ACADEMIE DE PARIS Année universitaire 2008-2009 MÉMOIRE Pour l’obtention du DIPLÔME D’ÉTUDES SPÉCIALISÉES EN ANESTHÉSIE-RÉANIMATION Coordonnateur : M. le Professeur M. SAMAMA présenté par Mademoiselle Laurence FULLA OLLER intitulé Morbidité des Valves de Dérivation Interne du Liquide Céphalorachidien chez l’adulte Sous la direction du Dr A-M. KORINEK Département d’Anesthésie-Réanimation du CHU Pitié-Salpêtrière Secteur de Neuro-Réanimation du Pr L. PUYBASSET
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ACADEMIE DE PARIS
Année universitaire 2008-2009
MÉMOIRE
Pour l’obtention du
DIPLÔME D’ÉTUDES SPÉCIALISÉES
EN
ANESTHÉSIE-RÉANIMATION
Coordonnateur : M. le Professeur M. SAMAMA
présenté par
Mademoiselle Laurence FULLA OLLER
intitulé
Morbidité des Valves de Dérivation Interne
du Liquide Céphalorachidien chez l’adulte
Sous la direction du Dr A-M. KORINEK
Département d’Anesthésie-Réanimation du CHU Pitié-Salpêtrière
Secteur de Neuro-Réanimation du Pr L. PUYBASSET
1
Je tiens à remercier :
Louis Puybasset, chef du secteur de Neuro-Réanimation du CHU Pitié-Salpêtrière, de
m’accorder sa confiance et pour toute la motivation qu’il transmet.
Annie Korinek, praticien hospitalier, secteur de Neuro-Réanimation du CHU Pitié-Salpêtrière,
pour son encadrement rigoureux, sa disponibilité remarquable et sa bonne humeur
quotidienne.
Thomas Lescot, chef de clinique assistant, secteur de Neuro-Réanimation du CHU Pitié-
Salpêtrière, pour sa présence, son aide précieuse et son expertise en informatique
Bassem Hadiji, assistant, secteur de Neuro-Réanimation du CHU Pitié-Salpêtrière, pour avoir
participé à ce travail et toujours avec le sourire
Stéphanie Monsel et Soline Gallais, praticiens hospitaliers, secteur de Neuro-Réanimation du
CHU Pitié-Salpêtrière, pour leurs encouragements
Je remercie Noémie Masson, Bastien Bucheron, Shanti Delorenzi, Anne Sebeyran et Muriel
Cadaze pour leur soutien constant
Enfin je tiens à remercier Nicolas Lepin pour son soutien remarquable depuis le début…
Une pensée émue pour le Dr Michel Guggiari…
2
SOMMAIRE
I. INTRODUCTION ........................................................ 4
II. PATIENTS ET MÉTHODES ..................................... 5
1) Protocole de l’étude ............................................................................................. 5 a. Inclusion des patients ..................................................................................... 5 b. Protocole de pose des dérivations internes ..................................................... 6
2) Analyse bactériologique et définition de l’infection de DVI ............................ 7 3) Analyse statistique ............................................................................................... 8
III. RÉSULTATS ................................................................ 8
1) Caractéristiques démographiques de la population étudiée ............................ 9 2) Etiologies des hydrocéphalies ............................................................................. 9 3) Causes des révisions chirurgicales de DVI ...................................................... 10 4) Facteurs de risque de révision chirurgicale .................................................... 13 5) Infections de DVI ............................................................................................... 14 6) Résultats bactériologiques ................................................................................ 15
IV. DISCUSSION ............................................................. 16
1) La dysfonction mécanique de DVI ................................................................... 17 2) Infection de DVI ................................................................................................ 18
a. Un diagnostic difficile : quels critères ? ....................................................... 18 b. Les facteurs de risque d’infection de DVI ................................................... 19
3) Délais de l’infection et sources de la contamination bactérienne .................. 19 4) Moyens de prévention des infections de DVI .................................................. 20 5) La DVI pour HPN idiopathique : une efficacité discutée .............................. 22 6) Limites de l’étude .............................................................................................. 22
V. CONCLUSION ET PERSPECTIVES ..................... 23
VI. RESUMÉ ..................................................................... 24
VII. ANNEXE ..................................................................... 25
Figure 4 : Distribution des différentes causes d’hospitalisations pour hydrocéphalies (d’après
Patwardhan et coll, 2005)
1) La dysfonction mécanique de DVI
Le taux de révisions pour dysfonction de valve était de 16.4% dans notre population (119
patients / 724). Sur un total de 357 révisions chez les 170 patients ayant au moins une reprise
de leur valve, 157 reprises (44%) étaient liées à un problème strictement mécanique :
déconnection, malposition, obstruction de valve ou d’un des cathéters, malabsorption. De plus
27 révisions supplémentaires ont été motivées par un hyperdrainage responsable d’un
hématome sous dural chronique chez 23 patients nécessitant souvent l’évacuation de ce
dernier et la ligature voire l’ablation de la valve.
