Mise en page 1 - Comédie-Française...Complicité dirigée par Simon Mc Burney. Alternant les rôles au théâtre – où elle collabore avec Peter Brook –, et au cinéma – avec
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Les Éditions L’avant-scène théâtre présententdeux nouveaux volumes de la collection Anthologie de L’avant-scène théâtre
Le théâtre françaisdu XVIIe siècledirection Christian Biet
Disponibles en librairie !
et toujoursLe théâtre français
du XIXe siècle
Le théâtre françaisdu XVIIIe siècle
direction Pierre Frantz, Sophie Marchand
www.avant-scene-theatre.com
L’essentiel du théâtre par siècleLes auteurs, les œuvres, les courants présentés et commentés
par des spécialistes reconnus et les grands metteurs en scène d’aujourd’hui
avecYves GASC Catherine SAUVAL Jean-Baptiste MALARTRE Alain LENGLET Clotilde DE BAYSER Laurent NATRELLA Julie SICARD Nicolas LORMEAU Nâzim BOUDJENAH
et Géraldine ROGUEZ
Stépane, domestique de Kapilotadov et Pépev,marchandArina Pantéleïmonovna, tante d’AgafiaMamimine, officier d’infanterie à la retraiteChikine, marin à la retraiteFiokla Ivanovna, la marieusePlikaplov, ami de KapilotadovAgafia Agafonovna, fille de marchand, la fiancéeOmelette, huissierKapilotadov, fonctionnaire, conseiller surnuméraire
Douniachka, la bonne d’Agafia
En partenariat avec agnès b.En partenariat avec Le Monde, Télérama, Les Inrockuptibles, À nous Paris et France Culture.
Maquillage M.A.C COSMETICSLa Comédie-Française remercie Baron Philippe de Rothschild SA et la société Moët Hennessy.
Le MariageComédie en deux actes de Nikolaï GogolTraduction d’André Markowitz
No
DU 24 NOVEMBRE 2010 AU 2 JANVIER 2011durée 1h40
Mise en scène de Lilo Baur
Décor James HUMPHREY I Costumes Agnès FALQUE I Lumières Christian DUBET ICréation sonore Mich OCHOWIAK I Assistante à la mise en scène Clara BAUER IAssistante aux costumes Luce NOYER I Réalisation des décors par les ateliersJipanco.
Pour la première fois à la Comédie-Française
Clotilde de Bayser Jérôme Pouly Laurent Stocker
La troupe de laComédie-Française
Sociétaires
Pensionnaires
Administrateur
général
DominiqueConstanza
Claude Mathieu Martine Chevallier Véronique Vella
Catherine Sauval Michel Favory Thierry Hancisse Anne Kessler Isabelle Gardien Andrzej Seweryn
Cécile Brune Michel Robin Sylvia Bergé Jean-BaptisteMalartre
Éric Génovèse
Bruno Raffaelli Christian Blanc Alain Lenglet Florence Viala Coraly Zahonero Denis Podalydès
Alexandre Pavloff Françoise Gillard Céline Samie
Gérard Giroudon
Éric Ruf
Guillaume Gallienne Laurent Natrella Michel Vuillermoz Elsa Lepoivre Christian Gonon Julie Sicard
Nicolas LormeauLoïc Corbery Christian CloarecLéonie Simaga Bakary Sangaré
ShahrokhMoshkin Ghalam
ClémentHervieu-Léger
PierreLouis-Calixte
Hervé Pierre
Benjamin Jungers Stéphane Varupenne Gilles David Christian Hecq
Muriel MayetteLes comédiens de la troupe présents dans le spectacle sont indiqués en rouge.
Grégory Gadebois Serge Bagdassarian
Marie-SophieFerdane
AdrienGamba-Gontard
Suliane Brahim
Julie-MarieParmentier
Georgia Scalliet
Sociétaires honorairesGisèle Casadesus, Micheline Boudet, Paul-Émile Deiber,Jean Piat, Robert Hirsch, Michel Duchaussoy, DeniseGence, Ludmila Mikaël, Claude Winter, Michel Aumont,Geneviève Casile, Jacques Sereys, Yves Gasc, FrançoisBeaulieu, Roland Bertin, Claire Vernet, Nicolas Silberg,Simon Eine, Alain Pralon, Catherine Salviat, CatherineFerran, Catherine Samie, Catherine Hiegel, Pierre Vial.
