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2 . 0 0 D é c e m b re 2008 Le premier journal d’actualité de Monaco g l o m e d . f r e e . f r / l a p r i n c i p a u t e . h t m l g l o m e d . f r e e . f r / l a p r i n c i p a u t e . h t m l Dossier Spécial Dossier Spécial Monaco n’est pas un paradis fiscal... 2 INTERVIEWS EXCLUSIVES: Gilles Tonelli Franck Julien Numéro de Commission Paritaire : 0512 U 81608 Dépôt légal : à parution Imprimé sur papier spécial en Union Européenne Concessionnaire général de publicité : Global Media Associates Sas - Section Publicité Abonnements : annuel (soit 11 numéros) 20 ; hors Monaco et France +50% S’adresser à Global Media Associates - Bureau Abonnements ou à http://glomed.free.fr/abo.pdf DERNIERE MINUTE : LE PRINCE DECIDE Dʼ ARRETER LE PROJET Dʼ EXTENSION EN MER PAGE 11 Année VIII Numéro 68 Mensuel édité par Global Media Associates Sas Gérant de la publication Roberto Volponi Rédaction et administration : “Le Beausoleil de Monaco” 6, boulevard de la Turbie 06240 Beausoleil • Tél. : +33 09.50.79.90.84 Fax (+33) 09.55.79.90.84 Siège Social : Piazza Caduti della Montagnola 48 00142 Rome Tél./Fax (+39) 06.23.31.52.15 Bureau de Milan : Tél./Fax (+39) 02.70.03.01.42 Fête Nationale La joie des Monégasques Le président Stéphane Valeri : “La priorité d’emploi n’est pas négociable” Fête Nationale La joie des Monégasques Le président Stéphane Valeri : “La priorité d’emploi n’est pas n é g o c i a b l e Monaco n’est pas un paradis fiscal... 2 INTERVIEWS EXCLUSIVES: Gilles Tonelli Franck Julien
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D é c e m b re 2008Le premier journal d’actualité de Monacog l o m e d . f r e e . f r / l a p r i n c i p a u t e . h t m lg l o m e d . f r e e . f r / l a p r i n c i p a u t e . h t m l

Dossier SpécialDossier S p é c i a lMonaco n’est pasun paradis fiscal...2 I N T E RVIEWS EXCLUSIVES:• Gilles To n e l l i• Franck Julien

Numéro de Commission Paritaire : 0512 U 81608 • Dépôt légal : à parution • Imprimé sur papier spécial enUnion Européenne • Concessionnaire général de publicité : Global Media Associates Sas - Section Publicité • Abonnements : annuel (soit 11 numéros) ≠ 20 ; hors Monaco et France +50% • S’adresser à Global Media Associates - Bureau Abonnements ou à http://glomed.free.fr/abo.pdf

☞ DERNIERE MINUTE : LE PRINCE DECIDE DʼARRETER LE PROJET DʼEXTENSION EN MER • PA G E 11

Année VIII • Numéro 68 • Mensuel édité par Global Media Associates Sas • Gérant de la publication RobertoVolponi • Rédaction et administration : “Le Beausoleil de Monaco” 6, boulevard de la Turbie 06240 Beausoleil • Tél. : +33 09.50.79.90.84 • Fax (+33) 09.55.79.90.84 • Siège Social : Piazza Caduti della Montagnola 4800142 Rome • Tél./Fax (+39) 06.23.31.52.15 • Bureau de Milan : Tél./Fax (+39) 02.70.03.01.42

Fête NationaleLa joie des Monégasques

Le président Stéphane Valeri :“La priorité d’emploin’est pas négociable”

Fête NationaleLa joie des Monégasques

Le président Stéphane Valeri :“La priorité d’emploin’est pas n é g o c i a b l e”

Monaco n’est pasun paradis fiscal...2 I N T E RVIEWS EXCLUSIVES:• Gilles To n e l l i• Franck Julien

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l'évasion fiscale sur le continent européen. À défautd'abolir le secret bancaire, le texte en vigueurdepuis 2005 impose une taxation à la source desrevenus de l'épargne placés dans les pays euro-péens pratiquant le secret bancaire: la Belgique,l'Autriche et le Luxembourg. Bruxelles proposed'étendre sa législation à des produits financiersplus innovants, notamment certaines assurances-vie, et aux fondations (il nʼy en a pas à Monaco), jus-qu'ici laissées dans l'ombre de la directive. Mais ilfaut lʼunanimité pour changer les règles du jeu.Premier round le 2 décembre. On est très loin duconsensus. Le Premier ministre luxembourgeois n'apas apprécié les attaques du ministre allemand desfinances, Peer Steinbrück, qui demande d'inscrire laSuisse sur la liste noire des paradis fiscaux. " J en'accepte pas qu'on traite de cette façon un paysami comme la Suisse". Or à défaut de convaincre laSuisse, un «pays clé», d'adapter en conséquencel'accord sur la fiscalité de l'épargne qui la lie àl'Union, les Vingt-Sept ne s'entendront sans doutejamais sur ces propositions.Bruxelles ne semble pas vouloir remettre en causele modèle dit de la coexistence sur lequel repose ladirective européenne sur la fiscalité de l'épargne etles accords que l'Union a conclus dans ce domaineavec cinq Etats tiers, dont la Suisse, leLiechtenstein, Andorre et Monaco et dix territoiresdépendants des Pays-Bas et de la Grande-Bretagne (îles anglo-normandes, Antilles néerlan-daises, etc.). Ainsi, il n'est pas question de forcer leLuxembourg, l'Autriche ou encore la Suisse àrenoncer au système de la retenue d'impôt à lasource, qui permet de préserver leur secret bancai-re, et à adopter celui de l'échange automatique d'in-

formations entre administra-tions fiscales.La crise mondiale ne peutcependant quʼaccentuer lespressions dʼune nouvellegouvernance cherchant à serefaire une virginité. Il y adanger de fuite en avant.LʼOCDE est cependant invi-tée à "réactualiser" d'ici à mi-2009 la "liste noire" despays "non-coopératifs" enmatière fiscale et judiciaire.Vidée de sa substance au fildes années, elle ne compteplus quʼAndorre, Monaco etle Liechtenstein. De nom-breux pays en ont été rayés

Un pays en pointe dans la lutte contre le blanchiment qui cependant demeure souven

PA R PAT R I C E ZE H R

La P r i n c i p a u t é2 Décembre 2008D o s s i e r S p é c i a l

Dossier S p é c i a l

Monaco : un “paradis fiscal” ?

Dossier S p é c i a l

Monaco : un “paradis fiscal” ?

La crise financière mondiale aura desconséquences pour tout le monde. Larelance de lʼéconomie, un pari pas gagné,

doit marcher de pair selon le G20 avec uneréforme, toujours à venir, du système. Le capi-talisme financier fortement spéculatif a décidéde mieux se surveiller pour survivre. Ses fai-blesses, ses erreurs et ses errements, en effet,ont failli lʼemporter. Incapable de contrôler sestraders fous, ses fonds spéculatifs incompré-hensibles et déconnectés du réel, de protégerles épargnants, et lʼéconomie, le systèmecependant reste fort pour se protéger. Il y a là undanger qui concerne Monaco : la recherche deboucs émissaires.La Principauté en pointe dans la lutte contre leblanchiment,- mais qui le sait ?- reste souventcataloguée comme un paradis fiscal, un moutonnoir de la transparence financière et là, tout lemonde est au courant. Cʼest faux, injuste eti n a c c e p t a b l e .Monaco face à la crise financière mondiale doitabsolument se débarrasser de ce «sparadrapdu Capitaine Haddock» quʼest lʼétiquette collan-te du paradis fiscal.En quoi Monaco nʼest pas un paradis fiscal, quefaire pour en finir avec cet amalgame et le faires a v o i r, voilà lʼobjet de ce dossier et ce que nousavons demandé au Gouvernement et au porte-parole de lʼUP, premier parti de la majorité par-lementaire. Les Monégasques en ont assez decette contrefaçon médiatique, ils ont raison ; ilsen craignent des conséquences pour leurs spé-cificités, ils nʼont pas tort.

Crise financière et paradis fiscaux"Nous sommes d'accord (pour dire) qu'une réponsepolitique élargie, fondée sur la coopération macro-économique, est nécessaire pour rétablir la crois -s a n c e ", indique la déclaration finale du sommet deWashington, organisé après deux mois d'une crisefinancière inédite depuis les années 1930. Pourremédier aux causes de la crise, les dirigeants duG20 ont approuvé un "plan d'action", permettantd'améliorer la supervision du système financier, surlesquelles leurs ministres des Finances devrontfaire des propositions d'ici au 31 mars. Pour éviterune répétition de la crise financière, le G20 veut que"tout intervenant, tousles produits et tous lesmarchés soient réelle -ment soumis à sur -veillance. Il n'y aura plusde zone d'ombre", s e l o nles explications de lachancelière allemandeAngela Merkel.LʼAllemagne a une posi-tion de pointe déjà expri-mé au niveau européen.Après la fraude décou-verte au Liechtenstein,la révision de la «directi-ve épargne » devraitpermettre de lutter plusefficacement contre

F I N A N C E • La crise du marché mondial aura des conséquences incontournables pour tout le monde : le systèm

L’ E D I TO R I A L

L’ E D I TO R I A L

L’ E D I TO R I A L

Le critère d’une fiscalité “ l é g è re ” ne suffit pas...

L’OCDE (Organisation de coopération et de déve -loppement économiques - soit l’organisation inter -nationale la plus influente en matière fiscale) utili -se quatre facteurs principaux pour déterminer si unEtat constitue un paradis fiscal. Le premier est le fait que cette juridiction appliquedes impôts inexistants ou insignifiants. Monaco faitsans doute partie de ces juridictions... Mais ce cri -t è re - explique bien l’OCDE - n'est pas suff i s a n tpar lui-même pour permettre de qualifier une juri -diction de paradis fiscal. L'OCDE même re c o n n a î tque “toute juridiction a le droit de décider d'appli -quer ou non des impôts directs et, dans l'affirmati -ve, de déterminer le taux d'imposition appro p r i é ” .Par conséquent, une analyse des autres facteursessentiels est nécessaire pour qu'une juridictionsoit considérée comme un paradis fiscal. Les trois autres facteurs à pre n d re en compte sontles suivants :1. Y a t il une absence de transparence ?2. Existe-t-il des lois ou pratiques administrativesqui empêchent un véritable échange de renseigne -ments à des fins fiscales avec les autres adminis -trations concernant les contribuables qui bénéfi -cient d'une imposition inexistante ou insignifiante ?3. L'absence d'activités substantielles e s t - e l l eadmise ?Le premier facteur, la condition de transpare n c e ,permet que les législations fiscales soient appli -quées d'une manière ouverte et cohérente entre descontribuables se trouvant dans des situations simi -l a i res, et que les informations dont les autorités fis -cales ont besoin pour déterminer exactement lemontant de l'impôt dû par un contribuable soientdisponibles (par exemple dans les re g i s t res comp -tables et les pièces justificatives corre s p o n d a n t e s ) .Le deuxième facteur concerne les échanges de re n -seignements en matière fiscale: l'OCDE invite lespays à adopter un système d'échanges de re n s e i -gnements "à la demande". Il s'agit du cas où lesautorités compétentes d'un pays demandent àcelles d'un autre pays des informations spécifiques,concernant une vérification fiscale spécifique, engénéral en application d'un accord bilatérald'échange de renseignements entre les deux pays.L'un des éléments essentiels de ces échanges derenseignements est la mise en oeuvre de garantiesa p p ropriées pour assurer une protection suffisantedes droits des contribuables et de la confidentialitéde leur situation fiscale.Enfin le troisième facteur : l'absence d'activitéssubstantielles. Ce critère avait été inclus dans leR a p p o rt de 1998 pour permettre d'identifier lesparadis fiscaux, dans la mesure où l'absence de cesactivités laisse supposer qu'une juridiction pour -rait s'efforcer d'attirer des investissements et destransactions qui sont uniquement motivés par desconsidérations fiscales. Or - en 2001 - le Comitédes affaires fiscales de l'OCDE a demandé que cec r i t è re ne soit pas utilisé pour décider si un para -dis fiscal était ou non coopératif.A la lumière de ces critères reconnus, on a du mal àc o m p re n d re comment Monaco peu encore faire part i ede cette liste dite des “paradis fiscaux”... ( R . V. )

O n fait vite à accuser unpays d’être un “paradis

fiscal”. Mais quels sont les cri -t è res qui permettent d’établirvraiment si on peut, à justet i t re, dire d’un terr i t o i re qu’ilest ou non paradis fiscal ?

