Page 1 sur 29 Note d’étude de variantes Franchissement piscicole du seuil de la Morge à Moirans Auteurs : Sébastien Cocatrix Vivian VISINI LOCALISATION DU SITE ET OBJECTIFS D’AMENAGEMENT L’étude présente, se situe sur la commune de Moirans (Isère), au sud de la ligne SNCF Grenoble – Valence. Il concerne la franchissabilité d’un seuil sur la Morge au lieu-dit pré Boissieux, entre le pont SNCF (pont du Rosey) en amont et la plage de dépôts en aval Carte 1 : Localisation de la zone d'étude Suite aux fortes conditions hydrauliques de fin juillet et début aout 2014 (écoulement à plein bord), ce seuil a été déstabilisé et la crête du seuil en pierre maçonnée a été entrainée dans la fosse en aval, provoquant une érosion régressive de l’ordre de 40 cm vers l’amont sur un linéaire d’environ 180 m et jusqu’à une zone de blocs formant un point dur naturel. Cette érosion a alors entrainé la déstabilisation et l’érosion de la berge rive droite, mettant en péril la route de la Morge, les habitations en rive droite et à terme les ponts en amont si l’érosion régressive progresse. Suite à ce constat, l’Association Syndicale de Voreppe à Moirans a décidé de réaliser des travaux d’urgence de confortement de l’ouvrage. L’étude de conception et de maitrise d’œuvre a été confiée à ARTELIA et les travaux ont été réalisés en décembre 2014 par l’entreprise CARRON. Devant l’urgence des travaux, la conception de l’ouvrage n’a pas fait preuve d’une analyse approfondie pour améliorer le franchissement piscicole de l’ouvrage. Dans une première approche approximative la truite avait été retenue comme espèce cible pour le franchissement de l’ouvrage et il avait été décidé de concevoir un aménagement qui permettra, avec des adaptations simples à la suite d’une étude piscicole plus approfondie, de garantir la franchissabilité des espèces cibles alors retenues. Moirans Grenoble
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Note d’étude de variantes
Franchissement piscicole du seuil de la Morge à Moirans Auteurs : Sébastien Cocatrix
Vivian VISINI
LOCALISATION DU SITE ET OBJECTIFS D’AMENAGEMENT
L’étude présente, se situe sur la commune de Moirans (Isère), au sud de la ligne SNCF Grenoble – Valence. Il
concerne la franchissabilité d’un seuil sur la Morge au lieu-dit pré Boissieux, entre le pont SNCF (pont du Rosey)
en amont et la plage de dépôts en aval
Carte 1 : Localisation de la zone d'étude
Suite aux fortes conditions hydrauliques de fin juillet et début aout 2014 (écoulement à plein bord), ce seuil a
été déstabilisé et la crête du seuil en pierre maçonnée a été entrainée dans la fosse en aval, provoquant
une érosion régressive de l’ordre de 40 cm vers l’amont sur un linéaire d’environ 180 m et jusqu’à une zone
de blocs formant un point dur naturel. Cette érosion a alors entrainé la déstabilisation et l’érosion de la berge
rive droite, mettant en péril la route de la Morge, les habitations en rive droite et à terme les ponts en amont
si l’érosion régressive progresse.
Suite à ce constat, l’Association Syndicale de Voreppe à Moirans a décidé de réaliser des travaux d’urgence
de confortement de l’ouvrage. L’étude de conception et de maitrise d’œuvre a été confiée à ARTELIA et les
travaux ont été réalisés en décembre 2014 par l’entreprise CARRON. Devant l’urgence des travaux, la
conception de l’ouvrage n’a pas fait preuve d’une analyse approfondie pour améliorer le franchissement
piscicole de l’ouvrage. Dans une première approche approximative la truite avait été retenue comme
espèce cible pour le franchissement de l’ouvrage et il avait été décidé de concevoir un aménagement qui
permettra, avec des adaptations simples à la suite d’une étude piscicole plus approfondie, de garantir la
franchissabilité des espèces cibles alors retenues.
