Mémoire : Analyse de la sécurité du transport routier des hydrocarbures au Sénégal : cas de DHF. 2011 1 Présenté par : Wilfrid Hervé YOUBYT-EWONDAU SUPDECO / IST DEDICACES A mon père Benjamin YOUBYT- EWONDAU, A ma mère Germaine ANDAGAMOUOSSOU, A mon oncle Félix ONKEYA La réalisation de ce travail n’a été possible que par le soutien, que vous m’avez toujours apporté.
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Mémoire : Analyse de la sécurité du transport rout ier des hydrocarbures au Sénégal : cas de DHF.
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Présenté par : Wilfrid Hervé YOUBYT-EWONDAU SUPDECO / IST
DEDICACES
A mon père Benjamin YOUBYT- EWONDAU, A ma mère Germaine ANDAGAMOUOSSOU, A mon oncle Félix ONKEYA La réalisation de ce travail n’a été possible que par le soutien, que vous m’avez toujours apporté.
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REMERCIEMENTS
Ils vont à l’endroit des personnes qui ont contribué de près ou de loin à l’élaboration de ce document. Je tiens à remercier,
� l’ensemble de ma famille pour son inlassable soutien,
� mon directeur de mémoire, M. Mame Birame DIOUF pour sa disponibilité, ses conseils,
� monsieur Christophe HADDAD, Directeur Général de DHF, et l’ensemble de
son personnel, particulièrement M. Saliou TALL qui m’a permis d’effectuer un
stage et qui a été à mon écoute tout au long de mon séjour à DHF
� l’ensemble du corps administratif et professoral de l’IST,
� mes frères, sœurs, amis, connaissances qui m’ont toujours encouragé et
soutenu,
� enfin l’ensemble de mes collègues de classe pour le soutien que nous nous sommes apportés mutuellement.
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RESUME
DHF est une entreprise de transport routier d’hydrocarbures, à l’instar de
nombreuses autres entreprises exerçant dans le secteur des hydrocarbures au
lendemain des indépendances des pays d’Afrique subsaharienne.
Elle effectue ses activités uniquement sur le territoire Sénégalais. Elle compte un
nombre important de salariés, 123 environ et dispose d’un garage de stationnement
et d’entretien des véhicules estimés environ à 90 unités. Le garage de DHF, est
subdivisé en plusieurs sections: la maintenance, le lavage et graissage, vulcanisation
et, elle a également une section administrative, qui est chargée de gérer et
coordonner toutes les tâches administratives et financières.
Ainsi dans le cadre de ses activités et selon les sollicitations qui lui sont faites, DHF
affecte des véhicules de couleurs différentes aux entreprises distributrices et
évoluant dans le secteur des hydrocarbures: Shell Sénégal, Elton oïl, Star energy,
Oilibya. Le transporteur est également sollicité par des entreprises exerçant dans
d’autres secteurs d’activités tels que le traitement et la distribution d’eau (Kirène). Ils
sont liés par des contrats conclus pour une durée allant de 3 à 5 ans.
DHF a enregistré des accidents tant à l’intérieur du pays qu’à Dakar. Mais cette
situation n’est pas spécifique à une entreprise. Au cours de cette étude, nous avons
présenté quelques exemples d’accidents et mis en exergue les principales causes,
notamment le phénomène de Ballant et le mauvais état des routes.
Suite à cette situation, nous avons réalisé une étude sur la sécurité à travers le
thème : analyse de la sécurité du transport routier des hydrocarbures au Sénégal :
cas de DHF.
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Il s’agit donc pour nous de montrer que DHF est en accord avec la législation
internationale et nationale, comment organise-t-elle ses activités tout en respectant
les principes standards de sécurité? Les sanctions qu’elle prend vis-à-vis des
employés qui ne respectent pas les consignes de sécurité édictées par les
entreprises donneuses d’ordres et par la direction de l’entreprise (DHF), enfin
comment elle gère la prévention des accidents?
Les entrevues réalisées avec les différents acteurs de l’entreprise, du secteur et les
différentes recherches effectuées sur le terrain, à travers la consultation des
ouvrages de référence, des revues plus élaborés par et pour les pays développés
(Union Européenne, Etats-Unis, Canada, etc.) sont les divers outils méthodologiques
qui nous ont permis d’avoir une approche sur la gestion des activités concourants au
transport routier des hydrocarbures en générale et à la prévention des accidents en
particulier.
La présentation des résultats des enquêtes, leur analyse et, des solutions et
recommandations sont les points qui nous ont permis de clore ce travail. Ces
recommandations s’accentuent sur la prévention des accidents par la formation des
conducteur-livreurs sur les distances de sécurité, l’harmonisation des limitations de
vitesse, le phénomène de ballant (responsable de plusieurs cas de renversement
enregistrés à travers le monde), le contrôle de la pneumatique (avec un contrôle
régulier de la pression des pneus), la maintenance (préventive et curative) et les
reformes envisagées dans le cadre de la sensibilisation des populations.
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SOMMAIRE
INTRODUCTION…………………………………………………………………………..1
PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE
Tous les transports de produits de la classe 3 (matières liquides inflammables) sont signalés par cette étiquette.
Le numéro d’identification du danger (ou code de danger) est situé dans la moitié supérieure du panneau.
Le numéro d’identification de la matière (ou code ONU) est situé dans la moitié inférieure du panneau.
Les étiquettes doivent être posées sur les cotés et l’arrière de la citerne.
Les panneaux orange, sont posés à l’avant et à l’arrière. Mais ils peuvent également être posés sur les cotés de la citerne.
Ce symbole signifie: danger d’inflammabilité, il peut être en noir ou en blanc.
� Panneau orange
Exemple : Essences très inflammables
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Ils contribuent aux normes de marquage et étiquetage des véhicules.
Tableau n° 4 : signification des codes
Le numéro d’identification du danger, il se compose de 2 ou 3 chiffres. En général, ils
indiquent les dangers suivants :
2 Emanation de gaz résultant de la pression ou d’une
réaction chimique
3 Inflammabilité de liquides et gaz, ou liquide auto-échauffant
4 Inflammabilité de solides ou solides auto-échauffants
5 Comburant (favorise l’incendie)
6 Toxicité ou danger d’infection
7 Radioactivité
8 Corrosivité
9 Danger de réaction violente spontanée
Le premier chiffre du code de danger indique le danger dominant, les chiffres
suivants les dangers associés.
Le doublement d’un chiffre indique un renforcement du danger.
La lettre X signale que la matière réagit dangereusement à l’eau.
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Tableau n°5 : exemples de signification des codes
Code Signification du code
336 Liquide très inflammable et toxique
56 Matière comburante et toxique
X88 Liquide très corrosif réagissant dangereusement à l’eau
Source : Livret interne du conducteur-livreur de carburant
Le tableau ci-dessous indique les codes de danger et les codes de matière à inscrire
sur les panneaux orange en fonction de la matière à transporter.
Certaines matières, dont les caractéristiques physiques sont variables, peuvent avoir
plusieurs codes de danger (white-spirit, carburéacteur, pétrole brut). Pour déterminer
leur code de danger, il faut connaître leur point d’éclair.
Tableau n°6 : points d’éclair des matières
CCooddeess ddee
ddaannggeerr
SSiiggnnii ff iiccaatt iioonn ddeess ccooddeess
MMaatt iièèrreess eett ccooddeess OONNUU
30
Liquide inflammable (point d’éclair situé entre 23°C et 61°C)
1202 Kérosène
1223 Kérosène
1267 Pétrole brut
1268 Distillat de pétrole ou produits pétroliers
1300 White-spirit
1863 Carburéacteur 3295 Hydrocarbures
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Liquide très inflammable (point d’éclair inférieur à
23°C)
1203 Essences (super, sans plomb, etc.)
1267 Pétrole brut
1268 Distillat de pétrole ou produits pétroliers (dont essence
aviation) 1300 White-spirit
1863 Carburéacteur 3295 Hydrocarbures
Source : Livret interne du conducteur-livreur de carburant
Ainsi, nous avons les liquides inflammables qui ont un point d’éclair situé entre 23°C et 61°C, alors que les liquides très inflammables o nt un point d’éclair inférieur à 23°C.