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3La P r i n c i p a u t éDécembre 2008 D o s s i e r S p é c i a l

vent catalogué comme un lieu sans transparence financière : c’est faux, injuste et surtout inacceptable

ème néanmoins reste fort pour se pro t é g e r. Mais il y a là un danger qui concerne la Principauté : la re c h e rche des boucs émissaire s . . .

L A F I C H E

L A F I C H E

Qu’est-ce qu’un paradis fiscal ?lorsqu'ils ont pris des engagements de transparen-ce - qu'ils n'ont d'ailleurs pas respectés.Plusieurs états sont sur la sellette, Bahamas, îlesCaïmans, îles vierges britanniques, Samoa, descentres financiers offshores comme Singapour. Desmises en garde ont été adressées à ceux qui sontconsidérés comme des «prédateurs fiscaux» et quipourraient être victimes de sanctions fortes dans lesmois prochains, justifiées ou non, dʼoù lʼurgencepour Monaco de se sortir de cette nasse. " C e sannonces correspondent à ce que nous avions sug -g é r é " , s'est félicité l'ONG TransparencyInternational France. Avec la crise financière, il n'y ajamais eu "une volonté aussi forte" de lutter contreles paradis fiscaux.Lutter contre les paradis fiscaux certes, mais lesvrais et pas seulement pour les accuser de tous lespéchés de la planète finance qui a perdu le nord.

Et Monaco ?Monaco refuse de pratiquer lʼhypocrisie. Cʼestmoins facile mais cela devrait être payant à lalongue. Franck Biancheri, chargé des questionséconomiques et financières internationales, est enpremière ligne. Il déclarait « Monaco ne restera pasà lʼ écart dʼun mouvement international ».Monaco sʼalignera quand tout le monde sʼaligneranotamment dans lʼespace européen. La Principautélutte contre le blanchiment, le financement du terro-risme et respecte ses engagements internationauxmais ne veut pas se mettre en position de faiblessepar rapport à des partenaires concurrents encédant devant des suspicions injustifiées. Le secretbancaire est notamment défendu avec vigueur parle Ministre dʼétat… il sʼarrête simplement et logique-ment explique-t- il là où commence une activitédélictueuse. Pour Jean-Paul Proust il y a contreMonaco des attaques politiciennes provoquées parla jalousie et la désinformation. La Principauté estvictime de la stratégie de lʼamalgame à la recherchedes maillons faibles. Il est bien évident que ceux quisont en difficultés après avoir ruiné en parti la pla-nète vont tenter de trouver des boucs émissaires, etil est plus facile de sʼen prendre à Monaco quʼa despays plus puissants. Mais ne leur en déplaise -Monaco nʼest pas une place offshore - les banquessont soumises au contrôle de la banque de France-il nʼy a pas de banques dʼaffaires spéculant sur desfonds virtuels. Monaco est une place financièresaine. Fiscalement, la Tva est identique à la fran-çaise - comme lʼest lʼimpôt sur les bénéfices, lesdroits de douanes, la fiscalité sur lʼépargne sontréglementés et reconnus.Mais Monaco a le droit, vrai pays souverain dʼappli-quer une fiscalité douce ou pas de fiscalité directedu tout à ses citoyens ou des résidents étrangershonnêtes qui veulent jouir de leur patrimoine dansun pays qui est un paradis de qualité de vie et desécurité… un oasis dans le monde. Cʼest sansdoute ce qui gêne certains...

Un paradis fiscal est un territoire à fiscali-té très basse, par rapport à ce qui est

considéré comme « normal » dans l'espritde celui qui s'exprime. Un pays donné esttoujours le paradis fiscal d'un autre pays, aumoins dans certains domaines ou pour cer-taines activités. Ainsi, un rapport de l’OCDEde 1987 relatif à la fiscalité internationaleprécisait dès son introduction qu’« il n’exis-te pas de critère unique, clair et objectif per-mettant d’identifier un pays comme étant unparadis fiscal ». Le terme est extrêmementflou surtout que la norme n’existe pas. Ainsi,l'Irlande, dont l'imposition est particulière-ment basse, attire de nombreuses entre-prises qui y gèrent leurs trésoreries. Onparle également de «pays à fiscalité privilé-giée». Il n’y a pas de mal à ça sauf pour lescohortes innombrables d’aigris et de jaloux. Les paradis fiscaux - au sens où on l'entendgénéralement dans la presse - combinent cette fiscalité avantageuse au secret bancaire (onparle alors de paradis bancaires) et à l'absence de coopération judiciaire avec les autoritésétrangères (paradis judiciaires).Les spécialistes auto proclamés s'accordent autour d'environ 70 paradis fiscaux. En Europe,il existe 14 paradis bancaires dont trois au sein même de l'Union européenne: la Belgique,le Luxembourg et l'Autriche. Certains sont des territoires au sein d'Etats souverains, commepar exemple l'île de Man ou les îles anglo-normandes au Royaume-Uni. Les résidents bri-tanniques ne sont pas taxés sur leurs revenus qui se trouvent dans ces îles. D'autres para-dis fiscaux sont spécialisés. Ainsi, les Bermudes recueillent principalement l'argent des assu-rances quand les îles Caïman constituent une destination privilégiée pour les banques.ConclusionMonaco n’a rien à faire dans cette galère. Quant aux particuliers qui placent leur argent en rési-dant à Monaco, c’est une autre histoire. Le droit de ne pas les imposer sur leurs revenus faitparti de la « souve raineté » d’un Etat. Un pays peut changer sa fiscalité régalienne, mais il sera i tg rave de le lui imposer- la gouvernance mondiale qui se veut démocratique ne peut devenir untalibanisme fiscal. Il faudra bien concilier transparence et liberté. Monaco est disposé a jouer lejeu et si la règle est la même pour tous à donner l’exemple. ( P. Z . )

"Offshore Financial Centers" selon un document de travail du FMI de 2007 :• Amérique : Antilles néerlandaises, Bahamas, Bermudes, Îles Caïmans • Asie : Bahreïn, Hong Kong, Singapour, Émirats arabes unis • Europe : Chypre, Guernesey, Île de Man, Irlande, Jersey, Luxembourg, Malte, Royaume-Uni, Suisse

Certains territoires peuvent de façon inattendue être qualifiés de paradis fiscaux :- La Polynésie Française, où n'existe ni impôt sur le revenu, ni ISF, ni droits de succession.Valable aussi pour Wallis et Futuna, le plus secret des paradis offshore français. La Belgique : bienq u ' ayant une fiscalité considérée comme assez lourde, le pays n'a pas d'ISF, ni d'impôt sur les plus-values mobilières, un statut avantageux de « centre de coordination » pour les multinationales,a n o nymat fiscal des revenus d'épargne, etc. Le Liban est aussi considéré comme un paradis fis-cal, même si l'instabilité politique actuelle peut rebuter les entreprises ou les investisseurs à s'ins-taller dans ce pays. Le Canada est considéré comme un paradis fiscal pour les mouvements reli-gieux. En effet, dans ce pays, tout mouvement à caractère religieux peut recevoir de nombreuxavantages fiscaux, exception de taxes municipales et d'impôt sur le revenu, possibilité d'émettredes reçus fiscaux aux donateurs. Il est relativement facile aux 15 000 organismes religieux basésau Québec d'avoir droit à ces avantages fiscaux. I s r a ë l. L e Royaume-Uni selon le journalL ’ H u m a n i t é, mais aussi pour la place historique et prépondérante de Londres dans le marché dese u r o d o l l a r s .

Une géographie très variée...

AVIS AUX LECTEURSDes raisons techniques indépendantes de notre vo l o n-té ont retardé la parution de ce numéro de décembre.Nous prions nos lecteurs de nous en exc u s e r.

La Rédaction

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L P : Monaco a-t-il préparé un plan B en cas denécessité de normalisation de spécificités liées àsa souveraineté dans le cadre dʼune réformeinternationale mondiale… On pense à la nonimposition des résidents étrangers non françaispar exemple ?G T :“Il faut je crois bien dissocier la situation des rési -dents monégasques de ceux qui ne le sont pas ; iln'est nullement question de mettre en cause, au planinternational, la non-imposition des étrangers nonfrançais à Monaco ; en effet, chaque Etat est libred'appliquer sur son territoire les dispositions fiscalesqui lui permettent de faire face à ses besoins. Enrevanche, la situation des comptes financiers despersonnes non-résidentes fait, elle, l'objet d'unaccord international sur leur fiscalité qui a été ratifiépar l'ensemble des pays européens et des pays tiersmitoyens du territoire communautaire en 2005. Seuleune remise en cause ou une évolution de cet accordpeut intervenir et dans cette hypothèse, laPrincipauté devra renégocier un nouvel accord entenant compte au mieux des intérêts de la place.Cette modification est effectivement imaginée par lesinstances européennes, elle doit toutefois recueillirau préalable lʼavis favorable des pays de lʼUnioneuropéenne elle-même.”L P : Les conséquences de la crise financière sontencore difficilement toutes envisageables. Cela

remet-il en cause la volonté de se transformer en véritable place financiè-re internationale ou au contraire nʼest-ce pas une opportunité d agir dansune transparence reconnue sur des bases mondiales plus saines ?G T : “Mais ces deux hypothèses ne sont pas antinomiques ! L'évolution denotre place financière telle que préconisée par le rapport Bain ne s'opposepas à l'amélioration de la transparence des procédures et à leur mise enconformité avec les standards internationaux ; tel est bien un des objectifsprioritaires du Gouvernement Princier qui se traduit par une constante évolu -tion de notre dispositif législatif et qui va notamment nous conduire à déposerprochainement un projet de Loi sur le bureau du Conseil National relatif à lalutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme complétant notreadaptation aux normes reconnues en ce domaine.”

D o s s i e r S p é c i a l4 Décembre 2008La P r i n c i p a u t é

Dossier S p é c i a l

Monaco : un “paradis fiscal” ?

Dossier S p é c i a l

Monaco : un “paradis fiscal” ?

La Principauté : Monaco nʼaccepte pas dʼêtreconsidérée comme un paradis fiscal. Pouvez-

vous pour nos lecteurs rappeler les règles obser-vées en Principauté par rapport aux comporte-ments des paradis fiscaux ?Gilles Tonelli : “Le classement de la Principauté en2001 par l'OCDE sur la liste des paradis fiscaux atoujours été contesté pour les raisons suivantes : 1. laPrincipauté n'a pas adopté des dispositifs législatifsdestinés à se soustraire aux règles fiscales des paysvoisins mais elle dispose simplement d'une législa -tion résultant des vicissitudes historiques qui instau -re, au fil des décennies, une fiscalité douce et diffé -rente de celle de ces pays ; 2. elle respecte de façonscrupuleuse les conventions internationales enmatière d'échange d'informations lors de sollicitationsjudiciaires et particulièrement pour les commissionsrogatoires internationales où sa rapidité de réponseest unanimement reconnue ; 3. elle ne dispose pasde véhicules financiers spécifiques ni d'établisse -ments financiers exclusivement monégasques ettous les établissements de crédit sont des filiales oudes succursales de banques européennes contrôléspar la Commission Bancaire française ; 4. elle pra -tique l'échange d'information avec les services étran -gers en matière de fraudes à la TVA. Voilà les princi -pales raisons qui justifient notre réticence à nous voirqualifié de « paradis fiscal »”.L P : La crise financière actuelle a relancé la chasse aux paradis fiscauxrendus responsables de graves dérèglements ayant contribués auxbulles spéculatives. Que fait Monaco dans ce contexte difficile pouréchapper aux amalgames et maintenir ses spécificités. Quels sont lesprochains rendez-vous importants ?G T : “La meilleure réponse à cette situation résulte d'un constant effort decommunication ainsi que de la soumission à des évaluations régulières de lapart d'organismes internationaux incontestables et nous nous y attachons. Lareconnaissance de nos efforts en matière de conformité aux standards inter -nationaux est indispensable. De ce point de vue, je prendrai simplement pourexemple la tenue en Principauté ces jours derniers d'une réunion communeentre le Groupe d'action financière (GAFI), instance mondiale chargée de lalutte contre le blanchiment et le financement du ter -rorisme et le groupe Moneyval, instance européen -ne relevant des mêmes objectifs afin de faire pro -gresser la connaissance sur les typologies de cefléau et bien entendu des moyens d'y faire face ;plus de 50 pays étaient présents ainsi qu'une dizained'organisations internationales. Comment imaginer quedes réunions aussi confidentielles puissent se tenir enPrincipauté si une totale confiance dans notre engage -ment dans ces domaines n'était pas assurée ?”L P : Il y a donc la diplomatie économique, maisnous sommes dans un monde de communica-tion globale. Les arguments du gouvernementsont très forts et convaincants mais souvent ilsne sont entendus médiatiquement que cheznous. Nʼy a-t-il pas un problème de communi-cation pour faire passer le message ?G T : “Le problème que Monaco rencontre est celuid'un a priori défavorable particulièrement répandusur la réalité de notre économie et de nos res -sources ; non, la Principauté ne vit pas grâce à sonCasino et n'est pas un refuge pour les banques ! Làencore, seule une opiniâtre volonté de faireconnaître à chaque fois que l'occasion se présentela vérité sur notre situation peut nous laisser espé -rer qu'avec le temps cette image sera infléchie ;des signes encourageants sont de ce point de vuemaintenant enregistrés.”

