Mise en œuvre d’un projet de télécentre dans la Commune rurale de Betafo-Ansirabe Mémoire de fin d’études UNIVERSITE D’ANTANANARIVO ……….……… FACULTE DE DROIT, D’ECONOMIE, DE GESTION ET DE SOCIOLOGIE ………………… Département ECONOMIE TROISIEME CYCLE DESS « DEVELOPPEMENT LOCAL ET GESTION DE PROJETS » ………………… Mémoire de fin d’études en vue de l’obtention du Diplôme d’Etudes Supérieures Spécialisées (DESS) en « Développement Local et Gestion des Projets » Présenté par : RAKOTOMALALA HARISOA Ny Aina Mémoire de fin d’études soutenu le 30 Mars 2004 Encadreur académique : Mr Pépé ANDRIANOMANANA Encadreur professionnel : Mr Olivier ROBINSON MISE EN ŒUVRE D’UN PROJET DE TELECENTRE DANS LA COMMUNE RURALE DE BETAFO- ANTSIRABE
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Mise en œuvre d’un projet de télécentre dans la Commune rurale de Betafo-Ansirabe
Mémoire de fin d’études
UNIVERSITE D’ANTANANARIVO ……….………
FACULTE DE DROIT, D’ECONOMIE, DE GESTION ET DE SOCIOLOGIE …………………
Département ECONOMIE TROISIEME CYCLE
DESS « DEVELOPPEMENT LOCAL ET GESTION DE PROJETS » …………………
Mémoire de fin d’études en vue de l’obtention du
Diplôme d’Etudes Supérieures Spécialisées (DESS) en
« Développement Local et Gestion des Projets »
Présenté par : RAKOTOMALALA HARISOA Ny Aina
Mémoire de fin d’études soutenu le 30 Mars 2004 Encadreur académique : Mr Pépé ANDRIANOMANANA Encadreur professionnel : Mr Olivier ROBINSON
MISE EN ŒUVRE D’UN PROJET DE TELECENTRE
DANS LA COMMUNE RURALE DE BETAFO-ANTSIRABE
Mise en œuvre d’un projet de télécentre dans la Commune rurale de Betafo-Ansirabe
Mémoire de fin d’études
REMERCIEMENTS
A l’issue de ce mémoire, j’adresse mes vifs remerciements à :
- Madame Sahondravololona RAJEMISON, Directeur de Formation en DESS
« Développement Local et Gestion des Projets » ;
- Monsieur Jeannot RAMIARAMANANA, Directeur des Etudes en DESS
« Développement Local et Gestion des Projets » ;
- Monsieur Pépé ANDRIANOMANANA, Enseignant au sein du département Economie de
la Faculté de Droit, d’Economie, de Gestion et de Sociologie de l’Université
d’Antananarivo, qui m’a apporté aides et conseils inestimables durant toute la préparation
de ce travail en tant que Directeur de mémoire ;
- Monsieur Olivier ROBINSON, Directeur Général des Technologies de l’Information et de
la Communication du Ministère des Télécommunications, des Postes et de la
Communication, qui, nonobstant ses multiples préoccupations, a bien voulu m’encadrer
dans le présent travail ;
- Tous les personnels du Ministère des Télécommunications, des Postes et de la
Communication et ceux de la Faculté de Droit, d’Economie, de Gestion et de Sociologie de
l’Université d’Antananarivo pour leur efficace et précieuse collaboration ;
Enfin, nous ne saurions clore cette liste sans avoir une pensée à toute la famille pour son
soutien, ainsi que tous ceux qui ,de près ou de loin, ont participé à la réalisation de ce mémoire.
Qu’il me soit permis de manifester ici toute ma profonde reconnaissance envers toutes ces
personnes.
Merci!
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Mémoire de fin d’études
SOMMAIRE
INTRODUCTION 1
PREMIERE PARTIE: PRESENTATION GENERALE DE LA ZONE D'ETUDE
Chapitre I : HISTORIQUE ET LOCALISATION 4 I-1 Historique de la zone d’étude ............................................................................................ 4 I-2 Localisation de la zone d’étude ......................................................................................... 5
Chapitre II : ENVIRONNEMENT PHYSIQUE DE LA ZONE D’ETUDE 6 II-1 Relief et climat................................................................................................................... 6 II-2 Hydrographie .................................................................................................................... 7 II-3 Sol et végétation ................................................................................................................ 8
Chapitre III : ENVIRONNEMENT SOCIAL DE LA ZONE D’ETUDE 9 III-1 Aspect démographique.................................................................................................... 9 III-2 Santé ............................................................................................................................... 10 III-3 Enseignement et éducation ........................................................................................... 12
Chapitre IV : ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE DE LA ZONE D’ETUDE 15 IV-1 L’agriculture .................................................................................................................. 15 IV-2 L’élevage......................................................................................................................... 17 IV-3 La pêche.......................................................................................................................... 18 IV-4 Le commerce .................................................................................................................. 18 IV-5 L’artisanat...................................................................................................................... 19
Chapitre I : CADRE GENERAL DU PROJET 25 I-1- Introduction..................................................................................................................... 25 I-2 Objectifs du projet............................................................................................................ 28
CHAPITRE II : DESCRIPTION GENERALE DU PROJET 30 II-1-Description du projet ..................................................................................................... 30 II-2-Les acteurs du projet...................................................................................................... 35 II-3-Le mode de gestion du projet......................................................................................... 37
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Mémoire de fin d’études
Chapitre III : ENVIRONNEMENT DU PROJET 38 III-1 Les aspects techniques .................................................................................................. 38 III-2 Les aspects commerciaux.............................................................................................. 41 III-3 Les aspects réglementaires ........................................................................................... 42
Chapitre IV : COUT ET RENTABILITE DU PROJET 43 IV-1 Coût du projet................................................................................................................ 43 IV-2 Analyse de rentabilité du projet ................................................................................... 51 Conclusion partielle................................................................................................................ 62
TROISIEME PARTIE: DIAGNOSTICS ET RECOMMANADATIONS SUR LA MISE EN
ŒUVRE DU PROJET
Chapitre I : CONSTAT DU CONTEXTE SOCIO-ECONOMIQUE 64 I-1 Situation générale ............................................................................................................. 64 I-2- Les contraintes et risques du projet .............................................................................. 72
Chapitre II : POLITIQUE DE MISE EN ŒUVRE RECOMMANDEE 75 II-1 La politique de mise en œuvre ....................................................................................... 76 II-2 Mesures d’accompagnement spécifiques ...................................................................... 79 II-3 Impacts escomptés du projet.......................................................................................... 81
Chapitre III : RECOMMANDATIONS RELATIVES AU CONCEPT GENERAL DU PROJET 83
III-1 Recommandations au niveau national......................................................................... 84 III-2 Recommandations au niveau des localités .................................................................. 85 Conclusion partielle................................................................................................................ 86
CONCLUSION 87
BIBLIOGRAPHIE ANNEXES
TABLE DES MATIERES
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ABREVIATIONS
BACC : Baccalauréat
BEPC : Brevet d’Etude du Premier Cycle
CD : Compact Disc
CEG : Collège d’Enseignement Général
CEPE : Certificat d’Etude Primaire Elémentaire
CHD : Centre Hospitalier de District
CISCO : Circonscription Scolaire
CSB : Centre de Santé de Base
DR : Délai de Récupération
DSRP : Document Stratégique de Réduction de la Pauvreté
DTS : Data Télécom Service
EPP : Ecole Primaire Publique
FJKM : Fiangonan’i Jesosy Kristy eto Madagasikara
MTPC : Ministère des Télécommunications, des Postes et de la Communication
OMERT : Office Malgache d’ Etude et de Régulation des Télécommunications
ONG : Organisation Non Gouvernementale
PCD : Plan Communal de Développement
PED : Pays En voie de Développement
PMA : Pays Moins Avancés
PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement
PSI : Prestataire de Service Internet
RIP : Route d’Intérêt Provincial
RN : Route Nationale
RNM : Radio Nationale Malagasy
TELMA : Télécom Malagasy
TIC : Technologies de l’information et de la Communication
TIR : Taux interne de rentabilité
TVM : TeleViziona Malagasy
UIT : Union Internationale des Télécommunications
VAN : Valeur Actuelle Nette
VSAT : Very Small Aperture Terminal
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Mémoire de fin d’études
LISTE DES TABLEAUX
Tableau n°1 : Les ressources naturelles de la Commune rurale de Betafo
Tableau n°2 : Répartition de la population par classe d’âge et par sexe
Tableau n°3 : Les centres médicaux de la Commune de Betafo, 2003
Tableau n°4 : Maladies consultées au CSB, Novembre 2003
Tableau n°5 : Situation générale des écoles préscolaires
Durant notre passage dans la zone d’étude, nous avons constaté que l’élevage de vaches
laitières est en ce moment très courant dans la région et nombreux sont ceux qui y pratiquent.
Deux grands collecteurs de lait sont présents dans la zone d’étude : TIKO et SOCOLAIT et
achètent le lait à 2 000 Fmg le litre. L’adhésion des éleveurs auprès de ces collecteurs est gratuite
et chaque membre inscrit présente son carnet à la fin du mois pour retirer chacun le coût
correspondant à la quantité de lait vendue par mois.
Le tableau suivant présente la production laitière journalière vendue auprès des collecteurs
selon les saisons :
Tableau n°13: Production laitière journalière
Production laitière collectée ( en litre/jour )
Collecteur Saison pluvieuse
( novembre en mars )
Saison sèche et froide
( avril en octobre )
TIKO 5 128 3 840
SOCOLAIT 824 625
Source : Enquête socio-économique sur la commune de Betafo. L’auteur.
Décembre 2003
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18 L’enquête auprès de ces collecteurs nous a révélé que certain d’entre eux dispose de
quelques techniciens en matière d’élevage pour assurer les encadrements techniques des éleveurs.
Ces techniciens donnent des conseils pour améliorer le rendement, et soignent les bêtes en cas de
maladie. Des inséminations artificielles sont également assurées par ces techniciens pour
améliorer la race bovine ; cette pratique compte jusqu’au nombre de 55 inséminations par mois à
raison de 45 000 Fmg de chaque.
IV-3 La pêche
Par la présence de nombreuses rivières et de lac dans la Commune, la pêche est également
une activité exercée dans la région. En fait, elle n’est pas du tout une filière porteuse mais
seulement exercée pour servir directement à la consommation , surtout en période de soudure.
