N° 27 - septembre 2013 LE CHANT DE L'ALOUETTE L’édito………………………………………….……………. Les Philippines dans les news… une catastrophe, assurément ! Au risque de noircir la belle ambiance apportée dans notre petit journal par des stagiaires et des volontaires qui ont réussi leurs séjours, je vais me lancer dans la narration de ce mois de mi- juillet/mi-août passé hors les murs de Manille. Cette fois, Ange, mon fils de 10 ans et moi-même avions décidé de prendre le bateau pour nous rendre à Palawan, où je tiens le rôle de la travailleuse sociale manquante. Pour moi, ce sont 24 heures de vrai repos assuré, ma croisière à moi, Ange retrouve les voyages de sa petite enfance, lorsque le bateau coûtait deux fois moins cher que l’avion et, de plus, nous avions du gros matériel à transporter. La climatisation forcée a gâché les premiers jours de vacances d’Ange, complètement perturbé mon programme de travail pour finalement me clouer au lit pendant 4 jours avec un bon 39°/40° de fièvre. En fait, j’aurais pu me remettre plus vite si des "stagiaires" d’une école de commerce qui avaient délibérement confondu ONG de développement et Club Med’ debridé à peu de frais, ne se trouvaient là, à ce moment, à festoyer chaque nuit jusqu'à 3h/5h du matin ! Remettre de l’ordre parmi les fêtards, visiter des familles parrainées, photopraphier les enfants dans les écoles, les nombreux travaux au centre, petit à petit ma "lorrainéité" reprend le dessus… travail d’abord. Les fortes pluies de mousson quasi-quotidiennes ne sont rien en comparaison de ce que vit la capitale, où un super typhon semble avoir voulu s’installer à demeure, au moment même où un autre catastrophe voit le jour… humaine encore : des sénateurs détourneraient les milliards qui leur sont confiés pour réaliser de grands travaux, par le biais d’un système institutionnel nommé "Pork Barrel". Mais, que font d’autre les députés, les maires, les barangay Captains, si ce n’est de s’enrichir au plus vite au détriment des pauvres et des classes moyennes qu’ils amadoueront à Noël, en distribuant des babioles en plastique pour les enfants, des fiestas arrosées pour les plus grands, des enveloppes bien garnies pour les plus gourmands, persuadés qu’ils sont d’être réélus tout au long des 3 termes autorisés et d’installer leur dynastie à tous les postes de contrôle de leur région. Mon séjour à Palawan se termine et je dois passer par Cebu pour une petite semaine : là aussi, la travailleuse sociale fait défaut. Une autre terrible nouvelle fait la Une : un ferry a heurté un plus grand ferry à l’entrée du port de Cebu, la même compagnie que celui que nous avions pris. Le plus petit bateau a sombré très vite, entraînant nombre de ses passagers. Le petit port de Cordova se noircit de pétrole. Mais nous devons rentrer à Manille. Internet nous informe que la compagnie aérienne auprès de laquelle j’ai réservé mon vol, est clouée au sol pour non respect des règles d’entretien et autres… Finalement, ma "lorrainéité" me sauve, une fois de plus : à l’aéroport dès 6 h du matin pour un vol aléatoire à 10 h 30… je nous vois offrir deux places sur un vol à 11 h 30. La vie est un long fleuve tranquille… pour les autres !!! Bernard Pierquin TEMOIGNAGE D’UNE STAGIAIRE Il est bien difficile de résumer en quelques lignes une expérience aussi forte et belle que celle que j’ai pu vivre au centre d’accueil de jeunes filles à Palawan. Dans le cadre de mes études, j’ai eu la chance d’y réaliser un stage de coordination et de partager le quotidien de ces jeunes filles pendant trois mois. Mes premières impressions du centre se sont confirmées par la suite : celles d’un environnement accueillant, sécurisant, très soigné, vivant et coloré, un véritable havre de paix perdu dans un petit village au milieu de la forêt. A les voir, on a du mal à réaliser ce que ces jeunes filles ont enduré. Elles respirent la joie de vivre et le centre vit au rythme de leurs chants et de leurs rires. Malgré cette ambiance légère et joviale, ces filles ont vécu des expériences traumatisantes et la reconstruction de soi prend du temps. Finalement, ces petits brins de femmes pleines de détermination, d’énergie et de rêves plein la tête ne demandent rien de plus que de vivre une vie normale, remplie d’amour. Et c’est exactement cette chance qu’Alouette leur donne, en leur offrant la possibilité d’aller à l’école, de partager une vie dans une ambiance familiale et d’entraide et de se construire un futur. Cette expérience m’a ouvert les yeux sur une autre réalité et une autre culture. Mon retour en France, un monde si différent, a été quelque peu troublant et déstabilisant, et m’a amenée à remettre en question notre mode de vie occidental et notre façon de voir les choses. Je remercie de tout cœur Association Alouette, Bernard Pierquin et les jeunes filles du Centre pour cette magnifique expérience de vie ! Sandra Dehon (stagiaire au Centre de Palawan)
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N° 27 - septembre 2013 LE CHANT DE L'ALOUETTE20N%B027%20sept%202013.… · députés, les maires, les barangay Captains, si ce n’est de s ... donc le contact en France pour tous
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N° 27 - septembre 2013
LE CHANT DE
L'ALOUETTE
L’édito………………………………………….…………….
