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Collectif de Défense des Terres Fertiles La Maison du Paysan ZAC de la Gueiranne 83340 LE CANNET-DES-MAURES Tel : 06 95 46 21 69 Courriel : [email protected] Site internet : http://collectif-terres-fertiles.org Facebook : https://www.facebook.com/CollectifTerresFertiles/ Newsletter n°3 du Collectif de défense des Terres Fertiles (août 2018) : Bonjour à toutes et à tous ! Les trépidations de la vie moderne qui semble confondre agitation avec action, montrent dans sa consommation boulimique d'espaces agricoles qu'elle a perdu le sens des valeurs primordiales. Au point que la sauvegarde, voire la sanctuarisation des terres agricoles est devenue essentielle : c'est ce qui mobilise de plus en plus intensément notre Collectif comme vous le fait découvrir cette nouvelle lettre-info. Créé il y a déjà une douzaine d'années et rassemblant citoyens comme associations et organisations agricoles et environnementales, le Collectif de Défense des Terres Fertiles est engagé sur 3 axes principaux : ► information et sensibilisation des citoyens et élus pour favoriser la prise en compte de l'importance des terres fertiles et de l'agriculture paysanne et locale comme vecteurs de développement économique et social durable de notre territoire régional ► veille foncière des documents d'urbanisme (depuis 2014) à travers l'animation et la structuration d'un réseau de « veilleurs », véritables lanceurs d'alerte qui sollicitent le Collectif quand une terre agricole est menacée ► mobilisation collective et actions juridiques : recours au tribunal administratif, lettres aux préfets, aux commissaires enquêteurs, manifestations sur le terrain, ... Nous espérons que la lecture de cette lettre-info vous incitera à renforcer notre équipe, soit en devenant « veilleur local » dans votre secteur, soit en devenant « membre actif » par votre adhésion, soit plus ponctuellement par votre présence lors des actions de terrain. Ceci est d'autant plus important que depuis un an nous ne recevons plus la subvention régionale qui nous permettait de bénéficier d'un animateur salarié. Votre solidarité et votre suivi sur notre site (et sur notre page facebook) sont d'une grande importance car ils donneront force et visibilité à nos actions d'utilité publique. Corinne Doublat, co-présidente du Collectif de Défense des Terres Fertiles
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Newsletter n°3 du Collectif de défense des Terres Fertiles ...collectif-terres-fertiles.org/wa_files/NL_20CDTF_20aout...en priorité sur le dossier contre la réouverture de la décharge,

Oct 12, 2020

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Collectif de Défense des Terres Fertiles La Maison du Paysan ZAC de la Gueiranne 83340 LE CANNET-DES-MAURESTel : 06 95 46 21 69Courriel : [email protected] internet : http://collectif-terres-fertiles.orgFacebook : https://www.facebook.com/CollectifTerresFertiles/

Newsletter n°3 du Collectif de défense des TerresFertiles (août 2018) :

Bonjour à toutes et à tous !

Les trépidations de la vie moderne qui semble confondre agitation avec action, montrent dans sa consommation boulimique d'espaces agricoles qu'elle a perdu le sens des valeurs primordiales.

Au point que la sauvegarde, voire la sanctuarisation des terres agricoles est devenue essentielle : c'est ce qui mobilise de plus en plus intensément notre Collectif comme vous le fait découvrir cette nouvelle lettre-info.

Créé il y a déjà une douzaine d'années et rassemblant citoyens comme associations et organisations agricoles et environnementales, le Collectif de Défense des Terres Fertiles est engagé sur 3 axes principaux :

► information et sensibilisation des citoyens et élus pour favoriser la prise en compte de l'importance des terres fertiles et de l'agriculture paysanne et locale comme vecteurs de développement économique et social durable de notre territoire régional ► veille foncière des documents d'urbanisme (depuis 2014) à travers l'animation et la structuration d'un réseau de « veilleurs », véritables lanceurs d'alerte qui sollicitent le Collectif quand une terre agricole est menacée ► mobilisation collective et actions juridiques : recours au tribunal administratif, lettres aux préfets, aux commissaires enquêteurs, manifestations sur le terrain, ...