I N T E RVIEW • Gilles Tonelli, Conseiller de Gouvernement pour les Finances et l'Economie

“Non, Monaco n’est pas un refuge pour les banques!”

PA R PAT R I C E ZE H R

Photo © CdP

M O N T E - C A R LO - Du 24 au 26 novembre derniers, à l’hôtel Fairmont Monte-Carlo la Principauté a accueillì pour la première fois une réunion d'expertssur les typologies de blanchiment de capitaux et de financement du terro-risme. Une réunion organisée conjointement par le GAFI et le ComitéM o n e y val du Conseil de l'Europe, ce qui est également une première. Laréunion a commencé lundi 24 novembre en présence de S. A . S. le PrinceAlbert II : elle a représenté l’occasion d’échanger des expériences et desanalyses sur les méthodes et les vecteurs du blanchiment, ainsi que sur lesmanières les plus efficaces de les détecter et de leur apporter une répon-se appropriée. Lors de l’ouverture officielle le Souve rain a tenu à ra p p e l e rd e vant cette assemblée que la lutte contre le blanchiment est l’une de sespriorités et que l'évolution du cadre législatif monégasque dans la luttecontre le blanchiment et le financement du terrorisme avait reçu l'aval desorganismes compétents, dont Moneyva l .Il a manifesté son étonnement quant aux déclarations qu’il a qualifié d’in-acceptables selon lesquelles, à Monaco, «les enquêtes s’enlisent» et qu’ « i ly a toujours du blanchiment». En effet, dans un entretien publié recem-ment dans le journal français Le Monde, le juge financier Renaud Va nRu y m b e ke avait estimé qu'à Monaco, comme ailleurs, "les enquêtes s'en -lisent dès lors que l'argent circule d'un paradis fiscal à l'autre". "Au bout ducompte, il nous est impossible de déterminer l'ensemble des avoirs qui ysont cachés. Monaco reste un trou noir de la mondialisation. Il y a toujours du blanchiment", a affirmé lejuge. Le Souve rain a estimé que de telles assertions sont "inexactes". "Comme cela a été maintes fois répé -té, Monaco n'est en rien un paradis judiciaire" a - t-il ajouté.S. A . S. le Prince Albert II exprimait son souhait qu’à l’issue de cette réunion il sera possible de contribuer àt racer les contours d’une harmonisation des dispositifs mis en place dans chaque pays, préalable à unec o o p é ration internationale renforcée. L’organisation d’une telle manifestation en Principauté, d’ailleurs,semble marquer la confiance que lui témoignent ces deux instances internationale et européenne. Elle s’ins-crit dans le cadre de la politique volontariste menée ces dernières années par le Gouvernement Princier enmatière de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme...

G A F I - Moneyval : réaction ferme du Prince A l b e r t

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Franck Julien, 44 ans, marié, est le porte-parole de lʼUnion pour laPrincipauté (UP), dont il est membre du Comité Directeur depuis sa

fondation en 2001. Il est actuellement Directeur Général de MonacoTélématique (MCTEL) éditeur de logiciel fournissant des solutions àlʼinternational pour les opérateurs mobiles.

La Principauté : M. Julien, vous êtes à lʼécoute des militants de votre parti, maisaussi de lʼensemble des monégasques. Sentez-vous une véritable irritationvis-à-vis du classement régulier de Monaco sur la liste des paradis fiscaux ?Franck Julien : “Oui, indéniablement. Cette situation est dʼautant plus irritante, quʼel -le est totalement injuste. Si nous prenons lʼexemple des critiques provenant de laFrance, celles-ci sont entachées dʼune mauvaise foi absolue. Comment un État quifournit à la Principauté à la fois son Ministre dʼÉtat et des pièces maitresses de sonsystème judiciaire peut-il jouer les vierges effarouchées devant les agissements deMonaco ? Il faut tout de même rappeler que les banques monégasques dépendentde la Banque de France. Avez-vous déjà essayé dʼaller dans une banque àMonaco un 14 juillet ? Elles sont toutes fermées. Ceci est bien la preuve, si besoinétait, des liens étroits qui existent entre le système bancaire français et moné -gasque. Par contre, bien évidemment, il est difficile dʼempêcher certains politiciensou journalistes en mal de reconnaissance ou de sensationnel (car lʼimage deMonaco, quoiquʼon en dise, fait vendre) de ressortir régulièrement le nom deMonaco lorsquʼon parle de paradis fiscaux. Suivant les cas, il peut sʼagir dʼigno -rance, dʼopportunisme politique (comme il y a quelques années, un front mené pardes députés socialistes français dont Monsieur Arnaud Montebourg pour ne pas leciter) ou de jalousie, car Monaco inspire le rêve mais aussi, malheureusement, lajalousie. Sur la scène internationale, les derniers articles que jʼai pu lire dans lapresse ou sur internet sont tout bonnement ridicules. Comment peut-on raisonna -blement croire que la liste noire des paradis fiscaux selon lʼOCDE se résume à troisÉtats qui sont Andorre, le Liechtenstein et… la Principauté de Monaco ? Alors que

la précédente liste en comportait 35 ! Et ila suffi que certaines de ces juridictionssʼengagent vaguement à être plus coopé -ratives pour disparaître miraculeusementde la liste noire. On aura tout de mêmebeaucoup de mal à me faire croire que laPrincipauté de Monaco est moins transpa -rente ou coopérative que les Iles Cayman,les Bahamas ou le Libéria ! Alors pourquoicet acharnement ? A lʼUnion pour laPrincipauté, nous pensons quʼil y a beau -

5Décembre 2008 La P r i n c i p a u t éD o s s i e r S p é c i a l

PAR PATRICE ZEHR

I N T E RVIEW • Franck Julien, porte-parole de l’Union pour la Principauté (UP), le parti majoritaire au sein du Conseil National

“Il faut défendre notrei m a g e i n t e rn a t i o n a l e ”

Photo © DR

coup dʼhypocrisie dans le discours officiel.”L P : Cette irritation est-elle mêlée dʼinquiétude ? Les Monégasques craignentils dʼêtre des boucs émissaires ?FJ : “Au vu de ce que je viens de dire, on pourrait légitimement se poser la ques -tion. Néanmoins, les interventions coordonnées au plus haut niveau de lʼÉtat dontcelles récentes du Prince Souverain, du Ministre dʼÉtat et du Président du ConseilNational sont de nature à rassurer les Monégasques et rappeler que Monaco sʼesttoujours battu pour conserver ses particularismes. Discrétion ne signifie pas opaci -té. Il est grand temps aussi dʼen finir avec certains amalgames au long cours, quiconfondent fiscalité douce et argent sale. Dès Son allocution dʼIntronisation, S.A.Sle Prince Albert II a fait de la lutte contre le blanchiment une des priorités de sonrègne. Monaco nʼa pas besoin dʼargent sale pour continuer dʼexister sereinement.”L P : Que comptez-vous faire pour participer à imposer la vérité et faireconnaître la réalité fiscale monégasque bien éloignée des comportementsdes paradis fiscaux ?FJ : “Il est du devoir de chacun de faire preuve de pédagogie et de répéter inlas -sablement que Monaco applique la TVA selon les règles européennes, respecte lesconventions douanières et les conventions internationales en matière de lutte

contre le financement du terrorisme et de blanchiment dʼargent et colla -bore pleinement lorsquʼune commission rogatoire internationale en matiè -re pénale lui ait dépêchée. Nos élus rappellent ces réalités lors de chacunde leurs déplacements, comme ce fut le cas encore tout récemment lorsde la Conférence des Présidents de Parlement des petits Etats tenue auLiechtenstein. Notre pays gagnerait également à ce que le Gouvernementsoit plus actif dans les médias étrangers pour défendre lʼimage de laPrincipauté à lʼextérieur de nos frontières. La réaction du premier ministreluxembourgeois, M. Juncker, face aux accusations dont son pays a étévictime, peut à ce titre être citée en exemple. Aller au-devant des critiquesest essentiel en vue de les désamorcer. Par contre, il semble utopiquedʼespérer que Monaco ne soit plus jamais victime de son image et parvoie de conséquence, de la jalousie de certains médias…”

Un accord avec le Luxembourg...En signant le 28 novembre un protocole de coopération avec la

Chambre de Commerce Belgo-Luxembourgeoise en Fra n c e(CCBL), le Président de la CDE Franck Biancheri a matérialisé une col-l a b o ration initiée il y a déjà plus d'un an entre la CDE et la CCBL. At ravers cet accord, la CDE et son nouveau partenaire belgo-luxe m-bourgeois s'engagent à promouvoir la coopération entre les entre-prises et les institutions économiques et financières de leurs

p ays, en accordant une attention touteparticulière aux petites et moye n n e se n t r e p r i s e s .Symbole du point de départ de cette col-l a b o ration, la CDE a organisé après lasignature de cet accord, un Ambassador'sLunch consacré au Luxembourg, ave cl 'Ambassadeur Georges Santer t o u trécemment accrédité auprès de laPrincipauté de Monaco: M. Santer - qui estégalement accrédité auprès de la Fra n c e

et du Saint-Siège, mais aussi de l'OCDE - a présenté l'histoire de sonp ays et les fondements de son économie qui, contrairement aux idéesreçues, résident dans l'industrie de l'acier, ou plus surprenant, dans laproduction de vin. Il a bien sûr également évoqué les atouts de laPlace Financière luxembourgeoise -la 6è dans le monde-, considéréecomme un élément stabilisateur de son économie. Et, concluant surla proximité des deux petits Etats naturellement ouverts surl'International que sont Monaco et le Luxembourg, il a énoncé depotentiels développements en matière de services, d'assura n c e ,b a n q u e - f i n a n c e, mais aussi de shipping, télécommunications, ouencore de recherche en biotechnologies et nanotechnologies.

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“La priorité d’emploi n☞ Stéphane Valeri : “Beaucoup dʼavancées ont étéobtenues par le Conseil National depuis le retrait du pre-mier projet de loi en juin dernier, dans le cadre du groupede travail mixte qui sʼest réuni à de nombreuses reprises.Ainsi, un nouveau droit sera ouvert aux Monégasques enplus de la location, qui sera transmissible aux héritiers.Les sommes payées seront capitalisées et garantiront unplacement de bon père de famille, en étant réévaluées surun indice supérieur ou égal à lʼinflation. Un point essentiela été acquis : à lʼissue de la période de 75 ans, le bénéfi-ciaire aura le choix, entre le reversement du capital inves-ti, ou la reconduction de ce droit pour une nouvelle pério-de de 75 ans. Il sʼagira donc en pratique dʼun droit illimitépour la famille. Par contre, nous avons toujours un diff é-rend sur le prix auquel ce nouveau droit sera proposé ànos compatriotes. En effet, le Gouvernement sʼen tient àdes niveaux de prix - basés sur 1,5 fois le loyer moyen sur25 ans, au lieu des 20 ans demandés par la majorité duConseil National - qui restent trop élevés, y comprisdʼaprès ses propres simulations financières, pour garantirque 60 % des foyers monégasques pourront eff e c t i v e-ment accéder à ce dispositif. Sur ce sujet non plus, nousne cèderons pas. Le Gouvernement doit nous entendresur ce sujet prioritaire pour les Monégasques. Jʼen appel-le donc à la responsabilité du Gouvernement, pour sortirde lʼimpasse dans laquelle nous sommes aujourdʼhuiacculés. Le temps presse et nous avons déjà fait preuvede beaucoup de patience, au cours des cinq années pas-sées. L̓heure de vérité a sonné. Si le Gouvernement nenous laisse pas d'autre choix, il sera le seul responsabledu non-vote du budget.”