Les Philippines dans les news… une catastrophe,
assurément ! Au risque de noircir la belle
ambiance apportée dans notre petit journal par des
stagiaires et des volontaires qui ont réussi leurs
séjours, je vais me lancer dans la narration de ce mois de mi-
juillet/mi-août passé hors les murs de Manille.
Cette fois, Ange, mon fils de 10 ans et moi-même avions
décidé de prendre le bateau pour nous rendre à Palawan, où je
tiens le rôle de la travailleuse sociale manquante. Pour moi, ce
sont 24 heures de vrai repos assuré, ma croisière à moi, Ange
retrouve les voyages de sa petite enfance, lorsque le bateau
coûtait deux fois moins cher que l’avion et, de plus, nous
avions du gros matériel à transporter. La climatisation forcée a
gâché les premiers jours de vacances d’Ange, complètement
perturbé mon programme de travail pour finalement me clouer
au lit pendant 4 jours avec un bon 39°/40° de fièvre. En fait,
j’aurais pu me remettre plus vite si des "stagiaires" d’une école
de commerce qui avaient délibérement confondu ONG de
développement et Club Med’ debridé à peu de frais, ne se
trouvaient là, à ce moment, à festoyer chaque nuit jusqu'à
3h/5h du matin ! Remettre de l’ordre parmi les fêtards, visiter
des familles parrainées, photopraphier les enfants dans les
écoles, les nombreux travaux au centre, petit à petit ma
"lorrainéité" reprend le dessus… travail d’abord.
Les fortes pluies de mousson quasi-quotidiennes ne sont rien
en comparaison de ce que vit la capitale, où un super typhon
semble avoir voulu s’installer à demeure, au moment même où
un autre catastrophe voit le jour… humaine encore : des
sénateurs détourneraient les milliards qui leur sont confiés
pour réaliser de grands travaux, par le biais d’un système
institutionnel nommé "Pork Barrel". Mais, que font d’autre les
députés, les maires, les barangay Captains, si ce n’est de
s’enrichir au plus vite au détriment des pauvres et des classes
moyennes qu’ils amadoueront à Noël, en distribuant des
babioles en plastique pour les enfants, des fiestas arrosées pour
les plus grands, des enveloppes bien garnies pour les plus
gourmands, persuadés qu’ils sont d’être réélus tout au long des
3 termes autorisés et d’installer leur dynastie à tous les postes
de contrôle de leur région.
Mon séjour à Palawan se termine et je dois passer par Cebu
pour une petite semaine : là aussi, la travailleuse sociale fait
défaut. Une autre terrible nouvelle fait la Une : un ferry a
heurté un plus grand ferry à l’entrée du port de Cebu, la même
compagnie que celui que nous avions pris. Le plus petit bateau
a sombré très vite, entraînant nombre de ses passagers. Le petit
port de Cordova se noircit de pétrole. Mais nous devons
rentrer à Manille. Internet nous informe que la compagnie
aérienne auprès de laquelle j’ai réservé mon vol, est clouée au
sol pour non respect des règles d’entretien et autres…
Finalement, ma "lorrainéité" me sauve, une fois de plus : à
l’aéroport dès 6 h du matin pour un vol aléatoire à 10 h 30…
je nous vois offrir deux places sur un vol à 11 h 30.
La vie est un long fleuve tranquille… pour les autres !!!
Bernard Pierquin
TEMOIGNAGE D’UNE STAGIAIRE
Il est bien difficile de résumer en quelques lignes une
expérience aussi forte et belle que celle que j’ai pu vivre au
centre d’accueil de jeunes filles à Palawan. Dans le cadre de
mes études, j’ai eu la chance d’y réaliser un stage de
coordination et de partager le quotidien de ces jeunes filles
pendant trois mois.
Mes premières impressions du centre se sont confirmées par la
suite : celles d’un environnement accueillant, sécurisant, très
soigné, vivant et coloré,
un véritable havre de
paix perdu dans un petit
village au milieu de la
forêt.
A les voir, on a du mal à
réaliser ce que ces
jeunes filles ont enduré.
Elles respirent la joie de
vivre et le centre vit au
rythme de leurs chants et de leurs rires. Malgré cette ambiance
légère et joviale, ces filles ont vécu des expériences
traumatisantes et la reconstruction de soi prend du temps.
Finalement, ces petits brins de femmes pleines de
détermination, d’énergie et de rêves plein la tête ne demandent
rien de plus que de vivre une vie normale, remplie d’amour.
