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5 minutes ternellesProgramme dtude journalier15 Shevat - 14 Adar A 5774
Au sommaire :- Halakha : Shabbat
- Rvision sur Borre - trier 15 au 29 Shevat-Bonh -construire- dans les jeux et emballages
30 Shevat au 14 Adar I- Moussar: Le Hinoukh
- La reconnaissance 17 au 29 Shevat- Eduquer = Encourager 2 au 8 Adar I-- Parashat Hashavoua toutes les semaines
2013 - H.M & S. DahanLa reproduction partielle ou intgrale du livret est interdite
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Traduction de la lettre de recommandation du Rosh Yeshiva, le Gaon Rav Shmouel Auerbach chlita
Mon cher lve, le Rav Harry Mir Dahan, ma prsentlasriedebrochuresddieauxfrancophonesquil a lintention
dditer et dappeler 5 minutes ternelles . Cette brochuremensuelle contient un programme dtude quotidien deHalakha (lois appliques), Moussar (pense juive) et ParachatHachavoua (section hebdomadaire).
Heureux celui qui se proccupe dterniser ne ft-ce que5 minutes par jour, mettant de ct pour le monde venirdes mrites incommensurables pour chaque mot de Torahtudi !
AprsstredlectdeladouceurdelaTorah, ildmultiplieracertainement son tude et son accomplissement des Mitsvot.
Il serait fantastique que chaque bon juif nayant pas encore
russi se fixer de temps dtude de Torah, tudie dans cesbrochures conviviales qui abordent des Halakhot importantestouchant des thmes du quotidien, et des paroles de Moussarveillant le cur la Torah et la crainte divine.
Je lui souhaite toute la russite possible dans cette entreprisesainte de diffusion de la Torah au plus grand nombre. Tousceux qui contribueront ce projet seront bnis du Ciel,spirituellement et matriellement, eux et leur descendance.
Au nom du respect et de la prennit de la Torah et dujudasme.
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Jrusalem, le 23 Octobre 2011
A lintention du Rav Ari Dahan,
Tout le monde connat limportance de la mitsva de
.qui consiste tudier la Torah jour et nuit. Elle nestcependant pas facile accomplir pour tout le monde Le concept dvelopp par le Rav Dahan travers la brochure
5 minutes ternelles , permet chacun de vivre lexprience dulimoud au quotidien.
Je tiens souligner la qualit du travail accompli et la richessedes sujets voqus. Je voudrais apporter ma bndiction cetteinitiative et encourager ses auteurs poursuivre leurs efforts.
Laralisationduntelprojetprsentevidemmentdesdifficults.Cest pourquoi soutenir 5 minutes ternelles apportera ungrand mrite ceux qui le pourront.
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Introduction Yitro Jeu. 15 Shevat 5774Rabbi Eliezer enseigne: Lorsque les Bnei Isral acceptrent la Torah en
dclarant: Naassei vNishma Nous ferons et nous comprendrons ,une voix du ciel sleva et sexclama: Qui a divulgu ce grand secret Mes
enfants, la base sur laquelle les anges Me servent! Rabbi Sima dit : Lorsque les Bnei Isral firent prcder le Naassei Nishma nous ferons avant nous comprendrons 600.000 angesdescendirent du ciel pour couronner chaque Ben Isral de 2 couronnes, une pole Naassei, et une pour le Nishma [Shabbat 88A]
Le programme mondial dHashem prvoit de traverser une priodedobscurit durant laquelle Hashem voile Sa souverainet, afin de doter
lhomme de libre-arbitre. Le monde semble ainsi livr des forces quelhomme peut exploiter sa guise. Notre travail consiste croire enHashem et accomplir Ses Mitsvot, sans nous laisser aller la tentation,avec la conviction quHashem dirige en vrit ce monde et quil estimpossible dobtenir un quelconque bienfait contre Sa volont.
Lors du don de la Torah, Hashem a lev le voile qui dissimule Sa
main, et a montr aux 600.000 Bnei Isral quIl EST, qu'il manipuletoutes les ficelles selon un ordre rigoureux et fait voluer le monde versle grand dvoilement de Son unicit. A cette occasion, nous avons perule lien profond qui nous lie Hashem et la Torah. Chacun a prisconscience quil a t cr pour dvoiler un aspect singulier de lunicitdHashem.
Dclarer nous ferons avant nous comprendrons signifiepercevoir que notre engagement envers Hashem est irrmissible . A linstar dun ange qui remplit sa mission naturellement, car sa perceptionclaire dHashem le dmunit de libre-arbitre, nous avons accept la Torahen prenant conscience que notre engagement avec Hashem est inn .Nous avons peru que nous avons t crs pour Le servir, et acceptonsde ce fait Ses instructions, c.--d. Sa Torah , quel que soit son contenu,car elle est par excellence notre condition dtre .
Les commentateurs [Cf. Maharsha] sinterrogent sur la distinctiondes 2 couronnes: si lloge des Bnei Isral est davoir fait prcder leNaassei au Nishma , il suffit de les couronner dune seule couronne !
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Introduction - Yitro 16/01/14LeMaharal[Tiferetch.29]expliquequeces2couronnescorrespondent
un double-apoge , du cur et de lintellect . Lhomme agit en utilisant2 systmes, lintellect et linstinct [sensoriel]. Lorsque ces systmes
fonctionnent en harmonie, lintellect dcide de la marche suivre, etdicte linjonction au cur. Celui-ci commence par intgrer la ncessitdexcuter lordre, en se servant de la mmoire sensorielle. Puis une foisconvaincu, il ordonne aux membres dagir. Ce procd digne de toutepersonne rflchie prsente toutefois 2 imperfections. Dune part, le curnintriorise jamais assez lordre sage du cerveau, et manque de facto senthousiasmer et spanouir totalement . Dautre part, le cerveau ayant
des obligations envers le systme sensoriel, il est contraint duser de sonpotentiel pour argumenter le caractre vital de ses dcisions, et ne peutpar consquent approfondir davantage les concepts abstraits.
Lorsque nous avons reu la Torah en percevant linconditionnalitde notre engagement, nous avons permis notre cur et notre intellectde spanouir pleinement! Dabord, nos sens ont peru et accept le fait
que la Torah est notre raison dtre. Notre intellect sest alors fait dispenserla lourde tche de convaincre le cur, et a pu spanouir dans lacomprhension profonde de la Torah, afin de parfaire et embellirdavantage laccomplissement des Mitsvot! En rcompense, les anges nousont orns de 2 couronnes, les Karnei Hod des rayonnements de prestige,qui nous permettent de faire et comprendre la Torah avec plus daisanceet de perception.
Malheureusement, ces couronnes nous ont t retires aprs lafaute du veau dor. Elles nous sont cependant restitues un jour parsemaine, Shabbat ! En prservant le Shabbat et en nous consacrantdavantage la Torah durant ce grand jour, chacun peut ressentir unentrain naturel pour le spirituel, laction et la comprhension! Etudionspour ce 5e mois conscutif les lois du Shabbat. Au programme, nouscommencerons par une rvision des thmes tudis ces derniers mois entraitant de nouvelles questions, puis nous continuerons la Melakha deBonh construire Shabbat , en abordant prsent la constructiondes ustensiles.
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Shabbat - Introduction Ven. 16 Shevat 5774Les Asseret haDiberot 10 commandements se trouvent dans 2
Parasha: dans Yitroet dans Vathanan [dansDevarim]. La Torah a toutefoisformulquelques expressions avec des nuances. Pour la Mitsvadu Shabbat,
la Torah dans Yitrodit Zakhor ] - Souviens-toi du jour du Shabbat pour le sanctifier . Cette injonction implique les Mitsvot] actives du Shabbat , de distinguer ce jour des autres en se comportantavec noblesse et solennit, en dbutant le repas avec le Kidoush , enconsommant des mets raffins, etc. Dans Vathanan , le verset dit Shamor ] - Prserve le jour du Shabbat . Ce sont prsent]les 39 travaux interdits du Shabbat qui sont mis en exergue Garde-toide ne pas transgresser le Shabbat!
Nos Matres expliquent que lors du dvoilement du Sina, Hashemaexprimces2expressionssimultanment ;Moshlesadoncretranscrites,en 2 endroits. Mais pour quelle raison Hashem a-t-Il ordonn le Shabbaten prononant ces 2 mots en mme temps?
Le Gaon de Vilna rpond par une parabole. On posa une fois unenigme: Comment 2 personnes peuvent-elles tre chacune le neveu et loncle lautre? Aprs quelques minutes de silence, un enfant monta sur lestrade:Quel prix promettez-vous celui qui trouveraces 2 personnes? On lui rpondit:Deux pices dor! Lenfant dit alors: Rouven et le fils de son frre Shimon! Tous attendirent la suite de la solution, mais lenfant fit mine davoirfini de parler. On lui rtorqua: Mais tu nas donn que la moiti de la
rponse! Et lenfant repris: Cest vrai! Mais ne dois-je pas recevoir tout demme une pice dor pour cette moiti de rponse! Et tous rirent aux clats.
Ainsi, Hashem a ordonn en mme temps Zakhor et Shamor pournous enseigner que le mrite de celui qui honore le Shabbat par desmets et conduites raffins ne revient qu celui qui prserveminutieusement les interdits du Shabbat ! Voil donc une belle
introduction la rvision des lois de Borre trier, auxquelles noussommes si souvent confronts Shabbat!
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Parashat Yitro 17/01/14Il ntait pas possible de construire le peuple dIsral, soumis
Hashem et la Torah, en se fondant sur les messages dun hommeintermdiaire, aussi extraordinaire que pouvait tre Mosh. Le Hovot
Halevavot compare une telle croyance des aveugles qui marchent enchane derrire un guide droit et sage, qui ils font entirement confiance.Si ce guide trbuche ou se trompe, tout le groupe trbuchera. Il taitindispensable quHashem se dvoiledirectement chacun pour ordonnerles Mitsvot de la Torah, afin de fonder parfaitement la Emouna dIsral.Le verset dcrit le dvoilement du Sina en disant [Shemot 20:15]: Et tout le peuple vit les voix . La vue est le plus -fiable des 5 sens. Voir les voix signifie percevoir quHashem sadresseet ordonne Ses Mitsvot sans lombre dun doute .
Plus encore. Les versets qui suivent racontent que cette rvlationtait trop insupportable pour le peuple, car il ntait pas au niveau de vivre une proximit aussi intense avec Hashem. Le Midrash raconte quchaque parole dHashem, les Bnei Isral mourraient littralement, et
Hashem les faisait revivre pour continuer les autres commandements. Lepeuple convaincu de la Torah divine somma alors Mosh de devenir sonintermdiaire pour retranscrire les Mitsvot dHashem.