3Lʼapplication de la priorité nationale dʼemploipour les Monégasques à compétences égales,qui est une protection constitutionnelle et léga-

le, paraît provoquer des difficultés. Le ton récem-ment est monté vis-à-vis de la SBM, premieremployeur de Monaco. Le Gouvernement paraitreconnaître un problème mais sans pour autantprendre des mesures concrètes. Nʼy a-t-il pas là unecrispation ?

☞ Stéphane Valeri : “Je suis heureux que vous meposiez la question, car, encore ce matin, je recevais letémoignage dʼun Monégasque laissé pour compte, etdonc pour nous le débat ne sera pas clos tant que cettequestion de la priorité dʼemploi ne sera pas exemplaire àla SBM. Avec le Vice-Président, nous avions adressé unrapport au Gouvernement faisant état dʼune dizaine decas de diplômés monégasques de lʼenseignement supé-r i e u r, victimes dʼun non-respect de cette priorité. Pourtoute réponse, la SBM a publié une publicité payantedans la presse locale, destinée à faire passer lesMonégasques et leurs élus pour des affabulateurs. Cʼestinadmissible ! Cette page mélangeait les chiffres des casi-nos, des services administratifs et des services hôteliers,pour tenter maladroitement de masquer la triste réalité :les Monégasques sont sous-représentés dans cettesociété, en-dehors des jeux de table. Nous avons doncdemandé la publication de nouvelles statistiques objec-tives par secteur, qui démontreront cette évidence. Le faitque le Gouvernement nʼait pas lancé dʼinvestigationsimpartiales et se soit contenté, dans un courrier auConseil National, de reprendre à son compte les argu-ments des dirigeants de la SBM est tout aussi inaccep-table. Vous imaginez bien que les dirigeants, juges et par-

ties, nʼont pas manqué de constater quʼils respectaienttoujours parfaitement la priorité dʼemploi !... Que chacun,au Gouvernement comme à la SBM, soit prévenu, nousne nous laisserons pas abuser, la priorité dʼemploi nʼestpas négociable. Elle est inscrite dans la constitution de1962, dans la loi sur lʼembauche de 1957 et nous lʼavonsmême faite reconnaitre par le Conseil de l'Europe. Il n'y adonc aucune connotation xénophobe et dʼailleurs ellebénéficie aussi aux enfants du pays, aux autres résidentsde Monaco et même des communes limitrophes. Il sʼagitdʼune priorité territoriale que nous entendons bien fairer e s p e c t e r. Cʼest une question de survie pour la nationmonégasque. Elle doit donc être appliquée”.

4Mais très concrètement, comment mieux faireappliquer cette priorité ?

☞ Stéphane Valeri : “Il faut que lorsque la SBM recrutedes cadres, elle publie des annonces dans la presse loca-le, comme elle le fait déjà pour les embauches dʼem-ployés de jeux. Ainsi, les Monégasques qui ont le profilpourront postuler. Ensuite, ses dirigeants doivent claire-ment donner mandat aux cabinets de recrutement aveclesquels ils travaillent, de rechercher en priorité des can-didats en Principauté. De plus, il faut rapidement davan-tage de compatriotes dans les postes de cadres supé-rieurs administratifs de la SBM. Nous ne pouvons plusadmettre que certains dirigeants venus de lʼextérieur fas-sent comprendre aux Nationaux quʼils ne sont pas chezeux au sein de la première société monégasque ! Pourque les choses changent, il faut que le Gouvernementdise clairement quʼil ne cautionne plus cette attitude anti-nationale. Cʼest lʼintérêt du pays et cʼest aussi lʼintérêt detous, que nos diplômés trouvent la place quʼils méritent enP r i n c i p a u t é ” .

5Sur ce sujet qui devrait fédérer toutes les éner-gies, lʼélu dʼopposition Laurent Nouvion sʼestclairement démarqué, au risque dʼaffaiblir la

position des Monégasques. Comment jugez-vouscette attitude ?

☞ Stéphane Valeri : “Je ne veux pas donner à une per-sonne plus dʼimportance quʼelle nʼen a. Cependant, ilsemble de plus en plus évident que M. Nouvion a choisiune ligne politique simpliste : lʼopposition systématiqueaux positions de la majorité. Cette ligne lʼamène à secontredire en permanence, puisquʼaprès avoir aff i r m édans “ M o n a c o - M a t i n ” quʼil faisait confiance aux dirigeantsde la SBM et que globalement les priorités étaient res-pectées, il a dû reconnaitre, après que le Ministre dʼEtatlui-même lʼait admis, face à notre détermination, quʼil exis-tait bien un problème dans cette société ! Mais alors, aulieu de critiquer les responsables de cette situation, il sʼenest pris aux élus de la majorité qui lʼavaient dénoncée ! Lemoins quʼon puisse dire, cʼest que cette position ne sertpas les intérêts des Monégasques qui lʼont élu au ConseilNational. ”.

6Ce budget intervient dans un contexte de crise.Vos demandes en matière de protection du pou-voir dʼachat ont-elles été prises en compte?

☞ Stéphane Valeri : “Nous demandons eff e c t i v e m e n t ,comme chaque année, le maintien du pouvoir d'achat. Ce

Décembre 2008La P r i n c i p a u t é6

BUDGET PRIMITIF Interview exclusive de fin d’année du Président du Conseil National Stéphane Valeri, sur les principaux d

P o l i t i q u e S o c i é t é

La fin de lʼannée est la période du vote du «budget primitif ». Cʼest le budget pour 2009,établi par le Gouvernement Princier et sur

lequel, après débat, le Conseil National doit sep r o n o n c e r. Cʼest le temps fort de la concrétisationinstitutionnelle des équilibres exécutif – législatifà lʼépreuve des faits et des chiffres. Nous avonsdonc demandé au président du Conseil Nationalses positions sur un certain nombre de dossiers.Ce budget sera certainement abordé, comme lesautres, avec le souci de lʼintérêt général, par laméthode de la recherche du consensus, sanslequel les Institutions sont bloquées. Cʼest cependant un budget particulier qui engagelʼavenir de Monaco à court et moyen terme, dansune période de crise immobilière et financièreinternationale, avec un fort impact sur lʼéconomieréelle qui nʼépargnera pas la Principauté, commele Prince Souverain Lui-Même lʼa souligné dansun entretien à lʼoccasion de la fête nationale, à latonalité positive mais réaliste. Cʼest dans uncontexte bien spécial où existent certaines ten-sions, quʼintervient le premier budget de la nou-velle législature. Cela en fait également un budgetc h a r n i è r e .

1Monsieur le président, la majorité a été recon-duite par les Monégasques qui ont considéréque son bilan était bon et que ses perspectives

correspondaient à leurs attentes.Avant de noustourner vers lʼavenir, un mot sur le logement locatifdes Monégasques dans le domanial. Avoir mis fin àune situation de pénurie est lʼune de vos réussitesreconnues. Il semble cependant que vous ayez desappréhensions sur le rythme futur de constructionde logements pour les Monégasques ?

☞ Stéphane Valeri : “Les seuls programmes deconstruction arrêtés à ce jour concernent la secondetranche de lʼopération Industria-Minerve (105 logementslivrables à la mi-2009) et lʼopération prévue rue de la colle(entre 230 et 250 logements livrables fin 2012), soit 350logements au total. Cʼest très insuffisant pour faire face àlʼévolution des besoins dʼici la fin de la législature, en2013. Nous avions estimé le déficit de lʼordre de 200 loge-ments. Le Gouvernement avait souhaité conduire sapropre étude pour valider ces estimations. Depuis le 30octobre, nous sommes dʼaccord sur le diagnostic. Mais leGouvernement ne nous a toujours pas fait connaitre sespropositions pour compléter les programmes. Le MinistredʼEtat nous a garanti quʼil nous présenterait des solutionslors des débats budgétaires. En attendant, il va de soi quela majorité des Conseillers Nationaux ne peut aborder demanière favorable un Budget qui ne prend pas en comp-te les besoins essentiels des Monégasques en matière delogement. Il est hors de question quʼà la fin de notresecond mandat, les demandeurs de logements moné-gasques connaissent à nouveau la situation de pénuriequi prévalait avant notre première élection, en 2003. Queles choses soient claires, nous ne céderons pas sur cettepriorité fondamentale pour nos compatriotes.”.

2La prochaine étape est celle de lʼaccession desMonégasques à un « droit de propriété aména-gé ». Où en est-on ? Car derrière la bataille des

appellations, il y a un dossier juridique et financierc o m p l i q u é .

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LaP r i n c i p a u t éDécembre 2008 7

échec pour Monaco, mais si le Gouvernement nous yacculait cette année, il en porterait seul la responsabilité.En effet, la méthode suivie par le Gouvernement pour pré-parer ce budget nʼest pas satisfaisante. Alors que nousavions pourtant clairement indiqué nos priorités dès lesdébats du budget rectificatif en octobre dernier, nousnʼavons obtenu aucune réponse précise sur ces pointsessentiels avant lʼouverture des séances publiques. Cecine permet pas un travail serein et efficace delʼAssemblée. Cʼest pourquoi, faute de garanties obte-nues avant le vote, Pierre Svara, Président de laCommission des Finances, appelle dans son rap-port à ne pas approuver le Budget Primitif 2009.Nous ne serons certes jamais inutilementagressifs, mais nous sommes déterminés àutiliser pleinement nos prérogatives pour obte-nir du Gouvernement, la prise en compte desattentes fondamentales des Monégasques,dans lʼintérêt supérieur du pays. “

9Notre dossier, Président, est consacréaux « paradis fiscaux». Je pense que vousêtes de ceux qui sont irrités voire indignés

par certains amalgames, mais êtes-vous inquiet ?Monaco peut- il devenir un bouc-émissaire ?

☞ Stéphane Valeri : “Il faut dénon-cer les attaques injustes subiespar notre pays, de la part deceux qui, incapables de pré-voir et dʼempêcher la crisefinancière et économiqueque traverse le monde, cher-chent à jeter des boucs-émissaires en pâture à leursopinions publiques. Il fautsans cesse répéter que niMonaco, ni les autres petitsEtats dʼEurope, ne sont res-ponsables de la crise actuel-le, qui est avant tout laconséquence de dysfonc-tionnements dans la régu-lation et le contrôle desmarchés financiers. Parailleurs, il est tout aussiindispensable de dénon-c e r, comme vient dʼailleursde le faire en Principauté lePrésident du GAFI, lesamalgames entre fiscali-té douce et blanchi-ment dʼargent sale. A univeau parlementaire,nous nous y sommesrécemment employésavec lʼensemble desprésidents de parle-ment des petits EtatsdʼEurope, lors de notre3ème Conférence quisʼest tenue fin novembre, àVaduz, au Liechtenstein. Acette occasion, nous avons réaf-

qui passe par un rattrapage intégral de l'inflation de 2008au 1er janvier 2009 pour les actifs et les retraités de lafonction publique. Mais dans cette période difficile, nousdemandons également au Gouvernement un nouveaucoup de pouce en faveur des plus bas indices. C'est unemesure socialement juste et logique sur le plan écono-mique, puisque cet argent sera dépensé en consomma-tion. Enfin, nous souhaitons une révision de l'Aide natio-nale au logement et des bourses dʼétudes, en excluant ducalcul des revenus toutes les aides sociales, ce qui sou-tiendrait aussi le pouvoir dʼachat. A ce jour, toutefois, cesmesures ne sont pas quantifiées au Budget par leGouvernement. Ce sera un enjeu important des pro-chaines discussions budgétaires. “

7Quʼen est-il de vos propositions en matière desoutien et de relance de lʼéconomie ?