Nous espérons que la lecture de cette lettre-info vous incitera à renforcer notre équipe, soit en devenant « veilleur local » dans votre secteur, soit en devenant « membre actif » par votre adhésion,soit plus ponctuellement par votre présence lors des actions de terrain. Ceci est d'autant plus important que depuis un an nous ne recevons plus la subvention régionale qui nous permettait de bénéficier d'un animateur salarié.

Votre solidarité et votre suivi sur notre site (et sur notre page facebook) sont d'une grande importance car ils donneront force et visibilité à nos actions d'utilité publique.

Corinne Doublat, co-présidente du Collectif de Défense des Terres Fertiles

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mai 2017 :l'affaire du "Terrain Castelli" à Fréjus, où ledéplacement des ateliers municipaux étaitenvisagé sur un terrain agricole. Un petitcollectif local s'était créé avec desassociations (dont le CDTF) et desindividuels.La municipalité a fait marche arrière suite àune réunion sur le terrain (photo) avec uneforte mobilisation des lotissements riverains.Le terrain est en cours d'acquisition parl'ADAPEI pour une destination pépinière etpoint de vente.

septembre 2017 : participation au colloque de l'Agriculture Paysanne à Seillons Source d'Argens. Beaucoup de contacts ontété pris, entre autres avec le proviseur du lycée agricole de St Maximin. Présence de maires dont celui deCorrens.

décembre 2017 :participation au stage régional FNE-PACA. formation de deux jours sur les divers documents d'urbanisme(PLU, SCOT, etc...) et la façon de les utiliser. La hiérarchie des textes.

février 2018 : action sur Peynier (13) pour soutenir ActionsTerres Citoyennes présidée par MaxPennachiotti contre un projet du maire (zoned'activités sur terres agricoles).

Le Collectif de Défense des Terres Fertiles duVar a été appelé pour soutenir l'AssociationActions Terres Citoyennes (ATC, présidée parMax Pennacchiotti) qui lutte contre un projetdestructeur de 15 hectares de terres agricoles,sur la commune de Peynier dans les Bouchesdu Rhône.

L'association a lancé une pétition, que nous avons relayée et qui est aujourd'hui signée par près de 10 000personnes. Le samedi 17 Mars, l’association organisait un rassemblement de protestation contre ce projet,auquel une délégation du CDTF a participé.

Une centaine de personnes ont participé à ce rassemblement autour du collectif de Peynier. Aujourd'huil'action se poursuit sur le plan juridique mais la mobilisation citoyenne est plus que jamais nécessaire. Vouspouvez continuer à signer la pétition, ainsi que celle d'Auriol.

Notre CDTF n'a pas, toutefois, la capacité d'exercer une veille citoyenne régulière au delà du Var. Aussi, àpartir de cette action, et des autres luttes en cours dans le 13 (Auriol, Allauch) nous appuyons la créationd’un collectif du même type sur les Bouches du Rhône et une première réunion s’est tenue en mai pour leconstituer.

Une pétition est en cours : https://www.change.org/p/actions-terres-citoyennes-peynier-13-des-terres-agricoles-à-sauver-du-béton

Jean Claude Albérigo, trésorier du Collectif de Défense des Terres Fertiles

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mars 2018 : réunion d'Agribiovar à la Maison du Paysan auCannet des Maures

septembre 2017 : participation aux Etats Généraux del'Alimentation (avec Bioconsomm'acteurs)

avril 2018 : projet municipal de Rocbaron consistant à réaliser unezone commerciale de 15 hectares, dont la moitié située en zoneagricole (vignes AOP).

« CREATION D'UN EQUIPEMENT PUBLIC MULTIMODAL D'INTERET GENERAL »Tel est le titre du projet d'agrandissement de la zone commerciale de Rocbaron. Le projet est prévu sur plusde 15 hectares en zone A du PLU dont une partie classée en AOC. L'ensemble de ces terrains présententune bonne qualité agronomique

Ces terrains sont une zone d'épandage des crues du ruisseau de la Pességuière et, plus largement, deseaux de ruissellement collinaires de Rocbaron, qui rejoignent la rivière Issole située à l'ouest.