La rvlation du Sina est donc la base de notre Torah. Selon Rav S.R. Hirsh zatsal, le 5e commandement dhonorer son pre et sa mrea pour but de renforcer ce fondement. En effet, Hashem a class les 10
commandements en 2 tables de 5 Mitsvot, afin de distinguer les MitsvotBein Adam laMakom et Bein Adam laHaveiro qui incombent lhommeenvers Hashem , de celles qui lui incombent envers son prochain . Or,la Mitsva dhonorer ses parents est inscrite dans la premire table! Etdexpliquer que cette Mitsva a pour but de perptuer la Emouna dupeuple juif . Depuis plus de 3 millnaires, chaque pre transmet sonenfant la Emouna du Sina. La condition inhrente pour que le cur delenfant simprgne du message du pre est quil le vnre!
Liloui Nishmat Amram ben Solika za'l
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Halakha : BorreSam. 17 Shevat 5774Question: En transvasant la Dafina de la marmite aux raviers quelle
sapprte apporter table, Yal fait tomber une coquilleduf dans le plat de pois chiches. Peut-elle ressortir cette coquille
Shabbat?Rponse: Sortir cette coquille telle quelle entre sans quivoque dansle cadre de laMelakha de Borre trier Shabbat. Toutefois,
il existe 3 manires permises de raliser ce tri:a. Yal pourra la sortir laide dune cuillre en ramassant en mme
temps quelques pois chiches qui lentourent .b. selon la configuration, il est aussi permis dcarter les pois chiches
qui entourent cette coquille , jusqu isolation totale de la coquille.Une fois limpuret isole, on pourra alors la retirer .c. Autre solution qui peut savrer parfois pratique: sortir la coquille
et la porter la bouche pour sucer la sauce dpose dessus.Explications: a. Linterdit de Borre implique de ne pas trier une
impuret mlange dans un plat. La Halakha tolre
cependant de raliser un tri si on remplit 3 conditions: sortir le bondu mauvais , pour le consommer immdiatement , sans utiliserdustensile .b. Ces quelques mots contiennent la quasi-totalit des lois de Borre
! Outre la permission explicite que nous prciserons demain, 2rgles implicites sont dduire, qui rgissent les 2 dernires permissions:
- Borre implique de ne pas trier c.--d. amliorer la qualit duplat en retirant les impurets mlanges. Par contre, il est permis desortir tout lment pour le manger . Il est donc permis de sortir lacoquille pour goter la sauce qui y est dpose .- ne pas trier une impuret mlange dans un plat mais si limpuretnest pas dfinie comme mlange, mais juste dpose ct, la
retirer nentre plus dans le cadre de trier. Or, il est sans quivoquepermis de sparer les pois chiches que lon prvoit de mangerimmdiatement. Une fois que la coquille se retrouve isole donc, nesera plus mlange il devient permis de la retirer du plat.
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Yitro - Hinoukh 18/01/14 Honore ton pre et ta mre
Nous remarquions hier que la Torah a class cette Mitsva parmiles lois de Bein Adam laMakom qui incombent l'homme envers
Hashem . Selon Rav S.R. Hirsh, ce classement prouve quen plus dtreune rgle de bonne conduite lmentaire, honorer ses parents a un butsuprme: favoriser la transmissionde la Torah par le fait que les nouvellesgnrations vnrent les prcdentes et perptuent leurs enseignements.
Ce classement est encore expliqu plus simplement: honorer sesparents a pour but de nous amener servir Hashem avec crainte etamour . Nos Matres enseignent [Kidoushin 30B]: 3 partenaires sassocientpour fconder lembryon: le pre et la mre qui apportent les lmentsmatriels qui constitueront le corps, et Hashem qui insuffle ce corps laNeshama lme, le souffle de vie; celui qui honore pleinement ses parentsest considr comme sil vnre Hashem directement. Selon le Keli Yakar , cettecausalit est vidente. Il explique en effet que le fondement de la Mitsvadhonorer ses parents ne relve pas de la bont ou de la gnrosit, mais
de la reconnaissance . De manire gnrale, une personne reconnaissanteressent un besoin dexprimer son estime son bienfaiteur et de lui rendredu bien. Honorer ses parents pleinement implique de reconnatre ceux qui nous ont donn la vie , et de se soucier par consquent de leurbien-tre. En shabituant la reconnaissance, lhomme aboutiracertainement reconnatre Celui qui lui a insuffl la Neshama , et
accomplira Sa volont avec ferveur. Voil quelques mois que nous consacrons la squence Moussar authme du Hinoukh lducation des enfants, ax principalement surlducation la Torah et aux Mitsvot. Nombre dentre vous nous ont faitpart de leurs chaleureux encouragements, et nous ont motivs persvrer!Pour ce mois, nous aborderons un sujet dlicat: duquer les enfants la reconnaissance et au respect , qui est, comme expliqu, le fondement dela transmission de la Torah.
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Halakha : BorreDim. 18 Shevat 5774
1. Explications (Suite) c. La Halakha tolre de raliser un tri Shabbatsi et seulement si sont remplies les 3 conditions suivantes: sortir
le bon du mauvais *, pour le consommer immdiatement , sans
utiliser dustensile .Soit, il est interdit de trier le bon du mauvais avec les mains, si onne prvoit pas de le manger dans la prochaine demi-heure. Par ex.dans le plat de pois chiches dans lequel sest mlange une coquilleduf, il est permis de retirer tous les pois chiches mlangs si onprvoit de les manger dans la prochaine demi-heure. Par contre, ilsera dfendu de les retirer du plat que lon prvoit de ranger aurfrigrateur .d. Attention: mme lorsque lon porte une cuillre de pois chiches
la bouche, et que lon remarque que la coquille s'y est mlange,il faut sabstenir de la retirer. A priori, on rentrera dabord la cuillredans la bouche, et on retirera alors cette impuret. Il faut tout demme savoir que certains tolrent de retirer cette impuret juste avant
de porter laliment la bouche . Dans la mesure du possible, on nesappuiera pas sur cet avis. [Cf. Biour Halakha ch.319 4]
Pour la suite du programme, rappelons quelques principes etexemples des paramtres de limmdiat et du bon et mauvais ,traits il y a 2 mois dans le n37 du 5 minutes ternelles .2. Le bon et le mauvais . La dfinition de ce paramtre est vague.
Outre les cas simples dimpurets mlanges, telles quune coquilleou un ppin, 2 espces comestibles peuvent aussi tre concernes parlinterdit de Borre , lorsque lon dsire nen consommer quune seule.
Prenons une salade de tomate dans laquelle sont mlangs desbouts doignon: celui qui naime pas loignon ne pourra pas sortir cebout pour le jeter. Par contre, il pourra lter pour le donner safemme ou son fils qui dsirent le manger._____________________________________________________* Afin dallger nos textes, adoptons comme convention de dsignerlespce dsire par le bon , et celle non dsire par le mauvais .
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Moussar : Hinoukh 19/01/14Scne classique: dans un moment denjouement, Michal annonce
son fils Binyamin, 14 ans, quil pense lui acheter les baskets derniercri, si toutefois Binou fait si lorsque condition bien sr que
Binyamin prend la promesse la lettre, et remplit sa part du contrat.Mais lorsque le petit vient rclamer son d, le pre Michal se dbine,nie stre engag explicitement, il va rflchir, blablabla Binou prendla mouche, nadresse plus la parole son pre. Michal se fche sontour, et le grand froid sinstalle entre eux. Aprs quelques jours, La lamaman essaie de raisonner ces ttes dures. A peine ouvre-t-elle le dialogueavec Binou que celui-ci senflamme et dverse toute sa haine contre sonpre criminel, menteur, radin, mythomane La sage La va alors raisonnerson mari [ Jen passe Que chacun crive le scnario selon ses tendances Despapas fiers qui vont rester sur leur position jusqu ce que le petit ingrat viennesexcuser genoux, jusquaux papas mous qui vont acheter au petit frustr lapairedebasketsdesesrves,avecunT-shirtenprimepourexprimersa consternation]
Quel foyer ne vit pas peu ou prou ce scnario au quotidien?! Lecomble est que ce papa peut tre une personne extrmement sympathique,aime de tous les amis du fils. Et vice versa, le fils peut aussi tre lenfantrv, envi de tous les amis du pre. Mais malheureusement, il nestjamais possible dtre aim de TOUT le monde! Pour le bonheur deMurphy, le pre et le fils vont toujours incarner mutuellement lexception
la rgle de lautre Et tant de familles se retrouvent dchires, en tatde nerfs constant! Parfois, cela sarrange avec lge. Parfois, pas vraiment.Parfois encore, ces tensions font monter les acteurs sur des chevaux desquels il devient trop difficile de redescendre
Le point de dpart de notre tude sera de comprendre pourquoilhomme est naturellement ingrat envers ses parents, afin de proposer
ensuite quelques conseils pour y remdier. Notre tude se fonderaessentiellement sur les cours du clbre ducateur religieux, le rav Yehiel Yaacovson shlita.
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Halakha : BorreLun. 19 Shevat 5774
1. Limmdiat . Il correspond au temps ncessaire pour prparerle repas . Les contemporains voquent un laps de temps dune
demi-heure avant le repas. On calcule ce temps partir du dbut du
repas , et non du moment auquel on prvoit de consommerconcrtement ce plat.Par ex. plucher un fruit prsente une question de Borre , quil
nest permis de raliser quavant consommation. A partir dunedemi-heure avant le repas, il est permis dplucher tout ce que lonprvoit de manger pendant le repas, mme les fruits du dessert quiseront servis aprs 2 heures.2. Le laps de temps dune demi-heure nest pas donn si on prvoit
de marquer une interruption importante jusquau repas.Par ex. si le repas est prvu pour 11h, une femme ne pourra pas
plucher les lgumes dune salade 10h30 en prvoyant daller ensuitese reposer 20 min. en attendant que son mari rentre de la synagogue.
Ce temps se calcule depuis lheure prvue thoriquement . Ainsi,si le repas est fix 11h, mais quil arrive souvent de traner pourcommencer, cette femme pourra prparer cette salade lapprochedes 11h, et aller se dtendre jusquau dbut effectif du repas.3. Les pluchures ou ppins . Nous apprenions quil est interdit de
sparer le mauvais du bon daucune manire, mme si lon prvoitde consommer laliment tout de suite. Il existe une exception: les
pluchures ou ppins qui poussent avec le fruit. Il est permis de retirerces impurets si on prvoit de consommer le fruit immdiatement.Pour aller plus loin Nous distinguions laction de trier de celle demanger. Sparer une espce dune autre pour la consommerimmdiatement sort du cadre de Borre pour tre considr commeune simple action de manger. Le principe est le mme pour lespluchures colles au fruit: puisquil nest pas commode de mangerle fruit sans lplucher, lpluchage pour le manger tout de suite nestpas apparent la Melakha de Borre .
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Moussar : Hinoukh 20/01/14 Avant dtre nomm rav de Presbourg, le Hatam Sofer zatsal occupa
pendant quelques annes le poste de rav de Mattersburg, en Hongrie.L-bas, quelques perfides de la communaut se jurrent de lui rendre la
vie dure. Dans une lettre adresse l'un de ses proches, le Hatam Soferdplora sa situation: Je ne sais mme pas ce que ces gens me reprochent. Jesuis si nouveau dans cette ville que je nai pas encore eu le temps de leur rendre service !