☞ Stéphane Valeri : “Nous sommes les premiers à sou-haiter que le maximum soit fait pour lʼéconomie et nouslʼavions demandé bien avant le déclenchement de la criseactuelle. Des solutions existent. Après la création de laSARL, il faut continuer à moderniser le droit des sociétés,notamment en dépoussiérant la SAM, qui est prévue parun texte datant de 1895. Il faut aussi continuer de simpli-fier et dʼaccélérer les procédures de création dʼentreprise.Mais le grand défi économique de ce mandat, cʼest deconstruire des dizaines de milliers de m2 de locaux dʼac-tivité domaniaux, qui offriront des opportunités de déve-loppement pour les entreprises ou dʼinstallation de nou-velles sociétés, dans un cadre sécurisé et avec des loyersmodérés. Dʼautres mesures doivent être prises pour tenircompte de la conjoncture difficile qui sʼannonce en 2009.Nous approuvons la réactivation de la COMED, pourvenir en aide aux entreprises en difficulté, notamment enaccordant des délais de paiement plus souples de leurscharges fiscales et sociales. Dʼautre part, un effort parti-culier doit être réalisé en faveur du secteur industriel, par-ticulièrement exposé. La prime industrielle doit être, à titreexceptionnel, revue à la hausse. De même, l'Etat doitcontribuer aux frais de chômage technique pour éviter lesfermetures définitives. De façon générale, lʼEtat doit inci-ter les banques monégasques à soutenir davantage l'éco-nomie, au travers de prêts”.

8Certains reprochent aux élus de la majoritédʼêtre trop complaisants et trop mous face auGouvernement ; dʼautres vous accusent au

contraire de vouloir dépasser vos prérogatives insti-tutionnelles… Quʼen est-il ?

☞ Stéphane Valeri : “Depuis 2003, le Conseil Nationala choisi la voie du juste milieu. Il n'est ni une chambred'enregistrement, ni une chambre d'opposition. Il est donclogique quʼil se trouve sous le feu de critiques contradic-toires de la part de personnes qui défendent des positionsexcessives et qui souhaiteraient, soit le voir rentrer dansle rang, soit aller systématiquement à lʼaffrontement. Nousagissons, au contraire, conformément à lʼesprit de laConstitution, qui impose la règle du consensus entre leGouvernement Princier et le Conseil National, élu par lesMonégasques. Ceci conduit forcément à des conces-sions réciproques, qui font partie du jeu des Institutions.Nous ne souhaitons pas un blocage, qui signifierait un

firmé le soutien des Parlements aux initiatives internatio-nales pour lutter contre le blanchiment de capitaux et ins-taurer une meilleure régulation et transparence du systè-me financier mondial, dans le respect de la souverainetéde chaque nation et de leur droit à déterminer et à appli-quer librement leur politique en matière fiscale.

P o l i t i q u e S o c i é t é

STEPHANE VALERIPhoto © Claudia Albuquerque

oi n’est pas négoc i a b l e ”x dossiers à l’ord re du jour. La position de la majorité du CN sur le logement, la priorité nationale, l’économie, le social et la fiscalité

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19 novembre 2008. Son Altesse Sérénissime le Prince Albert II entouré de Charlotte et Pierre Ca

NOTRE REPORTA

La P r i n c i p a u t é8 Décembre 2008S p é c i a l Fête Nationale

S p é c i a l Fête N a t i o n a l e

Le soleil brille sur le rS p é c i a l Fête

N a t i o n a l eUn temps magnifique a accueilli le 19 novembre les Monégasques sur la Place du Palais rassemblés cett

FETE NATI

Son Altesse Royale la Princesse Caroline durant la célébration de la Messe

En haut : le Prince salue les Carabiniers ; en bas : Pierre, Charlotte et Andrea Casiraghi Place du Palais : les Monégasques agitent les drapeaux pour saluer le Prince Souverain

S p é c i a l Fête Nationale

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9La P r i n c i p a u t éDécembre 2008

Son Altesse Sérénissime la Princesse Stéphanie à l'intérieur de la Cathédrale

En haut : remise des médailles par S.E.M. Proust. En bas : Loge Princière à la Salle Garnier

S p é c i a l Fête NationaleS p é c i a l Fête Nationale

Casiraghi et S.A.S. la Princesse Stéphanie saluent la foule depuis le balcon du Palais Princier

ORTAGE SPÉCIAL

le règne duPrince Albertcette année encore comme une seule personne pour exprimer leur affection à la Famille Princière en ce jour de Fête Nationale

ATIONALELe Président du Conseil National et des élus dans la foule attendent lʼarrivée de la Famille Princière

Photos © Charly Gallo/Centre de Presse

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La conférence internationale «L'Arctique : un observatoirepour relever les défis des changements environnemen -t a u x », co-organisée par la présidence française de l'Union

européenne et la Principauté de Monaco a réuni les 9 et 10novembre à Sea Club, ministres, responsables politiques etexperts scientifiques. La région Arctique occupe une place par-ticulière dans la compréhension du climat. Et Jean-LouisBorloo, le ministre français de l'Ecologie a fait du changementclimatique et de la défense de lʼArctique l'une de ses grandespriorités : «L'Arctique est le témoin et la victime de toutes lespollutions… 30 années de recherche sur la glace de l'inlandsiset les glaciers arctiques et antarctiques… ont permis de démon -trer scientifiquement et de façon incontestable une réalité abso -lument fondamentale : la concentration de méthane et de gazcarbonique dans l'atmosphère n'a jamais été aussi élevée qu'aujourd'hui ». De son côté, SAS le Prince Albert II a insisté sur la nécessité de trouver et mettre en oeuvre une solu-tion internationale : « Face à ces risques potentiels, nous devons agir. L'importance des ressources enjeu ne fera que dégrader la situation dans les années qui viennent. C'est pourquoi une solution interna -tionale pérenne doit être trouvée au plus tôt prenant en compte l'intérêt de tous ».LʼArctique est une zone-clé au sein du système climatique planétaire et un acteur essentiel de l'équilibrephysique, chimique et biologique de la planète. Son environnement est particulièrement vulnérable auxconséquences globales des activités humaines. Cʼest également un champ privilégié pour lʼobservationde lʼévolution et des effets des changements environnementaux. Aujourdʼhui, de nombreuses stationsdʼobservation font un travail considérable dans toutes les disciplines scientifiques… une somme deconnaissances qui reste - malheureusement - insuffisamment prise en compte.Les ministres présents à Monaco, les représentants des institutions européennes et des organisationsinternationales ont adopté une déclaration finale où ils se sont engagés à faire progresser ces ambitions– établissement dʼun cadre de coordination, poursuite des observations sur place et meilleure diffusionde lʼinformation - dans les enceintes régionales et internationales.

LaP r i n c i p a u t é11Décembre 2008 E c o l o g i e E n v i ro n n e m e n t

C O N F E R E N C E • M i n i s t res, responsables politiques et experts scientifiques réunis à Monaco pour réagir au phénomène du réchauffement climatique

Au chevet de l’Arc t i q u eS.A.S. le Prince Albert : “Une solution internationale pérenne doit être trouvée prenant en compte l’intérêt de tous”

PAR PIERRE-YVES REICHENECKER

Monaco reçoit le Conseil d’administration de l’AICESIS les11 et 12 décembre. L’Association Internationale des

Conseils Economiques et Sociaux et Institutions Similairesréunit non seulement environ 70 Conseils ou Institutionssimilaires dans le monde répartis sur les 4 continents, maisaccueille en son sein des représentants d’autres organisa-tions internationales (1). Tous ces Conseils Economiques etSociaux réunis représentent plus de 3,5 milliards de femmeset d’hommes dans le monde que l’on désigne généra l e m e n tsous le nom de société civile organisée mondiale.L’accueil de cette réunion est une grande première pour laPrincipauté, et la reconnaissance du travail effectué par leCES de Monaco dans le cadre notamment des ODM (2).Monaco attend donc une quinzaine de délégations de CESnationaux, du BIT ou encore de l’ONU. Il faut d’ailleurs noterque l’AICESIS est reconnu depuis 2003 commeOrganisation Intergouvernementale et observateur perma-nent à compétence générale de l’ECOSOC (3), qui a dési-gné à titre permanent une représentante en la personne deMadame HanifaM E ZOUI Chef duService des ONG.'Aicesis était présidéejusqu'à ce jour parM.José Mucio MonteiroFilho (CDES du Brésil,par ailleurs ministre dug o u vernement Lula,dans la photo avec leprésident du CESMonaco M. Garino). Unn o u veau présidents e ra désigné à Monaco pour conclure la mandature 2007-2009 sous le thème de l’environnement en proposant uneréflexion sur deux ans portant sur «Développement ave cEquité et Responsabilité environnementale».

Les principales actions poursuivies par l’AICESISLes Conseils économiques et sociaux ont fait la preuvequ’ils pouvaient, au plan international, appliquer la métho-de de travail qui fait leur originalité au plan national. Cetteméthode repose sur deux principes :- Toute réflexion implique un dialogue qui repose sur lerespect et l’écoute du point de vue de l’autre- Toute réflexion collective a pour ambition de rechercherce qui est admissible par le plus grand nombre.Même si chaque mandature a son thème de réflexionpropre, l’AICESIS a choisi de soutenir de manière forte, lesi n i t i a t i ves prises en faveur du développement des ODM(Objectifs de Développement pour le Millénaire) d’unepart, en créant des « Centres d’Excellence » destinés àmettre en valeur les actions de formation aux ODM desu n i versités, des CES et des ONG et d’autre part en éta-blissant des Prix du Millénaire dont les lauréats en 2007ont été 2 ONG Good Neighbours de Corée et Fo n d a t i o nHernandiana d’Argentine et de 2 CES africains, ceux duMali et de Côte d’Ivoire. A mi chemin entre la Xème Rencontre Internationale dePékin, en juin 2007, et la suivante en juillet 2009 à Rio deJ a n e i r o, la rencontre de Monaco s’inscrit dans une conti-nuité de réflexion et de propositions en faveur de l’env i-ronnement, qui sont dans le droit fil des orientations vo u-lues par S. A . S. le Prince Albert II pour Monaco. (P. Y. R . )

(1) L’OIT (l’Organisation Internationale du Travail) la FAO (Food andAgriculture Organization) et l’OMC (l’Organisation Mondiale du Commerce)ou encore des organisations continentales comme le CESE (ComitéEconomique et Social Européen) l’UCESIF (l’Union des ConseilsEconomiques et Sociaux et Institutions Francophones) et l’UCESA (l’Uniondes Conseils Economiques et Sociaux d’A f r i q u e ) .(2) Objectifs de Développement pour le Millénaire.(3) Le Conseil Economique et Social des Nations-Unies

L’AICESIS engagé pour undéveloppement durable...

D E R N I E R E M I N U T ELe Prince décide d'arrêterle projet d’extension en mer

D E R N I E R E M I N U T E

La Principauté de Monaco a décidé d'arrêter la consultation en cours sur sonprojet d'extension en mer, dont le coût était estimé entre 5 et 10 milliards

d'euros, en raison de la crise économique et de garanties insuffisantes pour l'en-vironnement. « Dans les conditions actuelles, il ne serait pas responsablede lancer un projet de cette envergure », a déclaré le Prince Albert II. Il asouligné que toutes les garanties nécessaires - autant financières qu'env i r o n n e-mentales - n'étaient pas actuellement réunies pour prendre une décision " r e s -p o n s a b l e ". Dans notre dernier numéro (voir image), le dossier « Monacocomme Dubaï » avait listé les difficultés et pris en compte les interrogations dela population au regard de la crise et de l’environnement. Projet essentiel maisrendu plus risqué financièrement avec des travaux longs et coûteux, des nui-sances et des dangers pour l’environnement. Le Prince Souve rain au regard deses principes éthiques ne pouvait que valider un chantier bouclé dans la tra n s-parence financière et impeccable au niveau de la qualité de la vie des habitantset du respect du milieu marin. Le Souve rain face à des incertitudes a pris la déci-sion dictée par le principe de précaution de toute bonne gouvernance. Les compétiteurs ont été informés lemardi 9 décembre de la décision du Prince. Le Souve rain a souhaité qu'une nouvelle étude d'impact env i-ronnemental, beaucoup plus approfondie, soit menée avec « les meilleurs experts » du monde. "La pro -tection de l'environnement est une priorité aussi importante que les impératifs économiques", a-t-il souligné. Il s'est réservé "la possibilité de lancer un nouveau projet, sous une autre forme etd'une autre taille" à une date encore indéterminée, en fonction des résultats de cette étude. Albert II asouligné que l'arrêt du projet ne mettait pas en danger l'économie de la Principauté où un tiers du budgetest consacré au développement des infrastructures et des équipements. Une décision de sagesse autour duprincipe de précaution… « Wait and see » se décline aussi en monégasque. (P. Z . / A F P )

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LADIES LUNCH

forme de volutes à lʼita-lienne reprises, fin du fin :sur le sol… Une atmo-sphère crée et mise enscène, avec la complicitéde Catherine Hein de lasociété ITC.