La nappe phréatique se trouve entre 0,80 et 2m de profondeur. Elle est donc susceptible d'être polluée trèsfacilement malgré le 60 000 m3 de remblais prévus pour aplanir le site. Les deux forages qui alimentent lacommune en eau potable se trouvent à quelques centaines de mètres en aval et pourrait être touchés par lapollution des 1.500 places de parking prévues

L'actuelle zone commerciale est suffisante pour une commune de 5000 habitants et, dans le dossier, aucuneétude ne vient étayer le besoin d'un agrandissement. L' Intérêt Général n'existe pas et le l'« équipementmultimodal » non plus. Tout cela est le fruit de la frénésie urbanistique...

mai 2018 : intervention sur TV Azur de MichelApostolo (Confédération ¨Paysanne) co président duCDTF, sur le problème de Peynier (13)

mai 2018 : participation à une réunion (à Auriol, 13)concernant la création d'un futur CDTF dans lesBouches-du-Rhône

juin 2018 : participation à la journée "La Bio estdans le pré" organisée par BioConsomActeurs avec laparticipation de Michèle Rivasi (Saint Antonin, 83)

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juin 2018 : occupation des vignes deBolloré (société Socfin) au domaine de LaCroix, à La Croix-Valmer (180 hectares, dont100 de vignes), pour dénoncerl'accaparement des terres ici et ailleurs,ainsi que l'inflation du prix des terresviticoles.

Et, tout au long de l'année :

– Suivi des enquêtes publiques concernant les PLU (ou POS) des communes du Var

– Participation à des réunions diverses de présentation (agriculture dans les SCOT par exemple)

– Surveillance des remblais sauvages des déchets du BTP

Pour nous soutenir dans nos action, vous trouverez en pièce-jointe unbulletin d'adhésion (ou de ré-adhésion) 2018.

Diverses contributions de membres du Bureau du CDTF

Yvanna Cravéro, de Bagnols, administratrice du CDTF, nous parle del'ABI (Association Bagnolaise d'Information) :

L'ABI (Association Bagnolaise d’information) qui a son siège social à Bagnols-en-Forêt mais qui rayonne au-delà de ses frontières.

Agréée protection de l’environnement pour le Var, et membre de UDVN83 (Union Départemental pour laSauvegarde Vie, Nature, Environnement. Et affilié FNE (France Nature Environnement.Forte de plus de 400 membres, répartis entre des particuliers et des associations, elle œuvre actuellementen priorité sur le dossier contre la réouverture de la décharge, la rehausse du site 3 sur le lieu dit desLauriers qui était fermé depuis 2011.

Elle a pris position ou s’est impliquée sur de nombreux dossiers : LGV, Gaz de schiste, Ecopole Usined’enrobé, béton, concassage et bien d’autres.

Toutes les informations sont disponibles sur son site internet : http://abi-bagnolsenforet.fr/

Odile Jacquemin (Hyères, association MALTAE), administratrice duCDTF : "Habiter, c'est aussi se nourrir" :

« Habiter, c’est aussi se nourrir, Aménager les territoires, c'est aussi nourrir" : Entre 2015 et 2017, unséminaire régional a rassemblé sur ce thème plus de 200 participants, tous acteurs de leur territoire,concernés et motivés par les questions de préservation de l’agriculture et de sécurité alimentaire, lors de 4sessions d’ateliers qui ont itinéré de Marseille, à Hyères, à Grasse pour se conclure à nouveau à Marseille.