Qui na jamais t confront cette triste vrit! Si en rentrant unsoir chez moi en voiture, je remarque un voisin qui attend le bus etmarrte pour lui proposer de le ramener, celui-ci me sera infinimentreconnaissant. Mais si par malheur, je lhabitue jouir de mes bontstous les soirs, sa reconnaissance diminuera de faon inversementproportionnelle au nombre de services rendus, jusqu mme oser mecritiquer lorsque ma conduite ne lui conviendra pas. A contrario, si dsle dbut, javais veill ne faire ce geste quoccasionnellement, ce voisinnaurait cess de me remercier durant tout le trajet, sans arrires penses
pour les fois o je serais pass ct de lui sans le voir! Pourquoi lhommemanque-t-il naturellement de reconnatre ceux qui laident constamment ?
La raison est vidente, bien connue des psychologues. Maiscommenonspar lexprimer dansune langage de Torah. LeHovothaLevavotcrit que le point de dpart pour veiller son cur la Yireat Shamamla crainte du ciel est la reconnaissance envers Hashem . Et dnumrer
les raisons pour lesquelles lhomme est naturellement ingrat.Thoriquement, le simple fait de se rveiller le matin, retrouver sa tte,sa motricit, ses biens, raliser la chance inoue de pouvoir vivre unenouvelle journe dans laquelle on va slever, se rapprocher dHashem,Le prier, tudier, etc., devrait enivrer notre cur de joie, et nous motiver courir la synagogue remercier Hashem. Et pourtantparce quHashemne cesse de nous dorloter depuis notre jeune ge , nous oublions de Luireconnatre ces bonts, et ne nous souvenons de Lui que pour rclamerle milliardime bienfait qui trane venir! Il existe toutefois des solutionssimples pour y remdier A suivre !
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Halakha : BorreMar. 20 Shevat 5774Question: Aprs le repas du Shabbat soir, Rahel veut ranger les
poissons pans restants au rfrigrateur. Elle dsiretoutefois absorber un peu lhuile de friture en crasant ces poissons
avec des feuilles de Sopalin [dj coupes]. Peut-elle essorer ces poissonsainsi?Rponse: Puisque Rahel veut extraire lhuile pour ranger le poisson,
cest interdit . Par contre, il est permis dessorer ainsi cepoisson dans la demi-heure qui prcde le repas , sauf sil contienttellement dhuile quil nest plus mangeable .Explication: Dans les lois de Sohet presser un fruit, le Choulhan
Aroukh [ch.320 7] permet de presser un cornichonpour extraire sa saumure, lorsque lintention est dadoucir le lgume.[En effet, une condition inhrente de linterdit de presser est de dsirerrcuprer le jus extrait, et non la simple action dcraser un fruit.]
Lesdcisionnaires soulvent une question pertinente: outre linterditde Sohet , cette action prsente encore un interdit de Borre trier,
du fait que lon spare la saumure non dsire du cornichon! 2 rponsessont proposes:- Le Ketsot haShoulhan compare la saumure aux ppins ou pluchures,qui sont des composants intrinsques de laliment, et quil est permis
de trier lorsquon veille le sparer juste avant de manger dansla demi-heure qui prcde le repas.- Le Chou-Ar [ch.319 10] enseigne quil est permis de filtrer un vin
pais, sil est amplement buvable tel quel, car une impuret quilest dusage de consommer avec laliment est considre commelaliment lui-mme , et il ny a donc pas dinterdit le sparer. Rav S.Z. Auerbach considre que la saumure du cornichon a le mmestatut.
De ces distinguos dcoulent la Halakha de lhuile imbibe dans lepoisson frit. Concrtement, les dcisionnaires [SSK1 ch.5 8] criventde sacquitter des 2 avis. Soit, de ne presser lhuile de laliment fritque si on agit ainsi juste avant de le consommer , et que le commundes hommes peut manger ce poisson sans extraire lhuile .
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Moussar : Hinoukh 21/01/14 A sa naissance, ltre humain ne peroit que lui-mme . Lorsque
sa mre lui donne ses premires ttes, le petit dguste le doux liquidequi coule dans sa gorge, sans rflchir sur lorigine de ce bienfait. Au fil
des mois, lenfant commence raliser progressivement quil nest passeul sur cette plante il possde de nombreux esclaves son service! A peine pleure-t-il que le monde sarrte de tourner pour rsoudre leproblme de monsieur! Durant ses 2-3 premires annes de vie, lenfant va se dvelopper en renforant cette perception, et va interprter toutesses dcouvertesgocentriquement . Avoir des parents va signifierpossderdes objets appels parents. Ses parents vont tre pour lui de fidlesserviteurs somms par Hashem de combler les manques de son altesseBb, ltre exceptionnel pour qui tout lunivers a t cr.
Vient alors le stade du dveloppement intellectuel, o lenfantapprend que ses parents lont devanc de quelques annes, quil leur estbien plus redevable queux envers lui. Reste que sa premire perceptionest profondment ancre dans son cur , et il ne sen dfait pas vraiment.Ds quune scne ravivera le souvenir de cette perception primaire, ilreplongera instinctivement dans lutopie dtre le nombril du monde.
Or, tre le premier homme sur terre signifie instinctivement trele propritaire du monde. Qui ne connat ladage: le premier a tous lesdroits? Lhomme est persuad qutre le premier venu lui octroie tousles droits sur ceux qui lui succdent. Quil sagisse de son lieu de travail,
son immeuble, sa synagogue, le dernier venu est toujours peru commeun usurpateur qui a tout intrt se prosterner devant le premier sil veut mriter un brin de vie, et na pas intrt modifier lordre qui sesttabli avec le temps. Objectivement, cette rgle est stupide et injuste, carle dernier a lgalement les mmes droits que le premier, et na aucuneraison den tre priv; mais l nest pas notre sujet!
Do lquation : Si TU ME donnes abondamment, cest que TUralises que JE suis le premier. Jattends donc ta soumission naturelle,et ne tolre pas lorsque tu fais dfaut! Cest clair?
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Halakha : BorreMer. 21 Shevat 5774Question: Aprs le repas, Sarah dispose les raviers dans lvier pour
les laver. Un rcipient contient un fond de soupe danslequel sont mlangs des bouts de lgumes. Pour ne pas boucher
lvier, elle dsire sortir les lgumes laide dune fourchette pour lesjeter, puis verser le reste de soupe dans lvier. Peut-elle procder ainsi?Rponse: Cest permis.Explications: a. Linterdit de trier ne concerne que la sparation de
2 espces distinctes , et non le tri dlments dunemme espce qui prsentent une diffrence sans importance. Le Ramavoque par ex. quil ny a pas dinterdit sparer des grandes tranchesde viande des petites tranches , car le facteur taille nest pas un facteurconsquent pour distinguer 2 espces de tranches de viande.
Toutefois, la dfinition exacte des facteurs influents fait lobjet degrandes discussions. Les dcisionnaires prouvent par ex. que sparerdes tranches cuites en sauce de tranches grilles dune mme viandeentre dj dans le cadre de Borre . Tandis que le tri de pommes acides
de pommes douces dune mme espce fait lobjet dune discussion.Concernant le tri de dchets alimentaires , rav S.Z. Auerbach zatsalconsidre quils sont tous considrs comme une seule espce , quelon na aucun intrt intrinsque classer et distinguer en 2 groupes.b. Cas particulier: les pluchures des fruits de Sheviit lanne
de Schmita(jachre) en Isral, quidbutera lanne prochaine [5775].Les fruits de cette anne ont une saintet. Il est permis et mme
souhaitable de les manger, mais il est interdit de les gaspiller. Ainsi,il est dfendu de jeter une pluchure de fruit de Sheviit lorsque dela chair y reste colle par ex. une pomme ou un avocat. Aussi, lusageest de prvoir une poubelle de Sheviit , dans laquelle on garde lespluchures jusqu ce que les restes pourrissent; une fois que ces restesdeviennent impropres la consommation, il devient permis de lesjeter la poubelle.
Les dcisionnaires crivent que ces pluchures ne prennent pas destatut de simple dchet, et quil est par consquent interdit Shabbatde les sparer dautres pluchures de fruits normaux.
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Moussar : Hinoukh 22/01/14Lhomme habitu recevoir, rveille en lui le sentiment dtre le
matre de son bienfaiteur, ou pour reprendre lexpression dhier, lesentiment du premier. Cest la raison pour laquelle lenfant est ingrat
envers ses parents, car ceux-ci lui ont toujours tout donn gratuitement,depuis son jeune ge. Il ne peut naturellement ressentir aucunereconnaissance pour toutes les nuits blanches passes ses petits soins,le temps, les forces, les fortunes investies. Mais il n'hsitera pas seplaindre lorsque la cerise naura pas t place exactement au centre dugteau de ses dsirs. Disons-le clairement: il ny a aucune raison desprerque ce rapport samliorera de lui-mme en grandissant ! Les chancespour que lenfant rectifie de lui-mme le tir avoisinent le zro, car il nesagit pas de comprendre intellectuellement, mais dintgrer, dans le cur. Or, cette entreprise demande un travail sur soi profond, quun tel enfantna presque aucune chance dentamer un jour. [Nous expliquerons en 2epartie que lenfant gt est par dfinition loppos de la Yireat Shamam la crainte du ciel.]
Comment duquer alors un enfant cette reconnaissance? Peut-treen rduisant labondance de ses bienfaits? En rclamant du retour? Aprstout, les enfants des gnrations prcdentes recevaient 100 fois moinsde confort, et les parents exigeaient 10 fois plus d'eux ! Ne pourrions-nouspas rinstaurer un tel mode de vie?
Adopter une telle attitude serait jouer avec le feu! Pour peu que
les parents vivent eux-aussi outre-mesure le sentiment du premierenvers lenfant, [et a ne manque pas! Nous reviendrons sur le problme le 28 Adar ], lenfant interprtera la restriction comme un bras de fer frustrant,pouvant aboutir une grande haine !
Thoriquement, lidal serait dhabituer lenfant remerciersincrement. Mais qui dit sincre, dit impossibilit dexiger lecomportement, car on ne peut pas forcer un cur spanouir. Certes,les 2 parents peuvent sentraider, pour que lun motive lenfant diremerci lautre, et vice-versa. Mais cette solution nest pas commode auquotidien Rflchissez-donc la problmatique jusqu demain!
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Halakha : Borre Jeu. 22 Shevat 5774Question: Est-il permis de sortir Shabbat un sachet de th du verre
dans lequel il a infus?Rponse: A priori, il faut veiller le sortir laide dune cuillre,
de manire ne pas extraire les quelques gouttes de thretenues dans le sachet. En cas de ncessit, il y a lieu de tolrer desortir le sachet tel quel et de le jeter immdiatement . Mais on nepourra en aucun cas sortir ce sachet et le suspendre au-dessus du verrepour laisser les quelques gouttes de th couler.Explications: a. Sortir le sachet du verre nous confronte 2 cas de
Borre: la sparation du sachet du liquide, et lextractiondes gouttes deau mlanges aux feuilles de th contenues dans le sachet.
