8/13/2019 Neuf Upanishads
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Neuf Upanishads : lathosophie des Vdas /
traduites en anglais...par G. R. S. Mead,... etJagadisha Chandra [...]
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Neuf Upanishads : la thosophie des Vdas / traduites en anglais... par G. R. S. Mead,... et Jagadisha Chandra Chattopadhyaya... ; traduction franaise de E. Marcault. 1905.
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TOURS, IMPRIMERIE F. ARRAULT ET Cu
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Uttishthata jgrata prpya varan nibodhala
Lve-toi! veille-toi!
Cherche les Grands tres etcomprends!
(Kathopamshad, m, 14.}
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A ceux qui aiment le Vrai.
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PREFACE DU TRADUCTEUR
Le prsent volume constitue lepremierrecueil d'Upanishads (i) paraissant enlangue franaise. M. F. Herold a publi
en une plaquette la Brihadaranyakopa-nishad{2)\ M. Regnaud,danssesprcieuxMatriaux pour servir l'histoire de laphilosophie de l'Inde (3), a donn letexte et sa traduction de nombreux frag-ments des principales Upanishads; d'au-tres passagessont dissmins dans quel-
ques travaux spciaux; mais il n'existaitpas d'ouvrage groupant ensemble plu-sieurs des plus importantes Upanishadstraduites en franais. Cette lacunes'explique aisment : 11n'est pasun seuldes rudits ou des savants franais s'adon-nant l'tude de l'Inde antique, quine soient accessibles les belles traductionslatines, allemandes ou anglaises qu'ontdonnes desUpanishads lesplusminents
(i) Upanishad se prononce Oupanichadc ; aureste, tous les u desmots sanscrits ou palis seprononcent ou.
(2) L'Upanishad du Grand Aranyaka, parA.
F. Hrold, Pans
1894.(3) Bibliothque de l'Kcoledcs Hautes tudes,28* e; ?4* fascicules, 1876.
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H PHEFACE
sanscritistes europens. D'autre part, lesdifficults et les lenteurs de cette tudel'ont maintenue longtemps dans l'incerti-
tude de la recherche, et 1absence de con-clusions gnrales positives lui interdisaittout essai devulgarisation.
Cette priode d'isolement parat tou-cher sa fin. Non que les rsultats de lucritiqueausujetdesphilosophies de l'Indesoient unanimes etdfinitifs. Mais lepu-
blic intellectuel semontre plus avided'ap-prendre queles savantsd'enseigner.Solli-cit par les plus aviss de ses guidesfavoris, l'intellectualisme contemporain asenti frmir au fond de son tre le vieuxmysticisme, latent sous les ngationsmmesdcscolesmodernes.Schopenhauer
n'a-t-il pasdit : Il n'est au monde au-cune tude... aussi bienfaisante et lva-tricc quecelle desUpanishads. Elle atle rconfort dema vie;elle sera laconso-lation de ma mort (i). Rconfort,con-solation, mots inattendus surleslvresdu grand pessimiste, et dont la secrte
esprance atourn vers l'Orient bien desregards anxieux d'une nouvelle aurore.Et tandis que les savants discutent philo-logie, chronologie, analogies, dissquent
(i) Cit par Max Muller dans : The Six Sys-tems 0/ Iltndu Phitosophy,p. 253. Voir aussile dbut du grand ouvrage de Schopenhauer :
Le Monde comme Reprsentation et commeVolont.
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PRFACE lll
l'anatomie des systmes, l'me contem-
poraine aspire consulter l'me antique;il lui faut la vie du corps livr aux scal-
pels des anatomistes.
Il semble qu'il est temps de faire droit sarequte et deprsenter au public delangue franaise, telle qu'elle s'exprima
jadis dans la terre aryenne, la pensemme des vieux sagesde l'Inde.
La traduction de MM. Mead etChatto-pdhyya est strictement littrale. Elle
offre, avec les traductions existantesquelques divergences de dtails, mais la
comparaison montre qu'elle suit le textedeplus prs. Aussi bien la collaborationdesauteurs taitde nature nousrassurersur la fidlit de leur version. Et dans leconflit qui rgne encore parmi lessanscri-
tistes au sujet du sens de certains termestechniques (i) la prsente traduction, ap-prouve par d'minents savants hindous,se recommande par une comprhensionapprofondie du mysticisme philosophi-quedesUpanishads.
Comme les auteurs eux-mmes, nous
laissons aux Upanishadsle soin deplaiderelles-mmes leur cause, etnous osons es-
(i) Max Muller, dans The Six Systems oj In-dian philosophy, crit ce qui suit : Je ne veuxpasdonner penser que je considre ma tra-duction actuelle comme entirement dnued'incertitude. Nos meilleurs critiques saventcombien nous sommes encore loin d'une corn*
prhension parfaite des Upanishads.
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IV NOttCt
prer que ce recueil recevra du public
intellectuel et mystique deFrance lebien-veillant accueil que nous lui croyonsdestin. E. MARCAULT.
NOTICE
Il nous parat ncessaire d'appelerl'attention sur les mots Soi et Hommecrits avec une majuscule dans lecoursde cettetraduction,et dont le sens abesoin
d'tre nettement dtermin. '
La traduction anglaise de MM. Mead etChattopdhyya fait une distinction entreself et Self, et entre man et Man. Nousavons rendus self par moi et Self parSoi,nous rservant d'expliquer cette traduc-tion. Ces deux mots correspondent
deux notions psychologiques diffrentes,et des mots distincts dans le texte sans-crit. Self, avecmajuscule, est la traductiondu terme Atman et self avec minusculeestemploy pour rendre desexpressionssanscrites o.le mot Atman est modifipar un correctif qui lui donne un tout
autre sensque le sens technique du motisol. On en trouve un exemple de lPrashnop, IV, II, o :vijnntm est tra-duit par : lemoi connaissant.
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NOTICE V
Atman. est le principe suprieur deTomme, ce centre suprme et divin qui,
encapsul dans descorps matriels, leurdonne laconscience et lepouvoir volutif.Les Upanishads s'efforcent de montrer
que l'activit, les facults, les tals deconscience corporels ne sont que des
aspects, des apparences de ce centre deconscience unique, tm. C'est lui qui
voit, touche, entend,
sent, gote, etc..
[Prashnop, IV, 9). C'est cet Atman quirsout l'antinomie du sujet et de l'objet,car, tant lidescorps, il peroit pareuxdesobjets, mais, enfermant un fragmentdela divinit, il en possde en propre laconscience universelle. L'volution a pourbut de faire graduellement passer celte
conscience divine dans les centres indi-viduels. Dieu se multiplie ainsi en unnombre infini deDieux.
La conscience d'Atman est donc uneconscience proprement impersonnelle.Elle ne devient personnelle que lors-qu'elle se revt d'un voile, d'un masque
(persona) matriel. C'est pourquoi nousavons cru devoir dsigner Atman par lepronom Soi, plus impersonnel notresens que lepronom moi .Qu'on veuillebien nous pardonner cette innovation.Nous avons rserv le mot moi pour lesaspects personnels et infrieurs d'Atman.
Quant aumotHomme.iltraduitletermesanscrit Purusha . Etymologique-
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VI NOTICE
ment, Purusha vient de :Pura, ville, et
usfia, driv du verbe vas, demeurer. Il
signifie donc :celui qui demeure dans laville. La ville dont il est question estl'homme avec saconstitution si complexe,allant du corps physique, son principeinfrieur, Atma, son principe suprieuret spirituel. Ceux qui regardent l'hommedel'extrieur ne voient
que l'apparence
matrielle et trompeuse mais celui quicherche au-dedans d'Atma ydcouvre ladivinit cache oui donne sa vie Atmalui-mme; c'est la l'homme vritable, nonl'homme illusoire ; l'homme transcen-dental et non l'homme matriel. C'est lui
que nous dsignons par l'Homme avec
une majuscule, rservant l'apparencehumaine, au moi ordinaire, l'orthographecommune de ce mot. Chacun de sestermes, Atman et Purusha, exigerait unvolume d'explications, car ilssont le pointculminant de toute la psychologie, detoute la science de l'Inde. Nous pouvonsgrossirement les caractriser ainsi : At-man est l'me spirituelle suprme, et Pu-rusha est l'Esprit, considr comme dis-tinct descentres matriels.
E. M.
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AVANT-PROPOS
Les Upanishads sont d'antiques traits,crits ensanscrit, etcontenant la Tho-
sophie des Vdas. On leur donne souvent
le nom de rahasya , mystre , ou
secret , parcequ'elles ne furent ensei-
gnes, l'origine, qu' ceux qui avaient
suivi un entranement prliminaire sp-cial, et fourni la preuve de leur mrite;on lesappelle encore shruti-shirah., ou la
tte de la rvlation , parce qu'ellesconstituaient la plus prcieuse desrvla-
tions transmises aux Aryens de l'Inde.
Les Vdas, dans leur constitution
actuelle, sont forms de quatre grandescollections : leRig-Veda, le Yajur- Veda.
le Sdma- Veda, etYAtharva- Veda;lemol
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VIII AYANT-POOPOS
ye
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AVANT-PROPOS |x
que leur principale efficacit nerside pasdans leur signification apparente, mais
dans leur modulation correcte.Les quatre collections du Vda furent
constitues dans le but de faciliter leurs
devoirs, dans les crmonies sacrificielles,aux trois classes de prtres, et celui qui
prsidait la crmonie. Ces
prtres taientappels Jiolri, adhvaryu, et udglri. Les
premiers se servaient des mantras versifis
du Rig-Vcda; les seconds des mantras en
prose du Yajur-Vcda; et les derniers du
Sma-Veda, compos de mantras chants
sur un mode spcial, diffrent du chantordinaire employ pour la rcitation des
mantras du Rig et duYajur. LeBrahmane
qui prsidait le sacrifice se servait de
l'Atharva-Veda, form de certaines por-
tions des trois premiers Vedas, et aussid'autres mantras.