2.3 LA MAINTENANCE ET LE MATERIEL UTILISE
Dans un souci de sécurité et de prévention, DHF a mis en place différentes
techniques qui lui sont propres et, lui permettent d’assurer ses activités sans
inconvénients. Parmi ses activités, il y a la maintenance du matériel utilisé.
2.3.1 LA MAINTENANCE
La maintenance des véhicules, dont les coûts moyens dépendent essentiellement de
l’âge moyen du parc, du type de véhicules et de l’homogénéité19 du parc, est le
maillon fort d’une entreprise de transport par route.
Cette maintenance s’articule autour de deux types : la maintenance préventive et la
maintenance curative.
� La maintenance préventive : elle consiste à un entretien régulier et
continu des véhicules. EIle minimise les pannes et les désagréments
en plein réseau.
� La maintenance curative : elle traite des avaries et pannes détectées,
même en plein réseau.
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Le fait d’être semblable, d’avoir les même caractéristiques
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Mais DHF mise sur une maintenance préventive, qui lui permet d’avoir l’ensemble de
son parc automobile en état de fonctionnement.
Ainsi la section: mécanique, soudure, électricité, vulcanisation20 (les pneus doivent
avoir une pression précise et être vérifiés à chaque retour de livraison afin d’éviter le
renversement du tracteur ou de la citerne), tôlerie-peinture et lavage-graissage sont
mis en contribution chaque jour pour que le parc soit propre et fonctionnel.
Mais toutes ses opérations de maintenance ne sont possibles que grâce à un permis
de travail21 accordé par le chef de la section. Cette procédure permet au chef de
section d’être informé et de contrôler les types de travaux effectués. Ce contrôle
permet également d’assurer la sécurité des agents sur le site de travail par le respect
des consignes de sécurité.
En dehors de la sécurité du transport des produits à laquelle DHF accorde une
grande importance, elle tient également à la sécurité et aux conditions de travail de
ses agents sur le site de travail (le garage). Pour ce faire, chaque agent doit obtenir
un permis de travail avant d’effectuer un quelconque travail sur le site et est doté
d’un équipement adapté.
2.3.2 LE MATERIEL UTILISE
L e matériel utilisé au sein de DHF est de plusieurs ordres.
� les véhicules : DHF utilise deux types de marques (Renauld et Foton), ils sont
équipés de : barres anti-encastrement (latérales et arrières) et anti-cycliste,
rambarde de sécurité, anti-renversement, trous d’hommes, pneus en bon état,
phares, vannes et bouchons vannes, plateau vannes, rétroviseurs, freins en
bon état et, des étiquètes danger et codes matières colées à l’avant, arrière et
20
Utilisé dans le domaine de la pneumatique 21
Voir Annexe E
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sur les côtés du véhicules. Ils sont également équipés de système de freinage
automatique ABS22.
Le système ABS assure le freinage de façon automatique et stabilise le
véhicule, en cas de perte de contrôle de ce dernier par le conducteur. Il est
plus présent sur les tracteurs.
� le matériel à bord, chaque véhicule sortant du garage pour une éventuelle
opération de transport de produit ou entrant de celle-ci, doit obligatoire subir
un contrôle du matériel à bord par les agents de sécurité23.
Il s’agit pour eux de vérifier : crique, clé à roue, roues de secours (au nombre de 1 ou
2 selon les véhicules), extincteurs (au nombre de 2 dont 1de 9kg sur la citerne et 1
de 6kg dans la cabine), réducteur, triangles ( au nombre de 2 ou 3), croix de jauge,
flexibles (4 tuyaux servant au déchargement du produit), bouchons vannes, clé
vannes, calles (servant à stabilisé le véhicule lors du déchargement du produit),
cônes (pour la balise du terrain lors du dépotage du produit).
� le matériel de protection, dans le cadre de sa politique de sécurité et de
prévention, DHF a doté son personnel appelé à travailler à l’intérieur comme
l’extérieur du site (garage) des moyens d’équipements de protection
individuels24 (EPI) adéquats pour mener à bien son travail en toute sécurité.
Le port des équipements de protection individuelle est obligatoire, ainsi tenue
de travail couvrant bras et jambes, chaussure de sécurité, casque de sécurité,
paire de gants, paire de lunettes de sécurité sont mis à la disposition des
agents qui doivent obligatoirement les porter partout ou cela est nécessaire.
Pour accompagner cette mesure, des moyens de premiers soins25 (bouteille
150ml de liquide stérile pour laver les yeux en cas de contact avec ses
22
Système de freinage automatique installé sur les tracteurs 23
Voir Annexe F 24
Voir Annexe G 25
Voir Annexe H
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derniers, tampon et pansements stériles pour les yeux, paquets de
compresses calmantes pour les piqures d’insectes et d’orties, pansements
stérilisés de premiers secours, rouleau de ruban adhésif, jeu de sparadraps de
tailles différentes, appareil de respiration artificielle, épingles de sécurité, paire
de gants de vinyle, paire de ciseaux, fiche de premier secours…) sont mis en
place à bord des véhicules, et l’infirmerie en est dotée également.
� OBC : On Board Computer est un appareil pour la géo-localisation (traçabilité)
des véhicules (localiser la situation géographique du véhicule), à travers le
logiciel FM web, il permet de savoir la vitesse à laquelle le véhicule a roulé, et
roule à un moment précis, savoir s’il est en mouvement ou en arrêt et
d’évaluer les dates de vidange selon le kilométrage. L’OBC permet également
de savoir si le conducteur a respecté les itinéraires donnés par DHF et les
compagnies donneuses d’ordres. Il permet la gestion et l’édition des rapports
sur les données techniques des véhicules et des trajets, avec prise en charge
de la gestion de la maintenance préventive et des coûts de consommation.
2.4 LA FORMATION DES CONDUCTEURS-LIVREURS DE CARBU RANT
Le caractère un peu particulier du Sénégal, ne permet pas aux entreprises de
transport et particulièrement celles évoluant dans le domaine du transport routier des
hydrocarbures d’avoir des agents ayant des niveaux de formation adéquat et sachant
parler correctement le français mais plutôt des agents de terrain ayant une grande
expérience et dévoués au travail.
Illettrés pour la plupart, les agents de terres sont des hommes ayant pour la plupart
une expérience de plusieurs années dans le domaine dans lequel ils ont été
recrutés. Le nombre élevé conducteurs le service maintenance en témoignent
longuement.
Avec sa multitude de conducteur-livreurs et ses donneurs d’ordre (compagnies
distributrices des hydrocarbures), DHF organise des cours de formation dédiés à ses
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conducteurs avec un formateur interne, qui suit également une formation auprès des
majors qui sont très regardant sur la sécurité ou des formateurs externes, venant de
SHELL SENEGAL le plus souvent.
Ainsi, les conducteurs sont entretenus sur la conduite défensive, les conditions de
transport, le respect des itinéraires, le respect des limitations de vitesse, les
distances de sécurité26, le produit transporté, ce qu’il faut faire en cas d’accident, la
prévention des incidents et éviter les situations pouvant entrainer des avaries sur le
produit et la destruction du matériel, car leurs objectifs étant de l’acheminer auprès
du client en bonne qualité, quantité et dans les délais.
26
Voir Annexe I
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TROISIEME PARTIE
CADRE ANALYTIQUE
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CHAPITRE 1: PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS
Dans cette partie, il est question pour nous de présenter et analyser les résultats de
nos enquêtes à travers le cas étudié dans un premier temps. Et de faire des
recommandations dans un second temps, qui pourront servir de base à l’entreprise
DHF dans le souci de l’amélioration de son activité.
1.1 REGLEMENTATION
Ainsi nous partirons du cadre législatif qui réglemente le secteur des hydrocarbures
dans le contexte Sénégalais pour aboutir au passage revue du contrôle du matériel,
la formation et les consignes de sécurité et enfin le phénomène du ballant qui est,
dans beaucoup de cas, responsable de nombreux incidents au Sénégal et dans le
monde.