La canne à pêche est ainsi le seul outil utilisé par les pêcheurs jusqu’à maintenant.
IV-4 Le commerce
Le commerce est l’activité tertiaire la plus pratiquée dans la Commune. La zone d’étude
dispose de plus d’une centaine d’épiceries vendant des produits de première nécessité, des
grossistes ainsi que d’autres activités commerciales décrites dans le tableau suivant :
Tableau n°11 : Les activités de commerce à Betafo
Catégories Nombre
Grossistes en marchandises générales 03 Epiceries 102 Vente de boissons 32 Bar 04 Boucheries 07 Quincailleries 04 Collecteurs de produits locaux 05 Centre de collecte de lait 02 Autres 50
Source : Plan Communal de Développement de Betafo – FIKRIFAMA – 2001
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IV-5 L’artisanat
L’artisanat ne fait pas vraiment la renommée de la région. Pourtant, on pourra dénombrer
quelques artisans dans le domaine de la vannerie et de l’exploitation du bois. Nombreux sont les
menuisiers, les gens travaillant dans la vannerie, les briquetiers, les couturiers et les forgerons.
Tableau n°12 : L’artisanat à Betafo
Métiers Nombre Menuiserie 109 Maçonnerie 127 Couture 59 Métier de forgeron 13 Fabricant de charrette 24 Vannerie 77 Briqueterie 15
Source : Plan Communal de Développement de Betafo – FIKRIFAMA – 2001
IV-6 Infrastructures
IV-6-1 Communications et échanges
a) Routes
En se référant à la situation géographique de la Commune de Betafo, plusieurs routes
servant de moyens d’échange et de communication à la population locale sont tout de
même repérées.
Ainsi, on pourra citer :
- la route nationale RN 34
- la route d’intérêt provincial ( RIP ) reliant Betafo à Mandritsara
- la route carrossable reliant Betafo à Ambatonikolahy
A part la route nationale ( goudronnée ), ces routes sont généralement en mauvais
état. L’absence de l’entretien régulier de ces infrastructures routières en est la principale
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20 cause. De plus, les routes se trouvant à l’intérieur de la Commune sont également en
mauvais état.
b) Marché
Le grand marché s’opère dans la Commune tous les lundis, le « tsena lehibe ».
Ainsi, tous les gens habitant dans la région environnante viennent au marché pour acheter
leur provision de la semaine et profiter de vendre en même temps leurs produits agricoles
selon la saison. Nombreux sont ceux qui vendent en détail les produits de première
nécessité , les tissus, les matériaux agricoles, ainsi que les friperies. Tous les jeudis, un
marché appelé : « tsenam-bokatra » se tient sur la même place où les produits agricoles
sont exposés et vendus. A Andranomafana, le marché de bétail se tient tous les vendredis.
IV-6-2 Accès à l’électricité
La Commune a accès à la source d’énergie électrique depuis plusieurs années à partir du réseau électrique d’Antsirabe.
IV-6-3 Communications et informations
Jusqu’à présent, un seul bureau de poste existe dans la Commune de Betafo. La poste
se charge de l’envoi, de la réception, et de la distribution des courriers postaux auprès de la
population. Elle s’avère être le seul moyen de communication abordable pour les gens qui
veulent se communiquer avec les amis et familles à distance.
La communication par téléphone est onéreuse pour des gens habitant dans la région du
fait que la Commune n’est pas encore couverte par « Telma » et que seul l’opérateur cellulaire
« Intercel » est présent sur le lieu. Seuls ceux qui ont les moyens pourront s’abonner auprès de
l’opérateur. L’enquête nous a fait savoir qu’une minute de communication téléphonique
(Intercel) coûte 5000 Fmg chez certains distributeurs. Un publiphone (« inmarsat ») est
également installé dans le bureau de la mairie mais personne ne fréquente à cause du coût de
communication très élevé (16 500 Fmg la minute).
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21 En cas d’une situation d’urgence nécessitant une communication avec l’extérieur de la
commune; la population sera obligée , soit de payer le coût élevé de communication, soit de se
déplacer dans la zone la plus proche couverte par le réseau téléphonique (Antsirabe par
exemple), soit de confier leur courrier aux différentes coopératives de transport pour que
l’information puisse arriver dans un bref délai.
Une chaîne de radio est captée dans la Commune : la Radio « Zarasoa ». Elle travaille
en relais avec des autres chaînes comme la Radio Don Bosco d’Antananarivo ( RDB ) et la
Radio Haja d’Antsirabe. La chaîne « Zarasoa » produit des émissions sur l’environnement, la
santé, l’éducation et la collectivité et diffuse chaque jour en direct le journal de RDB et
quelques émissions de la Radio Haja. La présence d’obstacles naturels comme les montagnes
détermine la raison pour laquelle une chaîne seulement est captée dans la région. A une
altitude plus élevée, les autres chaînes radios comme RTA, RNM, MBS pourront-être écoutées
avec de mauvaise qualité sonore.
Comme chaîne télévisée, la TeleViziona Malagasy ( TVM ) est captée dans la Commune
grâce à une antenne parabolique installée dans le bureau de la sous-préfecture de Betafo.
IV-7 Le cadre institutionnel
La sous-préfecture et la mairie représentent les services décentralisés locaux qu’on peut
constater au niveau de la Commune. Aussi, des structures déconcentrées de certains ministères
sont également présentes dans la région. On peut ainsi citer la CISCO chargée de la coordination
et de l’organisation de l’éducation, la poste, le service du génie rural , le service de l’élevage et de
l’agriculture et le service de santé. Ces institutions jouent généralement le rôle de courroie de
transmission entre la localité et les Ministères. Quelquefois, certains services (comme ceux de
l’élevage et de l’agriculture) se charge des encadrements et des appuis techniques auprès des
paysans et éleveurs de la Commune.
Aucune banque n’est constatée dans la région et la CECAM (Caisse d’Epargne et de Crédit
Mutualistes) est la seule institution financière présente dans la région. La CECAM permet à
certains adhérents d’épargner et de se doter de financement nécessaire à la réalisation de certains
projets. Lors de notre passage, nous avons constaté que la population a tendance actuellement à se
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22 regrouper en association paysanne. Selon l’enquête que nous avons menée, on compte en ce
moment plus d’une centaine d’associations dans la Commune de Betafo.
La Commune est dotée d’une brigade de gendarmerie composée de 30 agents et d’un poste
de police formé de 25 agents policiers chargés d’assurer la sécurité locale et de maintenir l’ordre
public.
Aucune industrie de transformation n’est également installée dans la région et souvent la
Commune est confrontée à des problèmes de surproduction de certains produits pendant la saison
des récoltes. Dans ce cas, la population est obligée de vendre leurs produits à bas prix aux
collecteurs des grandes villes venus dans la région ou bien ces paysans devront joindre eux-même
la ville la plus proche ( comme Antsirabe ) pour écouler leurs produits.
Vis à vis de la population en majorité chrétienne, l’Eglise a une grande considération dans la
société. Les églises catholique et luthérienne dominent les autres institutions religieuses ;
notamment 21 églises catholiques et 23 églises luthériennes dans la Commune.
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23
Conclusion partielle :
En bref, la commune rurale de BETAFO ANTSIRABE dispose de fortes potentialités
favorisées par un environnement physique, social et économique. Son paysage est caractérisé par
des montagnes , des plaines et des cuvettes arrosées par les rivières et cours d’eau. Son climat
humide et son sol volcanique fertile favorisent des cultures diversifiées aussi bien vivrières qu’
industrielles. Ainsi, l’agriculture et l’élevage constituent les principales activités de la population.
Néanmoins, les autres activités comme le commerce, l’artisanat, la pêche sont aussi exercées.
Sur le plan démographique, la commune possède une population jeune à prédominance
féminine. Certains de ces jeunes fréquentent les établissements scolaires tandis que d’autres
consacrent leur temps à l’agriculture et l’élevage.
Au niveau de l’enseignement, le manque d’enseignants et d’infrastructures ainsi que
l’insuffisance de matériels didactiques sont les problèmes majeurs de l’éducation.
Concernant la santé, quelques centres médicaux sont installés dans la commune .Pourtant,
la majorité de la population ne fréquente ces lieux qu’en cas de maladie grave et se contente
d’avoir recours à la médecine traditionnelle. De plus le coût des médicaments est assez élevé faute
de pharmacie.
La commune est confrontée à un problème de communication aussi bien pour les
infrastructures routières que pour les informations. En effet, les routes se trouvent en mauvais état
faute d’entretien régulier. Aussi les moyens de communication existants sont inaccessibles à la
population en raison de son coût élevé. Le seul recours de la population à la communication est la
poste. Ces différentes raisons précédemment évoquées limitent l’échange et l’ouverture de la
commune aux régions environnantes.
La commune promet un avenir meilleur si les problèmes relatés sont pris en considération.
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Deuxième partie :
DESCRIPTION DU PROJET
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25 Chapitre I : CADRE GENERAL DU PROJET
Dans le cadre de sa politique de développement des zones rurales, le Gouvernement
Malagasy prévoit le désenclavement de ces zones en permettant aux populations d’accéder aux
technologies de l’information et de la Communication (TIC). Le projet du Ministère des
Télécommunications , des Postes et de la Communication, dénommé « Projet de développement
de Télécentres à Madagascar », est cadré dans cette optique de développement pour résoudre le
phénomène d’enclavement des zones rurales.
I-1- Introduction
I-1-1 Contexte International
Le monde technologique évolue rapidement sous nos yeux et se rapproche d’un modèle de
société plus ouverte et plus universelle en favorisant ainsi l’harmonie de la société. Ainsi, les
hommes, les communautés et les institutions devront-être à la hauteur de cette évolution pour en
faire usage et à en tirer profit afin de mieux cerner les enjeux de développement.
Sur le plan international, la nouvelle donne de l’économie due au concept de
mondialisation se traduit par une intégration globale des échanges (capitaux, technologies,
marchés,…). Ainsi , les technologies de l’information et de la communication participent à cette
nouvelle forme d’intégration. De par ses potentiels, elles sont encore mieux confirmées avec
l’avènement de l’Internet et des autres nouvelles technologies. Nombreux pays comme la Corée, la
Thaïlande et tant d’autres ont su profiter de l’avènement de ces moyens technologiques tandis que
les pays moins avancés et les pays en voie de développement se trouvent généralement dans une
situation de retard. En effet, l’évolution spectaculaire des pays émergeants ayant misé sur les TIC
a servi de sources d’incitation aux autres pays.