Moirans
Grenoble
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Franchissement piscicole du seuil de la Morge à Moirans Auteurs : Sébastien Cocatrix
Vivian VISINI
Carte 2 : Photo-aérienne de la zone d’étude
Il a alors été demandé au maitre d’ouvrage, dans l’arrêté préfectoral d’autorisation des travaux, d’étudier
la franchissabilité de l’ouvrage après travaux et d’effectuer les travaux correctifs qui pourraient s’avérer
nécessaires. Cette demande a par la suite été réitérée par le service environnement de la DDT suite à la visite
récente de l’ouvrage par un représentant de l’ONEMA.
La présente étude consiste donc à étudier la franchissabilité de l’ouvrage dans son état actuel et de définir
au stade d’esquisses différentes variantes d’aménagements permettant de restaurer la franchissabilité
piscicole du seuil si nécessaire.
Vanne en
fonctionnement Vanne murée
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Franchissement piscicole du seuil de la Morge à Moirans Auteurs : Sébastien Cocatrix
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DESCRIPTION DU SITE
Accès, ouvrages et réseaux
L’accès est possible et aisé au droit du seuil depuis la rive droite (route de la Morge). Les travaux pourront
s’effectuer par demi-largeur par l’installation de batardeau fusible et d’un busage du cours d’eau pour
l’accès en rive gauche. Les engins pourront rester en berges.
L’ouvrage concerné par cette étude est un seuil transversal avec un coursier en enrochements et un
fractionnement de la chute. Il est donc constitué de deux tronçons de 3 m à respectivement 8,9% et 0,8% de
pente, chacun se terminant par une chute. La chute amont est estimée à 0,40 m et la chute aval à 0,10 m.
Le premier coursier est constitué d’enrochements liaisonnés. Les plus gros enrochements (1000 kg) sont
positionnés au niveau des fractionnements et leur tenue est renforcée par des pieux métalliques (D=40/50
mm et L=3m).
La crête du seuil est calée à 191,83 m NGF et la fosse de dissipation, constituée d’un radier en enrochements
libres calé à la cote 190,00 m NGF recouvert d’une épaisseur moyenne de 60 cm de graves, est tenue par
une bêche aval qui constitue un point dur à la cote 191,00 m NGF. La chute du seuil est de 0,84 cm. L’ouvrage
est globalement stable et ne présente pas de déstabilisation nuisant à son fonctionnement, étant donné que
des travaux de stabilisation ont eu lieu très récemment.
Suite aux travaux de stabilisation du seuil, les berges droite et gauche ont été reprises suite à l’érosion
importante de la rive droite en amont du seuil et au risque de déstabilisation du mur maçonné en rive gauche
pendant les travaux. Ainsi, un mur en enrochements liaisonnés avec drainage a été réalisé sur un linéaire de
13 m en rive gauche (à partir de la vanne murée) et de 33 m en rive droite. La stabilité de la berge droite sur
ce secteur est nécessaire puisqu’elle constitue une digue-route de protection pour les habitations en contre
bas immédiat et que les sollicitations hydrauliques sont régulières étant donné que la période de retour des
débordements de la Morge est ici inférieure à 2 ans.
Concernant les réseaux, aucun ne semble traverser ici le lit mineur, ceci n’étant pas l’usage actuel du seuil.
Aucun réseau n’est d’ailleurs mis en évidence dans le dossier de consultation des entreprises des travaux
précédents de confortement du seuil. Une Visite Technique Approfondie, comportant une reconnaissance
physique des ouvrages à pied sur les deux rives de la Morges, a été réalisée par Egis Eau le 02 Octobre 2014
depuis le pont de la RD12c (en amont de notre zone d’étude) jusqu’à la confluence avec le Pommarin (à
l’aval de notre zone d’étude). Cette reconnaissance portait sur le talus de la digue côté rivière et côté terre
ainsi que sur le chemin de crête. Elle avait pour but de repérer les différents désordres, les anomalies, la
morphologie apparente de l’ouvrage ainsi que les réseaux associés à la digue. Lors de cette visite, aucun
réseau n’a été identifié dans le corps des digues ou sur le chemin de crête (cf. Figure 1 ci-dessous). Le réseau
se situant dans le lit mineur de la Morge le plus proche de notre zone d’étude, se situe à environ 330 m en
aval, au droit du stade. Il s’agit d’un pipeline traversant.