L’axe de réflexion était un volontaire décentrement du point de vue habituel montrant le foncier enconcurrence entre maintien de l’agriculture et construction de logements. Dessiner la vision d’une ville

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grignotant inexorablement les terres fertiles alentours est un schéma certes réel mais simpliste, qui ne peutconduire qu’à une impasse. L’espace urbain continue de fait à grandir, surtout dans nos régions littorales, enafflux permanent de nouvelles populations. Pendant deux ans, nous avons voulu poser collectivement leproblème autrement : Et si on inversait le regard ? et si retourner des contraintes en opportunités ne devaitpas justement chercher du côté des nouvelles alliances à construire entre ville et campagne ? Et si lesacteurs de l’habitat et du logement ne devaient pas être les premiers interpellés comme co responsables dela reconquête du potentiel agricole nécessaire à nourrir les zones urbaines, pour la fabrique d’une villenourricière ?Agriculture urbaine, nouvelles techniques agricoles, telles la permaculture, peu consommatrices de foncier,reconquête M2 par M2 de terres cultivables au sein des territoires des agglomérations et des métropoleslittorales ( 1000 hectares pour la seule métropole de Marseille) , notamment des zones destinées à devenirdes zones commerciales (à considérer dès l'amont comme potentiellement de futures friches , car soumisesà l'évolution des besoins sociétaux et au changement climatique), et reprises en zones agricoles au moyend'une gestion environnementale bio-inspirée, accord avec les bailleurs sociaux pour transformer lespelouses aux pieds des immeubles en jardins partagés, vergers urbains, nouveaux opérateurs de la sociétécivile comme Terre de Liens ou les « incroyables comestibles »… Le constat a montré une transition déjàbien engagée, autant du côté des villes que des citoyens aux initiatives innombrables ! Créer unconservatoire des terres fertiles ; la « Cerise sur le Vélo », le « tram train « Court circuit » pour amener aucœur de Marseille les produits pro et locaux, … pour n’en citer que deux ; la question est certes foncière,mais pas que : manger moins et mieux est une petite révolution culturelle et sociétale à engager,s’approvisionner hors des circuits de l’alimentation industrielle est un comportement éthique qui implique unchangement de comportements !Agriculture urbaine, nouvelles techniques agricoles, telles la permaculture,peu consommatrices de foncier, reconquête M2 par M2 de terres cultivables au sein des territoires desagglomérations et des métropoles littorales ( 1000 hectares pour la seule métropole de Marseille) ,réversibilité assuréeLes actes de ce séminaire sont pour le détail disponibles sur le site de MALTAE.OrgLes résultats de ce séminaire sont diffusés lors des tables rondes, congrès, rencontres ou conférences,permettant aussi souvent que possible de porter au débat public au moins ces deux messages simples :

• La conscience que si l’habitat du XIXe siècle avait les toilettes au fond de la cour, l’habitat du XXIesiècle ne se concevra pas sans son extension de jardin nourricier….« se nourrir » dans l’usaged’habiter ne se limite pas aux m 2 d’une cuisine

• La conscience que chaque accueil d’habitants et de touristes supplémentaires logés dans unterritoire doit impérativement appeler dans les politiques publiques et privées d’aménagement àredonner à l’agriculture et aux agriculteurs la surface nécessaire à le nourrir. Cette interdépendance,en proportionnalité, entre développement de logements et leurs équipements et développement del’agriculture, est un chantier législatif urgent sur lequel il convient de mobiliser nos parlementaires.

Attention, il ne s’agit ni de cautionner l’étalement urbain continu depuis 1971 et les politiques de maisonsindividuelles introduites par Chalandon, ni de cautionner les marchés de dupe des compensations quibâtissent les terres aux meilleures valeurs agronomiques et leur substituent des garrigues. Ne noustrompons pas de combat : Si une métropole prévoit d’accueillir 100 000 personnes dans les 20 prochainesannées, il lui faut réinstaller 200 agriculteurs sur des terres à remettre en culture. Peu importe le chiffre, quipeut être affiné. L’enjeu est d’inverser et de faire que chaque logement construit génère des ares à remettreen culture. Cette réversibilité, déjà en route sur certains territoires, permettra alors de reconquérir descentaines de milliers d’emplois dans l’agriculture.

de Jean-Louis Paccito (Hyères aussi), architecte urbaniste : Friches commerciales : la bulle est dans le pré ?

Selon de récentes estimations scientifiques, en France métropolitaine, le taux moyen de « vacancecommerciale » en centre-ville, en pourcentage, est passé de 7,2 % en 2012 à 11,7 % en 2017.

Et en centre-ville, toutes les tailles de communes sont touchées, des grandes agglomérations (+6%) auxvilles moyennes, grandes et petites (+10%), pour les villes touristiques (6%).

