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Migrations divines
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Migrations divines (contributor)

Apr 29, 2023

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Migrations divines

L’exposition et l’ouvrage Migrations divines apportent un nouveau regard sur les grands polythéismes antiques (égyptien, grec et romain) et sur leurs dynamiques d’em-prunt et de réappropriation. Loin d’être des expressions religieuses isolées et figées, ces faits de civilisation se croisent et se répondent au cœur de la Méditerranée. Voyages, commerces ou conquêtes contribuent large-ment à la diffusion des cultes antiques. Ils façonnent des formes théologiques renouvelées illustrant pleinement la perméabilité et l’esprit d’ouverture portés par les religions de l’Antiquité.

30 € ttc Franceisbn : 978·2·330·05069·6 www.actes-sud.fr

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sens par Amon qui, à Thèbes, engendre sa propre mère pour donner naissance à lui-même. Quant à Isis, fi dèle épouse d’Osiris à Abydos, elle n’en est pas moins la mère de Min à Coptos, lequel Min emprunte, à un détail viril près, l’attitude d’Osiris. Laissons aux théologiens tardifs d’avoir pris soin de prudemment distinguer les relations ambi-guës que pourraient entretenir entre elles les divinités : il s’agissait pour eux de tenter de formaliser une certaine cohérence nationale des croyances ou des mythes, voire de pro-poser une pensée nourrie face aux occupants macédoniens puis romains.

Si chaque village peut s’enorgueillir d’abriter le sanctuaire d’un/du “grand dieu”,

les aléas de la diffusion de la pensée comme les forces politiques propulsent au premier plan quelques fi gures remarquables. Ainsi en ira-t-il d’Osiris, inconnu avant la Ve dynas-tie, qui focalisera l’espoir de vie éternelle de tout un peuple quelques siècles plus tard (59, 64). Dieu de Thèbes, nouveau centre du pouvoir dès la XIe dynastie, Amon prendra une ascendance politique sur l’ensemble du pays (32). Mais lorsqu’il faut le défi nir, un subtil hymne littéraire nous explique que “son nom est caché en tant qu’Amon ; il est Rê par le visage ; son corps est Ptah”, non sans procéder par ailleurs à de nom-breuses allusions mythologiques qui, en plus des grands centres urbains d’Héliopolis et de Memphis, font référence à l’ensemble du territoire.

Nonobstant, d’autres systèmes reli-gieux a priori plus cohérents se déve-loppent, qui, à leur tour, interfèrent avec les théologies locales. L’un d’eux, largement répandu, a trait à la cosmogonie héliopoli-taine. D’une masse informe (le noun), Atoum prend conscience de son existence et par-vient à créer de sa substance air et humidité, puis terre et ciel, divinités puis humanité. Une tradition plus tardive traduit cette ori-gine du monde en généalogie divine : Atoum (divinité solaire) aurait ainsi donné nais-sance à Chou (air) et Tefnout (humidité) qui auraient à leur tour engendré Geb (terre) et Nout (ciel), dont les amours contrariées par Chou auraient permis l’enfantement d’Osi-ris, Seth, Isis et Nephtys, lesquels Osiris et Isis seraient les heureux parents d’Horus, prototype de la royauté terrestre.

À cette généalogie mythique assez sim-ple répondent quantité d’autres spécula-tions. Certaines sont totalement originales,

10. Statuette de Poséidon, production grecque, époque hellénistique,Ier siècle av. J.-C.

Bronze, 22,2 × 10 × 9 cm Collection Fondation Gandur pour

l’Art, Genève, FGA-ARCH-GR-56

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d’autres divergent en cherchant des ancêtres à Atoum ou des assistants aux différents démiurges, voire développent les péripé-ties des derniers-nés. Comme en Grèce ou à Rome, l’imagination des théologiens nilo-tiques est fertile et prouve la vitalité des croyances et de leur expression.

GrèceLes dieux du monde gréco-romain, d’aspect anthropomorphe, sont munis d’attributs récurrents qui permettent de les identi-fi er, tels que le foudre pour Zeus/Jupiter, le trident pour Poséidon/Neptune, les armes pour Athéna/Minerve, l’arc et les flèches pour Apollon et Artémis/Diane, la lyre pour Apollon, le cadu-cée pour Hermès/Mercure, le casque pour Arès/Mars. Ils jouissent de pouvoirs dans leurs secteurs d’intervention, de modes d’action propres et, avec les héros, sont les protagonistes d’histoires qui constituent la mythologie. Chaque divinité, dotée de pouvoirs surnaturels, peut avoir différents domaines d’intervention signalés par les épiclèses, soit des épithètes accolées à son nom. Zeus, par exemple, peut être kéraunos (du ciel, père de tous les dieux), polieus (gardien de l’ordre poli-tique), horkios (garant des ser-ments et des pactes), ktésios (protecteur de la propriété), herkeios (gardien de l’enclos) ou encore xenios (protecteur des hôtes et des étrangers).

