N° 22 - 2 nd trimestre 2017 Déjà demain « Demain est moins à découvrir qu’à inventer » Gaston Berger Publication trimestrielle de la CFDT du « Groupe Orange », Déjà Demain porte un regard nouveau sur les questions stratégiques, économiques et financières. LES GRANDS DÉFIS Par Laurent Riche, Délégué Syndical Central à Orange Sur les grands défis qui se présentent à nous dans les années à venir, la CFDT a décidé d’interpeller les candidats (excepté du FN dont « rhétorique et projet sont antinomiques avec nos valeurs démocratiques, solidaires et progressistes »). Pour favoriser le débat d’idées et éclairer les travail- leurs sur les grands enjeux de socié- té, la CFDT publiera les réponses des candidats sur le site cfdt.fr. Dans notre secteur des télécoms et du numérique aussi, la CFDT et l’UNSA d’Orange ont décidé de questionner les candidats sur le nombre d’opérateurs Télécoms, la place et le rôle de l’État chez Orange et dans son environnement, l’avenir des 47 000 fonctionnaires y exerçant leur activité, les questions de fiscalité du numérique face à la sur-taxation des opérateurs télécoms et au dum- ping fiscal dont bénéficient les GAFA. La CFDT et l’UNSA d’Orange insis- tent également sur la nécessaire re- prise du dialogue social et indus- triel dans la filière du numérique. Nous publierons aussi les réponses des candidats sur notre nouveau site de l’intranet : http://cfdt.rh.francetelecom.fr/ Édito Déjà Demain N° 22 Ce qu’on en dit !... Par Sonia Banderne, Déléguée Syndicale Centrale adjointe, Représentante Syndicale au CCUES et au CGF Avec le déploiement de la virtualisation du réseau SDN/NFV (Software Defined Networking/Network Function Virtualization), le rapprochement des fonc- tions réseau et IT (Informatique Télécoms) devient une réalité qui pourrait se traduire par un glissement du centre de gravité des métiers vers l’IT. Pour la CFDT, cette évolution pourrait s’envisager avec sérénité si elle ne nourrissait pas une farouche volonté de réduire les coûts par transfert des activités IT vers des zones à moindre coûts de main d’œuvre ou par « rajeunissement » des équipes. Tout cela entraine une perte interne de l’expertise réseau. Une évolution de cette na- ture liée à une telle gestion des emplois et compétences, privilé- giant l’externalisation et la délocalisation plutôt que la formation et le maintien des compétences, ne peut satisfaire la CFDT ! Sans correctif, cela se traduira par une prédominance des équipe- mentiers par rapport à l’opérateur. Orange risquerait d’y perdre en- core un peu plus la maîtrise de son réseau avec sa spécificité puisque nous nous appuierions sur les mêmes équipements standards que nos concurrents. De plus, Orange faciliterait aussi l’entrée sur notre marché d’opérateurs IT en leur fournissant facilement les moyens d’opérer sur notre réseau devenu une plateforme IT. Enfin, la CFDT est en droit d’interpeller l’entreprise sur le risque qu’elle prend pour assurer les engagements de services contractés avec ses clients. Quant au secteur « Entreprise », Orange s’engage de plus en plus vers l’intégration de service. OBS (Orange Business Services) a été positionné comme leader des fournisseurs de réseaux globaux dans le « Magic Quadrant » de Gartner. Il s’agit là encore, d’une transforma- tion qui s’accompagne d’une évolution métier basée sur des délo- calisations au lieu de former les équipes pour qu’elles se chargent de ces nouvelles activités ; ce que préfèrerait la CFDT... 4 VIRTUALISATION DES RÉSEAUX, PAS DES EMPLOIS ET COMPÉTENCES LA CFDT DEMANDE AVEC LES ÉLUS CGE ET CGM UNE REDISTRIBUTION SOLIDAIRE La CFDT attend la redistribution solidaire pour tous les personnels du groupe expri- mée aux CGE et CGM : « La direction lors de sa communication récente sur les résultats valo- rise le travail de l’ensemble des salariés du groupe Orange. Effectivement c’est notre travail qui crée les richesses de l’entreprise. Comme vous, nous pensons que c’est bien l’humain qui est au cœur de l’entreprise Orange. C’est pourquoi nous considérons que ce travail doit être reconnu à sa juste valeur. Nous réitérons la demande d’une redistribu- tion solidaire à l’ensemble des salariés du groupe au travers d’une prime en contrepartie de leur participation aux résultats. Les membres du CGM dans leur ensemble, au même titre que la demande faite en CGE, souhaitent une redistribution de ces ri- chesses qui garantisse une réelle augmentation du pouvoir d’achat pour tous. C’est pourquoi nous demandons une redistribu- tion dès le début 2017, sur la base des résultats financiers 2016, par une prime qui doit être payée par le Groupe sur le budget du Groupe et non être à la charge des filiales ou entités locales. Cette prime se doit d’être juste et équitable afin que l’ensemble des salariés dans le monde bénéficie de la reconnaissance de leur travail et de leur implication. » FISCALITÉ ET RÉGLEMENTATION : LES INJONCTIONS CONTRADICTOIRES Le secteur des télécoms est un secteur