Que se passe-t-il donc ?

Au-delà des idées reçues de la concurrence que se livreraient les commerces de centres-villes et les centrescommerciaux périphériques, il apparait que ces derniers ne sont pas épargnés par cette tendance à lavacance dans les sites investis et à la croissance accélérée de ces nouvelles friches commerciales en leursein. Ainsi le taux moyen de vacance dans ces centres commerciaux péri-urbains a évolué de 3,8% en2012 à …12% en 2016.

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17 millions de m2 ! C’est la surface totale d’emprise foncière occupée par ces 807 centres commerciauxpériphériques en France métropolitaine et comptabilisée en 2017, contre 14,7 millions de m2 en 2007, dixans plus tôt!

17 millions de m2 d'emprise commerciale, c’est 3 fois la taille du département du Var !

Echelle à laquelle ce phénomène grandissant de « friche commerciale » se produit.

A ce rythme, on peut en déduire l’hypothèse que durant l’année 2017, près de 2 millions de m2 d’emprisefoncière commerciale auront été de nouveau programmés en péri-urbain, et que 276.000 m2 de sitescommerciaux auront été gelés et déclarés en friches, souvent en mode spéculatif et donc pendant untemps indéterminé avant requalification.

Nota : Ces zones commerciales sont très souvent aménagées et construites de façon quasi irréversiblespour une réutilisation agricole (imperméabilisation du bâti et des parkings, pollutions diverses, ..)

« La bulle (immobilière) est dans le pré »

Nous avons donc en France un « héritage foncier commercial en friches » de près

de 2 millions de m2 , qui sont des espaces aménagés, en mal de réutilisation ou de reconversion ;ils le sont quelquefois faute de vision prospective des décideurs, le plus souvent faute de bonnes pratiqueset de créativité des aménageurs. Pourtant un développement innovant et durable permettraient d’enimaginer et assurer préventivement la réhabilitation ou la reconversion, ou d’en envisager la reconquêted’une fertilité et d’une production nourricière en circuit court, ..voire d’un retour à la nature.( zoneshumides,..).

Nota : Ce chiffre foncier de 11,7 % d’ « emprises commerciales en friches » est à mettre en parallèle avecles 8,3 % du nombre de « logements vacants » dans nos villes. Ce dernier chiffre est en constanteaugmentation, de près de 1,4 % l’an. Ces îlots urbains sont inutilisés bien qu’ils bénéficient de tous lesbranchements aux VRD de la ville. Dans le même temps des opérations de lotissements en nécessitent denouveaux et accentuent l’étalement urbain au détriment d’espaces ouverts, quelquefois d’anciennes zonesagricoles déclassées !

Comment prendre en compte ce phénomène ?

Il semble qu’il y ait vraiment beaucoup de bons « grains à moudre » pour les aménageurs dans ce secteurdes « friches urbaines (les logements vacants) et péri-urbaines (les centres commerciaux)». Il conviendraitd’y expérimenter de nouvelles pratiques.

On comprend mal la non prise en compte de ce « potentiel foncier existant » dans nos villes et « hors noscampagnes fertiles». Envisager de nouveaux « grignotages » des espaces ouverts pour « projeter » etcontinuer d’accentuer un étalement urbain n’est ni dans l’esprit ni dans la lettre des textes de Loi en vigueuraujourd’hui. Dans cette évolution sociétale devenue incontournable pour tous les acteurs responsables quereprésente la prise en compte du changement climatique, tous les projets importants doivent répondre demanière participative et citoyenne aux enjeux d’adaptation des territoires au changement climatique, parl’innovation durable, par l’expérimentation de nouvelles méthodes de programmation et d’aménagement :mieux faire, quitte à créer et faire autrement.

Comment ?

Deux suggestions à partir d’un cas concret et d’actualité dans le Var: L’exemple du projetmultimodal et commercial de Rocbaron soumis récemment à enquête publique.

Ce projet se heurte à de réelles contraintes règlementaires et environnementales ( inondabilité, capacitédes systèmes d’assainissement et de gestion des eaux usées et pluviales, préservation de la biodiversité,pollutions lumineuses et phoniques, ..).