Le secteur de transport routier des hydrocarbures, à l’instar d’autres secteurs, est
fortement réglementé au Sénégal. La preuve, les différents décrets, lois, arrêtés et
règlements qui l’organisent.
Il s’agit entre autre de la loi n° 98-31 relatives aux activités d’importation, de
stockage, de transport, et de distribution des produits pétroliers. Cette loi a fait naître
le décret n° 98-338 fixant les conditions d’exercer des activités allant de l’importation
à la distribution en passant par le transport des hydrocarbures qui fait l’objet de notre
recherche.
Enfin, l’arrêté n° 3164 MEPN-DEEC-DEC du ministère de l’environnement relatif à
l’exploitation d’un garage d’entretien et de réparation de véhicules et engins à
moteurs et aux aires réservées de véhicules chargés, sont très respectés par DHF
car elle est une entreprise qui exerce dans le domaine des transports routier depuis
plusieurs années déjà.
Elle est enregistrée auprès de la Direction des Transports Terrestres et de la
Direction des Etablissements Classés respectivement sous les numéros 5183 et
00001458 MEPNBRCA / DEEC / DEC le 19 Août 2008.
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Vis-à-vis de la réglementation, DHF semble ne pas avoir de reproches à faire. Mais
qu’en est-il dans son activité?
1.2 LES ACTIVITES
L’entreprise DHF effectue du transport routier des produits pétroliers pour le compte
de plusieurs compagnies distributrices qui sont principalement : SHELL SENEGAL,
ELTON OIL, STAR ENERGY, OILIBYA et quelques indépendants qui sollicitent
souvent ses services en sa qualité de transporteur.
Les compagnies majors du secteur que telle que SHELL SENEGAL, afin d’être en
phase avec les standards internationaux, avec DHF, ont mis en place des
procédures qui encadrent l’ensemble de l’activité au sein de l’entreprise.
Ainsi, Livret interne du chauffeur-livreur de carburant, élaboré par DHF et SHELL
SENEGAL, permet au conducteur-livreur d’être formé et informé sur les conditions
dans lesquelles, il doit mener son activité. Pour ce faire, des procédures de contrôle
telles que :
� la préservation du personnel contre l’alcool et les drogues. Ce contrôle est fait
à partir d’un contrôle visuel, d’un alcool test et d’analyses de sang. Le respect
de cette mesure permet aux employés d’éviter d’être sanctionnés.
� la gestion de l’aptitude médicale. Tout employé doit faire l’objet d’un suivi
médical tout au long de son activité et de sa présence au sein de l’entreprise.
Chaque début d’année, DHF fait faire des visites médicales à l’ensemble de
son personnel afin de s’assurer que l’activité ne serait pas affectée par
l’absence d’un employé à son poste.
� le port des équipements de protection individuelle (EPI)
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� l’interdiction de fumer, de téléphoner, d’utiliser un appareil photo et d’avoir
plus de deux passagers à bord du véhicule.
� le respect des heures de circulation, des limitations de vitesse, et des aires et
temps de repos.
Toute ces nombreuses mesures sont rendues possibles grâce à un système de
contrôles inopinés27 effectués par les inspecteurs de l’entreprise DHF et les
inspecteurs des différentes compagnies distributrices en contrat avec l’entreprise. En
cas de non respect de ces mesures préventives, des sanctions sont prises à
l’encontre du conducteur. Alors, tout conducteur-livreur est strictement interdit de
prendre le départ :
� avant 6h30 du matin à Dakar et dans le reste du pays
� au-delà de 20h à Dakar
� au-delà de 19h dans le reste du pays
Sur toute la durée du trajet, le conducteur-livreur ne doit pas dépasser les vitesses
de suivantes:
� 40 km/h en ville
� 70 km/h en dehors des agglomérations.
Ces limitations de vitesse doivent se faire en respectant également les distances de
sécurité. Sur les routes, les conditions de conduite sont souvent difficiles et le respect
des distances de sécurités, qui doivent être de 15 mètres entre les véhicules (voir
annexe I), permet aux conducteurs de mieux apprécier les situations, d’avoir une
conduite défensive remarquable et un large temps de réaction.
Ces restrictions de vitesse sont faites aux conducteurs des véhicules ayant le logo de
la compagnie SHELL SENEGAL et de STAR ENERGY. Pour les autres compagnies,
clientes de DHF, les conducteurs ont certes suivi la même formation que celle des
conducteurs ayant des camions aux couleurs de la compagnie SHELL, qui est très
pointue sur la sécurité, mais ils sont plus libres dans l’exécution de leurs tâches et ils
27
Voir Annexe J
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n’ont pas de limitation de vitesse. Mais, ils ont juste obligation de livrer à temps, en
qualité, en quantité et en respectant les itinéraires des produits transportés.
Les repos sont obligatoires pour tous les conducteurs, ils doivent s’arrêter environ
15mn x 3 ou 45mn après une conduite continue d’environ 100km. Et à la tombée de
la nuit, ils doivent s’arrêter à un site de repos sécurisé et aménagé sur l’ensemble du
territoire par l’entreprise. Pour cela, les conducteurs disposent dans les localités du
pays, du matériel suivant.
Tableau n°7 : matériel mis à la disposition des conducteurs
Localité Matelas Lit Ventilateur Climatiseur
MBOUR 2 2 1 -
TOUBA 1 1 - 1
SAINT LOUIS 1 1 1 -
RICHARD-TOLL 2 1 1 -
KOUMPENTOUM 2 1 2 -
TAMBACOUNDA 3 3 2 -
KOLDA 2 2 2 -
BIGNONA 1 1 1 -
ZINGUINCHOR 2 1 - 1
KEDOUGOU 2 2 2 -
Source : données sur le matériel de DHF
Ces sites ont été choisis après une étude tenant compte de plusieurs facteurs :
vitesse maximale autorisée, distance à parcourir, temps de conduite et de repos,
temps de service maximum par jour, temps de dépotage.
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� Le respect des itinéraires, il est important et toujours donné aux conducteurs
de respecter les itinéraires indiqués par l’entreprise et les entreprises
donneuses d’ordres. Car certains itinéraires sont impraticables et d’autres
carrément interdits à la circulation.
Il est alors demandé à chaque conducteur de rapporter toutes les situations
observées lors des voyages sur les routes, ce qui permet à l’entreprise DHF
de mettre en place une carte des situations dangereuses appelée carte des
points noirs28, qu’elle exploite afin d’avoir une visibilité des différents dangers
qui attendent ses conducteurs.
� Toutes ses procédures doivent faire l’objet d’un rappel périodique par des
cours de formation, dénommés Fresh29, sur les conditions de sécurité à
respecter sur la route et au sein du garage.
Le respect des procédures citées ci-dessus sont primordiales et importantes. Mais
leur non respect expose souvent les contrevenants à des sanctions30 de plusieurs
ordres.
Ces sanctions vont d’une demande d’explication à un licenciement de l’entreprise.
Pendant notre séjour, trois employés ont été sanctionnés:
� Le premier a été mis à pieds pour non respect des consignes de sécurité
relatives aux limitations de vitesse. La lecture des résultats de l’OBC a permis
de relever et prouver que le conducteur n’avait pas respecté les limitations de
vitesse indiquées par l’entreprise. Il a été relevé de ses fonctions pendant au
moins 15 jours.
� Le deuxième employé a été sanctionné, pour non respect de l’itinéraire. Le
conducteur est tombé en panne sur une route caillouteuse qui n’était pas celle
28
Voir Annexe k 29
Formation sur la conduite préventive 30
Voir Annexe l
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qui lui avait été indiquée lors de sa prise du bon de livraison31 et des
documents afférents au transport. Il a écopé d’environ trente (30) jours de
suspension, accompagné d’une demande d’explications.
� Enfin, le troisième employé quant à lui, a été licencié pour avoir détruit un
scellé de protection sur un trou d’homme de citerne, et volé du produit
(essence et gasoil) qu’il a revendu au marché noir pour son propre compte.