Les facteurs de risque de révision mécanique ont été identifiés dans de précédentes études
chez l’adulte10,11 : expérience du chirurgien, DVA, étiologie autre que HPN. Il y était suggéré
que des techniques chirurgicales plus rigoureuses réalisées par des chirurgiens plus
expérimentés pourraient faire diminuer l’incidence des révisions. Cependant des mesures
simples peuvent être proposées pour diminuer certaines causes de révisions mécaniques :
- pratiquer systématiquement un contrôle scopique au bloc opératoire lors de la pose
des DVA pour vérifier la position du cathéter atrial et éviter les reprises précoces pour
malposition : 14/143 soit presque 10% qui pourrait être évité avec cette vérification.
- insérer préférentiellement des valves réglables de l’extérieur ce qui permet de
modifier la pression de drainage sans reprise chirurgicale
- éviter autant que faire ce peut de poser une DVP chez les patients ayant subi des
interventions chirurgicales intra-abdominales antérieures pour limiter les risques de
cloisonnement et de mauvaise résorption
18
- ne pas internaliser une valve si le LCR est encore sanglant ou si la protéinorrachie est
supérieure à 1.5g/l.
En revanche les risques d’obstruction non infectieuse des cathéters (en dehors des coudures
ou fractures) et des valves apparaissent moins accessibles à une prévention car leur étiologie
n’est pas toujours évidente : colonisation par des staphylocoques à coagulase négative
producteurs de slime15-17 et non diagnostiqués par les techniques bactériologiques standard,
obstruction des cathéters ventriculaires par les plexus choroïdes, dépôts de fibrine à l’intérieur
des valves ou des cathéters. Seules des études spécifiques de ces valves et cathéters changés
pour obstruction (microscopie électronique par exemple recherchant de micro défauts dans les
cathéters) permettraient peut-être de mieux comprendre les raisons de ces
dysfonctionnements.
2) Infection de DVI
a. Un diagnostic difficile : quels critères ?
Le taux d’infection était de 7% dans notre étude et est en rapport avec les données de la
littérature2,9,18,19. Cependant les critères d’infection de DVI varient beaucoup selon les études.
Dans la plupart des études pédiatriques, une infection de valve est définie comme une culture
positive de LCR ou la présence de pus autour du matériel4,19-21 ou un LCR avec la présence
d’éléments associé à une fièvre et une dysfonction de valve et/ou des signes
neurologiques3,12,20. Si on ne prend en compte que ces définitions accordant plus d’importance
à la culture de LCR qu’à celle du matériel, notre taux d’infection serait de 3,7% (24 infections
de valves avec ventriculites associées plus 3 infections purulentes de cicatrices). Dans ce
travail, nous avons décidé d’appliquer la définition d’Overturf qui spécifie que « seule la
culture positive du corps de valve ou du liquide issu du cathéter proximal ou distal est le gold
standard pour le diagnostic d’infection de valve » associé à une dysfonction de valve
imposant son ablation8. Cette définition surestime probablement le taux d’infection surtout
qu’il a été démontré que le matériel peut être contaminé lors de son retrait au contact de la
flore cutanée4. Mais il est licite de poser le diagnostic d’infection devant l’association d’une
dysfonction de valve sans cause mécanique identifiée lors de sa révision et de cultures
positives de l’un ou des éléments de la valve. Nous avons donc considéré qu’une infection
était présente chez tous les patients présentant une culture positive sur une valve
dysfonctionnant pour l’étude des facteurs de risque.