Nous avons entrepris cette traduction
pour mettre les sublimes enseignement'des Upanishads la porte detous ceux
qui peuvent lire l'anglais.Son prix estpurement nominal. Nous
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X AVANT-PROPOS
avons deplus mis tous nosefforts, non
seulement produire une version fidleet idiomatique, mais aussi conserver,autant qu'il tait possible, l'esprit et lemouvement de l'original. Nouspouvonsdonc esprer qu'elle saura plaire aux
mystiques et aux mes religieuses, sansrebuter l'rudit ni l'tudiant.Dans quelques rares passages, nous
avons rendu un passif par un actif, ouun pluriel parunsingulier, ouvice-versa,mais toutes les autres licences sont fid-
lement indiques dans les notes; danstrois endroits, les noms propres ont tcourts par euphonie. Enfin, dans la
Mndkyopanishad, des jeux de mots,
dj fortement tranges dans l'original,
ont djoutousles efforts destraducteurs.Il nous semblequ'on doive laisseraux
Upanishads le soin deplaiderelles-mmesleur cause,sans les livrer la merci decommentaires artificiels. Elles sont devastes
panchementsd'enthousiasme reli-
gieux; elles lvent l'intelligence au-des-susdu chaos descrmonies, au-dessus
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AVANT-PROPOS XI
des jongleries de mots familires la
mtaphysique et laphilologie des coles.Danslespassageso il est fait allusionau dtail des crmonies, nous noussommes tenusl'esprit desUpanishads,et avons passoutre sans autre com-
mentaire, les considrant comme depeu
d'intrt. A notre poque,en dehors desmembres d'une seulecaste et d'une seule
nation, ces dtails n'ont d'importanceque pour quelques tudiants verss dans
l'archologie du crmonial. Ils ne font
pas partie des
Upanishads considres
comme l'une des critures duMonde,c'est--dire comme un des crits adresss tous ceux, sansdistinction, qui aimentla religion et la vrit, dans toutes lesraces et dans tous lestemps.
D'autre part, nous ne nous sommespas crus lis par les opinions d'aucun
commentateur, pourl'interprtation mys-tique ou mtaphysique du texte; tantd'avis qu'en gnral, plus le commen-taire est
recherch,plus il s'cartedel'es-
prit des Upanishads, qui est,par-dessus
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XII AVANT-PROPOS
toute chose, simplicit de parole et de
pense.Pour l'exactitude du texte, nous nous
sommes reports aux ditions suivantes :
Venkateshvara Press (Bombay, i8u
Shak.); Ni. layasgara Press (Bombay,1815 Shak.); Anandshrama Sanskrit
Sries (Poona, 1888-1890); BibliothecaIndica Sries (Calcutta, i85o); Edition
de Sitntha Dalla (Calcutta. 1893-1895).Nous avons galement consult les com-
mentaires de Shankarchrya, Atianda-
giri, Shankarnanda, Nryana, ainsi queles autres Bhshyas et Dpiks contenus
dans les Anandshrama Sries. Nous
avons fait usage aussi des notes occasion-
nelles d'Achrya Satyavrala Smashramin
dans l'dition Datta, et des explications
crites du vnrable Maharshi DevendraNtha Thkura.
Nous ajoutons ci-aprs le tableau sui-
vant des divers tats et pouvoirs corres-
pondants dans l'univers etdans l'homme
(srishtikrama).Il est videmment impossible decorn.-
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AV.xNT-PROPOS XIII
biner un tableau rpondant tous les
besoins, celui-ci n'est que pour aider la
mmoire dans lesgrandes lignes.La colonne de gauche reprsente le
ct subjectif cl la colonne de droite leCt objectif de l'univers, les aspects vi-
gnna et kriyshakti d'Ishvara, ou de
Brahrnan considr comme Logos.
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XIV AVANT-PROPOS
Chit, la conscience pure, dans son pre-mier tat d'existence, esten contact avec
Prakriti, la racine del'objectivit (l'nergie cratrice primordiale, aussi appele
Mdy, ou encore Avidy, Ignorance), et
porte le nom d'Ishvara, le Seigneur, ou
Etre Puissant; Chit reoit encore le nom
de Prgna (conscience ensoi) lorsqu'onle considre au point de vue individuel;il est dit cependant qu'il n'est point de
distinction entre la conscience cosmique
(C) et la conscience individuelle (I) dans
cet tat.
Lescinq Tanmtrdh, lments primor-diaux ou grands tres (Mahbhtni),sont les prototypes de l'Ether, du Feu, de
l'Air, de l'Eau et de la Terre. Ilssecombi-
nent pour former le corps subtil, et ces
combinaisons, de nouveau
combinesentre elles, servent constituer le corps
grossier.Chit, dans son second tat, en contact
avec le Skshmadeha, est appele Hi-
ranyagarbha, le germe radieux , ou
Su ira (man, l'me-fil au point de vue
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AVANT-PROPOS XV
cosmique, et Taijasa, le brillant , au
point de vue individuel.
WAntah-Karana, ou organe int-rieur , appel aussi Antar-indriynt, oulesforces intrieures ,comprend quatrefacults : Bttddhi, la raison ou intelligence, l'nergie de la dcision;Manas, le mental
impulsif, l'lment du
doute etde l'hsitation; Chitta, la facult
desaisir lesperceptions et les ides, four-
nissant ainsi la matire de la pense, et
parfois appele l'imagination; Ahamkra,la facult qui cre le moi , qui rap-
porte tout l'individu, etqu'on nommeencore le Kartri ou agent .
Lescinq Gndnetidriydni sont les facul-
ts d'entendre, de toucher, de voir, de
goter et desentir.
Les cinq Karmendriyni
sont les facul-
ts de la parole, de la manipulation des
objets, del locomotion, de l'excrtion etde la procration.
Les cinq Prndh sont les thers ou
courants vitaux : lesuprieur, l'infrieur,
celui qui tablit l'quilibre, celui qui
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XVI AVANT-PROPOS
assure la rpartition, et celui qui extrio-
rise.
Chit, dans son troisime tat, en con-
tact avec leSthladeha, prend les noms
de Vaishvnara, enqui vivent tous les
hommes , du point de vue cosmique, et
Jtva, celui qui vit , du point de vue
individuel.Les explications qui prcdent pour-
ront tre dequelque utilit, surtout dans
l'tude de la Mndokyopanishad, et pourla comprhension de quelques expres-
sions comme : l'homme aux dix-neufmois ; ces derniers sont les quinzePrnh, Karmcndriyni et Gnnendri-
yni, et les quatre aspects de l'Antah-
Karana.
Nous avons fait prcder chaque Upa-nishad d'un rsum succinct des sujets
qu'elle traite (bhmika) etaussi du chant
de Paix (Shnti-ptha ouShnti-vchana)
spcial au Vda dont elle fait partie.Pour ceux qui abordent dans un esprit
dedvotion l'tude desUpanishads, nousajoutons ici trois mantras :
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AVANT-PROPOS XVII
I. Yasmjjtam jagat sarvam yasmin-ncva praliyatc.
Yencdam dhryate chaiva tasmai
gnntmane namah.
A celui dont vient le monde entier,
qui il retourne, par qui il est aussi sou-
tenu, Lui, leSoi(i), qui sait, soit hon-
neur!IL Satyam gnnam anantam Brahma
Ananda rpam amritamyad vibhti.
Shntam shivam advaitam.
Vrit, Sagesse,ternel, Brahm,
Source de toute batitude, immortel,[radieux,
Paisible, compatissant, sanssecond !
III. Om shntih shntih shntih.
Om. !Paix, Paix, Paix !
(i) Le Soi, c'est--dife .Atman, l'Ame divine.
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NEUF UPANISHADS
Ishopanishad.
Rsum analytique. L'Ishopanishadtire son nom du premier mot du texte.
Elle forme le dernier chapitre de la der-
nire collection du Yajurveda, appeleShukla ou blanche.
Lechant de Paix dclare l'identit duSoi (i) universel et du moi individuel.
Bienquetoutes les mes individuelles pro-cdent de la Sur-Ame, elle, cependant,demeure indiniinuc. Ilarih est le nom
du Suprme soiis son aspect de destruc-
teur des pchs. Om. a sa complte
explication dans la Mndkyopanishad.1-2. L'Upanishad commence par l'ex-
pos de la doctrine de l'action dnue
d'attachement au rsultat. Vairgya.
(i) Atman.
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* NKUF UPANISHADS
3. Ceux qui tuent le moi est une
expression potique dsignant ceux quisont morts auSoi, car le Soi est immortel
et ne saurait tre lue.
4-5. Description de la nature du moi;elle chappe aux sens comme la vie au
scalpel du biologiste.
6-7. tatdecclui qui connat cettevrit.8. Suite de ladescription du moi.
9-14. Les sentiers denon-sagesse et de
sagessemnent respectivement au ciel de
rcompense, dans notre sphre de renais-
sance, et la jouissance d'un tat d'exis-tence au del de cette sphre. On les
appelle, le premier noires tnbres ,le second tnbres plus noires encore,
pour ainsi dire , compars au vritable
tat du moi; car, dans le premier cas,
l'homme est encore sous l'influence dudsir; dans l'autre, bien qu'il puisse jouircomme dieu d'une priode batifique in-
dfiniment prolonge, cependant il a
moins de chances de connatre la ralit
qui n'est accessible que par l'tat humaind'existence. Lepassageau del del mort
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ISIIOPANISIIA "
signifie lepassagesansencombre par-des-
sus le dangereux tat intermdiaire entrela vie terrestre et le monde cleste.
15-iG.Vient ensuilel'invocationau moi,
adresse au soleil comme auplus glorieux
symbole deceSoi dans l'universsensible.
La tradition rapporte que, lorsqu'il pro-nonait la phrase : Celui qui est l, cet
Etre-l, Il est moi-mme , l'adorateur
montrait d'abord l'orbe du soleil levant,
puis leciel au znith, signifiant ainsi quela lumire du soleil etcelle de son me n'-
taient que desaspects de la suprme Lu-mircdetoutcslcs Lumires, Paramtman.
17-18. Les mantras qui terminent sont
pour tre rcits l'heure de la mort. Les
dernires penses d'un homme ont une
grande force directrice dans son
voyageaprs la mort (V. Prashnop., III, 10). De
plus, c'est le mental qui conserve le sou-
venir des existences passes. En fixant le
mental sur ce fait au moment de lamort,
s'augmente la possibilit du souvenir la
naissance suivante.Om. IA Brahman qui est,Salut!
