MEDINA Durabilité des systèmes alimentaires méditerranéens.

MEDINADurabilité des systèmes alimentaires méditerranéens

MEDINA – Durabilité des systèmes alimentaires en Méditerranée

Journées 2015 Labex Agro -- Agropolis Fondation, 5 et 6 février 2

Projet ANR 2013-2017 + Financement Agropolis Fondation (700 k€)

Coordinateur: M.J. Amiot-Carlin (DR Inra, UMR NORT, Marseille)Partenaires LabEx Agro: UMR MOISA, Qualisud, ITAPPartenaires français hors LabEx Agro: UMR Nutripass (Montpellier), EREN (Paris), Agropolis International (Montpellier)Partenaires étrangers et internationaux: INNTA et INAT (Tunisie), Bioversity International (membre du consortium du CGIAR)

Présentation: C. Sinfort (Mtp SupAgro, UMR ITAP), S. Dury (Cirad, UMR MOISA)


5. Conséquences

sur filières etapprovisionnements

1. Ce que les gens consomment

2. Analyse de la couverture des

besoins nutritionnels

3. Optimisation selon critères de durabilité: santé, accessibilité, impact environnemental

4. Ce que les gens devraient manger (pour être en bonne

santé)

production

échanges


Une approche globale, « de la fourchette à la fourche »

Durabilité sociale&

environnementale


Dimension nutrition-santé: que faut-il manger pour être en bonne santé? (enjeux de santé publique)

Dimension économique et sociale: comment faire en sorte que les aliments composant un régime « sain » soient accessibles à tous et respectent la diversité culturelle? (enjeux de politiques publiques alimentaires)

Dimension environnementale: comment faire en sorte que ces aliments soient produits en préservant les ressources, les écosystèmes et la biodiversité? (enjeux de préservation des ressources)



Objectifs

Par rapport aux enjeux sociétaux: • Proposer des leviers d’action, au niveau des différents

acteurs du système alimentaire, visant à optimiser la contribution des systèmes agro-alimentaires aux objectifs de santé publique tout en respectant des critères de durabilité

Par rapport aux enjeux scientifiques: • Affiner les méthodologies destinées à évaluer le

potentiel nutritionnel d’un agro-écosystème et à fournir des indicateurs de durabilité d’un système alimentaire



Un partenariat pluridisciplinaire

Nutrition: UMR NORT (coord., modélisation nutritionnelle); UMR Nutripass et INNTA (données INS, enquêtes Tunisie, stat., MCM), UMR EREN (données NutriNet-Santé, stat.)

Economie et sociologie agricole, rurale et agro-alimentaire: UMR MOISA et INAT (stat., modélisation bio-éco, expertise filières)

Science des aliments: UMR QualiSud, UMR Nutripass, INNTA

Environnement, agro-écosystèmes et biodiversité: Bioversity International, UMR ITAP, INAT

Valorisation: Agropolis International


1. Ce que les gens consomment: données Nutrinet-Santé et INS Tunisie + enquêtes de terrain Sidi Bouzid

2. Analyse et optimisation de la couverture des besoins nutritionnels: modèle de programmation linéaire

3. Conséquences sur filières et approvisionnement: statistiques nationales, données COMTRADE, modèle bio-économique, expertise filières, ingénierie agro-alimentaire, analyse d’impact environnemental (empreinte eau, ACV)

MEDINA – Outils et méthodes

•Du berceau à la tombe•Approches multicritère•Norme ISO

Impact environnemental : l’Analyse du Cycle de Vie

•Etapes les plus impactantes : • Fertilisation (plus de la moitié des impacts en tomate plein

champ) : fabrication et épandage

• Produits phytosanitaires

• Boites de conserve (pour le concentré)

•Impacts prédominants :• Eutrophisation, Tox et écotox

• Changement d’usage des sols

• PRG (empreinte carbone)

• Manque indicateur pour la privation d'eau (cas de la Tunisie)

Résultats ACV tomates en Tunisie

Méthode de calcul de l’impact de la privation d’eau

BW : eau consommée/produit et /pays [L/kg/pays]

Hoekstra

WSI []

Pfister

UNComtrade

ProductionImportations

Exportations

p : provenance (%)

Enquêtesnutritionnelles

q : Quantité consommée par ration (kg/an/pers)

p x BW x WSI x q [L/an/pers/pays]IMPACT/pays :


Impact de la privation d’eau (ration française)

FEI = 31 m3/an/capita FEI = 215 m3/an/capita

Hyp importante : les rations de la France sont appliquées à la Tunisie

Impacts par ration

Approches socio-économiques

Sandrine DURY

5/02/2015

TRANSMED - édition 2012

PRIXNiveau “macro-

économique”

Niveau ménage

Production nationale

Niveau individuel

Consommation

alimentaire STATUT NUTRITIONNEL

DES ENFANTSET DES

FEMMES

Facteurs culturels

d’habitudes, de préférence.