Concernant la sparation du sachet de leau, il ny a aucunementlieu dinterdire cette action, autant quil est permis de sortir un uf dune casserole deau, car un gros solide qui baigne dans un liquidenest pas considr comme mlang .
Par contre, il est formellement interdit dextraire intentionnellement
les gouttes deau contenues dans le sachet, car ces gouttes sontconsidres comme mlanges aux feuilles de th, et le sachet faitoffice dustensile de tri. Beaucoup pensent quil y a en cela un interditcertain de la Torah.b. Ainsi, on prfrera sortir le sachet laide dune cuillre, de manire
ce que ces gouttes deau demeurent dans le sachet.Quant sortir le sachet directement pour le jeter, laction est permise
selon la loi stricte, puisque lon nest plus intress par les ventuellesgouttes qui couleront. [Cf. Shmirat Shabbat Kehilkheta ch.3 64 (192)qui explique que ces gouttes seront alors considres comme un tripassif, ralis de lui-mme, comme lvoque le Chou-Ar ch.319 9]
Il est toutefois conseill de sabstenir de le sortir directement, caril est probable qu la longue, nous-mme ou celui qui nous verraagir, finiront par sortir le sachet en le maintenant intentionnellementau-dessus du verre.c. Quant lutilisation du sachet de th Shabbat, nous voquerons
demain quelques instructions.
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Moussar : Hinoukh 23/01/14Comment duquerunenfanttrereconnaissantenverssesparents?
Rav Y. Yaacovson propose une solution simple et gniale: lorsque lenfantdemande quoi que ce soit, marquer un court temps de rflexion jusqu
ce quon agre sa demande . Expliquons le principe, puis prcisonsquelques instructions et mises en gardes.Comme nous lexpliquions, lhomme qui shabitue recevoir
renforce en lui le sentiment du premier. Instinctivement, il assimile lefait de recevoir sa perception primaire dtre le centre du monde, und normal de toute lhumanit envers lui*. Par contre, celui qui reoitune bont ponctuelle dun tranger prouve une reconnaissance inne,parce que ltranger est instinctivement perucomme untre indpendant,et que lhomme bon prouve un besoin dexprimer sa reconnaissance son bienfaiteur. Apprenons donc de cet tranger le moyen de parer lafamiliarit qui sinstaure lorsque lon donne au proche, en veillant nepas lui donner la sensation que notre geste est un d , motiv par undsir de laider et de subvenir ses besoins. Pour casser cet automatisme,
il suffit de ne pas rpondre positivement ses requtes instantanment,mais de marquer un court temps de rflexion, afin de lui faire ressentirquil a un tre vivant dot de libre-arbitre en face de lui, ni un distributeur,ni un esclave ! A suivre_____________________________________________________* Nous avons peut-tre tendance pousser nos mtaphores lextrme,
mais chacun peut faire tat de ce sentiment en son cur avec une intensitamoindrie.Ilnyadailleurs riendaffligeantcela!NosMatresenseignent:chacun a le devoir de se dire : tout le monde a t cr pour moi! [Sanhdrin37A]. La question est de dfinir ce que lon fait de cette perception :assujettir le monde entier, ou au contraire, sen sentir responsable, et leconstruire avec sasingularit! Nous reviendrons surle sujetmardiprochain.
Liloui Nishmat Laure La bat Bella za'l
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Halakha : Borre Ven. 23 Shevat 5774Permettons-nous un petit cart pour complter les instructions sur
la prparation du th. Prparer un th nous confronte au grave interditde Mevashel cuire Shabbat . Il est interdit de faire un th en
remplissant un verre deau partir dune marmite deau chaude danslequel on introduit le sachet. Il faut imprativement utiliser un verreintermdiaire. Soit, sortir leau de la marmite et remplir un 1er verresec, puis transvaser cette eau dans un 2e verre sec, et seulementaprs, introduire le sachet .Pour aller plus loin La rgle lmentaire du travail-type de cuire Shabbat dit Keli Rishon Mevashel, Keli Sheni Lo Mevashel le 1er ustensile cuit, le 2e ne cuit pas . Soit, la marmite pose sur la source dechaleur a la capacit de cuire laliment quon y introduit, mme sielle nest plus sur le feu. Mais si on transvase le contenu dans unustensile, ce contenu perd sa capacit de cuire, mme sil est encorechaud. Par ex. si on veut picer un plat, il est interdit dintroduireles pices dans la marmite , mme si on la retire auparavant de lasource de chaleur. Par contre, si on transvase le plat dans un rcipient, il devient permis de lpicer, bien quil soit encore chaud.
Une 2e rgle dit: Irou Mevashel kedei Kelipa litt. [laliment]que lon verse a la capacit de cuire la pellicule externe. Soit, pour continuerlex. des pices, il est dfendu de mettre les pices dans le rcipient vide puis de verser le contenu de la marmite directement sur ces pices,
car laliment chaud qui sort de la marmite et frape un aliment crua la capacit de cuire sa couche externe . Il faut dabord transvaserle contenu dans le rcipient, et seulement aprs , ajouter les pices.
Certains aliments ont des rgles plus strictes: les Kalei haBishoul laliment qui cuit facilement. Il est interdit dintroduire un tel aliment
mme dans le rcipient, jusqu ce que lon transvase le plat une 2e
fois , dans un autre rcipient, et que lon introduise ensuite lalimentcru. Le th entre dans cette catgorie. Il faut donc transvaser 2 foisleau chaude avant dintroduire le sachet .
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Moussar : Hinoukh 24/01/14Un adage dit quun oui est un oui que sil pouvait aussi tre un
non . Si on me sollicite pour rendre un service, si je me sens contraintde lexcuter et rpond positivement, je nai objectivement pas accept.
Si jagis ensuite avec amertume, jai concrtement fait le contraire duHessed aider lautre, puisque jprouve prsent de la colre envers lereceveur. Bien quil y ait une Mitsva de Hessed , on rapporte au nom durav Dessler quil est permis dans un tel cas de refuser daider ! Tantque je nai pas rquilibr mes rapports avec lautre soit, comme on dit,arrt dtre un pigeon! , je suis dispens de laider, car je suis pourlinstant occup faire du Hessed avec moi-mme!
Il en va de mme pour lducation des enfants. Les parents ont unegrande Mitsva dlever leurs enfants, de subvenir tous leurs besoins,sils en ont les moyens. Il ne leur est toutefois pas permis de saboter leurchelle des valeurs, en donnant outrance et en les rendant ainsi gostes!
Comme nous le rapportions hier, il nest pas ncessaire de ne plusdonner. Il suffitdecasser lautomatisme de la rponse positive, ensarrtant
un instant pour rflchir, ressentir que lon est capable de refuser, etalors, ne pas hsiter donner dans tout le bon sens du terme, faireplaisir, rjouir, crer des liens avec lautre. Tantque lon se sent mauviette,contraint daccepter, on sefforcera de refuser durant toute la priodencessaire pour rquilibrer lchelle de valeurs . De mme, si lenfantdemande en rlant ou en exigeant, ne pas hsiter lui refuser en luidisant : de mon point de vue, jaurais bien voulu te donner, mais les
rleurs mexasprent![Jai personnellement expriment cette rgle. Un Shabbat, jai
distribu des confiseries aux enfants, et certains mont demand leur den magressant. Je leur ai demand: Je vous dois quelque chose? Celle quia rpondu oui, na videmment pas reu. Mais mme face celui qui adit non, jai dabord fait mine de refermer le paquet, jusqu ce quilintgre que je ne lui dois rellement rien. Depuis, la phrase est devenuemythique. Chaque enfant demande son petit plaisir du Shabbat enprcisant que je ne lui dois rien, et ne manque pas non plus de meremercier!]
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Halakha : BorreSam. 24 Shevat 5774Question: Haya, une colo-vgtarienne, lave toujours le soja pour
ter lesventuelles tracesdinsecticide ouproduit chimique.Peut-elle de laver ce soja dans une passoire Shabbat?
Rponse: Si elle se contente de faire couler de leau dessus, cestpermis. Mais si elle veut le frotter un peu, ou mmeuniquement remuer le soja dans la passoire, elle ne le pourra pas.
Par contre, Haya pourra prendre le soja en main et le rincer sousun courant deau en le frottant. Mais elle ne pourra pas ensuite leposer dans la passoire pour goutter leau qui sest mlange.Explications: Ce rinage nous confronte 2 sortes de tri: sparer
les impurets mles au soja, puis essorer leau derinage. Dveloppons exhaustivement cesujet,carlesquestions suscitespar le lavage de fruits et lgumes sont frquentes, et parfois trsproblmatiques.a. Concernant les produits chimiques colls au soja, il est permis de
les retirer laide dun ustensile, car le commun des hommes mange
le soja sans le rincer et mme Haya lcolo ose enfreindre la chartedes Yogum lorsquelle na pas le choix!b. Par contre, si le commun des hommes lave un fruit ou lgume
avant de le manger, il est interdit de le rincer dans une passoire.Par ex. du raisin, auquel sont souvent colles des impurets. Puisquelusage estdenepas consommer deraisin sanslelaver, ilest formellementinterdit de le rincer en le mettant dans une passoire, car trier en
saidant dun ustensile est interdit par la Torah . Plus encore, il estmme interdit de mettre le raisin tremper dans un rcipient deaupour laisser les impurets tomber. [Chou-Ar ch.319 8]c. Quant mettre le fruit sous un filet deau en le frottant, il est
permis de procder ainsi pour dcoller une impuret qui y estcolle, tels que des insectes, insecticides, terre, etc. Il faut toutefois veiller raliser ce rinage dans la demi-heure qui prcde le repas,autant que nous le prcisions au sujet de lpluchage des fruits. [SSK ch.3 22] A suivre
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Parashat Mishpatim 25/01/14
Si tu vois l'ne de ton ennemi succomber sous sa charge, garde toi de l'abandonner;aide-le au contraire le dcharger
Une des Mitsvot de la Parasha est celle de Prikat Massa. Elle consiste dcharger lanimal de son prochain, lorsquil croule sous son joug. Deux principes gnrent cette Mitsva : la perte dargent du prochain si on laissecet ne seffondrer et le Tsaar Baalei Ham , lobligation dpargner dessouffrances aux animaux.
Le Hinoukh (Rabeinou Aharon Halvi, XIIe sicle) enseigne quecette Mitsva inclut a fortiori daider notre prochain en personne lorsquilsuccombe sous sa charge, ou dans tout cas similaire, par exemple, sil seretrouve avec un pneu crev sur une route peu frquente, en pleine nuit.
La fin du verset, tablit que la Mitsva de laider nous ,incombe uniquement si le concern lui-mme se soucie de son bien. Sipar contre il en profite pour se reposer en nous regardant travailler, laTorah nimpose plus de laider, sauf sil est vieux ou malade.
Remarquons que la Torah emploie le terme de aide-le)),traduitlittralementparlaisseaveclui.Ausenssimple,lescommentateursprouvent que la Torah lutilise parfois dans le sens de aide). Le)Ibn Ezra explique quant lui que se rapporte la sangle qui retientla charge : relche-la avec lui .