Conscients de ces dangers de marginalisation et également des avantages conférés par ces
outils, les pays scandinaves (Suède, Danemark, et Finlande) ont été les premiers, dès les années
80, à développer et à mettre en œuvre le concept des télécentres dans le but d’intégrer leur
population rurale dans le processus de développement économique et social. Le modèle a été
ensuite reproduit, dans les années 90, en Amérique du Nord et en Europe(Manchester). Quant à
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26 l’Afrique, l’instauration des télécentres se fait peu à peu suivant les pays à savoir Sénégal, Mali,
Bénin et actuellement Madagascar.
Fort de ses expériences , l’Union Internationale des Télécommunications (UIT) a supporté
les pays moins avancés qui veulent recourir à cette stratégie de création de télécentres. C’est ainsi
que dès l’année 1999, le phénomène des Télécentres s’est élargi dans les pays en voie de
développement et a pris une ampleur sans précédent.
I-1-2 Contexte national
A Madagascar, comme dans la plupart des pays en voie de développement, le
développement des télécommunications est nettement moins avancé. Les raisons de cette situation
sont essentiellement d’ordre financier et quelquefois le manque de vision et de considération du
secteur de la part des gouvernants. Les services sont en effet beaucoup plus onéreux que seule une
partie de la population pourra supporter3.
Outre les énormes problèmes qui découlent de l’insuffisance de l’infrastructure aussi bien
que les ressources humaines et financières, les zones rurales n’ont pas accès aux informations et
aux ressources nécessaires à l’expansion des connaissances et à la prise de décision éventuelle
ainsi qu’aux possibilités de se communiquer avec les principaux acteurs de développement. Cette
situation menace de creuser encore le fossé entre les communautés rurales défavorisées et les
milieux urbains. Par ailleurs, les connaissances et les qualifications qui sont bel et bien disponibles
dans les communautés rurales sont souvent négligées. Souvent, le milieu rural, faute de
communication, a du mal à percevoir le concept de changement et leur comportement semble être
indifférent face à la notion de progrès et de développement.
La vision de la société d’information considère les apports des TIC comme éléments
susceptibles de faciliter la communication et de stimuler les processus d’acquisition des
connaissances. Cela contribuerait à la transformation des sociétés rurales et au développement du
pays dans son ensemble. Pour Madagascar, cette vision de la société d’information laisse à désirer
et les informations internationales sont en général réservées à des élites ou des personnes de haut
standing entraînant ainsi un déséquilibre du niveau d’information.
3 Cf. Annexe 5 : « Etats de la communication à Madagascar »
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27 L état actuel de la technologie offre à notre communauté la possibilité de remédier à ce
déséquilibre. Aussi les technologies de l’information et de la communication peuvent-ils devenir
les meilleurs outils pour l’émancipation de chacun et le développement socio-économique du
pays ?
En application du programme de développement, le Ministère des Télécommunications,
des Postes et de la Communication se propose d’étendre la couverture téléphonique pour les zones
non encore desservies et d’instaurer un projet intitulé : « Projet de développement des Télécentres
à Madagascar » afin de mieux servir la population et les opérateurs locaux.
Disposant à cet effet , en 2003, d’un montant de trois milliards de fmg sur le crédit IPPTE
pour financer un tel projet, le MTPC a choisi dans les 6 Faritany de Madagascar selon des critères
de densité de population et de potentialité économique six localités à savoir : Betafo, Morombe,
Iharana, Ikongo, Maevatanana et Andilamena.
Le télécentre ainsi proposé est un pas important dans le processus de développement du
milieu rural. Ce projet dans sa mise en œuvre pratique pourra entraîner des changements de
l’environnement social et individuel par la mise en valeur :
- des compétences locales de prise de décision permettant d’améliorer le développement
individuel , institutionnel, et communautaire dans les domaines de la santé, de l’éducation,
de l’économie par le biais de la communication et des échanges d’expérience,
- la création de nouvelles entreprises et d’emploi,
- l’amélioration de la productivité et de la rentabilité des entreprises existantes.
- la collecte des informations au niveau des localités afin de comprendre ses besoins réels
Par le biais d’un tel projet, le télécentre peut offrir d’emblée différents services tels que :
- les services publics de télécommunications (téléphones publics, fax, e-mail, et internet)
- le support technique pour connaître les besoins en matière de formation et assurer la
correspondance entre les centres de décision, officielles ou non, et les besoins en
information
- l’accès à toutes les informations relevant du domaine public, des ONG, des banques de
données commerciales, …
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28 - la formation à l’utilisation des technologies modernes de l’information et des
télécommunications notamment pour améliorer les activités commerciales
- l’appui aux agents de l’éducation, de la santé, et de l’administration
- la promotion des activités locales par le biais des publications reflétant les potentialités et
les compétences locales
- les services de photocopie, dactylographie, traitement par ordinateur, …. et autres services
pour les entreprises locales
- la connaissance des produits locaux et recherche de marchés.
I-2 Objectifs du projet
I-2-1- Objectif global
L’objectif global du projet « Projet de développement de Télécentres à Madagascar » vise
la participation de la communauté rurale du lieu d’implantation dans le processus de
développement d’un modèle abordable de télécentre donnant accès aux outils de TIC. Le modèle
sera également reproduit dans les cinq autres localités du pays afin d’insérer une société de
l’information dans l’optique du développement durable.
I-2-2- Objectifs spécifiques Compte tenu de l’objectif global ainsi mentionné, les objectifs spécifiques du projet visent à :
- contribuer à la mise en œuvre de la politique et stratégie de l’accès universel à
l’information,
- participer à la mise en œuvre de la politique de décentralisation et de l’aménagement du
territoire,
- développer les stratégies permettant d’apprendre à exploiter les divers services fournis par
le télécentre , pour répondre aux besoins de la population rurale,
- donner au secteur privé des opportunités de création d’affaires et de concourir à
l’amélioration de l’accessibilité aux services TICs,
- aider à faciliter la diffusion des contenus relatifs à l’éducation, la santé, le commerce,
l’agriculture et autres services gouvernementaux,
- accroître la compétitivité des entreprises,
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29 - créer des emplois, et accroître les revenus de la population locale tout en améliorant leur
condition de vie,
- contribuer à une exploitation optimale des investissements des opérateurs,
- développer des programmes de formation assistée par la technologie (exemple le télé-
enseignement) répondant aux besoins de la population,
- prendre part à une meilleure compréhension nationale de l’importance de l’information et
des télécommunications pour le développement rural.
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CHAPITRE II : DESCRIPTION GENERALE DU PROJET
Le projet intitulé « Projet de télécentre dans la commune rurale de Betafo» fait partie du
vaste projet « Projet de développement de télécentres à Madagascar » du MTPC. A travers ce
chapitre , nous allons voir la description générale du projet, les acteurs, ainsi que le mode de
gestion du projet.
II-1-Description du projet
La mise en œuvre d’un projet de télécentre dans la commune de Betafo s’inscrit dans le
but de procurer aux communautés locales résidentes des connaissances informationnelles et des
systèmes de communication efficaces susceptibles de les aider à résoudre les problèmes de
développement divers et spécifiques qui leur sont posés. Toutefois, il est important de définir en
premier lieu le concept de télécentre.
II-1-1- Rôle et mission du télecentre
La classification typologique des télécentres est très controversée dans la littérature des
chercheurs. Si tout le monde s’accorde pour définir le télécentre comme un lieu privatif où le
public peut accéder à des services de télécommunications , la dénomination des divers modèles
s’est développée ces dix dernières années et ne fait pas toujours l’unanimité.
Dans notre contexte, le télécentre est un lieu convivial de rencontres et d’échanges , dont le
but est d’avoir accès aux services de la téléphonie, fax, internet, multimédia, bureautique,
reprographie, bibliothèque numérique, documentation,… Il contribue à répondre aux besoins
variés de communication pour la population locale et notamment les jeunes.
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31 L’étude de faisabilité4 distingue trois catégories de télécentres :
a) Les types ESPATEL( catégorie A)
Les télécentres de type ESPATEL correspondent à ce que certains appellent des
télékiosques( avec connexion internet)qui sont répandus dans les grandes villes .En
redynamisant ce segment, certains des ces ESPATELs se transformeront ultérieurement en
Cybercafé, c’est à dire en télécentre de catégorie B
b) Les types cybercafés(catégorie B)
Ce type de télécentre catégorie B dispose d’un éventail de services plus développé que
le type précédent. En effet , la connexion sur internet, la radio et /ou TV on-line, les matériels
pour la reprographie, la possibilité de visioconférence , de télé enseignement, de télé
médecine, …Tels sont les services qu’un télécentre catégorie B peut offrir.
c) Les types multimédias ( catégorie C)
Les télécentres de type C sont en quelque sorte des centres analogues à ceux de la
catégorie B , mais seulement équipés de matériels multimédias plus performants. Cette
dernière catégorie nécessite un réseau à haut débit partant d’investissement un peu plus élevé.
II-1-2-Objectifs
Conformément aux objectifs du vaste projet « Projet de développement de télécentres à
Madagascar »5; le télécentre implanté dans la commune de Betafo permet sans doute à la
population de cette région ; un peu en retard sur le plan informationnel et dotée de forte
potentialité économique, d’accéder aux outils des TICs afin de pouvoir les exploiter comme un
moyen de développement. Ainsi, le projet vise à ce que la population rurale ait un accès direct au
télécentre pouvant lui bénéficier de cabines téléphoniques publiques, ainsi que des autres services
de communication dont elle a besoin.