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* NEUF UPANISHADS
CHANT DE PAIX
'
Om.! Entier estCela; entier estceci; du
tout procde le tout ;du tout tez letout,letout demeure.
Om. 1Paix, Paix, Paix! Harih, Om. !
Ici commence l'Upanishad.i. Revtu deDieu, Om. !tout ceci doit-
il tre, qui change dans(cemonde) chan-
geant; renonces-y donc (i), qu'il soit ta
joie: et ne convoite (rien, car) qui est
la richesse ?
2. Ici (sur terre), agissant de lasorte,un homme devrait vouloir dpasser cent
ans; ainsi donc, pour toi, cl il n'est pasd'autre voie, l'action ne souille pasl'homme.
3.Sanssoleil, ilsappellent cesmondes,enveloppas de noires tnbres; c'est eux
queserendent leur mort ceux qui tuent
le Soi (2).
4. Celui qui ne semeut point 'quoique),
plus rapide que la pense, prcdant tou-
(1) Litt.: avec renonciation,(2) Atman.
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ISIIOPANISIIAD 6
jours; Cela (i), jamais les sens ne l'ont
atteint ; Cela, sans bouger, dpasse lesautresqui courent; enCela,dansl'(espace)mre, le souffle envoie les courants (de
vie).5. Cela ne se meut(et pourtant), Cela ne
se meut point;
Cela est lointain, procheaussi estCela; Cela estde tout ceci l'int-
rieur; decetout, Cclaest aussi l'extrieur.
6. En vrit, celui qui voit touteschoses
dans ceSoi, et leSoi en toutes choses;deCela nesera plus spar jamais.
7. Pour celui qui sait que toutes chosessont leSoi, pour lui, quel chagrin existe,
quelle tromperie, lorsqu'il a une fois
contempl l'unit ?
8. Il a pntr tout, rayonnant et
simple (2) sans tache, pur, non in-
(1) Danspresque toutes lesUpanishads, Cela
dsigne Brahman, et ceci l'univers, l'en-semble des cratures spares en qui Brahmanrside. (N. D. T.)
(2) Litt. : sansKaya , c'est-a dire sans corpssubtil, mais on peut prendre ce mot plus gnra-
lement, dans le sens de asanghta, c'est--dire dnu de toute composition , d'o simple.
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0 NKUF UPANISHADS
carn (i), non entach de pch. (Lui),
levoyant, leseigneur dumental, embras-sant tout, existant qnsoj; c'est trs juste-
mpnt qu'il a dispos pour des sicles sans
nombre la destination.(de toutes choses).
9. Dans de noires tnbres plongentceux qui se prosternent devant la non-
sagesse; veis des tnbres pjus noires
(encore), pour ainsi dire (vont), ceux quitrouvent leur joie dans lasagesse.
10.Par sagesse,ilsentendentunechose;
par non-sagesse une autre: ainsi nous ont
enseign lessages qui nous ont instruitsl-dessus.
11.Celui qui connat la fois la, Sa-
gesseet la non-sagesse, avec la non-sa-
gesse, il passeau del de la mort, et parla sagesse, il atteint rimmortajit.
12. Dans de noires tnbres plongentceux qui seprosternent devant le non-
tre; vers destnbresplusnoires(encprc),
pour ainsi dire, vont ceux qui trouvent
leur joie dans l'tre.
(1) l.itt. : sans tendons . c'est--dire sans
corps grossier.
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ISIIOPANISHAD 7
i3. Par tre, ils entendant une chose;ils en entendent une autre par non-tre;
ainsi nous ont enseign les sages quinous ont instruits l-dessus.
14.Celui qui connat la fois l'tre et
le non-tre, avec le non-tre, il passe au
del dela mort, et par l'tre il atteint
l'immortalit.
i5. La face de la Vrit est voile parun disque d'or. Otc le voile, toi quinourris (lemonde), afin que moi, qui gardela loi devrit, jepuisse voir (sa face) (1).
16. Soleil partout prsent, unique
voyant et ordonnateur, fils du seigneurdel cration (2), commande sesrayons,retire sa lumire ! Ta forme, la plus belle
detoutes, je la contemple 1Celui qui est
l,cettre-l. Il est moi-mme.
17.A la cendre, que cecorps s'en aille,
(1) Litt. : pour moi, pour ma vue .
(2) Prajpati, nom collectif synthtisant les
10 PrajApatis qui correspondent aux 10Splii-roth juives et la Dcade mystique de Pytha-
gore. Klles sont les forces actives auxquelles est
due la cration de l'univers matriel. (N. D. T.)
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8 NEUF UPANISHADS
comme un souffle au souffle immortel I
Om. !Mental !(de tes) actions souviens-toi ;
souviens-toi, mental ; souviens-toi de
tesactions, souviens-toi.
18.O feu (divin), mne-nous par un
beau sentier notre rcompense (i). O
dieu qui connais toutes nos actions,arrache de nous le mal tortueux 1 A toi,
mainteset maintes fois,nouscrionssalut !
Ainsi finit l'Upanishad.
(1) Litt.: richesse,c'est--direKarma-phala,le rsultat de nos actions pendant cette vie.
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Kenopanishad.
Argument analytique. La Kenopa-nishad tire son nom du
premier mot
du texte. Elle fait partie de la division
Talavakra de la collection du Smaveda.
Les deux premires parties rpondentaux questions poses dans le premier
mantra; les deux dernires contiennent
une fable allgorique sur les mmessujets.
I. i. Expos desquestions; laparoleestemploye par ttpalakshna[\a figure qui
prend la partie pour le tout) pour dsi-
gner tous les sens.
2-8. La nature du Soi (i) est ensuite d-crite.
IL 1-4. Une conversation entre le
matre et l'lve indique comment il faut
connatre leSoi.
(1) Atman.
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10 NEUF UPANISHADS
5. Le dernier mantra insiste sur ce fait
que cette connaissance doit tre acquiseici-bas dans lecorps.
III. i-12 et IV. i. Rcit dela fable
de Brahman et despouvoirs (ou forces).Indra est le seigneur des autres pou-
voirs, feu, air, etc. Um est ce qui d-
passel'univers sensible, leroyaume delaconnaissance pure.
2-4. Vient ensuite un sommaire de l'en-
seignement sur lespouvoirs.5. Le moi ne peut tre approch qu'au
moyen du mental, etnon par les sens. Lemental doit conserver la mmoire des
clairs d'illumination reus pendantl' extase .
6. Celui qui connat le Soi doit tre
vnr par tous les hommes.
7-8. Le matre dclare sa tche termi-ne et conclut en disant quels sont les
lments de la science sacre.
9. Il exposequel rsultat suit lapratiquedes enseignements de l'Upanishad --
phalashruti.Om!A Brahmanquiest,salut !
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KENOi'NiSIlAD H
CHANT DE PAIX
Om !Que le Brahman des enseigne-ments sacrs, qui est tout en tout, rende
parfaits mes membres, maparole, nia vie,
ma vue, mon oue, ma force aussi, et
tous mes pouvoirs ! Puiss-je n'tre pas
spar de Brahman; Brahman ne pastre sparde moi ;qu'il n'y ait pas de
sparation, pour moi aucune sparation !
Que toutes les vertus de la science sacre
reposent en moi, qui trouve mon seul
plaisir en cet (unique) Soi; puissent-elles
reposer en moi !Om ! Paix, Paix, Paix ! Harih, Om !
Ici commence l'Upanishad :
PREMIREPARTIE.-- 1. A quelle re-
qute le mental sepose-t-il sur son per-
choir ? A quel commandement la vie,la premire, jaillit-elle ? Sur quel ordre
les hommes envoient-ils cette parole?
Quel dieu, vraiment, envoie l'oeil et
l'oreille ?
2. Celui qui
est l'oreille de l'oreille, le
mental du mental, la parole de la parole,
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12 NEUF UPANISHADS
est aussi la vie de la vie, l'oeil de l'oeil.
Lorsqu'ils quittent cemonde, mancips,lessagesdeviennent immortels.
3. Ici neparviennent ni lavue, ni lapa-role, ni lemental ;nous ne savonspas,nous
ne voyons pas, comment on peut l'expli-
quer. Cela est autre que connu, au delausside l'inconnu: ainsi avons-nous apprisde ceux qui nous ont instruits l-dessus.
4. Ce qu'aucun mot ne rvle, ce quirvle le mot, cela, connais-le vraiment
comme Brahman, non ce qu'on adore
ici-bas (1).5. Ce que personne ne penc avec
le mental, mais qui penselemental, cela,connais-ie vraiment comme Brahman,non cequ'on adore ici-bas.
G. Ceque
nul n'entend avec l'oreille,mais par qui l'oue est perue, cela,connais-le vraiment comme Brahman,non cequ'on adore ici-bas.
8.Ceque personne n'inspire au moyende la respiration, mais par quoi le souffle
11) Litt.: non ceci, lequel ceci ils adorent.
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KENOPANISHAI) 13
estinspir (i); cela, connais-le vraiment
comme Brahman, non ce qu'on adoreici-bas.
DEUXIMEPARTIE. i. Le Matre.
Si tu penses : Je le connais bien, tu ne
connais que bien peu de Brahman. Iltefaut rechercher
quelle formede Lui
tu es,quelle (forme) de Lui rside dans lespou-voirs. Jepense que tu ne le connais pas.
2.L'lve. Je nepense pasque je le
connais bien, ni d'ailleurs que je ne le
connais pas. Celui parmi nous qui con-
nat Cela, le sait (2)et(aussi que) je nesaispasqueje ne le connais pas.
3. Le Matre. Il ypense celui dont il
dpasselapense; celui qui y pensene le
connat jamais. Il estconnu desinsenss,
dessagesinconnu.
(1) Il est impossible, sauf par un artifice de ce
genre, de rendre le jeu de mots de l'original.Voici le mantra : yatprnena na prniti yena-
prnah prnyatc , dans laquelle prniti si-
gnifie respire,et prnyate est conduit , d'o
infus, inspir.(2} A savoir, je ne pense pas le bien con-
natre.
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U NEUF PNlllAKs
4. C^lUi qui le croit rvl par l'ex-
tase (1) trouve en vrit l'immortel.GrceauSoi, il trouve la force, grce i
sagesseil acquiert l'immortalit.