19
b. Les facteurs de risque d’infection de DVI
Insérer une valve en tant que chirurgie complémentaire était un facteur de risque d’infection
et le risque augmentait si une révision de la valve était nécessaire (voir tableau 5 p.13). Une
craniotomie avant l’insertion de DVI augmentait aussi le risque d’infection alors que
l’existence d’une DVE précédant l’internalisation n’était pas un facteur de risque dans notre
étude. Ce fait est en rapport avec le protocole de soins de DVE très strict mis en place dans le
service qui a permis de diminuer de façon drastique le taux d’infection22. Notre étude a mis en
évidence un facteur de risque d’infection de valve qui n’a jamais été décrit auparavant dans la
littérature chez l’adulte : la craniotomie précédant l’insertion de la DVI. En effet celle-ci
multiplie le risque infectieux par 2 quelque soit le nombre de révisions antérieures et les
patients, ayant à la fois une craniotomie et un nombre de révisions supérieur ou égal à 3, ont
80% de risque de développer une infection de leur valve. Ce facteur de risque n’a été étudié
qu’une seule fois dans une étude pédiatrique datant de 1984 où il n’était pas démontré qu’il
augmentait le risque infectieux23.
3) Délais de l’infection et sources de la contamination bactérienne
Dans notre étude, le délai entre la pose de valve et la révision pour infection était plus long
que celui décrit dans la littérature avec une médiane à 52 jours et moins des 2/3 des révisions
pour infection survenaient dans les 6 premiers mois. Cette différence peut s’expliquer par les
définitions des infections qui sont différentes, avec une place prépondérante des infections de
LCR dans la littérature4,19-21. Ainsi, le délai des infections de valve non associées à une
ventriculite était de 154 ± 317 jours alors qu’il était de 120 ± 200 jours pour les infections
associées à une ventriculite ou une infection cutanée. Ces délais prolongés posent la question
du moment de la contamination du matériel. Il est communément admis que cette
contamination a lieu au moment de la chirurgie4,24. Cette hypothèse est renforcée par le fait
que les staphylocoques à coagulase négative sont les principaux pathogènes retrouvés dans les
infections de valve impliquant que la source de contamination par les bactéries est
essentiellement cutanée. Cette hypothèse a été réfutée dans une étude récente21 qui a montré
que les microorganismes responsables de l’infection étaient rarement retrouvés au niveau du
site opératoire au moment de l’insertion de la valve.et qui concluait que la période vulnérable
pour la colonisation du shunt pouvait ne pas être limitée à la période per-opératoire. Ce fait est
évident pour les infections associées à une érosion cutanée en regard de la valve qui peut
20
survenir tardivement et pour les infections dues à une perforation digestive par le cathéter
péritonéal ou à une infection péritonéale intercurrente provoquant secondairement l’infection
de la DVP.
4) Moyens de prévention des infections de DVI
L’essentiel des mesures préventives repose sur la prévention de la colonisation per-opératoire
du matériel. L’antibioprophylaxie est bien évidemment la première de ces mesures. De
nombreuses études25-28 ont cherché à démontrer son intérêt ; deux méta-analyses ont conclu
l’une que l’antibioprophylaxie n’était utile que si les taux d’infection étaient supérieur à 5%27
et l’autre que l’antibioprophylaxie diminuait de manière significative le taux des infections de
valve dans les premières 24h post-opératoires mais le bénéfice à plus long terme demeure
incertain, sans pouvoir conclure sur le meilleur protocole antibiotique à adopter25.
L’utilisation d’une association d’un antibiotique actif sur les staphylocoques et les
entérobactéries administré par voie intraveineuse (céfazoline 2g) et d’un antibiotique actif sur
les staphylocoques à coagulase négative résistant à la méticillline par voie intra-thécale
(vancomycine) parait logique dans ce contexte29. Cependant, nos résultats ne montraient pas
de bénéfice à l’utilisation d’une antibioprophylaxie mais le but et le design de l’étude
n’étaient pas d’étudier spécifiquement ce facteur et aucune conclusion ne peut être tirée de ces
résultats.