« PARCE QUE, le diable me prenne, c’est une affaire qui vous fait du tracas,le mariage ! », s’exclame au début de la pièce Kapilotadov, éternel célibataireen quête d’un bon parti. Acculé aumariage par convention sociale, parvénalité aussi, le jeune homme fait appelaux services de Fiokla Ivanovna, unemarieuse menteuse et manipulatricequi lui présente, en même temps qu’àquatre autres hommes, la fille d’un
marchand, Agafia Agafonovna. « Cetteaventure parfaitement invraisemblableen deux actes », selon l’expression deGogol, conduit les prétendants à unesorte de démence verbale qui frôle l’absurde. Jeux de mots, propos grivois,mécanique désopilante, tels sont lesingrédients qui composent Le Mariage.Cette comédie sur le rien fustige, par laseule force du rire, la vacuité et la vanitéde l’homme.
Le Mariage
Nikolaï Gogol
NÉE EN SUISSE, Lilo Baur débute sa car-rière à Londres comme comédienne ense produisant au Royal National Theatreavant d’intégrer la compagnie ThéâtreComplicité dirigée par Simon Mc Burney.Alternant les rôles au théâtre – où ellecollabore avec Peter Brook –, et aucinéma – avec tout récemment 2016oder das Ende der Nacht de TimFehlbaum –, elle se consacre à la miseen scène. Elle monte dernièrement FishLove d’après Tchekhov (2007) et Le
Conte d'hiver de Shakespeare créé auThéâtre Vidy-Lausanne en 2009 et reprisau Théâtre de la Ville en avril 2011. Auprintemps prochain, elle mettra en scèneDidon & Enée de Purcell à l’Opéra deDijon. Fascinée par le théâtre russe, etplus particulièrement Tchekhov, Lilo Baurse dit touchée par les personnages indé-cis qui peuplent l’œuvre de Gogol. AvecLe Mariage, elle nous invite à découvrirune peinture du mariage miné de l’inté-rieur par le burlesque et l’absurde.
Lilo Baur
ISSU D’UNE FAMILLE de petits proprié-taires fonciers d’Ukraine, Nikolaï Gogolest très vite marqué par l’influence reli-gieuse et morale de sa mère. Sentant lebesoin de servir son pays, il devient fonc-tionnaire au ministère des Apanages,statut qu’il quitte pour se consacrer plei-nement à l’écriture. Il se fait connaître audébut des années 1830 par ses romanset ses nouvelles, dont Tarass Boulba,Le Journal d’un fou, Le Nez. Assignantà la littérature un pouvoir moral, il part enguerre contre les vices qu’il expose dansune œuvre hantée par la figure du diable.Bouleversé par la réception en 1836 duRévizor, accusé d’être une satire poli-tique de la Russie tsariste, Gogol fuit laRussie pour l’Allemagne avant de s’ins-taller à Rome. De plus en plus habitépar des préoccupations religieuses, il
entreprend alors la rédaction des Âmesmortes, roman écrit au moment où sacrise mystique confine à la folie. Aprèsun pèlerinage à Jérusalem, Gogol revientfinir ses jours à Moscou, où il meurt en1852.
De Tchekhov à Gogol, variations sur le genre humainLe théâtre russe fait partie de ma viethéâtrale depuis plusieurs années. Endécouvrant les pièces courtes deTchekhov, j’ai été immédiatement tou-chée par son regard très humain.Lorsque j’ai monté Fish love, adapté decertaines de ses nouvelles, je me suisplongée dans son univers, incroyable,qui fourmille de petits détails de la viequotidienne dans lesquels chacun d’entrenous peut se reconnaître quelle que soitsa classe sociale. On retrouve cetteapproche dans 33 évanouissements,que j’ai monté en Italie, où Meyerhold a adapté La Demande en mariage,L’Anniversaire et L’Ours en rythmantl’action par des personnages qui s’éva-nouissent, chacun selon sa personnalitéet des codes sociaux bien particuliers.Gogol, encore plus précis que Tchekhovdans l’art du détail, est vraiment dansl’aspect farcesque de la satire sociale. Il a dans ses nouvelles – Le Manteau, LeJournal d’un fou – une imagination fan-tastique dans laquelle je me retrouve.Proche de la folie, totalement surréa-liste, c’est une source d’inspirationessentielle dans ma mise en scène duMariage. Cette pièce, écrite juste aprèsLe Révizor, s’inscrit dans un projet decomédie qui dépasse la simple peinturede la société russe. Gogol, qui a beau-coup voyagé, apporte une dimensionuniverselle. Partant de la difficulté de larencontre et du mariage, il dérive surl’indécision, voire l’abnégation. Dans
Kapilotadov, on retrouve L’Idiot deDostoïevski, l’indécis à la recherche deson identité. Le thème est intemporel.Et si la marieuse, indispensable àl’époque, a été remplacée dans notresociété par les réseaux internet, le sujetreste le même. C’est à travers des situa-tions comiques, burlesques, que la pièceparvient à un discours plus large sur lerapport à l’autre et à la solitude.