5.Si, ici-ba -,un homme connat (Cela),alors la vrit est: si ici-bas il ne le con-
nat pas, alors c'est la grande destruc-tion (2). Voyant (le Soi) en toute chose,
lorsqu'il quitte cemonde, le sagedevient
immortel.
TROISIMEPARTIE. 1. Brahman, tii le
sais (lin jour),
dans une luttepolir
ls
dieux fut vainqueur, et ainsi, lorsqueBrahman fut victorieux, les dieux devin-
rent triomphants. Ils pensrent : Ntreest
cettevictoire; ntre, envrit, cetriomphe.2. H connut (leur) pense et se pr-
senta devant eux. Ils ne Le reconnurent
point. Quelle merveille (3) est-ce l, cri-
rent-ils ?
(1) Litt. : vnrable ,d'o admirable, mer-
veilleux.
(2) Litt : dans ce toi .
(3) L'Illumination, ou veil la ralit (prati-
bodha).
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KENOPAMSHAD 15
3. Ils dirent au Feu : Dcouvre, toi
qui sais tout, ceque peut tre cettemer-veille. Soit, dit-il.
4. il courut Lui; (Brahman) lui
demanda : Qui es-tu? Eh bien ! c'est
moi, le Feu. jesuis le(Feu) omniscient !
5. Quel pouvoir y
a-t-il dans ton
moi (1)? dit Brahman. Jepuis brler
toute chose sur terre ?
6. Brahman plaa devant le Feu une
paille, et lui dit : Brle cela! Il s'lanasur elle (et pourtant), malgr toute sa
force, il neput la brler. Alors ils'loignade Brahman etdit :Jen'ai pas pu dcou-
vrir cequ'est cette merveille.
7. Alors, les dieux dirent l'Air :
Air, dcouvre cequ'estcette merveille.
J'irai, dit-il.8. Il courut Brahman, qui lui
demanda : Qui es-tu ? Eh bien ! c'est
moi, l'Air, dit-il, moi qui souffle dans
l'espacemre.
9. Quel pouvoir y a-t-il dans ton
(1) Sainstira,le cercle desrenaissances.
3
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16 NEUF UPANISHADS
moi? dit Brahman. Je puis emporter
toute chose sur terre.10. Brahman mit une paille devant
lui : Emporte-la, dit-il. L'Air s'lana' sur elle (et pourtant), malgr toute sa
force, il ne put la faire trembler. Alors il
s'loigna de Brahman etdit :Je n'ai
paspu dcouvrir cequ'est cette merveille.
il. Alors (les dieux) dirent au Sei-
/gneur(i) :Toi, Seigneur, dcouvre ce que/ peut tre cette merveille. Soit, dit-il. Il
courut Lui; mais devant lui (Brahman)
disparut.12. Et sa place mme, il trouva
une dame merveilleusement belle, Um,toute vtue d'or. Il lui demanda qui tait
cette merveille.
QUATRIMEPARTIE. i. Brahman !dit-
elle. Dans la victoire de Brahman,
triomphez (tous). Alors seulement ils
surent quec'tait Brahman.
2. Donc, ces dieux, le Feu, l'Air, le
Seigneur, surpassent vraiment lesautres,
(i) Indra.
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KENOPANISHAD 17
pour ainsi dire, puisqu'ils s'approchrent
plus prs deLui; ils surent les premiersqu'il tait Brahman.
3. (Et), par consquent aussi, le Sei-
gneur surpasse, pour ainsi dire, les autres
dieux, puisqu'il s'approcha plus prs de
Lui, et fut lepremier savoir qu'il tait
Brahman.
4. Voici ce qui est dit son sujet :
Il a brill (rapide) comme l'clair,comme un clignement d'ceil. Voil
pour lespouvoirs.
5. Maintenant voici cequi concerne leSoi :
Cequi va Brahman, pour ainsi dire,c'est le mental ;c'est par lui qu' maintes
reprises l'hom me se sou vien tdeBrah man;
(c'est l la vraie) imagination.6.Dsir de tout, on l'appelle avec jus-
tesse.On doit l'adorer comme tant dsi-
rable pour toute chose; celui qui connat
ceDieu, en lui, envrit, lemonde entier
met sondsir.
7. Matre, expose-moi la science sa-
cre! as-tu dit? L'enseignement sacr t'a
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13 NEUF UPANISHADS
t donn. Nous t'avons expos lascience
sacre; maisseulement en ce qui concerne
Brahman.
8. Lapratique, lecontrle desoi-mme
et l'exercice (.convenable) (constituent)son pidestal ; les sciences sacres ses
membres ; la vrit est son lieu derepos.9. Celui qui le connat ainsi, en vrit,
dtruisant lepch,dans le monde cleste
suprme et sans fin, il se tient immuable,immuable il se tient.
Ainsi finit l'Upanishad.
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Kathopanlshad.
Argument analytique. Le sens dunom de la Kathopanishad est inconnu.
Elle appartient la premire collection,la plus ancienne, du Yajur Veda, appeleKrishna, ou noire.
Le chant de Paixinvoque
la paix
sur
les travaux du matre et de l'lve.
L'Upanishad raconte l'histoire de Na-
chiketas et son instruction dans lascience
sacre par la Mort, c'est--dire par un
homme possdant la connaissance de
tous les tats subjectifs d'existence entredeux vies terrestres.
I. 1-4. Nchikctas n'est pas satis-
fait des pauvres offrandes de son pre,
puisqu'il est tabli qu'un homme doit
offrir cequ'il a de meilleur. Il s'offre donclui-mme la Mort.
5-6. Il rflchit sur sadestine.
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20 NEUF UPANISHADS
7-9. Il pntre dans le palais de la
Mort.
L'hospitalitestrunedcsprincipalesins-titutions de l'Inde vdique. Parce qu'ellea nglig l'hospitalit, la Mort lui offre
trois prsents son choix. Le premier
estd'tre rendu l'affection de son pre.12-19. Le second est le secret du feu
mystique grce auquel on atteint l'tat au
del de la sphre dereconnaissance.
20 seq. Le troisime est la connais-
sance du secret du Soi (1), et comment
on y peut parvenir.Le feu est la source de l'univers sen-
sible, subtil etgrossier; les dtails del'en-
seignement sont donns dans d'autres
Upanishads (i5).La guirlande (16) est gnralement
explique par II, 3,comme reprsentantlesplaisirs del'Univers sensible.
Le dieu est l'aspect intelligible de
l'univers, auquel onparvient grcel'em-
ploi mystique du feu crateur (17).
(1) Atman.
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KATHOPAMSHAD 21
23-29. Avant de lui livrer le grand
secret, la Mort tente Nchikctas detouteslessductions du monde sensible ; mais
il lesrepousse avecmpris.II. 1-4. Doctrine du juste et de
l'agrable.
5-6. Condition de ceux qui choisissentle sentier del'agrable.
7-9. De la difficult de connatre le Soi
et detrouver un instructeur comptent. Et
cependant il faut trouver un instructeur.
10-11. La Mort loue Nchikctas et son
endurance ; la Mort elle-mme, en tant
que dieu, ne possde que la vie ter-
nelle du ct intelligible de l'univers ;mais Nchikctas ne sera satisfait derien,sinon du Soi seulement (comp. Ishopa-nishad, 9-14).
12-25. Explications gnrales ausujetdu Soi et desmoyens d'y parvenir.
III. 1. De l'me universelle, et de
l'me individuelle; l'me universelle,
cst-il dit potiquement, trouve sa rcom-pense par le moyen des mes indivi-
duellesquisesont insparablement unies
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22 NEUF UPANISHADS
elle. Il estmentionn trois classesd'adora-
teurs ;ceux cinq feux sont leschefs de
famille qui pratiquent les rites infrieurs ;
ceux aux trois feux forment la classe
dcritedans la premire partie del'Upanis-had ; et enfin ceux qui connaissent
Brahman,dont il estmaintenant question.2. La Mort invoque l'aide du feu mys-
tique pour seconder son explication du
secret suprme.
3-9. Des sens et du mental ; de leur
matrise.
10-11. Des principes de l'homme.12. Seuls lesvoyants parviennent au Soi.
i3. Esquisse de la Yoga, ou moyen de
s'unir au Soi.
14. Le Matre adjure tous les hommes
de s'veiller.i5. Il dcrit l'unique moyen d'chapper
la mort.
16-17. Rsultat de la pratique de l'en-
seignement ; moment et heure conve-
nables pour le communiquer.
IV. 1-2. Diflrence entre l'hommeordinaire et lesage.
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KATHOPANISHAD 23
3-5. De la nature du Soi individuel,
etde son identit fondamentale avecle Soiuniversel.
6-7. Desaspects subjectif etobjectif de
l'univers, ou aspects vigndna et kriyd-shakti de hiranyagarbha.
8. Le feu du sacrifice doit tre considrcomme lesymbole du feu divin.
9-15. Tous sont un ;celui qui voit diff-
remment subira les renaissances jusqu'cequ'il apprenne la vrit.
V. 1. L'homme doit gouverner son
corps, letemple du Soi.
2. Ici seplaceun mantra du Rig-Veda,montrant la nature omniprsente du Soi.
3-5. Du mystre de la Yoga : le germedu Soi universel en tous les hommes.
6-7. Karman etRincarnation; l'immo-oilereprsente les rgnesminral etvgtal.
Comp. Prashnopanishad, III. 7 : Une
vie ascendante jointe la puret mne
au monde pur, unie au pch, aumonde
du pch,
unie tous deux, au monde
des hommes. L'me entirement dnue
de bien retourne aux rgnes infrieurs.
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21 NEUF UPANISHADS
8-15. De la Nature du Soi; comment ilpntre toutes choses sans pointant se
souiller.
VI. i-3. Description de l'arbre mon-
dial. Toutes choses procdent du Soi, vi-
vent en Lui et obissent Sa loi.
4-5. Le Soi doit tre connu sur terre.
Fausset de cette ide qu'un homme,
ignorant ici-bas de la vrit, pourra l'ac-
qurir entirement aprs la mort ; le pluslev des mondes lui-mme n'est que
clarts et ombres, compar la parfaitelumire dela ralit.
6-8. Desprincipes de l'homme. Comp.III, 10, II et i3.