D’une manière générale, le projet de télécentre dans la commune de Betafo vise les objectifs
suivants :
4 Etude de faisabilité du Projet de développement de télécentres à Madagascar- UIT- Octobre 2001 5 Se référer au paragraphe I-2 du premier chapitre de la deuxième partie
Mise en œuvre d’un projet de télécentre dans la Commune rurale de Betafo-Ansirabe
Mémoire de fin d’études de DESS « DLGP »
32 - promouvoir l’accès universel aux technologies de l’information dans les mêmes conditions
d’équité géographique et sociale
- créer les conditions d’intégration à la société de l’information et préparer la population de
Betafo à y participer
- cultiver les habitudes et développer les aptitudes aux technologies de l’information et de la
communication
- créer des nouvelles activités basées sur les TICs pour inciter les communautés à
s’approprier des nouvelles technologies compte tenu de ses besoins
- généraliser l’accès aux services d’information dans le but d’intégrer les zones
marginalisées et les gens défavorisés
- supporter les contenus relatifs à l’éducation formelle, la santé, le commerce, l’agriculture
et autres services de la Commune
II-1-3 Stratégie de mis en œuvre du projet
Le concept de télécentre est relativement récent, de sorte que l’on ne dispose en la matière
que d’une expérience limitée. Pour faciliter sa concrétisation et articuler autour d’un télécentre un
véritable réseau de communautés ouvertes à la connaissance, il y a lieu de tenir compte des deux
éléments suivants :
- le centre communautaire proposé repose sur le rôle important que jouent l’information et
les communications dans les processus d’acquisition de connaissances orientées vers le
développement . Tout de même, il ne faut pas oublier que bon nombre de communautés
malgaches sont des groupes n’utilisant aucune information « extérieure » dans leur vie
quotidienne . Ainsi, la valeur des informations disponibles dans les bibliothèques, sur le
web,…semble ne pas correspondre aux besoins spécifiques des communautés rurales,
surtout lorsque les méthodes de diffusion de ces informations ne tiennent pas compte des
connaissances , des modalités d’apprentissage et des niveaux d’alphabétisation locaux. La
communauté de Betafo aura donc quelques difficultés pour bénéficier pleinement de toutes
les possibilités offertes par le télécentre sans une bonne compréhension des mécanismes
d’acquisition des connaissances et de prise de décision.
Mise en œuvre d’un projet de télécentre dans la Commune rurale de Betafo-Ansirabe
Mémoire de fin d’études de DESS « DLGP »
33 - Il n’existe pas l’autonomie d’un télécentre. Le cycle d’innovation et de changement doit
être conçu dans un contexte plus large de développement où tous les différents partenaires
sont en collaboration .
Compte tenu de ce qui précède , le projet reposera sur les stratégies suivantes , à savoir :
- la création, au niveau local, d’un premier noyau d’utilisateurs comprenant les représentants
des organisations locales et autres groupes locaux intéressés (jeunes, femmes), à l’esprit
novateur, qui seront formés à l’utilisation du télécentre et des nouvelles technologies. Ce
noyau participera à des petits projets permettant de bien appréhender l’efficacité de
l’information et de la communication au niveau de l’élargissement des connaissances de
base.
- parallèlement, un groupe d’application sera chargé, à l’échelle nationale, de cerner les
méthodes actuellement utilisées pour l’acquisition des connaissances et les besoins de
l’individu, de la communauté, et de la nation .Les besoins ayant été identifiés, diverses
applications spécifiques seront élaborées et testées dans différents domaines de
compétence. Ces applications auront une incidence sur les méthodes utilisées aussi bien sur
le plan local que sur le plan national et impliqueront sur ces deux plans un accroissement
des capacités existantes. Les équipes de ce groupe en question devront-être composées de
représentant s des partenaires locaux, nationaux et internationaux.
Ces stratégies de mise en œuvre du projet seront appliquées à l’échelle de la commune et doivent
suivre les processus suivants :
- collecter des données socio-économiques de la commune
- faire un diagnostic socio-économique et évaluer les besoins locaux ainsi que les
informations correspondantes
- identifier la population cible du projet
- créer un premier noyau d’utilisateurs au niveau de la commune
- organiser une séance de formation à l’intention du groupe pour se familiariser avec les
outils et pour faire savoir la dimension et l’impact positif du projet
- élaborer un programme de sensibilisation dans les administrations , les établissements
scolaires de la commune ( en concertation avec les membres du noyau)
- faire un suivi-évaluation des activités et étendre le champ d’action
Mise en œuvre d’un projet de télécentre dans la Commune rurale de Betafo-Ansirabe
Mémoire de fin d’études de DESS « DLGP »
34
II-1-4-Résultats attendus
Suivant les stratégies de mise en œuvre précédentes , les objectifs du projet seront atteints
par l’intermédiaire des résultats concrets suivants :
a) A court terme
- une implantation du télécentre dans la commune de Betafo, accessible à toute la
communauté et aux visiteurs
- une identification des besoins locaux en information
- une étude de l’impact social, culturel, et économique envisageable sur les différents
usagers ou groupes d’usagers du télécentre à Betafo
- une création du premier noyau d’utilisateurs
- une formation de ce groupe d’usagers
b) A moyen terme
- une élaboration de stratégie de formation des communautés rurales à l’utilisation des
technologies modernes de l’information et des télécommunications
- une introduction de la notion des nouvelles technologies dans les programmes
scolaires servant de guide pour les élèves et les étudiants de la Commune
- une culture TIC plus développée et vulgarisée à plus grande échelle
- une utilisation du télécentre comme un modèle de système d’information pour les
pouvoirs publics et la population locale ; pour la diffusion d’informations
commerciales, culturelles et touristiques de la commune
- une facilitation de la mise en œuvre des procédures administratives dans le cadre de
la politique de décentralisation avec une participation de la population à la gestion
des biens publics ( démocratie et bonne gouvernance )
- un sérieux frein à l’exode rural notamment dans les communes environnantes
Mise en œuvre d’un projet de télécentre dans la Commune rurale de Betafo-Ansirabe
Mémoire de fin d’études de DESS « DLGP »
35 c) A long terme
- un meilleur accès au marché mondial pour les producteurs et les entreprises locales
avec un accroissement de l’attrait des investisseurs
- une mise en œuvre de politique de développement de l’infrastructure existante des
communications et de l’information pour la commune de Betafo et les autres cercles
de la région
- une formulation d’un modèle pour la future utilisation du tétécentre pour le
développement rural
- une multiplication des points d’accès aux Technologies de l’Information et de la
Communication au niveau des autres communes ( proximité )
- une amélioration de l’accessibilité visant à la réduction des tarifs
II-2-Les acteurs du projet
II-2-1- Les acteurs nationaux
• Le Ministère des Télécommunications , des Postes et de la Communication, par le biais
de la Direction Générale des Technologies de l’Information et de la Communication est le
promoteur du présent projet. Il assure la mise en œuvre , la coordination ainsi que le suivi
afin de pérenniser la démarche générale du projet.
• En tant que membre à part entière du comité du suivi du projet, l’OMERT allégera au
mieux la réglementation pour faciliter la mise en œuvre du projet. Il assurera le bon
déroulement de l’exploitation du télécentre pour la pérennité du projet au niveau des
prestations des services. L’OMERT réglementera également les services offerts par les
opérateurs d’accès.
• TELMA, agence d’exécution du projet , assurera la mise en œuvre technique du télécentre
.Elle installera gratuitement le téléphone dans le local et sera chargé d’établir le contrat
avec les exploitants privés. Ce contrat consiste en un contrat de vente-location liant
TELMA et les exploitants privés. L’objet du contrat passé entre ces deux parties spécifiera
le type et le montant des matériels à rembourser selon certaines modalités fixées par les
deux entités
Mise en œuvre d’un projet de télécentre dans la Commune rurale de Betafo-Ansirabe
Mémoire de fin d’études de DESS « DLGP »
36 • L’opérateur privé, sélectionné suivant des critères d’éligibilité ( voir para II-3-1) sera
chargé de la mise en place du local pour abriter les matériels et les mobiliers nécessaires.
Aussi, tous les frais liés à l’implantation du télécentre seront à la charge de cet exploitant
• Un nombre important de fournisseurs d’accès Internet à savoir DTS,ADSL,Blueline ont
vivement exprimé leur intérêt à participer à se joindre au projet dans la réalisation de la
connexion Internet du télécentre.
• La banque BNI/ crédit Lyonnais a montré son intérêt dans le projet en octroyant des prêts à
taux réduit pour appuyer financièrement les exploitants privés. Il s’agit, en effet, d’un
contrat de partenariat passé avec la société TELMA.
• Le Ministère de la décentralisation , du développement des provinces autonomes et des
communes a également répondu favorablement à l’attente du projet et s’engage à apporter
une contribution financière pour l’ année 2004
II-2-2- Les acteurs internationaux
• L’UIT assiste le Gouvernement Malagasy dans ses efforts de validation du fondement du
projet à savoir : la mobilisation des ressources financières et humaines locales afin de
favoriser l’accès aux TICs dans les zones rurales et isolées.
• Le PNUD, partenaire technique, représente localement l’UIT dans la mission d’assistance
au gouvernement Malagasy et siège au comité de suivi du projet et à l’agence d’exécution
du projet(TELMA). Il participe au dépouillement des appels d’offres pour l’acquisition
des matériels, le déblocage du budget alloué ainsi qu’à la politique de mise en œuvre du
projet.
Mise en œuvre d’un projet de télécentre dans la Commune rurale de Betafo-Ansirabe
Mémoire de fin d’études de DESS « DLGP »
37
II-3-Le mode de gestion du projet
L’exploitation du télécentre sera confiée à l’opérateur privé qui se charge également de la
gestion du centre. La sélection de ces exploitants se fait selon certains critères : les«critères
d’éligibilité»
II-3-1 Les critères d’éligibilité Les critères d’éligibilité6 reposent sur :
- la disposition d’un local adéquat : facilement accessible aux usagers et doté de source
d’énergie électrique. Ce local devra être dans un parfait état de propreté, d’hygiène et de
bon fonctionnement.
- la dotation d’un personnel compétent en matière de TICs chargé de la supervision du
télécentre, ainsi que de l’exploitation et de la maintenance des matériels utilisés.
- la volonté de promouvoir les TICs : jugée à partir de la tarification proposée des services et
également la politique de sensibilisation et de formation prévue.
- la volonté de contribuer au développement local de sorte que les activités ne soient
seulement à but lucratif mais aient des impacts directs dans la vie économique, sociale et
culturelle de Betafo.
- la possibilité de remboursement des fonds jusqu’à leur terme.
II-3-2 Les contrats de gestion
Deux types de contrat définissent le cadre légal et juridique dans lequel l’ opérateur privé
exercera son activité au sein du projet : le premier est une Charte d’adhésion7 au projet définissant
les objectifs en matière d’accès à l’information, les conditions d’accès, et l’utilisation des
matériels fournis tandis que le deuxième est un contrat de vente-location8 relatif aux équipements
terminaux de télécommunications qui équiperont la salle.
6 Cf.Annexe4 : « Sélection technique des exploitants des télécentres » 7 Cf. Annexe 2 : « Charte des télécentres multiservices de Madagascar » 8 Cf. Annexe 3 : « Contrat de location-vente de matériels »
Mise en œuvre d’un projet de télécentre dans la Commune rurale de Betafo-Ansirabe
Mémoire de fin d’études de DESS « DLGP »
38
Chapitre III : ENVIRONNEMENT DU PROJET
La viabilité de ce projet de télécentre dépend essentiellement de la considération de
l’environnement du projet.