L’utilisation de cathéters imprégnés d’antibiotique a démontré son efficacité dans certaines
études24,25,30-33 mais a été réfutée dans d’autres44 si bien que leur utilisation n’est pour l’instant
pas recommandée25 tant que des essais cliniques plus puissants et mieux définis en terme de
critères de jugement et d’évaluation n’apporteront pas la preuve de leur supériorité. De plus,
la plupart des études concernant les DVI a été menée dans une population pédiatrique où les
facteurs de risque ne sont pas les mêmes que chez l’adulte34,35. Récemment est apparu un
nouveau type de matériel imprégné d’antibiotique : le fil de suture imprégné de Triclosan (cf
planche 6, p.30). Il n’a été testé que dans une seule étude contrôlée, double-aveugle et
randomisée sur 84 procédures d’insertions de DVI et a démontré son efficacité en terme de
réduction du taux d’infection de DVI dans le groupe fil imprégné36.
D’autres moyens ont été mis en place pour lutter contre l’infection de DVI : intervention
réalisée dans une salle d’opération uniquement dédiée aux DVI, limitation du personnel
présent en salle, interdiction d’entrer ou de sortir de la salle pendant l’intervention sauf en cas
d’urgence, protocoles stricts de désinfection cutanée (semblable à celui utilisé dans notre
21
étude) et de mise en place des champs opératoires mais aussi respect des distances des
appareils tels que l’aspiration, la coagulation et le matériel anesthésique placés loin des
champs stériles13. Sur les 176 DVI insérées chez 126 patients, 1 seule infection a été constatée
à 7 mois post-opératoires en raison d’une péritonite à Streptococcus Faecalis secondaire à une
appendicite13.
Enfin un dernier moyen de prévention a été mis en avant dans une étude rétrospective sur 863
patients : le port d’une double paire de gants chirurgicaux3. Cette pratique a démontré son
efficacité versus le port d’une seule paire. Cette technique est bien évidemment largement
utilisée dans de nombreuses équipes dans différentes spécialités.
Malgré toutes ces précautions, l’infection demeure toujours l’un des problèmes les plus
préoccupants des complications de DVI et son incidence reste stable depuis plus de 20 ans. Il
faut garder à l’esprit que l’insertion de DVI est considérée comme une chirurgie propre et de
courte durée. Par conséquent, bien que de nombreuses stratégies aient été mises en œuvre
pour réduire le taux d’infection, aucune n’a fait preuve de son efficacité réelle en terme de
coût et de pratique. Par exemple, la plupart des équipes trouvent difficile voire impossible
d’opérer systématiquement en 1ère position tôt le matin5,19 ou de faire sortir la panseuse de
salle d’opération5!!! D’autres pratiques comme l’immersion totale de la valve dans de la
bétadine ou l’irrigation de la zone opératoire13 avant son insertion pourraient se montrer
efficaces mais leur inocuité n’a pas été prouvé chez l’Homme, en particulier chez l’enfant.
L’analyse de publications récentes suggèrent que les dispositifs imprégnés d’antibiotiques
(cathéters ou fils de suture) pourraient résoudre le problème31,33,36-38. Cependant ces
techniques restent préventives et ne seront efficaces qu’en cas de contamination bactérienne
préexistante mais ne pourront éviter une contamination ultérieure surtout en cas de micro-
organismes résistants.
Dans notre étude, le non respect des moyens de prévention du risque infectieux tels que
l’incision avant 10h00, l’utilisation d’une antibioprophylaxie, n’est pas apparu comme facteur
de risque. Le seul facteur de risque significatif était la craniotomie antérieure. Il y avait une
différence dans les délais d’apparition de l’infection entre les patients ayant eu une
craniotomie ou non mais elle était non significative en raison des très larges déviations
standards. Alors peut-on proposer comme moyen de prévention de respecter un délai suffisant
avant l’internalisation ? Mais il est impératif que ce délai soit compatible avec la tolérance
clinique du patient et ce facteur est individuel et rarement prévisible. Il parait plus simple de
considérer ces patients à haut risque et de mettre en place chez eux des mesures préventives
22
renforcées. Ces patients sont peut être ceux qui pourraient bénéficier des matériaux imprégnés
d’antibiotiques.
5) La DVI pour HPN idiopathique : une efficacité discutée
Il faut distinguer l’HPN idiopathique (HPNi) de l’HPN secondaire à une HSA, un
traumatisme crânien ou une méningite. Chez l’adulte, l’HPNi est une indication fréquente de
pose de DVI (45.3% des valves de première intention dans notre population). Il s’agit d’une
pathologie touchant les personnes âgées et il est souvent difficile d’en faire le diagnostic en
raison des comorbidités associées. Traiter les patients ayant une HPNi par une DVI demeure
controversé car si ceux-ci ne sont pas répondeurs après la chirurgie, il est difficile de les
distinguer d’autres patients ayant les mêmes symptômes mais secondaires à d’autres
pathologies comme la démence vasculaire, la maladie de Parkinson, la démence à corps de
Lewy39-41.