9-15. De Yoga; les cinq connaisseurs
sont les sens.16.De laphysiologie mystique, et des
diverses manires de quitter le corps.
Comp. Prashnopanishad III, 6-7.
17.Comment l'homme doit quitter le
corps en
Yoga.18. Conclusion du rcit.
Om ! A Brahman qui est, Salut!
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KATIIOPANISHAD 23
CHANT DE PAIX
Om l Qu'il nous protge tous deux ;
qu'il soit content de nous ! Puissions-
nous crotre enforce ;quenotre tude soit
illumine !Qu'il n'y ait aucune dispute !
Om ! Paix, Paix, Paix ! Ilarih !Om 1
Ici commence l'Upanishad
PREMIRE SECTION
PREMIREPARTIE. 1. Vjashravasa,un jour, dsirant une rcompense, fit une
offrande de tout ce qu'il possdait. Il
avait, dit l'histoire, un fils nomm Nchi-
kctas.
2. Et comme on apportait l'offrande,bien qu'encore jeune, la foi entra en lui.
Il sedit lui-mme :
3. Si l'on excepte l'eau qu'elles boivent, I
et l'herbe qu'elles mangent, (ces vaches) '
ont donn tout leur lait et n'ont plus de
force (pour allaiter). Sans joie, on nommecesmondes. Il y retourne, celui qui offre
(desdons comme) ceux-ci.
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20 NEUF UPANISHADS
4. Il dit son pre, par deux fois : Ocher (pre), qui me donneras-tu ?
Sonprelui dit: /Ma Mort jete donne.
5. Nchikctas rflchit :
Jepars le premier d'un grand nombre,et jevais au milieu d'un grand nombre.
Qu'est-ce que Yama fera de moi aujour-d'hui ?
6.Regarde en arrire etvois cequ'il en
fut pour eux auparavant; ainsi juge pourle reste. Comme le bl un mortel se des-
sche,comme le bl il renat.7. AlorsNchiketass'enfut la demeure
de la Mort, et y resta trois jours, car la
Mort tait absente. Quand elle revint, ses
courtisans lui dirent :
C'est comme le feu qu'un convive
Brahmane entre dans les maisons. Pour
l'apaiser, leshommes lui font une offrande.
Apporte del'eau, Vaisvasvat (1).8. Espoirs, expectatives, communion
avec les saints, paroles aimables, sacri-
fices, charits publiques, fils, btail, tou1
(1) Titre de Yama, la Mort.
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KATIIOPANISHAD 27
cela est t l'insens chez qui sjourne,
jeun, un Brahmane.9. Alors la Mort dit :
Pour cestrois nuits que tu aspasses
jeun dans mon sjour, Brhmana, hte
respectable, tous mes respects pour toi,
Brhmana, et
que le bien resteavec
moi;demande-moi pour cela trois dons en
retour.
10. Nchikctas rpondit :
Que Gotama (mon seigneur, pre) ne
soit plus inquiet (mais), d'esprit calme et
sanscolre contre moi, Mort; qu'il mereconnaisse et m'accueille quand tu
m'auras laiss partir. C'est l le premierdes trois dons que jedemande.
11. La Mort repartit :
Avec mon assentiment, Auddlaki, filsd'Aruna, reconnatra (son enfant) et sera
comme auparavant. Il dormira ses nuits
enpaix, sacolre vanouie, en te voyantdlivr de la bouche de la Mort.
12. (Nchikctas continua :)
Dans le monde cleste, il n'est pas lamoindre crainte, car toi (Mort), lu ne
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28 NEUF UPANISHADS
l'ytrouves point; l'homme n'ycraint point
la vieillesse. Ayant laiss derrire lui lafaim et lasoif, toute souffrance dissipe,il serjouit dans le monde cleste.
i3. Ton me (1) rvre, Mort, con-
nat bien lefeuqui mneauciel; enseigne-
lemoi, car jesuis rempli de foi. Dans lemonde cleste, on est dlivr de la mort.
C'est l ledeuxime don que jerclame.
14. (La Mort rpondit :)Maintenant, je te le dclare;, prte
l'oreille, carjeconnais, Nchikct, le feu
qui mneauciel. Sachequece(feu), ren-ferm dans le lieu secret(2), est lafois
lemoyen deparvenir des inondes sans
fin et(aussi) leur base.
i5. Elle lui dcrivit alors ce feu,
source desmondes, quelles pierres (cons-tituent son autel), combien et comment
(disposes). Et (Nchikctas) lui rpta,
son tour, ce qu'elle avait expliqu (ensorte que) la Mort, dans le ravissement,le lui redit encore.
(1) Litt. : ce toi.
(a) Le coeur, ou Buddhi.
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KATIIOPAMSHAD 29
16. Avec affection, laMort la Grande
me reprit : Maintenant, je te donne iciun troisime don. C'est sous ton nom
seul qu' l'avenir ce feu agira. Prends
encore cette guirlande forme mul-
tiple (i).
17. Le triple Nchiketas, grce cestrois atteignant l'union, le long du triple
(sentier) desactions, domine la naissance
et la mort; connaissant le dieu adorable
n de Brahman, omniscient, et le com-
prenant, cette paix il s'en ira pourjamais.
18. Le triple Nchiketas connaissant
cettetriade, parcette science pratiquera le
(rite) Nchiketa; avant de mourir, il
rejettera les obstaclesde laMort, et laissant
en arrire toute soullrance, il serjouiradans lemonde cleste.
19. C'est l ton feu, Nchiketas, qui
(1) Les Mantras 16-18 sont considrs comme
des interpolations et ont fait jusqu'ici le dses-poir detous les commentateurs. Les trois du
Mantra 17 sont gnralement rapportes aux
pierres, combien et comment du Mantra i5.
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30 NEUF UPANISHADS
mne au ciel, et que lu as demand
comme deuxime don. C'est toi, en
vrit, que les peuples rapporteront ce
feu. Demande ton troisime don,
Nchiket.
20. (Nchiketas dit :)Ce doute fameux, au sujet de l'tat
post-mortem de l'homme : Il est, disentles uns. Il n'est pas, disent lesautres ;c'est cela que je voudrais savoir de toi.
C'est l mon troisime don.
21. (La Mort rpondit :)
Les dieux mmes jadis doutrent surcepoint.
En vrit, celan'est point aissavoir:
subtile est cetteloi. Demande, Nchiketas,
un autre don; ne mepresse point, relve-
moi decelui-ci.
22 (Nchiketas rpliqua:)En vrit, les dieux doutrent sur ce
point; et toi, Mort, tu affirmes qu'ilest malais de le connatre. Il n'est per-sonne comme toi pour en parler. Il n'est
pasd'autre don qui puisse galer celui-ci.23. (La Mort reprit :)
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KATIIOPANISHAD 31
Demande des fils centenaires et des
petits-lils aussi, d'abondants bestiaux, des
chevaux, des lphants (et) de l'or, de-
mande de vastes territoires et vis toi-
mme autant d'automnes que tu vou-
dras.
24. Demande un don comme celui-l,
si tu lejuges bon, la richesse et lemoyendevivre longtemps. Sur la terre immense,Nchiketas, sois roi. Je comblerai tous
tes dsirs.
25. Desdsirs difficiles raliser sur
terre, de tout cela demande autant qu'ilteplaira ;cesnymphes, avec leurs chars et
leurs luths, jamais mortels n'ont eu detelles servantes, sois servi parelles ;je teles donne (i). Mais ne questionne pas,
Nchiket, ausujet de la Mort.
26. (Nchiketas rpondit :)Choses d'un jour (2) ! Cefeu, Mort,
qu'un homme puise dans tous ses pou-voirs, elles le paralysent. Toute vie est
(1) Litt. : * donnes par moi .
(2) Lit.: choses du lendemain , c'est--direqui ne durent que jusqu'au lendemain.
t
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32 NEUF UPANISHADS
courte, pourle mieux. A toi les chariots,
toi les danseset les chants. %27.Aucun homme nepeut tre satisfait
par la richesse. Aurons-nous des biens,
quand nous t'apercevrons ?Aurons-nous
la vie, tant que tu rgneras ?Le don quime convient est celui que j'ai demand.
28. Quel homme mortel encore sujet la dcrpitude, parvenu aux (dieux)
immortels, imprissables, connaissant et
comprenant sur la terre les joies de la
beaut etsesfaveurs, quel homme se r-
jouit de la vie, si longue qu'elle soit ?29. Ce en quoi les hommes ont ce
doute, Mort, cequ'il en estde cegrandau-del, enseigne-le moi. Nchiketas ne
demande aucun autre don que celui-ci,
qui va
jusqu'au secret
(de toutes
choses).DEUXIMEPARTIE.1.Une chose est le
juste ;autre choseest l'agrable ; chacun
lie l'homme desobjets diffrents. Tout
va bien pour celui qui, desdeux, choisit
lejuste; celui qui choisit l'agrable man-
quede loin le but.2. Le juste et l'agrable s'offrent aux
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KATHOPANISIIAD 33
mortels ; le sage les lude tous deux et
lesdistingue, car lesage prfre lejuste l'agrable. L'insens se saisit de l'agrableet le retient.
3. O Nchiketas, tu as abandonn,
aprs rflexion, (ces) dsirs si douxdes formes agrables ;tu as refus cette
guirlande debiens, dans lajouissance des-
quelles(i)tant (d'hommes)succombent.
4.Ce sont deux (voies)bien distinctes et
menant dans deux directions divergentes :
la non-sagesse et ce que les hommes
conoivent comme sagesse.Jecrois queNchiketas a soif de sagesseet que les
dsirs en foule ne l'ont (2) point dchir.
5 Demeurant au sein de lanon-sagesse,s'tant fabriqu pour eux-mmes leur
sagesseet se
croyant sages,ils errent de
tous cts, ils s'garent dans l'illusion,
aveugles conduits par desaveugles.6. L'avenir n'est jamais rvl l'in-
sens, inaltentif, bloui par l'clat des
(1) Litt. : en qui.
(2) Litt. : t'ont .
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31 NEUF UPANISHADS
richesses. Ce monde est(le seul) et au
del il n'en estpoint d'autre !Avec unetelle vanit, c'est maintes et maintes fois
qu'il vient moi.