Pour bien cerner l’analyse de ce chapitre, nous allons le répartir en trois sections différentes :
- les aspects techniques
- les aspects commerciaux
- les aspects réglementaires
III-1 Les aspects techniques
En terme d’infrastructures de réseaux de télécommunications, la couverture nationale est
encore faible. Ce fait relève de plusieurs raisons, à savoir :
- l’étendue du territoire qui est assez vaste
- le coût élevé des extensions des réseaux de télécommunications
- le nombre assez limité des opérateurs de télécommunications pouvant assurer un tel
service
Compte tenu de ces différentes raisons, l’extension des lignes téléphoniques par des
moyens filaires, c’est à dire utilisant les fils téléphoniques, dans les zones rurales présentera un
risque énorme, non seulement pour l’opérateur de télécommunications mais également pour le
promoteur du projet sur la viabilité du projet.
D’autant plus, les services et applications que peut fournir le télécentre nécessitent la
maîtrise des innovations technologiques en télécommunications et en informatique qui exigent des
infrastructures assez-performantes pour être utilisées. Il apparaît alors impératif de recourir à des
moyens techniques à la fois performants et à moindre coût pour pouvoir mettre en œuvre un tel
projet.
Ainsi, deux systèmes de télécommunications qui pourront caractériser le projet seront
présentés : les systèmes de télécommunications par satellite et les systèmes de radiotéléphonie
mobiles cellulaires.
Mise en œuvre d’un projet de télécentre dans la Commune rurale de Betafo-Ansirabe
Mémoire de fin d’études de DESS « DLGP »
39
III-1-1 Les systèmes de télécommunications par satellite
Les techniques numériques dans ce domaine permettent d’établir des liaisons entre le
télécentre, situé dans la zone rurale de Betafo, et les différents points situés à l’extérieur du
territoire grâce à des micro-stations terriennes compactes appelées VSAT ( Very Small Aperture
Terminal ).
Le système VSAT permet d’établir une liaison fiable, par satellite, qui ne dépend que de
très peu des conditions atmosphériques avec une qualité de transmission proche de celle de la fibre
optique pouvant atteindre jusqu’à un débit de transmission de 2 Mbits/s.
On peut y transporter différents types de données tels que le son, l’image et la vidéo. De ce
fait, ce système peut bien être utilisé dans le domaine de la téléphonie, de la télévision et des
différents échanges de données. Nombreuses sont les applications possibles de ces échanges :
visioconférence, télémédecine, diffusion de médias, opération sur les bases de données,
téléchargements…..
Quelques uns des avantages que présentent le VSAT sont :
- la fiabilité dont la qualité de service est supérieure à 99,5%
- la sécurité du fait que l’accès est de type direct ( « roof top » to « roof top » )
- le rapport qualité-prix car la réalisation technique est beaucoup plus rapide sans génie civil
et aucune tranchée à creuser
- la multidiffusion c’est à dire la possibilité de diffuser des informations à plusieurs
destinataires.
Une station VSAT n'est donc pas un investissement important et l'implantation d'un
nouveau point dans le réseau ne demande quasiment aucune modification du réseau existant. Ainsi
une nouvelle station peut être implantée en quelques heures et ne nécessite pas de grands moyens.
Il suffit seulement de se doter d'un technicien spécialisé.
Au point de vue matériel, un système VSAT est composé de :
- une antenne parabolique de diamètre allant de 1 à 3 mètres
Mise en œuvre d’un projet de télécentre dans la Commune rurale de Betafo-Ansirabe
Mémoire de fin d’études de DESS « DLGP »
40 - une tête de réception
- une radio pour l’émission ( « HPA Transceiver » )
- un modem satellite
- une alimentation stabilisée
- des câbles et autres connectiques
La figure ci-après présentera la topologie VSAT, possédant des différentes fonctionnalités, utilisée
dans notre projet :
Figure n°2 : Topologie VSAT
Source : « Les satellites et la technologie VSAT », Fleury Sébastien
Il est également utile de préciser que la mise en œuvre de ce système VSAT devra apporter
plusieurs facilités de services non seulement pour les liaisons à fort trafic, mais essentiellement
pour les zones isolées et non couvertes par des infrastructures de télécommunications pour
différentes raisons.
Mise en œuvre d’un projet de télécentre dans la Commune rurale de Betafo-Ansirabe
Mémoire de fin d’études de DESS « DLGP »
41
III-1-2 Les systèmes de radiotéléphonie mobiles cellulaires
Bien que l’utilisation de la radiotéléphonie mobile cellulaire soit encore à usage purement
privé et professionnel dans le pays, ces systèmes constituent pour les télécentres des supports
essentiels pour relier les différents télécentres communautaires ruraux entre-eux et les relier avec
les pays extérieurs.
Pourtant, l’installation des tels systèmes dépendra en majeure partie des initiatives des
opérateurs de radiotéléphonie mobile cellulaire dans leur planning de couverture nationale. Cela
nécessite davantage une entente du promoteur du projet avec ces opérateurs pour installer dans les
zones d’implantation des télécentres du réseau mobile.
III-2 Les aspects commerciaux
D’une manière générale, la population cible du projet est rurale et à faible revenu. Elle
contient peu d’employés salariés et l’activité économique est basée essentiellement de
l’agriculture et l’élevage. Toutefois, on dénombre dans la zone d’étude d’autres activités et de
même on a constaté un nombre assez-important de jeunes dans la région.
Comme la gestion du télécentre au niveau local est confié à un opérateur privé, ce dernier
est chargé de mettre en œuvre les démarches commerciales, d’élaborer et appliquer une politique
commerciale adéquate et adaptée au contexte de la région.
Toutefois, son plan d’action devra certainement s’orienter sur les actions suivantes :
- l’action de promouvoir le concept de télécentre dans la Commune de Betafo
- l’action de sensibiliser et d’impliquer les partenaires locaux, les décideurs ainsi que la
population locale aux enjeux du télécentre
- l’action de montrer au moyen des conférences et des démonstrations la rapidité et
l’efficacité de ce moyen pouvant aider les gens dans leurs propres besoins
- l’analyse du coût d’accès en tenant compte du pouvoir d’achat de la population locale
Mise en œuvre d’un projet de télécentre dans la Commune rurale de Betafo-Ansirabe
Mémoire de fin d’études de DESS « DLGP »
42
Promouvoir le télécentre suppose à la fois des investissements en infrastructures de qualité
et une politique commerciale adéquate. Comme les services offerts par le télécentre incluent les
services téléphoniques, le téléphone s’avère également être un moyen efficace dans un premier
temps d’inciter les gens dont certains sont analphabètes. L’installation des cabines téléphoniques
aux environs du télécentre fait alors parti des moyens efficaces pour se rapprocher réellement de la
population sans considérer le degré de niveau intellectuel.
III-3 Les aspects réglementaires
La réforme institutionnelle du secteur de télécommunications a été définie par la loi 96-034
du 27 Janvier 1997 : elle consacre la séparation des fonctions de régulation et d’exploitation. Au
terme de cette loi, la régulation du secteur est assurée par l’OMERT ( Office Malgache d’Etudes et
de Régulation des Télécommunications), un établissement public à caractère industriel et
commercial créé par décret n° 97-1077. L’OMERT a pour mission d’assurer la régulation du
secteur de télécommunications de façon efficace, indépendante, transparente et impartiale. A cette
fin, il est doté d’une personnalité morale et de l’autonomie financière.
La société TELMA bénéficie d’une connexion de 20 ans à partir de 1995, avec exclusivité
sur les services de base ( téléphonie, télécopie, télégraphe ) pour une période de 10 ans. Toutefois,
l’autorité de régulation peut octroyer une licence d’exploitation pour des zones non desservies et
qui ne feraient pas parti du programme de TELMA. La loi fixe les règles de la concurrence pour la
fourniture des terminaux, les services auxiliaires aux télécommunications, l’établissement et la
gestion des centres d’affaire, les services de publication d’annuaires et les services de facturation.
Comme le projet de télécentre à Betafo est une initiative du Ministère des
Télécommunications, des Postes et de la Communication, l’OMERT a octroyé une autorisation et
aucun obstacle n’a été rencontré pour la réalisation du projet. D’ailleurs, afin de favoriser
l’implantation du télécentre, l’OMERT s’est engagé même à alléger les procédures
réglementaires9 concernant l’autorisation et la taxe de régulation qui régissent le télécentre.
L’exploitant privé chargé de la gestion et de l’exploitation du télécentre n’aura donc plus à
demander une autorisation.
9 Cf.Annexe 6 : « Etude sur la réglementation des TICs à Madagasar »-OMERT
Mise en œuvre d’un projet de télécentre dans la Commune rurale de Betafo-Ansirabe
Mémoire de fin d’études de DESS « DLGP »
43
Chapitre IV : COUT ET RENTABILITE DU PROJET
Tout projet peut se définir par, dans un contexte donné, un objectif à atteindre pour une
échéance déterminée en respectant un budget défini. En réalité, la plupart des projets donne la
préférence à l’objectif ( priorité au respect du cahier des charges et des contraintes techniques de
réalisation ) ou au respect de l’échéance ( quand celle-ci n’est pas négociable ).
De ce fait, les critères économiques sont plus souvent relégués au second plan dans les
projets à l’initiative des pouvoirs publics ( comme le nôtre ) derrière les critères d’utilité publique
et les autres préférences déjà citées auparavant.
Cependant, même si l’aspect financier est le plus souvent laissé de côté ( ne dit-on qu’un
budget est fait pour être dépassé…), il n’en reste pas moins d’avoir une vision globale de
l’opportunité économique de ce projet de télécentre ainsi que son retour d’investissement. Ainsi, à
travers ce chapitre, nous allons faire respectivement l’analyse du coût et de rentabilité économique
du projet.
IV-1 Coût du projet
Dans cette partie, le terme « coût du projet » ne se compose pas exclusivement du prix
d’achat des matériels et des équipements. A cela s’ajoutent tous les frais accessoires : frais
d’installation, frais de mise en service, frais de formation, frais d’aménagement, frais
d’établissement,…De ce fait, le coût du projet comprend dans son calcul l’ensemble des charges
liées directement ou indirectement à la mise en œuvre du projet.