Et surtout, en raisonnant seulement en termes compensatoires, les initiateurs du projet présenté nesemblent pas s’être soucié de l’aléa et de la problématique de l’adaptation au changement climatique et dela résilience du territoire. Sans doute le SCOT en révision sera-t-il plus contraignant sur ce sujet majeur et lasociété civile, de son côté, devra s’en soucier davantage.

1 Pour l’innovation durable, libérer la créativité des équipes, permettre l’expérimentation

La collectivité d’accueil affirme que ce projet appelle à la recherche d’un nouveau « modèle rurbain » qui sevoudrait « pionnier ». Pourquoi ne pas profiter de l’opportunité de sa programmation pour lancer un grandconcours d’innovation durable à tous les niveaux, intégrant dans une vision socio-écosystémique agro-urbaine de son concept, la problématique climatique ? Ainsi, dans un esprit d’innovation libérant la

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créativité : programmation et gouvernance participatives, éco-stratégies, architectures bio-inspirées,urbanisme et paysage, génie environnemental, économie circulaire,.. ), cela permettrait d’enrichir la réflexioninitiale et de prôner l’aspect novateur de ces démarches agro-urbaines, autant en Provence Verte que dansle département et la Région.

2 Transparence et partage, donner de la lisibilité au projet, ouvrir aux jeunes générations

Pour se faire, le lancement d’un projet européen Leader Et/ou Erasmus + sur ce thème permettrait d’établirun partenariat privilégié entre les communes concernées à divers titres, au moyen par exemple de laparticipation active des collèges (Rocbaron, Garéoult,..jusqu’au lycée privé de la Provence Verte, …). Untel partenariat jetterait les bases d’une plateforme participative locale pouvant agir à différentes échelles duprojet, locale, départementale, régionale et européenne, à travers la mise en valeur et la reconnaissance desa fonction centrale de pédagogie et d’éducation en tant que levier d’un système de communication etd’information favorisant l’appropriation collective.

Chiche !

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de Michel Ruby (Fréjus), secrétaire du CDTF, sur les remblais sauvagesdu BTP :

Bonjour !

Le problème, ici, dans le Sud-Est du Var, réside surtout dans l’absence de transmission des terres. Les anciens agriculteurs arrêtent pour une retraite bien méritée, mais ils ne transmettent pas la terre à des jeunes à un prix « raisonnable », et leur descendance n’est pas intéressée. Ils attendent qu’elle devienne constructible, vont essayer de l’utiliser à des fins diverses (parkings à bateaux ou caravanes, clubs canins, port fluvial, circuit de motocross, et j’en passe). Si certaines de ces utilisations n’impactent pas une future remise en culture, la plupart sont dangereuses. Nous aurons besoin de ces terres sous peu… Notre autonomie alimentaire est très limitée et continue à se réduire dangereusement.

Pour ne citer qu’un seul exemple, une activité « porteuse » aujourd’hui est la vente de sa terre « végétale », jusqu’à deux mètres de profondeur (c’est « légal »), pour la remplacer par des déchets du BTP (souvent importés des Alpes-Maritimes). L’ancien agriculteur touche de l’argent deux fois pour la même surface, et la terre n’est plus cultivable en l’état.

Il existe aussi l’exemple des déblais du tunnel de Toulon qui ont fini dans un vallon. La technique est de répandre ensuite sur les déblais une fine couche de terre végétale pour y planter des oliviers ou de la vigne.

Un extrait du Plan Biodiversité (source : Ministère de la transition écologique et solidaire) version intégrale sur https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/sites/default/files/2018.07.04_PlanBiodiversite.pdf

En conclusion :Pensez à réserver la date du samedi 13 octobre pour la Fête de l'Agriculture Paysanne à Hyères, où sera présent le Collectif de Défense des Terres Fertiles - plus d'infos prochainement sur : https://www.facebook.com/CollectifTerresFertiles

© La lettre-info N°3 du Collectif de Défense des Terres Fertiles (août 2018) réalisation : Michel Ruby secrétaire du CDTF