7. Merveilleux est celui qui parle de
l'Etre dont la foule n'a aucune chance
d'entendre prononcer le nom, que beau-coup ne connaissent pas, bien qu'ils en
aient entendu parler, et grand celui quiL'coute ; merveilleux celui qui connat
(Brahman), instruit par des hommes ca-
pables.8. Il est difficile connatre pour les
petits esprits (1) bien qu'ils enparlent et
qu'ils y pensent souvent, d'autres ne le
mentionnent paset aucune voie nemne
Lui; plus que rare, Il est srement au
del de tout argument.9. Cette pense n'est pas acquise par
argument. Lorsqu'elle est enseigne pard'autres, mon aim, c'est alors seule-
ment qu'on la peut bien saisir. Et pour-
fi) Litt.: * par un petit homme , c'est--dire
par un homme d'un petit esprit.
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KATHOPANISIIAI) 35
tant, tu l'as atteinte. Ah ! tu es(bien) fix
dans la vrit ! Puissions-nous, Nchi-
ketas, trous'er toujours un questionneurcomme toi.
10. Je sais que ce que les hommes
appellent richesse est caduc, car cet im-
muable srement n'est pasobtenu par cequi change toujours. C'est pourquoi ce
feu, Nchiketas, a t allum par moi de
choses caduques, et (maintenant) je pos-sde l'ternel.
M. Tu ascontempl
en face la fin du
dsir, la fondation des mondes, le r-
sultat sans fin des rites, la borne sans
frayeur, digne de louange, immense et
magnifique, base(de toute chose). Tu as, Nchiketas, sagement, fermement r-
pudi (tout).12. Il est difficile de le contempler,
Lui qui, invisible, pntre toutes choses,rsidant dans le coeur, cach dans la
caverne, antique; le sage, demeurant en
Dieu, grce la pratique de l'union su-prme, abandonne la joie et la peine.
i3. L'ayant entendu et bien saisi, dou
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30 NEUF UPANISHADS
de discernement, parvenant cet tre
subtil, uni la loi, lemortel serjouit, ob-tenant l'objet mme enqui il trouve sajoie.
Large ouverte est, mon avis, la portepour Nchiketas.
14. (Nchiketas dit :)
Autre que l'ordre, autre que le d-sordre (1); autre quececi qui est fait etnon
fait, autre que le passet l'avenir, commetu levois, explique-moi Cela.
C. (La Mort rpondit :)
Ce but, dont toutes les sciences sacreschantent les louanges, pour lequel parlenttoutes les saintes pratiques, par dsir
duquel les hommes entrent au service de
Brahman, ce but, je vais te le dcrirebrivement. Il est l'Om !
16. En vrit, cemot est Brahman; cemot en vrit est le Suprme; en vritcelui qui comprend ce mot, quoi qu'ildsire, il l'obtient.
(i) Dharma et Adharma signifient la loi etson oppos, le Cosmos et le Chaos. Le sens lit-tral de Cosmos tant ordre , del la traduc-tion ci-dessus.
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KATIIOPANISHAD 6l
17. Ce moyen est lemeilleur, cemoyenest le plus lev; celui qui connat ce
moyen devient grand dans le sjour de
Dieu (1).18. Le chanteur (2) n'est pas n et ne
meurt jamais. Il n'est venu d'aucun lieu,
et n'a rien t jamais. Sans naissance,ternel, perdurable, antique, il demeure
intact bien que lecorps soit frapp.
19. Si le meurtrier pense qu'il tue, si
la victime pense qu'elle est tue, ni l'un
ni l'autre ne savent rien. Cela ne tue nin'est tu (3).20. Plus petit que petit, (cependant)
plus grand que grand, dans le coeur de
cette crature le Soi repose. Libr du
dsir, tout chagrin disparu, il voit Cela,la grandeur du Soi, par faveur de
Dieu.
21. Assis, Il voyageau loin: couch, Il
parcourt l'espace; qui, sinon notre Soi (4),
(1) Brahma-Ioka.(2) Del'.Om!
(3) Comp. Ithagiipad Gita, II, 20 et suiv.
v4) Litt. : autre que Moi .
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38 NEUF UPANISHADS
peut connatre ce Dieu
qui jouit (de la
batitude), sanspourtant enjouir.22. Lorsqu'il connat leSoi, sans corps
lui-mme au milieu des corps, ferme au
sein desinfirmes, vaste et trs loin tendu,lesagen'a plus de douleur.
23. Ce Soi nes'obtient pas par explica-tion, ni par comprhension mentale, nipar
frquente instruction ; mais celui qui Le
dsire, c'est celui-l qui L'obtient. Pour
lui, le Soi rvle sa forme vritable (i).
24. A celui qui n'a pas cess de malfaire, ou dont les sens ne sont pasma-
triss, ou dont le mental n'est pas con-
centr, ou dont le mental n'estpasapais,il est impossible d'acqurir ce (Soi) parlaconnaissance (2)seule.
25. Celui dont le prtre et le guerriersont la nourriture, et lamort l'assaison-
nement, comment un homme dans de
telles conditions, peut-il savoir o 11 se
trouve ?
(i)La version vrinute est adopte ci.
(a) C'est--dire la connaissance puise dans
les livres.
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KATIIOPANISHAD 39
TROISIMEPARTIE. i. Doubles, recueil-
lant (i) lefruit de leurs actions (2)dans le
monde, replis dans le coeur, dans sa
sphre suprieure, ceux qui connaissent
Brahman surmontent clarts et ombres;de mme aussi ceux aux cinq feux, et
ceux aux trois feux.2 Nous voudrions possder ce feu
Nchiketas (qui constitue) un pont pourceux qui sacrifient Brahm imprissable,cet tre suprme, cetteautre rive exempte
de frayeur de ceux qui dsirent traver-ser.
3. Connais le Soi comme le matre du
char, le corps comme le char seulement.
Connais aussi la Raison (3) comme le
cocher, les impulsions (4) comme les
rnes.
4. Les sens, dit-on, sont les chevaux,les objets des sens sont les routes.
Soi, sens et impulsions runis ont
(1) Litt. : buvant .(2) Sukrita= Svakrita.
(3) Buddhi.
',4) Manas.
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40 NEUF UPANISHADS
reu dessages le nom de goteur (i).
5. Celui donc qui est la proie de lanon-sagesse, Manas jamais matris, de
mme que les chevaux indompts d'un
cocher, ses sens chappent son con-
trle.
6. Mais l'homme soumis la raison,Manas toujours matris, ses sens sont
bien en main, comme l'attelage bien
dress d'un conducteur habile.
7.Celui doncqui estla proie de la non-
raison, inattentif et constamment impur,
n'atteint jamais ce but, il va aux recon-naissances et aux morts (2).
8. Mais l'homme soumis la raison,attentif et constamment pur, en vrit
atteint ce but d'o il ne renat plus.
9. Oui, l'homme qui a la raison pourcocher, tenant ferme les rnes deManas,
(i)Ce barbarisme, qu'on voudra bien nous
pardonner, traduit littralement l'original et l'an-
glais taster . M. Itegnaud {Matriaux pourl'histoire de la P/iil. de l'Inde) traduit par leterme le jouissant .
(2) Samsara.
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KATIIOPANISIIAD "H
parvient au terme du voyage, ausjour de
la divinit (i) suprme.10.Au del des senssont les rudiments
(2) ;audel desrudiments, le mental im-
pulsif ;au del du mental, la raison ;au
del de la raison, le Grand Soi (3);
11. Au del du Grand Soi, PIncr (4);au del de l'Incrc, l'Homme (5); au
del de l'Homme il n'est rien: Cela est le
but, Cela la fin dernire.
12. H est le Soi cach dans tous les
tres, Il n'est pas
manifest: Il n'est
contempl que par les subtils voyants,dousd'un esprit (6) aiguis etpntrant.
i3. Lesagedoit retirer ses sens(7)dans
(1) Litt. : Vishnu, celui qui pntre toutes
choses.(2) Les lments subtils, causes des sens.
(3) iliranyagarbha, legerme resplendissant du
monde, d'o procde l'univers entier.
(4) Avyakta, la substance cosmique indifl-
rencie.
(5) Purusha, l'Homme Vritable, c'est--dire
Brahman.(6) liuddhi.
(7) Litt. : Ydcfi,\ parole, mise parupalakshna
pour tous les sens.
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*2 NEUF UPAMSIIVDS
son mental (1); celui-ci dans la rai-son (2); la raison dans le Grand Soi;cedqrnier dans le Soi de Paix (3).
14. Lve-toi, veille-toi, cherche les
Grands Etres et comprends. Aigu est le
fil d'un rasoir, et difficile parcourir :
difficile parcourir (pour les mortels) estcesentier, disent lesvoyants.
i5. Cela, dnu de son, de toucher,de forme, au del de tout puisement,dnu de got et d'odeur, ternel, sansfin ni commencement,
plus grand quele Grand Soi, immuable, Cela tant
connu, l'homme chappe la bouche de
la mort.
16. Ecoutant et transmettant cette an-
tique histoire de Nchiketas, l'homme
intelligent devient grand dans le sjourde Brahman.
17. Quiconque, matre de soi-mme,rcite dans une assemble d'hommes
(1) Manas.
(2) Gnna-tman, c'est--dire la buddhi ouraison du mantra 10.
(3) Purusha ou Brahman.
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KATHOPANISHAD '3
pieux (i) ce secret suprme, ou au mo-ment de venir enaideceuxqui sont par-tis(2),acquiertparce moyen l'immortalit,
l'immortalit, par l il acquiert.
SECTION II
QUATRIMEPARTIE. i. Celui qui existe
parsoi mme pera les sens vers l'ext-
rieur; c'est pourquoi l'homme regardeau-dehors, non au Soi intrieur.
Quelque sage,et l, dsirant chap-
perla mort, dtourna les yeux et con-
templa ce Soi intime.
2. Ainsi les insenss poursuivent les
dsirs extrieurs ; ils tombent dans le filet
de la mort, largement tendu (3); lesage,aucontraire, concevant la sre immorta-
lit, ne dsire rien ici-bas des choses
incertaines.
(i) lirahmasamsad.
(2) Crmonies Shrddha en vue d'aider lesmorts dans l'tat post-mortem.
(3) Dans l'original, l'adjectif se rapporte lamort et non au filet.