Cet employé a été licencié pour faute grave de l’entreprise.
Ces cas, sont la preuve que l’entreprise prend des sanctions à l’encontre de ses
employés qui ne respectent pas les consignes de sécurité et des mesures de
prévention qui leur sont données. Afin d’assurer la continuité en toute sécurité de
ses activités, DHF doit veiller au contrôle de son matériel. Et pour ce faire, ce
matériel doit toujours être en bon état et nécessiter souvent un contrôle, c’est le cas
des pneus.
Dans le domaine des transports, le secteur du transport routier, nécessite un contrôle
périodique de l’état des pneus, qui sont un élément important dans la stabilisation
des véhicules et souvent à l’origine des accidents tels le renversement des véhicules,
de suite d’un éclatement ou crevaison d’un pneu sur la voie. Alors, ils doivent avoir
une pression exacte afin d’éviter des risques d’incidents tels que les renversements
de véhicule, l’éclatement des pneus.
31
Voir Annexe n
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Tableau n° 8 : des normes de pressions des pneus (en bar)
Marque (Type et n°)
Position
Dimensions des pneus
Pression en BAR
FOTON 6x4
Avant Arrière
1200 R20 1200 R20
8,5 8,0
FOTON 4x2
Avant Arrière
1200 R20 1200 R20
8,5 9,0
FOTON 4x2
Avant Arrière
13 R 22,5 13 R 22,5
8,5 9,0
RLT Cim /C 340
Avant Arrière
13 / 80 R 22,5 13 / 80 R 22,5
8,5 9,0
RLT R 385 R340 / 6340
Avant Arrière
315 / 80 R 22,5 315 / 80 R 22,5
8,5 8,0
Citernes Abilama
Arrière 315 / 80 R 22,5 8,5
Citernes Oryx MI
Arrière 385 / 65 R 22,5 8,5
Citernes Oryx MI
Arrière 13 R 22,5 8,5
Citernes Frye hauf
Arrière 445 / 65 R 22,5 8,5
Source : Données sur la pression des pneus Les standards en matière de transport et de l’état des pneus sont très rigoureux. La
pression des pneus doit être respectée et vérifié périodiquement, ce qui diminue les
risques d’accidents. DHF, à travers le tableau ci-dessus, contrôle l’état et maintient la
pression des pneus de ses véhicules dans les normes, par sa section vulcanisation.
Ainsi elle varie entre 8.0 à 9.0 bars32 dans l’ensemble.
Pour les pneus avants, c'est-à-dire ceux du tracteur, ils ont une pression de 8.5 bars
et pour ceux de l’arrière, c'est-à-dire de la citerne, elle varie selon les marques de la
citerne entre 8.0 / 8.5 / 9.0 bars. Les dimensions des pneus sont également prises en
considération pour déterminer leur pression, dans le but de minimiser les risques
32
Unité de mesure de pression
Mémoire : Analyse de la sécurité du transport rout ier des hydrocarbures au Sénégal : cas de DHF.
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d’accidents, accidents que l’entreprise a déjà enregistrés au cours de ses activités
les années antérieures.
Avec un tel parc automobile (90 camions environ de marque Foton et Renault), la
consommation en carburant (en gasoil) de DHF peut atteindre des pics.
Le tableau ci-dessus, nous permet également de constater la consommation en
énergie au Sénégal en 2010.
Le tableau ci-dessous, illustre les consommations en carburants en 2008 au
Sénégal.
Tableau n° 9 : consommations en énergie au Sénégal en 2009 (en %)
Source d’énergie Effectif Part 2009
Essence 95330 32.4%
Gasoil 177748 60.5%
Autres 54 7.1%
Totaux déclarés 20668 100%
Source : Direction des Transports Terrestres
60.5% des véhicules immatriculés utilisent le gasoil comme source d’énergie contre
32.4% pour l’essence. Cela s’explique par le fait que seulement le gasoil coûterait
moins cher que l’essence, mais également que les véhicules fonctionnant au gasoil
seraient plus économiques en terme de consommation, surtout en cas
d’embouteillage, c’est le cas de DHF. Il faut également tenir compte de la part des
ménages et autres entreprises utilisant ses différentes sources d’énergie, avec la
situation actuelle des délestages.
L’application de mesures standards internationales en matière de sécurité, afin de
minimiser les risques d’accidents, n’a pas épargné DHF des incidents. En effet, DHF
Mémoire : Analyse de la sécurité du transport rout ier des hydrocarbures au Sénégal : cas de DHF.
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Présenté par : Wilfrid Hervé YOUBYT-EWONDAU SUPDECO / IST
a à son compte quelques accidents qui ont eu lieu à Dakar comme à l’intérieur du
pays. Le tableau suivant en fait le récapitulatif.
Tableau n°10 : statistiques des accidents à DHF
NOMBRE D’ACCIDENTS ENREGISTRES A DHF
Accidents
0
0,5
1
1,5
2
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010
1
2
0 0
1 1
0
Accidents
Source : données statistiques sur les accidents à DHF
Le tableau ci-dessus fait état de cinq (5) incidents majeurs enregistrés sur l’ensemble
du territoire Sénégalais par DHF. En 2004, le renversement d’un véhicule, au rond
point de Pattes d’Oie à Dakar, transportant du kérosène, le conducteur est tenu pour
responsabilité car ici le virage a été abordé et les limitations de vitesse non
respectées et avec le phénomène de ballant du produit, l’accident est survenu sans
faire des victimes mais juste des dégâts matériels enregistrés.
2005, il y a eu deux incidents, le premier à 3km avant SINTHIOU MALEME à 440km
de Dakar, qui est le fait du croisement d’un véhicule de DHF avec celui d’une
compagnie de transport, transportant de l’eau de la marque Fontaine. Dans ce cas,
l’étroitesse et le mauvais état de la route ont été évoqués. Le second accident, a eu
lieu à 5km avant MALEME NIANI à 390km de Dakar, le croisement entre deux
camions de DHF ayant le logo de la compagnie SHELL.
Mémoire : Analyse de la sécurité du transport rout ier des hydrocarbures au Sénégal : cas de DHF.
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Présenté par : Wilfrid Hervé YOUBYT-EWONDAU SUPDECO / IST
En 2008, le renversement d’un véhicule à la suite d’un embourbement a été recensé
comme étant un incident produit dans l’entreprise.
Enfin, le dernier accident de la série enregistré à DHF en 2009, s’est produit sur la
route de Yoff. Le conducteur, voulant éviter un véhicule de transport scolaire qui a
fait éruption devant lui sans pour autant respecter les consignes de sécurité routière,
a perdu le contrôle de son véhicule.
Le mouvement du produit additionné à la vitesse et au virage ont conduit au
renversement du véhicule. Une fois de plus, comme dans la plupart des cas à
travers, le phénomène de ballant est à l’origine de cet accident. Nous verrons de
façon détaillée comment ce phénomène se produit-il dans la suite de notre étude.
Il faut signaler que tous ces incidents de la route lors du transport des hydrocarbures
par DHF, n’ont pas fait de pertes en vie humaine, mais juste des dégâts matériel et la
perte et / ou l’avarie du produit transporté.
Contrairement à d’autres entreprises œuvrant dans le même domaine et dissimulant
souvent leurs données sur les différents accidents, DHF quant à elle met ses
données à la disposition des services compétents de l’Etat et à tous ceux qui en font
la demande pour des multiples raisons, bien que le secteur soit très sensible.
La motivation de DHF va également du fait que dans la plupart des cas, les
conducteurs ne sont pas ou quasiment pas responsables de ces évènements mais
comme nous l’avons signalé plus haut, le mauvais état des routes, le phénomène du
ballant et la faute des tiers ont été toujours les causes des accidents enregistrés à
DHF.
Par conséquent, l’activité de l’entreprise dont la finalité est de réaliser un résultat
financier, nécessite la mise en œuvre de moyens humains, matériels, financiers. Dès
lors, les risques (fortuits et aléatoires) qui menacent la pérennité de l’entreprise
peuvent :
Mémoire : Analyse de la sécurité du transport rout ier des hydrocarbures au Sénégal : cas de DHF.