Le gold standard pour la comparaison de tests diagnostic de l’HPNi est la disparition des
symptômes après DVI. La plupart des études sur le devenir des patients après DVI montrent
un taux de réponse positive à 37% pour l’HPNi alors qu’il est de 80% pour l’HPN
secondaire42. Une méta-analyse43 de toutes les études sur le pronostic des patients à moyen et
long terme après DVI pour HPNi montrait un taux de patients répondeurs à 29%. Le taux de
complications était de 38% : révisions (22%), mortalité ou déficit neurologique permanent
(6%). Vaneste posait déjà la question dans une revue de la littérature en 1992 : est-ce que le
bénéfice thérapeutique de la DVI pour HPNi est supérieur au risque qu’il entraîne ?
6) Limites de l’étude
Il s’agit d’une étude de surveillance monocentrique qui est à la fois prospective dans le recueil
des données au bloc opératoire mais aussi rétrospective puisque l’individualisation des
patients subissant une implantation de valve au sein du fichier général a été faite a posteriori.
Par ailleurs, le recueil des diagnostics de révisions de DVI a été rétrospectif avec des données
manquantes. Les principaux biais sont le biais des perdus de vue avec les patients suivis
moins de 30 jours, dont on peut penser que l’évolution a été favorable puisqu’ils n’ont pas
revu leur chirurgien…mais sans certitude et le biais d’interprétation dans le recueil
rétrospectif des diagnostics de révisions. Le biais de recrutement propre à notre institution est
aussi à prendre en compte puisque la population étudiée comporte une grande partie de
23
patients nécessitant une DVI en 2e intention après HSA, processus tumoraux et TC
essentiellement.
V. CONCLUSION ET PERSPECTIVES
Notre étude a permis d’évaluer les complications liées aux DVI chez l’adulte dans notre
service avec un recul de 8 ans. C’est la seule étude de surveillance prospective qui a été
réalisée dans une population adulte en neurochirurgie. Nous avons pu mettre en évidence que
le taux de révisions était de 23,5% ce qui reste dans les limites des valeurs retrouvées dans la
littérature. Le taux d’infection était de 7%. Il a été mis en évidence un facteur de risque
infectieux qui n’a pas encore été décrit dans cette population : l’existence d’une craniotomie
précédant l’insertion de DVI. Une attention spéciale à la technique employée, à
l’environnement en salle d’opération et peut-être l’utilisation de dispositifs imprégnés
d’antibiotiques, dans certains cas considérés à haut risque infectieux comme les patients ayant
eu une craniotomie antérieure, pourraient diminuer le taux d’infection de DVI.
Notre objectif est d’inclure les patients jusqu’à 2009 afin d’actualiser nos données. Nous
aurons ainsi une période de surveillance prospective de 11 ans ce qui nous permettra d’étudier
les effets du changement de protocole d’antibioprophylaxie mis en place en 2004. Par ailleurs
une réflexion sur les définitions des infections de valve doit être menée de concert avec les
bactériologistes car cette donnée est actuellement extrêmement variable dans la littérature,
souvent tirée d’études rétrospectives et ne permet pas de réellement comparer les séries.
Enfin, par la suite, il serait intéressant de mettre en place un protocole de pose de DVI, en
concertation avec les neurochirurgiens, avec différents items comme celui qui a été mis en
place pour les poses de DVE dans notre service25 et d’en suivre de manière prospective les
effets afin de pouvoir identifier, en fonction des violations de protocole, quels moyens sont
déterminants pour diminuer les complications de DVI.
24
VI. RESUMÉ Introduction : les valves de dérivation ventriculaire interne (DVI) du liquide céphalo-
rachidien (LCR) engendrent des complications graves en particulier la dysfonction mécanique
et l’infection ce qui impose le retrait de la valve et expose les patients à des conséquences
parfois désastreuses: reprises chirurgicales multiples, hospitalisations prolongées, déficit
neurologique voire décès. Chez l’adulte, ces complications sont beaucoup moins étudiées que
chez l’enfant et nous avons voulu évaluer leur incidence et leurs facteurs de risque afin de
pouvoir proposer des mesures préventives.