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U NEUF UPANISHADS
3. Au moyen de cepar quoi il (peroit)
la couleur, le got, l'odeur, le son, lecontact, lacopulation, par cela vraiment,il connat tout ce qui demeure ici-bas ;ceci en vrit est Cela.
4. Ce par quoi il peroit lecontenu dela veille et du sommeil, ce Grand Soi
large ouvert, lorsque le sage l'a peru, il
n'a plus de souffrance.
5. Quiconque connat ce mangeur de
miel, le moi vivant (1), comme tout
proche, seigneur de ce qui fut et de ce
qui sera, ne cherche plus s'en cacher;ceci en vrit est Cela.
6. Celui qui, au commencement, se
leva, prcdant les eaux (2), produit (3)de(Sa) puissante pense; qui projeta son
regard detous cts
par toute la
cration,pntrant le coeur (de toute chose) et s'ytenant enferm (3); ceci en vrit est Cela.
(1) L'go rincarnateur.
(2)De l'espace.
(3) Les mots : jdlam, tishthantam, et tish-
thantim se construisent adverbialement en sans-crit.
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KATHOPANISIIAD *
7. Celle qui est la vie, faite d'nergies,
distributrice de nourriture (1), pntrantle coeuret s'y tenant enferme (2), vint l'existence avec lescratures; ceci en v-rit est Cela.
8. Omniscient, cach dans les bois
feu, comme l'enfant est portparla mre,jour aprs jour le feu est ador par leshommes au mental vigilant, apportantleurs offrandes ;ceci en vrit est Cela.
9. Cela d'o vient le soieil, o il va
quand il se couche, de Cela
dpendenttous les pouvoirs, rien vraiment ne d-
passeCela ;ceci en vrit estCela.
10. Cequi est ici, est(aussi) l; cequiest l, se trouve ici ;de mort en mort va
celui qui voit ici-bas uneillusoirediversit.
11. Par le mental seul, Cela peut tre
obtenu, il n'est aucune diversit ici-bas:de mort en mort vacelui qui voit ici-basune illusoire diversit.
(1) Aditi, de diti
lieu et
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* NEUF UPANISHADS
12. L'Homme, de la grandeur d'unpouce, rside au milieu, l'intrieur,dans le Soi, seigneur du pass et de
l'avenir; de Cela, l'homme n'a aucun
dsir de se cacher, ceci en vrit est
Cela.
i3. L'Homme, de la grandeur d'un
pouce, comme une flamme pure de(toutefume, seigneur du passet du futur, csb
le mme aujourd'hui et sera le mme
demain (i); ceci en vrit estCela.
14. Demme quel'eau, tombe enpluiedans un ravin, dborde par-dessus les
collines; ainsi celui qui les croit diff-
rentes, poursuit les choses phnom-nales.
i5. De mme que l'eau pure, verse
dans l'eau pure, s'identifie avec elle (2);demme aussi avec leSoi du sage,celui
qui possdelasagessc.flsdeGotama(3)CINQUIMEPARTIE.1. Il est un temple
fi) Litt. : Lui en vrit aujourd'hui, Lui cer-
tainement demain.
(2) Litt. : semblable elle .
(3) Nchikctas.
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KATIIOPANISHAD *
onze portes (i), possdpar ceux quine sont pasns de la conscience directe;un homme qui s'y trouve matre n'a plusdedouleur, et quand il en est libr, il
est vraiment libre; ceci en vrit est Cela.
2. C'est Lui le moteur dans le (ciel)lumineux; Il pntre tout dans cequi luit
au milieu, Il est le feu dans l'autel, le
convive dans la maison; Il rside dans
l'homme, Il rside dans les tres plus
grands que l'homme ; Il est dans les
rites; dans l'ther, Il rside: Il est ceux
qui naissent dans l'eau, et ceux quinaissent dans laterre, et ceuxqui naissent
sur les montagnes, et ceux qui naissent
grceaux rites, rite merveilleux lui-mme.
3. De bas en haut, Il guide le souffleascendant, Il projette de haut en bas le
souffle descendant (2). Au nain qui rside
(1) Lesonze orifices du corps : les deux yeux,les deux oreilles, les deux narines et la bouche,
les deux oritkes infrieurs, le nombril et l'ori-fice au sommet du crJne.
(2) Lestermes techniques sont : pour lesouille
ascendant, prJna, et pour le souffle descendant
apanA. (S. I). T.)
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J8 NEUF UPANISHADS
au milieu d'eux, tous les pouvoirs effec-
tuent leur soumission.
4. De l'me incarne qui, encore lie
uncorps, grce ses efforts pour s'chap-
per (1) se libre du corps, que rcste-t-il
ici-bas ? Ceci en vrit est Cela.
5. Cen'est pas par le souffle ascendant,
ni par le souffle descendant que viventles hommes, mais par un autre dont tous
deux dpendent.6. Je veux te dire encore l'antique secret
de Brahman, et comment est le Soi,
Gautama (2), aprs la mort.7. Certaines mes (3) retournent aux
matrices pour prendre un corps ;d'autres
passent dans l'immobile, d'aprs leurs
oeuvres, selon leur connaissance.
8. L'Homme qui
veille pendant que
les
autres dorment, exauant tous les dsirs,Cela en vrit est pur, Cela Brahman ;Cela est justement appel immortel ; en
(1) Visramsamnasya visranisana-shlas>a,
c'est*-dirc ayant
la tendance s'chapper.(2) Nchikctas.
3) Dehinah.
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KATIIOPANISHAIJ *'J
Cela tous les mondes sont contenus; au
del deCela, rien nepasse
en vrit ;
ceci
en vrit est Cela.
9. Demme que lefeu, bien qu'unique,en pntrant dans leinonde, devint sem-
blable en forme aux formes diverses ;de
mme l'intime Soi de toute la cration,
quoique unique, devient semblable enforme aux formes innombrables, etcepen-dant est extrieur ( elles).
10.Demme que l'air,, bien qu'unique, son entre dans le monde, devint sem-
blable en forme aux formes diverses; demme, l'intime Soi de toute la cration,
quoique unique, devient semblable en
forme aux formes innombrables et cepen-dant est extrieur ( elles).
11.Demmequclc soleil,oeil duinonde,n'est passouill desimpurets extrieures
que peroivent nos yeux; de mme cet
unique Soi intrieur de toute la cration
n'est jamais souill par aucune douleur
cause par le monde, car il en est dis-tinct.
12. Lessagesqui Le contemplent au-
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M NEUF UPANISHADS
dedans de leur moi , Lui, l'unique
souverain, leSoi intime de l'entire cra-tion, qui rend multiple la forme unique,
possdent, eux et non d'autres, cette
batitude qui demeure jamais.i3. Lessages qui Le contemplent au
dedans de leur moi , (Lui) qui dure
ternellement parmi les choses passagres,
(Lui) laconscience deceux qui sont cons-
cients, (Lui) qui, unique, exauce les
dsirs de beaucoup, possdent, eux et
non d'autres, la paix qui demeure
jamais.14. Ils le conoivent comme Cela, la
batitude suprme que toute descriptionhumilie. Comment donc puis-je savoir si
Cela resplendit (seul, ou) s'il transparat
(autravers d'autre
chose)?
i5. L ne brille paslesoleil, ni la lune,ni lestoiles, ni cesclairs;encore moins
ce feu. Lorsqu'il resplendit, toutes choses
resplendissent aprsLui ;c'est de Sasplen-deur que toutes choses ici-bas resplen-
dissent.SIXIMEPARTIE. 1. Le vieux, vieux
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KATIIOPANISHAD "l
arbre qui ne voit pasd'autre aurore (i),
a lesracines en haut et les branches enbas. Cela vraiment est pur, Cela Brah-
man, Cela estjustement appelimmortel:
enCela sont contenus tous les mondes ;au del de Cela rien neparvient ;ceci en
vrit estCela.2. Tout ceci, dou demouvement, sorti
(de Cela), vibre dans la vie : c'est une
terreur formidable que Cela, une arme
haut leve. Ceux qui connaissent Cela
deviennent immortels.
3. C'est par crainte de Cela que le feu
brle; par crainte que le soleil donne sa
lumire ; par crainte que les nuages et
l'air, et la mort poursuivent tous lescinq
(2) (avec le feu et lesoleil) leur roule.
4. Si l'on nepeut savoir ici-bas, avantderejeter le corps, alors on est compt
(1) Ashratthah = a-Sftvah-Stha, c'est--dire qui ne dure pas jusqu' demain ; c'estaussi le nom du figuier sacr. L'ide est quel'arbre universel
(samsAra-vriksha) ne
peut durer
jusqu' demain, parce que tout change conti-
nuellement. Comp. Bhagavad-GitJ, XV.
(2) Litt. : la mort cinquime .
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52 NEUF UPANISHADS
dans les mondes de la cration pour
tre
rincarn.
5. Comme dans un miroir, ainsi dans
lemoi :comme dans un rve, ainsi dans
le monde desombres; de mme que les
objets dans l'eau sont discerns vague-
ment, demme dans le monde des chants ;comme l'ombre etla lumire, ainsi dans
le monde de Brahma (i).6. L'homme qui connat l'tre (form)
par les sens comme distinct, et comment
ils se lvent et se couchent lorsque, dis-tincts, jls viennent l'existence, est sageet nesouffre plus.
7. Au-del des sensest le mental ; au
del du mental est l'essence suprme (2) ;au del de l'essence le Grand Soi;au del
du Grand Soi, leSuprme Incr.
8. Au del de l'Incr, en vrit, est
(1) Les trois tats post-mortem desquels il est
ici parl sont: pilriloka, gandharratoka et brah-
malokaou,en termes thosophiques modernes :
kdmaloka, rtipa-derachan et arupa-devachan.
(2) Buddhi. Le texte est sauva : Shanka-
rAcharya l'explique par Buddhi.
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KATIIOPANISHAI) '>
l'Homme; 11embrasse tout etdpassede
beaucoup le pouvoir d'analyse. vVil Leconnat, le mortel est libre, il entre dans
l'immortalit.