Le Brit Olam (un lve ou matre du Ramhal, dbut du XVIIIe
sicle) linterprte un deuxime degr : la Torah insiste pour que nous venions en aide mme notre ennemi. Il est dailleurs prioritaire sur tousnos proches. Accomplir cette Mitsva pleinement ncessite une grandeEmouna (croyance) : il faut comprendre que les ordres dHashem primentsur nos sentiments, et raliser quHashem veut sans doute prouver notrecapacit laisser nos querelles de ct pour accomplir Ses Mitsvot.
Refouah Shelema Yossef ben Sim'ha Nathan
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Halakha : BorreDim. 25 Shevat 5774
1. Explications (Suite) : d. Nous apprenions hier quil ny a pasdinterdit de Borre rincer un lgume que lon peut consommer
ainsi, et quil est de ce fait permis de le rincer mme dans une passoire.
Soulevons prsent une question pertinente: lorsquon rince le soja,leau commence par sentremler aux germes, puis est extraite grce la passoire; ne devrait-on pas interdire de filtrer le soja de cette eau?
Cette permission dcoule dune loi explicite dans le Choulhan Aroukh [ch.319 9], qui interdit de verser de la lie de vin sur unepassoire pour extraire le vin qui y est mlang, mais permet de verser
de leau sur de la lie pose sur une passoire. Les dcisionnairesexpliquent que dans ce dernier cas, il ny a pas dinterdit de Borreentre leau et la lie, car leau est dj limpide donc, trie en entrantdans la passoire, et en ressort immdiatement delle-mme .
Do linstruction de tolrer de verser de leau sur le soja, conditionde ne pas acclrer le filtrage de leau en remuant la passoire, ou enfrottant le soja pos dans la passoire.2. Question: Est-il permis Shabbat de laver des fruits ou lgumes
sales en les laissant tremper dans un rcipient deau, lorsquonprvoit de les manger tout de suite ?Rponse: Cest interdit!Explication: Comme nous lapprenions prcdemment (b. ), mettre
tremper un lgume sale pour laisser les impuretstomber ou flotter est considr comme un tri avec un ustensilespcifique , qui est dfendu mme lorsque lon prvoit de le mangerimmdiatement.
Jose insister lourdement sur ce cas, car nombreux sont ceux quiignorent cette Halakha, et transgressent malheureusement un interditde la Torah selon le Mishna Beroura! [Ch.319 8 dans Biour Halakha
] Il est interdit de nettoyer Shabbat du raisin, fenouil, fraises, salade verte (lorsque du sable est mlang), en les mettant tremper dansun rcipient!
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Moussar : Hinoukh 26/01/14 Voil plusieurs mois que nous dveloppons diffrents aspects du
Hinoukh la Yireat Shamam la crainte du ciel. Pour la suite duprogramme, nous expliquerons quhabituer lenfant reconnatre est une
condition inhrente pour lui inculquer la crainte du ciel. Soit, pardfinition, un enfant gt ne peut pas avoir de la Yireat Shamam . Maiscommenons la semaine par rsumer et complter ltude autour de ceque nous avons appel le sentiment du premier.
Lenfant est naturellement ingrat envers ses parents, parce quil esthabitu depuis petit recevoir un torrent de bonts sans considrer lestres exceptionnels qui se donnent corps et me pour subvenir sesbesoins. Malgr lui, il peroit que tout ce que ses parents lui apportentet un d vident, et ose de ce fait rclamer toujours plus. Mme lorsquilgrandit, devient adolescent et mme adulte, cette perception primairereste enfouie dans son cur, et refait surface de temps autres. Eduquerun enfant la reconnaissance requiert donc de casser cette perception ,en laidant ressentir que ses parents sont des tres indpendants, non
contraints de combler tous ses dsirs, mais sont tout de mme prts lefaire par choix , par plaisir de rjouir leur enfant tant aim.
Concrtement, le parent doit cesser de combler ses besoins parautomatisme. Cela implique dabord dattendre que lenfant exprime sonmanque. Mais aussi, une fois que lenfant a exprim sa requte, il fautmarquer un temps darrt pour mettre en vidence que lon nagit pas
par contrainte, mais par pur dsir de lui faire plaisir. Si lon discernedans le timbre de la demande un moindre ton menaant ou agressif, onnhsitera pas refuser catgoriquement, mais sereinement , jusqu ceque lenfant intgre que le parent a la capacit de refuser.
Aprs avoir instaur cet ordre, il sera bon de stimuler lenfant remercier sincrement de temps autre. Toutefois, il nest pas possibledastreindre un cur exprimer une reconnaissance sincre. Mais ilexiste un moyen simple, en saidant dune tierce personne complice aveclenfant. Les 2 parents pourront sentraider tour de rle, que lun motivelenfant remercier lautre, et vice-versa.
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Halakha : BorreLun. 26 Shevat 5774
1. Question: Hannah a grill avant Shabbat une grosse auberginepour en faire une salade, quelle prvoit de servir tous les repas.
Elle na cependant pas eu le temps de lplucher avant Shabbat, et
souhaite le faire aprs lentre du Shabbat, en mme temps que lesprparatifs du repas du Shabbat soir. Est-il permis de procder ainsi?Rponse: Si Hannah prvoit de couper laubergine en 2 pour retirer
la chair, il est interdit de lplucher entirement depuis lesoir. Elle devra retirer uniquement ce quelle prvoit de servir le soir,et continuera lpluchage le lendemain, en prparant le repas du midi.
Il existe cependant une solution simple pour plucher toutelaubergine depuis le soir: aprs avoir coup laubergine en 2, prendrela chair du milieu et la mettre de ct pour le lendemain, puis sparerla chair de la peau pour le repas du soir.Explications: a. Eplucher un lgume prsente un problme de Borre
lorsquon spare la peau du fruit que l'on ne peutraliser qu lapproche du repas [1/2 heure avant]. Lorsqu'on prvoit
de ne manger quune partie du lgume, sil est possible de nplucherque la partie ncessaire, il devient interdit dplucher le reste.b. Borre ne sapplique que lorsque lon trie 2 espces . Soit, dans
le cas prsent, lorsque lon spare la chair de la peau grille. Ainsi,lorsque lon commence par prendre la partie interne du lgume -lachair- que lon spare de la partie externe de la chair , il ny a pour
le moment aucun interdit de Borre
. On pourra donc retirer cettepartie pour le lendemain, puis sparer la chair colle la peau pourla servir le soir-mme.2. Question: Les traiteurs servent parfois des poissons ou escalopes
pans en prsentant un quart de citron envelopp dans un voile,pour pouvoir le presser sans faire tomber les ppins dans lassiette.Est-il permis de presser le citron avec ce voile Shabbat?Rponse: Il est dfendu de presser le citron avec ce voile Shabbat.
Le voile tant considr comme un ustensile de tri, il y aun interdit de Borre retenir les ppins par son intermdiaire.
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Moussar : Hinoukh 27/01/14Ladage du un oui est un oui que sil peut aussi tre un non
est valable dans tous nos rapports avec autrui. Particulirement avec unconjoint, envers qui on ralise frquemment des bonts. Il est important
denepaslaisser lautomatismesinstaller,car lestime mutuellesedgraderaforcment, tandis que lon a la possibilit de crer de lamour et delestime en veillant entretenir un rapport de reconnaissance sincre!Qui na jamais vu une maman qui prpare le Shabbat durant toute unejourne, et commet le terrible crime doublier le sel dans un plat, tantses mains sont occupes enfourner le pain en mme temps quellenourrit un enfant En plus du manque de reconnaissance de toute lafamille, elle essuie laffront sur la petite cerise qui nest pas exactementplace au centre du gteau de monsieur pour reprendre lexpressionde la semaine dernire!
Cette ingratitude est certes naturelle, mais est remdiable. Il faudraprocder selon les mmes principes quhier. Avant dagir, celui qui donnedevra veiller ne pas agir avec automatisme. Et aprs laction, le receveur
sefforcera de remercier sincrement celui ou celle qui lui a rendu un siagrable service. Chacun se doit de shabituer remarquer, estimer,remercier et fliciter tous les efforts de lautre!
Remarquons dailleurs que nos prires sont constitues sur ces 2principes, demander avant laction, et reconnatre aprs. Nous expliquionslt dernier quHashem a instaur lordre de la Tefila selon lequel
lhomme doit imprativement prier pour obtenir, afin de casser la routinede la course aprs son gagne-pain pour reconnatre la main dHashemqui veille sur lui. Et aprs laction, lhomme a le devoir de remercierHashem, dans Modim . Le Ishei Isral explique que cest selon ce dernierprincipe que nos Matres ont instaur les Berakhot du rveil, dans lesquellesnous louons Hashem notre rveil de nous avoir rendu notre souffle de vie, nos sens, notre motricit, notre tte, nos biens etc.
Leiloui nishmat Orly bat Miryam Benchetrit
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Halakha : BonhMar. 27 Shevat 5774Question: Est-il permis Shabbat dassaisonner une salade avec un
citron, en le pressant dune main, en mettant lautre mainendessous pourretenir les ppins, demanire ceque lejusuniquement
scoule?Rponse: Il est vivement conseill de sen abstenir.Explication: Les Rabbanim avec lesquels je me suis concert ont
voqu 2 raisons, mais nont toutefois pas interditformellement: 1) Certains comparent le tri avec la main de maniresophistique au tri avec un ustensile. 2) Dautres considrent que lefait de retenir le ppin dans la main est considr comme trier lemauvais du bon.
Pour aller plus loin Attention, finesse! Supposons un mlangede 2 espces de taille ou densit diffrentes. Si on les trie en saisissantle mlange, puis en ouvrant dlicatement les doigts de manire ceque lespce fine tombe, et lespce paisse reste en main, considre-t-onque lon a retir lpais du fin, ou le fin de lpais?
Cette question suscite beaucoup de discussions. Nous voquionsnotamment le cas de la lie mlange au vin, que lon veut sparer eninclinant le verre pour laisser le liquide scouler. Selon la loi stricte,leMishna Beroura permet dagir ainsi pour boire levin immdiatement,car il considre que lon extrait ainsi le bon le vin du mauvais,mme si, concrtement, cest la lie que lon retient en main. Tandisque pour les Habbad , cette action est interdite, car le Baal haTania
(dans son Sidour ) estime que la lie retenue dfinit que lon a extraitle mauvais du bon.
Toutefois, le Mishna Beroura semble se contredire [Cf. intro duch.319]. Certains distinguent le cas o lon exerce une force sur uneseule espce pour lextraire tandis que lautre est retenue passivement,du cas o lon agit sur les 2 espces. Dans ce dernier cas, si oncommence par remuer les 2 espces puis on en retient une des deux,celle reste en main sera considre comme lespce trie. Enloccurrence, il y a lieu de considrer les ppins de citron retenus enmain comme un tri du mauvais du bon!