stratégique qui requiert des inves- tissements lourds et sur le long terme. En dépendent l’avenir des télé- coms, de ses emplois et l’accès au numérique pour tous. Pourtant, les grands discours sur le nécessaire investissement dans les réseaux THD se heurtent à la réalité du secteur en Europe et singulièrement en France. Les questions fiscales sont aussi révélatrices de l’approche de nos res- ponsables politiques hexagonaux et européens. Malgré la fin du roaming, l’Europe est marquée par l’extrême fragmentation du marché des télécoms. Les États ont toujours voulu garder 27 autorités de régulation. Moralité : 150 opérateurs en Europe contre 3 aux Usa et en Chine et la quasi disparition des équipementiers européens… Chaque régulateur s’acharne contre son ex-opérateur national comme dernièrement en Grande Bretagne où BT serait coupable de défaut d’investissement dans le THD. En France, l’ARCEP s’en prend à Orange coupable de trop investir dans la fibre optique alors que ses concurrents ne sont pas au rendez-vous. Depuis de nom- breuses années la CFDT réclame un régulateur européen unique et l’arrivée de la 5G sera une opportunité à ne pas rater. Les réseaux sont par nature adhérant aux territoires. Moralité on les taxe et on les surtaxe (version française) tout en discourant sur l’accès au numérique pour tous. De leur côté, cachés derrière le concept libertaire de la neutralité du net, les GAFA utilisent ces réseaux et réalisent des profits faramineux en rois de l’optimisation fiscale alors qu’en France le montant total de la sur- fiscalité sectorielle est de 3 milliards d’Euros. Au prétexte de faciliter la transition numérique et de doper le marché « PME », l’ARCEP soutiendrait la mise en place d’un 3 ème opérateur d’infrastructure sur la fibre optique. Vu les conséquences de l’arrivée du 4 ème opérateur mobile, la CFDT est très méfiante. En cette période d’élections, il semble utile de rappeler cette réalité aux électeurs des différents candidats... Par Vincent Gimeno, Délé- gué Syndical Central adjoint, élu aux CGE et CGM Le développement du groupe en Afrique, est un des leviers stratégiques d’Essentiels 2020. La crois- sance d’activité n’y semble plus aussi forte. Orange s’implante dans 4 nouveaux pays. Où en sommes-nous ? Certains syndicats n’ont qu’une conception « bleu blanc rouge » d’Orange et contestent toute acquisition trans- nationale ; d’autres s’interrogent sur la perti- nence de prioriser la zone Afrique Moyen- Orient (risques politiques trop importants, guerres, corruption, …). L’effondrement de la livre égyptienne a pesé sur les résultats 2016 du groupe… et sur le pouvoir d’achat des égyptiens. Surtout cer- tains pays copient les pratiques de régulation bien connues en France : sur-fiscalisation, coût des fréquences… Le développement des réseaux sociaux modifie aussi structurelle- ment la nature du trafic. La CFDT estime important de poursuivre notre stratégie de développement en Afrique, vrai continent d’avenir. Il est préférable qu’Orange soit acteur de ce développement et ne laisse pas le champ libre à des groupes anglo-saxons, chinois ou moyen-orientaux aux pratiques souvent opaques et qui refusent tout dialogue social. Orange n’est pas le bras armé de la « Françafrique ». La population africaine est jeune et l’innovation par les usages est reine. Le succès d’Orange Money en Afrique a fait naître Orange Bank… Nos services, nos technologies y sont des leviers de dévelop- pement dans l’agriculture, l’énergie, la santé, l’éducation, l’égalité hommes femmes... Orange n’est pas à l’abri de pratiques néoco- loniales. La remontée des bénéfices est con- frontée au développement des pays et leurs besoins souvent immenses. Nos homo- logues africains contestent souvent l’ex- ternalisation et la mutualisation d’activités et revendiquent une meilleure répartition des fruits de la croissance. Orange met en exergue la RSE. Répartir ses richesses à toutes ses parties prenantes (environnement sociétal compris) et, au ni- veau mondial, à ses différentes composantes devient donc un élément clé et doit conduire aussi à une évolution de la gouvernance du groupe pour mieux refléter sa réalité. La CFDT revendique toujours qu’un salarié issu du « reste du monde » siège au CA et puisse y apporter un point de vue moins « franco-français ». L’AFRIQUE MOYEN-ORIENT PASSE À L’ORANGE Administrateur CFDT élu « cadres » au CA d’Orange Par Daniel Guillot, Retrouvez nos informations CFDT sur intr@noo / Espace syndicats sur Internet : http://www.f3c-cfdt.fr/entreprises/orange Inscrivez-vous à notre newsletter « Webzine » http://cfdt.rh.francetelecom.fr/fr/newsletter/subscribe Directrice de publication : M-Hélène Castellarneau Rédacteur en chef : Laurent Riche Fédération CFDT Communication, Conseil et Culture 47 avenue Simon Bolivar - 75950 PARIS CEDEX 19 Tél. 01 56 41 54 00 - Fax. 01 56 41 54 01 Retrouvez-nous aussi sur http://www.facebook.com/dsccfdt.orange http://twitter.com/CFDT_FTOrange