Patients et méthodes : nous avons mené une surveillance prospective de la totalité des
patients opérés dans un service de neurochirurgie adulte parmi lesquels nous nous sommes
intéressés spécifiquement au suivi des patients nécessitant la mise en place d’une DVI en 1ère
ou en 2e intention. Le diagnostic des complications infectieuses des DVI a été réalisé de
manière prospective alors que la cause des complications mécaniques a été recherchée de
façon rétrospective dans le dossier chirurgical des patients.
Résultats : de janvier 1999 à décembre 2006, 801 patients ont subi une insertion de DVI dans
le service. L’âge moyen était de 56±18 ans, 49,5% étaient de sexe masculin et 84,1% avaient
un score ASA I ou II. 77 patients ont été exclus de l’étude car porteurs d’une valve posée
antérieurement dans un autre établissement. Parmi les 724 patients étudiés, 143 (19,8%) ont
eu une DVA et 581 (80,2%) une DVP. 170 patients (23,5%) ont eu au moins 1 révision
chirurgicale dont 119 (16,4%) pour dysfonction mécanique et 51 patients (7,0%) pour
infection de DVI. Un total de 357 révisions a été effectué chez ces 170 patients. Parmi les
principaux facteurs de risque de révisions de DVI, la pose d’une DVI en 2e intention et une
craniotomie antérieure à l’insertion de la valve étaient retrouvés.
Conclusion : il s’agit de la 1ère étude de surveillance prospective monocentrique des DVI en
1ère et en 2e intention chez une population adulte en neurochirurgie. Un groupe de patients à
haut risque de complications a été mis en évidence en particulier ceux ayant subi une
craniotomie avant l’insertion de la valve, pour lesquels des mesures préventives sont
discutées.
Mots-clés : Valves de dérivation ventriculaire interne, liquide céphalo-rachidien,
hydrocéphalie, révision de valve, dysfonction mécanique, infection de DVI.
25
VII. ANNEXE
Planche 1
Figure 1 : TDM cérébral non injecté révélant une Hydrocéphalie Figure 2 : Hydrocéphalie obstructive causée par une tumeur de la glande pinéale (flèche rouge)
26
Planche 2
(a) (b) Figure 1 : Hydrocéphalie communicante consécutive à une HSA, avant (a) et après DVP (b) (visualisation du cathéter hyperdense dans la corne frontale du ventricule latéral, flèche rouge) Figure 2 : IRM cérébrale, coupe sagittale en séquence anatomique T1 chez un patient avec une hydrocéphalie à pression normale (HPNi)
27
Planche 3
Figure 1 : Corps de valve (a) (b) Figures 2 : fracture du cathéter (a) et déconnection avec migration du cathéter distal (b)
28
Antibiotique utilisé
Propre Propre/contaminé
Sale
Classe de contamination
Non respecté car
OUI/NON Urgence
OUI/NON Protocole Respecté
OUI/NON Chirurgie Réglée
Chirurgien Interne
Panseuse
Fermeture effectuée par
Service
Durée (min)M/FSexe
Heure début Intervention
OUI/NON Reprise
Date Intervention
OUI/NON 1ère intervention
Bloc n° Classe ASA
Diagnostic chirurgical
patient Date de Naissance
AnesthésisteétiquettePrénom
ChirurgiencollerNom
Planche 4
ANTIBIOPROPHYLAXIE EN CHIRURGIE
Remarques :
Merci de signaler les suites post-op suivantes : Fuite de LCR
Infection de cicatrice Ostéite
Empyème/Abcès Ventriculite
Au Dr KORINEK (bip 332)
Figure 1 : Fiche de recueil des données au bloc opératoire
Figure 1 Figure 2 Figure 1 : photographie d’un milieu de culture où le fil de suture imprégné a inhibé la croissance de S. Aureus in vitro Figure 2 : microscopie électronique d’une cicatrice animale à 72h post-opératoire
(A) fil de suture conventionnel (B) fil de suture imprégné d’antibiotique (AMS)
La colonisation bactérienne est évidente sur le fil conventionnel et absente sur le fil AMS (d’après Rozelle et coll, 2007)