Si le nom de la plupart des divinités apparaît déjà sur les tablettes mycéniennes, c’est seulement aux VIII

e et VIIe siècles av. J.-C.,

avec les poètes Homère et Hésiode, que la constitution d’un panthéon avec ses dieux, leur fonction et leur histoire est attestée. La Théogonie d’Hésiode, poète béotien, systé-matise la multitude des mythes grecs dis-parates et inclut des divinités inconnues des poèmes homériques. Elle raconte la création du monde sorti du chaos, la naissance des dieux et leurs aventures. D’après Hésiode, la mythologie est organisée en trois puissances : Chaos (la Béance), Gaïa (la Terre) et Éros (le Renouvellement), qui donnent chacune nais-sance à d’autres puissances. Elle dresse une

11. Statuette de Niké, Empire romain, II

e siècle apr. J.-C. Bronze doré, 24,8 × 11 × 14 cm Collection Fondation Gandur pour l’Art,

Genève, FGA-ARCH-RA-125

[Double page suivante]12. Panneau de sarcophage orné d’une

scène de centauromachie, Empire romain, IIe siècle apr. J.-C.

Marbre, 47 × 197 ×10 cm Collection Fondation Gandur pour l’Art,

Genève, FGA-ARCH-RA-108

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D E L’AC C E S S I O N À L A D I V I N I T É52

plus spécialement dans les colonies de Grèce occidentale en Sicile –, il arrive que l’on honore aussi les tyrans vivants : c’est le cas de Gélon, à Syracuse, dont les exploits mili-taires contribuent indéniablement à sa divi-nisation. Durant un siècle ou deux, d’autres guerriers ont droit à cet honneur de leur vivant. Au IVe siècle, les oligarques de Samos – île grecque au large de la côte ionienne de Turquie – divinisent ainsi Lysandre, le com-mandant spartiate qui les a défendus dans le confl it militaire avec Athènes parce qu’il a remporté une victoire qu’Héra en personne – la déesse protectrice de l’île – n’a pu assu-rer. Ce n’est pas un cas isolé. Timoléon, qui a combattu avec succès contre les Carthaginois aux côtés des Grecs de Sicile, est honoré à titre posthume en 336 av. J.-C., et son héroïsation s’accompagne de funérailles

offi cielles. Cette pratique se poursuit dans la Rome impériale, notamment lorsque l’empe-reur romain Hadrien (qui règne de 117 à 138) confère le statut de héros à Antinoüs, son favori, qui s’est volontairement noyé dans le Nil pour détourner le malheur qui, selon les prédictions, devait frapper l’empereur1.

Il convient de souligner par ailleurs les associations chtoniennes – ou souter-raines – du culte des héros. L’élément cen-tral de ce culte étant la sépulture (le hérôon), la distinction avec les tombes ordinaires s’estompe progressivement au point que, dès le IVe siècle av. J.-C., de riches indivi-dus commencent à se représenter en héros sur leurs monuments funéraires. Cette pra-tique se développe rapidement au cours du II

e siècle av. J.-C. dans les régions helléno-phones de l’est de la Méditerranée, et elle

se perpétue jusqu’au IIe siècle apr. J.-C. ; à cette époque, par exemple, des hommes et des femmes enterrés à Mytilène, sur l’île de Lesbos dans le Nord de la mer Égée, se qualifi ent de héros sur les inscriptions que portent leurs monuments funé-raires privés.

Si l’on examine le cas d’Héraclès à la lumière de ce concept grec de héros, il paraît très simplificateur d’affirmer qu’il doit ce statut au seul accomplissement des douze travaux. Il semble que son sta-tut divin soit déjà établi dès la fi n du VII

e siècle av. J.-C., à la suite de processus lancés plus tôt, à une époque sur laquelle nous ne disposons d’aucun

27. Tête d’une statue de Vajrapani-Héraclès, culture du Gandhara,IV

e-Ve siècle apr. J.-C.

Terre cuite, 40 × 27,5 × 26,3 cm Collection Fondation Gandur pour

l’Art, Genève, FGA-ARCH-DI-38

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document écrit. Il a été dit que son statut s’expliquait par l’évolution des pratiques funéraires grecques, qui vouaient un culte spécial à certains personnages hors du com-mun. L’exemple d’Héraclès a pu infl uencer l’émergence ultérieure du concept hellénique de héros, mais il convient de garder à l’esprit que le personnage constitue une exception, car il est aussi vénéré comme dieu à part entière. Son statut de héros-dieu est pour le moins ambigu, mais il explique en par-tie que d’autres héros aient parfois eu droit à un temple.