Et, si lʼon passait(enfin !) à table… Au piano, David Castoldi(grand spécialiste duRisotto !) a fait sesclasses au Monte-CarloBeach (avec son copain«Greg») après un séjourau Canada où il monteun restaurant, retour surla Côte au Marriott deCap dʼAil, et puis cʼest legrand saut à «La Vi l l a »accompagné de sonsecond Belkacen, qui

concocte un foie gras maison au torchon décliné en trois mélo-dies : nature, aux figues, à la truffe… Tous les produits sontfrais, tout ici est « fait à la maison ». Côté cave : 7 qualités devins de Provence sur les trois couleurs. Attraction de classe :66 références de champagne dont 20 grands crus… Jolimentbaptisée la carte «vins plaisir» affiche les plus grands vins dumonde… Crise oblige : les Prix me direz-vous ? Une four-chette basse par rapport à Monaco pour des produits haut degamme. Une formule déjeuner : un plat-un dessert- une bois-son ou une entrée- un plat une boisson : 20 euros (menu com-plet 25 euros). A signaler la connection internet sans fil gratui-te offerte aux travailleurs non-stop. A «La Villa» les convivessont accueillis de midi à très tard le soir (rare de nos jours !)Cʼest ainsi quʼun soir à 23h30 nos trois amis ont eu la surpri-se de voir arriver une joyeuse compagnie emmenée parPhilippe Curau, assistant de direction du Théâtre PrincesseGrace, avec à sa tête un certain Bruno Solo à peine sorti descène où il incarnait un truculent personnage de Feydeau…Une bonne table dans un beau décor habité de sculptures etdessins de lʼartiste Mateo Mornar et de ses élèves, à voirlʼ«éléphant» signé Marik, le tout sur fond de musique «cool»jazzie. Jʼallais oublier le superbe «bar à bulles» animé parSébastien… Et comme lʼon disait au temps de Louis XIV «lescommodités» méritent elles aussi le détour! Une belle aventure cette histoire de table et dʼamitié, certes,mais une aventure bien calculée : cuisine légère, savoureuse,accueil jeune, chaleureux et… têtes bien pleines car «La Vi l l a »a une ambition en plus : la pérennité… (A s u i v r e … )

Décembre 2008LaP r i n c i p a u t é A c t u a l i t é

PAR AMANDA COUTELLE

Cʼest lʼhistoire dedeux frères Nicolas

et Sébastien et de leurcopain Gregory, qui aulycée déjà, se disaientquʼun jour ils construi-raient «quelque chosede grand» tous lestrois… Ce genre dejoyeux projet quʼon faitadolescent qui demeu-re bien souvent del̓ ordre du rêve est deve-nu réalité : «La Vi l l a »nouvelle table de laPrincipauté sʼest bâtiecomme tout bon repasautour de l̓ amitié…

De lʼamitié et du savoir-faire… Nicolas, Séba-stien et Gregory sontdʼauthentiques profes-sionnels de cet Art de vivre que devrait toujours être la Ta b l e …A 28, 27 et 26 ans, nos trois copains ont derrière eux une belleexpérience acquise au sein des fleurons de la S.B.M. Cʼest enfévrier que Gregory, en pleine ascension professionnelle assu-rée, se voit proposer de reprendre un établissement àMonaco, il est tenté par «lʼAventure» mais hésite : alors ilappelle son ami Nicolas qui appelle Sébastien, son frère.Réponse : comme au lycée «Si on prend un établissement onle reprend tous les trois !» Le 24 novembre «La Villa» ouvraitses portes, en lieu et place du «Texan» au N° 4 de la rueS u ffren-Reymond dans un bel immeuble de style «BelleEpoque». Mais un rêve ne sʼaccomplit pas en un jour, il faut leconstruire au propre comme au figuré : lʼinvestissement estlourd, si lʼon veut peindre son rêve à la mesure de ses ambi-tions, lʼamitié et le sérieux des «trois patrons» vont vaincre, etvite, tous les obstacles inhérents à un tel projet… Leur «Vi l l a »ils la conçoivent avec lʼesprit dʼune maison, un endroit où lʼonse sent bien où lʼon évolue dans des ambiances chaleureusesmais différentes, où l̓ on passe dʼune pièce à lʼautre selon sondésir du moment : une terrasse spacieuse, un coin cheminéelounge, oeuvres dʼart, beaux livres, avant dʼaccéder à uneniche restaurant semi-privative capitonnée surplombée dʼunlustre ancien, dans une atmosphère contemporaine de bongoût à laquelle se mêlent dʼartistiques volutes reprises jusque

sur les cols de chemises deJohn, Marc et Ben : Il sont 7attentifs aux désirs de leursconvives. Des dessins en

M O N T E - C A R L O -Pour la 8ème éditiondu Ladies LunchM o n t e - C a r l o, laPrésidente Madamel a Baronne deM a s s y, entourée deson Comité d'action,ainsi que des 120dames présentes audéjeuner du 13novembre dernier, onteu l'honneur et la sur-prise de recevoir lavisite de S.A.S. lePrince Albert II, lorsdu cocktail de bienve-nue dans le S a l o nBellevue du Métropole Palace.Cette année, le Ladies Lunch recevait la marraine de lʼAssociation Athina IchtyoseMonaco (AAIM) Flavie Flament, qui a créé cette Association en 2004 depuis sarencontre bouleversante avec une petite fille atteinte d'ichtyose. Flavie Flament aému la salle par le récit de sa rencontre avec Athina à Monaco. Utilisant son imagepublique à seule fin d'aider Athina et les autres enfants, atteints comme elle decette maladie orpheline, l'action de Flavie Flament passe par la lutte contre cettemaladie, avec l'aide d'un Comité scientifique qui déterminera les recherches àe ffectuer et les centres les mieux adaptés à leurs réalisations.41.870 euros ont été récoltés en faveur de lʼAAIM lors de ce déjeuner. Habilléespar la Maison de Couture L a n v i n, les mannequins offraient aux regards brillantsdes dames présentes, l'éclat des bijoux de la maison de Haute Joaillerie C a r t i e r.Le délicieux déjeuner concocté par les grands chefs du Métropole Palace étéapprécié par sa légèreté et son audace. Les tables couleur or croulaient sous lesbouquets de fleurs, fruits et chocolats crée par la maison F l e u r i s i a.

Une nouvelle table bâtie autour d’une amitié du côté du port

“La Villa”, une oasis debeauté et de bon goût

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Photo © Pascale Digeaux

✲ MONACO EN BREF ✲☞ Comme chaque hiver, la piscine du Port se tra n s f o r m een patinoire. Du 5 décembre jusqu’au 8 mars. Un inve s t i s s e-ment lourd pour la mairie, de l’ordre de 400.000 euros, maisun vrai succès. L’an dernier elle avait attiré plus de 24.000patineurs. Concrètement la patinoire sera ouverte la semai-ne de 10h à 18h, et le week-end de midi à 18h. Les kartsélectriques seront en piste lundi, mardi et jeudi de 20h30 àminuit ; mercredi et vendredi de 18h30 à minuit ; le week-end de 19h30 à minuit. Enfin, l’école de hockey sur glaceo c c u p e ra la patinoire lundi, mardi, jeudi de 18h à 20h.

☞ Le Forum Solidar-One s’est tenu à Monaco le 30n ovembre. Ce forum a pour but d’approfondir la solidari-té sous l’angle de la coopération entre les pays du vieuxcontinent et les pays émergents, notamment le soutienaux populations défavorisées. A l’issue du Forum, unereprésentation de la comédie musicale « Street light » aété donnée au profit de l’association « Casa do Menor »,qui s’occupe des enfants des favelas du Brésil.

☞ Des écrans en relief sans lunettes ! C’est ceque propose la société Alioscopy qui en a fait lad é m o n s t ration en Principauté fin novembre dansles locaux de « Monte Carlo Story » (Parking despêcheurs). Grace à leurs spectaculaires capacitésde profondeur et de jaillissement, ces écrans diffu-sent des images de synthèse avec un relief ampleet naturel. Fini les lunettes bicolores sur le nezpour obtenir le même effet ! Impressionnant.

☞ 4ème Bain de Noël Monaco. Pierre Frolla etles Foulées Roquebrunoises organisent le désor-mais traditionnel bain de Noël le dimanche 24décembre au Larvo t t o, côté Rose des Vents, à10h30. Comme chaque année, en dehors de l’as-pect convivial et festif de la manifestation, le bainde Noël permet de récolter des fonds pour l’asso-ciation Tatsa qui scolarise en Thaïlande des enfantsvictimes du tsunami de décembre 2004.

☞ L’exposition de Jeff Koons reportée...Changement de progra m-mation au Grimaldi Fo r u mMonaco : "L'artiste Jeff

Koons, à qui nous devions consacrer notre expositionde l'été 2009, nous a informés de son souhait dereporter ce projet d'exposition" a indiqué le 27n ovembre Sylvie Biancheri, Directeur Général duGrimaldi Forum Monaco. Du 11 juillet au 13 septembre2009, le centre culturel de la Principauté proposera donc dans les 4000 m2 del'Espace Ravel une thématique consacrée à la Grande Russie au temps desRo m a n ov, sous le commissariat de Brigitte de Montclos, Conservateur en Chefdu Patrimoine. C'est elle qui avait d'ailleurs signé la grande exposition 2004 duGrimaldi Forum " Impérial Saint-Pétersbourg, de Pierre le Grand à CatherineII " visitée par près de 63 000 personnes.

☞ Le Québec s’invite à Monaco. La célébration du4 0 0ème a n n i versaire du Québec, trouve son prolonge-ment en Principauté, avec une dizaine de joursconsacrés à la Belle Province, où rencontres institu-tionnelles, culturelles, économiques et gastrono-miques vont se succéder. Le sirop d’érable va coulerà flot sur le « Village québécois », créé sur le Po r tHercule. Des chalets attendent les visiteurs : pro-duits régionaux et de l’érable, micro bra s s e r i e ,exposition photos, informations touristiques. La gas-tronomie sera mise à l’honneur à l’Hôtel Fa i r m o n tMonte Carlo, alors que une exposition de sculpturesde l’artiste Blake se tiendra au Fairmont. Fra n ç o i sPoche présentera ses photos panoramiques du «S a i n t-Laurent » au coeur du village, sur le port. Du5 au 14 décembre 2008.

☞ 700 carats des diamants ont été nécessairespour écrire en lettres éblouissantes sur leNabuchodonosor (15 litres) de "I Am diamondChampagne" (Réserve 2002 Grand Cru ColinMillesime, Médaille d'or d'Epernay 2008). C'est DanMc Vicar (the Bold and the Beautiful) qui a ouvert labouteille offerte par Alessandro Calabrese etC a s s a n d ra de “I Am luxury Group,” pour fêter le20ème anniversaire des World Music Awards àM o n a c o. Anna Herouard a choisi de distribuer chezZest, sur le Port de Monaco (+377 9798 4970) la version "White and Silve r "et son pendentif de diamants noirs et blancs (1,60 carats et 2,30 carats prixpublic 4.500 et 6.000 euros). Quant à « L'Édition Limitée Magnum » (50e xemplaires au monde, et 30 carats de diamants !), elle est réservée aux ini-tiés. : www. i a m l u x u r yg r o u p. c o m

☞ Le Parlement de la Méditerranée réunien Principauté. Du 13 au 15 novembre, leParlement de la Méditerranée a réuni les délé-gations de ses 25 pays membres, à l’inv i t a t i o nde Stéphane Valéri, Président du ConseilNational, afin de débattre des problèmesrégionaux communs. La 3èm session plénières’est déroulée en présence de S.A.S le PrinceAlbert II. Monaco a vu le lancement de laCharte méditerranéenne qui servira de mani-

festation politique à l'Assemblée Parlementaire de la Méditerranée, danslaquelle les engagements pour le processus de paix, de sécurité et deprospérité seront consacrés au nom de la population de la Méditerra n é e .,ce qui permettra en outre de confirmer le rôle du l’Assemblée en tant quereprésentant légitime de la région des parlements nationaux.