Le télécentre intègre une salle de machine comprenant 6 ordinateurs personnels et des
équipements de communication branchés en réseau autour d’un serveur d’application et d’accès à
l’internet. Ainsi, le coût d’investissement du projet comprend :
- le coût des équipements,
- le coût des télécommunications,
- le coût hors-exploitation.
Mise en œuvre d’un projet de télécentre dans la Commune rurale de Betafo-Ansirabe
Mémoire de fin d’études de DESS « DLGP »
44
IV-1-1 Le coût des équipements Les équipements du télécentre sont composés par :
- les matériels informatiques et les matériels de communication
La valeur de ces matériels est estimée à 62.153.000 fmg et les détails relatifs à cette
estimation sont exposés dans le tableau ci-dessous :
Tableau n°13 : Estimation du coût des matériels informatiques et de communication
Mise en œuvre d’un projet de télécentre dans la Commune rurale de Betafo-Ansirabe
Mémoire de fin d’études de DESS « DLGP »
60
En se référant au mode de calcul du VAN précédent, nous avons :
VANb = 240 490 493 fmg
VANh = - 41 116 051 fmg
Graphiquement, le TIR est représenté par le « zéro » de la VAN :
k 0,03 0,14 0,30
VAN 240 490 493 72 978 469 - 41 116 051
Graphe n°5 : Représentation du TIR
Source : L’auteur
On retiendra donc le projet lorsque le taux interne de rentabilité (TIR) est supérieur au
taux d’actualisation.
Ainsi, suivant son mode de calcul, le TIR peut se calculer de la manière suivante :
))((bh
bbhb
VANVANVANkkkTIR
−−+=
)24049049341116051
240490493)(330(3−−
−+=TIR
%058,26=TIR
Mise en œuvre d’un projet de télécentre dans la Commune rurale de Betafo-Ansirabe
Mémoire de fin d’études de DESS « DLGP »
61
Comparé avec le taux d’actualisation 14%, le taux interne de rentabilité 26,058%
est plus grand. En d’autre terme, le taux interne de rentabilité est supérieur au taux
d’actualisation. Par conséquent, l’investissement est intéressant ou plus précisément le
projet est rentable.
d) L’indice de profitabilité (IP)
L’indice de profitabilité ou IP est le rapport entre le VAN et l’investissement initial :
IP =VAN
I0= −1 +
1I0
Ft1 + k( )tt=1
T∑
L’indice de profitabilité complète le critère de la VAN, puisqu’il permet de
comparer des projets qui supposent des investissements initiaux différents ou qui ont une
durée différente.
Pour ce projet, le calcul de cet indice de profitabilité ne fait pas l’objet de l’étude du
fait que le cadre de l’analyse se limite seulement à la rentabilité du projet.
Mise en œuvre d’un projet de télécentre dans la Commune rurale de Betafo-Ansirabe
Mémoire de fin d’études de DESS « DLGP »
62
Conclusion partielle
En tenant compte de l’initiative du Ministère des Télécommunications, des Postes et
de la Communication concernant le « Projet de Développement des Télécentres à
Madagascar », le projet d’implantation de télécentre dans la commune de Betafo vise à
procurer aux communautés locales la possibilité de s’informer et de se communiquer afin de
les aider à résoudre les problèmes divers qui leur sont posés.
Pour ce faire, la stratégie adoptée consiste à collecter les données indispensables afin
de cerner la population cible au projet pour pouvoir les sensibiliser. Différents acteurs tels le
Ministère des Télécommunications, des Postes et de la Communication , l’OMERT, la
TELMA, l’exploitant, la banque sans oublier la population entrent en jeu pour la réalisation
du projet reflétant ainsi la forme de partenariat public-privé. Ainsi, l’exploitation et la gestion
du télécentre seront confiées à un exploitant privé pour sa pérennité.
Un choix judicieux sera pris sur le plan technique, soit par satellite en utilisant la
technologie VSAT, soit par moyen filaire à partir de la ville d’Antsirabe. Toutefois, l’organe
de régulation chargée de l’octroi de licence d’exploitation facilite les procédures
réglementaires et les taxes y afférentes.
Quant au coût relatif au projet, l’étude a montré sa rentabilité en tenant compte des
différents paramètres.
Mise en œuvre d’un projet de télécentre dans la Commune rurale de Betafo-Ansirabe
Mémoire de fin d’études de DESS « DLGP »
63
Troisième partie :
DIAGNOSTICS ET
RECOMMANDATIONS SUR LA
MISE EN ŒUVRE DU PROJET
Mise en œuvre d’un projet de télécentre dans la Commune rurale de Betafo-Ansirabe
Mémoire de fin d’études de DESS « DLGP »
64
Chapitre I : CONSTAT DU CONTEXTE SOCIO-ECONOMIQUE
La mise en oeuvre de ce présent projet de télécentre dans la Commune rurale de
Betafo s'inscrit dans le cadre de faire acquérir à la communauté locale résidente les
connaissances informationnelles et le système de communication efficaces susceptibles de les
aider à résoudre les problèmes de développement divers et spécifiques qui leur sont posés.
Les enquêtes menées au niveau de la Commune orientées sur les conditions de vie et les
stratégies de survie mettent en évidence la diversité des problèmes ressentis par les différents
groupes sociaux. A la lumière des informations recueillies, ce chapitre reste volontairement
proche de l’expression de la population locale tout en s’appuyant sur leur témoignage. Il fera
l’objet d’un constat du contexte socio-économique que vit cette population afin de permettre
de mesurer l’apport du projet dans le contexte de développement local ainsi que les
contraintes et les risques engendrés d’un tel projet.
I-1 Situation générale
D’une manière générale, les communautés locales enquêtées accueillent favorablement
la réalisation du projet de télécentre dont les programmes d'activités devront correspondre aux
besoins de celles-ci. Néanmoins, il importe de ressortir dans un premier temps les attentes de
la population locale vis-vis du projet de télécentre.
Suivant notre enquête, les besoins exprimés de la population de Betafo se manifestent
dans différents secteurs. Ainsi, nous avons formulé ces besoins suivant les secteurs dans la
problématique de la Commune de Betafo.
Mise en œuvre d’un projet de télécentre dans la Commune rurale de Betafo-Ansirabe
Mémoire de fin d’études de DESS « DLGP »
65
I-1-1 Problématique de la Commune de Betafo
a) L’éducation
La Commune de Betafo ne possède pas d’accès aux informations et aux ressources
de formation, et d'éducation pour étoffer les connaissances requises. D’autant plus,
l’éducation des enfants est délaissée du fait que les parents accordent plus d’importance à
l’agriculture et à l’élevage. Des absences fréquentes et des négligences des élèves ont été
signalées dans certains établissements ainsi s’ajoutent le manque d’enseignants et le
problème d’infrastructures. A l’instar de ce dernier, le CEG se trouve dans l’incapacité
d’accueillir plus de 150 élèves en classe de sixième sur les 650 postulants environ.
L’enquête entreprise au niveau de certains établissements scolaires a révélé que les
problèmes majeurs de la Commune de Betafo concernent l’insuffisance des documents
servant d’outils et de moyens pédagogiques. Tous les établissements dont nous avons fait
l’enquête affirme que les documents scolaires ne sont pas à jour et ne correspondent plus à
l’évolution des programmes d’enseignement. Un chef d’établissement parmi les enquêtés
a avoué qu’il était obligé de se déplacer régulièrement deux fois par mois dans la ville la
plus proche d’Antsirabe pour effectuer des prêts de livres scolaires auprès de l’alliance
française pour les élèves que pour les enseignants. Certains affirment que les résultats
d’examen pourront être plus meilleurs mais faute de moyens et de documentation, les
élèves ne peuvent pas donner plus qu’ils ont appris en classe.
Parmi les enseignants enquêtés, 90% ne maîtrisent pas l’informatique mais
connaissent quand-même les avantages que procure cet outil de travail. Seul le Collège
Saint Louis de Betafo dispose de matériels informatiques. La formation en informatique
dans ce Collège concernant la dactylographie, l’initiation à l’informatique, les techniques
bureautiques est réservée uniquement aux élèves optant la filière tertiaire (série G) allant
de la classe de seconde en classe de terminale. Un enseignant en informatique est chargé
d’assurer le cours.
Pourtant, nous avons pris connaissance dans la zone d’étude avec une organisation
non gouvernementale dénommée « ONG Fitiavana » qui dispense des cours
d’informatique et aussi d’autres formations comme l’électronique, la coupe et couture et le
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66
« kabary ». Selon le responsable, la formation en informatique a été entreprise
suivant le désir et l’intéressement de la population locale. La formation dure deux mois à
raison de 3 séances de deux heures par semaine concernant la notion de bureautique. Elle
n’exige pas de diplôme pour y accéder. Généralement, ce sont les élèves, les enseignants
ainsi que ceux qui travaillent dans le domaine de l’administration qui suivent la formation.
Le coût de la formation est de 25.000 fmg par mois jugé à la portée de tous. De ce qui
précède, après 6 mois d’activité, l’ONG Fitiavana a sorti trois promotions comptant au
total 454 participants.
Dans le cadre de notre analyse, le fait de relater ces différents problèmes liés à
l’éducation nous permet de saisir la réalité afin de pouvoir trouver les stratégies adéquates
pour en faire de la nouvelle technologie de l’information et de la communication à la fois
un outil et un moteur de développement inséparable du secteur éducation .
b) La santé
Pratiquant encore la médecine traditionnelle, beaucoup de gens se basent sur l’usage
des plantes thérapeutiques en cas de maladie. Généralement, les centres médicaux ne sont
consultés qu’en cas de maladie grave. D’autres causes pourront également être la raison, à
savoir principalement le prix élevé des médicaments vu l’absence de pharmacie dans la
Commune mais seulement des dépositaires de médicaments. Les médecins affirment que
le nombre des patients diminue à partir de l’application du recouvrement des coûts. Ainsi,
les centres médicaux sont plutôt fréquentés pour la vaccination des enfants mais rarement
pour les consultations prénatales et les maladies moins importantes.
Aucune maladie grave n’a été signalée dans la région. La situation d’ « urgence »
reste une grande difficulté du CHD (Centre Hospitalier de District) : par exemple, en cas
d’épidémie (cas du choléra ), le CHD n’arrive pas à informer les environs de la Commune
ainsi que les hôpitaux les plus proches pour les mesures de précaution et les
avertissements. De même que dans le cas d’une évacuation sanitaire où le CHD ne peut
intervenir et doit prévenir dans le bref délai la destination.