Engagement physique et comique de situationEn travaillant avec des équipes d’artistesde pays et de cultures différents, j’aicompris l’intérêt de créer un langagephysique commun, comme un cimentde création. Les douze années passéesavec Simon Mc Burney pour le ThéâtreComplicité, ou mes collaborations avecPeter Brook, m’ont formée à la pratiquede création en collectif.Les répétitions débutent ainsi par desimprovisations dirigées où le comédieninvestit le projet avec sa personnalité,s’impliquant physiquement avant d’abor-der concrètement le texte. Cette créa-tion avec les Comédiens-Français estun carrefour d’échanges, entre leur tech-nique, leur maîtrise du texte et ladémarche expérimentale que je pro-pose. Pour construire ensemble un ima-ginaire autour de la pièce, je les nourrisprogressivement de mes diversessources d’inspiration, des tableaux, desphotos, des films, des textes… Lecinéma muet, Buster Keaton et CharlieChaplin, sont ici incontournables pour
Le Mariage par Lilo Baur
comprendre la mécanique du comiquede situation et trouver le rire juste : unrire spontané, déclenché par une situa-tion ordinaire qui dégénère, où les per-sonnages sont pris dans un engrenage,sans issue possible.
Le mariage, un enjeu social Quelles que soient leurs motivations,les personnages sont soumis à desconventions sociales où le célibat estmarginalisé tandis que le mariage resteune affaire d’intérêts spécifiques à cha-cun, financier ou social... Le comiqueréside dans leur attitude contradictoire ;au sein d’un contexte de marché, ilsviennent avec curiosité voir si Agafiacorrespond bien au produit que lamarieuse leur a vendu. Face à eux, lajeune fille, qui est dans l’émotionnel,remet en question sa décision première.Comme elle, Kapilotadov s’interroge surcette union assimilée à la fin de saliberté. Les moments de doute et de
rupture font pour moi tout l’humour deGogol.Gogol est aussi très proche de la méca-nique du rire de Feydeau quand parexemple les hommes, trop nombreuxdans l’antichambre, essaient de regarderpar un trou de serrure l’univers féminin.Tout tourne autour de la porte. SeulKapilotadov cherche désespérémentune issue. Coupés l’un de l’autre, lesmondes masculin et féminin ont du mal à se mêler. Ce qui fait écho à notreculture contemporaine qui multiplie lesoutils pour provoquer des rencontressans pour autant parvenir à les garantir,et permet de prendre conscience qu’unepersonnalité solitaire peut être étoufféepar la pression sociale, qui nous poussede façon instinctive à rechercher l’âmesœur.
GOGOL DÉLAISSE une première voca-tion au service de l’État et se consacreà partir de 1834 à l’écriture. La rencontreavec Pouchkine est déterminante. Il luisouffle en 1833 le sujet du Mariage, ouplutôt d’un hymen inabouti, un événe-ment incroyable comme l’indique lesous-titre. Gogol en interrompt l’écri-ture pour se lancer, de nouveau inspirépar Pouchkine en 1835, dans celle duRévizor mal interprété par les libéraux
qui y virent une dénonciation du régimeet non une critique globale de la bas-sesse humaine. En 1836, Gogol reprendl’écriture du Mariage à la demande ducomédien Stchepkine et lui fait cadeaude la pièce en renonçant à ses droitsd’auteur. Le 9 décembre 1842, Gogolassiste à la première au ThéâtreAlexandrine à Saint-Pétersbourg danslaquelle joue Sosnitski avant queStchepkine ne reprenne le rôle au
Théâtre Maly à Moscou en février 1843.Échec des représentations et déceptionde l’auteur qui remanie le texte en 1842. Pourtant, la postérité du Mariage estremarquable pour avoir notamment ins-piré Ostrovski et Tchekhov. De 1917 à1952, comme Le Révizor, Le Mariagefait l’objet de diverses expérimentationsscéniques : version ralentie (Le ThéâtreAmbulant Accessible) ou acrobatiquesur fond de jazz et de sirènes d’usinedans une adaptation libre (FEX), voiredostoïevskienne avec de sombres effetsvisuels et sonores (Le Troisième Studiodu Théâtre Artistique). En 1923, LeMariage est créé en France par Delacreau Vieux-Colombier, dans une traduc-
tion de Denis Roche. Jean Dasté recourt,en 1953 à la Comédie de Saint-Étienne,à celle d’André Barsacq. Le Mariage à la Comédie-Française sejoue d’abord dans les studios de radio(1975 et 1992). En 1996, Gogol entreen scène dans le cadre des Samedis duVieux-Colombier lors desquels est lu sontexte Une sortie de théâtre décrivantdes réactions lors d’une représentationdu Révizor.Avec Le Révizor, créé en France parLugné-Poe en 1898, Gogol entre en 1999au répertoire du Français. Antoine Vitez,insatisfait par la version de Mérimée (1853),avait demandé à André Markowicz unetraduction pour le théâtre dix ans aupa-ravant. Plusieurs projets s’évanouissentavant que la mise en scène ne soitconfiée à Jean-Louis Benoit qui obtintavec elle le Molière de la meilleure piècedu répertoire. L’humour cohabite avecune poésie inquiétante contrastant avecle ton vaudevillesque, déploré par Gogolà sa création. Le couple du gouverneuret du fonctionnaire Khlestakov, jouéspar le truculent Roland Bertin et DenisPodalydès, récompensé par le Molièrede la révélation masculine, est au cœurdu spectacle. Dans le cadre de l’année France-Russie,les mariages sur scène abolissent lesfrontières : pendant la préparation duMariage de Gogol, la Russie accueilleen tournée celui de Beaumarchais, LeMariage de Figaro, mis en scène parChristophe Rauck.
