont montré que l’analyse
avec tamis-secoueur permettait éventuellement d’iden-
tifier les relations entre le pourcentage de particules
fines dans la ration mélangée et l’apparition de pro-
blèmes de structure. Par contre, les répercussions néga-
tives du traitement mécanique du fourrage destiné aux
ruminants sur la structure n’ont pu être mises en évi-
dence. L’étude a montré que l’évaluation de la structure
des aliments pour ruminants comportait encore beau-
coup d’incertitudes. Les systèmes employés pour évaluer
la structure ne peuvent être appliqués aux conditions
pratiques que sous réserve.
Franz Nydegger et Simon Bolli, Station de recherche
Agroscope Reckenholz-Tänikon ART
Rapport ART No 718 2010
Sommaire Page
Problématique 2
Méthodologie 2
Décomposition systématique 3
Anticipation ou réactivité 3
Résultats 3
Conclusions 7
Bibliographie 8
Tâches de gestion d’exploitation en grandes culturesChristoph Moriz et Andreas Mink, Station de recherche Agroscope Reckenholz-Tänikon ART, Tänikon, CH-8356 Ettenhausen, E-Mail: [email protected]
Les grandes exploitations consa crent nettement moins de temps aux tâches de gestion d’exploitation par hectare et par an. Le temps consacré fluctue entre 3,6 et 26,2 heures de main-d’œuvre par hectare et par an. En valeur absolue, les tâches de gestion d’exploitation dans les grandes cul-tures impliquent entre 154 et 680 heures de main-d’œuvre par exploi-tation et par an dans les exploitations étudiées. Etant donné l’importance de ces travaux, il est indispensable de leur octroyer une place centrale dans la pla-nification. Avec les procédés de produc-tion hautement mécanisés qui caracté-
risent les grandes cultures, il n’est pas surprenant que les tâches de gestion d’exploitation représentent un fort pourcentage du temps de travail total requis sur l’exploitation. Les exploita-tions étudiées consacrent en moyenne près de 45 pourcent de leur temps de travail à la gestion d’exploitation. C’est une raison suffisante pour approfondir la question et développer des mesures pour optimiser ce secteur.
Fig. 1: Outre les travaux des champs, la gestion d’exploitation occupe elle aussi une place de plus en plus importante dans les grandes cultures. (Photo: Marion Riegel, Agroscope ART)
Rapport ART No 719 2009
Problématique de la structure des rations mélangées des troupeaux haute productivité
Résultats d’une enquête auprès des exploitations de vaches laitières
Franz Nydegger et Simon Bolli, Station de recherche Agroscope Reckenholz-Tänikon ART, CH-8356 Ettenhausen, E-Mail: [email protected]
Sommaire Page
Problématique 2
Structure du fourrage 2 destiné aux ruminants
Méthode de relevé des données 2
Evaluation de la structure des 2 aliments pour ruminants
Résultats 3
Discussion des résultats 6
Conclusions 7
Bibliographie 8
Pour les éleveurs de bovins et pour les conseillers en alimentation, il est de plus en plus important d’évaluer la struc-ture d’une ration. Ils devraient pouvoir s’appuyer sur des méthodes fiables et connaître l’influence du traitement du fourrage de base sur sa structure. Une enquête réalisée dans dix-sept exploita-tions a montré qu’en pratique, l’évalua-tion de la structure des rations totales à l’aide de la valeur structurelle de de Brabander et al. était peu satisfaisante pour les exploitations suisses ayant de forts pourcentages d’ensilage d’herbe et de foin. En dépit de valeurs struc-turelles relativement bonnes, environ deux tiers des exploitations ont recours à des substances tampons pour protéger la panse. Or, plus la part de concentrés dans la ration totale est élevée, plus le risque de problèmes structurels est im-
portant. Toutefois, une part élevée de concentrés n’entraîne pas nécessaire-ment des problèmes de structure. L’ana-lyse avec tamis-secoueur permet d’étu-dier la ration mélangée. Cependant, elle ne prend pas en compte les aliments complémentaires proposés dans le dis-tributeur automatique de concentrés, alors que ces aliments jouent un rôle décisif surtout pour les animaux à haute productivité qui sont les plus exposés. Les résultats ont montré que l’analyse avec tamis-secoueur permettait éven-tuellement d’identifier les relations entre le pourcentage de particules fines dans la ration mélangée et l’apparition de problèmes de structure. Par contre, les répercussions négatives du traite-ment mécanique de fourrage destiné aux ruminants sur la structure n’ont pu être mises en évidence. L’étude a mon-
Fig. 1: La rumination est très importante pour le bon fonctionnement de la digestion et du métabolisme de la vache.
tré que l’évaluation de la structure des aliments pour ruminants comportait en-core beaucoup d’incertitudes. Les systè-mes employés pour évaluer la structure ne peuvent être appliqués aux condi-tions pratiques que sous réserve.