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Moussar : Hinoukh 28/01/14 Aprs avoir expliqu les problmes du sentiment du premier de
lenfant, mettons en vidence le phnomne inverse, celui o les parentsse sentent propritaires de lenfant. Il semble que ce problme soit
lorigine de tous les problmes dducation! Quil sagisse de parents quiimposent diffrentes tches leur enfant parce quils lont mis au mondeet lont lev, ou bien, de ceux qui veulent trop tailler le petit bonza enle rprimandant tout bout de champ ou en lui dictant constammentsa manire dagir, ces parents font tout simplement de lanti-ducation.Qui ne rencontre pas frquemment des papas extrmement sympathiques,aims de tous les amis du fils, mais pas du leur ! Cette fatalit nest pasle fruit dun hasard poisseux, mais dun vritable sabotage de lenfant !
Le Ramhal enseigne que chaque Neshama me a un but prcisdans le monde, qu'elle est conue pour dvoiler un aspect singulier de lamajest dHashem. Cela implique que chaque tre a une personnalitunique au monde, incluant des traits de caractre quil faut canaliser,pour que ltre se dveloppe en spanouissant. Lorsque nous voquions
que lenfant ressent instinctivement quil est ltre le plus important aumonde, cest parce que chaque homme est rellement ltre le plusimportant, de son point de vue.
La rgle de base du Hinoukh est prcisment de comprendre cettenotion, et de donner de ce fait tous les atouts lenfant pour quilpuisse spanouir dans ce quil est . Voil une phrase qui condense toutes
les notions apprises sur le sujet depuis lanne dernire. Toutes nos tudesnont contribu qu dfinir, cadrer, illustrer ou conseiller commentmettre cette rgle en application. Ainsi, chaque fois que lon va vouloirsculpter la personnalit de lenfant, il va percevoir que lon cherche porter atteinte son tre, et va, en dfense, faire le contraire de ce quelon attend de lui!
Nous prvoyons de revenir sur ce sujet le mois prochain, afin deconclure les 2 saisons dtude sur le Hinoukh.
Liloui Nishmat Laure La bat Bella za'l
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Halakha : BonhMer. 28 Shevat 5774 Quelques rappels des lois de Bonh
Pour la 2e partie de ce numro, continuons les lois de Bonhconstruire Shabbat tudies le mois dernier. Cette Melakha se
spare en 3 thmes, pour lesquels le Choulhan Aroukh consacre 3chapitres: la construction dimmobilier (ch.313), la constructiondustensiles (ch.314), et linterdit de Ohel crer un abri (ch.315).Le mois dernier, nous dveloppions les lois de limmobilier.
Abordons pour ce mois la construction dans le domaine desustensiles, que nous orienterons vers 2 applications: les jeux deconstruction des enfants, et louverture des botes ou bouteilles Shabbat.
Linterdit de Bonh dans limmobilier est frquent. On le rencontre chaque fois que lon dsire fixer mme souplement un matriauau sol. Nous apprenions le mois dernier quil est interdit demboterune fentre ou porte sur leurs gonds, bien quelles ne soient queposes dessus. Ou si une fentre coulissante sort de son rail, il est
interdit de la remboter. On ne pourra pas non plus graisser les gondspour faciliter louverture dune porte. Linterdit de Sotre dtruire interdira quant lui de sortir la porte ou fentre de leurs charniresou de leur rail.
De mme, tout ce qui est indirectement fix au sol prend un statutdimmobilier. Par ex. si une poigne de porte tombe Shabbat, il estinterdit de la remboter. Idem pour une poigne de robinet. Si une
vitre clate, il est dfendu de faire tomber les bouts de verre restssuspendus sur le cadre de la fentre. Nous voquions encorelinterdiction daccrocher un dispositif de rangement du savon surlvier de la cuisine, mme si on ne le fixe quavec des ventouses, carlvier est reli au sol.
Par contre, linterdit de construire dans le domaine des ustensilesrequiert ncessairement de relier fermement 2 matriaux. Il existeaussi une 2e forme de Bonh dans les ustensiles, lorsque lon achveou amliore la forme dun ustensile. Nous prciserons les grands traitsde ces 2 formes dinterdit juste aprs ce rappel.
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Halakha : Bonh Jeu. 29 Shevat 5774 Nous rapportions hier que linterdit de Bonh construire Shabbat
est plus stricte dans le domaine de limmobilier que dans les ustensiles.La diffrence essentielle se fait dans lintensit avec laquelle on relie
2 matriaux. Pour limmobilier, le simple fait de relier un lment ausol nous confronte la Melakha de Bonh . Tandis que lon transgressecet interdit pour les ustensiles uniquement si lon fixe fermement 2matriaux entre eux.
Que considre-t-on comme immobilier ou ustensile? Tout dabord,tout ce qui est reli au sol mme indirectement prend un statutdimmobilier. Prenons lex. dune petite armoire de salle de bain, dontles portes-miroirs sembotent avec des petits crans cals sur un support.Si larmoire nest pas fixe au mur, il est permis demboter ou dedboter ces portes. Mais si larmoire est fixe au mur, il y a un interditde la Torah de Bonh lorsquon les embote!
Nous apprenions encore quun grand ustensile de stockage prendun statut dimmobilier, mme lorsquil nest pas fix au mur. Par ex.
une grande armoire, un rfrigrateur. Il y a un interdit de la Torah accrocher ou dcrocher faiblement tout lment prvu pour rester fixen permanence. Par ex. poser une tagre de bibliothque sur desplots; ou mme, entrer ce plot de soutien dans le trou prvu ceteffet!
Quel ustensile entre dans cette catgorie? Tout ustensile de stockagequi a un volume suprieur 40 Sah = 375 litres, est considr comme
immobilier mme lorsquil nest pas fix au sol. Concrtement, unearmoire de 50cm x 50cm x 150cm remplit dj cette condition. Attention: Ce volume est calcul partir des artes externes ! Soit,un rfrigrateur, lave-vaisselle, ou mme une petite bibliothqueremplissent dj cette condition, mme si la capacit relle ne dpassepas les 100L.
Pour ce mois, nous tudierons les lois de Bonh des ustensiles quinentrent pas dans cette dfinition . Soit, des ustensiles de petitecontenance , ou des grands ustensiles qui nont pas comme fonctionde contenir , tels quune table, une chaise, etc.
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Halakha : Bonh Ven. 30 Shevat 5774 Construire dans le domaine des ustensiles - Introduction
La construction dustensiles nous confronte 2Melakhot distinctes :Bonh construire, et Makh bPatish litt. donner le dernier coup
de marteau qui implique de ne pas effectuer la dernire manipulationqui rend un objet fonctionnel. De prime abord, ces 2 Melakhotsemblent impliquer les mmes interdits. Commenons donc pardistinguer les diffrences de dfinitions et applications.
Certes, fabriquer un ustensile en assemblant des matires premiresestdoublement interdit. Ces 2 Melakhot ne sont toutefois pas enfreintesaux mmes tapes. Linterdit de Bonh est enfreint depuis lembotagedes lments, tandis que Makh bPatish nest transgress qu ladernire manipulation qui rend lustensile fonctionnel. Si on nachvepas la confection de lobjet, on ne transgresse pas ce dernier interdit.
Plus encore, si lentre en fonction de lobjet se ralise passivement,on naura pas enfreint la Melakha de Makh bPatish . La Guemara[Shabbat 74B] numre par ex. que celui qui fabrique une cruche en
argile se rend passible de 7 sacrifices expiatoires, car il transgresse 7Melakhot - moudre une motte de terre, la tamiser , la ptrir Rashiprcise quil ny aura toutefois pas dinterdit de Makh bPatish , carle pot form est ensuite cuit au four, et il devient alors un ustensilefonctionnel de lui-mme.
De mme, lorsquun ustensile est dj fonctionnel , mais que lon
dsire lamliorer en lui ajoutant un lment ou en le taillant par ex.,il y aura un interdit de Bonh , mais pas de Makh bPatish . Par ex.assembler 2 ustensiles, pour les utiliser ensemble de manirepermanente.
Et inversement, une condition inhrente de linterdit de Bonhlorsque lon assemble 2 lments est de les lier fermement. Rendreun ustensile fonctionnel en ajoutant un lment quon lie faiblement,est interdit cause de Makh bPatish , mais pas de Bonh . Par ex.enfiler pour la premire fois des lacets de chaussures dans les illets[Cf. 5 minutes ternelles n36, Dim. 30 Heshvan 5774]
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Parashat Terouma 31/01/14Dans la Paracha de Terouma , Hashem ordonne la construction du
Mishkhan Tabernacle. Il commence par ordonner la collecte de toutesles matires premires ncessaires cet effet : "Et voici l'offrande que vous
recevrez d'eux : or, argent et cuivre, toffes d'azur, de pourpre, d'carlate, de finlin et de poil de chvre; peaux de blier teintes en rouge, peaux de Ta'hach et boisde Chittm; huile pour le luminaire, aromates pour l'huile d'onction et pour lacombustion des parfums; pierres de Choham et pierres enchsser, pour l'Ephodet pour le pectoral ." (Shemot 25 :3-7).
Remarquons que les matires cites sont classes par ordredcroissant d'importance, l'exception des pierres prcieuses qui taientpourtant de valeur suprieure et d'utilit suprme: les noms des BneiIsral y taient gravs afin que le Cohen Gadol les porte constammentsur son curpendant son service. LeOr Ha'ham Hakadosh nous transmetdeux messages profonds pour expliquer cette anomalie :1. Toujours accomplir les Mitsvot avec zle. Le Midrash raconte que les
chefs de tribus ne contriburent pas immdiatement la collecte.
Possdant des richesses suprieures au reste du peuple, ils prfraientattendre que les Bnei Isral finissent d'apporter leurs dons, afin decomplter ce qui manquerait. Mais ce merveilleux peuple offritsomptueusement tout ce qu'il possdait, et il ne manquait plus que lespierres prcieuses, que les 12 chefs de tribus offrirent leur tour. Ainsi,le verset vient laisser entendre qu'Hashem apprcie ceux qui s'empressent accomplir les Mitsvot.2. Une petite Mitsva ralise avec labeur vaut bien plus qu'une grande
Mitsva accomplie sans difficult. Un Midrash raconte que les pierresprcieuses offertes par les chefs de tribus leur taient tombes du cielavec la manne, tandis que les dons des Bnei Isral provenaient de leursbiens personnels, qu'ils prfrrent offrir Hashem. Ces petits donsavaient de ce fait bien plus de valeur aux yeux d'Hashem.
Pour un Zra shel Kayama Dborah bat Martine Miryam
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Halakha : BonhSam. 1 Adar I 5774
1.Evoquonsuneautrediffrenceentre BonhconstruireetMakhbPatishdonnerlederniercoupdemarteau.Parmiles39Melakha[travaux-types],5ontlaparticularitdtrelactioninversede5autres:noueretdnouer,coudreet
dcoudre,crireeteffacer,allumerunfeuetlteindre,et Bonh etSotre construireetdtruire .TandisquelestravauxinversesdesautresMelakhotnesontpastoujoursinterdits.Parex.ilestdfendudetisseruntissu,maisilnyapasdinterditexplicitedeffileruntissu.IlenvademmepourlinterditdeMakhbPatish:ilnyapasdinterditdelaTorahrendreunustensilehorsfonction.