FLORENCE THOMASarchiviste-documentaliste à la Comédie-Française
Création du Mariage en Russie et présences de Gogol à la Comédie-Française
James Humphrey, décor – James Humphrey a reçu une formation à la Royal Welsh Collegeof Music and Drama où il a été diplomé en 1997. Il commence comme assistant à la créationet à la réalisation de scénographies de nombreuses productions internationales. Il a conçu lesdécors de Tales of the Country et Originsmis en scène par Orla O’loughlin au Théâtre Pentabusen Angleterre, Fish Love et Le Conte d’hiver mis en scène par Lilo Baur au Théâtre Vidy-Lausanne en Suisse et Deliriummis en scène par Joseph Alford à Dublin en Irlande.
Agnès Falque, costumes – Après avoir fait des études d’architecture, Agnès Falque travaillepour Guillaume Julian de la Fuente, assistant du Corbusier et, en parallèle, se lance dans lestylisme de mode pour Elle, Canal Plus et la publicité. Elle crée des costumes au cinéma, notam-ment pour La Sentinelle d’Arnaud Depleschin, Taxi 3 de Gérard Krawczyck, Coluche d’Antoinede Caunes et Braquo d’Olivier Marchal, ainsi qu’au théâtre pour Fish Love et Le Conte d’hivermis en scène par Lilo Baur.
Christian Dubet, lumières – Christian Dubet réalise des lumières dans le domaine de ladanse (François Verret, Francesca Lattuada), les arts du cirque (Mathurin Bolze, Chloé Moglia,Mélissa von Vépy), du théâtre (Jean-Yves Ruf, Thierry Roisin, Jean-Pierre Laroche, NicolasKlotz, Marc François, Robert Cantarella), de l’opéra (Olivier Py, Jacques Rebotier, BérengèreJannelle) et de la musique contemporaine (Gualtiero Dazzi, Cécile Le Prado, Jean-PierreDrouet). Il éclaire les concerts de Fred Frith, Louis Sclavis, l’ensemble Ars Nova... Créantparallèlement ses propres installations, il participe à des projets d’architecture (les Laboratoiresd’Aubervilliers, l’Abbaye du Releg). En 2003, il invente avec le plasticien Vincent Fortemps unprocédé de création d’images animées en temps réel, la Cinémécanique, qu’ils développentau sein de leur compagnie du même nom.
Mich Ochowiak, création sonore – Diplômé de l’American School of Modern Music, MichOchowiak fonde le groupe Les Négresses Vertes en 1987. Les albums produits incluent denombreuses collaborations, dont celles avec William Orbit, Massive attack, Norman Cook,Howie B, Natacha Atlas, Cheb Khaled, Jane Birkin, Raymond Depardon ou Horace Andy.Auteur, compositeur, arrangeur, musicien, la carrière musicale de Mich Ochowiak se partageentre le cinéma (Les Vacances de Mister Bean), le théâtre (L’Homme assis dans le couloir deMarguerite Duras mis en scène par Razerka Ben Sadia-Lavant et présenté à Chaillot, à Nîmesainsi qu’au Baryshnikov Arts Center à New-York) ou l’événementiel. Il multiplie également lesapparitions théâtrales en tant que comédien, notamment dans les mises en scène de Lilo BaurFish Love et Le Conte d’hiver de Shakespeare.
L’équipe artistique
Directeur de la publication Muriel Mayette Directeur délégué Anne PollockCoordination éditoriale Patrick Belaubre, Pascale Pont-Amblard, Chantal HuraultPhotographies de répétition Cosimo Mirco Magliocca Conception graphique