Inégalités entre ménages pour accès aux ressources naturelles, sociales, économiques

Environnement/ Eau ,

assainissement

Interventions sur les inégalités Interventions en Santé publique

Inégalités intra ménage

Facteurs socio

économiques d’interaction

Etat de Santé

ACTIVITES DE SOIN

INT

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Liens Agriculture/nutrition

PRODUCTION ALIMENTAIRE

PROD. AGR. NON

ALIMENTAIRE

FACTEURS DE PRODUCTIONS ET CAPITAUX

(Livelihood) DES MENAGES

DEPENSES ALIMENTAIRE

SREVENU

AGRICOLE

AUTRES REVENUS+

DECAPITALISATION

DEPENSES SOINS / SANTE

AUTRES DEPENSES + Epargne

CONSOMMATION

ALIMENTAIREDU MENAGE

Consommation

nationale

+ importations

- exportations

… Intermédiaires filières AA

Interventions sur

connaissances/attitudes

Autres activités rémunérées ou non

Travail Agricole

Source : auteurs adapté de Headey et al, 2011

3

1

2

6

5

4

Echanges et nutrition

– Au niveau d’un pays (ici Tunisie) : quelle balance commerciale en terme de nutriments ?• Échanges de produits agricoles et alimentaires• Effet sur la disponibilité en nutriments ? • Lien entre politiques et effets sur nutriments

– Compliqué en terme d’appariement des données : commerce international et de composition nutritionnelle des aliments.

– Est-ce grave ? Outils pour en discuter. – Et au niveau d’une région ?

Alimentation et agriculture, chez les femmes qui travaillent dans l’agriculture

dans le gouvernorat de Sidi Bouzid

Transition agricole exceptionnelle

Changements très rapidesDe systèmes de production : extensif vers très intensifDe gouvernance : publique vers privéeÉconomie agricole basée sur exploitation des ressources naturelles : eau et sol

en particulier. non durable.Démographie/social

Coexistence des différents systèmes de production sur le territoire de SDB

Agriculteurs/éleveurs en « sec ».Agriculteurs familiaux polyculture avec irrigation

– Plusieurs sous-types : élevage embouche, spécialisés en maraichage (tomate/piments) plus ou moins technique et avec +- d’investissement.

– « héritiers » de la terre. Main d’œuvre familiale + salariée occasionnelle

Agriculteurs entrepreneurs ou « patrons »:

– Très fort investissement de départ. Main d’œuvre salariée permanente et dominante.

– Nouveaux arrivants (pas forcément agriculteurs avant)

Augmentation des inégalités liée à la privatisation de l’agriculture

Privatisation de l’accès à l’eau -Surexploitation des nappes baisse du niveau des nappes et + chargées en sel. Trois solutions

o creuser plus profond couteux.o changer vers cultures moins consommatrices en eau (orge). Plus

aléatoire. o abandonner l’irrigation précarisation/

+ privatisation des services à l’agriculture : conseil, crédit etc….

Exclusion de l’agriculture (migration permanente et ou temporaire, pauvreté).

Cf Jouili et al, 2013 et nos observations.

Les enjeux de la durabilité du système agricole

Environnementale : eau, sols, biodiversitéÉconomique: exclusion, augmentation des inégalités.Sociale : condition de travail des femmes, main d’œuvre salariée dominante

dans l’agriculture. Très fort chômage masculin. Tensions ? Politique : peu d’investissements publics hors agriculture dans cette région p

r à d’autres- crise. 2010…

Nécessité d’identifier et comprendre les mécanismes par lesquels les liens entre les individus et l’agriculture (propriété et/ou travail) se traduisent au niveau alimentaire des femmes.

Identifier et mesurer les variables clé qui régissent ces mécanismes (patrimoine, trajectoire familiale, habitat, travail, relations familiales, disponibilité diversité de la production, revenu/dons, …. )

Sidi Bouzid Est. Sept. 2014. Nasser passe la herse sur le semis de carottes avant d’installer de l’arrosage

L’exploitation de 1,5ha appartient à sa mère. Ahmed travaille à temps partiel sur l’exploitation. Vivent ensemble : sa mère, trois de ses frères, sa femme et ses 3 enfants (9 personnes). Ils dépensent moins de 400

dinars/an/personne. Ménage très pauvre. Exploitation familiale sur terre collective. Exploitation : terre et capitaux: insuffisants pour un revenu correct. Mais un peu d’autoconsommation. Lieu de vie, lien familiaux.

Sidi Bouzid Est. Sept. 2014. Youssef admire ses oignons et ses moutons.

Youssef a une exploitation de 6ha, avec un forage de 160 m, en copropriété avec ses frères qui vivent dans leurs maison à coté de chez lui (arch). Il est aussi chauffeur. Il a des moyens pour investir et est très relié à sa famille élargie : de nombreux transactions

(payantes ou non)aussi bien dans le domaine agricole (terre, eau, tracteur) qu’alimentaire. Production diversifiée, revenu moyen, lien familiaux élargis effet ++ sur alimentation.

Regueb. Raouf pose devant son domaine

Entrepreneur hors de l’agriculture, il a investit quelques 700 000 euros dans une exploitation avec des raisins de table, des pêchers (rentabilisé en 3 ans)… Il a 5 forages, un entrepôt frigorifique. Il emploie 120 femmes.

Vue du vignoble (raisin de table)

Regueb. Septembre 2014. Les ouvrières qui ramassent le citron.

Les journalières gagnent 11,5 dinars /jour. (environ 6 €)La contremaitre gagne 500 dinars/mois (250 €), soit environ 3000 dinars (1500 €)/an. Si elle est seule dans son ménage elle est très au dessus du seuil de pauvreté (820 dinars/an/personne). Par contre si elle doit faire vivre 4 personnes sur son salaire, son ménage entre dans la catégorie « pauvre » au sens monétaire.

Merci pour votre attention

MEDINA Durabilité des systèmes alimentaires méditerranéens.

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