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� atteindre son patrimoine
� mettre en cause sa responsabilité
� affecter les personnes qui participent à son activité.
L’activité de l’entreprise est également jalonnée de risques. Ces risques peuvent
porter sur ses employés, sur son matériel, de même que sur autrui de par sa faute.
C’est ainsi que toute personne physique ou morale peut à tout moment subir le coup
du sort. Notamment :
le conducteur d’un véhicule qui, dans un accident de circulation, cause des
dommages à son entreprise et à autrui et, est tenu de par la loi de réparer ce
préjudice. Pour se couvrir de tous ses risques sus nommés, DHF est couvert par une
police d’assurance auprès de l’assureur AMSA33, qui est régie par le Code CIMA34.
En effet, l’entreprise a contracté une assurance par rapport au matériel, c'est-à-dire
tracteurs et citernes et, une autre police d’assurance par rapport aux produits
transportés. Ainsi tous les dommages enregistrés sont pris en charge par
l’assurance. Cette situation, de risques, remet en cause la sécurité routière au
Sénégal. Le tableau ci-dessous, fait un récapitulatif des accidents par zone entre
2005 et 2008
33
Société d’assurance 34
Conférence Interafricaine du Marché des Assurances
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Tableau n°11 : accidents par zone entre 2005 et 2008
Source : Direction des Transports Terrestres
L’étroitesse des routes, le non respect du code de la route, la vétusté du parc, le
manque de sensibilisation et de formation des conducteurs et souvent le défaut de
signalisation horizontale et verticale, contribuent fortement aux accidents de la route.
Mais suite aux efforts menés dans les campagnes de sensibilisation sur la sécurité
routière, aux travaux de réhabilitation et élargissement des routes et, au
renouvellement d’une bonne partie du parc automobile, le nombre d’accidents de la
route a baissé de 20.6% en passant de 3446 en 2005 à 2522 en 2008. Mais parmi
ses accidents, on dénombre ceux de DHF survenus entre 2005 et 2008.
Nous retiendrons de ce tableau, le nombre d’accidents qui a eu lieu dans les zones
urbaines. Les accidents de DHF figurent certainement au nombre de ceux-ci. En
zone rurale agglomérée ou hors agglomérées, les accidents de l’entreprise figurent
également car cette période est celle pendant laquelle, l’entreprise a recensé des
accidents.
Années 2005 2006 2007 2008
Zone urbaine 2717 2842 2488 1929
Rurale en agglomération
430 303 366 391
Rurale hors agglomération
209 275 322 202
Autres 3446 3420 3176 2522
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L’état de la route est souvent avancé pour justifier un accident, à DHF comme dans
d’autres entreprises de transport routier. C’est ce que nous décris le tableau suivant.
Tableau n°12 : accidents par classe de route entre 2005 et 2008
Années 2005 2006 2007 2008
Autoroute 74 83 71 83
Routes nationales 609 560 749 463
Routes régionales 40 21 38 22 Routes
départementales 79 103 151 128
Voirie urbaines 2550 2582 2052 1704
Pistes répertoriées 25 24 37 24
Autres 69 38 78 98
Total 3446 3411 3176 2522
Source : Direction des Transports Terrestres
Le plus grand nombre d’accidents s’est déroulé sur les voiries urbaines, soit 67.6%
du total des accidents en 2008, suivi des routes nationales 18.4%, des routes
départementales 5.9%, de l’autoroute 3.3%, des pistes répertoriées 1% et des routes
régionales 0.9% .Comparé à l’année précédente le nombre d’accidents a diminué
dans toute les classes de routes à l’exception de l’autoroute où le nombre
d’accidents est passé de 71 en 2007 à 83 en 2008, correspondant à une
augmentation de 16.9%.
Les accidents recensés par classe de route au sont très importants et leur nombre ne
cesse de croître. Nous pouvons penser que les accidents enregistrés à DHF figurent
parmi ses derniers. Mais qu’en est-il de l’état du réseau routier, qui est souvent mis
en cause dans la plupart des cas d’accidents?
Mémoire : Analyse de la sécurité du transport rout ier des hydrocarbures au Sénégal : cas de DHF.
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Présenté par : Wilfrid Hervé YOUBYT-EWONDAU SUPDECO / IST
Tableau n°13 : réseau routier national
Catégorie de routes
Etat bon (dégradation
de la chaussée inférieur à 50%)
Etat moyen (dégradation de
la chaussée entre 5 et 15%)
Etat mauvais (dégradation de
la chaussée supérieur à 15%)
Routes revêtues 37% 18% 45%
Routes non revêtues
39% 29% 32%
Source : Direction des Transports Terrestres 2008.
Concernant l’état des routes, il ressort qu’en 2006, 37% les routes revêtues sont en
bon état (dégradation de la chaussée inférieur à 50%), 18% présentent une
dégradation moyenne (dégradation de la chaussée comprise entre 5 et 15%) et 45%
sont en mauvaise état (dégradation de la chaussée supérieur à 15%). S’agissant des
routes non revêtues, 39% d’entre elles sont en bon état, 29% en dégradation
moyenne et 32% en mauvais état.
Il faut signaler qu’une nouvelle classification du réseau est envisagée pour prendre
en compte la construction et les travaux de réhabilitation effectués depuis lors sur
certains tronçons importants et l’état actuel du réseau routier.
Mais en attendant, l’état actuel contribue à de nombreux accidents de la route et
expose un bon nombre d’entreprise également. Et parmi ses dernières il y a des
entreprises telles que DHF, qui multiplie les actions et les moyens pour que leurs
activités qui se déroulent dans des meilleures conditions possible.
En dehors, des problèmes de l’état des routes, de vitesse, d’insécurité routière, DHF
doit aussi faire face à un phénomène qui est aussi souvent à l’origine des accidents
de la route chez les entreprises de transport par camion citerne.
Mémoire : Analyse de la sécurité du transport rout ier des hydrocarbures au Sénégal : cas de DHF.
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Présenté par : Wilfrid Hervé YOUBYT-EWONDAU SUPDECO / IST
Le phénomène du ballant est conclu à la suite de plusieurs accidents lors du
transport routier des produits liquides par citerne dans la plupart des cas.
Ainsi dans le cadre du transport des produits pétroliers par route, le phénomène de
ballant est présent. Mais qu’est ce que c’est le ballant ?
Le ballant est le mouvement d’oscillation du liquide transporté dans une cuve
(citerne). Il est soit latéral / transversal (vers l’extérieur du virage) induit par le virage,
ou longitudinal (vers l’avant) induit par le freinage et de l’accélération du camion-
citerne.
� Freinage/accélération
Lors du freinage et de l’accélération du camion-citerne, la direction du ballant est
longitudinale : les mouvements du liquide s’effectuent d’avant en arrière. En situation
de freinage, les mouvements se traduisent par un brusque déport du liquide vers
l’avant de la citerne qui s’accompagne d’un effort horizontal exercé sur cette citerne
et d’une légère montée du centre de gravité du liquide. Ensuite, le liquide continue à
osciller à sa fréquence propre, par une succession d’à coups horizontaux.
En cas de freinage d’urgence, le ballant du liquide entraîne, en plus du déplacement
du centre de gravité de ce liquide, un délestage de l’essieu arrière du véhicule.
Lors de l’accélération, le même phénomène est observé, mais de façon inverse,
c'est-à-dire que le liquide se déplace d’abord vers l’arrière, puis revient vers l’avant.
� Virages
Lors de la prise de virage, le mouvement du liquide se traduit par un ballant latéral
qui tend à imprimer au véhicule un mouvement oscillatoire de gauche selon le sens
du virage. En virage, la force principale qui s’exerce est la force centrifuge qui
entraine un déplacement du centre de gravité du liquide vers l’extérieur du virage,
mais également vers le haut. Ces déplacements sont déterminés par un calcul de
surface, en fonction du taux du remplissage de la citerne.
Mémoire : Analyse de la sécurité du transport rout ier des hydrocarbures au Sénégal : cas de DHF.