Par ex. nous rapportions hier quil est dfendu denfiler un lacet
dans une chaussure, cause de la Melakha de Makh bPatish , maispas de Bonh . Il sera donc permis dter le lacet dune chaussure.2. Linterdit de Bonh dans les ustensiles se prsente sous 2 formes :
lassemblage dlments pour former un ustensile, et lamliorationou mise en fonction dun ustensile. Nous dvelopperons les lois dechacune de ces formes autour de 2 applications: des cas dembotementfrquents Shabbat ainsi que les jeux de construction, et louverturedesbotes de conserve etc. Compltons notre introduction en voquantquelques paramtres considrer pour les lois de lassemblagedlments.3. La Halakha distingue 3 niveaux d'intensit avec laquelle on lie des
lments: fortement, moyennement, et faiblement. Les lierfortement, en les fixant avec un clou, de la colle, ou mme en les vissant fortement est interdit par la Torah. Tandis que les assemblerfaiblement, de manire ce quils se dtachent facilement, est permis.Quant la fixation dintensit moyenne, elle est interdite par ordrerabbinique ; la dfinition exacte de ce dernier niveau fait lobjet dequelques ambiguts, comme nous lapprendrons.4. La loi prcdente ne concerne que les ustensiles que lon assemble
pour une dure illimite . Mais si lusage est de les relier pour unedure provisoire, il ny aura en gnral aucun interdit les attacher Shabbat.
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Moussar : Hinoukh 01/02/14Ces derniers temps, nous avons quelques fois fait rfrence ltude
de lanne dernire, dans laquelle nous posions les bases du Hinoukh .Quelques lecteurs nous ont suggr de reprendre les points essentiels.
Commenons par mettre en vidence un principe gnral, le moyenpar lequel tout homme parvient voluer. Lhomme a en lui 2 forcesopposes, lintellect [Neshama ] et linstinct [Nefesh ]. Le rle de lintellectest damener lhomme au bien absolu, tandis que linstinct le pousse auplaisir immdiat, concret etpalpable. Maissices 2 forcespoussentlhomme, lhomme nest ni lesprit, ni linstinct. Alors qui est-il? Le Gaon de Vilnarpond : le cur, le Rouah .
Le cur est le QG du corps, qui dcide puis ordonne tous lesmembres dagir selon sa conviction. Chaque jour, lhomme le cur setient des carrefours dcisifs, et doit choisir un chemin. Il se concertealors avec ses 2 conseillers, lintellect et linstinct. Chacun recommandede choisir le chemin o il trouvera la vie. Mais leurs conceptions de la vie sont trs diffrentes. Linstinct aspire au bien-tre concret, alors quelintellect ne dsire que le bien absolu, mme sil est impalpable. Pourconvaincre le cur, ces conseillers doivent ncessairement parler la languedu cur: lmotion . Chacun va lui faire ressentir que sil ne lcoutepas, il va littralement mourir, rater lunique occasion de sa vie. Linstinctcomme lintellect doivent utiliser le mme langage. A la seule diffrenceque cette langue est inne pour linstinct, pas pour lintellect. Le Zohar
enseigne qu chaque fois quun homme sassoit tudier la Torah, le foiesige de linstinct met au cur des messages de dtresse pour quilaille manger, de peur de manquer de force et de mourir !
En revanche, lintellect doit beaucoup ngocier pour influencer lecur. Il doit la fois lui faire ressentir quil perdra concrtement enassouvissant le dsir instinctif, mais aussi parvenir lui faire palper le
plaisir abstrait . Si lintellect impose au cur son choix, sans lui faireapprcier la conduite sage, linstinct criera au cur sa dception, et lesermonnera de ne plus jamais le priver de plaisir vital.
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Halakha : BonhDim. 2 Adar I 5774Question: Mamie reoit ses enfants et petits-enfants Shabbat. Pour
les repas, elle prvoit douvrir une table de camping, quise prsente sous forme dun plateau pliable, sur lequel on visse des
pieds sur des emplacements prcis. Peut-elle ouvrir cette table Shabbat?Rponse: La majorit des dcisionnaires interdisent . Lenjeu decette question portant sur un grave interdit de la Torah,
il faut sabstenir de monter cette table, mme si on prvoit de ladmonter immdiatement aprs le repas.Explications: a. Lintensit avec laquelle on joint les lments .
Linterdit de la Torah de Bonh dans les ustensilesrequiert de joindre fortement des lments entre eux. Ce degrdintensit est toutefois ambigu. Certains ncessitent de les serrer aupoint de peiner , ou d'avoir recours un outil pour les rouvrir. Ouencore, de caler les lments avec de la colle, un clou, etc. [Biour Halakha ch.313 6].
Par souci de ne pas tre amen transgresser machinalement lordre
de la Torah, nos Matres ont interdit de joindre des lments partirdu moment o on les immobilise . Quelques dcisionnaires pensentque cette restriction nimplique que les embotements o il y a unrisque de transgression de la Torah . [Choulhan Aroukh Ibid. ]
Par contre, il est permis de fixer des lments dont lembotementest un peu libre . Les dcisionnaires contemporains dduisent lapermission douvrir ou fermer toutes sortes de fermeture clips.
b. Le statut du vissage . Il fait lobjet dune discussion: certains leconsidrent comme une fixation forte , interdite par la Torah.
Dautres ne linterdisent que par ordre rabbinique. [Evoquons quunavis isol permet demboter des lments en les vissant. Ilnest toutefoispas donn de sappuyer sur cet avis. Cf. Shaar haTsioun Ibid . 32]
Il ressort donc pour le moment quil est interdit de monter unustensile en vissant des lments entre eux. Et mme si on ne serrepas la vis fortement, il y aura tout de mme un interdit Drabanan .
A suivre
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Moussar : Hinoukh 02/02/14Illustrons le principe dhier par lexemple dun diabtique tent
parunbonchocolat.Linstinctvainstantanmentsveillerpourconvaincrele cur de le manger. Il va naturellement brouiller le fait quune si petite
bouche consomme de temps autre puisse tuer, tout en le persuadantque se priver dun dlice si immense est cruel.Deuxime tape, lintellect contre-attaque. Objectivement, le cur
nest pas sot pour cder aux balivernes de linstinct. Nanmoins, silintellect impose sa raison, linstinct criera sa frustration au cur. Cediabtique passera une autre activit, mais limage du chocolat luireviendra lesprit. Il continuera de se rpter chaque fois quil nestpas question de cder, mais sera de plus en plus hant par cette image. Jusqucequilseretrouvectduchocolat[consciemmentouinconsciemment,telle est la question ]. Et dun coup, il envoie sa main sur le chocolat etlengloutit. Puis quelques minutes aprs, il commence se mordre lesdoigts.
En revanche, si lintellect convainc le cur, il obtient un rsultat
durable. Il doit pour cela lui faire ressentir limportance de ne pas cder,par des scnes vcues. Contredire par ex. le fait quun si petit morceaupuisse nuire par le fait que du poison peut tuer en dose bien plus petite.Raliser quil obtiendra le vrai bonheur en rallongeant ses jours prs desa famille, etc. Puis aprs lpreuve, il devra se fliciter , essayer par tousles moyens de ressentir le bonheur davoir choisi le bien absolu.
En procdant ainsi, lhomme sassure de surcrot de remporter avecplus de facilit sa prochaine preuve. Outre sa victoire ponctuelle, cetteexprience a permis au cur de changer sa conception de la tentation.Il a prsent vcu fleur de peau que la vraie vie nest pas celle du plaisirimmdiat, mais celui du bien durable. Il a volu , modifi son champde libre arbitre ou son image de soi, selon la langue des Matres duMoussar, ou des psychologues.
La base du Hinoukh rside prcisment en cela
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Halakha : BonhLun. 3 Adar I 5774
1. Explications (Suite) : c. La construction provisoire . Le BaalhaTanya permet de monter mme fortement un ustensile que lon
prvoit de dmonter trs prochainement (c.--d. dans la mme journe,
Cf. Shaar haTsioun ch.303 68).Cette permission ne dpend toutefois pas que de lintention avec
laquelle on embote les lments, mais de lusage classique de cetustensile. Soit, il est interdit de visser une poigne sur un couvercle ;il sera donc dfendu de fixer une telle poigne mme si on prvoitde la dmonter immdiatement aprs, car lhabitude est de la fixer
pour une dure indfinie.Concernant la table de camping, il est difficile de permettre a priorison montage en se fondant sur cet avis. Dabord, cette permission estcontroverse [Cf. Orhot Shabbat ch.8 note 1]. Mais aussi, il arrive quelon monte cette table pour lutiliser pour une longue dure, et il y aura alors un interdit Drabanan ou Dorata , selon le temps.
En cas dextrme ncessit, il y a quelque peu lieu de tolrer de visser ces pieds, aux strictes conditions de ne pas les serrer fortement,et que lusage de cette table soit purement provisoire . Mais on nepourra pas par ex. monter cette table un soir de Yom Tov de Souccot, si on prvoit de lutiliser durant plusieurs jours de fte.2. Question: Est-il permis Shabbat de fermer fortement un couvercle
de salire qui se visse pour une longue dure?Rponse: Cest permis.Explication: Il est univoquement permis de visser le couvercle dune
bote mme fortement [Mishna Beroura ch.313 45].En effet, laxiome de base de Bonh est la fabrication dun ustensileralis en assemblant des lments entre eux. A la diffrence des piedsde la table que lon visse, une bote et un couvercle ne sont jamais
considrs comme une unique entit, puisquil faudra bien unmoment rouvrir le couvercle pour sortir le contenu de la bote, oupour remplir la salire.
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Moussar : Hinoukh 03/02/14 Hinoukh = encourager
Toute preuve surmonte est vcue dun point de vue instinctif comme un chec davoir manqu un plaisir immdiat. Pour que
lhomme sorte renforc de son choix du bien et russisse plus facilement surmonter sa prochaine tentation, il doit imprativement exalter soncur davoir volu, en se flicitant .
De manire gnrale, le Hinoukh consiste faire acqurir lenfantds son jeune ge les bons rflexes et habitudes qui lui seront vitaux lorsquil sera adulte. Or, lenfant est purement instinctif, ne cherche queson bien-tre concret et immdiat, alors que le plaisir procur par le biennest jamais immdiat. Comment dans ce cas laider acqurir ces bonsrflexes? En laidant tre heureux davoir fait une bonne action ; soit,en lencourageant! Lintellect de lenfant ntant pas encore dvelopple Yester HaTov ne vient qu lge de 13 ans, cest ses parents delui veiller la satisfaction davoir bien agi .
En effet, de la mme faon que lenfant dpend physiquement deses parents, son dveloppement intellectuel et moral dpend aussi deux.Dautre part, lenfant a un dsir ardent de grandir; tout petit, il imitedj ladulte, et acquiert ainsi les rflexes quil peroit comme essentiels.Le parent a la possibilit dlargir lventail de ses expriences. Pour cefaire, il doit stimuler lenfant agir, puis lui faire prouver de la satisfactionde son acte. Plus le parent exprimera sincrement sa fiert de le voir bien
agir, plus lenfant intgrera la grandeur de son geste puisque c'est grce cette action que ses parents tant aims lestiment grand.