Mise en œuvre d’un projet de télécentre dans la Commune rurale de Betafo-Ansirabe
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Au cours de l’enquête, le manque de personnel médical a été notamment signalé
même si le nombre de patients auprès des centres médicaux diminue.
c) Les infrastructures
En ce qui concerne les infrastructures, la description générale de la situation se fera
en deux temps se rapportant respectivement à un bref aperçu des infrastructures routières
suivies des infrastructures de communication et d’information.
c-1) Communications et échanges
La population locale produit une quantité importante de produits agricoles très
diversifiés allant des céréales, aux différents arbres fruitiers et aux produits
maraîchers. En général, ces produits restent à satisfaire les besoins de consommateurs
locaux faute du mauvais état des routes nécessitant un entretien régulier. Par la suite,
soit ces produits se vendent à bon marché aux collecteurs venant dans la région, soit
ces produits sont vendus au marché à la disposition des consommateurs locaux.
Quelque soit le choix entre ces deux alternatifs, il arrive toujours que ces
produits sont vendus à bas prix.
c-2) Communications et informations
Si les infrastructures de communication et d'information se sont
considérablement développées à Madagascar au cours des cinq dernières années, il
n'en demeure pas moins qu'elles ne sont pas accessibles à la majorité des malgaches
c’est à dire ceux qui ne vivent pas dans les grandes villes et ne font pas partie des
privilégiés. L'accès au téléphone reste marginal, la plupart des lignes étant
concentrées dans les zones urbaines alors que plus de 70% de la population vit en
milieu rural.
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68
Dans la Commune de Betafo, nous avons constaté au cours de notre enquête les
tarifs des appels téléphoniques locaux et internationaux demeurent relativement
élevés, ce qui se répercute négativement sur l'utilisateur qui ne peut pas utiliser le
téléphone en raison du coût. Dans la région, une minute de communication locale
coûte entre 5000 fmg et 16 500 fmg selon le type de poste téléphonique utilisé. Aussi
n’est-il pas justifié d’affirmer que le principal obstacle à l'utilisation accrue des
technologies de l’information et de la communication (TIC) est le coût d’accès élevé
au même titre que l'absence d'infrastructures pour les TICs ? Si le coût baisse, la
demande d'infrastructures et le flux de communication augmentent rendant une baisse
du coût unitaire de service.
En se référant à'une telle situation, il n'est guère étonnant que la radio demeure
de loin le principal média dans la région étant donné que 98% des ménages de la
Commune en possèdent. De même il est courant de voir le soir des groupes se réunir
dans une salle de vidéo pour regarder une projection de film.
A travers la commune de Betafo, nous n’avons pu trouver des kiosques ou des
personnes vendant des journaux. Seuls ceux qui sont de passage à Antsirabe peuvent
en acheter et cela de façon irrégulière. En terme exact, le partage d'information se fait
généralement de bouche à oreille ou bien par le biais de la seule chaîne radio « Radio
Zarasoa ».
d) L’organisation sociale
La population locale de Betafo est encore liée dans une relation de sincérité et reste
indéniablement fidèle à la pratique du « fihavanana ». Dans certaines régions, le
« valin-tànana » est encore pratiqué dans le travail agricole. Ce concept consiste à
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69 s’entraider à tour de rôle dans les travaux liés à l’agriculture : une personne aide une
proche dans son travail et vice-versa.
La paix règne généralement dans la zone d’étude et pourtant des vols de récolte
(« hala-botry ») sont quand même constatés surtout pendant la période de soudure. Les
agents de la gendarmerie et les agents policiers se chargent en même temps du maintien de
l’ordre public pour préserver cette paix sociale.
La prise de décision dans la Commune se fait au niveau de la mairie par la
concertation du maire et ses conseillers communaux qui se fait périodiquement. Ainsi,
l’objet de la réunion sera défini en fonction des différentes circonstances qui se présentent
tandis que les décisions y afférantes doivent être prises selon l’optique du bien commun.
Les organisations religieuses sont très développées dans la région où le catholicisme
et l’église luthérienne domine les autres institutions. L’Eglise possède une grande
considération envers la société du fait qu’elle participe activement à la vie de la
population par des œuvres sociales gratuites.
Nombreux sont les agriculteurs et les éleveurs qui se regroupent sous forme
d’association dans la région dans l’objectif de monter des petits projets, ou de chercher
des partenaires pour des financements d’une extension des activités, ou de chercher des
débouchés plus rentables pour l’écoulement de leurs produits. Plus d’une centaine
d’associations ont été compté dans la zone d’étude.
I-1-2 La perception du projet par la communauté locale
Avant toute forme d’analyse se rapportant à l’élaboration de la politique de mise
œuvre de ce projet de télécentre, la démarche primordiale à adopter est de procéder à
l’analyse des enquêtes entreprises dans la région de Betafo sur le projet dont le résultat servira
de base.
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70
Un ensemble de questionnaires sur les « Technologies de l’Information et de la
Communication » a été posé à la communauté locale. Parmi les 65 personnes enquêtées :
agriculteurs-éleveurs, jeunes et fonctionnaires,..presque la moitié ignore les TICs.
Parmi les agriculteurs-éleveurs, 85% affirment de n’avoir jamais eu l’occasion de faire
l’usage d’un téléphone. Pourtant, ils savent en quoi le téléphone pourra être utile sans jamais
en servir. Si nous leur avons demandé, nombreux sont ceux qui avouent que la raison
principale est le coût élevé de communication. D’autres avancent, en contrepartie, qu’ils ne
trouvent pas de personnes à appeler et c’est la raison pour laquelle ils ne font pas l’usage en
dehors du coût élevé de communication. Ce premier groupe de personnes ignore
complètement la notion sur l’Internet.
Concernant ceux qui connaissent le secteur, seulement 6% d’entre eux ont déjà
pratiquer l’Internet tandis que la connaissance du reste se limite au niveau conceptuel sans
avoir fait une pratique ni une application
Globalement les communautés locales enquêtées accueillent favorablement la
réalisation du projet de Télécentre dont les programmes d'activités devront correspondre aux
besoins en information de celles-ci. Les attentes exprimées vis-à-vis du projet Télécentre sont
différenciées selon les différents groupes d’organisations à savoir : le groupe de jeunes, le
groupe des femmes, les associations, ainsi que les agriculteurs et éleveurs.
Nous qualifierons de jeunes toute personne physique appartenant à la classe d’âge de
10 à 40 ans. De cette façon, les jeunes élèves et jeunes étudiants attendent de ce projet d’une
source de documentation pouvant leur aider dans leurs études ainsi qu’un nouvel horizon
pouvant leur promettre un avenir plus ouvert et plus développé. Les plus âgés estiment que le
télécentre peut servir de centre d’information pour promouvoir leurs initiatives afin qu’ils
puissent trouver les informations nécessaires sur des réseaux de financement des activités de
production ainsi que sur les différentes offres qui se présentent. D’une manière générale, les
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jeunes de Betafo accordent une place importante à l’encontre de ce projet et considère
le télécentre comme un outil efficace de développement.
Jadis, les femmes tiennent une place moins importante par rapport aux hommes.
Toutefois, les nouvelles technologies donnent une nouvelle vision du monde en accordant la
place aux femmes. «Le rôle des femmes est particulièrement crucial. Les femmes représentent
60 % des pauvres dans le monde. Or, l’expérience a montré que lorsqu’on leur donne les
moyens d’agir, c’est toute leur famille et leur communauté qui en bénéficient. Il est donc
essentiel d’aider les femmes à avoir accès aux technologies de l’information et de la
communication et à les utiliser. Nous devons encourager les femmes, aussi bien dans les pays
développés que dans les pays en voie de développement, à être plus présentes dans le secteur
des TICs, au niveau de la création, de la conception, comme de la prise de décision. »13. C’est
à travers cette optique de développement que les femmes de Betafo ont perçu le projet. Ainsi,
elles ont avancé que le télécentre peut être source de développement leur permettant
d’améliorer la condition de leur foyer ( santé maternelle et santé infantile,…) par le fruit des
échanges d’expériences avec les femmes d’autres localités, pays, continents.
Les responsables de différentes associations enquêtées ont ajouté qu’un tel projet
s’avère être une source d’ouverture pour la localité du fait qu’il est possible de rehausser la
valeur de Betafo en terme de production afin de trouver des débouchés pour des meilleures
conditions. De même, ils ont mis le point sur l’intérêt de chaque membre des associations de
se regrouper pour pouvoir unir la voix dans la commercialisation des différents produits et
utiliser les TICs comme moyens représentatifs.
13 Déclration de Kofi A. Annan, Secrétaire général des Nations Unies à l’occasion de la journée mondiale des télécommunications sur le thème : « Technologies de l’information et de la coomunication pour tous : donner à chacun un moyen de franchir le fossé numérique »
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Les agriculteurs et éleveurs, par contre, attendent du projet une amélioration de leur
condition de vie dans la mesure où ils peuvent percevoir réellement les intérêts de ces
infrastructures de communication. En un mot, la preuve de l’efficacité du projet se justifie
pour eux par la présence des collecteurs pour un meilleur prix, le meilleur accès aux intrants
agricoles, et la tendance croissante de leur niveau de vie.
Les commerçants interrogés souhaitent une rapide et fiable information sur les types,
qualités et prix de leurs marchandises. Ces intérêts communs font bien appel à des TICs mais
qui diffèrent selon les besoins attendus.
Compte tenu de ces différents points de vue, la moitié des habitants de la Commune de
Betafo-Antsirabe sont conscients de l’importance de l’information et de la communication
pour le développement de leur région vu que le projet puisse apporter pour eux une rapidité et
une efficacité dans l’accomplissement de leur devoir quotidien. L’autre moitié n’a pas de mot
à dire mais seulement ils attendent les effets de ce projet dans leur vie régulière. Pour ainsi
comprendre cette attitude d’indifférence en faveur du projet, les réponses de ce groupe de
personnes ont été focalisé dans le paragraphe suivant.
I-2- Les contraintes et risques du projet
En dépit de ces façons novatrices et axées sur les TICs en rapport avec le
développement local de la région de Betafo, un certain nombre de contraintes limitent les
possibilités de toutes les catégories de personnes situées dans la localité d’utiliser les TICs.
Ces contraintes peuvent être soit d’ordre intellectuel ou d’ordre financier ou d’ordre matériel.