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� Combinaison virage/freinage
Les coups de frein en virage ou la prise de virage alternés sont autant de facteurs
aggravants en termes de ballant car, en plus de la force centrifuge (vers l’extérieur
du virage), le centre de gravité du liquide se déplace. De ce fait, la combinaison d’un
freinage et d’un virage peut provoquer des mouvements brutaux du liquide par
addition du ballant longitudinal et transversal, mouvements assez puissants pour
entrainer le renversement du véhicule, même à faible vitesse.
� Vitesse
La vitesse constitue également un facteur aggravant du ballant, du fait que les
mouvements du liquide sont proportionnels à la vitesse et à l’accélération du
véhicule : plus celles-ci sont élevées plus les mouvements du liquide sont brutaux.
� Taux de remplissage
Le taux de remplissage des citernes est susceptible de varier au cours des tournées
de livraison et peut contribuer à rendre le comportement de son véhicule moins
prévisible au conducteur. Il apparait que les taux de remplissage intermédiaires sont
mécaniquement défavorables s’établissant autour de 65% environ.
Le ballant latéral ou transversal a pour principal risque, le renversement du véhicule.
Et lorsqu’il est longitudinal, il peut être à l’origine de pathologies dorsales dus à la
succession d’à coups horizontaux transmis à la cabine du conducteur.
Donc conduire un véhicule de transport de produits liquides par citerne implique de
prendre en considération une donnée supplémentaires: le mouvement incessant de
la matière transportée au cours du déplacement. Ce phénomène de ballant, que les
conducteurs n’ont aucun moyen de visualiser, a une incidence sur le comportement
du véhicule que sur la santé du conducteur.
Mémoire : Analyse de la sécurité du transport rout ier des hydrocarbures au Sénégal : cas de DHF.
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Présenté par : Wilfrid Hervé YOUBYT-EWONDAU SUPDECO / IST
Schéma suivant illustre nettement le phénomène de Ballant
StabilityDéplacement du centre de gravité
Centre de gravitécentrée
Décalage en haut et à gauche
Décalage en haut et à droite
Arrêt ou ligne droite
Virage à droite
Virage à gauche
- 15 - Edition 1
Source : Livret du transport –livreur de DHF
Le centre de gravité détermine la stabilité du véhicule sur les routes. L’illustration ci-
dessus démontre que le niveau du produit dans une citerne a une incidence sur le
centre de gravité du véhicule donc de sa stabilité. Cette déstabilisation du véhicule a
pour conséquence le plus souvent le renversement de ce dernier.
Ainsi les facteurs qui accroissent les risques de renversement des véhicules sont : la
hauteur du centre de gravité, les déplacements de liquides, le rayon du virage, la
vitesse du véhicule, l’inclinaison transversale de la chaussée, l’adhérence à la
chaussée. La maitrise de ses facteurs permettrait aux entreprises de transport routier
des produits par citerne de mieux effectuer leur activité.
DHF, à travers ses responsables HSSE et formation, permet à ses conducteurs à
partir d’une formation d’avoir des connaissances sur le phénomène de ballant. Mais
les enquêtes menées et les résultats présentés plus haut (accidents survenus au
rond point Pattes d’Oie en 2004 et 2009), nous laissent croire que les conducteurs
ont du mal à intégrer ce phénomène qui a pour principal risque, le renversement du
camion. L’autre risque, est celui des pathologies dorsales telles que les douleurs
Mémoire : Analyse de la sécurité du transport rout ier des hydrocarbures au Sénégal : cas de DHF.
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Présenté par : Wilfrid Hervé YOUBYT-EWONDAU SUPDECO / IST
dorsales dont la plupart des conducteurs de DHF et d’autres entreprises disent en
souffrir.
A travers sa direction HSSE, elle est engagée dans un processus de traitement de
déchets sur son site d’exploitation. Cet engagement est en accord avec la législation
en vigueur en matière d’exploitation d’un espace réservé au stationnement des
camions-citernes (garage).
DHF a mis en place un système à plusieurs étapes pour le traitement des huiles
usées. La fosse de décantation de la baie de lavage permet de récupérer à travers
un système à 7 niveaux les huiles suite aux vidanges, au lavage des véhicules et
évacue les eaux usées sans huiles vers les égouts. Cette huile est ensuite récupérée
par la SRH (Société de Régénération des Huiles), qui est une entreprise spécialisée
dans la collecte et la régénération des huiles mortes.
DHF a alors signé un contrat de sous-traitance avec plusieurs entreprises pour la
collecte et le traitement de ses déchets industriels qu’elle produit, car son corps de
métier étant le transport routier des produits pétroliers.
C’est ainsi que : les batteries usées, les pièces mécaniques usagées, les pneus
usagers, les ordures ménagères et les vieux camions sont récupérés par des
spécialistes pour être traités dans les conditions respectant la règlementation en
vigueur de protection de l’environnement.
« L’objectif de l’entreprise DHF en matière de sécurité routière est et sera toujours de
zéro accident, elle s’engage à mettre en place tous les moyens nécessaires pour
atteindre cet objectif »
Tel est l’objectif que l’on peut lire sur un grand tableau accroché au mur au sein des
locaux de DHF.
Mémoire : Analyse de la sécurité du transport rout ier des hydrocarbures au Sénégal : cas de DHF.
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Présenté par : Wilfrid Hervé YOUBYT-EWONDAU SUPDECO / IST
Mais à l’issue de cette analyse, nous sommes à même de dire que cet objectif n’a
pas été atteint comme le montre les différents chiffres sur les accidents enregistrés
entre 2004 et 2009, malgré la coexistence des procédures de prévention des
accidents mises en place au sein de l’entreprise et, des cadres règlementaires
nationaux et internationaux.
Mais DHF, s’est attaché les services d’un agent HSSE, elle envisage d’inverser la
courbe et de faire que ces incidents souvent nuisibles pour l’image de l’entreprise ne
se reproduisent plus. L’entreprise a mis en œuvre tous les moyens possibles de
prévention des accidents pour pouvoir obtenir des résultats plus que satisfaisants et
avoir la confiance des compagnies distributrices des produits pétroliers dans un
secteur en proie à une forte concurrence. Nous tenterons de présenter les résultats
Mémoire : Analyse de la sécurité du transport rout ier des hydrocarbures au Sénégal : cas de DHF.
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Présenté par : Wilfrid Hervé YOUBYT-EWONDAU SUPDECO / IST
Tableau n°14 SWOT : Résumé de l’analyse des résultats
Strenghts
� des véhicules en bon état
� un contrôle périodique avant
chaque chargement au dépôt
DOT (Dakar Océan Terminal)
comme à l’entrée et sortie du
garage à travers les Check List
� une maintenance préventive et un
contrôle quotidien des pneus
� un matériel d‘exploitation en bon
état
� une maitrise et respect des
itinéraires et, de la conduite
préventive dans l’ensemble
� une présence des données
statistiques relatives à ses
activités
� la présence d’un agent d’Hygiène
Santé Sécurité et Environnement
(HSSE)
� existence d’un Système de
Management de Sécurité
� la présence et le port obligatoires
des EPI en bon état et suffisant
� un contrôle des horaires de
Weaknesses
� faible niveau de scolarisation des
conducteurs
� nombre d’accidents enregistrés
� absence des agents commerciaux
� activités limitées à quelques
distributeurs et au plan national
Mémoire : Analyse de la sécurité du transport rout ier des hydrocarbures au Sénégal : cas de DHF.
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Présenté par : Wilfrid Hervé YOUBYT-EWONDAU SUPDECO / IST
conduites et une limitation de
vitesse
� gestion responsable des déchets
industriels et respectueuse de
l’environnement
� la présence d’équipement de géo
localisation des véhicules
� présence à bord des véhicules du
matériel de secours et de
premiers soins
� fort effectif des employés
� fort nombre de véhicules
� présence d’une infirmerie au sein
de l’entreprise
� présence d’un restaurant
assurant des repas quotidiens
aux agents
Mémoire : Analyse de la sécurité du transport rout ier des hydrocarbures au Sénégal : cas de DHF.