9. Sa forme n'apparat pas dans le
champ de la vision, aucun homme avec
sesyeux ne Le contemple. C'est par lemental, parla matrise du mental dans le
coeur, qu'il est rvl. Ceux qui connais-
sent Celadeviennent immortels.
io. Lorsque les cinq connaisseurs,avec le mental, sont apaiss et que la
raison ne se meut plus, on nomme
cet tat l'tat suprieur.11. On appelle Yoga, celte ferme ma-
trise des sens;l'homme estvigilant alors,car Yoga va et vient.
12. Puisqu'il ne peut tre acquis nipar la parole, ni par lemental, ni par la
vue, par qui sera-t-il atteint, sinon parcelui qui dit : Il est (1).
i3. Non seulement il doit tre ralis
comme Il est,mais aussi dans l'exacte(1) C'est--dire qu'au dbut de Yoga, l'homme
doit possder la foi (Slir.nhlh.l .
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"J NEUF UPANISHADS
vrit des deux (i).
Ce n'est que lorsqu'ila t ralis d'abord comme Il est que
la relle vrit sourit.
14. Lorsque tous les dsirs attards dans
son coeur sont expulss, alors le mortel
devient immortel ; ici-bas il acquiert en
vrit Brahman.i5. Lorsque tous les noeudsdu coeur
sont dnous ici-bas, le mortel devient
immortel. Tel estl'enseignement.16.Ducoeur, partentcent canaux et un.
Parlecentredela ttepasselecent unime.
Parlui, s'levant, on atteint l'immortalit;lesautres, qui vont dans toutes les direc-
tions, servent quitter (le corps) (2).
17. L'Homme, de la grandeur d'un
pouce, le Soi intime, rside ternellement
aucoeur de tout ce qui nai ;de sonproprecorps, on doit L'extraire avec patience,comme l'herbe de sa gaine. Imprissableet pur, l'homme doit Le connatre,
(1) C'est--dire Il est et Il n'est pas ,
asti et nsti, sat et asat, les aspects non-mani-fest et manifest de Brahman.
(2) Comp. Prashnopanishad, III, 6, suiv.
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KATIIOPANISIIAI) >>
l'homme doit connatre cet Etre pur et
imprissable.18.Ayant appris ainsi la Sagesse ensei-
gne par la Mort, et toutes les rgles de
Yoga, pur de toute souillure, possesseurde
Brahman, Nchiketas se libra aussi de
1amort. 11envademme, envrit, pourcelui qui connat ainsi le Soi suprme.
Ainsi finit l'Upanishad.
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vPrashnopanlshad.
Argument analytique. Le sens du
nom Prashnopanishad est : l'Upanishaddesquestions. Kllc appartient la collec-
tion de l'Alharvaveda.Le chant de paix est une invocation
gnrale aux pouvoirs; il est form de
deux mantras du Uig-Veda. (I IXXXIX.
8.6).
I. 1-2. Six questionneurs viennent l'Instructeur"; il leur promet qu'en
temps voulu, aprs la discipline nces-
saire, il rsoudra leurs doutes.
I. 3. Lapremire question concerne
lacration de l'univers.
I. 4. Sanature duclle^vic et subs-
tance, subjective etobjective.
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PHASHNOPANISHAD '
Lxcmples de cette dualit.
I. 3. Le soleil et la lune sont ses
symboles.I. 6-8. Chant des louanges du so-
leil; citation d'un mantra du Rig-Vcda.I. 9-11. La course septentrionale et
la course mridionale du soleil pendantl'anne sont galement prises comme
symbolesdecettc mme nature duelle; de
ldeux sentiers: l'un qui mne l'tat au
del desrenaissances, l'autre l'tat post-
mortem qui leur reste soumis. Autremantra du Rig.I. i2-i3. Le mois, lejour et la nuit ^
sont examins au mme point de vue.
I. 14. De la procration engnral.I. I5-I6. Ceux qui suivent la vie
ordinaire de laprocration selon lesrgles
(pravrittimrga) acquirent le monde c-
leste intrieur la sphre des renais-
sances; mais ceux qui suivent le sentier
de la renonciation (nivritti-mrga) par-
viennent l'tat au del de lasphre desrenaissances.
IL -- 1.Seconde question.
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58 NEUF UPANISHADS
IL 2. Des diverspouvoirs
dans le
corps et dans la vie une.
IL 3-4. F*able de la vie et despou-voirs.
II. 5-i 3. Chant despouvoirs la vie.
III. i-2. Troisime question. --
III. 3-4. De la source et de la dis-tribution de la vie une.
III. 5-7. De laquintuple vie mani-
feste. Au sujet des sept flammes ,
comp. Mundakop.II. 1-8. Au
sujet de la
physiologiemystique, voir Kathopanishad, VI, 16; et
pourmantra 17, voir Kathopanishad, V, 7.III. 8. Analogies entre la quintuple
vie interne et l'univers externe.
III. 9-10. De la fonction de la vie
dans la mort. Comp. Ishopanishad, 17.III. 11-12. Suit le phala-shruti,
confirm par un ancien verset.
IV. 1. Quatrime question, con-
cernant les tats^feonscience.
IV.
2-4. Du sommeil; de
laquintu-ple vie pendant le sommeil et ses analo-
giesavecles diverses portions du sacrifice.
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PHASHNOPANISHAD a'J
IV. 5. De l'tat de rve. --
IV. 6-8. De l'tat de sommeil pro-fond.
IV. 9. Du sujet conscient.
IV. 10-11. Suit le phala-shruti,confirm par un ancien verset.
Sur ce sujet de la conscience, voir laMndkyopanishad.
V. 1. Cinquirne question, concer-
nant la mditation mystique sur Om et
son rsultat.
V. 2. Des deux buts : Brahman
manifest et Brahman non manifest.
V. 3-7. Les diverses phases de la
mditation, appuyes de deux anciens
versets.
Voir encore la iMndkyopanishad pour
l'expos complet de la mditation sur Om.VI. 1. Sixime question, concer-
nant le Soi manifest.
VI. 2. LeSoi(1)existe dans l'homme.
VI. 3-4. L'univers est sorii de la
pensede l'tre suprme.
(1) Atman.
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W NEUF UPANISHADS
VI. 5-6. Involution de l'univers,
appuye d'un ancien verset.VI, - 7-S. L'instructeur clt ses en-
seignements, et les questionneurs, ses
lves, lui offrent leurs hommages.
Om! A Brahman qui est, salut!
on\sr DEPAIX
Om ! De nos oreilles, puissions-nousentendre ce qui est favorable, Puis-
sances ! De nos yeux, puissions-nous voir
ce qui
est favorable, Vous qui
tes
dignes d'adoration 1 Puissions-nous jouirde la longueur desjours qu' nos corpsaccordent les Puissances, chantant nos
hymnes de louange avec des membres
fermes! Puisse Indra la lointaine
renomme nous accorder la prosprit;puisse-t-il, le nourricier qui sait toute
chose, nous accorder laprosprit ! Puisse
celui dont la roue ne s'arrte jamais ()
(i) Tiirkihya, pithte de sens douteux, dsi-
gnant probablement la divinit rsidant dans lechar (enapparence) toujours en mouvement duSoleil.
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PH\SHNOpANI>IIVn 'l
nous rendre prospres ! Puisse celui qui
rgne sur la parole (i) nous donner laprosprit !
Om ! Paix, Paix, Paix! Ilarih Om !
Ici commence l'Upanishad.
PKEMIUI: QUESTION. i. Sukeshan
Bhradvja, et Satyakma, Shaibya et
Sauryvani Grgya,et Kausalya Ashval-
yana, et Vaidarbhi Bhargava, et Kaban-
dhin Ktyyana taient en vrit dvous
Brahman, Brahman tait leur but.
Cherchant lesuprme Brahman, pensant : il nous dira certainement tout cequi le
concerne , combustible en mains, ils
vinrent Pippalda, un instructeur.
2. Alors cevoyant leur parla et dit :
Passez une anne encore dans la con-templation, la discipline et la foi. Alors,votre gr, vous poserez vos questions;et si nous le pouvons, en vrit nous
vous dirons tout.
3. Ainsi, quand
le moment fut venu,Kabandhin Ktyyana s'avana et d-
fi) lirihaspati.
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'"'- NEUF UPANISHADS
manda : D'o ces cratures viennent-elles au monde, Matre ?
4. Celui-ci lui dit : Dsirant des cra-
turcs, IcSeigneurdescratures ( 1) en vrit
par sapensecra lapense. Ainsi, met-
tant sapensecratrice, il pensaun couple
et l'amena l'existence : la substance etla vie (2). Toutes deux, pensa-t-il, cre-
ront pour moi des cratures multiples.5. Or, lesoleil est la vie, et la lune la
substance ; et la substance est en vrit
tout ceci, cequi est formel et ce qui est
non formel; ainsi la forme est d'autant
plus substance.
6. Lorsque le soleil monte l'est, il bai-
gnede ses rayons les courants vitaux de l'o-
rient; quand il claire au sud, l'ouest,au nord, au nadir, au znith, aux
pointsintermdiaires, cet(univers) entier, il bai-
gne de sesrayons tous les courants de vie.
7.C'est Lui, l'Hommc(3) prsenten toute
chose, qui revt toute forme, toute vie,
(1) Prajpati.
(a) Jlayiet Prna.(3) Purusha.
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PHASHNOPANISHAI w
tout feuqui s'lve. (Ceci) estexprim parce verset :
8. Revtu detoutes formes, omniscient,
fait d'or, suprme sentier, seule lumire,
source de chaleur, couronn de mille
rayons, prsent dans cent formes, vie de
la cration, le soleil selve !
9. Le seigneur de la cration est aussi
l'anne; elle a deux sentiers, le mridio-
nal et le septentrional. C'est pourquoiceux qui ne font consister leurs exercices
qu'en sacrifices et en charits publiques,n'acquirent que le monde lunaire; puis ils
reviennent. Ces adorateurs, dsireux de
postrit, s'engagent sur le sentier mri-
dional. Ce sentier du procrateur est en
vrit lasubstance.10. Mais par le sentier septentrional,
par lacontemplation, ladiscipline, la foi,
la sagesse, cherchant le Soi, ceux-ci
gagnent le soleil. Cela srement est la
retraite desvies, Cela estimmortel, Cela
sans frayeur, le but suprme ;deCela ils
ne reviennent jamais; Cela est la fin. C'est
pourquoi il