Pour en venir aux conditions dans les-quelles se fait l’accession au statut d’être divin au IVe siècle av. J.-C., il est intéressant de rappeler que certaines personnes s’iden-tifi ent ouvertement à des divinités, alors que l’octroi du statut de héros n’est jamais le résultat d’initiatives individuelles. Cette tra-dition de la divinisation remonte peut-être au Ve siècle, quand Empédocle, philosophe vivant à Agrigente en Sicile, se serait jeté dans le cratère de l’Etna pour créer la légende qui fera de lui un dieu à titre posthume. Dionysos Ier, tyran de Syracuse en Sicile, est représenté dans la statuaire sous les traits du dieu Dionysos, à qui il doit d’ailleurs son nom. Ménékratès de Syracuse, médecin à la cour macédonienne de Philippe II (père d’Alexandre le Grand), se déguise souvent en Zeus pour vaquer à ses occupations quoti-diennes, ce qui lui vaut les sarcasmes de ses contemporains. En 357 av. J.-C., les citoyens d’Amphipolis, dans le Nord de la Grèce, honorent ce même Philippe (qui s’identifi e à Héraclès) en lui adressant des offrandes. Il est célébré sur des autels, notamment à Érésos, sur l’île grecque de Lesbos, où un autel est ainsi consacré à Zeus Philippios.

Le destin d’Alexandre le Grand constitue un événement charnière dans les associa-tions divines attachées à des mortels vivants (28). Peu après la capitulation de l’adminis-tration perse, qui lui permet de prendre le contrôle total de l’Égypte, Alexandre se rend dans l’oasis lointaine de Siwa, dans le désert occidental, pour consulter l’oracle du dieu Ammon. Les spécialistes ne sont pas d’accord sur ce qui ressort de cette consultation, mais il semble que l’empereur soit apparu comme un fi ls du dieu. Cet honneur sera confi rmé à titre posthume, pour ses qualités de chef de guerre, notamment au moment du détourne-ment de sa dépouille vers Alexandrie.

Ptolémée, fi ls de Lagos, membre digne de confi ance du cercle rapproché des conseil-lers et commandants militaires d’Alexandre, est chargé de détourner vers Alexandrie la

28. Statue équestre d’Alexandre le Grand, production grecque, époque hellénistique (IV

e-Ier siècle av. J.-C.)

Bronze, 51,4 × 36,7 × 21,6 cm Collection Fondation Gandur pour

l’Art, Genève, FGA-ARCH-GR-49

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88 (664-323 av. J.-C., 56). Le second modèle est formé d’une bande métallique arquée, à l’intérieur de laquelle passent plusieurs tiges transversales portant de petits disques qui, agités et entre-choqués, produisent une musique (60). Le nom même de cet objet, séchéchet, évoque probablement le tintement des petites cymbales du sistre, un son rythmé qui plaît à Hathor. Ce sont d’ailleurs ces instruments que Thot a employés pour distraire et séduire la déesse dangereuse dans son lointain exil. Dans les mains de musiciennes spécialisées, ils sont plus généralement utilisés dans le culte pour contenter les dieux (59).

Le contrepoids suspendu au fermoir des énormes colliers de perles (ménat) qui parent les souverains et les dieux a une fonction symbolique très similaire. Sa forme droite, souvent sur-montée du visage d’Hathor et terminée par une plaque ronde, schématise la silhouette de la femme féconde, résumée en un tronc mince et un bassin généreusement arrondi (61). Métonymie du bijou et de la musique de ses perles, le contrepoids est offert à la déesse. Celle-ci, décidément mélomane, s’apaise au son entêtant du collier et, en échange, dispense la vie et garantit naissance et renaissance.

Un autre objet, que l’on a longtemps pris à tort pour une clepsydre, est fréquemment offert aux déesses dangereuses. Il adopte la forme d’une corbeille sur laquelle est accroupi un dieu à tête de babouin, adossé à une sorte de pilier au sommet fendu qui est probablement un boîtier (58). On connaît de nombreuses représentations de cet assemblage, dans des scènes de culte ou sous forme d’amulettes en faïence. Le nom de l’objet varie, mais sa fonction semble désormais établie (Sambin, 1988) : il s’agirait d’un résumé du mythe de la Lointaine, où Thot garde le réceptacle abritant la déesse dangereuse sous sa forme de cobra uræus. En offrant ce symbole à la divinité, le souverain cherche à la rendre bienveillante et à obtenir métaphoriquement le droit d’ouvrir le réceptacle, se saisir de l’uræus et l’installer sur sa couronne, afi n que la déesse cobra terrasse ses ennemis et mani-feste sa capacité à régner. Il est en effet très fréquent d’offrir aux dieux une image ou un échantillon de ce qu’ils dispensent, en l’occurrence le pouvoir de mort de la déesse, contenu et utilisé comme une arme par le pharaon.