☞ 15e Tournoi International de judo de Monaco – 4eTrophée Adidas le 14 décembre salle omnisports du StadeLouis II. Chaque année plus de 15 nations viennent régu-lièrement s’affronter sur le “tatami monégasque” Au totalune compétition défendue par près de 200 athlètes répartisen plus 30 équipes, dans la salle Début des compétitions à9h. Dans l’après-midi Entraînement collectif animé par levice champion Olympique de Pékin Benjamin Darbelet (à17h). Et puis hommage aux Jeux Pa ralympiques de PékinD é m o n s t ration de Judo Handisport par 2 médaillés de bron-ze à Pékin : Angélique Quessandier et Olivier Cugnon deSevricourt.

☞ La cartographie des grandes nacres dans laréserve du Larvotto a permis de localiser plusieurscentaine de grandes nacres réparties dans l’herbier deposidonies. L’ o p é ration lancée fin 2007 a connu unen o u velle campagne d’inventaire fin novembre Uneq u a rantaine de plongeurs bénévoles issus du milieuscientifique, associatif et de la Force Publique ont par-ticipé à cette opération. Robert Calcagno, Conseiller deG o u vernement pour l’Equipement, l’Environnement etl’Urbanisme a plongé avec le groupe : « Ces opéra-tions d’inventaires de la biodiversité des fonds de la

Principauté sont précieuses, la Méditerranée est un patrimoine fragile etsa préservation doit être une priorité pour tous. »

☞ La SBM et Financière Lov ont conclu una c c o r d afin d’établir un partenariat sur une baseparitaire, dans la perspective de l’évolution de laréglementation et de l’ouverture des marchés fra n-çais et européens des jeux d’argent en ligne. La SBMs o u s c r i ra à une augmentation de capital lui permettant de détenir 50%de MCG, qui contrôle l’opérateur de jeux en ligne BetClic. La SBM pourragrâce à ce partenariat valoriser dans le domaine des jeux en ligne la noto-riété et le prestige de la marque Monte-Carlo SBM.

La Fondation Prince Albert II de Monaco pour-suit son développement. Le Conseild ’A d m i n i s t ration de la Fondation Prince Albert II deMonaco a tenu le 28 novembre 2008 sa troisièmeréunion de l’année sous la Présidence de S.A.S lePrince Souve rain. Un point a été fait sur le déve l o p p e-ment des branches étrangères de la Fondation. Après

la création des branches, Britannique, Américaine, Française, Suisse etCanadienne, un lancement officiel de la branche allemande est prévu le2 février prochain à Düsseldorf, ce développement international se pour-s u i v ra en 2009 notamment en Italie et à Singapour. Le Conseil a, approu-vé la participation en 2009 une douzaine de nouveaux projets dans lestrois domaines d’activité de la Fondation.

120 en soutien d’Athina

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Rédacteur en ChefPatrice Zehr

Rédacteur en Chef A d j o i n tP i e r re - Yves Reichenecker

Avec la collaboration deLisa A rq u e t t e

T h i e r ry Bert r a n dAmanda Coutelle

Sophie Hasson-GrimaldiIsabella Lanciotti

P i e r re-Alain Mart i n iA l e s s a n d ro Papare l l a

Alan Parker- J o n e s

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Le premier journal d’actualité de Monaco

L A D I E S LUNCH La 8è m e édition du déjeuner tout au féminin organisé deux fois par an

De gauche à droite : Gregory Mornar (patron), David Castoldi (chefde cuisine), Belkacem et John (chefs de rang), Sébastien Maschi(patron), Marc (chef de rang) et Nicolas Maschi (patron) Photo © AC

«La Villa» - 4, rue Suffren-Reymond - Monaco - Réservations : (+377) 97.98.68.28(A deux tours de roues : plusieurs parkings publics)

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MONTE-CARLO - Un jour sans douteinoubliable à Monaco pour deux jeuneschampions : le sprinteur jamaïcainUsain Bolt et la perchiste russe Ye l e n aIsinbayeva qui ont été élus athlètes del'année 2008 lors de la soirée de Galaannuel organisé par la Fondation inter-

nationale de l'athlétisme (IAF) le 23n o v e m b re à la Salle des Etoiles duSporting d’Eté, en présence du PrinceAlbert II de Monaco, président honorai-re de l'IAAF, et de Lamine Diack, prési-dent de l'IAAF et de l'IAF.Les deux athlètes ont été élus suite à un

vote sur internet auquel ont participé lafamille de l'athlétisme mondial et lesfans. Ils ont reçu, chacun, un chèque de100.000 dollars (80.000 euros) de l'IAAF.Usain Bolt, triple champion olympiqueà Pékin, a été intronisé pour la pre m i è-re fois de sa carrière. Au cours de l'an-née 2008, Bolt, 22 ans, a réussi un tripléen or aux JO-2008, deux en individuel(100 et 200 m) et l'autre sur le re l a i s4X100 m, avec à chaque fois un re c o rddu monde. Il a également couru le 100m à sept reprises sous la barre des9 sec 85/100e.Chez les dames, lap e rchiste russeY e l e n aIsinbayeva (26ans), déjàr é c o m p e n s é een 2004 et2005, s'esti l l u s t r é epour la tro i-sième fois, enrécompense àsa perf o rm a n-ce à Pékin (oret re c o rd dumonde), maisaussi à sa domina-tion à outrance le

long de l'année, avecnotamment tro i s

re c o rds dum o n d e

en plein air et un autre en salle, enplus de son troisième titre de

championne du monde indoor,obtenu en mars à Va l e n c e( E s p a g n e ) .En matinée, Usain Bolt avait eule plaisir de conduire une

flambante Ferrari pour deuxro u t i è res sur le circ u i tmonégasque qui accueillechaque année le GrandPrix de Formule un. “J’aimerais en avoir une”,s’est-il écrié ! Son souhait,n’en doutons pas, va bientôt

se réaliser. . .

La P r i n c i p a u t éDécembre 2008 l e R e p o rt a g edu mois

1 3

du moisdu mois

Soirée de Gala de la IAF le 23 novembre à la Salle des Etoiles en présence de Son Altesse Sérénissime le Prince Albert II

Bolt et Isimbayevaathlètes de l’année 2008 !

P h o t o s @ Getty Images

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Pour la première fois à Monaco une exposition de plus de 200 objets de cristalPA R AM A N DA CO U T E L L E

Lʼévènement automnal«Place des Arts» initié

en 2007 par le GrimaldiForum rend h o m m a g e àces métiers dʼArt quicontribuent à la richessedu patrimoine «made inFrance». Après laManufacture de Sèvres,Baccarat présente pour lapremière fois à Monaco,une collection exception-nelle, réunissant plus de200 pièces…La manufacture de cristalde Baccarat, depuis sa fon-dation en 1764, ne cesse decréer ensembles de ser-vices de table, lustres,objets de décoration etdepuis 15 ans : des bijouxfaçonnés par des verriersaux incomparables talentstechniques et artistiques ; Baccarat est le symbole de cet art de vivre enchanteur qui a fait la grande tradition française. La Manufacturenichée au coeur de la Lorraine emploie 800 personnes dont 25 Meilleurs Ouvrier de France… Baccarat présente pour la première fois àMonaco sa collection réunissant plus de 200 objets de cristal. Parmi les pièces exposées figureront de majestueux lustres et candélabres,des objets ayant appartenu à des souverains et personnalités du monde entier. Une dizaine de pièces ont été prêtées par le Palais Princier.

Lʼart de la lumière… Les lustres et les luminaires sont lʼun des piliers qui fondent la réputation de la marque. Depuis la présentation en 1827des tout premiers luminaires de cristal par la manufacture, le nom de Baccarat est devenu synonyme de pièces monu-mentales exceptionnelles. En 2005, la Maison, fidèle à cette vocation, a créé un lustre de 250 lumières, pièce maîtressede sa collection de luminaires. Chef-dʼoeuvre des collections de Baccarat, présenté ici dans lʼespace «L̓art de la lumière»: une paire de candélabres en cristal triplé (cristal clair, bleu et blanc opale), créée pour lʼExposition universelle de 1867.

Lʼart du design aussi… Baccarat offre un espace privilégié dans lequel les créateurs peuvent laisser libre cours à leurs idées ou bien donner leur ré-inter-prétation des codes de la marque, trouvant leur inspiration dans la magie de la matière. Au XIXe siècle, et jusquʼà la Premièreguerre mondiale. À partir de 1916 et jusquʼau début des années 1960, les pièces conçues par le premier créateur qui a collabo-ré avec Baccarat, Georges Chevalier, font entrer Baccarat dans la modernité. Dans les années 1970, les plus belles créations deBaccarat sont signées du sculpteur Robert Rigot, ainsi que du designer italien Roberto Sambonet et de lʼaméricain Van DayTruex. Ce dernier est lʼauteur de la célèbre carafe Dionysos, qui figure dans les collections permanentes du MoMA à New Yo r k .A partir des années 1990, la marque sʼassocie à des maîtres du design contemporain, tels Ettore Sottsass ou Philippe Starck.En 1993, Baccarat crée sa première collection de bijoux dessinée par Catherine Noll, Evelyne Julienne et Thomas Bastide.

«Place des Arts» : Grimaldi Forum du18 décembre 2008 au 11 janvier 2009

A rt C u l t u reUn collection exceptionnelle au Grimaldi Forum du 18 décembre au 11 janvier

B a c c a r a t : l’art dev i v re à la française

« O n peut vivre sans lecture mais tel -lement moins bien» (Gérard de

Cortanze), après «Miss Monde», émou -vant portrait d’une mère, le ro m a n c i e rrenoue avec le biographe à travers unvoyage dans les littératures du monde,une invitation au bonheur de lire :«Quand j’ouvre un livre, je ne me fuiset ne me distrais que pour mieux met ro u v e r. En lisant je poursuis avecl ’ a u t re une gigantesque conversa -tion…» Conrad, Lorca, Breton, HenryM i l l e r, Edith Wharton, Joyce, Borg e s ,Moravia, tous les grands sont du voyage. (Paraît cette semaine«Gitane sans filtre» -roman- (Grasset). _ _ __ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _«Une gigantesque conversation» Gérard de Cortanze(Ed. du Rocher)

«A quel instant, au juste, franchit-onla ligne de démarcation qui sépa -

re la fin de la jeunesse du reste de lavie?» C’est le chemin qu’emprunte l’écri -t u re et la pensée élégantes de Jean-PaulEnthoven: «Tout à la Zahia, me re l a n -çait sans cesse vers d’anciennes sensa -tions. La transparence de l’air, la fraî -cheur mobile des patios, le parfum desbuissons de roses chauffées au soleil,me transportaient, chaque fois, vers desplaisirs qui avaient appartenus à monenfance. Mon corps captait alors cesélans de félicité oubliée qui, atteignant

ma terrasse, me berçaient à nouveau. Jedevenais l’hôte de mon passé…» De beaux portraits : Delon,Ronet, Brando. Fitzgerald, Roger Nimier, Jacques Laure n t ._ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ __ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _«Ce que nous avons eu de meilleur» Jean-Paul Enthoven(Ed. Grasset)

C laude Lévi-Strauss a 100 ans…Né à Bruxelles (de parents fran -çais), le 28 novembre 1908. Études secondaires à Paris (lycée