Seules deux autres ouvrages entrent en interactions avec la Morge en amont immédiat du seuil :
Une vanne d’alimentation des maraichers en rive droite en service ;
Une vanne murée en rive gauche.
Notre visite de terrain, pour l’expertise de la franchissabilité de l’ouvrage, nous a également permis de mettre
en évidence la présence d’une ligne téléphonique et électrique aérienne, dont les piliers en béton sont situés
sur la digue en rive droite, entre la Morge et la route. Il conviendra d’être vigilant lors des travaux pour ne pas
dégrader cette liaison.
Enfin, une déclaration d’intention de travaux devra être réalisée au stade Avant-projet (AVP) pour vérifier la
compatibilité du projet avec d’éventuels autres réseaux existants.
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Figure 1 : Plan de situation des ouvrages recenséss sur la Morge à proximité du site d'étude - Source : Egis Eau - 2014
Usages
Le seuil joue un rôle de stabilisation du profil en long de la Morge, afin d’assurer la protection des fondations
de la digue en rive droite. Il permet également de maintenir un niveau d’eau constant pour les prises d’eau
en amont, dont celle en rive droite qui est toujours en service (alimentation d’un maraichage).
Description topographie
Les informations topographiques de la zone d’étude présente dans cette étude de variante proviennent des
relevés topographiques de récolement, réalisés par l’entreprise Carron après les travaux de stabilisation du
seuil, le 17 Décembre 2014. Ils ont été complétés par des relevés relatifs, non géo-référencés sur le secteur
d’étude du 12/10/2015 réalisés par TEREO. Ces derniers relevés ont été référencés à partir des levés
topographiques de CARRON et ont permis de préciser le profil en long.
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Contexte physique et morphologique
La présence du seuil implique la formation d’un remous sédimentaire à l’amont. La pente en amont du seuil
est alors très faible (> 0,1 % contre 0,3 à 0,7 % en aval).
La comparaison des profils en long de la Morge entre 1984 et 1997 (cf. Figure 3) montre une légère tendance
à l’exhaussement du fond moyen, expliquant ces faibles pentes, sauf en aval du seuil où une fosse d’érosion
s’est progressivement formée. L’analyse des profils en long entre 1988 et 200 par Egis Eau confirment la
tendance à l’exhaussement du lit.
Ces profils montrent que le fond du lit de la Morge est « fixé » par une succession de seuil, empêchant toute
évolution significative du profil en long, sauf en cas de dégradation d’un des seuils. La déstabilisation du seuil
en août 2014 a d’ailleurs montré qu’en cas de rupture du seuil, une érosion régressive se formée en amont,
jusqu’à atteindre un point dur ou une pente d’équilibre (cf. Figure 2 ci-dessous). L’érosion régressive de 2014
s’est d’ailleurs prolongée jusqu’au seuil naturel en amont (cote 192,25), déjà mis en évidence dans les profils
en long passé. Les déblais des travaux de décembre 2014 ont été régalés en amont du seuil pour compenser
l’abaissement du fond moyen du lit.
Figure 2 : Analyse locale de l'évolution des fonds de la Morge au niveau du seuil - Profils de 1997 et de 2014 (suite à la déstabilisation du seuil et avant travaux de reprise du seuil). Source : ARTELIA - 2014
Le transport solide a été estimé par la formule de Lefort en 2012, par Hydrétudes d’en le cadre de la rédaction
de « Dossier de gestion, d’entretien et de suivi de la plage ».