22.02.2010 / ART Moins de stress pour la vache au travail Une paroi de traite expérimentale unique en Europe a été
mise en service à Tänikon (TG). Elle permet de mesurer les
causes du bruit et des vibrations pendant la traite. Les ré-
sultats aideront le lait suisse à rester le leader mondial par
sa qualité.
15.02.2010 / ACW Economie d’énergie en culture sous serreL’énergie et surtout les moyens de l’économiser sont au-
jourd’hui au cœur des préoccupations des serristes.
Depuis 2006, la station de recherche Agroscope Chan-
gins-Wädenswil ACW travaille sur la gestion du climat
par intégration de température en cultures sous serre.
Cette gestion particulière permet d’économiser 10 % à
30 % d’énergie selon les cultures.
11.02.2010 / ALP De moins en moins d’apiculteurs et de colonies d’abeilles à l’échelle européenneEn Europe centrale, le nombre de colonies d’abeilles a for-
tement diminué au cours des dernières décennies. Quant
au nombre d’apicultrices et d’apiculteurs, il a chuté dans
toute l’Europe. Or, pour la première fois, on dispose d’une
vue d’ensemble à l’échelle européenne du problème du
recul du nombre de colonies. D’autres insectes pollinisa-
teurs comme les abeilles sauvages et les syrphes étant
aussi touchés par ce problème, la pollinisation, dont dé-
pend un grand nombre de plantes cultivées, risque de ne
plus être assurée. Tel est le résultat auquel est parvenu
l’IBRA (International Bee Research Association – Associa-
tion internationale pour la recherche apicole) lors d’une
étude menée en étroite collaboration avec le Centre de
15.4.2010Vergleich von FutterbewertungssystemenAgroscope Liebefeld-Posieux ALPPosieux
22.4.20105e journée d’information sur la recherche bio : Quoi de nouveau sur le boeuf bio ? Agroscope Liebefeld-Posieux ALPPosieux
22.4.2010Zustand der Biodiversität in der SchweizAgroscope Reckenholz-Tänikon ARTReckenholz, Zürich
30.4.20105e réunion du réseau de recherche équine en SuisseHaras national suisse HNS Avenches
Mai 2010
05. – 06.05.201010. Tagung – Landtechnik im AlpenraumAgroscope Reckenholz-Tänikon ART, Feldkrich, Österreich
06.05.2010L’agriculture et la médecine vétérinaire ensemble dans la recherche en nutrition animale ALP, ETHZ, Facultés Vetsuisse Universités Zurich et Berne ETH Zürich
Informations : www.agroscope.admin.ch/veranstaltungen et www.an.ipas.ethz.ch
Juin 2010
03.06. – 05.06.2010IGN-Tagung 2010 : Internationale Gesellschaft für NutztierhaltungAgroscope Reckenholz-Tänikon ART Tänikon, Ettenhausen
Ce site américain donne de nombreuses informations
(en anglais) sur les dernières recherches concernant les
veaux et leur application dans la pratique.
www.portal-rind.de
Des articles intéresssants (uniquement en allemand) sur
la santé des bovins sont présents sur Portal-Rind.de.
Avril 2010 / Numéro 4
• Oiseaux et produits phytosanitaires : évaluation
des risques et monitoring, M. Gandolfi ACW
• Nébulisation à froid – Forces et faiblesses d’un
processus d’application de produits
phytosanitaires en serre, J. Ruegg ACW
• Aptitude de deux lignées Holstein à
la production de veaux blancs ,
N. Roth et P. Kunz SHL
• Agriculture biologique suisse: qui l’abandonne,
qui s’y convertit ? A. Ferjani ART
• Réunion annuelle du Réseau de recherche
équine en Suisse, D. Burger HNS
Le groupe d’écotoxicologie de la Station de recherche Agroscope Changins-Wädenswil ACW étudie comment les plantes et les animaux peuvent entrer en contact avec des produit phytosanitaires et si ces derniers constituent un danger pour eux. (Photo : Markus Jenny)
D a n s l e p r o c h a i n n u m é r o
22 avril 2010
5e Journée d’information sur la recherche bio
Quoi de nouveau sur le bœuf bioLe bétail bovin dans l’agriculture biologique est au centre de cette journée. Présentation des derniers résultats de recherche sur les cultures fourragères, l’élevage des bovins, la santé ani-male et la qualité des produits.
Programme et inscriptionwww.agroscope.admin.ch (Manifestation: 5e journée d’information sur la recherche bio)
LieuStation de recherche Agroscope Liebefeld-Posieux ALPRte de la Tioleyre 4Case postale 64CH -1725 Posieux
OrganisationAgroscope et FiBL
Stations de rechercheAgroscope Changins-Wädenswil ACWAgroscope Liebefeld-Posieux ALPAgroscope Reckenholz-Tänikon ART