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Présenté par : Wilfrid Hervé YOUBYT-EWONDAU SUPDECO / IST
Opportunities
� devenir leader dans le secteur
grâce à son parc, ses employés et
son sérieux
� présence des majors dans la
gestion des procédures
sécuritaires
� conquête de nouvelles parts de
marché
� étendre ses activités à la sous
région
Threats
� état avancé de la dégradation des
infrastructures
� absence des tranches horaires
réservées aux véhicules de transport
des marchandises dangereuses
� forte concurrence dans le secteur
� insécurité routière et l’incivisme des
usagers de la route
� augmentation du parc automobile au
niveau national
� Congestion et augmentation de la
consommation en carburant
� défaut d’harmonisation des
limitations de vitesse au niveau
national
� accroissement démographique
Ce tableau, nous montre que DHF s’est engagée dans un processus de sécurité ces
deux dernières années, à une gestion préventive des incidents porteuse de
prospectives encourageantes dans ses activités de transport vu ses statistiques sur
les incidents et la capacité de produit transporté en moyenne par mois, qui est
d’environ 8.000.000 de litres.
Elle a énormément des forces, susceptible de faire d’elle l’une des premières
entreprises de transport par route des hydrocarbures
Au terme de la présentation des résultats de nos enquêtes, des recommandations et
suggestions peuvent être proposées.
Mémoire : Analyse de la sécurité du transport rout ier des hydrocarbures au Sénégal : cas de DHF.
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Elles permettront à l’entreprise de pouvoir intégrer des nouvelles données dans sa
gestion préventive
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CHAPITRE 2 : SOLUTIONS ET RECOMMANDATIONS
Au terme de notre étude sur l’analyse de la sécurité du transport routier des
hydrocarbures au Sénégal, à travers le cas de DHF, nous sommes amenés à
présent à envisager des recommandations. Recommandations que nous aurons du
mal à proposer car l’activité de DHF ses dernières a été menée dans les règles de
l’art.
Mais néanmoins, nous pouvons dire que certains aspects doivent être revus et nous
espérons qu’elles pourront un temps soit peu aider l’entreprise à l’amélioration de
son activité de transport. Cette contribution se fera à travers quelques
recommandations et suggestions.
Engagée dans un processus de renouvellement de son parc automobile avec
l’acquisition de nouveaux véhicules de marque Foton ces deux dernières années,
DHF dispose encore au sein de son parc de nombreux camions ayant un âge assez
avancé. Ses véhicules ne sont pratiquement plus utilisés.
Ils occupent de la place sur le parking, alors que les proposer à la location
permettant à l’entreprise d’avoir des revenus accessoires orientés à l’entretien du
parc. Leur stationnement est une perte.
L’harmonisation des limitations de vitesse pour toutes les compagnies distributrices
de produits pétroliers travaillant avec DHF, permettrait à l’entreprise de moins se
soucier des vitesses et temps de conduites de ses conducteurs. Cette harmonisation
des limitations de vitesse réduirait davantage les risques d’accidents lors des
voyages.
Elle doit également s’engager au renouvellement du marquage et étiquetage sur ses
véhicules. En effet, sur certains véhicules, les étiquettes danger devant figurer à des
endroits du tracteur et de la citerne sont quasi inexistantes.
Mémoire : Analyse de la sécurité du transport rout ier des hydrocarbures au Sénégal : cas de DHF.
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Présenté par : Wilfrid Hervé YOUBYT-EWONDAU SUPDECO / IST
Et refaire les barres anti-encastrements sur certaines citernes car un véhicule
transportant des marchandises dangereuses, ne répondant pas aux normes de
sécurité par rapport aux marquages et à l’étiquetage de code danger, est un
avertissement du danger pour les automobilistes et usagers de la route.
Les conducteurs sont souvent confrontés à plusieurs difficultés sur les routes lors de
la livraison (transport) de la marchandise. Ces Difficultés sont dues au manque
d’informations sur la dangerosité des produits transportés sur les routes et les lieux
d’un accident aux populations et automobilistes.
L’Etat en partenariat avec les entreprises œuvrant dans le secteur de transport
routier des hydrocarbures, pourraient initier des campagnes d’information et des
formations des populations sur les dangers qui entourent le transport des produits
pétroliers et les mesures à prendre sur les lieux d’accidents. A travers le tableau
suivant, nous présentons cette proposition.
Tableau n° 15 : recommandations
OBJECTIFS ACTEURS
Mettre en place un fond pour organiser des
campagnes d’information et formation des
populations sur les hydrocarbures.
Etas, transporteurs, principaux
distributeurs d’hydrocarbures,
Direction des Transports.
Organisation des campagnes de sensibilisation
sur les hydrocarbures.
Etat, transporteurs, principaux
distributeurs d’hydrocarbures,
Direction des Transports, ONG,
associations.
Mémoire : Analyse de la sécurité du transport rout ier des hydrocarbures au Sénégal : cas de DHF.
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Présenté par : Wilfrid Hervé YOUBYT-EWONDAU SUPDECO / IST
La mise en place d’un tel système de gestion des informations et de formations des
populations sur les dangers autour du transport routier des produits pétroliers et ses
conséquences, permettrait aux entreprises exerçant dans ce secteur d’être
entourées par des acteurs et partenaires de divers horizons et, capables de s’investir
pour elle en cas d’incidents.
Concernant le ballant, des recommandations et réglementations en vue de le limiter
peuvent être proposées. Comme nous l’avons mentionné plus haut au chapitre
précédent, et au risque de se répéter, nous conseillons à DHF, à travers les
formations faites aux conducteurs de demander à ses derniers de réduire leur
vitesse, notamment dans les ronds points et les virages, d’éviter les freinages, les
accélérations brusques et les coups de volant brutaux (pour prévenir les coups de
butoir provoqués par les mouvements du liquide vers l’avant).
Les mouvements relatifs du tronc par rapport au siège peuvent être évités en calant
la suspension du siège sur une fréquence de résonance suffisamment basse.
Néanmoins, la course du siège doit rester inférieure à 2-3 cm pour ne pas gêner
l’accès aux pédales.
Campagnes d’information par affichage, par
spots radiotélévisé.
Etat, transporteurs, principaux
distributions d’hydrocarbures,
medias, associations et ONG,
Direction des Transports, usagers
de la route.
Faire connaitre les produits pétroliers et les
précautions à prendre sur les routes et en cas
d’accidents.
Etat, transporteurs, principaux
distributeurs d’hydrocarbures,
medias, association, ONG, Direction
des Transports, usagers de la route.
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Afin d’éviter les coups de butoirs transmis par le dossier au dos du conducteur, nous
recommandons d’équiper les sièges des camions d’une suspension orientée selon
l’axe avant-arrière afin de suivre les mouvements du corps au lieu de s’y opposer.
La mise en œuvre d’un dispositif destiné à réduire les mouvements de liquide comme
le système de brise flots (parois destinées à éviter les mouvements du liquide. Elles
comportent un orifice central pour la circulation lors de l’inspection de la citerne et
plusieurs orifices pour permettre du produit. Ces parois sont disposées de façon à
diviser le volume interne total en compartiments.)
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Conclusion
L’analyse de la sécurité du transport routier des hydrocarbures au Sénégal, nous a
amené à traiter notre étude en 3 étapes.
L’existence des textes réglementaires qui régissent le secteur dans un premier
temps. En deuxième lieu, la présentation de l’entreprise DHF qui nous a servi de
cadre d’étude. Et enfin en troisième point, la présentation des résultats de nos
cherches.
Le transport des produits pétroliers par route, fait ainsi l’objet d’une réglementation
sur le plan national, avec les textes de lois et décrets des ministères et international
avec les mesures de sécurité éditées par l’ADR.
La présente analyse montre, que le transport routier des hydrocarbures, en
particulier et des marchandises dangereuses en général, au Sénégal à travers le cas
de DHF, respecte les règles émises par les autorités Sénégalaises et l’ADR. Mais un
manque de contrôle, des normes sécuritaires, de la part des autorités est à déplorer.