Janson de Sailly), études supérieures à la faculté de droit de Paris(licence) et à la Sorbonne (agrégation dephilosophie, 1931, doctorat ès lettre s ,1948). Après deux ans d'enseignementaux lycées de Mont-de-Marsan et deLaon, est nommé membre de la mis -sion universitaire au Brésil, pro f e s s e u rà l'université de Sào Paulo (1935-1938). De 1935 à 1939, organise etdirige plusieurs missions ethnogra -phiques dans le Mato Grosso et enAmazonie…. Au début de l'année2005, Lévi-Strauss, lors d'une de sesr a res apparitions à la télévision déclare«(…) l'espèce humaine vit sous une sorte de régime d'empoisonne -ment interne - si je puis dire - et je pense au présent et au monde danslequel je suis en train de finir mon existence. Ce n'est pas un mondeque j'aime.» Claude Lévi-Strauss a été élu à l'Académie française, le24 mai 1973, au 29ème Fauteuil succédant à l’un de nos plusgrands écrivains Henry de Montherlant. Les éditions Plon publientun ouvrage passionnant, d’un accès facile pour tous, écrit par Lévi-Strauss en personne et magnifiquement illustré._ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _"Saudades do Brazil" Claude Lévi-Strauss (Ed. Plon)

Lire et regarder... par Amanda Coutelle

14 Décembre 2008LaP r i n c i p a u t é

Sébastien Mehal à la Galerie Gildo PastorSébastien Mehal à la Galerie Gildo Pastor jusqu’au 3 janv i e r. Pour cette exposi-tion, l’artiste a choisi de présenter quatre grandes pièces de 180x180 chacune,ayant pour thème : New-York. De « Liberty », symbole du rêve américain, à «The America » (reproduction ci-contre), Sébastien Mehal propose quatreapproches à l’esthétique minimaliste de « Big Apple ». Avec des mots sur la toile,ou bien un fragment de la Statue de la Liberté sur un fond monochrome, l’artis-te évoque tour à tour l’American dream, l’industrialisation, l’urbanisme et lasociété de consommation.• Exposition Sébastien Mehal, Galerie Gildo Pastor, 7 rue du Gabian jusqu’au 3

janvier 2009

Alain Giampaoli au Park PalaceLes artistes en mouvement font bouger la Principauté. Après les sculptures «offertes » aux passants rue Caroline, l’association met en scène et en vue desoeuvres de quatre peintres dans le hall du Park Palace : Giampaoli, Mitchell, DiRocco et Oponov. L’occasion de découvrir ou de retrouver ces artistes tout lemois de décembre. Alain Giampaoli (dont vous avez souvent apprécié les dessinsd’actu dans notre journal) y expose une dizaine de tableaux Oniriques etFantastiques sur toile et papier, à l’image de « casse tête », reproduit ci contre.• Des artistes en mouvement, en décembre, hall du Park Palace

L’oeuvre joyeuse de Tessarolo et Léa Donat à MentonProlongation de l’exposition du Musée des Beaux-Arts du Palais Carnolès de laville de Menton, consacrée à l’oeuvre originale, colorée, joyeuse, de Te s s a r o l o,Léa Donat et de la calligraphe japonaise Shiryu… Tessarolo prend conscience en1973 de l’importance de la calligraphie japonaise : Une oeuvre nouvelle nais-sait orient-occident avec un Japon séduit par cette communion qui continueracrescendo jusqu’à la disparition de Shunso Machi en 1995. Dès 1999, l’ave n t u-re reprend avec la rencontre de trois calligraphes japonais, dont la jeune ShiryuKa t ayama. Léa Donat, dans l’espace photographique, bouscule les réserve s ,dessine étoiles et cercles, plats et poissons. Shiryu revient de son pinceaumagicien en jaune strident, le calme dans une expression dansante et d’idéo-g rammes «avec le courant des étoiles» le peintre rejoint sa photo, installantdes angelots déchaussés de leurs nuages dans une offrande de lapins, jusqu’alors propriété de prestidigi-tateurs! Léa Donat: «Tessarolo saisit l’animal et le végétal, les projette sur mes personnages. Tous ces arti-fices sont employés pour séduire et communiquer ce qui reste de vie d’enfance et de stigmates d’adulte ».

Evènements artistiques et culturels à explorer en Principauté et ailleurs

Mehal, Giampaoli, Te s s a rolo et Léa DonatFormulaire dʼabonnement

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Page 15: n68dec08

Li̓nséparable duo franco-monégasque ac o i ffé, à Sapporo il y a un mois, une cin-quième couronne mondiale consécuti-

ve, du jamais vu. Même si les Ford ont domi-né l̓ épreuve de l̓ Empire du Soleil Levant, latroisième place de l̓ équipage Citroën a large-ment suffi à leur permettre dʼentrer dans l̓ his-toire des rallyes. Mais le mieux est de leurlaisser la parole…Sébastien Loeb : « C'est une immense joie.Avec Daniel et l'ensemble des membres duteam, nous nous étions fixés pour objectifd'obtenir un nouveau titre. C'est une grandesatisfaction d'y être parvenus. Je voulais réel -lement essayer de conclure au Japon afin dedisputer le Wales Rally GB l'esprit libre. Celanous a obligé à mener une course frustrante,longue, pas très amusante. Dans notre C4,on essayait de ne pas aborder le sujet, maisce n'était pas facile. Cependant, la récom -pense qui se profilait au fil des spéciales, étaittellement belle que cela en valait la peine ! Je ne peux pas dire si ce titre est plus beau

que les quatre autres. Le premier aura tou -jours pour moi une saveurparticulière…parce que c'était le premier. Jene prétends pas que l'on s'habitue, mais lessensations ne sont pas les mêmes. Ce qui nechange pas, c'est le plaisir de partager celaavec l'ensemble de l'équipe, qui nous aconstamment oeuvré pour nous fournir unevoiture capable de viser la victoire. Ce titre estaussi le leur. Rendez-vous maintenant àCardiff pour essayer de réussir le doublé. »(NDLR : Pilotes/Copilotes et Constructeurs)Daniel Elena : « Cela a été long… mais lerésultat est tellement agréable. C'est notrecinquième titre et à chaque fois, le bonheurreste toujours aussi intense. Je ne regardepas les statistiques. Je retiens surtout le plaisir que nous prenons dans la voiture, l'ambiance qu'il y adans l'équipe et notre complicité avec Seb. Je dois préciser que je suis très fier pour mon pays, carje représente les couleurs de la Principauté tout au long de l̓ année partout dans le monde… Peut-être, un jour, y aura-t-il une place Daniel Elena à Monaco ! »Daniel, humble comme à l̓ accoutumé, se refuse à mettre les chiffres en avant, nous allons le fairepour lui… Après dix ans de collaboration et leur première victoire au volant dʼune Citroën Xsara WRCen Allemagne en 2002, Sébastien et lui détiennent quasiment tous les records en Championnat duMonde des Rallyes :• 5 titres de Champions du Monde (2004, 2005, 2006, 2007 et 2008),• 46 victoires en WRC (toutes sur Citroën),• 11 victoires dans la même saison (2008)

• 6 victoires consécutives (2005),• 12 podiums consécutifs (entre 2005 et 2006),• Record de victoires (8 en Allemagne, 4 en Corse et 5 au Monte-Carlo),• Loeb est le seul pilote non-nordique à avoir remporté la Suède,• 17 épreuves différentes remportées, etc.Un palmarès qui risque de demeurer longtemps inviolé !Sébastien Loeb n'avait jamais gagné en Grande Bretagne. Il a arraché la victoire à Jari-MattiLatvala (Ford) dans l'ultime spéciale galloise, le dimanche 7 décembre. Premier Françaisvainqueur outre-Manche, il offre sur un plateau le titre mondial Constructeurs à Citroën. Aveccette victoire dans le Wales Rally, Sébastien Loeb pulvérise un autre record: 11 victoiresdans une saison.

Daniel : “Je suis très fier pour mon pays, car je représente les couleurs de la Principauté partout dans le monde...”PA R TH I E R RY BE RT R A N D

Décembre 2008 l e S p o rtC H A M P I O N N AT WRC • L’inséparable duo franco-monégasque à coiffé à Sapporo un cinquième couronne mondiale consécutive

Loeb-Elena 5 fois champions!

MONTE-CARLO • L’année prochaine l’épreuve monégasque ne comptera pas pour le championnat WRC

Un RMC 2009 en version IRC77ème du nom, le Rallye Monte Carlo 2009 ne comptera pas pour

le championnat du monde WRC, mais pour le championnat IRC(voir encadré calendrier). C'est une première. Qui a permis auxorganisateurs un peu plus de liberté dans le tracé de l'épreuve,avec notamment le retour de la "nuit du Turini", qui a fait les plusbelles heures de gloire du "Monte". Du 20 au 24 janvier, les amou-reux des rallies retrouveront aussi les spéciales mythique del'épreuve monégasque. Le plateau devrait être de grande qualité.Mais en ce début décembre, les seules certitudes concernentNicolas Vouilloz et Freddy Loix, engagés sur les Peugeot du teamKronos Racing. Daniel Elena, qui a pris le volant d'une C2 au Var(voir en bas), sera-t-il au départ? Même question concernant GillesPanizzi, qui souhaite "laisser la place aux jeunes" (voir interview àdroite). Enfin le quintuple champion du monde, Sebastien Loeb, nedevrait pas participer au "Monte" version IRC.

Elena et Loeb au Rallye du Var…pour le plaisir !Les deux quintuples Champions du Monde desRa l l yes étaient au départ de l’ultime manchedu Championnat de France à Sainte Maxime.Le pilote, au volant d’une Citroën C2 S1600,copiloté par sa femme, Séverine, termine surle podium à la troisième place. ‘Notre’ Daniel,associé à Olivier Campana, conclue cette diffi-cile épreuve à la 43ème place avec sa CitroënC2 R2, troisième de sa classe !

LaP r i n c i p a u t é 15

Photos © Archive ACM

L AS I T U AT I O NClassement final WRC 2 0 0 8

L AS I T U AT I O N

■ P i l o t e s1. Sébastien Loeb(Citroën) 122 pts2. Mikko H i r v o n e n( Ford) 103 pts3. Daniel S o r d o(Citroën) 65 pts4. Jarri-Mati L a t v a l a( Ford) 58 pts5. Chris A t k i n s o n(Subaru) 50 pts…

■ C o n s t r u c t e u r s1. CITROËN TOTALWRT 191 pts2. BP F O R D A B UDHABI WRT 173 pts3. S U B A R U W RT

98 pts4. STO B A RT M -S P O RTF O R D 67 pts5. SUZUKI W RT

34 pts6. MUNCHI’S F O R D

22 pts

Photos © Citroën presse

La Principauté :Vous avez effec-tué des essaispour Skoda, auvolant de la nou-velle S2000,quelles sont vossentiments ?Gilles Panizzi : Cettevoiture a un trèsgros potentiel et laséance d’essais apermis aux ingé-nieurs de récolterdes données quivont leur permettrede la faire évo l u e r.LP : Vos contactsavec l’équipeSkoda vont t’il rebondir sur une participation auMonte-Carlo au volant d’une Fabia S2000 ?GP : Absolument pas ! Je n’ai procédé, pour eux, qu’àune séance d’essais. Il est certain que s’il y a une courseà faire dans l’année, c’est le Monte-Carlo, les autres nesont que des ra l l yes de deuxième zone…Cela fait deuxans que je n’ai pas couru, je préfère laisser la place à dejeunes pilotes. J’ai d’autres objectifs et je ne veux pasprendre la place de jeunes pilotes… Il y a un moment oùil faut savoir tourner la page, sans pour autant délaisserla discipline… Mais à un autre niveau ! Probablement ens’occupant de jeunes pilotes… ( T. B. )

Panizzi : “Espace aux jeunes”

Calendrier IRC 200921-24 janvier : Ra l l ye de Monte-Carlo(Monaco) 5-7 mars : Rally Internacional deCuritiba (Brésil) 3-4 avril : Safari Rally (Ke nya) *7-9 mai : Sata Rally Açores (Portugal) 18-20 juin : Ypres Westhoek Ra l l y(Belgique) 9-11 juillet : Rally Russia (Russia) 30 juillet-1er août : Rali Vinho Madeira( M a d e i ra) 21-23 août : Barum rally Zlin(République Tchèque) 10-12 septembre : Rally Principe deAsturias (Espagne) 24-26 septembre : Rally Sanremo(Italie) 22-24 octobre : Rally Japan (Japon) **19-21 novembre : RAC MSA Rally ofScotland (Roya u m e - U n i )

* A confirmer** Date à confirmer

Photos © D R

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