Lessentiel du Hinoukh rside dans ce principe. Eduquer estsynonyme dencourager condition que lencouragement soit sincre. La suite de notre tude ne consistera qu prciser davantage cet axiome,et dduire quelques erreurs ne pas faire.
Refouah Shelema Rivka bat Sarah
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Halakha : BonhMar. 4 Adar I 5774
1. Question: Est-il permis de visser le manche dun balai sur la brosse Shabbat ?
Rponse: Cest interdit. Plus encore: si le manche est encore fix,
mais que lintensit du vissage sest relche, il est dfendude le resserrer.
Toutefois, lorsque le pas-de-vis du balai sest largi et que la brossetombe frquemment, il est permis de la remboter. [Shmirat ShabbatKHilkheta ch.23 1] Par contre, il sera dfendu de caler le mancheen enveloppant son extrmit dun bout de papier ou de tissu pour
lpaissir. [Dautant plus quil est interdit de couper un bout de papier cet effet!] Sauf si lon cale toujours ce manche avec le mme boutde tissu, et que la brosse tombe malgr tout frquemment.Explication: Le manche et la brosse sont lis pour former une unique
entit; le statut de cet embotage rejoint donc le cas despieds de la table, et non celui des couvercles. [Cf. Mishna Berourach.313 54]
Toutefois, si lon dvisse frquemment ce manche pour l'embotertantt sur une brosse, tantt sur une raclette, il y a lieu de tolrer defixer et dtacher ce manche, car son cas sera alors semblable celuides couvercles [SSK Ibid. note 7].2. La permission donne pour ouvrir et fermer mme fortement les
couvercles sera lune des raisons principales pour tolrer les jeux de construction qui sembotent avec une intensit forte ou moyenne:tant quil est intrinsquement prvu que les lments soient dtachs, et que lon nattribue pas de grande importance la forme de laconstruction provisoirement obtenue, les lments seront considrscomme indpendants, mme lorsquils seront embots. Par contre,si les lments que lon assemble sont prvus pour rester lis, il sera
dfendu de les emboter Shabbat. Nous reviendrons sur une srie dexemples aprs avoir introduit
quelques notions partir dapplications frquentes.
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Moussar : Hinoukh 04/02/14Expliquons le principe du Hinoukh par un exemple. Une jeune
maman dcda, laissant 2 grandes filles et 3 petits garons. La grande Latait alors ge de 9 ans, et sa petite sur Rachel avait bientt 7 ans.
Aujourdhui adolescentes, on constate que ces 2 filles ont des personnalitsopposes. La est une fille sensible, serviable, tandis que Rachel est pluttagressive et goste. Cette diffrence nest-elle quune question de natureou de raction au choc du dcs de la maman? Seul un prophte peutappuyer de telles affirmations. Rationnellement, cette diffrence est pluttdue une erreur de Hinoukh
En effet, aprs le drame et mme pendant les quelques mois demaladie prcdents cette famille neut plus de maman. La la grandeneut pas vraiment le choix dincarner ce rle, tandis quil tait moinsvident de demander de laide la petite Rachel. Pendant prs de 2 ans,cette pauvre famille fut trs paule par les voisins et parents. Tousremarquaient le zle merveilleux de La, et ne manquaient pas de lafliciter. Rachel aussi admirait sa sur, et essayait de suivre le mme
chemin. Mais le ton exigeant avec lequel on lui rclamait de laide, ainsique les comparaisons avec sa grande sur russie ne favorisrent passon volution. Certes, cette petite fille charmante soubliait un peulorsquelle sautait llastique avec ses copines. Mais elle entendait tropsouvent des Encoore en train de jouer! Tu peux pas faire attention tonpetit frre qui pleure? On oubliait quelle avait 7 ans!
Sans aucun doute, cette mme Rachel aurait pu tre la zle etresponsable de la famille si elle avait eu la place de la grande, autant quecette La aurait t aigrie si elle avait t la petite. Sans dnigrer HasVeshalom le pauvre papa dpass par les vnements, un bon Hinoukhaurait srement fait de ces 2 orphelines des femmes extraordinaires.Comment? Lentourage avait la possibilit dinstaurer un cadre dans lequelchacune trouve sa place, apporte une aide adapte son ge et sa capacit,en se fait fliciter et encourager.
Le Hinoukh consiste instaurer ce cadre afin dencourager lenfantdans ses performances
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Halakha : BonhMer. 5 Adar I 5774
1. Question: Est-il permis Shabbat de rallonger une table rallonge,lorsque ces rallonges sembotent avec des crans, et sont ensuite
bloques par des clips?
Rponse: Cest permis.Explication: Tout systme de blocage qui se dfait facilement estpermis Shabbat. A une exception prs: si les lments
assembls sont prvus pour rester lis constamment, pour former uneseule entit, o il peut alors y avoir un interdit de Makh bPatish .Par ex. une boucle de ceinture qui se fixe facilement, mais que lonprvoit de ne pas rouvrir court terme. [Orhot Shabbat ch.8 n.70]2. Question: Sur une chaise qui a une armature en fer, il est frquent
demboter ses pieds des patins en caoutchouc, afin damortir le vacarme occasionn par son dplacement. Est-il permis demboter untel patin Shabbat ?Rponse: Il est prfrable de sen abstenir.Explication: Est-il permis demboter 2 lments en les fixant avec
une intensit moyenne, lorsquil nest concrtementpas possible de les fixer fortement ? Cela fait lobjet dune discussion.Comme nous lvoquions, nos Matres ont interdit demboter 2lments avec une intensit moyenne. Certains pensent que ce dcret vise viter que lon ne soublie et ne fixe machinalement ceslmentsfermement [Baal haTania , Hazon Ish ]. Dautres [Taz ] interprtent
que nos Matres ont voulu viter que lon en vienne confondre cesembotages fort et moyen, et transgresser un jour le grave interditde la Torah dans une autre configuration . Le 1er avis permettradonc demboter les patins en caoutchouc, puisquil nest pas dusagede les clouer ou coller sils ne restent pas en place. Tandis que lesecond interdit, comme tout autre assemblage dintensit moyenne.
Selon la loi stricte, cest le 2e avis qui fait loi. En cas de grandencessit, il y a lieu de sappuyer sur le premier avis, du fait que lenjeude cette discussion est dordre rabbinique, et que lintention duChoulhan Aroukh [ch.313 6] sur le sujet nest pas formelle.
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Moussar : Hinoukh 05/02/14 Laction veille les sentiments
Tout comme le zle avec lequel un homme ralise une actiontmoigne dun enthousiasme interne profond, lhomme peut veiller
lenthousiasme dans son cur sil sefforce agir avec vivacit et ardeur. Le Sefer haHinoukh [16] exprime cette rgle ainsi: Les penses et sentimentsdun homme se font toujours influencer par ses actions. Mme un hommeprofondment mauvais qui se force faire du bien finira par veiller sa sensibilit.Et inversement, un homme profondment bon contraint de faire des gestes cruels finira par inculquer la cruaut son cur . Autrement dit, le fait de devoir jouer le jeu fait que lon se prend au srieux dans le jeu , et sensibilisele cur. Ce principe est driv de lenseignement de nos Matres [Pessahim50B]: , Un homme sefforcera toujours d'accomplir la Torah et les Mitsvot mme de manire intresse, car le fait de les concrtiser lamnera lesraliser pour lhonneur dHashem .
Pour continuer sur lexemple dhier, la grande La est aujourdhui
implique dans la russite de ses petits frres, bien quils soient prsentadolescents, parce qu elle sest occupe deux, a veill depuis leur jeunege leur dveloppement. On a souvent tendance croire que cest lefait de recevoir qui cre lestime et attachement envers le donneur; pourplusieurs facteurs complexes, cette thse est souvent fausse. Tandis quela rciproque est bien plus vrifie: cest en donnant lautre que lon
dveloppe de lintrt et estime pour lui !Mais il existe une condition inhrente pour que laction instilleau cur des bons sentiments: trementalement convaincu de la ncessitdavoir ces sentiments. Ainsi, lacte fait sortir du potentiel au rel le bonsentiment. Autrement, laction grave dans le cur du rejet, car celui-ciretient naturellement la contrainte, aussi minime soit-elle, que lacte aimplique. A suivre
Pour un zivoug hagoun Yal Hassiba Sultana bat Martine Miryam
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Halakha : Bonh Jeu. 6 Adar I 5774
1. Question: En soulevant un lit de bb, une roue se dtache dupied et tombe. Est-il permis de la remettre Shabbat ?
Rponse: Il est en gnral permis de remboter cette roue, tant
quelle peut ressortir facilement de son trou. Par contre,si cet emplacement est troit, et que le rembotement requiert desefforts, il sera dfendu de remettre cette vis.Explication: Pour rappel, nos Matres ont interdit demboter des
lments avec une intensit moyenne, de peur que lonen vienne les fixer fortement et transgresser linterdit de la Torah
de Bonh . [ch.313 6]2. Question: Est-il permis Shabbat de fixer la tablette dune chaisede bb qui sembote sur un rail prvu cet effet, si elle ne peut
ensuite tre extraite quen la tirant fortement?Rponse: Cest permis.Explication: Lorsque la tablette peut tre retire facilement, il est
sansquivoque permis delafixer Shabbat. Etlorsquellene peut tre retire quavec force, les dcisionnaires rapportent 3raisons de tolrer:1) Si lusage est de la retirer frquemment, on pourra sappuyer sur
le Baal haTania voqu lundi.2) il nest concrtement pas dusage de fixer cette tablette avec des
clous, comme dans lexemple prcdent.3) mme lorsque cette tablette est fixe, elle nest pas considre
comme une partie intgrante de la chaise et ne forme pas uneunique entit, car elle doit ncessairement tre amovible pour trelave frquemment, et il y a de ce fait lieu de lui donner le mmestatut que les couvercles dustensiles, voqu lundi.[Par fidlit au Shmirat Shabbat Khilkheta , rapportons que cet ouvrage
interdit de fixer la tablette lorsque lusage nest pas de la dboterfrquemment [ch.23 49]. Notre permission est fonde sur le OrhotShabbat ch.8 55.]
8/13/2019 N39 - Shevat/Adar I 5774
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Moussar : Hinoukh 06/02/14Les penses et sentiments dun homme se font influencer par ses actions
quil sagisse de bon ou de mauvais acte. Par ex. lorsque mon voisincroule sous le poids dune charge, si je vais laider, lexprience instillera
mon cur de la sensibilit pour lui. Et si je fais mine de ne pas le voir,je serai dsormais plus goste, esquiverai davantage les appels laidedes autres.
Mais il existe une condition pour que le bon acte sensibilisepositivement le cur: avoir conscience de la ncessit de possder cette vertu . Autrement, laction ne laissera pas dimpact. Ou pire, elle auralimpact oppos. Pour continuer sur lex. du voisin: si je me force laidersans mditer sur la grandeur de len