Au cours de ses activités de prestataire de service en transport par route, DHF a
enregistrés quelques accidents. Des accidents dus, non pas au manque de respect
de la législation et des règles sécuritaires mais à un phénomène (ballant) qui est très
difficile à maitriser, à l’état des routes souvent étroites ou en mauvaise état à
quelques endroits du pays.
Après ces événements malheureux qu’une entreprise telle que DHF n’aimerait pas
connaitre. L’entreprise s’est engagée, avec l’aide du responsable HSSE et de tous
les autres agents, à faire de la sécurité, de la prévention des accidents et de la
livraison en l’état, dans les meilleurs délais des produits transportés plus qu’un
objectif.
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Les conditions de travail des agents sont également prises en compte par DHF.
L’installation d’une infirmerie au sein de l’entreprise, les visites annuelles imposées à
tous les agents, la dotation en EPI à chacun d’eux et l’obligation d’une obtention d’un
permis de travail avant tous travaux sur le site (garage) dans des zones confinées ou
non est la preuve que DHF tient au bon état de santé et bien être de son personnel.
Au cours de ce travail de recherche universitaire et pour souligner l’aspect dangereux
du transport par route des marchandises dangereuses et des produits pétroliers dans
notre cas, nous avons énuméré quelques cas d’accidents de transport des
hydrocarbures dans quelques pays africains. A savoir en RDC, au NIGERIA et au
KENYA avec des pertes en vie humaines importantes. Ces exemples font légion à
travers le monde et le Sénégal jusqu’à maintenant a été épargné de ce type de
catastrophes très meurtrières.
Mais les populations ont encore en mémoire l’explosion de la citerne d’ammoniac
dans le secteur industriel du PAD36 en 1992 qui a fait environ 129 morts et 1150
blessés et, le drame du Djoola avec ses 1953 morts en 2002. Les populations
Sénégalaise sont-elles prêtes à vivre à nouveau un quelconque évènement aussi
dramatique?
Dans tous les cas, le Risque Zéro reste un objectif mais il reste un risque résiduel
difficilement maitrisable.
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Port Autonome de Dakar
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REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
� VENTRELLI, N., MIAMI, P. Transport et Logistique, Edition 2006, France, 224p
� Société LAMY S.A. Lamy transport tome 2. Sous la direction de BRUNAT. P.
1984. France, 1059p
� RAVIER Léatitia. Le transport des marchandises dangereuses. Mémoire de
DESS : Droit maritime et des transports : Université d’économie et des sciences
d’Aix-Marseille. 2004. 108p
� WIOLAND, L., SCHOULLER, J-f., ROSSI, A. Transport sur route: Comment les
conducteurs intègrent-ils le phénomène de « Ballant» ?pp 5-17
� DHF, SHELL SENEGAL, Livret interne du conducteur-livreur d’hydrocarbures.
97p
REVUES
� AFTMD (Association Française de Transport des Marchandises
Dangereuses) : Le transport routier des marchandises dangereuses. Paris, le
15Juillet 2006. 17p
� Le bimestriel SETRA (Service d’Etudes sur les Transports, les Routes et leurs
Aménagements), N°17 de Juillet 2010
� Dossier départemental sur les Risques Majeurs dans le Vaucluse : Le risque
de transport des marchandises dangereuses. pp 73-81
�
WEBOGRAPHIE www.prim.net (dossier des informations sue le transport des marchandises dangereuses) www.cypres.org (centre d’informations du public pour la prévention des risques industriels et la protection de l’environnement) www.unece.org/trans/danger/public/adr (pour consulter l’ADR) www.ineris.fr (Institut National de l’Environnement industries et des Risques) www.inrs.fr www.andra.fr www.logistiqueconseils.com
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ANNEXES
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LISTE DES ANNEXES ANNEXE A : Incendie des camions citernes.
ANNEXE B : Dégâts causés par l’explosion d’un camion citerne (respectivement
accidents de la RDC, Nigeria et Kenya).
ANNEXE C : Populations recueillant de l’essence dans des bidons après un accident
d’un camion citerne.
ANNEXE D : Liste des marchandises dangereuses et des étiquettes.
ANNEXE E : Permis de travail.
ANNEXE F : Contrôle du camion à la sortie du garage (Check List).
ANNEXE G : Equipement de Protection Individuelle.
ANNEXE H : Trousse de premiers soins.
ANNEXE I : Distance de sécurité.
ANNEXE J : Fiche de contrôle inopiné
ANNEXE K : Situation des points noirs sur les routes
ANNEXE L : Fiche de notification de violation (sanctions)
ANNEXE M : Bon de livraison
ANNEXE N : Trous d’homme sur une citerne
ANNEXE O : Fiche de suivi de la pose des scellés sur les camions
ANNEXE P : Contrôle de sécurité du tracteur
ANNEXE Q : Contrôle de sortie de la citerne
ANNEXE R : Camions accidentés
ANNEXE S : Résultats de l’OBC
ANNEXE T : Fiche d’autocontrôle à DHF
ANNEXE U : Illustration des différentes causes de Ballant
ANNEXE V : Fiche de contrôle inopiné sur routes et zones de repos
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TABLE DES MATIERES
Dédicaces……………………………………………………………………………………..i
Remerciements………………………………………………………………………………ii
Résumé………………………………………………………………………………………iii
Sommaire…………………………………………………………………………………….iv
Liste des figure.……………………………………………………………………………...v
Liste des tableaux...………………………………………………………………………...vi
Liste des sigles et abréviations……………………………………………………………vii
INTRODUCTION…………………………………………………………………………….1 PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE CHAPITRE 1 : CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE………………………5 1.1 Contexte de l’étude……………………………………………………………………..5 1.2 Problématique…………………………………………………………………………...6 1.3 Revue critique de la littérature…………………………………………………………8 1.4 Clarification des concepts…………………………………………………………….12 1.5 Objectifs de recherche………………………………………………………………..14 1.5.1 Objectif général……………………………………………………………………..14 1.5.2 Objectif spécifique…………………………………………………………………..14 1.6 Hypothèses de recherche…………………………………………………………….14 CHAPITRE 2 : CADRE METHODOLOGIQUE………………………………………….16
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2.1 Méthodologie de recherche…………………………………………………………..16 2.2 Techniques et outils de collecte des données……………………………………...16 2.3 Techniques d’analyse des données…………………………………………………17 2.4 Difficultés rencontrés………………………………………………………………….17 DEUXIEME PARTIE : PRESENTATION GENERALE DE L’ENTREPRISE ET GESTION DE LA PREVENTION DES ACCIDENTS CHAPITRE 1 : HISTORIQUE ET PRESENTATION DE DHF………………………...19 1.1 Historique……………………………………………………………………………….19 1.2 Présentation de générale de DHF…………………………………………………...20 1.2.1 Situation géographique……………………………………………………………..23 1.2.2 Régime juridique…………………………………………………………………….23 1.2.3 Structure organisationnelle…………………………………………………………24 1.2.4 Organigramme simplifié de DHF…………………………………………………..26 CHAPITRE 2 : GESTION DE LA PREVENTION DES ACCIDENTS………………...27 2.1 Connaissance des produits transportés…………………………………………….27 2.1.1 Les limites d’inflammabilité………………………………………………………..28 2.1.2 Les caractéristiques des produits pétroliers……………………………………...30 2.2 Etiquette, Panneau orange et Code…………………………………………………31 1.3 La maintenance et le matériel utilisés……………………………………………….35 2.3.1 La maintenance……………………………………………………………………...35
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2.3.2 Le matériel utilisé……………………………………………………………………36 2.4 La formation des conducteurs livreurs………………………………………………38 TROISIEME PARTIE : CADRE ANALYTIQUE CHAPITRE 1 : Présentation et analyse des résultats………………………………….39 1.1 Réglementation………………………………………………………………………..40 1.2 Les activités…………………………………………………………………………….41 CHAPITRE 2 : Solutions et Recommandations………………………………………...62 CONCLUSION……………………………………………………………………………..65 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES………………………………………………….67 ANNEXES TABLE DES MATIERES
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