I-2-1 Les contraintes d’ordre intellectuel
Ces contraintes intellectuelles sont liées étroitement à la notion de compétence et de
faculté. Il est vrai que l’usage d’un téléphone ne demande pas une certaine capacité
intellectuelle ni d’une formation particulière mais seulement de savoir la simple manipulation
du poste que sûrement les paysans n’auront pas de difficulté. De ce fait, l’usage de la
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téléphonie sera alors exclu de la suite de l’analyse orientée principalement sur l’usage de
l’internet.
Trois grands points caractérisent ces contraintes d’ordre intellectuel: l’analphabétisme,
le manque de capacités ainsi que les barrières linguistiques.
Le taux de scolarisation au niveau de l’enseignement primaire dans la Commune
rurale de Betafo-Antsirabe est à 65,5% selon l’enquête14 et le reste (34,5%) des enfants qui
devront fréquenter l’école primaire restent chez-eux. Ainsi, l’analphabétisme est le facteur le
plus déterminant qui cause la marginalisation de certaines catégories de personnes par rapport
à l’usage des TICs. Pourtant, cette population analphabète est fort présente non seulement
dans la région de Betafo mais également dans les différentes zones rurales. Bien qu’on ait
déjà commencé à mettre au point des TIC adaptées à ceux et à celles qui ne savent ni lire ni
écrire (par exemple, des logiciels d’apprentissage par l’image,…), ceci n’est qu’en phase
d’expérimentation.
D’autant plus, les enfants se trouvant dans le milieu rural ont trois fois moins de
chance de poursuivre un enseignement scolaire que ceux se trouvant dans les grandes villes.
Considérant ce faible taux de scolarisation, le manque de capacités nécessaires à l’utilisation
des ordinateurs et de l’information électronique est bien plus accentué parmi les enfants du
milieu rural que parmi ceux du milieu urbain.
En dernier lieu, les barrières linguistiques font partie des obstacles limitant l’usage
des TICs dans la communauté rurale. En outre, un grand pourcentage des élèves et bien
évidemment des grandes personnes ignorent les langues utilisées par ces technologies
(exemple la langue de l’internet). Le fait de ne pas comprendre et de ne pas pratiquer les
langues étrangères rend difficile l’accès aux opportunités que peut offrir le projet.
14 Source : CISCO-Betafo-Décembre 2003
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I-2-2 Les contraintes d’ordre financier
A la lumière des informations recueillies, la majorité de la population de Betafo se
trouve dans une grande difficulté financière pendant une certaine période de l’année. La
préoccupation des paysans locaux est la recherche des moyens de subsistance et des vivres
entraînant la notion d’information dans un second plan – pour ne pas dire négligée – à part
son pouvoir d’achat ne permettant pas des dépenses à cet effet.
On peut parfois se demander comment un paysan malgache pourra arriver à acheter
des équipements de communication comme des ordinateurs,…Il est vrai que sans négliger que
presque tous les équipements de communication coûtent chers même avec la détaxation
actuelle. En milieu rural comme Betafo, il est fort de constater que presque la moitié des
ménages ne possèdent même pas un poste téléviseur dont le prix vaut le quart d’un ordinateur.
Alors, est-il pensable qu’un ménage ira acheter un ordinateur au lieu d’un poste téléviseur si
les moyens financiers l’autorisent ?
Et si l’accès à l’information est payant, comme dans le cas du projet de télécentre, il
est envisageable que les paysans risquent de ne pas pouvoir payer le coût faute de moyens ou
bien ils renoncent à y consacrer leur argent destiné pour les besoins de la famille :
prévisionnelle » - Tome 1, 9ème édition ATOL – 1994
[18] Philippe BRETON, Serge PROULX – « L’explosion de la communication » - Paris :
La Découverte – 1989
[19] Pierre LEVY – « Qu’est-ce que le virtuel » - Paris : La Découverte – 1995
[20] Plan Communal de Développement de la Commune rurale de Betafo-Antsirabe –
Betafo : FIKRIFAMA – 2001
[21] Sahondravololona RAJEMISON – « Management et Ingénierie des Projets » - Cours
DESS DLGP, 2003
[22] Siddharta PRAKASH – « Ouganda : Technologies de l’information et Développement
rural, le télécentre polyvalent de Nakasake » - In « Notes sur les Connaissances
Autochtones » - Mai 2000
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149 TABLE DES MATIERES
REMERCIEMENTS
SOMMAIRE
ABREVIATIONS
LISTE DES TABLEAUX
LISTES DES FIGURES ET DES GRAPHES
RESUME ANALYTIQUE
INTRODUCTION 1
PREMIERE PARTIE: PRESENTATION GENERALE DE LA ZONE D'ETUDE
Chapitre I : HISTORIQUE ET LOCALISATION 4 I-1 Historique de la zone d’étude ............................................................................................ 4 I-2 Localisation de la zone d’étude ......................................................................................... 5
Chapitre II : ENVIRONNEMENT PHYSIQUE DE LA ZONE D’ETUDE 6 II-1 Relief et climat................................................................................................................... 6
II-2 Hydrographie .................................................................................................................... 7 II-3 Sol et végétation ................................................................................................................ 8
Chapitre III : ENVIRONNEMENT SOCIAL DE LA ZONE D’ETUDE 9 III-1 Aspect démographique.................................................................................................... 9 III-2 Santé ............................................................................................................................... 10 III-3 Enseignement et éducation ........................................................................................... 12
Chapitre IV : ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE DE LA ZONE D’ETUDE 15 IV-1 L’agriculture .................................................................................................................. 15 IV-2 L’élevage......................................................................................................................... 17 IV-3 La pêche.......................................................................................................................... 18 IV-4 Le commerce .................................................................................................................. 18 IV-5 L’artisanat...................................................................................................................... 19
IV-6 Infrastructures ............................................................................................................... 19 IV-6-1 Communications et échanges...........................................................................................................19
a) Routes....................................................................................................................................................................19 b) Marché ..................................................................................................................................................................20
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150 IV-6-2 Accès à l’électricité ...........................................................................................................................20 IV-6-3 Communications et informations.....................................................................................................20
IV-7 Le cadre institutionnel................................................................................................... 21 Conclusion partielle : ............................................................................................................. 23
DEUXIEME PARTIE: DESCRIPTION DU PROJET
Chapitre I : CADRE GENERAL DU PROJET 25 I-1- Introduction..................................................................................................................... 25
I-1-1 Contexte International ........................................................................................................................25 I-1-2 Contexte national ................................................................................................................................26
I-2 Objectifs du projet............................................................................................................ 28 I-2-1- Objectif global ....................................................................................................................................28 I-2-2- Objectifs spécifiques...........................................................................................................................28
CHAPITRE II : DESCRIPTION GENERALE DU PROJET 30 II-1-Description du projet...................................................................................................... 30
II-1-1- Rôle et mission du télecentre............................................................................................................30 II-1-2-Objectifs .............................................................................................................................................31 II-1-3 Stratégie de mis en œuvre du projet ..................................................................................................32 II-1-4-Résultats attendus..............................................................................................................................34
II-2-Les acteurs du projet...................................................................................................... 35 II-2-1- Les acteurs nationaux ......................................................................................................................35 II-2-2- Les acteurs internationaux...............................................................................................................36
II-3-Le mode de gestion du projet......................................................................................... 37 II-3-1 Les critères d’éligibilité......................................................................................................................37 II-3-2 Les contrats de gestion.......................................................................................................................37
Chapitre III : ENVIRONNEMENT DU PROJET 38 III-1 Les aspects techniques................................................................................................... 38
III-1-1 Les systèmes de télécommunications par satellite ...........................................................................39 III-1-2 Les systèmes de radiotéléphonie mobiles cellulaires.......................................................................41
III-2 Les aspects commerciaux.............................................................................................. 41 III-3 Les aspects réglementaires ........................................................................................... 42
Chapitre IV : COUT ET RENTABILITE DU PROJET 43 IV-1 Coût du projet................................................................................................................ 43
IV-1-1 Le coût des équipements ...................................................................................................................44 IV-1-2 Le coût des télécommunications.......................................................................................................46 IV-1-3 Le coût hors-exploitation..................................................................................................................46
IV-2 Analyse de rentabilité du projet ................................................................................... 51 IV-2-1 Estimations des charges prévisionnelles ..........................................................................................51 IV-2-2 Estimation des recettes prévisionnelles ............................................................................................53 IV-2-3 Estimation des marges prévisionnelles d’exploitation.....................................................................55 IV-2-4 Rentabilité du projet .........................................................................................................................56
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151 TROISIEME PARTIE: DIAGNOSTICS ET RECOMMANADATIONS SUR LA MISE
EN ŒUVRE DU PROJET
Chapitre I : CONSTAT DU CONTEXTE SOCIO-ECONOMIQUE 64 I-1 Situation générale ............................................................................................................. 64
I-1-1 Problématique de la Commune de Betafo ..........................................................................................65 I-1-2 La perception du projet par la communauté locale............................................................................69
I-2- Les contraintes et risques du projet............................................................................... 72 I-2-1 Les contraintes d’ordre intellectuel ....................................................................................................72 I-2-2 Les contraintes d’ordre financier .......................................................................................................74 I-2-3 Les contraintes d’ordre matériel .........................................................................................................74
Chapitre II : POLITIQUE DE MISE EN ŒUVRE RECOMMANDEE 75 II-1 La politique de mise en œuvre ....................................................................................... 76
II-1-1 Contenus ............................................................................................................................................76 II-1-2 Stratégies à entreprendre...................................................................................................................76
II-2 Mesures d’accompagnement spécifiques ...................................................................... 79 II-2-1 Mesures à court terme .......................................................................................................................79 II-2-2 Mesures à moyen et à long terme ......................................................................................................80
II-3 Impacts escomptés du projet.......................................................................................... 81 II-3-1 Impacts sur les utilisateurs et les bénéficiaires.................................................................................81 II-3-2 Impacts sur les femmes......................................................................................................................81 II-3-3 Impacts organisationnels...................................................................................................................82 II-3-3 Impacts sur l’éducation .....................................................................................................................82 II-3-4 Impacts sur la santé ...........................................................................................................................83 II-3-5 Impacts sur l’économie locale ...........................................................................................................83
Chapitre III : RECOMMANDATIONS RELATIVES AU CONCEPT GENERAL DU PROJET 83
III-1 Recommandations au niveau national......................................................................... 84 III-2 Recommandations au niveau des localités .................................................................. 85 Conclusion partielle................................................................................................................ 86