Et c’est exactement cette chance qu’Alouette leur donne, en
leur offrant la possibilité d’aller à l’école, de partager une vie
dans une ambiance familiale et d’entraide et de se construire
un futur.
Cette expérience m’a ouvert les yeux sur une autre réalité et
une autre culture.
Mon retour en France, un
monde si différent, a été
quelque peu troublant et
déstabilisant, et m’a
amenée à remettre en
question notre mode de
vie occidental et notre
façon de voir les choses.
Je remercie de tout cœur
Association Alouette, Bernard
Pierquin et les jeunes filles du
Centre pour cette magnifique
expérience de vie !
Sandra Dehon
(stagiaire au Centre de Palawan)
TEMOIGNAGES DE VOLONTAIRES
Voilà plusieurs années que je voulais partir 6 mois dans une
ONG et m’imprégner d’une nouvelle culture bien différente de
notre mode de vie occidental.
Grâce à Alouette, me voici
partie pour les Philippines.
Quel magnifique pays, aussi
bien par ses paysages que
par sa population.
On m’avait dit : « Tu verras,
les Philippins sont toujours
souriants, accueillants, curieux de voir des étrangers et
paraissent toujours heureux ». Je n’en ai plus aucun doute
maintenant. Leurs sourires et leur joie de vivre ont marqué
mon séjour. On y apprend aussi à vivre simplement, sans
superflu et tout en chantant.
Ma mission, durant ces mois,
était de trouver une façon
d’améliorer le potager du
centre de jeunes filles de
Palawan afin de produire
davantage de fruits et
légumes pour les rendre plus
autonomes.
Après des recherches,
nous avons mis en place
un atelier de
vermiculture (élevage
de vers de terre). Cela
permet en seulement 2
semaines d’obtenir une
terre riche et de s’en
servir en tant que
fertilisant naturel. Les
résultats sont presque immédiats : les plantes produisent en
plus grande quantité et les fruits et légumes sont plus gros.
Bien aéré et apportant de l’ombre, l’abri construit pour la
vermiculture sert par ailleurs de pépinière au jardinier présent,
ainsi que de lieu de détente et d’échanges pour les filles.
Passer plusieurs mois dans ce
centre, vivre avec les filles,
apprendre leur cuisine, leur
façon de vivre, les entendre
rire et chanter toute la
journée, rencontrer les
villageois…
Tant de beaux moments
inoubliables et qui méritent d’être vécus.
Julie Mondolfo (volontaire au Centre de Palawan)
°°°°°°°°°°
Que dire de mon expérience avec les filles, si ce n'est qu'elles
ont une empathie et une reconnaissance au-delà de ce qu'on
imagine au départ. Elles ont conscience du temps, de l'énergie
et de l'argent qui leur sont consacrés. Elles prennent soin des
autres autant qu'elles ont besoin qu'on prenne soin d'elles et
c'est une éducation à l'humilité que d'être choyée par celles-là
même que l'on vient aider.
Toutes les personnes sur place m'ont offert leur affection et
sont très attentives au bien-être de leurs visiteurs. L'état d'esprit
qui règne dans le centre et qui motive ces futures grandes
dames à aller de l'avant, est celui du partage et des relations
profondes entre les gens, sans recherche de profits superficiels.
M. Pierquin s'efforce d'entretenir une atmosphère équilibrée
entre discipline et détente, et la joie de vivre chez ces
adolescentes qui ne sont encore que des enfants est un
émerveillement...
Merci à tous, de la secrétaire d'Alouette en France à tous les
philippins rencontrés et, bien sûr, à Bernard Pierquin de
m'avoir permis de vivre ce moment de vie très enrichissant
humainement.
Bravo pour ce que vous arrivez à accomplir, et merci encore.
Audrey Tardieu (volontaire au Centre de Palawan)
°°°°°°°°°°
C'est dans ce pays aux multiples contrastes que je me suis
rendu compte du rôle essentiel de la Fondation Alouette au
travers des différentes missions de l'association.
L'approche terrain, être au contact, permet de mieux se rendre
compte de l'ampleur de la tâche et du travail accompli. C'est en
travaillant et partageant avec les personnes de l'association que
j'ai ressenti la force qu'elles insufflent aux étudiants
sponsorisés par l'association. Une force qui les mène à la
réussite.
Un travail important constitué aussi de belles rencontres qui
ont fait de ce stage une expérience particulièrement
enrichissante. Au sein du centre résidentiel de Palawan à
Puerto Princesa, où je travaillais, les filles m'ont donné une
belle leçon de vie faite de courage et de sourires. Un grand
merci à M. Pierquin pour cette opportunité et tout ce que j'ai
appris.
Arnaud de Martène (volontaire au Centre de Palawan)
Un grand merci à tous les stagiaires et volontaires qui nous ont transmis ces beaux témoignages.
Gestion des Stagiaires et Volontaires
Dorénavant, les contrats de stages et les accords de volontariat
seront gérés directement par Alouette Foundation of the
Philippines, Inc. Les dossiers de candidature devront être