Les offrandes aux déesses dangereuses éclairent donc bien les fondements du culte en Égypte, qui est du ressort du roi : assurer le contentement des dieux, aussi irritables soient-ils, et la perpétuation de leur action bénéfi que sur le monde, notam-ment leur lutte victorieuse contre le mal et le néant. F. M.

59.Statuette fragmentaire dédiée à Osiris et au pharaon Téti, Saqqarah, Égypte, règne de Merenptah (1213-1203 av. J.-C.)Calcaire, 26 × 13,1 × 22 cmMusée d’Archéologie méditerranéenne,Marseille, 211

60.Sistre-séchéchet, Égypte, Troisième Période Intermédiaire(1069-664 av. J.-C.)Argent, 23,5 × 6,2 × 2,2 cmCollection Fondation Gandur pour l’Art, Genève,FGA-ARCH-EG-399

61.Contrepoids de collier-ménat à l’image d’Hathor, Égypte, Basse Époque (664-323 av. J.-C.)Bronze, 13,8 × 3,8 × 2,1 cmCollection Fondation Gandur pour l’Art, Genève,FGA-ARCH-EG-375

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Jean-Luc Chappaz

Au-delà : ne voit-on rien revenir ?

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133À propos de Cybèle

Cybèle est une divinité originaire de Phrygie, en Asie Mineure. C’est la Grande Mère, la Mère des dieux, qui, abandonnée à sa naissance, est recueillie par un lion ou un léopard. On dit qu’elle initie Dionysos aux Mystères. Divinité du monde chtonien, elle symbolise la fertilité, mais également la vie sauvage.

Elle serait assimilée à Koubaba, ce qui lui donnerait une origine proche-orientale. On établit également un rapport étroit avec Artémis et avec l’Astarté des Phéniciens, représentée ici par une fi gurine de terre cuite moulée rehaussée de peinture rouge (95). Cette sculpture a été découverte sur l’île de Chypre, sous infl uence phénicienne depuis le IXe siècle av. J.-C. Astarté est la déesse phénicienne de la fertilité et de la fécondité qui règne de l’Orient à l’Occident méditerranéen, de Byblos à Carthage. Elle est le pendant de l’Ishtar babylonienne et plus tard de l’Aphrodite grecque, dans sa dimension amoureuse et érotique. Aphrodite est intimement liée à Chypre : née de l’écume de la mer, elle est poussée vers les côtes de Chypre, qui s’attribue sa naissance. C’est ainsi qu’Aphrodite est souvent représentée anadyomène, c’est-à-dire surprise nue sortant de l’eau – comme ce bronze (91) –, et parfois accompagnée de son fi ls Éros (l’Amour). Le culte de Cybèle est abondamment diffusé dans le monde grec dès l’époque archaïque, puis à Rome, où elle est, entre autres, assimilée à Cérès.

Elle est souvent représentée assise sur un trône, accom-pagnée de lions. Le naïskos (96) renvoie précisément à cette iconographie : la déesse est assise à l’intérieur d’une chapelle votive, un lionceau sur les genoux ; ce relief fait partie d’un ensemble d’une quarantaine de chapelles de même type décou-vertes en 1863, rue Négrel à Marseille, sur le lieu probable d’un sanctuaire grec archaïque encore non identifi é.

Que ce soit sous le nom de Cybèle, de Grande Mère, d’Arté-mis ou même de Déméter, ces représentations correspondent à une divinité dont le modèle semble bien apparenté à la typologie de l’Asie Mineure. À Phocée même, un naïskos de même type a été mis au jour, ainsi que plusieurs sanctuaires présentant des chapelles creusées dans le rocher des îles et collines voisines.

De plus, avec l’ensemble des naïskoi, on a trouvé un édicule de même taille, dont le sujet est différent : un personnage debout, les bras levés, coiffé d’un bonnet (phrygien ?), dont le vêtement est relevé sur le devant du corps. Cette attitude a conduit à l’identifi er comme Attis, compagnon de Cybèle. Il peut être tour

91.Statuette de Vénus anadyomène, Égypte ou Proche-Orient (?), Empire romain, Ier-II

e siècle apr. J.-C.Bronze, 32,8 × 12,5 × 11 cmCollection Fondation Gandur pour l’Art, Genève,FGA-ARCH-RA-133

92.Figurine de déesse mère, Allier, France, Empire romain, Ier-II

e siècle apr. J.-C.Terre cuite,13,5 × 4 × 2,5 cmMusée d’Archéologie méditerranéenne,Marseille, 2770

93.Figurine de déesse mère, Allier, France, Empire romain, Ier-II

e siècle apr. J.-C.Terre cuite,14 × 4,5 × 2,5 cmMusée d’Archéologie méditerranéenne,Marseille, 2768

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